L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Lun 5 Nov 2012 02:59 
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Kâhra n'avait pas bougé de son lit. En entrant dans la caravane, il semblait à Ziresh que le temps s'était arrêté. Qu'il venait d'entrer dans une bulle qui l'avait emporté loin. Bien plus loin que cette bataille qui venait d'avoir lieu, à quelques mètres de là. Il était difficile pour lui d'imaginer qu'à travers les planches, il y avait quelque part sa mère, gisant dans son propre sang.
Le jeune loup s'agenouilla devant sa dulcinée. Elle n'avait pas changé depuis hier. Le poison et la perte de son sang ne l'avait pas même un peu enlaidie. S'il avait fait fi de tout ce qu'Erin et Xavir lui avaient dit, il aurait pu croire encore au destin qui les aurait unis tous les deux. Mais la réalité le rattrapait, encore une fois...
Il prit sa patte dans les siennes et la colla contre son museau. Il pouvait encore respirer le parfum boisé qui était propre à ses talents d'herboriste. Quand il ferma les yeux pour se laisser aller dans ce doux fantasme, il n'eut presque plus la force de les rouvrir. C'est alors que pour l'une des rares fois dans sa vie, il se mit à prier le Père et la Mère...

"Ziresh?"

Leurs yeux se croisèrent, mouillant ceux du guerrier d'une tristesse incomparable. Sans réfléchir, il jeta son museau dans le creux du cou de sa bien-aimée. Il la serra dans ses bras aussi fort qu'il le pouvait, autant qu'il pouvait l'embrasser sans la blesser d'avantage. Elle lui demanda alors innocemment :

"Qu'est-ce qui t'arrive, mon cœur? Quel était ce bruit avant que tu ne viennes?"

Il ne pouvait décemment pas lui faire de peine en sachant qu'il ne lui restait plus que quelques jours à vivre. Mais il ne pouvait pas non plus lui enlever tout son espoir en lui disant la vérité.

"Je dois te dire quelque chose."

Ils se regardèrent longuement. Ziresh n'avait aucune idée de ce qui était idéal pour eux deux. Il ne savait même pas si l'un ou l'autre de ses choix était plus honnête. Quand il continua sa phrase, il ne fut que porté par les yeux doux de sa compagne. Il ne voulait pas la voir pleurer. Il passa sa patte dans sa crinière, caressant les longs poils qui lui servaient de chevelure.

"Je dois m'en aller. Je suis désolé... Je pensais pouvoir rester, mais je ne peux pas."

Kâhra le fixa un moment. Il n'y avait aucune colère dans ses yeux. Seulement, peut-être, une légère déception. Il semblait à Ziresh qu'elle lui inspirait plus encore de bonté que d'ordinaire.

"Ce n'est pas grave Ziresh. Je veux que tu t'en ailles ! Je veux que tu fasses tout ce qui t'importe !"

C'était bien là l'ironie du sort. Le loup d'argent avait cherché l'aventure pendant des années. Et maintenant qu'il l'avait, qu'il était devenu un véritable aventurier, il avait tout perdu. Ce qui lui importait le plus, c'était la survie de Kâhra et rien d'autre. Mais il ne pouvait pas lui offrir cela. Même après l'épopée qu'il avait vécue à Lebher. C'était comme s'il était resté le faible petit Ziresh de son clan. Un liykor plein d'espoir et de bonnes volontés, mais rien d'autre.

"J'espère au moins que c'est une quête qui en vaut la peine !" dit-elle d'un air amusé.

"Je dois aider des personnes qui me sont cher."

"Reviens avec eux. On organisera un banquet à ton retour."

Une promesse qui ne pourrait jamais être tenue. Cela rendit son départ encore plus difficile. Il aurait aimé resté un peu plus longtemps, mais la situation qu'il connaissait, dehors, semblait l'appeler. Il ne put qu'attraper son paquetage et offrir un dernier baiser à Kâhra, sur le front, avant de s'en aller.

"Je t'aime. Je reviendrai aussi vite que je peux."

"Ne sois pas idiot. Tu as des amis à aider. Je pourrais t'attendre des années en sachant que tu fais le bien autour de toi."

Un dernier sourire fut échangé. Puis Ziresh fut contraint à sortir.
Dehors, les corps avaient déjà été déplacés. Il n'y avait que Xavir qui était resté devant la port de la caravane. Lui aussi, ressentait un grand malaise. C'était visible, compte tenu de son dos courbé, les yeux rivés sur le sol.

"Je suis désolé, fils. Nous avons fait tout notre possible, mais ta mère n'a pas rouvert les yeux..."

Le loup d'argent ressentit une peine étrange. Il avait été enragé lorsqu'il l'avait vue mourir, mais maintenant, sa tristesse semblait être alimentée avant tout par Kâhra. Sa mère était restée une étrangère pour lui, même dans la mort. Il n'était pas insensible face à cela, mais en tout cas, il ne ressentait pas le genre de sentiment que devrait ressentir un fils pour le deuil de sa mère.

"Les pertes sont-elles grandes...?"

"C'est bien pire que la dernière fois. Cette fois-là, il n'y avait eu que Kâhra de blessée. Là, ce n'est pas juste un petit assaut. C'est une véritable guerre qui commence. Nous avons perdu dix-sept bratiens, contre neuf Noirs... Nous ne remporterons pas cette guerre, c'est certain..."

"Ne désespère pas. Il faut continuer le combat et prévenir des gens. Faites ça, pendant que je cherche cette hallebarde."

Un silence passa. Ils ne pouvaient pas faire de formalités comme à son départ pour Lebher. Ici, il s'agissait d'un véritable danger qui planait sur eux tous. Ziresh se devait de trouver l'arme, et très vite. Xavir ne put que l'enlacer avant de le laisser s'en aller.

"J'aurais aimé que l'on se quitte dans de meilleurs termes. Kâhra serait fier de toi si elle savait ce que tu fais pour nous... Maintenant, va. Et fait bien attention à toi, surtout. Si tu ne trouves pas à Luminion, demande de l'aide aux Liykors Blancs. Je sais qu'il y en a, pas loin des duchés des montagnes.".

Sans plus de politesses, Ziresh ne put que donner un dernier sourire à son père avant de pénétrer dans la forêt. Il devait la traverser, s'il voulait aller dans les montagnes plus rapidement. En se dirigeant vers elle, il vit fatalement les cadavres entassés des siens, à côté des tombes qui commençaient à être creusés pour eux.
Il se sentit sale, quand il admit que sa mission importait plus que de se recueillir auprès de ses anciens compagnons...

"Père et Mère, ayez pitié d'eux... Et de nous..."

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Lun 10 Déc 2012 13:21 
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Intervention GMnique pour Elljahna

La voix qui vient de t'interpeller est celle d'une belle inconnue aux cheveux blancs, visiblement une archère :

Image


Sa flèche est pointée sur toi, à quelques centimètres seulement de ton visage. Son arc est tendu, mais aucuns tremblement ne parcours ses doigts fins.

Son regard n'est pas emplit de haine, de meurtre ou d'incompréhension. Ce que tu pourrais y lire serait plutôt de la patience et de la prudence. Ses lèvres sourient légèrement, sans moquerie cependant.

Elle renchérit, alors que sa flêche commence à prendre une teinte blanchâtre et plutôt vaporeuse.

"Qui êtes-vous ?"

Sa voix est douce, sans violence, mais stricte.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Jeu 13 Déc 2012 13:02 
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Pour qui se prenait elle ? Me menacer de la sorte alors que je ne faisais que de me repaitre. Je me levais lentement, suivant la flèche des yeux. Ce n'était pas la première fois que l'on me menaçait de la sorte, mais j'avais une sainte horreur des archers. Fourbes et mesquins ils profitent du statut de leur arme pour penser s'élever au dessus des autres. Elle commençait à s'impatienter, je dois dire que je restais muette. Sa chevelure virginale me fascinait, presque autant que son attitude.
Enfin debout sur mes deux pieds, le bas du visage encore couvert de nourriture que j'essuyais d'un revers de manche, je me mis à la scruter. Qui est elle ? D'où vient elle ? Que me veut elle ? Et surtout, ai-je volé son repas ? Un éclair de culpabilité vint me chatouiller brièvement.

"J'attend une réponse."

"Je suis Elljahna, fille de personne, mangeuse de pigeons."

Elle ria. Même si c'était le but que je voulais atteindre, son rire me parût plus menaçant que sa flèche toujours pointée en ma direction. Dans son sourire se dressait une once de condescendance. Me prenait-elle pour une de ces jeunes filles rebelles quittant le foyer familial pour échapper au mariage forcé, mais qui, au bout de quelques jours de cavale, rentrent chez elle, la queue entre les jambes, dans tous les sens du terme si je puis me permettre. Elle ne feintait pas, son attitude restait naturelle, et d'autant plus perturbante.

" Et toi ? Qui es tu ?"

Riant de plus belle, elle abaissa son arc et rangea sa flèche. Ses prunelles grises s'illuminaient sous son capuchon, elle sembla réfléchir, puis souffla :

"Je suis Pandaeria, fille d'autres, et pour te plaire, rôtisseuse de pigeons. Et voici Soul et Lyngheid, mes compagnons."

Deux hommes descendirent des arbres qui m'entouraient sans un bruits. Il me paraissaient effrayant, et contrairement à l'elfe femelle, avaient dans leurs yeux une lueur de meurtre. Dans leurs iris clairs et captivants se lisaient la violence en toute lettres. M'eurent-ils dit dans un élan de démence qu'ils avaient soif de sang, que cela ne m'aurait pas étonnée. J'avais beau vivre dans la crainte depuis quelques temps, que ces deux hommes me semblaient tout droit sortis de mes pires cauchemars. Cauchemars que je faisais souvent d'ailleurs.

Image Image

L'humus collait sous leur bottes, et la puanteur à leurs peaux. D'ailleurs depuis combien de temps n'avais je pas prit le soin de me laver ? Les cheveux me collaient sur le visage, autant que la terre à mes joues. Les égratignures qui parcouraient mes jambes s'effaçaient sous les traces de boue, et les bleus. Je savais mes yeux cernés après avoir vu mon reflet dans l'eau d'une flaque en tentant de m'y abreuver. C'est à ce moment là que je me rendis compte que je vivais comme un animal farouche depuis que j'avais fuis le village. Je rajustai les tissus qui m'entouraient quand l'un des deux monstres parla.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Ven 14 Déc 2012 14:30 
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"De quel droit venez vous ici ?"

Sa voix est dure, froide, sans âme. Comme son regard jaune en somme. Il te regarde sans ciller, il reste immobile, sans trembler. Mais Pandaeria reprend de suite la parole, ne te laissant aucunement le temps de répondre.

"Sûrement une erreur. Je ne pense pas qu'elle soit ici de son plein grès."

L'archère décocha doucement sa flèche et la glissa dans son fourreau. Puis elle se rapprocha doucement de toi.

"Tu es tombée au mauvais endroit je pense. Ici, ce n'est pas vraiment un terrain de chasse pour les personnes comme toi. Tu y serais plutôt la proie, en fait."

Elle garde son sourire supérieur, et ne cesse de te regarder. Ses deux acolytes restent immobiles, comme s'ils la servaient corps et âme.

"Qui tu es m'importe peu en fait, c'est une chose qu'on peut facilement changer. Tu as l'air courageuse pour une gamine. Connais-tu Oaxaca ?"

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Sam 29 Déc 2012 21:22 
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Je ne suis pas une gamine !

La blondinette commençait à m'énerver. Je n'ai jamais été une proie, et ne le serai jamais. Son assurance et son sourire commençait à révéler une sorte de condescendance qui m'irritait plus que tout. Le rouge m'empourprait les joues, et je brûlais intérieurement.

Que me voulez-vous ?

Je sentais le vent se lever, et une mèche de cheveux me fouettait le visage. Les feuilles dansaient autour de nous et tombaient des arbres pour nous encercler. Je me sentais prise au piège, et bizarrement, stupide. Qu'avais-je fait ? Pourquoi étais je partie de chez moi ? Mon père me manquait . Mon logis me manquait. Et surtout la sécurité. Dans cet instant de faiblesse, je luttais pour ne pas qu'on l'a voit. C'était bien la dernière chose à faire. Je décidai alors de me concentrer sur sa question. Bien sur que je connaissais la déesse dont elle me parlait, mais j'avais prit pour habitude de ne prier que très rarement, et de toute manière la vie avait été trop rude pour moi pour que je ne crois en quoi que ce soit. Je ne priais que par habitude, et par respect pour les gens qui avaient pu m'accueillir sur la route. Même si le nom de la divinité ne m'était absolument pas inconnu, j'avais du mal à me souvenir de son histoire. Énormément de mal... Pour ainsi dire, je ne me souvenais de rien. Je sentais la peur monter en moi, et la question devint de plus en plus floue, je redevenais animale. Aux aguets, je scrutais le moindre son. Et de-ci de-là je percevais le roucoulement rassurant du coucou, le bruit des brindilles qui craquent sous des pas, le vent jouant sur les cimes des arbres qui couvraient la région. Les arbres, mais oui, mais bien sur. C'est à ce moment précis que me vint l'idée suivante : monter, le plus haut possible, m'enfuir par les branches. Là où personne ne pourrait me suivre. Ma taille et ma corpulence me permettaient d'être souple, leste et surtout très facile à porter. Même si mes bras n'étaient pas suffisamment puissants pour bander un arc correctement, ils me soulevaient avec facilité. Même si les compagnons de l'elfe en étaient descendus, je doutais de leur capacité à me suivre et surtout à ne pas me semer.

C'est avec rapidité que je me glissais sur une racine, puis que j'agrippais l'écorce sèche et cassante du chêne qui craquait sous mes doigts encore gras du peu de nourriture que j'avais pu ingurgiter. En se cassant la peau de l'arbre allait se caler sous mes ongles, mais je fis fit de la douleur, je sentais ma vie en danger. Mes pieds glissaient, et ne me retenaient que peu de la chute. Un nid de chouette m'aida à reprendre appuie et à m'élever jusqu'à une branche, qui, elle me permettrait d'en attraper une autre et ainsi de suite jusqu'à trouver celle d'un autre arbre.
Fuir, je devais fuir. Plus que tout autre chose au monde, je devais fuir.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Jeu 3 Jan 2013 15:19 
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Pandaeria sourit légèrement lorsque tu affirma ne pas être une gamine. Et ce sourire ne disparut pas lorsqu'elle te vit t'élancer vers l'arbre le plus proche, même si elle ne s'y attendait pas.

Elle siffla un coup, bref et puissant, et ses deux compagnons disparurent aussi rapidement qu'ils étaient apparus, devenant l'ombre dans l'ombre, la lame dans le noir. Et Pandaeria resta là, attendant.

Tu entends derrière toi les craquements des branches, le vent dans les feuilles, mais l'atmosphère devient plus tendue, plus... silencieuse dans un sens. Et où que tu regardes tu ne verras personnes.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Lun 18 Fév 2013 23:28 
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J'ouvre les yeux, timidement. Je fronce les sourcils quand les quelques rayons du soleil m'éblouissent. Je suis allongée sur quelque chose d'humide mais moelleux. J’entends des oiseaux, j’entends le vent, ce vent qui me caresse le visage, la poitrine, le ventre et les jambes. Je suis nue, je vois des silhouettes d'arbres, mon corps refuse de bouger. Je ne souffre pas, je me sens bien ainsi posée dans ce qui doit être la mousse d'une forêt.
J'essaye de penser, rien...

(Que fais-je ici ? Où est-ce ? Et surtout... Qui suis-je ?)

Impossible de se rappeler quoi que ce soit. Un oiseau s'envole, ma vue semble revenir, elle devient plus nette. Mon ouïe s'affine, j'entends un léger écoulement d'eau au loin, c'est apaisant. J'entends des pas. Des brindilles qui craquent. Cela approche...

« Qu'est-ce que nous avons là ? Ah ah... »

Une voix masculine, un peu rude. Je ne sais pas où se trouve l'homme. Mon ouïe est encore troublée et je ne parviens pas à déterminer nettement la direction des sons.

« Fuuuu. »

Un long sifflement, sans doute le même homme. Je n'arrive pas à tourner la tête. Soudain un visage apparaît au-dessus du mien, puis une silhouette. L'homme se tient au-dessus de moi.

« Eh bien on aura pas tout perdu. »

« Ah t'es bête. »

Une seconde voix, féminine cette fois-ci. La femme apparaît à son tour depuis le haut et vient se mettre face à moi. Elle s’accroupit lève mon bras droit puis le lâche, prend mon bras gauche, le lâche également, et pour finir, prend mon menton dans sa main.

« Elle est vivante, ses yeux bougent. »

La femme appuie sur mes joues, ça me fait baver, elle sourit.

« Mes yeux fonctionnent aussi et c'est pas plus mal, ah ah. », dit l'homme avant de ricaner.

Elle soupire, lâche mes joues et met sa besace devant elle, puis cherche quelque chose dedans. Je tente de parler, je bave à nouveau. La femme sort une étoffe et recouvre mon corps avec.

« Elfe, tu as l'air d'être paralyser, si tu m'entends cligne des yeux. »

J'obéis et ferme les yeux pour les ouvrir ensuite.

« Bien, alors on va faire un clignotement pour Oui, deux pour Non, compris ? »


Je cligne une fois.

« Quel est ton nom ? »

Je lève les yeux vers l'homme toujours au-dessus de moi.

« ... », dis-je en bavant.

« Idiot, que veux-tu qu'elle te réponde ? », fait la femme, blasée.

La femme baisse les yeux pour me regarder à nouveau.

« Sais-tu où tu te trouves ? »

Deux fois pour non.

« Te souviens-tu comment tu es arrivée ici ? »

Je ferme les yeux deux fois encore.

« As-tu mal quelque part ? »

Je réfléchis un instant puis je cligne deux fois les yeux.

«  Mais tu sens quand je te touche ? », me demande-t-elle en prenant mon bras.

Ce coup-ci, je cligne qu'une seule fois.
Soudain, la femme fronce légèrement les sourcils en regardant mon bras. Elle pose son index dessus et trace une ligne avec son index jusqu'à ma main qu'elle retourne. Elle lâche un « oh » de surprise.

« Je crois savoir mais... », dit-elle sans finir sa phrase.

Elle soulève légèrement l'étoffe et pose son index sur mon flanc droit et trace à nouveau une ligne. Son doigt me chatouille et un frisson me parcourant le dos fait bouger mon corps.
Soudain la douleur ! Vive ! Intense ! Ma peau semble brûler, mon corps entier n'est que souffrance !

« Aaaaaaaaahh », hurle-je.

La femme s'écarte, surprise. Ma voix est revenue, ma gorge est enflammée, je me redresse d'un coup en continuant de crier, l'étoffe tombe sur mes cuisses. Je tiens ma gorge avec mes mains, puis mon ventre, puis ma tête. Je me rallonge en me tordant de douleur. La femme se relève, impuissante, tandis que je roule sur le côté en hurlant à la mort.

« Qu'est-ce que tu lui as fait ? », crie l'homme pour couvrir mes hurlements.

« Mais rien ! », se défend la femme.

Je roule à nouveau dans la mousse, c'est atroce.
Arrive alors plusieurs personnes, je ne sais pas si ce sont des hommes ou des femmes, je n'arrive pas vraiment à me concentrer sur les visages.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? », fait une voix masculine essoufflée.

Les deux premières personnes ne répondent même pas, l'homme se rend compte tout seul que je suis là, à terre, à me tordre de douleur, nue, à moitié enveloppée dans une étoffe crasseuse.

« Regardez la paume de ses mains ! Et ses hanches ! », remarque la femme qui se décide à répondre.

« Qu'est-ce que c'est ? Des tâches de naissances ? », demande une nouvelle voix.

« Non, les tâches semblent bouger », reprend la femme.

J’entends mais comprends à peine leur conversation. J'ai arrêté de hurler, préférant me mordre la lèvre inférieur en haletant et gémissant.

« Oh... Elle est encore vivante ? Mais tu as touché ces tâches ? »

« Euh oui... Je n'étais pas totalement sure. », répond la femme. 

« Mauvaise idée... Elle va souffrir pendant un petit moment... »
, reprend l'homme.

Le premier homme s'accroupit près de moi et approche son visage du mien.

« Je voudrais pas être à ta place ma jolie », fait-il avant de ricaner comme tout à l'heure.

J'attrape alors fermement sa gorge, ouvrant grand les yeux. L'homme se débat, surpris, mais mon bras semble pétrifier, même moi je n'arrive plus à le bouger.

« Mon...nom......Kem.....Kementari », postillonne-je à son visage.

Les autres viennent le libérer de mon étreinte soudaine. Ils sont quatre à essayer de me faire lâcher prise. Quand mes doigts décident de s'ouvrir, ma victime est projetée sur les fesses et se met à tousser fortement, vomissant presque.

« Bon, c'est confirmé, elle a bien mangé des pousses de Qualmë. On la ramènera avec nous dès que l'on pourra.»


Je suis maintenant assise, les fesses dans la mousse fraîche, adossée contre un tronc, dévisageant la dizaine de personne autour de moi. La douleur s'atténue, ou bien je m'y habitue, mais je préfère ne pas bouger, pour ne pas avoir l’impression d'être écorchée vivante. Je regarde les paumes de mes mains, intriguée par les tâches qui bougent doucement, comme pour me narguer.

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Azra a écrit:
Kementari a écrit:
Enfant


Bah quoi, c'est bon.


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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mar 19 Fév 2013 22:16 
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Certains partent, il ne reste alors que quatre personnes autour de moi qui attendent. Je regarde la femme assise en face de moi, elle me sourit.

(Kementari...)

Finalement, je me souviens quand même de certaines choses, au moins de mon prénom. Je reste sans bouger, les yeux perdus dans le vague, la douleur s'atténuant à mesure que les minutes passent.

(Qui sont ces gens ?)

Je soupire, essayant de me souvenir. Je repense aussi à mon excès de sauvagerie tout à l'heure. Cette force dans mon bras...
La légère brise forestière caresse mes joues froides. Je replie légèrement mes jambes vers moi.
Non loin de moi, l'homme qui semble être le chef du groupe taille un morceau de bois avec son couteau.

(Pourquoi attendent-ils que j'aille mieux ?)

Un autre homme adossé contre un arbre regarde en l'air, vers la cime des arbres, puis il ferme les yeux profitant du léger vent. Le dernier homme est partit un peu plus loin de nous. Ils portent tous les quatre des tuniques en cuir vertes et marrons, leur capuche sur la tête, hormis la femme. Ils ont des arcs et des lames courtes. Chacun porte une besace en cuir elle aussi. (Des chasseurs ?). Je n'ai pas pu m’empêcher de remarquer qu'ils avaient tous une marque à leur cou. Un tatouage au coté droit représentant un animal. Un genre de belette, de fouine ou d'hermine, je ne sais pas très bien. En tout cas, il est sûr qu'ils appartiennent au même groupe, peut-être un clan vivant dans la forêt, peut-être des brigands...

Soudain, le quatrième homme, celui partit un peu plus loin, revient vers nous un objet à la main.

« J'ai trouvé quelque chose !», dit-il en arrivant à la hauteur de celui qui taille le bout de bois.

Ce dernier se redresse et examine l'objet que lui tend le premier. On dirait une lance. Elle est de taille moyenne, la pointe est large et longue. Elle m'est familière.
L'homme dont je pense qu'il est le chef se retourne vers moi et me tend l'arme.

« C'est à toi ? »

Je reste un long moment sans réagir, examinant la lance sans bouger. Je ne suis pas sure mais elle me rappelle quelque chose, loin au fond de moi. Dans le doute, j'acquiesce tout de même, j'aurais quand même quelque chose pour moi.

« Qui peut-tu bien être ?», soupire mon interlocuteur.

Je hausse doucement les épaules, non sans ressentir une douleur plus forte dans le dos qui me fait gémir et me tordre le visage. Il donne la lance à la femme qui la regarde avant de la poser à côté d'elle.
Nous attendons encore. Une heure, peut-être deux. Nous nous observons, sans autres bruits que ceux de la forêt. J'ai quand même l'impression d'être un poids pour eux...



« Vous n'êtes pas obligés... », finis-je par lâcher.

Les quatre personnages se retournent vers moi, surpris et peut-être soulagés.

« Oh ! On dirait que c'est mieux », me lance la femme en souriant.

Je bouge doucement les épaules, puis pose mes mains sur le sol pour prendre appuis et me remettre mieux contre le tronc. Je n'ai quasiment plus de douleur, du moins c'est supportable.

« On allait pas te laisser seule, nue dans la foret. Tu vas venir avec nous, on saura répondre à tes questions là où on vit. »
, m'annonce le chef du groupe.

« Tu peux marcher ? »


Je bouge mes jambes, doucement, et roule un peu sur le côté. Je glisse, mes mouvements ne sont pas sûrs et je me retrouve ridicule, les fesses en l'air, l'étoffe à moitié tombée.

« Bon, je crois que tu as besoin d'un petit coup de main. », rigole la femme en s'approchant de moi.

Je prend appuis sur son bras tandis qu'elle passe l'étoffe sur mon corps alors que je me lève. L'étoffe n'est pas assez large pour me cacher le dos et les fesses. Tant pis, c'est pas vraiment mon souci le plus important à ce moment.
L'un des hommes ramasse ma lance courte puis tout le monde se met en ligne.

« Allez, on est parti »

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Azra a écrit:
Kementari a écrit:
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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Jeu 21 Fév 2013 17:26 
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Nous marchons en ligne depuis plusieurs minutes maintenant. J'avance péniblement car mes jambes tremblent depuis peu et surtout que les brindilles et les racines sous les pieds nus, ça fait mal quand même. Je suis supportée par la femme, Jira. Elle m'a avoué son prénom un peu plus tôt.
C'est une petite femme brune, les cheveux courts, une taille fine. Elle a un visage un peu enfantin avec son nez légèrement retroussé et les quelques tâches de rousseur dessus. Elle a une voix douce et apaisante.
Le chef du groupe se nomme Bugran, un garçon massif, le genre de grand blond costaud qui impose. Il a une cicatrice sur sa joue droite et une autre qui part de son cou et qui descend sous ses vêtements de cuir. L'homme qui tient ma lance, Sithas, est plus petit, avec un certain embonpoint. Sous sa capuche je devine qu'il est dégarni au sommet de son crâne. Enfin, Pretolus ferme la marche. C'est un elfe blanc peu bavard mais avec une tête amicale dont les cheveux noirs semblent finir loin sous sa tunique.
Voila notre groupe de cinq qui déambule dans la forêt (quelle est cette forêt d'ailleurs ?), en direction de leur lieu de campement. C'est ainsi, qu'après plusieurs minutes de marche pénible nous entendons des ululements. Mais ce ne sont pas vraiment des ululements d'oiseaux, plutôt des sentinelles cachées dans les fourrés ou dans les arbres. Notre groupe s’arrête alors et Bugran répond aux ululements par un petit chant sifflé. C'est alors qu'apparaissent plusieurs archers, devant nous, derrière, sur les côtés et même au-dessus. Trois d'entre eux viennent à notre rencontre et saluent Bugran d'une main ferme.

« Les autres nous ont expliqués, vous arrivez enfin. »


« Oui, on a du attendre un peu. », répond le chef du groupe.

« Pas de souci, on a eu le temps de préparer ce qu'il faut et de prévenir Neraën. », continue l'archer.

Les trois soldats s'écartent alors pour nous laisser continuer. Je sens tous ces regards sur moi...ou sur mes fesses... Je n'ai pas froid mais je commence à trembler de plus en plus, mes jambes me portent difficilement maintenant. Je marche comme un enfant qui débute à voir le monde sur ses deux pieds. Je ne suis pas très stable et j'imagine que Jira doit avoir l'épaule en feu.

Nous pénétrons dans un amas de fougères pour ressortir de l'autre coté dans un immense campement forestier. Un petit village fait de bois et de feuilles, habité par plusieurs personnes, presque tous en cuir vert et marron. Il y a même des enfants qui jouent au milieu de ces chasseurs. Certaines personnes sortent de leur case de branches pour nous observer. Un des archers fait signe à Jira de le suivre, et nous quittons alors notre groupe. Je vois quelques femmes qui me dévisagent voire qui pouffent et murmurent entre elles. Quand aux hommes, je sens bien leurs regards insistant, une fois que je les ai croisée. L'archer nous emmène jusqu'à une hutte dont la porte se compose de lianes qu'ils faut pousser de la main.

« Pose là sur le lit en attendant. »

La case est pratiquement vide, seul un lit et les restes d'un foyer remplissent l'espace. Jira m'aide à m'allonger sur le lit de feuilles et place l'étoffe comme une couette. Je tremble toujours et je commence à perler de sueur. Je claque des dents alors que je n'ai pas froid. Je n'ai plus de douleur mais je ne me sens vraiment pas bien.

« Je vais quand même rester à côté d'elle. », dit Jira à l'archer.

« Très bien, comme tu veux. »

Sur ces mots, l'homme quitte la hutte tandis que Jira s’assoie sur un coin du lit près de moi.
Quelques instants plus tard, un grand elfe, vêtu d'une toge blanche et aux long cheveux de neige entre dans la case suivi de Bugran et d'une femme étrange en robe de feuilles et de brindilles.

« Bonjour Kementari, je suis Neraën, responsable de ce village. Voici Bugran qui s'occupe de la chasse que vous avez déjà rencontré et Hasella, notre druide. »


Il touche mon front avec sa main.

« Vous êtes en sueur mais vous n'avez pas de fièvre. Vous tremblez beaucoup. Vous êtes en manque Kementari. », reprend-il.

« Vous avez ingéré des pousses de Qualmë. Peut-être quelqu'un vous y à forcer, peut-être en avez-vous pris par erreur. Quoiqu'il en soit, vous avez eu de la chance, car ces pousses sont hautement toxiques et habituellement mortelles. Ceux qui survivent sont frappés d'amnésie temporaire, mais le plus grave reste la dépendance inéluctable dès la première prise. Ainsi, certaines victimes meurent si elles reprennent de la Qualmë, car on ne peut avoir la chance de survivre deux fois à cette plante, alors que les autres finissent folles à cause du manque. »

Il fait une pause et regarde mes yeux exorbités. Puis il reprend.

« Il existe diverses drogues permettant de pallier au manque de la Qualmë mais ce n'est pas sans effets secondaires. Mais c'est toujours mieux que la mort. Vous avez eu de la chance d'y survivre et de tomber sur nous mais pour l'heure vous devrez rester ici pour que Hasella puisse vous aider grâce à ses connaissances des plantes. »

Il me tend la main mais je tremble trop pour la lui serrer. Il reste un peu bête comme ça puis il s'en va après m'avoir fait un léger signe de tête, Bugran le suivant. Hasella s'approche de moi puis tourne la tête vers Jira.

« Tu peux y aller, je vais m'occuper d'elle maintenant »

Jira se lève, me lance un dernier sourire puis traverse les lianes de l'entrée.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Lun 25 Fév 2013 21:35 
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Voilà deux semaines que je suis dans le village. On m'a donné des vêtements de cuir, vert et marron. Malgré que je sois habillée comme eux, je n'ai clairement pas l'impression d'être acceptée. On me regarde de travers, on me parle peu, on me fuit. Ce n'est pas si grave, je ne comptais pas me faire des amis.
J'habite dans la même hutte depuis le début et je n'ai pour compagnie que Hasella, la druide. Jira me rendait visite les premiers jours mais je ne l'ai plus vu depuis quelques temps. Hasella m'a fait tester toutes sortes de plantes et de soupes, toutes plus immondes les unes que les autres. J'ai plus l'impression d'être son cobaye, elle joue souvent avec mes nerfs.
Je suis souvent blasée, et j'ai bien conscience que mon comportement est lié au effets des drogues. En même temps si l'autre folle arrêtait de me faire avoir des hallucinations, je serais peut-être plus conciliante. Et puis cette sensation horrible de manque, je la déteste. Quand elle arrive, je deviens plus agressive. J'ai des sueurs froides, les mains qui tremblent, des maux de têtes ou au ventre. Mais c'est encore pire quand je sais que je vais devoir ingérer une drogue de substitution. Ca atténue parfois vraiment le manque mais les effets sont souvent bien pires qu'un simple état maladif.

Avant-hier par exemple, j'ai couru trois heures après un chevreuil dans la foret pour le chasser. Quand ma lance s'est enfin plantée dans son flanc, je me suis aperçue que je venais de tuer le chien des enfants du village. Je leur ai quand même ramené la tête pour m'excuser. Les gens l'ont mal pris... Bof c'était qu'une bête. Par contre je n'ai pas bien saisi le rapport entre le fait que je sois une elfe, que je suis censée être une protectrice de la nature, de la faune de la flore... J'ai rien demandé moi, j'ai juste voulu mangé pour combler l'infâme goût de la soupe de plantes de la druide.

Pour l'heure je suis conviée chez Neraën, le chef elfe du village. J'y vais d'un pas nonchalant, au moins ça évitera de passer plus de temps avec Hasella et ses potions.
L'elfe est devant chez lui, assis sur un banc à profiter du soleil. Il se lève quand j'arrive.

« Ah Kementari, entrez, entrez. »


J'entre dans sa demeure de branche, il me suit et ferme la porte en bois. Il me montre une chaise et me fais signe de m'asseoir, je m’exécute.

« Alors, comment vous sentez-vous ? », me demande-t-il en s'asseyant en face de moi.

Je hausse les épaules. « Ca va... »

« Hasella m'a dit qu'elle avait enfin trouvé ce qu'il vous fallait. Elle est d'ailleurs partie cueillir la plante en question. »


Je ne réagis que très peu, préférant observer l'habitation du chef du village. Entre les papillons violets, non verts, non bleus....Enfin, entre les insectes volants potentiellement inexistants, je découvre une hutte coquette, bien rangée et bien fournie en décorations. Je me lève soudainement, ignorant l'elfe et me dirige vers une sorte d'armoire entrouverte.

« Oooh... », fais-je en ouvrant davantage la porte. J'y découvre toutes sortes de vêtements fabuleux féminins. Des robes splendides, des étoffes superbes. Je prends une belle tunique bleu, verte, aux motifs dorés. Les manches sont larges, une grande collerette entoure le col et de longues épaulettes dansent autour de l'habit. Je reste bouche bée devant tant de beauté. « Précieux.... »

Neraën saute à ma hauteur et me prend la tunique des mains, quelque peu paniqué.

« A moi ! »

« Non ! Lâchez ça immédiatement ! »

Il me pousse légèrement et colle le vêtement contre lui comme pour le protéger.

« Je- Je suis confus », s'excuse-t-il en rangeant l'habit dans l'armoire. « Cette étoffe appartenait à feue ma femme, et je ne souhaite en aucun cas qu'on la salisse »

Je fronce les sourcils et fait une moue enfantine.

« Allez, donnez-la moi, elle n'en a plus besoin maintenant. »

« Mesurez vos propos jeune elfe. »

« Allez, c'est trop beau pour ne pas être porté enfin. », insiste-je.

« Ne m'obligez pas à utiliser la force », me menace-t-il.

Je tire un peu sur la porte de l'armoire pour l'ouvrir, « Pff, ne faites pas votre mage menaçant, elle est à moi, je l'ai vu, à moi et à moi seule ».

Brusquement une ombre inquiétante, remplie la pièce et entoure Neraën qui devient soudainement plus imposant, ce qui me fait tomber sur les fesses.

« Kementari, ne me prenez pas pour un magicien de pacotille. »
, lance-t-il d'une voix caverneuse.

Je le regarde, les yeux grand ouvert. Puis, sans un mot, je me relève et reprends ma place sur la chaise. C'est alors que quelqu'un frappe à la porte. L'elfe prend bien soin de fermer la porte de l'armoire et lâche un « Entrez », puis il reste devant le meuble en me regardant de haut. (Précieuse étoffe...).

La porte d'entrée s'ouvre et la druide entre dans la hutte. (Oh non...).

« C'est bon j'ai tout ce qu'il me faut Neraën. »

« Très bien, vous expliquerez tout cela à notre amie », lui répond-il. Puis il se tourne vers moi, souriant.

« Quant à nous, je serais ravie de continuer notre discussion plus tard en oubliant ce léger incident. »

Je me lève et me tourne vers la porte sans dire un mot. Je croise la druide et lui lance un regard mauvais avant de franchir la porte de la hutte. Hasella ferme derrière elle et me rejoint alors que je marche vers ma case.

« De quel incident parlait-il ? »

« Rien, rien »

« Si dis-moi »

« Oh, j'ai voulu voir de plus près les belles étoffes dans une armoire »
, soupire-je.

« Ah, je vois... Tu ne peux pas tout te permettre comme ça. »

« Ca va, lâche-moi, on se connaît pas »

« Mais si, tu es Kementari et moi je suis la dr... »

« Aaah, tais-toi... Laisse tomber. »

J'ai soudainement un frisson qui me glace le dos qui est déjà en sueur.

« Ca recommence, j'ai besoin de.... », dis-je tristement sans finir ma phrase.

Nous arrivons prestement à la hutte, je m’assois sur mon lit. Hasella dépose plusieurs sacoches sur une table et trie des fruits et des feuilles. J'observe son tatouage au cou, celui que tout le village possède.

« Ca représente quoi votre tatouage au cou ? »
, demande-je.

« Oh c'est l'emblème de notre clan, c'est une belette »

« Ah », fais-je un peu déçue. « Pourquoi une belette ? »

« C'est une vieille histoire de clan, concernant Neraën et sa femme. »

« Sa femme qui est morte ? »

« Non, elle n'est pas morte, disons qu'elle est à la tête du clan ennemi. »

« Quoi ? Quel clan ennemi ? »

« Nous sommes en conflit, pour des raisons qui nous regarde, depuis longtemps contre le clan de la femme de Neraën. S'il dit qu'elle est morte, c'est parce qu'elle est possédée par une force maléfique dépassant les pouvoirs de notre chef. Nous ne connaissons pas l'identité du sorcier malfaisant mais il convoite un bien que possède Neraën. »


« Quoi donc ? »

« Désolé, je ne peux pas t'en dire plus, et puis nous avons autre chose à faire pour le moment. »
.

Elle prend quelque chose entre ses doigts. C'est une sorte de fruit vert aussi long et gros que mon auriculaire.

« Voilà ! C'est du Kamilot. Une plante toxique dont les fruits ou les feuilles servent pour différents types de potions. Dans ton cas, c'est le fruit qui nous intéresse. C'est ce que je tiens là. Suivant le moyen absorption, il y aura différents effets mais le principal c'est qu'il stoppera temporairement les effets de la dépendance à la Qualmë. »


« Différents moyens d'absorption ? », demande-je dubitative.

« Oui, la cosse peut s'utiliser directement par vois anale car elle est fond très bien, par contre il faudra éviter de les tenir dans la main ou dans une poche. Sinon il est possible d'ouvrir la cosse et de manger les graines qui s'y trouve. Les graines sont particulièrement amères et offre un arrière goût piquant. Pour finir tu peux aussi broyer les graines pour les fumer avec de l'herbe à pipe, cela donnera une odeur très forte et la fumée est irritante, donc prends garde. »

Je regarde un moment le fruit entre ses doigts, les épaules basses, faisant la moue.

« Hmm... Tu es sure qu'il n'y a pas d'autres trucs ? »

« Désolé, c'est le moyen le plus efficace, mais libre à toi de ne pas les prendre et de finir complètement dingue... », me lance-t-elle d'un large sourire.

Je soupire et prends deux petites bourses en cuir contenant quelques fruits chacune.

« Mais si je suis a court de ces trucs ? »

« Ne t'en fais pas, on en trouve en cherchant bien dans les forêt et encore plus facilement dans les villes, car comme je t'ai dit, le Kamilot est utile pour des potions. »


N'ayant pas le choix, je prends les quatre petites sacoches que je place dans mon sac.

« Je dois en prendre combien à la fois ? »

« Une c'est déjà suffisant, les effets restant dangereux pour la santé mentale, il ne faudrait pas non plus en abuser. Surtout que la tienne est déjà salement amochée. »

Soudain, je me lève d'un bond et attrape la druide par le col et la plaque contre le mur. La bave aux lèvres et les yeux grands ouverts je lui lance :

« Quoi ? Ose redire que je suis folle ! »

Elle baisse les épaules, penche la tête et soupire fortement. Je ne m'étais même pas rendu compte que j'avais bougé de place. Je lâche prise et retourne m'asseoir sur le lit, quelque peu déboussolée.

« J'ai ouvert une cosse, tu peux manger les graines pour calmer ton manque maintenant », dit-elle en remettant sa tenue en place.

En effet, un fruit est ouvert et je peux voir ses graines jaunâtre dans un jus visqueux. J'approche mon nez pour sentir et une forte odeur irritante agresse mes narines. Ca ne sent rien mais c'est extrêmement désagréable, mes yeux sont humides et je tousse deux fois.

« C'est possible de manger avec la peau, si c'est celle-ci fond ? »

« Par voie orale c'est déconseillé car les toxines contenues dans la peau peuvent altérer voir te faire perdre le sens du goût. »

J'observe de loin les graines baignant dans leur jus, mes mains commencent à trembler de plus en plus et mes sueurs froides deviennent insupportable. Je me décide alors à prendre le fruit dans le creux de ma main. J'hésite un moment, approchant parfois le fruit près de ma bouche puis l’éloignant. Finalement, je gobe l’intérieur du fruit d'un coup. J'ai l'impression de mâcher un crachat, c'est visqueux et le goût est vraiment amère. Du jus coule du coin de mes lèvres, je grimace quand je sens les graines éclatées entre mes dents. Soudain, ma langue s'enflamme, je crois que je viens de découvrir l’arrière-goût piquant. Je tousse mais Hasella pose sa main devant ma bouche pour pas que que je recrache cet immondice. Quelques larmes coulent le long de mes joues, mon nez coule un peu, mais je finis par tout avaler. La druide retire sa main et j'attrape rapidement la gourde d'eau pour atténuer le feu dans ma bouche.

« Non ! », crie Hasella en volant brusquement la gourde de mes mains.

« Ne bois pas d'eau tout de suite après avoir avaler du Kamilot, ça serait dramatique ! »

Je lui lance un regard paniqué d'incompréhension. Je n'arrive pas à parler tellement le goût est fort.

« Boire de l'eau après avoir ingéré oralement cette plante ne fera que multiplier les effets et rendre les toxines extrêmement dangereuses pour ton esprit et ton corps et dans le pire des cas de tuer par overdose.»

Je reste alors assise, les yeux plissés, grimaçants, en attendant que ça aille mieux. Heureusement l'effet piquant-surprise ne dure pas plus de deux minutes et très vite, je peux à nouveau respirer et parler correctement.

« Mais c'est infâme ! »

« Libre à toi d'en ingérer par où tu préfères... », ricane-t-elle.

Je ne réponds pas à sa provocation, à la place, je me mets à rire. Un fou rire incontrôlé qui m'oblige à m'allonger sur le lit. Je me rends compte que je ne tremble plus et que je n'ai plus de sueurs froides.

« Eh bien, c'est plutôt rapide. Je vais te laisser, ce soir il y a la fête anniversaire de Bugran et je dois aider à préparer. »


Hasella s'en va, me laissant seule, ivre de rire.

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Dernière édition par Kementari le Jeu 4 Avr 2013 15:07, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Lun 25 Fév 2013 21:37 
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Je me suis assoupis très vite, mon fou rire m'a entraîné vers le sommeil et déjà la nuit est tombée. Je me redresse, la bouche pâteuse, les cheveux emmêles. Je lève la tête au maximum, regardant vers le plafond. Je me perds dans mes pensées.

Je soupire longuement.


(Qu'est-ce que je fais ici ?)

Je regarde vers le plafond, pensive mais dérangée.

(C'est pas ma place, je ne fais pas parti de ce clan. Et puis ces gens m’agacent. Hasella tout particulièrement. Et puis le Neraën là aussi... avec ses étoffes) Je marque une pause et souris. (Précieux....)

Restant plusieurs minutes dans cette état, je finis par conclure qu'il me faut quitter cet endroit, trouver une ville, un lieu pour faire quelque chose, pour ne pas tourner en rond. J'ignore toujours qui j'étais avant mon amnésie mais je suis sure que je ne trouverais rien ici.

( Et si j'avais voulu me suicider en prenant cette Qualmë ? )

Je ne m'étais pas encore posé cette question.

( Un suicide ? Une tentative de meurtre ? Oui... C'est peut-être ça...). Je marque une pause et rigole doucement. (Je deviens paranoïaque à cause de la drogue ? Non je ne suis pas parano, je suis sure qu'on a voulu m’éliminer. On a sans doute eu peur de mon destin, celui de devenir l'égale des dieux)

J'éclate de rire un bon moment en imaginant les grandes choses que je pourrais faire, me noyant dans ma mégalomanie.

(Les gens m’agacent, peut-être qu'ils m’agaçaient déjà avant. J'en ai assez de pas pouvoir faire comme je le sens. J'ai le droit à une seconde chance, ce n'est sûrement pas un hasard. Tout reprendre à zéro et devenir quelqu'un...)

« Oui... c'est ça... »


(Je dois devenir quelqu'un, est respectée...ou crainte... Faire comme bon me semble, profiter de la vie au dépend de celle des autres. Oui... c'est ça....)

« Qu'ils me haïssent pourvu qu'ils me craignent »

Je me met debout, sure de moi, le sourire en coin, l’œil malfaisant. Bien décidée à profiter de façon égocentrique de ma seconde vie, j'ai mon destin entre les mains et pourquoi pas le destin de ceux qui me croiseront. Je frissonne à cette idée, avoir un certain pouvoir sur les autres, décider de mon sort, décider du sort d'autrui. Je ricane... Je marche un peu dans ma case, réfléchissant à un nouveau départ.

« Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, mais pour ça faut une tunique qui en jette ! »

Je prends ma lance puis je franchis les pauvres lianes qui me servent de porte à ma hutte et je me dirige d'un pas décidé vers l'habitation de Neraën. Dehors, les gens font la fête et ne me remarque même pas quand je passe à coté d'eux. Préférant boire et rigoler entre eux.

(Stupides limaces)

Les huttes sont vides et au bout d'un certain temps, je ne croise plus personne. J'arrive seule, dans la nuit, devant la demeure du chef. Je ricane, excitée par mes désirs. J'enfonce la porte d'un coup de pied et mes yeux d'elfe bloquent directement sur la fameuse armoire. J’accours devant le meuble et ouvre violemment les portes, la bave aux lèvres. Puis, je la vois, la magnifique tunique, la superbe, ma précieuse... Très vite je me déshabille et jette mes pauvres vêtements de cuir ça et là sur le sol puis doucement, j'enfile le vêtement rêvé, celui qui fera de moi la nouvelle Kementari. Quel frisson, quel bonheur intense lorsque je finis de me vêtir, comme si j'enfilais une nouvelle peau. Je suis bien, je me sens bien, extrêmement ravie.
J'offre un large sourire quand quelque chose attire mon œil. Je me baisse et prend à deux mains ce qui semble être une coiffe magnifique.

« Parfait, le couronnement de la reine prochaine de cette terre peut s'effectuer »

Je pose doucement la coiffe sur ma tête non sans un rire malsain. Je prends ma lance dans ma main, et me voilà, la nouvelle et redoutable Kementari. Plus rien ne peut se mettre en travers de ma route. Il ne me reste plus qu'à m’échapper d'ici, fière et vive, pour conquérir mon monde.

Je passe le pas de la porte et me dirige directement vers la foret, au hasard, me guidant de mon destin et de la providence.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Lun 11 Mar 2013 18:39 
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Plus que tout je devais fuir. Les écorces s'écrasaient sous mes pas, et arrachaient ma peau. Mes doigts me faisaient souffrir, et je commençais à avoir du mal à poursuivre ma course. Mes cheveux me fouettaient le visage, je n'avais pas le temps de les attacher.
Les feuilles des arbres me claquaient, et je glissais à chaque fois que j'osais m’agripper. J'avais l'impression que la foret me refusait.
Voilà des mois que j'y survivais et que tout se passait correctement. A présent j'avais l'impression qu'elle voulait me dompter. Maintenant que je m'étais habituée à elle, qu'elle tentait de reprendre le dessus, qu'elle voulait me montrer qu'elle restait maîtresse.
Je n'entendais aucun bruit derrière moi, et sur les cotés seulement le vent qui se faufilait vers moi pour me faire tomber, et les piaillements des oiseaux que j'effrayais dans ma déroute.
La tête commençait à me tourner, mais je ne devais pas faiblir. Je sentis mes paumes devenir beaucoup plus moites, et mes joues me brûler. J'avais l'impression d'avoir bu tout mon saoul et je me sentais comme un ivrogne prêt à vomir ses tripes. Mon estomac se serrait, et ma gorge se séchait. Mes yeux devenaient lourds et mes bras à la fois aériens et plombés. Il me fallait trouver une cachette.
Je me savais proche d'une grotte. Il fallait que je l'atteigne, avant de m'effondrer au sol. Elle me paraissait si loin , et si proche à la fois. Je me balançais de branche en branche jusqu'à atteindre son entrée.
Et en m'écrasant contre la pierre fraîche je me demandais ce qui avait pu me mettre dans un tel état. La poussière de la grotte me rentrait dans la bouche à chaque inspiration, et j'avais l'impression de m'endormir dans un lit bien confortable. La fraîcheur de l'endroit ou jetais me rassurais légèrement.
Je n'avais plus l'impression de mourir, seulement de sombrer ...

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Elljahna, humaine, guerrière


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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Ven 29 Mar 2013 23:31 
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Une nouvelle Ère


(De la neige. De grands flocons doux se laissent flotter lentement dans l’air, valsant sous mes yeux embrouillés. Est-ce le ciel que je vois? Cette parcelle de bleu que je discerne à peine entre les branches noircit, c’est bien le ciel. Oui un bleu fragile, si pur, si loin, si vaste, ça ne peut qu’être le ciel. Je ferme les yeux un instant, j’ai dû mal à voir, tout est si flou. J’ai le tournis, je n’entends pas un son et je ne comprends absolument rien de ma situation. Suis-je morte? Est-ce ça la mort? Prisonnière de son propre corps à jamais sans pouvoir le bouger? Condamnée à une éternité seule avec sa propre conscience. Qu'est ce que la fin est horrible! La mort est si désespérante.

J’ouvre les yeux à nouveau, les images sont un peu plus claires. Les soyeux flocons dont j’admirais la grâce plus tôt, me semblent soudains si sombres et si menaçants. Ils trainent dans leur splendeurs morbides de l'air sinistrement chaude. Oui, il fait si chaud, de la sueur perle sur ma peau. Je ne suis donc pas morte je suis toujours là. Oui, mes poumons se gonflent à un rythme lent mais maintenu. Je sens mon coeur qui bat, je sens l'air qui m'effleure, je sens la froideur de la boue dans laquelle je suis couchée. Mon dos, mes cheveux et mes fesses, tous complètement mouillés et salit alors que de la terre séchée craque sur mes épaules et mon visage. J'ai comme un gout de fer dans la bouche. Je ressens ce même liquide visqueux sur mon ventre et dans mes mains. Mes mains… Là dans celle qui est posée tout juste à côté de ma tête je reconnais une autre texture et cette autre odeur qui m’est d'avantage cher. Je tourne lentement la tête. Je perçois mon foulard rouge que je serre de toutes mes force dans mon poing ensanglanté et ce malgré moi. Je l’avais offert à quelqu’un en guise de remerciement, pour qu’elle se souvienne de moi, une personne importante à mes yeux. Elle m'avait dit qu'elle ne m'abandonnerait pas... jamais.

Je tremble, ma vision se trouble. La vue du sang me rappelle la douleur, j’ai mal. Surement quelque fêlure ici et là. Tout ce sang, d’où vient-il? Ce n’est pas tout à moi, c’est impossible. D'ailleurs qu’est-ce que c’est que toute cette poussière grise qui me recouvre et qui colle à ma sueur? Elle me pique les yeux, elle me brule. De la cendre, beaucoup de cendre partout. Je retourne ma tête vers le ciel et contemple d'un autre oeil ces flocons lugubres. Soudainement, mes idées s’embrouillent. Je n’arrive pas à garder mon regard fixé sur un objet bien précis. Il se dérobe à chaque fois que je tente de rester concentré sur une forme. Rien n’y fais, c’est pire en pire. J’entends une légère plainte tout près puis quelques pas lourds… Je perds connaissance. Encore.)



L’air est saturé par l’odeur du bois brulé mélangé avec celle de la boue et du sang. Une jeune fille de rouge vêtue gît là, en pleins centre d’une forêt, des blessures lui couvrant le corps, les mains enveloppé de sang à un point qu’on pourrait croire qu’elles les ait plongé jusqu’aux coudes dans une bassine remplie du liquide rouge et visqueux. Après avoir repris brièvement conscience, elle retombe dans un sommeil lourd et profond où les cauchemars reviennent la tourmenter sans relâche.

Tout autour d’elle, quelques corps d'hommes traînent ici et là, du moins ce qu’il en reste d’eux. Certains de leurs membres semblent avoir été carrément déchiquetés alors que d’autres blessures présentes plutôt des coupures précises et fines. Les arbres eut, sont complètement calcinés et des morceaux de cendre se détachent de leurs branches noircit. Leur tronc craque de faiblesse après avoir été cruellement grugé par des flammes désormais éteintes. On peut entendre leurs plaintes sinistre alors que le vent semble soudain être leur pire ennemi.

Puis là, dans un coin, un énorme ours brun se relève et s'impose de toute sa stature dans le décor. Il clopine parmi les cadavres tentant de rejoindre le corps de l’inconsciente rouge. Inquiet, il renifle son visage, puis ses blessures. Il la repousse un peu du bout du museau sans obtenir la moindre réaction et fini par lâcher quelques soupirs d’inquiétude ainsi que des petits couinements. Il renifle l'air tout autour puis se couche lourdement au côté de son amie en poussant un cri de désespoir puissant qui pourrait être entendu a des kilomètres à la ronde. S'il n'avait pas été une bête mais bien un humain, on aurait pus y deviner un malheureux appel à l'aide, mais ce n'est qu'une bête. Qu'est ce qu'un animal peut bien penser après tout, peut-il vraiment réfléchir de la sorte?

L'animal posa sa tête sur le bassin de sa maîtresse, les yeux tristes continuant à balayer les environs. Les forêts ne sont jamais sécuritaire, même lorsque l'on juge qu'assez de sang à été versé aujourd'hui.

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Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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Dernière édition par Rosie le Sam 6 Avr 2013 04:02, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mer 3 Avr 2013 08:45 
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Le sommeil dans lequel tu sombres est reposant, réconfortant et sans cauchemar. Et rien ne vint le briser, seul un rayon de soleil traversant la voute des arbres et arrivant dans la grotte t'en tire doucement.

Lorsque tu ouvres les yeux, tu entends le raclement d'une lame sur le bois, le crépitement d'un feu et le chant des oiseaux. Et tu sens l'odeur envoutante d'un bon repas chaud et fumé.

Pandaeria est là, accroupie près du feu, et train de tailler une pointe dans une petite branche. Un tournebroche maintient quelques oiseaux plumés au dessus du feu, ces derniers cuits à points.

Elle te voit te réveiller et te regarde en souriant.

"Tu es réveillée ? Tant mieux, le repas est prêt. Tu en veux ?"

Elle te tend une des volailles sans gestes brusques.

"Ne t'inquiètes pas. Je suis seule, et je ne te veux aucun mal."

_________________
Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mer 10 Avr 2013 03:35 
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Mérové releva la tête brusquement tout en reniflant l'air, les sens en alerte. Il s'était assoupit un moment malgré lui et désormais des étoiles scintillaient dans le ciel à travers les branches noircit. Un rayon de lune filtra parmi celles-ci, venant se poser contre le pelage dorée de l'ours faisant reluire de larges bandes d'or et de cuivre. Un bruit, mais surtout une odeur étrangère, l'avait inquiété non loin aux alentours. Pour lui, déguerpir ou se battre n'était pas un réel problème si le besoin de l'un ou de l'autre se faisait ressentir, mais maintenant qu'il avait à sa charge la jeune fille de rouge, il devait se montrer prudent, comme une mère l'est lorsqu'elle à des petits à protéger. Cette idée de devoir agir comme une femelle agaçait un tantinet la brute de trois-cent kilos. C'était loin d'être dans sa nature de devoir protéger et nourrir des rejetons faibles et sans défenses. Non. Lui dans ses souvenirs, ses journées consistaient à se nourrir, dormir et chasser la femelle dans le but unique de se reproduire.

Mais voilà qu'aujourd'hui c'est différent pour lui. Quelque chose à changé. Il éprouve un sentiment qui lui était inconnu jusqu'à présent. Il a une impression de redevance envers la petite humaine. Elle l'avait libéré d'une prison de pierre dans laquelle il avait dormit des années durant, qui sait peut être des siècles même. Mérové se souvenait de peu de choses quant à sa capture, de la raison de celle-ci et encore moins de son séjour dans sa prison glacée. Par contre, il se rappelait très bien de cette sensation froide et humide, de ces muscles raidit et douloureux ainsi que ce néant, ce profond et sinistre vide dans sa tête. C'était comme ne plus avoir d'âme mais de ressentir toujours la douleur, le froid, la solitude...

Puis vint ce jour de chaleur, celui ou il sentit un main chaude l'effleurer et redonner un sens à ses pensés, une âme à son corps, un battement dans son cœur, un souffle à ses poumons et du sang dans ses veines. L'auteure de sa délivrance n'était nul autre que la petite Rosie, une créature faible et fragile à laquelle l'ours n'aurait jamais daigné donné le moindre attention et le moindre affection en d'autres circonstances. Mais voilà que depuis ce jour de chaleur, il a l'impression que la jeune fille fait partie de lui comme si leur cœur battait au même rythme, comme si leur odeur était la même, comme si leur vie étaient liées et que l'un ne pourrais jamais vivre sans le pouls de l'autre. Désormais, il ne peut que se sentir responsable de l'état actuelle de Rosie qui est désormais inconsciente et blessée. Il avait fait de son mieux pour la protéger mais il avait été piégé et repoussé plus loin. Les hommes sont malicieux et sans scrupule.

Il y a bien longtemps, Mérové n'aurait jamais put en venir à de telles réflexions, il demeure être un animal sauvage. Malgré que ses sentiments et pensés restent tout de même vague et très primaire, il semble avoir acquis des émotions et des codes plus humains, des pensés plus claires et plus ordonnées, mais les instincts demeurent. Là, non loin, une odeur étrangère et dangereusement familière agace les narines. Il ne peux pas s'occuper de la semi-elfe et combattre en même temps. Ces adversaires s'approchent. L'ours se redressa lourdement et commença à tracer des demi-cercles autour des sa protégée, se levant parfois sur ses pattes arrières pour mieux renifler l'air. Il les reconnait mieux maintenant. Ses vieux adversaires ont sentit l'odeur de la charogne et viennent évaluer les restes. Un seul ou deux n'est pas un soucis pour Mérové, mais à plusieurs, le défi peut s'avérer être de tailles. Les ours le savent, s'il y a bien des êtres aussi malicieux que l'homme, c'est bien les loups.

_________________
Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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Dernière édition par Rosie le Ven 9 Aoû 2013 04:24, édité 1 fois.

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