L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Sam 4 Juin 2016 04:36 
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(" Tu es certaine d'y arriver ? J'veux dire... C'est pas comme si c'était le genre de la maison, séduire et tuer. ")
(" Ce n'est pas lui que je suis sensée tuer. ") Ponctua Hrist en adressant au jeune Sieur un sourire radieux alors qu'il libérait sa main de l'emprise délicate de ce baiser. Cromax fort habile continuait à attiser la curiosité déjà débordante de ce jeune noble. A tel point que bientôt, Carminian-le-blanc-bec boirait ses paroles jusqu'à l'ivresse.

(" C'est quand même le tuer. Il finira pendu ou privé de sa tête. C'est presque la même chose que de l'empoisonner, c'est juste qu'il se fera dessus dans quelques jours à la potence plutôt qu'à table en réalisant qu'il est en train de claquer.")

Dans le fond, Cèles n'avait pas tort. Le poison avait déjà commencé à se préparer, le plan toxique et cruel qui venait de naître était peu à peu en marche, elle rencontrait sa victime, lui souriait et plongeait ses yeux dans les siens; Hrist adorait ces petits moments de vie avant la mort. Ces derniers murmures avant le silence. Cette dernière communion voilant l'inévitable destruction. D'un coup d'un seul, un frisson hérissa les cheveux de sa nuque et transit d'une passion dévorante et macabre, elle suivit les deux hommes jusqu'aux buffets garnis de nombreux mets. Cromax une fois encore brillait en société, il aurait pu être homme parmi les hommes qu'il trouverait toujours un moyen d'être vu et considéré par ses pairs. Hrist en prenait pour preuve la sympathie constante qu'il dégageait aux autres, comme ce serviteur. L'étiquette voudrait qu'il ne soit pas plus considéré qu'une main et qu'un couteau pour découper des pièces, non. Cromax avait prononcé ces mots " Un échantillon de vos meilleurs goûts. " Hrist réalisait qu'il ne s'en rendait probablement même pas compte, il prenait en considération même les plus humbles et se montrait prêt à écouter leurs avis.

Hrist observait la scène, l'aisance de Cromax à briller là où elle avait pour coutume de se montrer discrète, voire même de s'effacer. Elle réalisa à quel point leur rôle avait de l'importance eux qui étaient si complémentaires. Cette mission taillée sur mesure était un réel plaisir à suivre.

Retrouvée seule face au buffet alors que Cromax et le jeune Noble choisissaient leurs mets, Hrist préféra un caractère plus chiche, bien qu'ayant faim, elle se contenta de pain brun et de quelques louchées d'un beau bouillon de légumes fumant et de quelques petits poissons séchés. De fait, c'était tout ce qu'elle avait été en mesure de connaître, son sens de l'aventure s'arrêtant bien avant les expériences culinaires. Du pain et du bouillon salé, c'était largement suffisant, elle trouverait autre chose à se mettre sous la dent durant sa sortie nocturne au sein des bas quartiers de la ville. Il y avait toujours des troquets miteux qui servaient de la viande capable de satisfaire les solides appétits des loubards et malandrins de tout poil.

Elle se demandait bien ce qui irait comme poison. Non pas par doute mais bien par embarras du choix, le vitriol était intéressant mais il pouvait se sentir au nez. La belladonne, elle était capable d'en faire mais elle n'avait d'effet funeste qu'au bout de deux heures, ce qui était trop long à son goût. Restait l'arsenic ou un des joyeux dérivés qui pourrait exister en ce monde. Mais dans une ville si grande et avec autant de Royaumes, de Rois et de Nobles, il y avait bien ici, quelque part un esprit futé ayant un poison radical en poche, et qui souhaiterait l'échanger contre quelques pièces.

Un jeune page offrit à Hrist de l'accompagner avec son plat ce qu'elle accepta, lui accordant un aimable sourire.

Lorsqu'ils furent tous trois installés un peu à l'écart des oreilles curieuses, chose qui ne manquerait pas d'attiser l'attention des autres nobles de la pièce, Hrist recommença à devenir paranoïaque.

(" Cèles... Dis à Cromax que c'est une mauvaise idée. Se mettre à l'écart, dans quelques jours maximum il sera accusé d'avoir empoisonné Léodos, si on pouvait éviter de croire qu'il a conspiré avec nous et nos deux tronches d'étrangers, ça serait quand même un plus.")
(" Bin voyon... Remarque, faut s'attendre à tout, on est bien loin de chez nous ici. Et quoique fasse l'homme, il sera toujours l'homme. Enfin, je transmets ton petit message à sa Faera Lysisounette. ")

Hrist avalait quelques bouchées de pain qu'elle effritait tout en les écoutant discuter, Cromax lui dressait un tel portrait de la situation qu'elle commençait à croire qu'il avait fini par se recycler en promoteur de voyages spatiaux. Elle se demandait bien où il voulait en venir, de toutes façons, elle ne se voyait pas le coltiner durant longtemps, ce jeune noble à la bouille délicate. Il puait, il cachait forcément quelque chose, un vice, un scandale. Mais quoi ? Hrist avait une méfiance manifeste pour toute chose qu'elle ne pouvait déceler chez autrui. Et elle en avait à revendre pour ce jeune homme.

Trop gentil, trop doux, pas assez de carrure pour le monde odieux et cruel de la politique. Alors, comment a-t-il fait pour y survivre jusqu'à ce jour ? Rêveuse, elle le fixait de ses beaux yeux violets avant de lui demander la chose suivante :

" Dites-moi, mon cher. Oserais-je vous demander comment est-ce que vous imaginez ce monde d'où nous venons. De quoi sont faits ces si jolis rêves qui font que vous en parlez avec telle émotion ? "

-------------

922 morts

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Sam 4 Juin 2016 20:16 
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A ma réflexion sur l'Affranchi, mon interlocutrice fait un signe dédaigneux de la main, avant de qualifier son collègue d'imbécile. Pire, son geste semble refléter un certain mépris de la personne. Comme une manière de dire « on s'en fout de l'Affranchi, parle ». Y aurait-il dont tant de rivalité si haut dans la hiérarchie des Mâchefers ? En tout cas, à la façon dont elle parle du Gardien du Jour, il me semble deviner que son statut est particulièrement haut. Peut-être même égal à celui que j'étais venue rencontrer initialement.

Après avoir entendu mon récit, mon interlocutrice se lève et se dirige vers un guéridon, sur lequel elle prend un verre, qu'elle remplit de ce qui semble être de l'alcool, puis s'adosse à la table, un sourire inquiétant sur les lèvres. Je ne saurais trop dire si ce rictus est un amusement réel, peut-être même teinté d'un certain respect, quant à ma façon de parler ou si c'est une manière de me faire comprendre que je m'aventure sur un terrain glissant en m'adressant à elle de la sorte. Toujours est-il qu'elle finit par rompre le silence en répondant à ma question, confirmant mes soupçons de plus tôt. Amaryllis, Maîtresse des Plaisirs et Gardienne de Nuit, se présente-t-elle. Elle est donc bien en mesure d'insulter l'Affranchi. Et je n'ai donc pas à m'inquiéter de faire affaire avec des sous-fifres. Mais... Maîtresse des Plaisirs ? La remarque me fait quelque peu tiquer. Et puis je comprends. Le Gardien de Jour s'occupe des gamins des rues, autrement dit les voleurs à l'étalage et les pickpockets qui exercent quand les rues et les marchés sont bondés. Mais de nuit, ce sont les cambrioleurs et les catins qui prennent le relais. J'ai donc la pute en chef face à moi ? Je réprime une petite grimace face à cette information, peu désireuse de déclencher un conflit d'ordre idéologique présentement.

Finalement, son sourire s'efface, et elle me confirme ce dont je me doutais déjà : ils ont bien leur rôle à jouer dans la politique de la cité. Elle ne prend même pas la peine de le cacher ; au moins pouvons-nous immédiatement nous lancer dans le vif du sujet. Mais avant de m'en dévoiler plus, c'est à son tour, comme je m'en doutais, de poser des questions. Légitimement, elle se demande ce que je peux bien vouloir à la politique d'Illyria, moi qui viens d'ailleurs. Et surtout, qu'est-ce qui me fait penser que nous avons un intérêt commun ? Bien, c'est le moment, je suppose, où je dois lui laisser entendre que j'ai un intérêt à ce que les relations avec les élémentaires perdurent. Et c'est le moment où je dois prier Phaïtos pour que ce soit également dans leur intérêt.

« Ce que j'ai à en tirer... Je propose que nous laissions le côté idéologique de la politique d'Illyria de côté aujourd'hui. Tout ce dont nous avons besoin de savoir, c'est ce qui nous arrange, pas pourquoi. Maintenant, si j'use d'un peu de logique, il me semble évident que garder les relations intactes avec les élémentaires est important pour vous. Un marché libre entre Illyria et Ilmatar créé plus de richesses pour la ville. Et qui dit plus de richesses dit plus de marchands, plus de badauds, et des bourses plus remplies. Donc plus de clients pour vos prostituées, dont vous pourrez augmenter le tarif, et des vols plus rentables. C'est ça, qui me fait penser que nous avons un intérêt commun. »

Bon. Premier pari lancé, il ne me reste qu'à voir le résultat avant d'en dévoiler plus. En même temps, mon raisonnement me paraît censé.

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 5 Juin 2016 21:07 
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Illyria - Auberge des docks

    L'aubergiste lança un regard peu amène à Earnar avant de finir par acquiescer, acceptant les explications de l'Earion. Il écarquilla cependant les yeux lorsqu'il dévoila son identité d'elfe.

    - Je savais que les elfes n'avaient pas d'savoir vivre, maint'nant j'comprends pourquoi, finit-il par dire. Ici, on n'menace pas mes serveuse, un point, c'est tout. Vous voulez quelque chose, vous les payez pour l'avoir. Oui, il y a des bateaux marchands se rendant au port d'Arden, mais il vous faudra ensuite remonter le fleuve ou remonter les terres à pied.

    La serveuse, elle, le regardait bouche bée, les yeux écarquillés, et il commençait à attirer l'attention d'autres personnes de l'auberge. Sa proposition de payer sa tournée amena son lot de vivats et acheva de calmer l'aubergiste.

    - Vous trouv'rez un marchand au port, un grand bateau qui s'appelle la Baleine Blanche, y mouille pas loin et y devrait partir à l'aube pour Arden.


Illyria - Le Bon Marché


    La vendeuse lança un petit sourire charmant à Faëlis, rougissant de l'attention qu'elle recevait de ce si bel homme. Elle leva un doigt et lui indiqua ce qui était manifestement la boutique d'un tailleur.

    - Là bas, monsieur, vous trouverez Losus Casor, le Tailleur. On dit que les meilleures pièces qu'il vend provienne de ces créatures venues d'au-delà des Crocs.


Illyria - Le caravansérail


    A l'extérieur de la ville, un peu à l'écart des faubourgs, Kerenn aperçoit ce qui semble clairement être un caravansérail où s'activent moult personnes aux vêtements amples et à la peau basanée, voire noire. Certains portent de grosses caisses, d'autres chargent ou déchargent des dromadaires et des chevaux tandis que certains vont et viennent dans les grandes tentes dispersées ça et là, donnant au lieu des aires de foire. Un peu plus loin semble se trouver un corral où attendent les bêtes de somme. Les chevaux sont ici particulièrement beau, à la musculature noueuse et au caractère vif. Ce peuple semble aimer ce type de montures, d'autant plus que quelques personnes lancent des regards appréciateurs à Nis, l'étalon bai d'Ixtli.

    Sur un panneau, non loin de là, est écrit l'inscription suivante :

    "Recherche mercenaire pour le Désert de Shill."

    A côté se trouve une tente.


Illyria - Les égouts


    L'idée de la petite lutine était probablement une bonne idée, mais elle ne se solda malheureusement que par un long silence. Si créature il y avait réellement eu, celle-ci était silencieuse ou bien loin de là. La lutine était confrontée à ce choix de poursuivre dans le noir ou de rebrousser chemin pour revenir, peut-être, avec de la lumière pour éclairer son chemin dans l'obscurité.


Illyria - Salle de réception du Palais

    La tentative d'attiser l'intérêt de Camiran fut une réussite, car le jeune homme, après les choix de repas fait, les amena vers une table plus privée où ils purent s'asseoir. Avant de répondre aux aventuriers, il approcha son nez du vin et en lapa un petite gorgée avant de claquer la langue en signe de satisfaction.

    - Ce vin proviens d'Arden, c'est un Château Jument Noire, un de mes préférés, vieux de dix ans. J'ai ouï votre venue, comme nous tous à la cour. Nous n'avons pas tous les jours le plaisir d'une si illustre compagnie. Quelle tristesse en effet pour mon Oncle le Roi, puisse-t-il vivre encore longtemps. J'ai en effet quelques prétentions, mais je dois avouer que la couronne semble être un bien lourd fardeau à porter, alors que la pelisse d'aventurier paraît si attrayante... La Princesse, ma cousine, m'a proposé un rôle de diplomate que je souhaite accepter.

    Il avait prononcé ces derniers mots sur le ton de la confidence, une lueur pétillante dans le regard. Il se tourna alors vers Hrist pour répondre à sa propre question.

    - A vrai dire, je l’ignore, Ma Dame, répondit-il. [color=#00CED1][b]J’oserai imaginer des paysages enchantés peuplés de créatures étranges et envoûtantes, mais je crains qu’il n’en soit pas nécessairement ainsi. On raconte même dans certains récits que les Sindeldi vivant à Elysian se déplaçaient autrefois dans des sortes de bateaux volants ! Des contes pour enfants, à n’en pas douter, mais ils font tout de même rêver. Comment trouvez-vous Elysian et notre glorieuse cité d’Illyria ?


Illyria – Antre des Mâchefers

    - Tsk, tsk, réplique la Maîtresse des Plaisirs aux paroles de Leykhsa, comme on rabrouerait un enfant. La connaissance est un atout dont je ne saurais me passer, jeune fille. Voilà qu’une étrangère arrive dans cette cité, obtient une entrevue avec l’une des plus fortes puissances de la cité et refuse de partager des informations ? Non, le sujet est trop grave et chaque erreur bien trop coûteuse pour que je laisse filer un si bel oiseau sans en connaître les motivations. L’information est tout autant mon commerce que les chairs.

    Elle la regardait dans les yeux, de ce même éclat dangereux. Elle était ici sur son territoire, c’était évident.

    - Anna, tu me parles de la succession et voilà que tu sautes sur un autre sujet qui est celui des élémentaires, quel est ce schéma qui se trame derrière tout ceci et que pourrait nous apporter à nous, Mâchefers, une étrangère sur notre territoire ?


[Cromax – xp : 0,5 (intériorisation) 0,5 (discussion), 1 (longueur) ;
Hrist – xp : 0,5 (intériorisation), 0,5 (discussion), 0,5 (longueur) ;
Guasina – xp : 0,5 (flûte) ;
Faëlis – xp : 0,5 (questions) ;
Leykhsa – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (négociation), 0,5 (longueur) ;
Earnar – xp : 0,5 (calmer la situation), 0,5 (tournée) ;
Kerenn – xp : 0,5 (caravansérail)]


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 5 Juin 2016 21:29 
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Rougissante, la belle lui indiqua la boutique d'un tailleur, un certain Losus Casor. L'elfe s'inclina élégamment et lui remit une pièce :

« Exactement ce que je cherchais ! Moi qui craignait d'avoir perdu ma journée... Voici pour excuser le dérangement. Puisse la soirée vous être agréable ! »

Il n'aurait pas dit non à participer à l'agréable de cette soirée s'il avait pu révéler sans risque sa nature d'elfe. Tant pis, il avait plus urgent à faire. Le jour déclinait et il devrait rentrer sans tarder à l'auberge... mais il était juste à côté de la boutique du tailleur, ce serait dommage de ne pas en profiter. Avec un peu de chance, il saurait dès demain vers qui se tourner pour trouver les principaux commerçants échangeant avec les élémentaires. Il s'y rendit donc et frappa à la porte avant de la pousser délicatement, espérant que le marchand n'avait pas déjà fermé boutique. Dans la lumière baissante, il ne voyait pas grand-chose.

« Euh... bonjour ? J'ai entendu dire que vous aviez quelques marchandises venant des Crocs du monde... mon maître serait peut-être intéressé. Auriez-vous juste quelques minutes à m'accorder ? »

L'homme, bedonnant et élégamment vêtu, semblait un peu fatigué par sa journée, mais il lui fit signe d'approcher, rajustant ses petites lunettes sur son nez. Il était manifestement myope et devait voir encore plus mal que Faëlis dans cette demi-obscurité. D'ailleurs, il s'empressa d'allumer une petite lampe à huile. L'elfe, après s'être assuré que son foulard était bien ajusté, s'approcha :

« Humble salutation, monsieur. Je travaille pour un employeur fort lointain et qui s'intéresse aux nouveaux produits venus de ces étranges gens qu'on appelle les élémentaires. Pourriez-vous me montrer ce qu'il en est ? »

Le marchand, souriant, lui montra quelques étoffes, de très belle qualité, il fallait l'admettre. Faëlis passa le doigt dessus et savoura la douceur du tissu. Bonne qualité, assurément, même s'il ne devrait rien y avoir de magique là-dedans.

« C'est très intéressant... Vos articles sont vraiment excellents ! Peut-être mon employeur sera-t-il intéressé par quelques affaires... mais dites-moi, peut-être le savez-vous, n'importe-t-on que du tissu de là-bas ? Quelles autres marchandises passent par Illyria ? J'imagine que certains nobles doivent avoir affaire dans ce type de commerce aussi, non ? À moins que les marchandises ne soient si rares qu'il n'y ai pas moyen d'en faire le commerce de masse... ce serait fort dommage. »

Il ne doutait pas que des nobles s'y intéressent... et si quelqu'un cherchait à faire du mal aux élémentaires, c'était parmi eux plutôt que chez les petits marchands !

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


Dernière édition par Faëlis le Lun 6 Juin 2016 15:23, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Lun 6 Juin 2016 00:39 
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Je finis par trouver ce que je cherche aux abords de la ville, un caravansérail animé aux allures de foire, comme il en va toujours lorsque des nomades ou des marchands se retrouvent dans un camp. Les humains qui vaquent là me font penser aux Hafiz, ayant comme eux la peau sombre, mais il leur manque cette noblesse de traits qui caractérise les Gardiens de Yuimen.

Dromadaires, chevaux, les montures et animaux de bât restent dans le domaine du connu pour ce que j'en vois, ce qui me convient très bien. Les chevaux sont particulièrement prisés ici semble-t'il, la plupart ont une allure superbe, racée, et certains des humains lorgnent la monture d'Ixtli d'un air appréciateur. Je n'ai jamais prêté grande attention aux canassons pour être franc, la plupart ne sont pas assez solides pour supporter mon poids et trop des rares autres sont morts sous moi pour que je leur voue une grande confiance. Néanmoins il va falloir que je prenne soin de la monture d'Ixtli, elle y tient sans doute. Enfin, pour autant qu'elle soit encore en vie, ce que rien ne garantit. Je démonte donc et le conduit au puits le plus proche pour l'abreuver, profitant de sa relative immobilité pour l'examiner soigneusement. C'est une belle bête, force m'est de le reconnaître, qui me semble en parfaite santé. Je me désaltère également puis je fouille songeusement les fontes qui pendent sur ses flancs en quête d'un peu de nourriture à lui donner.

(Ixtli...j'espère que tu as survécu...tu parles d'un sauveur...bordel! Si tu savais comme je me sens inutile et impuissant depuis...depuis quand au fait? Depuis ce foutu coup de hache...je n'ai fait que tourner en rond et me faire assister, j'en ai la nausée, tiens!)

Je parcours les alentours d'un regard polaire, des envies de meurtre plein la tête. Personne pour me chercher noise? Personne d'assez débile pour me provoquer? Mes poings se crispent jusqu'à en faire blanchir les jointures, des bouffées de rage font trembler légèrement mes membres. Je sens mes fluides d'obscurité qui s'agitent en moi, attisant cette subite et violente colère contre moi-même. Mais je m'assieds sur le bord du puits et me force à me détendre, lentement, jusqu'à retrouver un semblant de calme.

(Maîtrise-toi Vagabond! C'est quoi ton problème au juste?! Instabilité fluidique due à la sauvagerie des fluides d'Elysian? Foutaises! FOUTAISES! Tu réalises que ta vie n'a été que solitude, que tu t'es toi-même enchaîné en prétextant que c'était une nécessité...aucun lien avec qui que ce soit, jamais...tu parles d'une existence. Mouais, mais ça ne m'a pas dérangé jusqu'à récemment, au contraire ça m'allait très bien. Alors qu'est-ce qui a changé? Yuralria? Parce qu'elle me rappelle Sybil, cette jeune bannie que j'ai commis l'erreur d'aimer comme une sœur voilà plus de trois siècles? Trois siècles placés sous le signe des ténèbres...trois siècles de guerres, de manipulations, d'assassinats et pire encore. Et tout ça pour quoi? Pour réaliser d'un coup que ces trois cents années n'ont été qu'un immense et abyssal...vide? Aucun lien, avec qui ou quoi que ce soit. Tout allait bien tant qu'il y avait des ordres à suivre, les entraves étaient bien serrées, les œillères bien ajustées, mais c'est fini. C'est ça la liberté? J'ai rêvé d'être libre pendant près de quatre siècles et au final c'est aussi une saloperie de putain de vide?)

Un vieux type enturbanné s'approche à cet instant de moi et me demande:

"Combien pour ton cheval?"

Je sors lentement de mes pensées et pose mon regard d'ambre sur lui, crachant en patois de Raynna:

"Ta tête connard! Casse-toi!"

Je me reprends vivement et ajoute en langue commune:

"Il n'est pas à vendre."

"Mais..."

Je me lève et le toise comme on toise un cafard, murmurant d'un ton doucereux que ceux qui me connaissent ont appris à redouter comme la peste:

"Je te déconseille d'insister, vieillard..."

Le vieux recule d'un pas, se voûtant craintivement en découvrant ma carrure comme s'il s'attendait à prendre un coup. A cette vue, j'ignore ce qui se passe en moi mais, soudain, je sens la honte m'envahir comme un raz de marée, irrépressible. Suis-je tombé si bas que j'en vienne à terroriser un vieillard qui ne m'a rien fait?! Je ne suis plus à Raynna mais sur Elysian, je ferais bien de m'en souvenir. Je me secoue alors que je sens mon tatouage de lumière me picoter la peau, puis je donne une légère tape amicale sur l'épaule de l'humain en lui disant:

"J'ai eu une dure journée, désolé grand-père. Tu n'as rien à craindre, mais mon cheval n'est pas à vendre."

L'humain se redresse, plus ou moins rassuré, et m'observe avec une certaine curiosité en me demandant d'une voix un peu hésitante:

"Tu n'es pas de la région...j'ai pas mal bourlingué mais je n'ai jamais vu un être comme toi...d'où viens-tu si ce n'est pas indiscret?"

Je souris légèrement et lui rétorque:

"De plus loin que je n'aime à m'en souvenir grand-père. Mais dis-moi plutôt, je dois me rendre à Sihle, sais-tu où je pourrais trouver quelques compagnons pour faire la route?"

Le vieillard m'observe un instant, puis me désigne une tente plantée à une cinquantaine de mètres:

"Ils cherchent un mercenaire là-bas. Vu ton équipement et ta...stature, je suppose que tu pourrais trouver une place parmi eux."

"Très bien, je te remercie, je vais aller voir ça de ce pas."

Je saisis la bride de ma monture et me dirige vers la tente en question, remarquant un petit panneau planté juste à côté de la tente indiquée, qui affiche effectivement une recherche de mercenaire. Un léger rictus ironique relève le coin de mes lèvres, soudard de bas étage, voilà une promotion digne d'un Vagabond du Naora! Mais en même temps c'est aussi une couverture parfaite pour approcher un peuple de guerriers, et une occasion d'en apprendre plus sur ma destination. Parvenu devant la demeure de toile je hèle ses probables occupants d'une voix assurée:

"Vous embauchez il paraît. Je suis intéressé."

(1097 mots)

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Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Lun 6 Juin 2016 18:33 
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Malheureusement, ma tentative de détourner l'attention sur mes motivations ne rencontre pas un franc succès. La Gardienne de Nuit est une femme prudente et elle me le fait immédiatement savoir en calmant mes ardeurs : d'abord je lui dis ce que j'ai à y gagner et seulement après elle répondra à mes questions. Elle balaie d'ailleurs ma supposition tout aussi rapidement, sans la confirmer ni l'infirmer. Je ne saurai si ils sont favorables à une ouverture aux élémentaires que si je réponds, donc. Et si je lui dis, en prime, ce que je pourrai bien leur apporter qu'ils n'aient déjà. Seulement, voilà, je viens tout juste de la rencontrer, je ne connais pas son rôle dans toute cette histoire, alors je ne peux pas vraiment lui raconter tout ce que je sais, ni d'où je viens. Mais elle est ici dans son domaine, et me le fait bien savoir, autrement dit il ne me reste que trois solutions : mentir en espérant ne pas faire de bourde ; la remettre à sa place en espérant que ça suffise ; lui dire la vérité, ou au moins une partie de celle-ci. Ou quatrièmement : opter pour un mélange des trois. Va pour ça.

« Et le secret est un atout dont je ne saurais me passer. Je suis effectivement une étrangère, je me retrouve devant l'une des plus fortes puissances de la cité et mes informations sont les seules garanties que j'ai. Je ne peux pas tout té révéler, comme ça, et espérer que tu auras toujours besoin de moi après cela. Alors reprenons où on en était : je pense que vous avez intérêt à ce que le commerce avec les élémentaires soit ouvert, et c'est parce que mon intérêt est le même que je suis là. Donc dis-moi donc si j'ai tort ou raison, et nous pourrons commencer cette échange sur des bases un peu plus solides. »

La partie remise en place terminée, je laisse planer un très court silence entre nous. Le but étant de lui laisser comprendre – ou bien croire – que je n'ai pas peur d'elle. Maintenant il faut lui laisser imaginer que j'ai autant besoin d'elle qu'elle a besoin de moi. Aussi reprends-je la parole très rapidement.

« Maintenant, je sais bien que tu ne peux pas me faire confiance juste parce que je te l'ai demandé. Alors je vais te donner quelques informations, mais uniquement le minimum requis ; il est hors de question que j'abatte toutes mes cartes immédiatement. Je suis envoyée par Ilmatar. Pour des raisons tout à fait évidentes, ils ont besoin que le prochain roi d'Illyria soit au moins aussi ouvert aux élémentaires que l'actuel. Je suis là pour m'assurer que ce sera le cas. Maintenant que c'est dit, peut-on entrer dans le vif du sujet ? La relation d'Illyria avec les élémentaires dépendra pleinement de la position du prochain roi à leur égard, et, comme je le disais, je pense qu'un dirigeant ouvert au commerce est dans votre plus grand intérêt. Tout comme je pense qu'une personne en provenance d'Ilmatar pourrait vous être d'une certaine aide. »

Je serrerais bien les dents, mais j'ai peur que ma tension se remarque. Alors je me compose un masque d'impassibilité et j'attends le verdict : si les Mâchefers sont hostiles aux élémentaires, il me faudra prendre la tangente le plus rapidement possible.

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 10 Juin 2016 02:45 
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D’abord le silence, puis les paroles et finalement la musique. J’avais tenté de trois façons différentes d’apercevoir le fantôme des égouts, et aucune d’elles n’avait donné de résultats concluants. Je n’avais que perçu un faible bruissement sans en connaître vraiment l’origine. Il s’agissait peut-être que d’un petit courant d’air. Quoi qu’il en soit, je désirais plus que tout poursuivre l’exploration de ces sous-sols. Cependant, je ne pouvais continuer ainsi dans le noir.

Prudemment, ma flûte remise dans mon sac, je rebroussai chemin, tout en tendant l’oreille. Je traversai une fois de plus les barreaux, pour m’adresser aux enfants qui semblaient curieux d’entendre ce que j’avais découvert.

« Je n’ai perçu qu’un petit bruissement et j’ai senti la présence de quelques rats. »

Je sortis une flèche de bois de mon carquois, puis je fouillai dans mon sac. Ne trouvant pas de bout de tissus, je déchirai quelque peu le sac de gros sel en coton. Puis je l'entourai autour de la flèche pour la présenter aux enfants.

« Je veux y retourner, mais avec quelques choses pour m’éclairer. Je crois qu’il me sera ainsi plus facile de trouver ce qui hante les égouts. Vous pouvez m’allumer cette torche improvisée ? Ou disposez-vous d’un autre moyen pour éclairer dont vous pourriez me faire profiter ? »

Cela dit, il ne me restait plus qu’à attendre. Aussitôt qu’ils répondraient à ma demande, je traverserais de nouveau les barreaux de fer et munie d’un éclairage, j’emprunterai le même sentier tout en regardant tous les indices, toutes les pistes pouvant me conduire à un être vivant.

(((272 mots)))
(((Utilisation de l’aptitude : pistage)))

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Guasina, protectrice d'âme


Dernière édition par Guasina le Sam 18 Juin 2016 13:25, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 10 Juin 2016 13:02 
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Visiblement, Camiran n’attendait que ma proposition pour se joindre à nous de manière plus privée. Il apparait comme ostensiblement attiré par les merveilles de ce qu’il appelle l’Outre-Monde. Ça me fait presque mal au cœur de lui mentir et de le laisser se berner de douces illusions. Enfin, à moitié, en tout cas. Des demi-vérités, soutiendraient certains. Car ce que je lui ai proposé, ce poste de relai, de diplomate entre deux mondes, il est bien à pourvoir, pour le compte de Tulorim. Quoi de mieux comme représentant d’Elysian qu’un ancien prétendant au trône de la plus puissante cité du monde, en terme d’économie et de population. Alors qu’à son tour, il lape le vin pour le déguster non sans un air de fin connaisseur, je sens Lysis attirer mon attention.

(Vous avez un nouveau message. Aujourd’hui, à vingt et une heure cinquante-trois.)

Elle change alors sa voix mentale pour prendre un ton pincé singeant les intonations de ma compagne grise.

(« Ouiii, alors c’est Hrist. Je me disais que Camimi allait sans doute être victime de graves chefs d’accusation, sous peu, et que ce n’était pas fort pertinent de s’isoler avec lui, sous peine de nous faire accuser de conspiration en sa compagnie. Du coup j’te passais un coup de faera pour te le signaler. Bisouuuuus. »)

(…)

Je reste un moment hébété, ne sachant comment réagir à ce nouveau numéro de composition, alors que le fils de Graves à la chevelure dorée comme les blés murs d’un été caniculaire grésillant de mille stridulations élytréennes expose à la réduite assemblée ses connaissances œnologiques puissantes. Il décrit le cépage comme originaire d’Arden, sous l’appellation Château Jument Noire, vieilli en fût de chêne pendant dix longues années. Comme pour me donner contenance, et répliquer silencieusement à son analyse fine du breuvage, je prends une nouvelle gorgée, reniflant le vin avant de le goûter, et me parer d’une mine appréciatrice. Dans mon esprit, pourtant, c’est tout autre chose qui se passe :

(Hé bien dis-lui que se comporter de manière paranoïaque et prudente dès le premier jour de notre arrivée nous ferait paraitre plus suspicieux encore. Nous ne le connaissons pas, qu’irions-nous nous acoquiner sitôt arrivé pour comploter ouvertement au beau milieu d'un l’eu public ? Ça n’aurait aucun sens.)

(Ouais, ben tu lui diras toi-même une fois que vous serez à deux. Mon nom, c’est Lysis, pas Aimessènh.)

Ce constat effectué, je me concentre donc sur ce qu’elle a elle-même à dire à Camiran le Naïf, se faisant excellente comédienne en faisant mine de s’intéresser, ô bucolique prétention, à ses rêves et son imagination. Niais comme le derrière d’une jeune elfe n’ayant pas encore été effeuillée, fleur virginale à peine éclose, il se complait en de futiles, quoique plaisantes, descriptions de ce qu’il imagine être nos contrées. Je lui réponds en rebondissant moi-même sur sa question.

« Grandiose et glorieuse, à n’en pas douter. Le faste y semble omniprésent. Sachez cependant que les contes pour enfants sont souvent teints de subtiles vérités : nous voyageons effectivement par des machines volantes nommées Aynores et Cynores pour nous déplacer. Peut-être vous sera-t-il loisible d’en arpenter le pont si vous acceptez à notre intention ce poste de diplomate que vous a proposé votre auguste cousine. Je gage que sa majesté votre oncle préférerait certainement vous voir arriver ainsi arriver à un accord de ce type que de vous voir vous déchirer ses restes. Enfin, du moins le penserais-je à sa place. Et je ne doute pas qu’en grand homme, car il faut l’être pour gérer un tel royaume, il pense pareillement. »

Je laisse un instant la mousse retomber, m’octroyant une bouchée goûteuse de ce plat choisi, avant de poursuivre, sommairement.

« J’ai moi-même parcouru de nombreux mondes. Pas loin de quatre, en vérité. Tous aussi magnifiques et différents les uns des autres, allant des plaines désertiques d’un monde stérile aux fosses abyssales d’un océan infini. Tous valaient le détour, comme Elysian, perle de beauté. »

Je laisse ma main couler vers celle de Hrist, Lenneth, pour l’y poser un instant, lui jetant un regard tendre que d’aucun qualifierait de mièvre.

[687 mots]

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 10 Juin 2016 20:52 
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Si le fait d'être un elfe avait attiré l'attention de certains clients, l'aubergiste écarquillait les yeux, stupéfait, tandis que la serveuse le regardait bouche bée, l'ourlet de ses lippes accentuant sa naïveté. L'aubergiste était prompt à intervenir et Earnar put dénicher quelques informations utiles pour la suite de son voyage à travers les terres sauvages d'Elysian. L'aubergiste lui indiqua tout d'abord qu'une navette en direction du port d'Arden était envisageable mais qu'il allait falloir par la suite remonter le fleuve ou remonter les terres à pied, ensuite il lui donna le nom d'un grand bateau appartenant à un marchand, ce navire se prénommait la Baleine Blanche, un nom évocateur. L'Earion avait le pied marin, il ne souffrait donc d'aucune affliction à bord d'un navire, il ne craignait pas non plus les pirates des îles de Kanteros, néanmoins il se méfiait des dangers naturels tels que les orages et les tempêtes en pleine mer ou les monstres marins.

- Je vous remercie, lâcha-t-il du bout des lèvres en se levant et en déposant cinquante yus supplémentaires sur la table, prenez la totalité, cela devrait effacer mon ardoise et payez ainsi ma tournée pour les matelots.

Il se dirigea ensuite d'un pas lent à travers la salle empestant la bière et la sueur et cacha à nouveau son visage et ses oreilles pointues de sa capuche et de son masque, puis il se retrouva de nouveau sur les quais où s'agitaient marins et marchands. Il passa près de sa monture caressant son museau avant de le détacher et de monter en selle. Déambulant au pas sur les quais, il laissa ses yeux s'égarer le long des coques des différents navires à la recherche de la Baleine Blanche et finit par demander à un badaud où était le dit navire.

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Sam 11 Juin 2016 03:17 
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Le repas allait bon train. Les conversations s'enflammaient et les convives semblaient passer un véritable instant démilitarisé ou même Cromax et Hrist, en plein complot appréciaient ce moment à la fois culturel et gastronomique. Bien que Hrist n'ai pas grand chose à souper du vin qui le jeune homme recommandant.

(" De toutes façons, j'comptais pas m'en acheter un tonnelet, de son picrate. ")

Ce jeune poulet lui dressa un portrait parlé très aguicheur, à la fois romantique, rêveur, totalement fantasmé que Cromax n'hésitait pas une seule seconde à alimenter outre mesure. On voyait bien le regard du jeune homme pétiller en entendant parler des machines Sindel capable de faire voyager des gens par les airs. C'était d'ailleurs assez peu commun sur cette planète, elle qui constatait amèrement n'avoir voyagé que par des moyens qu'elle estimait comme chiants, longs et peu recommandables, à savoir à pieds ou à cheval, bien que Peste Noire était une monture tout à fait correcte qu'elle s'empresserait de récupérer à l'occasion.

La jeune femme écoutait cependant Cromax insister avec plus d'ampleur sur le fait de faire de lui un émissaire, un ambassadeur de ce monde sur d'autres univers. Hrist leva un sourcil étonné. Voulait-il noyer le poison en eau lourde ou simplement faire comprendre à sa délicate épouse qu'il venait de changer les plans.

Hrist resta dans le doute quelques secondes, pendant que Cromax terminait de parler, finissant en beauté, prétextant avoir beaucoup voyagé en de nouveaux mondes, inconnus de ce jeune Noble et d'elle même. Elle fit un sourire crispé car c'était le meilleur moyen de s'éloigner l'un l'autre de cette image de couple, elle qui n'avait vu aucun de ces mondes, elle se voyait mal prétendre être la fidèle épouse d'Amarthan le pigeon voyageur aux oreilles pointues si avide de nouvelles expériences. Hrist reprit le crachoir en riant.

" Allons, mon cher. Inutile d'ennuyer notre ami avec toutes ces histoires. Vous me voyez flattée, cher Camiran, d'avoir parlé de notre monde en d'aussi beaux tons. Je suis certaine que vous avez ici même de magnifiques choses. Accepteriez-vous de m'en parler demain ? Je sais que vous avez des jardins divins et que si vous m'en faisiez une visite avec autant de passion que celle de vos voyages, j'en serais ravie et comblée. "

(" Chaudière. ")


En réalité, Hrist commençait à sentir un léger frisson parcourir son corps. Certains auraient pu croire qu'elle commençait à apprécier ces relations avec d'autres vivants, elle qui avait passé tant de temps dans le noir, la boue, les endroits sinistres. Elle qui avait porté un véritable culte à la mort et connaissait son terrible nom dans toutes les langues. Elle qui avait formé une caste proche d'une secte adoratrice de poissons serpents et qui était la première à souhaiter voir le sang couler à tel point qu'on pourrait parler d'obsession ou de fanatisme. Non, il n'y avait pas de sursis ni de recours ni même l'ombre d'une sauvegarde. Ce qui l'animait à cet instant c'était la faim dévorante d'une catastrophe sinistre. Le désir ardent de sentir le doux liquide salvateur se répandre le long de sa lame et d'entendre au creux de son oreille le doux murmure d'une vie qui s'éteint à la façon d'une bougie soufflée.

Elle tressaillait.

Se levant :
" Mais nous verrons tout ça demain, si vous le voulez bien. " A Cromax. " Si vous permettez, je suis encore éprouvée par ce long voyage jusqu'en cette magnifique citée. Il est temps pour moi de rejoindre les magnifiques appartements que la Couronne a si gentiment proposé à notre discrétion. "

Elle fit une révérence et salua Cromax d'un petit clin d'oeil, s'assurant que le jeune Noble ne la regardait pas à ce moment.

Prête à quitter la pièce et se rendre immédiatement dans les ténèbres naissant au dehors sous le soir déclinant, elle commençait à vibrer. Ses tripes et ses muscles picotaient comme une amoureuse à son premier rendez-vous. Elle se voyait déjà quitter un établissement en flammes, laissant derrière elle des cris et des hurlements, des suppliques et des peurs. La peur de la mort. La peur de souffrir. Hrist avait déjà tant souffert et avait périt par deux fois que c'en était devenu risible. Illyria, ce monde nouveau s'offrait à elle, là où elle était anonyme et cette bénédiction sonnait à son coeur comme un défi. Celui de se faire un nom, une image, une crainte... Mais le bon sens revenant, elle savait qu'elle devrait se mesurer, se contenir un minimum pour ne pas mettre en péril sa fameuse mission.

Elle se contenterait probablement de trancher quelques gorges pour se faire en peu de temps le contact nécessaire pour obtenir un poison mortel. Elle voyait bien cette scène dans une auberge miteuse débordante de dockers et de malandrins peu malins... Elle se voyait déjà quitter ces lieux, laissant dans son sillage de Murène une écume rouge...

(" Il est temps d'amorcer la descente... ")
(" Et voilà... La folie sanguinaire revient. Meurtre ? Incendie ? ")
(" J'ai une... Petite envie de carnage. Je veux qu'au petit matin les gens aient peur. Que les mères empêchent leurs enfants de sortir. Que les petits vieux n'osent pas aller au marché acheter leur pain. Je veux qu'on rentre dans la pièce que j'aurai quitté plus tôt en se demandant combien de morts sont éparpillés à même le sol, les murs et le plafond... Je veux que les fanatiques qui pourrissent en ces lieux pensent qu'une créature maléfique, une bête féroce rôde. Je veux me promener dans les pires quartiers de cette fichue ville sans avoir la moindre crainte, car même entourée d'assassin, de violeurs, de truands... Ce sera moi la pire menace qui rôdera en ces lieux... ")

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960 mots

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Mar 14 Juin 2016 23:48 
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Illyria – Le Bon Marché

    Le marchand regarda Faëlis en souriant et en plissant les yeux comme s’il peinait à voir. Malgré la richesse évidente de son commerce, il ne semblait pas avoir ce côté pompeux des magasins de haut standing.

    - Oh, nous, toute sorte de marchandises sont importées des Crocs du Monde, des tissus, de l’artisanat, des mets, … Une grande majorité de nobles s’intéresse en effet à ce commerce avec ces peuples si étranges, bien que quelques bourgeois fortunés, dont je fais partie, aient pu investir dans ce commerce. Il n’y a cependant pas un commerce de masse, ce sont majoritairement des articles luxueux et donc prisés par leur petit nombre. Des étoffes comme vous avez sous les yeux peuvent se vendre extrêmement cher et je suis l’un des rares marchands à en proposer sur ses étalages.


Illyria – La Baleine Blanche


    L’aubergiste écarquilla les yeux en voyant la somme déposée par l’Earion, mais l’empocha sans faire le moindre commentaire.

    Le badaud indiqua à Earnar le navire recherché, il s’agissait d’une caraque pourvue de deux hauts châteaux à l’avant et à l’arrière du navire. Sur la proue se trouvait l’effigie d’une baleine qui avait dû être blanche bien longtemps auparavant, mais dont la couleur avait virée au beige cassé, la peinture craquelée par le sel. L’ensemble du navire semblait néanmoins bien entretenu, quoi qu’usé par endroits. De nombreux marins s’activaient sous le regard vigilent d’un homme qui les regardait, les bras croisés, non loin des amarres. Son accoutrement le plaçait de prime abord parmi les loups de mers aguerris aimant la bière et la ripaille. Il avait à la bouche une espèce de tube par lequel il fumait.

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    Lorsqu’il avisa de la présence d’Earnar, il dit :

    - La Baleine s’apprête à appareiller. Si vous souhaitez quelque chose, parlez vite, car nous avons à faire avant la marée.


Illyria – Les égouts


    L’un des gamins fila dans un coin de la pièce et apporta de l’huile qu’il plaça sur le bout de tissus de Guasina en lui proposant quelques autres bouts de tissus pour pouvoir remplacer le combustible de sa torche improvisée.

    Lorsque la lutine retourna dans le tunnel qu’elle venait de quitter, elle put se rendre compte que ses talents de pisteuse étaient mis à rude épreuve. Sur le sol de pierre, peu de traces étaient déposées, mais fort heureusement, elle put distinguer, à grand peine mais néanmoins sans doute, des traces plus profondes que les autres, comme celles d’un être massif. Elles descendaient par de petits escaliers jusqu’à un boyau plus grand dans lequel coulait de l’eau. Aux murs pendaient quelques chaînes et l’ensemble semblait très, très vieux, comme oublié de la cité moderne. Les traces s’arrêtaient là, dans l’eau. Elle pouvait voir, de l’autre côté du tunnel rempli d’eau, trois nouveaux tunnels qui s’écartaient dans des directions différentes.

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Illyria – Le Caravansérail

    Un homme, à l’appel de Kerenn, ouvre les battants de la tente et en sort. Il se place devant lui et l’observe de bas en haut, les bras croisés. L’homme est vêtu d’une robe blanche par-dessus laquelle se trouve une sorte de longue verse verte bordée d’orange. Sur son crâne se trouve un turban coloré. Si son regard n’est pas amène, il n’est pas hostile non plus alors qu’il incline légèrement le buste et la tête en plaçant sa main sur son cœur en guise de salut.

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    - Salut à toi, guerrier, commença-t-il d’une voix posée. Je me nomme Samaan al Haydar, marchand à la tête de cette caravane.

    Il observa Kerenn, ses yeux s’arrêtant sur les cicatrices visibles, sur ses armes avant de revenir sur ses yeux. L’homme était plus petit que lui, mais il avait l’aura d’une personne ne se laissant pas démonter par une si triviale différence.

    - Tu sembles être bien loin de tes terres, guerrier, car je n’ai jamais vu de visage comme le tien, mais ce n’est pas ton visage que j’embauche, ce sont tes prouesses et ton corps annonce que tu as survécu à beaucoup. Tu es le bienvenu dans ma caravane. Nous partons sur l’heure pour Sihle, Reine des Sables. Ce soir, nous dormirons sous les étoiles maîtresses du Désert de Shill et nous partagerons le sel, peut-être accepteras-tu de nous compter tes hauts faits.

    Son regard se posa sur la monture du Sindel et se teinta de ce même jugement appréciateur.

    - Tu as déjà une monture, bien. La paie est de dix lys par jour, la nourriture pour toi et ta monture est comprise, mais pas l’alcool.

    Il cracha dans sa main et la tendit à Kerenn.

[Si tu veux, tu peux considérer que l’heure passe et qu’ils se mettent en route, si tu as des choses à dire à Samaan lors de la mise en route, vas-y, je reprendrai la main à partir de là.]


Illyria – Antre des Mâchefers

    La Gardienne de Nuit écoutait Leykhsa, adossée au mur, se tapotant les lèvres avec le doigt d’un air méditatif sans la quitter des yeux. Sa bouche charnue finit par s’étirer en un demi-sourire amusé.

    - Quel bel oiseau intriguant tu sembles être. Un visage exotique, des courbes exquises qui t’assureraient une rente des plus appréciables et pourtant tu te dis envoyée des Crocs du Monde. Fascinant.

    Amarillys se redressa et fit lentement le tour de Leykhsa avant de rejoindre son trône et de s’y asseoir, les jambes croisées.

    - Notre opinion des élémentaires est en demi-teinte, vois-tu, bel oiseau. D’un côté, ils apportent une certaine richesse à la cité qui nous est des plus profitables – mes bordels sont florissants, et mes petits papillons me rapportent des merveilles de luxe créés par ces créatures des montagnes. Mais de l’autre… de l’autre, nous n’avons pas accès à vos convois, nous voyons passer devant nous ces étoffes d’une rare finesse, ne pouvant que les effleurer avant qu’elles ne nous passent sous le nez, trop bien gardées par ces marchands si avides.

    « Alors voilà, nous pourrions voir non sans un certain intérêt un partisan aux élémentaires monter sur le trône, mais pour ça… Dis-moi, bel oiseau, que peux-tu nous proposer ? Et qui verrais-tu le front ceint de la Couronne ?


Illyria – Salle de réception du Palais

    Camiran écoute les mots de Cromax avec intérêt et incline la tête lorsqu’il entend ce qui semble être des louanges. A Hrist, il lui dit :

    - Quelle tristesse de nous voir dépossédés de votre présence, mais j’attendrai avec grande impatience de profiter une nouvelle fois de votre compagnie, aussi demain me sied-il.

    Il lui fit un nouveau baisemain, mais, alors que la sindel s’éloignait, le regard du jeune homme se posa sur une femme. Elle était jeune, sensiblement de son âge et vêtue de couleurs blanches virginales rehaussées d’un rose pâle qui mettait en valeur le léger hâle de sa peau. Ses yeux étaient d’un bleu saphir profond et de sa coiffure complexe entremêlée de perles s’échappaient quelques mèches d’un noir de jais qui venaient caresser la courbe de sa gorge. Il s’agissait d’une femme tout bonnement magnifique, aux courbes parfaitement mises en valeur par les atours dans lesquels elle était vêtue. Elle picorait nonchalamment quelques mets, le regard passant de convive en convive.

    Image


    Camiran poussa un léger soupir en la voyant et dit à Cromax, sans la quitter des yeux.

    - N’est-elle pas magnifique ? Voici le joyau d’Illyria, la sublime Demoiselle Thélie d’Hyst.


Illyria – Quartiers mal-famés


    Les pas de Hrist finirent par l’amener dans un quartier mal famé dans lequel se traînaient plusieurs hères, des hommes et femmes vêtus de haillons. Quelques cabots malingres traînaient la patte, moins débrouillards que les chats, ils restaient à picorer les restes dans les caniveaux en compagnies des rats et des gamins des rues. Elle se retrouva dans une rue dans laquelle semblait se trouver une auberge miteuse, rapiécée et à la pancarte branlante. De la lumière en sortait, ainsi que quelques rires gras et gutturaux. Dans cette rue se trouvait également plusieurs maisons, certaines sans lumières, d’autres avec. Elle vit même une femme passer devant elle pour pénétrer dans sa maison miteuse.

    Image


[Cromax – xp : 0,5 (intériorisation) 0,5 (discussion), 0,5 (longueur) ;
Hrist – xp : 0,5 (intériorisation), 0,5 (discussion), 0,5 (longueur) ;
Guasina – xp : 0,5 (pistage), 0,5 (éclairage) ;
Faëlis – xp : 0,5 (questions) ;
Leykhsa – xp : 0,5 (négociation), 0,5 (longueur) ;
Earnar – xp : 0,5 (baleine) ;
Kerenn – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (recherche de job), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Mer 15 Juin 2016 10:15 
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Localisation: Elysian
La modestie du marchand était impressionnante, tandis qu'il expliquait patiemment son "humble commerce", alors même qu'il servait des produits de luxe à quelques grands nobles. L'elfe, ravi, lui acheta un nouveau foulard rouge encore plus élégant que le précédent, avec de petites broderies noires. Il savait qu'il fallait qu'il fasse attention à son argent, substance qui avait tendance à se volatiliser assez vite entre ses mains, mais il ne pouvait résister !

Comme le marchand lui expliquait qu'il n'existait pas de commerce de masse, mais seulement des produits de luxes rares, et qu'il était l'un des seuls à en proposer, le jeune homme fit grise mine :

"Voilà qui est bien triste... enfin, mon maître avisera. Je gage que ce foulard lui montrera un bel échantillon ! Mais j'avais encore quelques questions... d'abord, avez-vous les noms de quelques nobles importants intéressés par ces marchandises ? Y en a-t-il qui viennent d'autres cités ou le commerce se cantonne-t-il à Illiryria ?"

Puis, il se pencha avec l'air d'un conspirateur :

"Autre chose... on dit que les peuples de là-bas font de la magie... existe-t-il des articles magiques en vente dans cette cité ?"

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Mer 15 Juin 2016 11:13 
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Un homme barbu sort de la tente, vêtu à la manière des marchands nomades du désert et enturbanné. Il me dévisage d'un air plutôt neutre, pas cordial mais pas inamical non plus, et s'incline devant moi en plaçant une main sur son coeur pour se présenter. Il se nomme et m'annonce être le chef d'une caravane, à quoi je réponds en lui adressant un salut identique, légère inclinaison du buste et main sur le palpitant:

"Je te salue Samaan al Haydar. Je me nomme Kerenn Kaal’Tarayël, Fils du Dragomélyn."

Cet ajout à mon nom, de même que la précision de mon origine, sont venus naturellement à mes lèvres. Nous sommes aux portes du désert, d'un désert, et tel est mon nom dans le royaume des sables. Je me sens davantage chez moi ici que je ne l'ai été depuis de longues, très longues années. Tout m'est indistinctement familier, les odeurs, l'air sec, les couleurs, le son du vent dans les dunes. Seule l'animation du caravansérail dénote un peu, il n'y a guère de caravanes dans le désert de Sarnissa et bien évidemment pas le moindre humain. Le marchand m'ausculte comme un bestiau vendu à l'encan, sans la moindre gêne, assuré et tranquille. Je soutiens son examen sans broncher, un infime sourire aux lèvres, appréciant cet aplomb qui me révèle bien des choses. Il doit avoir l'habitude de traiter avec le peuple de Sihle, des guerriers fiers et redoutables d'après ce que j'en sais, dirigés par un roi-guerrier qui ne préserve sans doute son rang que par la force. L'homme qui me fait face a certainement traversé nombre de situations périlleuses sur lesquelles il a construit cette assurance tranquille, qui doit faire de lui un redoutable négociateur. Il a également l'habitude de commander, nulle forfanterie dans son attitude ou dans ses paroles, c'est un homme fier et dur comme seul le désert sait en fabriquer.

Il reprend la parole pour souligner qu'il n'a jamais vu un être tel que moi, mais que cela n'a pour lui pas la moindre importance. Mes multiples cicatrices ne l'effraient nullement, il les voit comme le signe que j'ai survécu à nombre de combats et n'en demande pas davantage, me souhaitant la bienvenue dans sa caravane. Il m'informe ensuite que le départ est imminent, présentant Sihle comme la Reine des Sables et évoquant poétiquement les astres nocturnes si importants et présents dans le désert. Puis il évoque une coutume ancestrale et hautement symbolique, le partage du sel, une tradition dont seuls les nomades des sables sont capables d'appréhender la pleine signification. Le sel permet de retenir l'eau dans le corps, ce qui dans la chaleur torride et sèche de l'enfer poussiéreux peut faire la différence entre la vie et la mort. Partager le sel c'est créer un lien entre les êtres, affirmer que, aussi longtemps qu'ils sont ensemble dans le désert, leurs destins sont liés. La survie de l'un dépend de la survie de l'autre, il ne fait pas bon être seul pour affronter le monde implacable des dunes. Ce soir, lorsque nous aurons partagé ce précieux symbole, nous serons liés plus fermement que par le plus solennel serment, il n'y aura plus un Humain et un Sindel, il n'y aura que deux êtres vivants faisant face ensemble à la puissance des éléments.

Le marchand exprime subtilement sa curiosité en souhaitant que je lui conte quelques-uns de mes faits d'armes, un sujet qu'il me faudra aborder avec la plus extrême prudence. Il examine ensuite ma monture d'un air appréciateur et m'annonce que la paie sera de dix lys par jour, nourriture et boisson me seront fournies mais l'alcool sera à ma charge, ce qui m'indiffère totalement car je n'en bois jamais dans le désert. Il n'y a pas pire pour attiser la soif, pas plus efficace pour transpirer de toutes ses pores, seul un imbécile ou un inconscient se saoulerait dans un tel environnement. L'homme crache ensuite dans sa main avant de me la tendre, encore un symbole familier et puissant, lui aussi directement lié à l'eau si vitale. Cela ferait sans doute tiquer un habitant des contrées humides, qui regarderait peut-être la main offerte avec dégoût, mais je suis le fauve du Dragomélyn et je sais ce que cela signifie. Je crache à mon tour dans ma paume et serre vigoureusement la main tendue en regardant le nomade droit dans les yeux, scellant ainsi un pacte immémorial et sacré dont bien peu connaissent la valeur.

"Marché conclu. Nous partagerons le sel et je vous conterai l'histoire de l'une ou l'autre de ces balafres. Vous pourrez me parler de la Reine des Sables et de ses coutumes, afin que je ne commette pas d'impair lorsque nous y serons arrivés."

J'abandonne ensuite provisoirement le marchand qui doit avoir fort à faire pour préparer le départ et profite de l'heure qui me reste pour faire quelques menus achats: deux grandes gourdes supplémentaires que je remplis d'eau à ras bord avant de les fixer soigneusement sur ma monture, deux longues pièces de tissu clair et léger que je pourrais utiliser pour protéger la tête de ma monture et mon propre crâne de l'astre incendiaire. Elles pourront aussi servir à éviter de respirer du sable en cas de tempête, à condition de les humidifier avant afin que la poussière fine ne puisse s'y infiltrer malgré tout. J'acquière encore une sorte de bâche carrée, rustique mais résistante, de quelques quatre mètres de côté et je déniche également un bout de bois robuste d'un mètre de long abandonné dans un recoin du camp. Je roule méthodiquement la bâche pour être en mesure de la dérouler d'un simple geste et glisse le bâton au centre du rouleau avant de serrer le tout juste derrière ma selle. Ces quelques préparatifs élémentaires accomplis je rejoins la caravane en formation et m'approche du marchand pour lui demander:

"Avant que nous ne partions, dites-moi ce que je dois savoir sur ce désert en particulier pour accomplir au mieux ma tâche. Je suis né dans les sables mais seul un idiot s'y aventure en croyant que toutes les dunes sont identiques..."

(1076 mots)

_________________
Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 17 Juin 2016 18:36 
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Inscription: Ven 5 Juin 2015 20:57
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Le vent du large et l'air salin de la mer lui rappelaient ses voyages en mer, un instant autant magique que triste puisqu'ayant débouché sur la mort du capitaine du navire sur lequel il servait en tant que second lors d'une attaque de pirates. Lorsqu'il arrêta le premier badaud venu, celui-ci lui indiqua le bâtiment que l'earion cherchait depuis un moment. Faisant écarter les bandes de marins, quelques prostituées et des marchands itinérants vendant poissons, étoffes entreposées le long des étals et autres merveilles tout droit venues de l'autre bout de la mer, Earnar finit par trouver la Baleine Blanche, une fière caraque à quatre mâts dont la couleur autrefois blanche virait de plus en plus au beige et la peinture était craquelée, tout comme au niveau de la proue avec l'effigie de la baleine, à plusieurs endroits signe de virées en mer fréquentes.

Descendant de son cheval et le maintenant par la bride, il regardait avec intérêt les marins s'activaient près des amarres, préparant leur prochaine expédition en direction d'Arden. Earnar n'était pas le seul à observer les matelots charger les provisions et les matériaux nécessaires au voyage. Au début, il pensait que l'homme était le contremaître et puis il songea que cet homme devait être le capitaine de ce vaisseau. L'homme avait assurément vu plusieurs hivers et sans doute des hivers rigoureux, ses cheveux commençaient d'ailleurs à grisonner tout comme sa barbe de trois jours. Il tenait entre ses lèvres un tube par lequel de la fumée sortait. Réalisant sa présence, il le héla et le pressa de parler avant que la Baleine ne s'apprête à prendre le large.

- Je m'appelle Ajax, enchanté. C'est un bien beau navire que vous avez là, un bâtiment qui en a vu est un bon vaisseau. Je suis marchand itinérant et on m'a informé que vous preniez le large en direction d'Arden, je souhaite m'y rendre justement et j'ai de quoi payer la traversée pour mon cheval et pour ma personne.

Avisant les hommes toujours en train de s'affairer près des amarres, il eut une idée.

- Je m'y connais un peu en navigation, voudriez-vous que j'aide vos hommes afin que nous puissions appareiller le plus rapidement possible ? Nous pourrons ainsi partir sous de bons auspices.

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Sam 18 Juin 2016 09:58 
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Inscription: Mar 30 Juin 2015 09:36
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La Gardienne de Nuit m'observe tout le long de mon discours, sans sourciller, mais lorsque je termine c'est un demi-sourire qui orne ses lèvres. Apparemment, je l'amuse. Et je lui plais, également, car elle enchaîne immédiatement sur des remarques plus que douteuses sur mon physique. Après cela, elle quitte sa place près du guéridon, me contourne très lentement, puis reprend sa place sur son trône. Je peux voir qu'elle aime tout particulièrement ses petits effets ; elle essaie de me mettre mal à l'aise, de dominer la conversation en y imposant son rythme, en me faisant lambiner, comme pour me prouver qu'elle est la maîtresse des lieux et que je suis à sa merci. Ce n'est finalement que lorsqu'elle est confortablement installée qu'elle reprend la parole.

Elle me donne bien vite raison quant à leur avis sur les élémentaires, mais non sans y apporter une certaine nuance. Oui, ils apprécient les richesses que le marché avec Ilmatar procure à la ville, ils apprécient les répercussions que cela apporte à leurs marchés... Mais elle se chagrine également de ne pas avoir accès aux étoffes et autres marchandises en provenance des Crocs du Monde. Et je comprends bien vite où cette conversation va nous mener.

Et elle ne manque pas me le prouver immédiatement après, avec cette inévitable question : que puis-je leur proposer ? Suivi d'une seconde, toute aussi embarrassante : qui aimerais-je voir sur le trône ? Voilà bien deux questions que je redoutais, car je ne connais de réponse à aucune d'entre elle. Je ne sais pas ce que je peux leur offrir, probablement rien, d'ailleurs. Ils sont une entreprise de l'illégalité, après tout, voudrait-elle de marchés commerciaux ? J'en doute. Et je ne peux décemment pas leur proposer de moins garder les convois, déjà parce que je ne pense même pas que ce soit dans le pouvoir d'Ilmatar, et ensuite parce que ce serait... absurde. Mais que veut-elle donc que je fasse à son problème ? Mais, évidemment, il va bien falloir que je lui propose quelque chose. Mais il faut qu'elle m'en dise plus. Pourquoi ne pas directement lui demander ce qu'elle veut ?

« Je ne sais pas très bien ce que tu veux que je fasse de votre problème, » lui dis-je. « Je ne peux pas faire grand chose pour la protection des convois. Si vous voulez des accords de commerce avec Ilmatar, ce doit pouvoir se faire, mais êtes vous seulement intéressés par des marchés parfaitement légaux ? Ce que j'ai à t'offrir, donc, c'est un but commun, et donc de l'aide pour l'accomplir. Maintenant, si tu veux autre chose, le mieux est encore que tu me le dises directement. »

Quant à la seconde question... Je ne suis pas plus avancée que pour la première. Mais au moins puis-je me permettre de le lui avouer pour celle-ci.

« Quant à la seconde question, je ne sais pas très bien. C'est en partie pour cela que je suis ici, en fait. Je sais que trois prétendants se disputent la couronne, dont un clairement pour un éloignement avec les élémentaires et un autre clairement contre. Il me semble évident que le premier est à éliminer d'office, mais il reste le dénommé Hascan dans l'équation : et nous ne savons rien de ses positions. »

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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