L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 29 Avr 2016 19:57 
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Le gamin des rues m'éclaire enfin sur ce que cet Affranchi disait de cette histoire de succession. Quelque chose de très censé, d'ailleurs. Selon lui, et selon la plupart des voleurs et autres pauvres gens, et ce où que ce soit, peu importe qui est Roi, ça ne change absolument rien à leur condition. Et je ne peux pas franchement lui donner tort. Peu importe la façon dont on tourne cela, les histoires de royauté ne sont jamais que des histoires de nobles et de bourgeois. En dehors des riches marchands et des aristocrates, jamais rien ne change pour les petites gens, à part peut-être lors des régimes plus durs et portés sur la répression. En somme, pour eux, ça ne peut que s'aggraver ou stagner, mais ils devront encore et toujours voler ou se prostituer pour manger à la fin de la journée.

Cependant, si ces personnes ont la moindre influence sur les jeux de la politique, tel que j'ai pu le soupçonner, et si je dois les infiltrer, il me faudra les convaincre que la situation la plus intéressante pour eux est de soutenir le candidat le plus proche des élémentaires. Mais... encore faudrait-il que je sache de qui il s'agit. Autrement dit, je ne sais pas qui il faut soutenir, je ne sais pas s'ils peuvent soutenir qui que ce soit, et je ne sais pas si je serai en mesure de les rencontrer. Autant dire que je patauge très sérieusement.

En parlant de les rencontrer, Jaral me dit que Syrah, sa chef, pourrait rentrer en contact avec l'Affranchi, mais seulement à condition que j'ai quelque chose d'important à lui dire, car il est un homme « important ». Peuh. Je retiens un soupir de dégoût. Ils me font rire tous ces nobliaux de quartier, à rassembler les pauvres sous une bannière commune sous prétexte que les nobles n'en ont rien à carrer d'eux, pour finir par se comporter exactement de la même manière. « Ah non, vois ça avec machin, je vais pas m'abaisser à ces tâches, moi », « ah non, tu peux pas le rencontrer, il a mieux à faire que discuter avec des voleurs de bas étage ». Ils viennent faire la morale aux gamins de leurs quartiers sur le comportement des aristocrates et finissent par se poser comme les bourgeois du quartier. Décidément, le pouvoir que peut avoir l'argent et l'influence sur les gens m'épatera toujours. Et voilà que ces mêmes gamins qui sont méprisés sans s'en rendre compte finissent par légitimer le comportement qu'ils trouvent inacceptable chez les gens de la haute.

Pour autant, j'aurai peut-être besoin de rencontrer ces aristos des rues. Je ne sais pas encore. Ni pourquoi, ni, si ça ce révèle nécessaire, comment. Mais il faut bien commencer quelque part. Tenter, discuter. D'ailleurs, qu'est-ce que je risque ? Si vraiment ils n'ont aucune influence, alors je ne compromettrai pas la mission en leur parlant. S'ils en ont, alors il faut que je leur parle. C'est décidé, j'irai voir cette Syrah, dès demain.

Mon repas terminé, je prends les quelques éléments restés sur le lit et les tend au gamin.

« Tu peux garder ce qui reste. Ramène la vaisselle au bar et rentre chez toi, mais reviens demain matin, tôt, et tu me présentera cette Syrah. »

Je me lève alors pour verrouiller la porte derrière. Dès qu'il sera parti, j'irai dormir. Cette journée m'a épuisée.


(((569 mots)))

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 29 Avr 2016 20:38 
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Finalement, l'elfe se laissa tomber le long du mur en essayant de faire le point sur sa situation. Il devait trouver une fille dans un manoir qui tenait plus de la forteresse qu'autre chose... aucune chance d'y entrer. Un tel dispositif de sécurité le jour sous-entendait guère moins la nuit... enfin, il pourrait toujours vérifier...

Un carrosse sortit par la grille principale. Manifestement, les gens ici avaient peur de la rue. Inutile d'espérer suivre un tel véhicule, beaucoup trop rapide. De toute façon, il n'avait aucun moyen de savoir qui était à l'intérieur.

Toute cette affaire était folle. Quels que soient ses plans, ils se heurtaient à la paranoïa des habitants des lieux. Le seul endroit où il pourrait espérer approcher cette fille était le palais... mais s'il essayait d'y entrer, il savait d'expérience qu'il risquait juste de se faire poignarder par un de ses « alliés ». Conclusion, aucun des deux moyens qu'il avait identifié pour jeter le discrédit sur cette famille ne pouvait fonctionner... mais s'il annonçait le lendemain à son « alliée » qu'il n'avait pas avancé, vu son tempérament, il allait probablement vivre sa dernière journée.

Alors quel choix restait-il ? Le plus sûr pour sa vie restait de partir. Il n'avait toujours aucun indice sur le drainage alors à ce niveau... il pouvait aussi bien pointer une ville au hasard et s'y rendre en espérant trouver quelque chose... sauf que sa nature d'elfe et ses airs de demi-élémentaire lui fermaient à peu près toutes les portes. La cité des elfes, peut-être ? Ou alors demander aux marins de le guider vers le sanctuaire des océans qu'ils avaient découverts en espérant y trouver un indice...

Perdu dans ses pensées, il déambulait sans but dans les rues, cherchant un moyen de se démener de cet inextricable guêpier. Ses pas le menèrent finalement au port. Bon, il ne pourrait invoquer le navire ici, de toute façon. S'il se décidait à partir en mer, il lui faudrait commencer par sortir de la ville... Il n'avait guère envie de s'éterniser dans ce type de lieu puant. Il n'avait vu que celui de Kendra Kâr, jusque là, et de loin. Cela avait suffit à le convaincre de ne pas s'en approcher, et la saleté des lieux se confirmait. Cela dit, dans une cité portuaire marchande, c'était peut-être le meilleur endroit pour glaner des informations en tout genre...

Il écoutait autour de lui, se demandant vaguement s'il y avait des rumeurs sur l'état du roi. Il avait ramené son foulard sur son visage pour se dissimuler au mieux, son armure clinquante était déjà assez voyante par ici. Il repensa au prince de Valmarin. Il avait bien dû débarquer par ici... il continua donc à tendre l'oreille, cherchant aussi des rumeurs sur le passage de cet individu qui s'était égaré loin de son île d'origine.

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Sam 30 Avr 2016 01:26 
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Bien que mal à l'aise, le jeune valet lui répondit, à son grand soulagement, qu'ils avaient effectivement du chocolat en ce monde, le jeune homme d'ailleurs, parlait avec moult détails comme pour tromper l'embarra que lui infligeait la jeune femme en le rhabillant ainsi devant la noblesse et ses compagnons. Sans pour autant perdre de son sang-froid, le garçon avisa de la raccompagner jusqu'au cabinet de la Princesse. Hrist ne savait pas trop combien de temps elle s'était éclipsée et la rencontre avec Faëlis, bien que brève, avait pu la priver de précieuses informations.

Informations que Cromax lui relaierait bien vite, s'il ne lui tient pas trop rancune de cette mise en scène surprise. Traversant les couloirs, escortée du jeune valet, Hrist fut de nouveau introduite à la Régence, elle qui était désormais accompagnée d'un homme barbu en armure aux couleurs de la ville qui lui évoquait vaguement le frère de Telam, le Général d'Ilmatar.

La Princesse fit les présentations dès lors que Hrist fut entrée, présentant l'homme comme son demi-frère, Hascan, nom qu'elle avait déjà entendu de sa bouche plus tôt. Son Altesse évoqua aussi les aptitudes de Cromax à étouffer les doutes et les soupçons qu'elle avait avant son départ du Cabinet. Visiblement, il avait pu mettre sa verbe au défi de satisfaire les inquiétudes même les plus appuyés de la Régente.

La seule chose qui sonna étrangement à son oreille c'était... Qu'elle parlait d'Eden au passé. Hrist ne fit guère plus attention à ce détail qu'elle garda de côté pour alimenter ses prochaines paranoïa et rendit à Hascan une salutation plus appuyée d'une révérence et d'un grand sourire.

Au moins, ils n'avaient pas de soupçons alarmés quant à son absence, seul Cromax lui jetant un regard semblait chercher dans ses yeux quelques indices sur ce qu'elle avait pu trafiquer en dehors de ces murs.
La Princesse continua en apprenant une nouvelle chose à Hrist, celle-ci concernant leur ancienne rencontre, le Prince de Valmarin désormais promis à la fille du Royaume d'Azara Kahn. Hascan à son tour, développa ses doutes sans aucune pudeur, indiquant que les seules raisons évidentes à une telle union ne serait profitable qu'en deux choses pour Valmarin. Les épices, donc une manne commerciale ou les soldats.

La Régente conclu enfin qu'elle avait été promise au Prince mais que l'union avait été brisée par le Roi, trop soucieux de garder une emprise sur ses terres et son royaume.
Hrist levait un sourcil étonné mais resta silencieuse. De sa faible expérience de diplomate, un accord doit profiter aux deux partis, et puis, à vue d'oeil, la Princesse était plus âgée que l'héritier de Valmarin. Des deux choix qui s'offraient à lui, il y avait plus de chance qu'Illyria eut été un choix plus propice à redorer le blason de la famille de Valmarin, mais ça, Hrist s'en fichait complètement. Une nouvelle personne venait d'entrer dans la danse et il s'agissait de la fille du Roi d'un Royaume qu'elle n'avait pas encore vu.

(" C'est con, on aurait pu envoyer Faëlis se frotter un peu à elle. Dommage qu'il soit occupé à séduire une autre. ")
(" Je vois pas trop ce qu'il y a d'alarmant... Un mariage ça peut s'annuler. Que ça soit en versant un coquette somme ou une dose de poison dans un gobelet de vin. ")

Jubilant mentalement, Hrist sentait que les négociations arrivaient à bout de souffle et qu'elle aurait probablement l'occasion de dérouiller ses talents. Cromax lui jeta un regard, comme s'il venait de comprendre ce qui lui passait par la tête. En réalité, celui-ci avait-il déjà trouvé une solution diplomatique, une énième et ennuyeuse solution diplomatique, armée de mille courbettes et autant de flatteries.

Enfin, voilà déjà un point éclairé, Le Prince n'était donc pas sur ces terres pour trouver une relique magique maintenant en possession de Faëlis-l'agaçant mais bien pour caresser la cuisse d'une femme guerrière. Cromax salua d'un ton délicat la confession de la Régente pour mieux se rapprocher de Hrist et tout en lui prenant la main, annonça qu'il serait le fier porteur des couleurs d'Illyria si le besoin se faisait sentir.

Hrist soupira intérieurement :
(" Sans rire... D'abord il dit ça à Aaria, maintenant à... Inigilitibi'èt ? Tout ça pour quoi, arriver à Valmarin et se voir conduire jusqu'au Royaume du Roi Saraba'kan ? Sarbacane ? Machin. Non, j'ai une meilleure idée, on va plutôt se concentrer sur les deux seules puissances, sinon on a pas fini de voir du pays. Et la fille du Roi là.. Bon, c'est dommage qu'elle meurt si jeune mais c'est la vie. Enfin, non, la mort plutôt. ")
(" La diplomatie c'est un art, chez toi. Tu retrouves vite tes vieilles habitudes de Keresztur. ")

Cromax demanda aux Altesses Royales de bien vouloir accorder congé afin qu'ils ne se rendent jusqu'à la chambrée préparée pour eux histoire de s'entretenir et d'échanger un peu les informations et les secrets entendus durant cette courte absence. Derrière le duo Elfique, la porte s'ouvrit, laissant apparaître le jeune Valet de plus tôt, portant un plateau d'argent sur lequel se trouvait un assortiment de confiseries noires et brunes. Les chocolats que Hrist avait demandé, Hrist fit un grand sourire et en chipa un du bout des doigts en remerciant le jeune homme. Lâchant la main de Cromax, elle le brisa entre ses doigts et croqua un morceau, tendant l'autre à Cromax.

Lorsque ses papilles furent satisfaites, elle répondit, appuyant une autre révérence à la Royauté d'Illyria :

" Altesse. Nous restons bien sûr à votre disposition pour répondre à toute question que vous jugerez bon de nous poser. "
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942 mots

// Cromax, ma PJ n'a aucune information d'où se trouve les appartements, je te laisse poster à ma suite si tu le souhaites.

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Sam 30 Avr 2016 04:30 
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Un marché à respecter


Comme je m’en doutais, ma proposition ne plut pas au fils de l’artisan. Il aurait préféré et de loin que je vole des morceaux de cuir dans la boîte de retailles de son père, s’évitant ainsi tout souci et surtout des remontrances. En effet, si je m’étais fait prendre, il aurait joué la carte de l’ignorance et de l’innocence.

Après un moment de réflexion, il en vint à la conclusion que je lui proposais de mentir au lieu de voler. Il accepta donc et partit parler à son père avant que je ne pus m’expliquer.

La bouche grande ouverte, surprise de ce raisonnement tortueux, je le regardai faire l’ange pour amadouer son père. Jamais je n’avais souhaité une seule seconde qu’il mente à son paternel. Je pensais sincèrement qu’il ferait une petite corvée, ou qu’il s’appliquerait à travailler le cuir en suivant mes indications. Mais apparemment, le petit Berus n’avait pas les mêmes scrupules que moi.

Lorsqu’il revint triomphant avec sa prise, je fronçai des sourcils et je dus me retenir pour ne pas le sermonner.

(Eh Guasie ! Même si tu joues les petites humaines, tu es une lutine ! N'oublies pas ça ! )

Me signala ma Conscience sur un ton espiègle. Elle n’eut pas besoin de m’en dire davantage, j’avais compris le fond de sa pensée, elle était ma conscience après tout, je me devais de la deviner.

Ma mimique se radoucit alors et ce fut un sourire espiègle que j’affichai désormais tout en regardant le petit garçon. Impatient de posséder une fronde, il m’entraîna avec ses camarades hors de la maison et me questionna aussitôt sur ce qu’il manquait pour confectionner leur arme.

« La prochaine étape est de découper le cuir de la bonne forme. Comme référence, vous allez prendre la grandeur de votre main et y découper un ovale. »

Pour bien expliquer mes propos, je sortis ma fronde et je dépliai sa partie en cuir appelée la poche.

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Je la tendis sur ma main pour qu’ils se rendent bien compte de la forme et de la grosseur. Puis je la repliai et la rangeai à ma ceinture.

« Une fois que vous aurez découpé cette pièce, on va passer à l’étape suivante : Honorer votre parole ! »

Je fis une pause volontaire en le regardant bien en face. Je savais que j’aurais le droit à une moue sceptique d’incompréhension.

« Donc avant de poursuivre la confection de vos frondes, nous allons retourner dans la boutique, et vous allez faire quelques petites corvées promises pour le père de Bérus en remerciement du cuir. Il vous suffira de passer le balai dans la boutique. De ranger les choses qu’il vous dira de ranger, et vider ses poubelles si tel est son désir. Moi, je vais me contenter de vous observer respecter votre engagement et ensuite je vous dirai le matériau qu’il nous faut dénicher afin de poursuivre la confection de votre fronde. »

Je terminai donc ma phrase en me plaçant les mains sur les hanches, en signe d’autorité et affichant une mine sérieuse, alors que dans mon for intérieur, je ricanais. Ma conscience m’avait donné une bonne idée en me rappelant mon essence. Nous, les lutins, étions réputés pour être rusés, je ne voulais pas renier ma nature.

(((550 mots)))

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 1 Mai 2016 10:20 
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Hrist ne fait pas cas de notre départ précipité du cabinet de la régente d’Illyria, et consent à me suivre dans les appartements qui nous ont été accordés. À peine sommes-nous sortis de la salle qu’un serviteur vient à notre rencontre, tendant un plateau garni de confiseries sucrées, que ma compagne saisit sans hésiter, en brisant une en deux pour m’en tendre la moitié, dégustant l’autre avec délice. Nous laissant guider par le servant du palais, je goûte le met, à la fois amer et légèrement sucré, qui fond contre ma langue en faisant éclater ses saveurs profondes. Voilà une chose que je n’avais encore jamais mangée.

La langue encore lourde de ce met fondant, nous parvenons aux dits appartements. Une suite luxueuse comprenant une chambre et un salon de réception, ainsi qu’une salle de bains, sans qu’elle soit aussi bien équipée toutefois que celles d’Illyria. Un simple baquet à remplir d’eau bouillante, sur demande. Je remercie le serviteur d’un signe de tête, m’emparant de son plateau pour le poser sur un guéridon d’appoint, non loin de la porte de la chambrée, et je m’installe en soupirant dans un fauteuil et me passe une main sur le visage.

Comment lui révéler tout ce que j’ai dit aux régents d’Illyria ? Comprendra-t-elle ma franchise ? Sans doute, oui. Ou pas. Mais qu’importe, il est trop tard pour faire marche arrière. N’a-t-elle elle-même pas pris des initiatives malheureuses bien plus lourdes en conséquence, actuellement, que mon coup de poker ? Ainsi, sans préambule, j’avance mes propos.

« Hascan doit monter sur le trône. Il a la faveur de sa sœur, et sera un souverain qui trouvera la légitimité aux yeux des marchands et bourgeois de la cité, et qui en sus saura convaincre et rallier la noblesse. C’est un partisan du commerce avec les élémentaires, instigateur du marché qui unit déjà maintenant les deux peuples. Le candidat idéal, quand on sait que Leodos est un vieux grison anti-élémentaires, et que le troisième est un faible un peu idiot. Je pense sincèrement qu’on peut lui faire confiance. »

Je marque une pause pour insister sur ce dernier mot, avant de poursuivre.

« Et je leur ai fait confiance. Contre leur promesse de maintenir le secret, je leur ai révélé ma véritable identité. Mon origine de Yuimen, et l’appel fait par Aaria’Weïla. Ils ont été surpris, mais ont compris la nécessité de cacher de telles informations. Un coup de poker réussi, ma foi. Ces deux-là sont dans notre camp. Celui qui visera à trouver le mal qui sévit en ce monde. »

Je laisse mon regard filtrer vers les fenêtres donnant sur la cité, sans l’apercevoir, trop haut dans les cieux que nous sommes.

« Il faudra enquêter à Valmarin, sur cette nouvelle alliance. Mais on doit d’abord s’assurer de la situation ici, à Illyria. Comment nous organisons-nous ? Que faire, et par qui ? »

Dois-je rester ici, à superviser le tout, ou la laisser faire pendant que Valmarin m’appelle ? Doit-elle m’accompagner là-bas une fois la situation réglée ici ? Ou aller de son côté à Sihle pour enquêter sur la promise de Valérian ? Tellement de possibilités. J’espère que son esprit pragmatique saura me sortir de cet imbroglio cognitif. Et qu’elle me révélera à son tour la nature de ses actions, pendant que je discutais avec la crème des Illyriens.

[559 mots. Total : 1373]

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 1 Mai 2016 18:35 
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Cromax emboîta le pas derrière le valet et Hrist ferma la marche tout en essuyant ses doigts des restes de chocolat. Son envie satisfaite, elle avait cependant de plus en plus de mal à contenir son impatience de savoir ce qui avait pu se dire dans cette pièce pendant son absence, Cromax lui même devait avoir quelques questions au sujet de son excursion aussi brève fut-elle.

Le jeune Valet les conduisit jusqu'à de luxueux appartements, vastes et lumineux avec tout le confort excessif qui paraissait un rien obscène aux yeux de la Murène. Il y avait de jolies boiseries, des marqueteries dorées, des fleurs, du marbre aux couleurs froides, des teintures lourdes confectionnée de velours et de matières précieuses. Au moins, ils avaient un peu de place et pourraient converser en toute impunité loin des oreilles trop curieuses.

En parlant d'oreilles, Cromax congédia poliment une certaine paire d'oreille curieuses en prenant bien soin de garder le plateau de chocolat. Hrist gratifia cette heureuse initiative d'un sourire radieux. Sans plus de détour et après avoir clos la porte, il expliqua les choses.

Son aval pour Hascan, la confiance que la Princesse Régente porte en lui et un portrait bien sombre des autres prétendants du trône. Leodos et son côté trop anti-élémentaire que Cromax ne dépeignait déjà plus comme une menace, Hrist de son côté s'était arrangée pour que ledit Baron soit coiffé au poteau, en vain probablement; Cromax n'étant pas du genre à taire un risque manifeste et la tueuse avait bien compris que le Général ne s'était pas attardé sur les cas des autres prétendants.

Restait une question, comment le faire monter sur le trône ? En politique, il y a deux façons de retirer un individu d'une course, l'humilier ou le tuer. Elle écouta, songeuse, la suite des propos de Cromax qui annonça aussi qu'il s'était finalement débarrassé de ce rôle d'ambassadeur d'Eden et qu'il avait donc révélé sa véritable identité et par conséquent, Lenneth redevint Hrist. Même s'il ne l'avait pas précisé à la Régence, la Princesse l'avait certainement compris. Au moins, avait-il gagné la bénédiction de ce duo en bien triste posture politique. Avaient-ils vu en lui un espoir ? La sensation qu'il ferait bouger les choses pour le meilleur ?

Hrist écoutait donc Cromax conclure et retira la tueuse de mage de sa robe pour en inspecter sa lame. Observant le reflet violet de ses yeux sur la surface luisance de ce métal argenté, un présent de Katalina, son bras droit qui avait une exceptionnelle façon d'analyser les choses et trouvait les failles en l'espace d'un instant. Hrist essayait de penser comme elle. Quel était son secret ? Faire la tronche à longueur de temps et ne fréquenter que des plantes toxiques ? Quoiqu'il en était, Cromax lui, soulevait beaucoup de questions, à savoir s'il fallait se rendre à Valmarin ou rester.

Hrist lui jeta un petit sourire et avança :
" Faëlis va bien. J'ai pu l'arrêter avant son entrée au Palais, il sera peut-être un peu traumatisé et pas forcément heureux de me revoir, mais je lui ai demandé d'aller voler le coeur de la donzelle promise à Léodos. J'ai avancé une chambre à son nom pour une semaine à l'Auberge de la Cosse de Sig, à quelques pas. Personne ne nous a suivi. "

Elle avait volontairement détourné le sujet le temps de rassembler ses pensées et d'organiser ce qu'elle allait dire à Cromax. Après un petit soupire satisfait et tout en rangeant sa lame dans son fourreau, elle enchaîna :

" Je pense qu'il serait plus intelligent de ne pas trop se disperser. Nous avons l'avantage d'être deux et d'avoir des talents complémentaires, c'est un plus certain. Une enquête serait probablement longue et fastidieuse, notre temps est précieux et on ne sait pas comment vont évoluer les choses. "

Hrist ferma solidement le fourreau en rivant à la garde de son arme la bandelette de cuir qui dépassait, permettant de ne pas perdre la précieuse protection de cette arme au tranchant rasoir.

" Il n'y aura pas de mariage arrangé. Si la fille du Roi Sarbacane meurt, le souverain de Valmarin n'aura plus qu'à reconsidérer l'alliance entre Illyria et Valmarin. De toutes façons, il ne pourra pas se permettre d'y réfléchir trop longtemps. "

Elle pointa son arme vers Cromax, sourire aux lèvres et le Seigneur de l'Ombre pouvait voir qu'elle était prête à l'attaquer, ici même, ayant recouvert sa lame du fourreau dans ce qui serait un duel amical et sans effusion de sang.

" Donc, je peux proposer de me rendre sur place, tuer la fille et revenir immédiatement à l'aide du pendentif. Pas de témoin, pas d'accusation. On peut même y laisser une trace laissant croire qu'il s'agisse d'un assassin de Valmarin, une fois Sarbacane et Valmarin sous tension, on pourra amorcer notre plan pour lier Valmarin et Illyria. De toutes façons, la fille n'est pas destinée à devenir Reine. Disons qu'ils organisent un mariage, et moi des funérailles. Maintenant en garde. "



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1700 mots.

Attaque Cromax en duel amical, lame sous le fourreau pour ne pas couper.
" Tueuse de mage " en première main - Attaque simple.

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Lun 2 Mai 2016 11:29 
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Hrist semble de bonne humeur. Ces petites confiseries y sont peut-être pour quelque chose, au vu du sourire qu’elle décoche lorsqu’elle s’aperçoit que le serviteur du palais laisse, sous ma demande, le plateau dans la chambre. Cette joie apparente perdure alors que j’évoque mes actions auprès d’Insilbêth et Hascan, alors qu’elle triture la lame de sa dague. C’en serait presque inquiétant, de la voir ainsi jouer avec un instrument de mort comme si c’était un miroir ou un simple outil d’amusement. Ce qui est peut-être le cas pour elle, d’ailleurs. À son tour, et avant de répondre directement à mes propres propos, elle m’annonce que Faëlis va bien, et qu’elle l’a empêché de rejoindre le palais – à sa manière – afin qu’il ne compromette pas nos plans. Elle le dit néanmoins traumatisé et probablement peu désireux de la revoir. Je secoue la tête, de dépit, mais ne peux m’empêcher un sourire amusé. Qu’a-t-elle donc pu bien dire à ce nobliau elfe pour le traumatiser à ce point sans l’atteindre physiquement ? Il a pourtant l’air sûr de lui, confiant et assuré. Elle annonce l’avoir envoyé séduire la promise du vieux Leodos, la fille du Grave d’Hyst. Je lève un sourcil à cette nouvelle, et y réponds de suite, tel que la princesse-régente m’a répondu lorsque j’ai moi-même proposé une telle chose.

« Je doute qu’un elfe puisse venir à bout du cœur d’une jeune femme du monde d’Illyria. Et quand bien même, ça serait vain : le mariage n’en serait en rien annulé, tel que me l’a assuré Insilbêth. Leodos ne serait pas sali dans cette histoire, et ça lui donnerait juste l’occasion de se débarrasser de la pauvrette une fois le mariage consommé en déshonorant son nom. Le poids politique resterait le même, puisqu’il est surtout associé à son paternel, le Grave d’Hyst, qu’à la fille, qui n’est ici qu’une vulgaire marchandise au sein d’un accord commercial. L’alliance d’Hyst et de Leodos serait ferme, malgré tout. »

Et il n’y a aucune raison de déshonorer cette petite qu’on ne connait même pas. Au moins elle a trouvé pour Faëlis une occupation qui risque de lui prendre du temps. C’est une bonne chose. Elle assure n’avoir pas été suivie, et précise même l’endroit où il nous sera loisible de contacter l’elfe blanc pendant une semaine, si tant est qu’il reste dans ce qu’elle a nommé l’Auberge de la Cosse de Sig. Alors qu’elle range sa lame dans son fourreau, chose que je note avec satisfaction, elle commente alors mes propres propos, rebondissant d’abord sur mes questions. Elle annonce préférer que nous ne nous dispersions pas trop, afin de garder la complémentarité de nos talents respectifs. Elle craint qu’une enquête puisse être longue et fastidieuse, alors que le temps nous manque. Et si une enquête lui parait être trop longue, elle évoque en toute liberté le meurtre de la fille du Roi de Sihle.

Je pose une main sur ma bouche, interdit et réflexif. Ça semble être une solution facile. Trop facile, en vérité. Je commente brièvement :

« Ça nous débarrasserait de la fille, mais une nouvelle fois pas de la volonté d’alliance entre Sihle et Valmarin. C’est ça qui nous pose problème plus que le mariage. Valmarin n’aurait aucun intérêt à assassiner cette promise, et les regards, dans la situation actuelle, se tourneraient vers Illyria pour désigner un coupable. Non, ça ne ferait que renforcer les tensions. Nous avons nos entrées à Valmarin, il serait dommageable de ne pas nous en servir pour l’occasion, et tenter de raisonner le prince. »

Mais elle me surprend, et alors que son arme est rangée dans son étui, me dit de me mettre en garde. Je hausse un sourcil incrédule. Serait-elle en train de jouer ? Un jeu dangereux que celui de vouloir me combattre. Un sourire fauve orne subitement mon visage, alors que ma main, proche du lit, sa saisit doucement d’un coin d’un des oreillers présents. Une arme de fortune fort pertinente pour l’occasion. Subtilement, sans geste brusque, je raffermis ma prise sur l’oreille pour, d’un geste aussi subit qu’inattendu, m’en saisir et le balancer, par un coup rotatif et sans le lâcher, dans la tête de l’elfe grise, me fendant en avant pour préserver l’avantage de l’allonge tout en tentant d’éviter sa propre attaque, vive sans aucun doute.

[HJ : Attaque simple au corps à corps à l'oreiller.]

[718 mots. Total : 2091 mots.]

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Lun 2 Mai 2016 12:22 
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Illyria – Bataille épique de polochons

Hrist – 52 : réussite sauf que Lysis
Cromax – 69 (pour de vrai, vieux pervers) : réussite.


    L’attaque de Hrist à couteau rangé fut une réussite. Elle parvint, aidée de sa célérité de tueuse accomplie et de ses années d’expérience, à toucher Cromax de son arme judicieusement enfermée dans sa protection. Le jeune homme un instant démunit ne parvint pas à bouger avec suffisamment de vitesse pour éviter cette attaque. Cependant… au moment où le fourreau toucha la chair, il sembla simplement glisser comme de la soie sur une peau, sans même imprimer son passage sur le corps du jeune sindel.

    Cromax, quant à lui, tenait son coussin entre ses mains comme s’il s’agissait d’une extension de ses propres bras. Tel un virtuose, il leva les mains et le coussin fendit les airs vers la tueuse. Quel était cet écho que ressentit soudain Cromax ? Il entendait un surnom scandé par une foule assoiffée de sang de plumes, un surnom digne de l’abnégation avec laquelle il avait rependu ses fluides à la taverne du Pied Levé de Tulorim. « Leuveur du 69 », entendit-il alors que le coussin percutait la sindel et la faisait chanceler avant qu’elle ne retrouve son assise.

    Les deux sindeldi se faisaient face. Les cheveux de Hrist étaient décoiffés par le coup qu’elle venait de recevoir, mais il en allait de même pour la permanente de Cromax, balayée par le vent de son attaque.


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MessagePosté: Lun 2 Mai 2016 12:50 
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Un instant, tout se figea. La jeune femme pouvait sentir toutes les palpitations de l'adrénaline gagner ses muscles et affûter ses sens. Certes, le combat n'était qu'amical, mais affronter son propre Général, même en guise d'entraînement, elle n'avait encore jamais osé, d'ailleurs Xenair n'était pas spécialement réputé comme ayant beaucoup d'humour à ce sujet.

Cromax était différent, elle sentait un côté plus humain et moins fauve, probablement en raison de son passé qu'on devinait assez social. Hrist attaqua, élançant son corps avec vivacité comme elle l'avait appris avec les Samouraïs, se souvenant encore des coups de baguette qu'elle recevait à chacun des faux mouvements. La main souple comme un oiseau sur la branche, avec fermeté mais douceur, elle porta le premier coup à la poitrine de Cromax sans avoir le temps de basculer en arrière pour éviter la contre attaque. Du coin de l'oeil, Hrist avait cru voir un mouvement de sa main sur les coussins à sa gauche mais trop tard pour anticiper cette arme sortie de nul part. Il porta le coup en pleine face, le choc la fit légèrement basculer sur le côté, déséquilibre qu'elle parvint toutefois à contrer, se replantant sur ses deux jambes, observant Cromax avec de grands yeux tandis que les plumes terminaient de tomber.

" Faëlis est sensé la séduire ou l'enlever. J'espère juste que ça durera assez longtemps que l'on puisse retirer le Baron de la course. Une idée à ce sujet ? J'en ai bien une, mais je risque de répéter mon idée précédente. "

Toujours armée de la Tueuse de Mage, Hrist observa l'allonge du coussin de Cromax et préféra jouer la sécurité pour éviter de se reprendre une frappe en pleine tronche. Même si le coussin avait été moelleux et remarquablement doux, ses cheveux n'avaient plus la même tenue et ça, elle le sentait.

(" Vous êtes deux gros pébrons dégénérés. ") Lâcha Cèles, assurément curieuse de voir qui allait continuer à marquer des points.

" Je ne suis pas certaine que l'on puisse avoir assez de temps pour régler de façon diplomatique des situations aussi complexes, certes, on peut limiter notre rôle à celui de simple arbitre, mais juste assez pour que l'on puisse aussi trouver le ou les responsables de cette catastrophe. "

Elle marqua un arrêt, se remettant en position d'attaque, n'était-ce pas la meilleure des défenses ?

" Je peux aller parler à la Régente et lui proposer de nouvelles options, si tu as confiance en elle, je crois qu'elle pourra porter un excellent jugement sur la situation. Et ça me permettrait de mettre mes talents en avant aussi."

Avançant doucement vers Cromax, la main armée prête à frapper de nouveau, elle concluait ses dires :
" Si je trouve quelqu'un de ce royaume ici, je peux m'y téléporter avec le pendentif en motivant un peu mon otage. Une fois sur place, je pourrais tuer la Princesse et ainsi résoudre un des problèmes. Sinon... Léodos est plus proche encore. Je peux faire ça proprement, au poison, la mort pourra sembler naturelle. De plus, Valérian pense que nous proposons des richesses à Illyria, sans encore savoir que nous sommes deux menteurs, cette perspective pourrait l'amener à réfléchir davantage à l'union des deux villes marines. Ou... Il faudrait unir les trois villes. Reste à savoir comment, mais qui sait combien de temps cela prendrait. "

De nouveau, elle attaqua.

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Attaque simple

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Lun 2 Mai 2016 17:18 
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Tout se déroule comme au ralenti, un moment suspendu dans le temps, sans qu’on puisse le changer. Alors que le coussin vole, maintenu fermement par mes doigts crispés, en direction de la tête de mon adversaire improvisée, je vois, hélas trop tard, l’étui de sa dague filer droit vers mon torse. Et à l’instant où le cuir glisse sur mon buste comme un étourdi sur une glace éternelle, sans la fendre ni la briser, mais s’étalant dessus avec félicité, le coussin de plumes d’oies percute le visage de la grise avec autant de délicatesse que la rencontre fortuite d’un scrotum et de fesses, lors d’un ébat sans tendresse entre un orque et sa maitresse.

(Ouais. Ça claque bien, quoi.)

Bucolique instant d’allégresse, je statue sur ma victoire avec une grande ivresse. Celle de l’amusement né de la flamme de vivre qui étreint mon âme et mon cœur non moins ivre. Bousculée et gênée, Hrist pivote sur elle-même comme une girouette face à des vents changeants. Déséquilibré, je trébuche de mon côté, avant de lui faire face à nouveau, remettant au passage une mèche rebelle de mes cheveux pas sages aux teintes pourtant belles. Vaine tentative de préserver les apparences qui ne sont plus, car quand je vois sa tronche à moitié tordue, cheveux hirsutes et yeux grands ouverts, il me vient une envie de rire, qu’heureusement je contrôle. Le moment est mal choisi, car aussitôt elle embraye sur les réponses à mes propos, préservant un sérieux qui m’impressionne par son incongruité. Il est vrai, cependant, que ces questions méritent des réponses, tout comme il est désormais hors de question de rompre le combat sans qu’il y ait reddition.

Ainsi, l’elfe blanc doit enlever la fille d’Hyst ou la séduire, afin de la dérober à son futur époux. Vaine tentative, comme je l’ai expliqué, mais qui selon Hrist suffira à nous permettre d’éloigner le vieux baron. Elle me demande une idée pour en venir à bout n’osant plus proposer cependant de l’assassiner, me sentant sans doute blasé par ses envies meurtrières. Pourtant, d’un air féroce digne d’un lion scarifié, frère d’un roi à qui on a tout retiré, le regard fixé avec une ferveur maligne sur ma cible, je m’exclame :

« Précisément. »

Ses commentaires suivants sont bien inutiles, une graine d’idée a percé mon cerveau, et fleurit dans mon esprit comme un beau jour de pluie. Nous serons acteurs et non arbitres, nous résoudrons à notre manière toutes les situations, et trouverons, finalement, qui se cache derrière tout ça. Féline, je la vois se remettre en position d’attaque, prête à embrayer de nouveau. Elle en redemande. Elle ne va pas être déçue. Elle annonce vouloir en informer la princesse et mettre en avant ses talents assassins. Une idée qui ne me plait guère, mais l’explication viendra, après qu’elle ait fini d’évoquer un plan pour partir assassiner la fille du roi de Sihle. Elle insiste, décidément. Mais quand elle évoque l’union des trois villes, je ne peux qu’opiner :

« Nous tenterons de les unir, oui. Mais si nous n’y parvenons pas, faisons en sorte que nos alliés soient au mieux épargnés. Ilmatar et Illyria doivent rester nos priorités. »

Ça, c’est pour la situation générale. Le détail, maintenant.

« Tu vas pouvoir faire preuve de tes talents, douce épouse. Mais sans en référer à la princesse, qui telle que je la connais cracherait sur ces promesses. Œuvrons comme nous l’avons prévu, dans l’ombre. Nous n’avons ni ordre ni contrainte. Une carte blanche pour des actes sombres. Ô combien d’actions, combien d’exploits célèbres sont demeurés sans gloire au milieu des ténèbres ? »

Et en précision :

« Leodos sera ta victime, mais nous ne serons pas les auteurs de ce crime. Camiran l’étourdi sera accusé d’un crime qu’il n’aura pas commis. Le poison tu useras, lors d’une réunion où nous serons tous là, les prétendants, toi et moi. Alors que je détournerai de tous l’attention, le poison sera versé dans le verre du baron. Les suspects seront les seuls présents dans la pièce, mais seul Camiran aura dans sa chambre des indices trop faiblement cachés, reste de poison ou lettre de confession… »

Et pour plus de détails :

« Un plan en trois actes, donc. Le premier, où tu attireras Camiran hors de sa chambre, jouant de tes charmes féminins pour lui faire miroiter, une bouteille à la main, ce qu’il ne pourra obtenir. Pendant ce temps, je m’introduirai dans sa chambrée pour y insérer les indices assurant sa culpabilité. Second acte : la réunion. Nous demanderons une réunion sous le couvert de notre projet économique. Ils ne sauront refuser, si Insilbêth les y invite. Tu sais ensuite ce qui se passera… Une fois Leodos mort, le troisième acte commencera : l’enquête. La régente est la juge en ces lieux. Découvrant les preuves accablant Camiran, et aveuglée par la foi en son frère, elle le condamnera et Hascan sera couronné Roi. »

Il sera alors temps de nous rendre à Valmarin, rencontrer ce prince pour lui faire entendre raison sur ces noces dangereuses dignes du roi des cons. Nul doute que le dauphin ne fait là que satisfaire les désirs de son père. Il a suffisamment de sagacité et de rébellion en lui pour se démarquer d’un souverain déclinant qui a perdu le pari d’une éducation trop libertaire alors qu’il a voulu un fils à son image. Et fier de ma démonstration, de l’exposition de mes idées, je conclus mes paroles alors qu’encore elle m’attaque, activant mon muutos pour me fondre dans les airs, esquivant son mouvement d’un pas de côté, tout en abattant une nouvelle fois le coussin sur le sommet de son crâne dans un mouvement vertical aussi fort que banal.

(Il ne va plus rien rester de cet oreiller…)



[HJ : Utilisation de la CC "Danse avec le vent" au niveau max.]

[964 mots. Total : 3055 mots.]

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Lun 2 Mai 2016 21:37 
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Cromax semblait de nouveau très enjoué. L'initiative de ce combat issu de nul part avait été assez heureuse, ces deux vétérans appréciaient visiblement de pouvoir se cogner dessus en toute impunité et cela aidait certainement leurs réflexions. Cromax avait bien entendu relevé l'importance d'unir, dans le meilleur des mondes, les trois grandes puissances malgré le pessimisme à peine voilé de la tueuse.

Cela dit, il lui accorda enfin attention sur le détail qui la faisait frémir. Elle qui avait mentionné de tuer un des prétendants de façons propre fut récompensée de son zèle. Comme la femme l'avait souligné plus tôt, il n'y a que deux façons d'éliminer quelqu'un dans la terrible lice qui mène au pouvoir, soit par la mort soit par l'humiliation. Et le déshonneur qui incomberait de ce meurtre tomberait tristement sur la tête du second prétendant. Faire d'une pierre deux coups et ainsi projeter Hascan sur le trône.

Cromax s'occuperait donc de tout ce qui est politique et elle du nettoyage, là où plus tôt ils allaient se séparer maintenant complétaient leurs talents respectifs.
Le plan était simple, d'une grande simplicité même. Il demandait à la femme de jouer plusieurs facette, celle de la veuve noire attirant le prétendant hors de sa loge tandis que le Général d'Oaxaca irait y disperser des preuves de son implication. Hrist n'appréciait guère ce passage de l'histoire, cela la renvoyait à elle même, congédiant Faëlis pour éviter qu'il ne s'interpose dans ces litiges politiques. Mais elle saurait faire contre mauvaise fortune bon coeur et se plierait à ce rôle aussi ingrat qu'il pourrait être amusant.

(" Au moins, ça sera l'occasion de picoler.")

Lorsque Cromax aura pu inciter la Régente à organiser un dîner politique afin de converser économie, il trouvera un moment pour détourner l'attention afin que la femme ne s'improvise bourreau et fasse son office.

S'en suivra une période de trouble où tous seront suspects jusqu'à ce que l'on trouve les preuves du crime odieux orchestré par le second prétendant, laissant le mort sous terre et le traître au cachot, Hascan aura l'aval de la Cité et pourra s'assoir sur le trône et y régner avec sa sœur. Ce plan avait pour avantage de satisfaire tout le monde, Cromax avait de quoi jouer le fin diplomate et Hrist avait de quoi refroidir quelqu'un. Elle appréciait énormément les poisons, elle leur trouvait quelque chose de magnifique et de terrifiant, emportant sans heurts ou en faisant passer son infortunée victime par tous les affres avant de le condamner à une lente et douloureuse agonie. Certaines étaient même conçus pour rater les victimes, les faisant atrocement souffrir et les condamnant à une longue et inconfortable convalescence de laquelle ils ne retrouveraient jamais leur pleines fonctions. Aveugle, grabataire ou avoir le foie devenu faible et l'estomac troué... Ce n'étaient pas les fantaisies qui manquaient.

Tout sourire en ayant entendu cette nouvelle opportunité, Hrist lança son assaut que Cromax évita sans mal. Un instant de flou, une hésitation peut-être, quoiqu'il en soit, l'homme avait activé la magie de ce monde pour laisser son corps se muter en courant d'air et éviter la lame avec une vitesse démentielle, abattant dans la foulée le coussin sur sa tête. Hrist entendit le tissus se déchirer et deux petits boutons de bois qui le maintenait fermé tombèrent et roulèrent à terre, précédés d'une pluie de plumes jaunes et blanches.

Hrist se mordit la lèvre, ulcérée de son échec et serra la lame si fort que ses jointures en devenaient blanches. Toujours derrière son dos, Cromax n'avait pas dit le moindre mot. Hrist poursuivit alors :

" Alors nous sommes l'avocat et le juge à la fois ? J'aime bien l'idée. "

Elle se tourna vers lui, quelques mèches lui barrant le visage et probablement quelques plumes perdues dans le voile de ses cheveux noirs, mais ce n'était qu'un détail et au point où elle en était...

Elle jeta la lame sur le lit qui rebondit avant de heurter le sol dans un fracas métallique. Se saisissant à son tour d'un oreiller, plus petit que celui de Cromax, elle se demandait d'avance comment elle allait expliquer aux suivants et aux valets pourquoi la chambre qu'ils occupaient était un enfer de plumes.

" Hm. Si j'aime bien le procès que l'on bâcle, c'est que la sentence me remplit de joie. "

Jouant un peu avec le coussin doté de quatre pompons dorés pour mieux le prendre en main, elle continua :

" Je n'ai pas de poison sur moi. Enfin, si mais non létal. Cependant, il ne sera pas compliqué d'en concevoir un, même si je ne connais pas les plantes de ce monde, il doit y avoir des similitudes avec le notre. Quel genre de poison faut-il ? "

Elle s'approcha, les cheveux encore en bataille et continua, d'un sourire radieux :
" Faut-il que Léodos meurt sur le coup, la tronche dans son potage ? Ou qu'il soit emporté dans la nuit ? Si jamais il y a un incident et que quelqu'un boit dans son verre ou qu'ils trinquent et que le poison se dilue dans le verre d'un autre, je peux aussi avoir un délai pour administrer un antidote à l'autre buveur. J'ai tout plein de possibilités avec ça. Je propose une mort assez... Sobre. Quelque chose qui fasse cesser les battements de son coeur. Il aura juste la sensation d'étouffer un moment avant de passer au trépas, si le temps nous est compté, je pourrais pas mieux faire comme mort digne. "

Elle activa à son tour ses fluides magiques, faisant briller la Murène tatouée à son bras et faisant virevolter les plumes autour d'elle.

" En garde ? "

Hrist approcha, cette fois-ci moins vite, elle se tenait droite, mimant d'attaquer de bas en haut avec cette arme de fortune avant de fausser son mouvement et de changer l'angle de son attaque dans l'espoir de tromper la vigilance de Cromax. Si celui-ci attendait une attaque montante, peut-être aurait-elle assez d'une fraction de seconde pour rétablir l'équilibre de la danse.

-----------------

Armée d'un petit coussin.

CSA : Feinte : Attaque élaborée et trompeuse légèrement complexe à réaliser, la Feinte permet de déséquilibrer la défense d’un opposant pour le rendre momentanément plus vulnérable (For+0/lvl, esquives adverse -2/lvl pour le prochain tour, minimum 0)

3270 mots

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Mar 3 Mai 2016 12:58 
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Une fois encore, avec violence, le coussin de plumes s’abat sur le sommet du crâne de ma cible hébétée, qui se le prend sans broncher après avoir elle-même raté sa touche. Un air radieux de victoire se plaque sur mon visage alors qu’elle se tourne vers moi, décoiffée comme jamais, replaçant sommairement quelques mèches éparses, où les plumes de cet oreiller désormais éventré, répandant son contenu au moindre mouvement, mais encore suffisamment gonflé cependant pour poursuivre le petit jeu, stagnent en lui donnant un air presqu’angélique. Presque, seulement, car d’esprit du bien elle ne saurait en avoir totalement l’air, alors qu’elle semble acquiescer mes propositions avec ravissement. Tu m’étonnes… la tueuse qu’elle est, si elle peut se parer d’une mine noble et désengagée, ne saurait en rien se faire passer pour une nunuche décérébrée. Sa fierté est trop grande, ça se sent directement. Les stigmates de notre espèce, sans l’ombre d’un doute.

Ainsi, se débarrassant finalement de son engin de mort peu approprié à la situation, cette dague au fourreau dont elle a échoué le dernier coup, la jetant sur le lit nonchalamment où elle rebondit avant de choir dans un bruit sec sur le sol de la chambrée, elle se tourne vers moi avec un air presque sauvage, prédateur. Sur le lit, elle se saisit d’un coussinet borduré de quatre pompons par lesquels elle attrape son arme improvisée et bien plus opportune. Joueuse, elle triture les floches du coussin pour raffermir sa prise dessus, tout en répondant à mes propositions. Si elle regrette n’avoir pas de poison sur elle, contrairement à ce qu’elle avait laissé entendre jusqu’ici en parlant du meurtre des diverses personnalités de ce monde, elle poursuit en affirmant pouvoir s’en procurer facilement, et va même jusqu’à me demander quel type de poison je préférerais voir pour la mort de Leodos. Je hausse les sourcils, surpris de cette demande, alors que j’en comprends aussitôt la portée : elle me décrit, juste ensuite, les différentes possibilités de trépas du baron gênant.

« Je te laisse libre choix du poison et de ses effets, du moment que Leodos meurt sur place, avant que nous ayions quitté la pièce, afin de réduire le nombre des suspects à nous cinq. Fais-toi plaisir sur les effets, et comble donc ce puissant désir de meurtre que je perçois en toi. »

Tout alors que je réponds, elle active à son tour son muutos venteux, pensant sans doute me leurrer sur ses mouvements. Elle n’a pas cet avantage que j’ai eu d’avoir un entrainement particulier avec Jillian. Elle veut gagner, ça se sent, et ses yeux fauves se posent sur moi comme sur une proie. À tort, cependant, car je suis plus dangereux prédateur qu’elle ne semble le penser. Il y a quelque chose d’irrémédiablement excitant à ce petit affrontement, sans aucun doute, et la surprise me prend de constater un désir montant pour sa callipyge personne. Ce petit jeu me plait. Et alors qu’elle s’approche pour une nouvelle attaque, je me saisis discrètement d’un second oreiller, dans ma deuxième main. Pour plus d’humiliation. Le combat à deux armes, ma spécialité. Et je ne compte pas ranger ma bestialité.

Lysis, sans que je m’en rende compte, et autant maîtresse de mon corps que moi, libère ces phéromones nées de mon désir, celles qui font chavirer les plus pieuses victimes face à mon charme séducteur inéluctable et redoutable. J’abhorre en user, et si je m’étais moi-même rendu compte de leur effervescence, je les aurais maîtrisées avec vigueur. Mais là, là… Non. D’autres pensées parcourent mon esprit, alors que je me remémore avec précision une ancienne chorégraphie.

Ainsi, lorsqu’elle fait mine d’attaquer, et sachant que je risque par ce mouvement de m’exposer à son coup, ou bien de l’esquiver, perdue dans le muutos venteux et la rapidité d’action de mes mouvements répétés, j’attaque moi-même d’une toute autre manière, changeant la danse des sabres en celle des oreillers, espérant la toucher de si nombreuses fois qu’elle s’avouera vaincue, percluse de plumes de ces oreilles explosés.

[HJ : utilisation de la CC « danse des sabres » avec deux coussins au niveau 40 (10 coups). Activation des phéromones.]

[687 mots. Total : 3742.]

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 6 Mai 2016 02:40 
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Encore une fois, le temps semblait s'arrêter, comme piégé en cet instant étrange où deux êtres du même sang avide de bestialité et de violence s'acharnaient l'un contre l'autre sans animosité pourtant.

Car c'est de toute évidence ce qu'ils étaient, des êtres de violences, et si l'un rechignerait à accepter cette idée, l'autre s'en verrait gonflée d'orgueil. Le coussin entre les mains de la jeune femme était une arme bien étrange. Elle avait toujours préféré la froideur d'un métal immuable que rien ne semblait altérer. Dans cet élan et cette ivresse incontrôlable, Hrist avait trompé la vigilance de son adversaire de sa feinte et porta son coup mais fut elle même placée, par la dérive de son assaut, sous une tempête de frappe savamment orchestrée et organisée avec une précision si grande qu'il lui fut impossible de parer le moindre des coups portés par Cromax. Les trois oreillers se déchirèrent et dans les élans portés par les combattants, firent voler une si grande quantité de plumage blanc qu'il en recouvrit bientôt la totalité de la pièce, emportés comme un pollen printanier par le souffle de leurs muutos respectifs. Dans l'agitation, Hrist ainsi bousculée frappa de son bassin une table et en renversa un magnifique vase couronné de fleurs qui s'échoua lui aussi à même le sol dans un bruit de vaisselle brisée. Lorsque les coups cessèrent, les deux êtres restaient là, dans cette pièce. Le combat venait de prendre fin.

Hrist animée par une vexation certaine, celle d'avoir échoué à ce duel, n'en était pas moins mal à l'aise. Quelque chose émanait de cet affrontement. Elle avait toujours eu un détachement certain avec ses adversaires. C'était bien la seule façon de mettre en avant cette précieuse Scission qui faisait que jamais elle ne regrettait ses duels, même lorsqu'ils tournaient mal car aucun attachement n'embrassait la femme à sa victime. Et vice-versa.

Or, quelque chose venait de se dégager de cet échange, quelque chose qu'elle n'avait pas vu jusqu'à présent comme si elle venait de découvrir un personnage nouveau, un être, un seul pour lequel elle se serait presque abandonnée à un soupçon de tendresse. Elle déporta son attention sur autre chose, la douleur en s'enfonçant un ongle dans la peau de manière à éveiller autre chose que ce sentiment niais et nauséabond qui la prenait si soudainement que son estomac commençait à la faire souffrir. Elle sentait dans sa forge que ses glandes salivaires lubrifiaient déjà sa trachée et que c'était un des premiers signe de malaise et d'envie de vomir.

Inspirant profondément dans cette atmosphère lourdement chargée de poussière et de plumes ainsi que toute sorte de fibre et de particule en suspension issue des oreilles déchus et éventrés, elle accepta la remarque de Cromax.

" Soit. Un poison assez virulent pour l'emporter sur le coup. Je vais trouver quelque chose d'assez distrayant... Fais moi bien confiance que ce repas marquera bien l'histoire d'Hascan et dans des années, sur son lit de mort, attendant le trépas, il tremblera encore d'avoir assisté à pareil spectacle. Il me faut juste les plantes nécessaires, je vais trouver de quoi fabriquer quelque chose d'assez puissant pour mettre à bas un homme bien portant. Et je vais forcer un peu la dose, s'il a un fort embonpoint et que mon poison est fait pour tuer un homme de poids moyen, je ne voudrais qu'il s'en sorte. "

(" Je me sens très mal. ") Commenta la jeune femme à sa Faera qui jubilait d'amusement en comprenant la raison de cet étrange malaise. Plus qu'étrange encore, car Hrist ne parvenait pas à en localiser la cause. Il flottait dans l'air un quelque chose de subtil et à la fois néfaste qui nourrissait une passion étrange d'une main et alimentait son malaise gros d'une autre.

Se pinçant l'arrête du nez et fermant les yeux pour réfléchir et se contenir, elle dit enfin :

" J'ai.. Besoin de prendre l'air. Accompagne moi, il doit bien y avoir un jardin ou des aphoticaires dans le coin."

Avant de passer à côté de Cromax, elle hésita un instant, ralentit, puis, se tournant vers son époux factice, gagna un brin de hauteur en se mettant sur la pointe des bottes et déposa sur sa joue un baiser, comme une marque froide et timide.

" Le lot du vainqueur. " Et s'en détourna en regrettant déjà son geste, laissant échapper un " Idiote " lourd de scrupules. Elle quitta la chambre, cet enfer de plumes pour demander au premier serviteur venu où trouver un jardin afin de flâner un peu.

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748 mots.

4000 mots

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Sam 7 Mai 2016 15:04 
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Si son coup passe, faible butoir sur ma personne imprégnée, le mien fait bien plus que ça. À dix reprises, les coussins viennent la percuter, la molester, la meurtrir, arrachant tout ordre à sa coiffure, étourdissant ses pensées, faisant craquer son corps sous les assauts répétés qu’elle ne peut esquiver. Elle tente de se soustraire aux chocs répétés, mais rien n’y fait vraiment : elle est soumise à ma puissance, vacille sous ma force. Dans la bousculade, je la repousse jusqu’à ce que son corps, son postérieur, bute contre une table où trônait jusqu’ici un vase de porcelaine agrémenté de fleurs fraîches. Le choc est tel que le vase se renverse au sol et se brise à son contact, répandant les fleurs sur le sol dans un chaos dont je prends à peine la mesure : dans la chambre, les plumes des oreillers déchirés volent dans tous les sens. Le désordre est de mise.

Un rire presque enfantin jaillit de ma bouche, irrépressible, surtout quand mes yeux rencontrent sa mine déconfite. Un amusement que je réfrène cependant assez vite : elle ne semble pas bonne perdante, et une moue renfrognée trône sur ses traits. D’autant que, s’emparant d’une expression encore moins à l’aise juste après, elle coupe court à toute expression d’amusement en évoquant, une fois encore, les détails de notre plan, et du poison qu’elle va prochainement concocter. Assez virulent pour l’emporter sur le coup. Oui, c’est exactement ce que j’ai demandé. Afin d’assurer nos arrières et que seules les personnes présentes soient accusées. Elle passe sur certains détails concernant la dose du poison en fonction de l’embonpoint de la cible, que j’écoute à peine. Ce sont ses spécialités, pour le coup. De bien sordides spécialités, en vérité. J’ai moi-même toujours répugné les êtres qui tuaient par des moyens détournés. Rien ne vaut un bon duel, un face-à-face, voire une bataille, pour régler des conflits. Des morts par des dagues dans le dos et autres poisons de lâches, c’est juste bon pour les renforcer encore plus.

Évidemment, j’y ai recours ici, bien sûr. Par nécessité, et via la main d’une experte. Mon plan l’exige, et je lui fais confiance sur ce plan. Mais plus les secondes s’égrènent, plus elle me semble pâle, et s’exprime sur cet état de fait bien vite, précisant qu’elle ne se sent pas bien et qu’elle a besoin de prendre l’air afin de trouver des jardins de plantes ou des apothicaires dans le coin. Elle demande à ce que je l’accompagne, ce que je suis prêt à faire sans peine, même si je doute lui être d’une quelconque utilité.

Alors qu’elle s’avance vers la porte, cependant un événement survient de ceux auxquels je ne m’attends pas. Ralentissant le pas à ma hauteur, elle se tourne vers moi et, se hissant sur la pointe de ses pieds menus, dépose sur ma joue le plus surprenant des baisers. Timide, prude… Et néanmoins présent. Une marque signifiant une affection qui ne doit guère lui ressembler, d’habitude.

(Si tu savais à quel point…)

(Et qu’en sais-tu, toi ?)

(Bien plus que toi, en tout cas.)

Je connais Lysis. Elle ne me révélera rien de plus si elle n’en prend pas elle-même l’initiative. Hrist, comme pour expliquer son geste, se retire en affirmant qu’il s’agit là du lot du vainqueur. Ma récompense pour l’avoir battue dans ce court mais intense duel de polochons. Alors que la grise se détourne, invectivant une auto-insulte qui affirme le côté inhabituel de son geste, qu’elle semble regretter sitôt qu’il est posé, je laisse un sourire amusé se glisser sur mes traits. Suis-je parvenu, en la dominant sur le plan physique, à toucher une corde sensible de son caractère à la fois fier et revêche ? Peut-être. Et cela me sied plus qu’à ravir : trouver les failles des gens, j’adore ça. Pas pour les exploiter forcément, mais pour les connaître, m’assurer qu’ils en aient. Car ce n’est qu’en connaissant les failles d’une personne qu’on le connait vraiment. Pas avant, ni d’une autre manière.

Ôtant les plumes de ma chevelure bigarrée, ce qu’elle n’a visiblement pas pensé à faire, se laissant ostensiblement décoiffée – de quoi ajouter quelques rumeurs en la faveur de notre couverture – je me recoiffe vite fait avant de lui emboiter le pas, surprenant malgré moi une familière odeur de roses dans les environs. Celle qui pousse dans mon poitrail, enserrant mon cœur de ses épines acérées.

(Lysis ?)

(Ah, j’y suis pour rien, moi.)

Lui laissant, de mauvaise grâce, le bénéfice du doute, je désactive les phéromones par acquis de conscience, espérant qu’elles viennent à peine d’éclore et qu’elles ne sont pas la raison du malaise de Hrist, Lenneth, mon épouse du moment. Je la rejoins alors qu’elle demande à un serviteur le chemin le plus rapide pour un jardin, sous prétexte d’une envie de flânerie. Si je crois que ça lui fera du bien, je sais cependant que l’objectif n’est pas unique, et que professionnelle, elle s’attache au plus vite à sa tâche. Je saisis son bras pour le prendre sous le mien afin de la soutenir, me penchant sur sa nuque en un souffle pour y déloger une plume et y replacer, par un roulis de doigts, une mèche sombre et rebelle.

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 8 Mai 2016 13:36 
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Illyria – Les Docks

    Les pas de Faëlis, dans son auto-apitoiement, le menèrent jusqu’aux quais. Le port d’Illyria était en réalité gigantesque, du fait de son front de mer étendu, et consistait en de multiples lieux, certains bien famés, d’autres au contraire beaucoup moins. Les quais sur lesquels tomba Faëlis en partant des quartiers nobles étaient parmi les mieux entretenus et il était clair que de nombreux armateurs et bourgeois vaquaient là parmi des marins du commun.

    Image


    Après avoir tendu l’oreille plusieurs dizaines de minutes, finit par tomber sur une discussion entre deux marins :

    - Y paraît que le roi va pas tarder à clamser. Tu sais qui va l’remplacer comme il a pas de fils ?

    L’autre marin haussa les épaules.

    - Nan, ça a l’air d’être le merdier. Y’a sa fille, y paraît, qui s’occupe des affaires pendant qu’le roi peut rien faire, mais personne voudra d’elle sur l’trône, c’t’une femme. Alors y’a bien deux trois types qui cherchent à prendre la main sur l’trône, m’enfin.

    - J’espère qu’on aura pas un trou du cul qui nous noiera sous les taxes.


Illyria – La Planque

Pour Leykhsa


    Jaral acquiesça, débarrassa l’ensemble et revint comme promis le lendemain matin. Tôt représentait pour lui une heure entre neuf et dix heures du matin et c’est dans ces eaux-là qu’il rejoignit la jeune semi-elfe.

    Il la salua et la fit sortir de l’auberge. Il la mena dans les quartiers pauvres dans lesquels ils s’enfoncèrent toujours plus avant. S’ils attirèrent quelques regards méfiants, la tendance globale des habitants vêtus de haillons semblait être d’éviter d’attirer l’attention ou de manifester un quelconque intérêt, aussi personne ne chercha à les arrêter. Ils finirent par arriver dans ce qui semblait être un grenier à blé désaffecté. Le bâtiment était relativement grand, de la taille d’une maison et semblait ne tenir debout que par un coup du sort. Jaral se faufila à l’intérieur par un pan de mur ouvert protégé par une simple planche qu’il déplaça avant de la replacer et la remettre en place derrière leur passage.

    Ils débouchèrent sur une grande pièce dans laquelle se trouvaient plein de gamins des rues installés là. Ils étaient tous en haillons, sales et regardaient Leykhsa avec crainte et Jaral avec une expression de trahison sur le visage. Le gamin en salua quelques uns mais ne s’approcha pas d’eux, à la place il mena la semi-elfe à l’étage où ils tombèrent sur une jeune fille en fin d’adolescence. Elle avait des cheveux courts, noir et des yeux de la même couleur sur une peau pâle. Elle était vêtue de nuances de gris sombre et possédait deux poignards à son côté.

    Image


    Elle aperçut Jaral et Leykhsa et en deux pas elle fut sur eux, donnant une claque sonnante à Jaral qui recula en se tenant la joue, le regard baissé vers le sol.

    - D’où tu te permets de ramener une extérieure ici ?! Tu veux notre mort ?

    Elle releva des yeux méfiants sur Leyksha, la main posée sur son poignard et manifestement prête à dégainer.

    - T’es qui ? Qu’est-ce tu veux ?



Illyria - Quartiers


    Les gamins firent ce que Guasina leur demanda de faire dans la fabrication de la fronde et découpèrent des petits ovales de cuir. Ils eurent ensuite en effet une moue sceptique lorsque la lutine leur demanda de ranger la boutique du père de Berus, mais finirent par accepter de mauvaise grâce. C’est donc en ronchonnant qu’ils se rendirent auprès du tanneur et lui proposèrent leurs services. Ce dernier les regarda avec surprise, puis avec méfiance, mais leur proposa tout de même quelques corvées et s’étonna de les voir les mener à bien non sans un certain entrain. Il les regardait faire en secouant la tête, se demandant clairement ce qui se passait dans la tête des enfants. Finalement, lorsqu’au bout d’une petite heure ils eurent terminé leurs corvées, le père de Berus alla leur chercher des petites friandises et en donna une à chacun.

    Les enfants revinrent voir Guasina, fiers de leurs friandises.

    - Voilà ! C’est fait ! dit Berus avec un grand sourire.


Illyria – Jardins suspendus

    La Princesse avait hoché la tête aux paroles d’Amarthan, lui indiquant qu’il pouvait y aller quand il le jugeait nécessaire. Les deux princes leurs donnèrent leur congé et les saluèrent.

    Après leur épique bataille de polochons, les deux jeunes sindel furent menés par le serviteur auquel Hrist demanda de les guider. Au lieu de les mener aux niveaux inférieurs du château, il les mena au contraire dans les étages, au moins cinq étages au-dessus du niveau du sol. Là il leur ouvrit une porte menant vers l’extérieur et les deux aventuriers purent découvrir des jardins suspendus. Loin de l’aspect touffu d’Ilmatar, les jardins ici dénotaient d’une bien plus grande volonté de contrôle avec de nombreux parterres à thème à côté desquels serpentaient des allées de graviers qui s’organisaient de façon à donner le plus d’intimité possible aux personnes s’y déplaçant. Les jardins étaient étonnamment grands pour l’endroit où ils se trouvaient et donnaient l’impression de vouloir apporter un brin de nature maîtrisée aux nobles et leur donner un lieu de quiétude où s’échapper.


[Cromax – xp : 0,5 (intériorisation) 0,5 (entraînement), 0,5 (discussion), 0,5 (mise en place d’un plan), 4 (longueur) ;
Hrist – xp : 0,5 (intériorisation) 0,5 (entraînement), 0,5 (discussion), 0,5 (mise en place d’un plan), 4 (longueur) ;
Guasina – xp :0,5 (action morale), 0,5 (longueur) ;
Faëlis – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (à l’écoute) ;
Leykhsa – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (rencontre de Syrah), 0,5 (longueur)]


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