Ainsi les choses se dessinèrent enfin. Calimène accepta le cadeau du ménestrel et lui proposa de descendre en ville pour réaliser les emplettes à deux. Serpent accepta bien entendu car toute compagnie était bonne à prendre dans ces temps difficile et la chevalier n'était pas la pire des relations. Cependant la question qu'elle souleva au final fit tiquer le rouquin.

« Ziresh vous dite ? Un Loup-homme c'est ça ? Accompagné d'une limace volante? » Le barde se remémora d'invisibles souvenirs, l'air lointain avant de répondre.

« J'ai connu un jeune guerrier nommé Ziresh... c'était il y a des mois... en début du solstice des feuilles mortes, à Lehber. Un guerrier fougueux et plus humain que la plupart des aventuriers que j'ai rencontré la bas. Nous avions travaillé de concert pour enrailler une menace souterraine. Nous nous somme quittés en bon terme après cette histoire. Je n'ai malheureusement aucune idée d'où il peut... »

Le bratien surgit alors de nulle part sans un bruit. A la grande surprise de tous aux vues des regards éberlués.

« Par Rana ! » sursauta le rouquin flutiste avant de rire de surprise et de joie mêlée. « Ha ha ha ! L'expression : quand on parle du loup on en voit la queue..., prend tout son sens avec toi. » constata le ménestrel avec un sourire aux lèvres, les mains sur les hanches.

Le jeune loup salua chaleureusement chacun des aventuriers, visiblement les connaissant tous au moins de visu. Il parut se souvenir également du ménestrel qui lui adressa un sourire très amical et tenta un signe en posant la main sur son cœur et en joignant l'autre main au menton pour ensuite l'abaisser en signe de salut.

« Il est bon de te revoir frère loup ! Un visage connu me met du baume au cœur ! Nul doute que tu as force nouvelles techniques à me montrer depuis le temps. »

Le bratien semblait avoir grandit et pris en assurance depuis leur première rencontre. Mais des traces de combat maculaient sa fourrure argentée et salie. A vrai dire ont l'eut cru sortit de sa propre tombe et le visage calme du ménestrel se transforma à mesure que Ziresh leur dévoilait ce qu'il avait apprit.

« … le temps s'assombrie à mesure que tu nous conte ces choses... » dit le ménestrel pensivement. Inconsciemment influencé par la baisse de luminosité ambiante. Puis, tout de même perturbé par l'éclat orangé d'un soleil d'après-midi, il releva la tête en direction de la fenêtre la plus proche et constata un fait anormal. Tout les signes météorologique indiquaient qu'ils se trouvaient, à présent, en fin d'après-midi, alors qu'il était persuadé s'être réveillé dans la matinée.

« Hmm... dite... Il me semblait pourtant approcher seulement midi il y a quelques minutes encore. C'est de cela dont tu parlais Xel ? Qu'est ce que cette sorcellerie? » dit-il en désignant le ciel.

« Que ce soit normal ou l'œuvre d'Oaxaca, je pense que nous n'avons plus de temps à perdre... Chevalier ? allons en ville avant que les boutiques ne ferment. Ziresh, Xel vous venez ? et le jeune homme aux cheveux corbeau où est-il ?"

[Quelques soit la réponse des compagnons, Serpent se dirigera vers la sortie du palais pour partir chercher un artisan capable de fixer ses gemmes]

C'était un hasard extraordinaire de retrouver toutes ces personnes au même endroit, mais cela réchauffa le cœur du liykor de les voir enfin. Après tout ce qu'il avait enduré en l'espace de deux jours, c'était une chance inespérée. Calimène resta d'une certaine manière assez silencieuse quant aux raisons de son absence. Mais elle avait raison sur une chose : elle était là maintenant et c'était tout ce qui importait. Serpent, lui, se montra au moins aussi heureux que lui et supposa qu'il aurait nombre de techniques à lui montrer. Et en y réfléchissant, Ziresh esquissa un sourire comme l'on pouvait en voir chez un être à tête de loup et acquiesça. Il avait toujours aussi peu confiance en lui, mais il se rendait bien compte, à force d'aventures, qu'il avait particulièrement progressé en l'espace de quelques mois. Une pensée immature lui fit nourrir l'espoir d'un combat partagé où il montrerait ses capacités à ses alliés. Même Calimène n'avait finalement pas eu l'opportunité de le voir au combat autrement qu'en entraînant la milice de la Citadelle endormie. Et aujourd'hui, seule Eva avait pu être témoin de ses talents et elle avait disparu. Avec un peu de chance, si Xël était là, elle serait aussi en vie.

Serpent releva aussi quelque chose de changeant dans l'air. Le temps s'était comme accéléré depuis que Ziresh était arrivé à Fan Ming. Mais c'était plus étrange que cela. Lorsqu'il était à Esseroth, il lui avait semblé être en milieu d'après-midi. Mais en arrivant à l'avant-poste, le soleil était le plus haut possible dans le ciel et c'était finalement couché d'un coup.

"C'est étrange... Il me semblait que nous étions en milieu d'après-midi quand j'étais à Esseroth. Et ici, d'un coup, le soleil s'est couché..."

Mais Serpent et Calimène relevèrent aussi un point important. S'il se hâtait de prévenir les dirigeants de cet avant-poste, tout serait précipité et il serait affaibli. Il n'aurait peut-être qu'un court moment pour se reposer et n'aurait pas la possibilité d'améliorer son équipement. Si on l'assignait à une nouvelle tâche avec une armure fragilisée, il serait seulement handicapé. Il avait seulement l'avantage de ses reliques qui ne pouvaient pas s'user.
Comme Serpent voulait sertir des gemmes, il se rappela que lui aussi en avait. Mais il n'avait pas encore un équipement digne de les utiliser de la sorte. Il attendrait certainement de tomber sur quelque chose de plus intéressant avant d'utiliser les siennes. Mais son armure méritait que l'on révise ses jointures et que l'on renforce les plaques. De même, il avait dû sacrifier sa cape pour accélérer l'une de ses actions.

"Vous avez raison. J'ai déjà quelques provisions mais il faudrait que j'améliore mon équipement maintenant. J'irai voir un forgeron. Mais dépêchons-nous. On le retiendra contre nous si nous tardons après tout ce qui s'est passé..."

Ziresh réalisa alors qu'il n'avait suivi qu'un mouvement assez linéaire pour s'engager dans sa quête et qu'il n'avait pas pu découvrir la ville en elle-même. Ce n'était finalement qu'une ville garnison, et les boutiques n'étaient pas si nombreuses et variées. En revanche, pour le loup, c'était un bon moyen d'améliorer ses pièces d'armure. Mais ni lui ni ses amis ne pourraient s'améliorer en magie. Et vue la dangerosité de cette discipline dans ce monde, c'était logique.
Finalement, le loup d'argent entra très vite dans l'une des forges. Sans attendre, il s'adressa au magasinier et lui montra ce qu'il voulait améliorer.

"Bonjour maître forgeron. J'aimerais, si possible, améliorer certaines pièces de mon armure avant de repartir à l'aventure. De plus, je voudrais vous acheter une nouvelle cape. J'ai dû sacrifier la mienne au combat."

Sur ces mots, il défit les pièces qui l'intéressaient et les posa sur l'établi. Il ne tenait pas exceptionnellement à son casque qui n'était finalement que récupérer dans les mines de Lebher, passé de l'état de "casque de mineur" à un "casque de liykor". Mais le reste lui importait. Il défit alors sa ceinture et posa ses tassettes. Son plastron suivit et enfin, il y mit ses protections d'avant-bras.

"Ces plaques commencent à dater. Il est temps de les rendre assez résistantes pour encaisser des coups plus violents. Mais en contrepartie, je vais avoir besoin de quelque chose qui me fasse sentir aussi léger qu'une plume..."

La cape était un bon moyen d'esquiver nombre de coups et elle lui avait sauvé la vie de nombreuses fois. Il se rappela encore les mots de son père adoptif quant à l'utilité d'une cape, à quel point c'était inestimable. Elle tient chaud, protège du vent, des intempéries, améliore le confort en toute circonstance ainsi que les talents d'esquive d'un combattant et surtout, elle augmente le prestige. Vu ce qu'il avait enduré avec Vallel, il ne pouvait pas passer à côté d'un tel objet, s'il devait partir à nouveau.

"Mmmh, cela finira par coûter très cher, mais j'ai au moins ce qu'il faut..."

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Achat :
- Cape d'esquive (esquive + 30)
Améliorations :
- Plastron équilibré de lancier (End +10, Esq AA +8) => (End +17, Esq AA +8)
- Tassettes renforcées (End + 10, Esq SA +4) => (End + 17, Esq SA +4)
- Bracelets de protection en métal (End +7, M AA +6) => (End +17, M AA +6)

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[J'éditerai cette partie avec les modifications d'équipement].

((Je profite d''une connexion sauvage pour repondre rapidement mais mon absence est toujours d'actualité ))

Je continue de guider les renforts à travers les couloirs de marbre jusqu'à la cour.
Etonnament, il semble que nous avons passé la journée à deambuler dans le palais puisque l'après midi est déjà bien avancé.
La dernière fois où j'ai eu l'impression de laisser filer une journée c'etait après une sacré nuit de beuverie. Je n'ai pourtant pas le souvenir d'avoir bu beaucoup hier.
L'impression d'être ivre s'accentue encore quand j'aperçois le loup qui était à Esseroth, alors même que j'allais annoncer à Calimène qu'il était probablement mort.
Surpris et croyant à une hallucination, je m'arrête sur place, me frotte les yeux et l'observe la tête de travers, convaincu que mon esprit me joue un tour.
Mais la réaction des autres et le fait que Ziresh s'adresse à nous me prouve que tout ceci est bien réel.

Ils semblent tous se connaitre, ce qui m'epargne les présentations. Je garde le silence pendant leurs retrouvailles et me permet simplement un commentaire quand Ziresh m'annonce la traitrise de Karz.

"Il m'a sauvé la vie. Il y a sûrement une explication."

Puis ils decident de faire un tour en ville. Moi je prend la decision de les attendre au chaud.

"Je vous attend ici, j'ai déjà tout ce qu'il me faut."

Je souris et m'adresse un Ziresh:

" Eva et Keya vont bien si ca peut te rassurer, nous nous sommes refugiés dans une ville de gens assez speciaux. Pour les autres venant de Yuimen..."

Je conclue d'une grimace et d'un haussement d'épaule avant de les laisser partir et de retourner à l'intérieur.

La fin d'après-midi ne semblait pas avoir autant surpris les habitant de Fan-Ming que les yuimeniens. C'est à peine si les artisans et soldats avaient levés la tête pour constater le fait météorologique. Serpent réajusta son masque sur l'arête de son nez aquilin.

Depuis qu'il avaient quitté le calme du palais, Le chevalier Calimène, Ziresh et lui même, Ils avaient laissé Xel faire son rapport et rôdaient à présent dans la ville militarisé à la recherche de bon artisans à qui loué les services.

Ziresh les firent s'arrêter devant une Forge ou s'affairaient plusieurs manieurs de marteaux, martellant ardemment épée et bouclier dans de fort fracas métallique. Ses compagnons, expert en la matière, ne perdirent pas de temps en tergiversation et entreprirent de demander avec force détails des améliorations sur leur armes et armures.

Serpent restait un moment silencieux, il n'était pas excellent bretteur et ses pièces d'armures, masque et griffes exclues, tenaient plus du cuir et du tissus que de la ferraille. Aussi préférai-t-il examiner la boutique d'un œil tranquille, de nouveau en proie à la réflexion.

Alors qu'il admirait son reflet dans un plastron polie accroché à un mannequin rudimentaire. Le chevalier Calimène lui fit part de son questionnement au sujet des sertisseurs de gemme et de l'éventualité de trouver ici quelques mages, attiré là par la curiosité des fluides. Le barde sourit poliment et acquiesça dans la foulée avant de répondre sur un ton tranquille:

" d'après ce que j'ai pu entendre de la bouche du conseiller Tsukiko, il y a quelques artisans qui pourront nous graver des runes magiques ou nous sertir les gemmes en ville. Il suffit de bien chercher et de poser les bonnes question. Il a toutefois ajouté que dans ce domaine, nous n’obtiendrons pas de meilleurs résultats que chez le Peuple du Désert, à Messaliah, plus à l’est. Ils sont, parait-il, maître artisan en matière de magie et de pierres. Ceci dit..."

Le barde extirpa de son sac les deux gemmes incrustables pour les montrer à la fois à ses collègues et aux artisans.

"On ne perd rien à poser les questions ici et maintenant... Messieurs ! Vos yeux brillant de feu et d'acier ont-ils déjà vu ceci ? Mieux... vos mains en ont-ils déjà incrustées !? Je ne souhaite pas faire perdre de temps alors j'irais droit au but. Je payerai l'artisan qui améliorera mes griffes ainsi que celui qui m'indiquera où trouver ou bien mieux encore me fournira, de l'aide pour les gemmes. J'ajouterais en bonus, que je recherche une carte du pays."

Je souriais à mes compagnons d'aventures avec un clin d'oeil.

"He bien quoi? On ne va pas galoper dans l'inconnu non plus, quand même, par RANA !"

[Récapitulatif Hrp]

Amélioration:
Griffe rétractable [Force +8] -> amélioration -> Griffe rétractable [Force +12 , MSA + 5]

Vente :
- Cape de dissimulation elfique E=1

Renseignement:
- Gemme de force (incrustable par un forgeron, donne +3 For à un équipement disposant déjà de cette caractéristique - sur arme uniquement) [E=1]
- Gemme d'endurance (incrustable par un forgeron, donne +4 End à un équipement disposant déjà de cette caractérisitque - sur pièce d'armure uniquement) [E=1]

A mesure que Ziresh écoutait ses compagnons et le forgeron, il sentait qu'ils perdaient tous leur temps. Il avait bien quelques runes, mais cela nécessitait-il vraiment de passer des heures, voire une journée entière à chercher un seul mage ici ? Et puis ces runes n'étaient finalement qu'accessoire et pas forcément "utiles". La Hallebarde protectrice était imprégnée d'une rune de lumière et il avait déjà utilisé des bijoux magiques sans que leurs pouvoirs ne soient décuplés comme la magie d'Eva. Par ailleurs, le souvenir de la mage de glace le ravit. Il avait craint en la quittant sur la muraille de l'avoir abandonnée à son sort, et en entendre à nouveau le nom par la bouche de Xël le toucha. Il se sentit mal, cependant, de ne pas avoir directement posé la question. Sans doute le souvenir d'Armelle était resté trop présent...
Quoiqu'il en soit, l'idée de devoir reforger son équipement allait, ici, être sincèrement trop contraignante. Oui, il était déjà chargé, et il s'était certainement trop avancé en pensant qu'un seul forgeron saurait avoir beaucoup d'équipements, comme il devait y en avoir en Ynorie ou à Kendra Kâr. Mais ici, c'était différent. Et à voir l'artisan, le loup d'argent devina que malgré leur étiquette d'aventurier, ils devaient paraître plus ennuyeux qu'autre chose.

"Trois jour... répéta Ziresh. C'est beaucoup trop. Nous ne pouvons pas faire attendre le Capitaine Atsuhiko ni le Conseiller Tsukiko. Et même si nous allions, je ne peux pas me séparer de mon équipement, même s'il est usé. Il faut y aller. Faites ce que vous voulez, mais je ne peux pas me résoudre à mettre cette mission de côté seulement pour me rééquiper. Enfin... Je suis certain que lorsqu'il sera au courant et qu'il nous assignera à une nouvelle tâche, il trouvera un moyen de réhausser ce qu'on a sur nous."

Concluant sur cette idée, il prit directement ce qu'il avait étalé sur l'établi du forgeron.

"Je suis désolé de vous avoir fait perdre votre temps, vraiment."

Il sortit alors de la forge et rejoint immédiatement la Dame Ligure qui manipulait encore sa rune, ne trouvant manifestement pas qui que ce soit qui puisse l'aider dans sa tâche.

"Calimène, ce forgeron me dit qu'il lui faudra bien trois jours pour s'occuper de nos armures. Il lui en faut aussi un pour les griffes de Serpent et il demande plus d'argent pour raccourcir le temps nécessaire, comme il aurait besoin de plusieurs personnes. Je sais que vous y tenez à cet équipement et j'y tiens aussi, mais je ne peux pas me résoudre à attendre trois jours avant de voir le conseiller et le commandant après tout ce que j'ai pu voir sur Esseroth. Vu ce qui nous attend, il ne sert à rien de perdre du temps à laisser nos armes et armures pour les améliorer. A la fin, nous ne serions plus que des carcasses incapables de les porter."

Il réajusta ses bracelets de protection et boucla ses tassettes, envisageant le chemin à emprunter de nouveau pour voir le conseiller. Sans doute était-il comme toujours dans cette salle à manger, comme d'habitude. Et si ce n'était pas le cas, Xël saurait certainement le guider.

"Quoiqu'il en soit, je vais y aller. Au moins prendre de l'avance, si tu veux encore rester ici. Avec un peu de chance, il nous laissera peut-être quelques jours avant de reprendre notre mission, mais j'en doute sincèrement et je ne crois pas que ce serait une bonne idée de toute façon. Mais sois rassurée, Calimène. Je ne compte pas trop m'éloigner de toi une seconde fois, vue la peur que tu m'as fichue !"

Sur ces mots, il attendit la réponse de sa compagne d'arme avant d'entreprendre de voir directement au moins l'une des deux personnes qu'il avait mentionnées.

Puisque Calimène sembla aussi résigné que lui, Ziresh se décida à lui emboîter le pas et se diriger directement vers la cour, d'où il pourrait rejoindre la salle à manger où il avait rencontré le conseiller. La dame ligure s'était chargée d'inviter le ménestrel à les suivre et l'avait rejoint rapidement. Mais à peine eut-il le temps d'arriver dans la cour et de se rappeler du chemin à suivre, qu'il fut accueilli par la vision du même cheval ailé qui l'avait sauvé. Et sur son dos, le jeune sinari qu'il avait rencontré au moment même où il était arrivé à Oranan pour cette mission.

"Que le père et la mère soient enclins à me tondre la crinière si ce n'est pas ce cher Sirop !"

En le voyant, le loup d'argent se remémora la manière dont il l'avait perçu en arrivant ici. Il était si petit, à peine équipé et tellement peu sûr de lui. Il lui avait rappelé ses débuts lors de sa mission dans les mines de Lebher, si bien qu'il l'eut trouvé immédiatement sympathique. Et à le voir arriver sur ce destrier ailé, il s'avança en supposa qu'il avait dû être brave et marquer les dieux pour que cette entité magique lui offre ce sifflet.

"Alors toi aussi tu as reçu ce "don". Sois fier de toi."

Mais Ziresh se rendit compte seulement après que le pauvre Sirop soit descendu de sa monture, qu'il avait une expression clairement apeurée.

"Mais tu n'as pas l'air dans ton assiette ? Que s'est-il passé ? Enfin... Nous nous apprêtons à retrouver le conseiller. Peut-être vaut-il mieux faire notre rapport en même temps."

Le petit être semblait apeuré et presque immédiatement Calimène le prit en peine. Sans pitié, ni atermoiement toutefois elle considéra les bras courts, pour ne pas dire courtauds, qui dépassaient d'un torse à la faible capacité respiratoire. Les jambes, un peu arquées, ne devaient usuellement porter leur interlocuteur que d'une maison coquette à un jardinet bien entretenu. Une tignasse revêche s'agitait au-dessus de son front et devait usuellement être la principale bataille que menait le sinari entre le moment du réveil et celui du déjeuner.

Toutefois, le petit être possédait l'un des sifflets à l'usage si adéquat pour traverser les terres d'Aliaénon à la vitesse de la pensée et il était peu probable que l'artefact lui soit tombé entre les mains du fait du hasard. L'évocation d'une assiette par Ziresh força une réflexion au chevalier.

- Il est vrai qu'il semble du genre à se faire manger en crudités, pas en guise de plat principal, commenta Calimène à l'intention du Bratien.

Elle s'approcha néanmoins du petit homme.

- Je me demande bien ce qui a pu effrayer ce brave, approuva Calimène en appuyant les dires de Ziresh. Bien que l'on aurait pu croire qu'elle se moquait du sinari son visage portait les marques d'une grande estime.

- C'est qu'il faut être deux fois plus courageux lorsque l'on est deux fois plus petit, développa la jeune femme.

- C'est une grande surprise de rencontrer ici un ressortissant du comté de Shory. Vous devez assurément être le premier sinari à mettre le pied sur ce monde; ce qui est déjà un exploit et une lettre de marque des plus parlantes en votre faveur, confirma-t-elle pour rasséréner le jeune aventurier.

- Mon nom est Calimène, se présenta-t-elle sobrement tout en invitant le petit homme à se joindre à eux, le temps qu'il se remette ou rencontre les autorités de Fan-Ming.

Le forgerons était impuissant devant les attentes soit trop techniques, soit trop ésotériques du trio et le ménestrel se surpris à ressentir de la pitié pour le pauvre artisan qui se voyait privé de trois bon sac de yus.

Il lui adressa un regard et encouragé par le chevalier-sirène, le jeune musicien suivit les deux autres qui se dirigeaient à nouveau vers le palais.

Ils semblaient ne plus être intéressés par le sertissage de gemme ou l’amélioration de leurs équipements. Les aventuriers tournaient en rond, revenant sur leur pas pour s’engager dans l’artère principale qui menait au palais. Serpent se mordit les lèvres, le temps s’écoulait et ils s’agitaient en tous sens, sans résultats.

Le tacticien roux, sur le ton de la conversation exposa tranquillement ses idées, de manière à influencer un départ plus rapide.

« A l’origine je souhaitais « visité » Escar’Olth, en misant sur mes compétences pour en recueillir quelques beaux souvenirs. Mais je pressens que ma place est à vos côtés à présent. J’ai des compétences martiales et magique moyenne et même de bonne notion de diplomatie à vous proposer. Je suggère, a votre bon vouloir bien sûr, que nous prenions une carte au palais et que nous définissions un lieu à explorer suivant nos objectifs communs. Le but étant bien sûr la récolte d’information, de ressources rares ou d’alliés ou d’abattre des cartes que possède l’ennemi. » Souligna-il.

Alors qu’il terminait sa phrase, une lumière vive accompagnée d’une ombre planante perça le ciel gris. Chacun des aventuriers savait ce qu’était cet évènement : Un aventurier rentrait de mission, à cheval sur la monture magique du sifflet.

Malheureusement au vu de la petite masse agitée qui se démenait pour descendre descendre de son destrier, ce n’était pas porteur de bonne nouvelle.

Ziresh fut le premier à atteindre et s’enquérir de l’état de l’étrange petit bonhomme, du coup talonné par La dame en armure. Le nouveau venu était un aventurier sans aucun doute au vu du sifflet qui pendait à son cou, De la race des Sinarii visiblement.

Yvain en avait déjà rencontré à Darhàm, c’était des petits bonhommes discrets et adroits. Une vision que ne partageaient visiblement pas ses nouveaux camarades qui faisaient montre d’une extrême sollicitude envers le petit être terrifié.

Serpent quant à lui était bien plus pragmatique, il se sentait déjà grognon d’avoir perdu des amis dernièrement et avait beaucoup de mal à ressentir de la compassion. Toutefois, il se tint non loin d’eux en arborant un sourire doux à l’attention du semi-homme.

« Félicitation ! Tu as survécu à ton voyage Sinarii. Et tu fais actuellement connaissance avec la relève. Je suis Serpent le Ménestrel, humble tacticien. Que pouvons-nous faire pour t’aider ?»

sirop aurait préféré tout sauf ça. Par le pire jus de pisse de Kubî, tout. Même les Orques du fleuve Andel. Il n'eut même pas le temps de se remettre de son voyage pour le moins éclair que déjà trois personnes arrivaient à sa rencontre, l'esprit remplit de questions à son égard. Trois fières personnes, grandes, costaudes qui imposaient le respect. L'une d'entre elle c'était Ziresh et dès que le Sinari le vit, son cœur se serra avant d'accélérer subitement. Ils ne se connaissaient pas vraiment bien mais le Liykor l'avait dès le début rassuré et avait crût en lui. Qu'est-ce qu'il pensera alors quand il saura ce qui était arrivé ? Ce qu'il avait fait ? Ou plutôt pas fait ?

"Euh..je...Ce n'est pas..." bredouilla-t-il, victime d'une honte de la taille d'un raz de marée.

Il essaya de leur dire la vérité. Il le voulait vraiment. Comme ça ils le détesteraient sûrement assez pour ne plus vouloir entendre parler de lui et le laisser partir. Mais il n'y parvint pas. L'Homme-loup ainsi que sa charmante amie crurent bien sûr qu'il avait mérité ce précieux sifflet par des actes de bravoure, des actions héroïques, des sauvetages de princesses. Ils le prenaient pour un salopard de héros, comme eux, peut-être même comme leur égal qui sait ?

"Je..."

Il finit par se laisser entraîner par les trois compères. Il n'aurait qu'à dire à ce conseiller qu'ils allaient voir ce qu'il c'était vraiment passé en mentant un peu sur ses "actions". Sirop avait les joues brulantes de honte et les yeux au bord des larmes rien qu'en y pensant.

"Ça caille ici hein ?" dit-il en essayant d'avoir une voix détendue.

La jeune femme en armure, Calimène, avait dit qu'il pouvait être fier d'être le premier Sinari à être venu ici. Oui il avait essayé voilà tout et il avait échoué. Maintenant il espérait pour eux, tous autant qu'ils étaient, que plus aucun Hobbit ne viendra essayer.