L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 18 Fév 2016 04:16 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
L'adrénaline du combat circulait encore dans le corps du jeune homme qui secouait sa main armée, engourdie par la secousse de la frappe. Des lèvres du Guerrier inconscient s'écoulait un mince filet de salive ensanglantée qui ne tardait pas à se répandre sur le sol poussiéreux. Kalas s'essuyait la bouche d'un revers de la manche avant de cracher à son tour l'accumulation de sang qui lui rougissait la bouche. Il passa sa main endolorie le long de sa mâchoire, violemment frappée pendant le combat.

"Pfffffou... J'ai morflé, mais c'est enfin terminé..."

L'assemblée, qui réagissait par de grandes exclamations, se tut lorsque Jillian s'avançait pour constater des blessures sur son jeune apprenti. D'un rapide coup d'oeil, il jugea de son état avant de demander à ce qu'on l'amène à une personne du nom de Kaskae. Le Shaman en conclut qu'il s'agissait certainement du médecin de l'endroit, avant de s'intéresser davantage au Milicien qui venait donner son avis sur le duel. Ce dernier tenu d'abord à féliciter Kalas pour sa victoire et sa vitesse dans l'apprentissage de la rondache. Bien que sa méthode de combat était assez originale, il lui conseilla de rapidement égaliser ses maîtrises, afin de ne pas dépendre d'une seule technique lors d'un combat. La polyvalence semblait être une importante nécessité pour ceux qui souhaitait diversifier leurs techniques et le jeune homme ne s'attendait qu'à progresser dans la manipulation des fluides et de son équipement. Aussi, il acquiesçait et remerciait Jillian pour ses nombreux conseils avant de s'essuyer le front encore humide de sueur.

"Merci, Jillian. C'est grâce à vous que j'en suis là."

La discussion se poursuivait en avançant d'un pas lent vers l'intérieur et sans même s'en rendre compte, Kalas passait dans plusieurs couloirs, complètement absorbé par les explications que lui fournissait le Milicien. Il lui indiquait l'emmener voir une certaine Aamu, qui serait à même de lui fournir une certaine somme d'argent avant de lui laisser quartier libre pour la journée. Outre les questions concernant l'argent et la trésorière qu'il se posait, Kalas n'enviait que de se laver et de prendre un peu de repos après l'effort considérable qu'il avait fourni toute la matinée. Une dernière porte fut passée et le Général le menait jusque dans un bureau aussi immense que la salle de réunion du Palais. Peu de mobilier décorait la pièce, mais de taille suffisamment impressionnante pour attirer l'attention du jeune homme. Surtout tapissé de coffres et de grilles, l'endroit ressemblait davantage à une prison hautement sécurisée qu'à la salle des coffres que lui décrivait Jillian. Ce dernier pointait une femme qui siégeait derrière un large bureau, se levant rapidement lorsque les deux hommes firent leur entrée dans la pièce. Cette dernière afficha un sourire radieux au milieu de son visage blanc comme neige en découvrant le Shaman encore couvert des affres de son combat, avant de taquiner le Général des Sylphes au sujet de la nature de l'entraînement. Ce dernier répliqua sans sous-entendus avant de présenter l'homme-loup à la trésorière comme l'un des envoyés de Barkhane, qui ne manquait pas de faire de même. Avant même qu'il ne puisse poser la moindre question, la Sylphe à la peau de neige s'esquivait vers l'un des nombreux tiroirs de son bureau, duquel est ressorti une bourse cinglante aussi lourde que celle qui pendait à la ceinture du jeune homme. Elle lui offrit son même lui en donner le choix, expliquant la nature de la monnaie et sa valeur, fort similaire à celle utilisée sur Yuimen. Kalas écarquillait des yeux en entendant la somme qui concordait presque avec ce qu'il possédait. Aamu doublait ainsi l'argent en sa possession et il ne savait quoi dire, se contentant de bafouiller des remerciements aussi compréhensibles que les balbutiements d'un enfant.

"Je... Gue... C'est... Merci à vous ! Je veux dire, merci beaucoup ! Je ne sais quoi dire !"

Trop gêné pour répondre clairement, trop fatigué pour réfléchir distinctement, Kalas passa ensuite un court instant à écouter Jillian et Aamu discuter des dernières avancées des aventuriers, avant de les quitter d'un salut en direction de ses appartements, espérant qu'ils étaient toujours à sa disposition.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 21 Fév 2016 17:18 
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Localisation: Elysian
Avant de disparaître, Earnar entendit Marikani lui faire part de son souhait de rester auprès du peuple de la Forêt afin d'en apprendre plus sur un potentiel secret planant sur ces terres. Earnar songea qu'il en aurait fait de même si le temps ne l'avait pas pressé. La femme de la Forêt, quant à elle, allait sans nul doute garder un œil sur tous les phénomènes étranges affectant le monde d'Elysian comme l'earion l'avait demandé, en dépit du mal à l'aise et du profond trouble qu'elle ressentait après les avertissements de l'assassin.

Happé par une étrange magie, il finit par atterrir sur le ponton du palais d'Ilmatar, la cité des sylphes, énigmatiques élémentaires de vent. C'est alors qu'il y vit une jeune femme qui semblait revenu du marché avec son panier d'osier à son bras. Elle était vêtue d'une jupe d'un bleu pâle et d'un chemisier dévoilant plus de peau qu'il n'en cache. Il sut immédiatement que c'était une sylphe au vu de ses mouvements gracieux et aériens. Ses cheveux couleur d'ébène étaient retenues par quelques fleurs oranges. Elle sursauta en relevant la tête, si bien qu'elle le fit sursauter à son tour avant de reprendre contenance et de lui annoncer, tout sourire, que la reine l'attendait et lui proposait d'aller la voir à l'aube sans doute pour lui donner quelques fonds au vu de son titre. Il semblait vouloir ouvrir la bouche mais décida de la saluer d'un geste de la tête et la dépassa pour déambuler dans le palais plongé dans le noir. Était-ce encore un effet de l'éruption du volcan ou le temps s'était-il soudainement accéléré pendant son voyage avec le médaillon offert par Aaria, la reine accueillante d'Ilmatar ?

Faisant fi de ses observations, il se dirigea à travers les couloirs décorés avec goût mais sans autant de richesse que le palais des élémentaires d'eau jusqu'à ce qu'il croise un sylphe sortant de la bibliothèque, le saluant légèrement de la tête avant de s'en aller vers d'autres préoccupations. Il n'était décidément pas le seul à cheminer dans le palais à des heures tardives. Il pénétra dans la pièce couverte d'ouvrages peut-être plus anciens que sa personne pour certains d'entre eux. La bibliothèque vide de monde, il en profita pour chercher ce qu'il désirait réellement, ses doigts pianotant le long des tranches des livres jusqu'à tomber sur un ouvrage intéressant.

- Les Larmes d'une Déesse, murmura-t-il, avisant l'étrange dague qui ornait son ceinturon depuis son départ de la cité des Aigails.

Profitant de sa solitude, il en lit l'essentiel découvrant l'origine de sa dague, œuvre d'un forgeron qui avait lui-aussi perdu sa femme au cours d'une tempête et de la malédiction lancée à la déesse des mers, Meriarvi qui, au lieu de punir le mortel, en était tombée amoureuse. Une Déesse pouvait-elle véritablement tomber amoureux d'un mortel ? La réponse devait être oui au vu de l'existence d'Oaxaca sur Yuimen. L'earion apprit que d'autres armes avaient été touchées par les larmes de la Déesse, qu'elles contenaient toutes un fragment de son âme. Les élémentaires semblaient être certains de la mort des Dieux, mais étaient-ils véritablement morts ou sommeillaient-ils dans les profondeurs d'Elysian ?

Reposant le livre sur l'étagère, il en prit un autre où sur la cote était inscrit son titre: "Les Parvenus, ou comment la magie nous fut volée".

- Rien qu'au titre, je mettrais ma main au feu que c'est une propagande des humains.

Lorsqu'il ouvrit le manifeste, il constata que sa déduction était juste. Si les livres pouvaient transcender le temps et rendre éternel les pensées, lesdites pensées étaient emplies de haine envers l'existence même des élémentaires. Si l'ouvrage n'était guère des plus instructif, la dernière phrase lui fit agrandir les yeux. Le roi de Valmarin, un certain Megantareon IV, désirait ardemment le retour des Dieux et la fin de leur profond repos. Et si l'artéfact de Caelès permettait cela, le retour des Dieux et le retour d'une guerre qui déchirerait en lambeaux ce monde ?

Reposant le troublant manifeste, il prit les notes d'un fidèle du roi Coryphème qui narra l'accord commercial entre Illyria et Ilmatar, ainsi que la guerre de succession qui y faisait rage entre deux fils légitimes et un fils illégitime soutenu par le peuple. Finissant de le parcourir des yeux, il quitta les lieux pour rejoindre sa chambrée où il se fit couler un bain, profitant de l'eau caressant son corps pour se détendre jusqu'à s'endormir à l'intérieur de la baignoire, sa main droite gardant férocement la Larme de la Déesse. Réveillé à l'aube, il en sortit, se sécha et se rhabilla.
Il était temps de revoir Aamu !

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 21 Fév 2016 18:05 
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Localisation: Sur la planète Elysian
Ramures protectrices

Les flocons se balançaient, innombrables et silencieux. Meraxès frissonna et s’emmitoufla dans sa robe pourtant peu adaptée au climat. Il n'avait connu la neige que trois fois à Tulorim, trois fois en quatre-vingts ans, car du fait de son climat méridional, le Comté de Wielh connut rarement des hivers rigoureux. Bien qu'il n'appréciât pas vraiment la neige et sa morsure, il ne restait pas insensible à la beauté de cette forêt immaculée.

Il repensa aux paroles de l'ambassadeur les ayant escortés, il avait daigné répondre que Niyx était la cité des Ishtars, les élémentaires d'ombre et de lumière. Son esprit s'essaya à la figuration de cette cité, imaginant de grandes tours cristallines encerclées par des gouffres abyssaux. Cette fois-ci, il se raidit. Le simple fait de penser à un gouffre le tourmentait, lui et sa peur phobique du vide.

Chassant cette idée désagréable, il continua sa route hasardeuse dans ce dédale de troncs, craignant que cette histoire de rencontre avec les esprits soit un de ces rituels chamaniques débiles tels qu'on en connait sur Yuimen. Ce genre d'épreuve où l'on abandonne un apprenti au cœur d'une forêt sauvage et inhospitalière, pour le récupérer quelques mois plus tard, parfois délirant, parfois mort.

Une luminosité particulière imprégnait les lieux, intense et pâle. La lumière se reflétait sur la neige et agressait les rétines du guérisseur. Sa vue se troublait, les arbres noirs devenaient des ombres imprécises l'encerclant de toute part. Meraxès ferma les yeux, se les frotta mais rien n'y faisait. Tout était flou. Il avança donc avec plus d'empressement de peur que la lueur de la neige le rend aveugle, comme naguère sur le continent de Nosvéris, où les explorateurs du grand nord perdaient la vue suite à une exposition trop prolongée dans les immensités enneigées.

Il avait beaucoup trop lu, se disait-il. Toutes ses histoires l'inquiétaient plus qu'autre chose. Mais alors que son esprit se bousculait de pensées incohérentes, il aperçut un pan de verdure dans l'immensité blanche. Il s'y précipita et découvrit un spectacle insolite. Une haie haute et interminable s'étirait dans les bois. Elle était percée d'une ouverture surplombée par une arche végétale, la neige avait fondu et les fleurs du printemps foisonnaient. Le froid hivernal était absent, soufflé par une douce brise en provenance du corridor, où on y devinait, au bout, un jardin lumineux. Meraxès s'y engouffra sans hésitation, des papillons virevoltaient paisiblement, puis, il s'émerveilla en découvrant le jardin. Un belvédère central à la blancheur de l'ivoire trônait au centre, une falaise ruisselante et moussue dominait les arbres, et malgré ces reliefs escarpés, un faisceau de lumière descendait illuminer ce jardin aux allures d'Eden.

Mais Meraxès se raidit, car comme une île nébuleuse perdue dans le vide, un gouffre abyssal le séparait du jardin féérique. Le seul chemin praticable s'avérait être une série de petits îlots lévitant au-dessus du gouffre, disposés à des distances laissant supposer qu'il soit possible de les rejoindre par des sauts. Tout ceci n'avait rien de naturel et s'apparentait davantage à une épreuve dont Meraxès se serait bien passé.

Frissonnant de peur, il recula et hésita à faire demi-tour. Mais le courage finit par l'emporter. Il recula davantage afin de prendre de l'élan, puis fonça en direction du gouffre et sauta sur le premier monticule. Néanmoins, la plate-forme flottante était étroite. Le guérisseur pencha inexorablement vers le vide, agitant ses bras vers l'arrière pour faire balancier, puis il glissa.

Meraxès était sauf, allongé sur le dos contre l'herbe de la petite île aérienne, mais tétanisé de se savoir encerclé par le vide. Il se remit debout avec une infinité de précautions, puis se concentra sur son prochain objectif. Les papillons semblaient le narguer en virevoltant autour. L'elfe les éloigna d'un revers de main, puis il sauta. Un bond parfait, fier, il bondit encore, et encore.

« Assez simple, au final. » se dit-il.

Il continua à bondir avec l'aisance d'une biche, nonobstant son effroi. Il franchit l'intégralité des plates-formes surplombant le vide avec facilité, puis il acheva son dernier bond afin d'atteindre le jardin.

Trop sûr de lui, il n'avait pas remarqué que le dernier écart était plus large que les autres. Son cœur explosa d'une angoisse indicible. Le temps d'un battement tout parut se figer. L'abîme semblait le désirer avec envie. Ses mains frôlèrent l'herbe, glissèrent, puis agrippèrent le rebord incertain. Meraxès émit une complainte étranglée, puis, il se hissa avec difficulté.

Étendu parmi les fleurs, sa respiration ne se calmait pas, son palpitant tambourinait violemment sa poitrine. Mais alors une voix, qui n'était pas une voix, mais plutôt une idée transmutée en une résonance antiphonique se fit entendre :

« Approche, Meraxès Orzhov, fils d'ennemis, et raconte moi le pourquoi de ta venue en ces terres. »

Surprit, il se redressa et découvrit un lion blanc ailé assit non loin. L'apparition n'avait rien de menaçante, mais une puissante aura émanait de sa personne et semblait envelopper les lieux. Une sagesse presque divine transpirait du lion et embaumait l'air de sa présence.

Le guérisseur s'assit et, par habitude, voulu se présenter. Mais il réalisa que l'esprit venait de le nommer par son prénom mais aussi par son nom. Or, absolument personne en Elysian ne connaissait son identité et son histoire... Ce vieux lion lisait en lui comme dans un lire ouvert, connaissant sa vie depuis les premières pages. Meraxès se paralysa, car arborant toujours une attitude altruiste et bénéfique, une malveillance dévorante se tapissait en lui. Pourtant, l'esprit ne semblait pas en faire cas.

Reprenant son calme, il réussit enfin à articuler :

« Enchanter, Anuun esprit de la lumière. Je suis un voyageur en provenance de Yuimen, la reine des Sylphes m'a envoyé à votre rencontre afin de maitriser les secrets du muutos. Depuis toujours ma maitrise du fluide était précaire, j'ignore pourquoi mais mes sortilèges de lumières ont toujours été infructueux. Mais, depuis mon arrivée en Elysian, mon fluide de lumière irradie de ma personne et coule avec fluidité en moi. Pourriez-vous m'éclairer sur la cause de ce changement et m'enseigner à la maitrise du muutos ? »

Puis il songea à leur mission et se demanda pourquoi une telle sapience ignorait les causes de ce mystérieux drainage.

« Vous semblez être sage maître Anuun, n'avez-vous pas quelques indices, doutes ou théories, concernant le drainage du fluide de cette terre ? »


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1054 mots


Un monstre enveloppé de lumière

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Thème de Meraxès

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Dernière édition par Meraxès le Lun 29 Fév 2016 04:03, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Lun 22 Fév 2016 22:24 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
La visite de ses appartements avait été particulièrement courte. Satisfait que les murs de sa chambre soient toujours les siens, Kalas s'était empressé de se débarrasser de ses vêtements avant de s'emparer d'une serviette comme seul atour. Prenant la direction de la salle d'eau, il profita de son quartier libre pour se détendre des vapeurs d'eau chaude et de l'exquise sensation que lui procurait les thermes. Deux heures s'écoulèrent durant lesquelles le Shaman fit le vide dans son esprit, désireux de s'abandonner à la méditation. Le jeune mage avait découvert cette pratique depuis peu, lors de son séjour à Barkhane. L'expérience vécue avec Ahankarikal lui avait donné une telle confiance en soi qu'il souhaitait revivre ce genre d'expérience à foison. Cependant, il était difficile pour un novice en la matière d'atteindre un tel état de plénitude et Kalas du se résoudre à stopper la pratique pour se rhabiller. Encore en train d'enfiler ses vêtements, l'homme-loup repéra les quelques mets fumants que les Sylphes avaient déposés pendant son absence, agrémentant son appétit gargantuesque. Le combat avec le Guerrier avait été une expérience éprouvante, aussi son estomac ne put se résoudre à passer à côté d'une telle quantité de nourriture. Le contenu des plats passa rapidement de l'assiette à son estomac, qu'il s'agisse des viandes en sauces, du poisson fraîchement pêché et des entremets exquis.

"Tiens... Ma viande est à peine cuite. On dirait qu'ils savent pour ma forme de loup."

L'après-midi se terminait alors que les dernières miettes retombaient des lèvres de Kalas. Désormais ragaillardi, le jeune homme se sentait prêt à affronter une nouvelle journée d'apprentissage. Cependant, ce n'était pas Jillian qui l'intéressait, mais plutôt Birhû, à qui il avait fait la demande de rester jusqu'à demain matin. L'élémentaire avait prit la peine d'accepter, il était temps de lui rendre une petite visite.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mar 23 Fév 2016 14:13 
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Ilmatar – La Clairière

    Le loup sembla rire des paroles de Tartuffe. Bien qu’il soit difficile de l’assurer chez un canidé, ses yeux semblaient pourtant rieurs.

    « Rana t’aurait envoyée ici, Sieur Sinari ? Saurais-tu seulement reconnaître l’empreinte d’une Déesse si tu la voyais ? »

    Sur ses paroles, il reprit son sérieux et bondit de son rocher pour se trouver à quelques pas du Sinari et s’approcha plus encore de lui.

    « Même les plus petites mains peuvent faire les plus grandes actions, pour peu qu’elles s’en donnent la possibilité, Tartuffe de Dehant, Maître Flûtiste » finit-il par dire.

    Il s’avança jusqu’à ce que son museau soit à quelques pouces du visage de Tartuffe qui ne pouvait cependant bouger, sans cependant se sentir mis en danger par la créature à laquelle il faisait face. L’Esprit du Vent avança encore le museau, jusqu’à toucher son front et tout devint soudainement blanc pour Tartuffe.

    Il était dans un lieu perdu dans l’espace et le temps, à la blancheur presque éblouissante. Il ne semblait pas y avoir de sol sous ses pieds, pourtant il n’avait pas l’impression de flotter. Mais, petit à petit, la pâleur des lieux fit place à des scènes qui se déroulèrent sous ses yeux, sans qu’il ne put interagir avec elles. Il y vit ses premières tentatives à la flûte, ses premières montées sur scène et les efforts qu’il eut à fournir pour arriver à son talent. Il y vit également des échecs, des réussites, sa volonté de quitter les siens pour découvrir le monde et la force que cela lui demanda. Il revécu ainsi des moments qui marquèrent son existence, faisant de lui un être complet.

[Tu as donc carte blanche pour revivre les évènements que tu veux que Tartuffe a vécu au court de son existence et que tu considères (toi, pas forcément lui) comme ayant contribué à le construire et à faire de lui l’être qu’il est devenu. Si tu as des questions, n’hésite pas à me les poser. La notation, pour plus de justesse avec les autres joueur de la quête, sera faite à partir de l’ancien barème.]


Ilmatar – Le Belvédère

    Tandis que le lion gigantesque l’observait avec gravité, un rire se fit entendre dans l’environnement féérique, un rire grave qui semblait légèrement détonner avec les lieux autrement paisibles.

    Les ombres du jardin semblèrent soudain se muer, se mouvoir pour se rejoindre en un point où se matérialisa soudain une autre créature. Il pu voir apparaître un loup gigantesque au pelage noir parsemé d’un millier d’yeux dont certains semblaient verser des larmes intarissables. Des volutes noir parcouraient son être et il émanait de lui une force implacable, une présence impressionnante même si pour l’heure il était assis sur son séant et ses nombreux iris étaient braqués avec amusement sur Meraxès.

    « En toi les Ombres et la Lumière s’agitent et s’affrontent, elles t’empêchent de maîtriser l’un au mépris de l’autre, » dit-il en s’avançant jusqu’à rejoindre Anuun sur le Belvédère.

    Ce dernier l’observa calmement prendre place à ses côtés, ne semblant pas s’étonner de la soudaine apparition du loup gigantesque. Le loup et le lion faisaient la même taille, et, assis l’un à côté de l’autre dans ce décor irréel, ils irradiaient de puissance maîtrisée, de force contenue. L’un avait une intense aura lumineuse, tandis que de l’autre émanait les ombres. Si l’un était le contraire de l’autre, ils semblaient pourtant former un tout, comme s’il avait manqué quelque chose à Anuun avant l’arrivée de la créature.

    « Chulyin, l’Esprit de l’Ombre, » déclara Anuun avant de reprendre. « Je ne demande pas la personne t’ayant envoyé, mais pourquoi es-tu venu sur ce monde. »

    Il ne le laissa cependant par répondre, car soudain des orbes de lumière et d’ombre confondues apparurent dans l’air et voltigèrent un instant avant de fondre vers lui, une par une. Il ne ressentait par leur contact, mais à chaque fois qu’un orbe le traversait, il revivait des moments passés. Chacun de ces moments était teinté d’ombre et de lumière, car il était les deux, il était cet être ambigu. Il revécu sa naissance, la mort de sa mère et le jaillissement de ses fluides de lumière. Il revécu ces moments au monastère de Gaïa et les moments si nombreux où il prétendait être ce qu’il n’était pas. Il revécu ensuite ce moment, ce tragique évènement qui toucha les religieux de son monastère et fut forcé de voir ce qu’il était devenu. Meraxès, le véritable Meraxès mis à nu devant les Esprits, incapable de caché ce qu’il fut et ce qu’il était.

[Tu as donc carte blanche pour faire revivre à Meraxès ces moments ambigus de son existence, ces moments teintés de noir et de blanc pour lui, tant les moments de haine que les moments de bonté. Si tu as des questions, n’hésite pas à me les poser. La notation, pour plus de justesse avec les autres joueurs de la quête, sera faite à partir de l’ancien barème.]


Ilmatar – Bureau de la Trésorière

    Durant la nuit, Earnar tenant en main la Larme de la Déesse, crut entendre des lamentations lointaines, des murmures insaisissables qui purent faire remonter des souvenir de sa femme perdue. Au réveil, cependant, il put avoir la sensation qu’on le pressait de poursuivre sa tâche et de sauver les Terre d’Elysian, comme cela lui était demandé, mais à présent une autre voix semblait s’être mêlée aux autres, bien que très ténue.

    Une fois sorti de sa chambre, il put demander à un sylphe où se trouvait Aamu et ce dernier l’accompagnerait jusqu’à un bureau situé dans une aile jusque-là peu visitée du palais. La pièce était relativement grande à la décoration simple mais élégante, remplie de livres divers qui semblaient être des comptes ou des récits économiques. Dans un coin de la pièce, proche de la fenêtre, se trouvait un gigantesque bureau derrière lequel se trouvait la Aamu, petite sylphide à la taille presque écrasée par l’aspect colossal du bureau, couvert de paperasse. Elle releva les yeux du dossier qu’elle était en train de traiter et son visage s’orna instantanément d’un sourire qui se refléta dans ses yeux.

    - Bonjour Earnar ! J’espère que vous avez passez une bonne nuit en nos murs. Attendez un instant !

    Elle se releva pour aller farfouiller dans l’un de ses tiroirs et en sortit une bourse de taille plus qu’honnête qu’elle luit tendit.

    - Voici une avance de 1000 lys sur la somme finale. La monnaie elysiane est assez semblable à la monnaie yuiménienne, et si vous souhaitez échanger vos yus, vous pouvez le faire auprès de moi. Savez-vous déjà où vous souhaitez vous rendre ?


Ilmatar – Jardins


    Kalas, après moult recherches, parvint à trouver Birhûvaya dans un coin reculé du jardin loin de la faible animation d’Ilmatar qui semblait déjà trop pour l’ambassadeur Golem. Il était perché sur un banc de pierres blanches et semblait jouer ou nourrir un petit oiseau au plumage coloré qui s’envola en pépiant sur une branche proche à l’approche de l’homme-loup. Birhû tourna les orbes globuleux qui lui servaient d’yeux vers le nouveau venu et sa bouche s’orna de ce qui ressemblait le plus à un sourire chez cet être fait de bois.

    - Ah ! Je suis content de vous voir, j’ai une petite idée de tour que je pourrais vous apprendre avant votre départ, dit-il de sa petite voix avec une joie sincère.


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 1 (longueur) ;
Tartuffe – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (longueur) ;
Earnar – xp : 0,5 (fouille de la bibliothèque), 0,5 (informations reçues), 0,5 (longueur) ;
Kalas – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (bonus longueur), -0,5 (retard)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mer 24 Fév 2016 23:55 
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Localisation: Dans les bras de Rana ( Quête 32 )
Je regardais l’Esprit du vent quand, d’un ton malicieux, Il me demanda si j’étais certain d’avoir été envoyé ici par Rana, avant de rajouter que je serais probablement incapable de reconnaître une Déesse si j’en voyais une. Le filou essayait d’ébranler ma foi envers Rana, ou peut-être voulait-il juste me tester. Je voulais lui répondre quand il cabriola en l’air pour atterrir à quelques mètres de moi. Puis, troquant son attitude joueuse contre cette facette plus sérieuse, il déclama mon nom et proclama que n’importe qui pouvait accomplir de grandes choses du moment que la flamme de sa volonté était vivace.

Je me sentais en osmose totale avec ses paroles, les buvaient avec allégresse. Je ne savais rien de cet esprit pourtant je ne pouvais m’empêcher de croire en Lui. Il émanait de lui cette sagesse inhérente aux grandes âmes, cela suffisait. Je pensais à Rana, le doute s’instaura dans mes pensées, s’immisça perfidement. Et si l’Esprit du Vent était bien une incarnation de ma Déesse ?

Je ne savais plus que penser, mes idées, confuses, tournoyaient dans ma tête sans répit. J’étais comme la peluche que deux enfants se disputaient, en prise avec des pouvoirs qui me dépassaient. Je manqua de m’évanouir sous la pression, que je m’imposais malgré moi, quand l’Esprit se déplaça à mon niveau. Il effleura de son museau mon front dégarni et tout devint d’un blanc éblouissant.

J’étais dans un monde qui n’en était pas un, je me doutais de son origine mais… les pouvoirs de l’Esprit était donc si grand ? Ce qui m’entourait était flou, je ne distinguais ni horizon, ni sol. Mes pieds foulaient une surface invisible que je ne pouvais que sentir.

Je vis alors, tout autour de moi, fleurir des scènes, certaines fanaient et se désagrégeaient avant d’être totalement formées tandis que d’autres naissaient, me laissant médusé. Je me sentais comme aspiré par ces kaléidoscopes d’images tirées des tréfonds de ma mémoire. L’une m’attirait tout particulièrement, celle de mon apprentissage de la flûte forestière auprès de Maître Sorel.

La seule évocation de ce nom suffisait à me plonger dans un abime de désespoir, de peur mais également d’une joie intense. Sorel n’était qu’un étalage de mépris et de concupiscence. Mes premières leçons furent marquées du sceau de la méchanceté. Je n’étais alors qu’un jeune Sinari effrayé et novice dans l’art subtil du maniement de la flûte. Cela n’empêchait pas Maître Sorel de me hurler dessus quand je me trompais, quand l’erreur survenait plusieurs fois de suite il n’hésitait pas à faire usage de sa redoutable baguette d’if. Souple et pourtant résistante, elle m’avait infligée bien des cicatrices douloureuses, que ce soit aux jambes ou sur le torse mais jamais au visage. Maître Sorel n’était pas fou, juste horriblement strict et exigeant.

Quelques séances plus tard, j’étais déterminé à annoncer à mes parents tout le mal que me faisait endurer Maître Sorel. Malencontreusement ils n’étaient pas dans leur chambre et quand je fus dehors, guettant un signe de leur présence, un son merveilleux résonna en moi, ou plutôt, tout proche de moi. Je cherchais la source de cet enchantement et tomba sur Maître Sorel.

La lune était pleine ce soir-là et dispensait une lumière blafarde, les cieux étaient tapissés d’une teinte bleue encre et quelques étoiles illuminaient le firmament. La silhouette de mon maître se détachait dans le clair-obscur, assis sur un rocher.
Sa mélodie m’arrachait des larmes de joie, comment un être si vil pouvait posséder un tel talent ? Toute la haine que je nourrissais à son égard se mua en une admiration sans faille. Il était dur, ne me laissait aucun répit, mais quand je l’entendis jouer, tout ceci devenait des faits anodins… Son talent, je voulais en bénéficier, peut-être même pouvais-je en persévérant parvenir à son niveau.

A compter de ce jour, je me métamorphosa, ne prenant plus ses remontrances que comme des rappels à l’ordre nécessaire afin que je puisse progresser. Peu importait que son jugement fût sévère, il était juste. Je savais qu’il me faudrait encore fournir beaucoup d’efforts pour devenir si doué que lui.


La scène devint subitement floue et je retournais dans ce monde étrange, entouré par des myriades d’images, ces fragments de souvenirs.
Je voyais se former devant moi des ribambelles d’images illustrant des passages de mon humble vie. Un autre événement m’appela aussi soudainement que le précédent.

C’était ce jour, mon jour, celui où j’exécutais devant toute la famille ma première prestation. Maître Sorel se tenait dans l’embrasure de la porte, les bras croisés, une expression sérieuse peinte sur le visage. Il ne prêtait attention qu’à moi, je le sentais. J’apercevais également les expressions amusées des enfants, celle encourageantes des plus grands. Ma mère et mon père se tenaient au premier rang. Elle me souriait, les yeux miroitants d’espoir, lui fumait sa pipe, je distinguais à travers les volutes de fumée son air enjoué que j’affectionnais tant.

Je ne voulais en aucun cas les décevoir, mais le trac me pris à la gorge et je ne fus qu’à quelques pas d’abandonner. Ma gorge était sèche, mes mains tremblantes, puis je sentis le regard de Maître Sorel et su ce qu’il me restait à faire. J’approchais la flûte de mes lèvres craquelées et leur simple contact fut le déclencheur, je me sentais vivant, entier.

Je jouais avec aisance et plaisir. Les notes s’enchaînaient et je me sentais comme l’orateur capable d’embraser les foules de par ses discours. J’utilisais les sons comme lui les mots, les transformant en des suites complexes mais ô combien magnifiques.


De nouveau, la scène se dissipa et je fus propulsé dans un souvenir plus récent.

J’étais un flûtiste accompli quand je fis la rencontre de Ser Anar, fervent disciple de Rana, son nom avait été adopté en l’honneur de la déesse de la sagesse. Je m’étais tout de suite senti proche d’Anar et ce devait être la même chose pour lui car nous passâmes bien des journées en compagnie l’un de l’autre.

Les premiers jours il m’inculqua les valeurs du culte de Rana, son rôle dans l’histoire de notre monde et son importance capitale. Je me sentais en adéquation avec cette déesse dont je n’avais jamais entendu parler et décida à mon tour de me vouer à ce culte. Anar à cette déclaration m’avait alors demandé de le suivre et il me mena jusqu’au versant d’une colline battue par le vent. C’est là qu’il me laissa, sans instruction ni indice.

Je le regardais s’éloigner et compris finalement ce qu’il me restait à faire. Je fis ma première prière à Rana, ma première communion avec son élément. L’air s’engouffrait à travers mes vêtements et je ressentais ce qui devenait à mon contact une caresse. Je ne vis plus jamais Anar, au début je n’étais qu’une boule de rage, déçu par celui que j’aimais comme un frère, puis le temps et les enseignements de Rana firent leurs œuvres. Mes cicatrices se refermèrent et je pus me détacher de cette haine encore enfantine pour devenir plus mature. Anar avait agi comme lui pensait qu’il devait le faire. Il avait forcement ses raisons et je ne pouvais le blâmer pour ça.


Un nouveau flash m’arracha à se souvenir béni et m’emporta dans un tourbillon de lumière. Les frasques et les moments de bonheur papillonnent autour de moi et je me trouve plongé dans un autre moment marquant de ma vie.

C’était quelques jours avant que ne s’organise le banquet en mon honneur. J’étais, depuis quelques années, embourbé dans une routine devenue oppressante. Elle m’empoisonnait, sapait mes forces. Je savais ce qu’il me restait à faire. La sagesse inculquée par Rana m’avait appris à vivre pleinement et c’est avec gravité que j’annonça à mes parents que je m’apprêtais à quitter la demeure familiale. L’annonce provoqua moult crise de larme mais voyant ma détermination, ils ne purent que s’incliner devant mon choix.

La seule chose qu’ils exigèrent de moi fut d’attendre quelques jours, qu’ils puissent organiser une somptueuse fête d’adieu. J’acceptais et les jours défilèrent rapidement, j’étais la plupart du temps sur le versant de cette colline où je fis ma première prière. Je consacrais mon temps à prier, à réfléchir sur la vie et ce que j’escomptais d’elle.
Le banquet débuta finalement un soir où le vent était frais, les feux prodiguaient une chaleur bienvenue et la plupart des convives étaient légèrement vêtus. Cette fête était au-delà de mes attentes, la majeure partie de la communauté était présente ce soir-là, au bas mot une centaine de Sinaris.

Venait s’ajouter à cette foule une grande troupe. Elle était composée de musiciens et de jongleurs, de dompteurs et de magiciens. Une sorte de gros chat se pavanait au milieu. Il était doté d’une épaisse crinière et son pelage tirait vers le brun clair. J’étais fasciné par cette bête qui m’était inconnue et me fit la promesse d’en apprendre plus sur elle avant mon départ.

C’était probablement l’un des plus beaux jours de ma vie ! Il y avait de quoi festoyer et l’ambiance se voyait assurée par les joyeux drilles invités.

Toujours intrigué par cet animal, je m’étais saisi d’une épaisse cuisse de poulet et m’armant de courage m’étais faufilé jusqu’au dompteur qui se tenait à côté de la bête. Je saluais l’homme et lui demanda le nom de l’animal. Il m’annonça que c’était là un lion, un splendide spécimen et bien dressé se pressa-t-il d’ajouter.

Je le remerciais et regarda le lion dans les yeux avant de lui tendre ma pièce de viande. D’une bouchée il l’engloutissait, brisant l’os sans paraître embarrassé, sa mâchoire devait être puissante pour lui permettre pareil exploit. J’étais émerveillé par ce lion mais j’entendis alors ma mère me convier à la rejoindre. J’adressais un sourire gêné au dompteur et me dépêchais de rejoindre ma place d’honneur.

Les jongleurs officiaient, se lançant des couteaux sans que le doute ne les effleure un instant. J’admirais leurs courages et leurs dextérités, cette maîtrise qu’ils avaient acquise devaient avoir demandé un pénible apprentissage, comme moi. Les magiciens contribuèrent au spectacle en usant de sorts afin de projeter formes et effets lumineux dans le ciel sans nuage, l’effet était resplendissant.

Les chants commencèrent peu après, des voix s’élevaient, accompagnées par de multiples instruments, à cordes ou à percussions. Je déplorais l’absence de flûte, cet instrument pouvait se révéler magnifique une fois maîtrisé parfaitement.

Je devais bientôt faire un discours mais j’eus une meilleure idée et vérifia que j’avais bien en ma possession ma flûte. Mon père me signala finalement que c’était mon tour. C’était la première fois que j’allais jouer devant tant de personnes et j’eus une fulgurante montée de stress qui ne dura pas. Dès que je fus armé de ma flûte forestière, bravant le public dans les yeux, je me sentis mieux, apaisé.

Je fis de mon mieux et les notes sortirent, claires et légères. L’engouement enflamma rapidement toute l’assistance et une voix vint alors accompagner ma mélodie.
L’espace d’un instant je me laissai distraire par ce timbre cristallin et regarda en direction de l’inconnue.

Une langoureuse femme se tenait devant moi, vêtue d’une robe au décolleté affriolant. Je me rendis compte que je m’étais arrêté et qu’elle faisait de son mieux pour tenir la cadence mais sa voix perdait en intensité quand elle était abandonnée. J’essayais aussitôt de reprendre la mélodie, j’expira calmement et recommença à jouer.

La reprise s’avéra difficile mais nous parvînmes finalement à ravir les spectateurs, quittant la scène sous des tonnerres d’applaudissement. Ce duo signifiait la fin du banquet et tandis que les membres de la troupe se dispersaient pour obtenir quelques yus, je vis leur chef m’adresser un clin d’œil racoleur avant de se diriger vers mes parents qui lui donnèrent une bourse qui semblait bien remplie.

Je savais déjà que j’irais avec eux, j’en avais la certitude et c’était d’un pas décidé que j’allais à sa rencontre, me présentant et le saluant. Il semblait ravi et, posant une main sur mon épaule, me proposa de le suivre. Il savait que je devais partir et mon talent lui plaisait. Mon cœur battait la chamade et j’acceptais avec joie.
Nous partîmes le lendemain, je commençais à faire la connaissance de mes nouveaux camarades, tout était merveilleux…


Je fus à nouveau transporté dans ce monde anormal où mes souvenirs se concentraient. Le souvenir qui m’attirait était cette fois-ci encore plus récent, le jour où toute ma vie fut bouleversée.

Le temps était glacial, presque hivernal, la glace se déposait sur nos vêtements et la pluie les humidifiait. Plusieurs de nos membres étaient gravement souffrants et Lundgren, le chef de la troupe, opta pour l’option la plus prudente. Nous n’étions plus très loin de Tulorim et il serait aisé de trouver là-bas un guérisseur ou au-moins des remèdes. Les routes nous menèrent sur des sentiers difficiles mais nous arrivâmes finalement près du dernier pont qui nous séparait de la ville et ce fut au moment d’en entamer la progression qu’une troupe rivale arriva. Ses membres semblaient hostiles, belliqueux.

La suite des choses semblait prédéterminée, le chef de la troupe rivale s’avança et dégaina un large cimeterre avant de défier Lundgren qui l’envoya balader. Il n’avait aucune envie de se battre, il était là en premier, il allait donc passer d’abord. Son adversaire ne semblait pas satisfait et proclama qu’il en allait de son honneur, avant de se précipiter vers l’un des jongleurs. Il le menaça et demanda alors à Lundgren d’éprouver une fois de plus sa patience. Ce dernier souffla de dépit avant de s’équiper d’un poignard Je le savais doué avec mais face à une épée… Avait-il l’ombre d’une chance ?

Le combat fut sanglant mais expéditif. L’épée mordait la chair de Lundgren à chaque fois, lui laissant de larges sillons pourpres sur le corps. Il s’effondra au bout de quelques passes, implorant son adversaire de lui laisser la vie sauve. Mais il n’obtenu pour seule réponse qu’un rire grossier, le cimeterre s’enfonça alors dans le cœur de Lundgren qui lâcha un dernier soupir.

J’étais effrayé autant que triste. Je criais, pleurais et suppliais tout à la fois. L’assassin proposa à ceux qui le souhaitait de le suivre et sans attendre ordonna à sa propre troupe d’avancer. Je vis certains de mes compagnons, le regard fuyant qui allait avec la troupe mais la plupart de mes compagnons restèrent sur place.

Il fut vite décidé de dissoudre la troupe, personne ne souhaitait assumer la responsabilité de commander. J’étais désemparé et en désespoir de cause alla jusqu’à Tulorim, peut-être pouvais-je y trouver de quoi survivre, m’évitant de retourner chez mes parents.


Je ressentais alors une pression contre mon front et ouvrais les yeux sur un panorama familier. L’Esprit du Vent se tenait toujours devant moi, serein. Je me relevais confus et désorienté et lui demanda ce qu’il s’était passé. J’étais à la fois enchanté d’avoir pu revivre pareil moment et déconcerté. Je savais bien sûr, que le passé nous permettait d’apprendre de nos erreurs, que c’était nos souvenirs qui nous définissait, qui déterminait nos caractères. Mais pourquoi tout cela, si soudainement ?

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Merci à Itsvara pour cette magnifique signature !


Dernière édition par Tartuffe le Jeu 25 Fév 2016 13:57, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 25 Fév 2016 12:37 
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Les rêves d'Earnar tournèrent au cauchemar, des pleurs et des murmures mystérieux parsemèrent sa nuit. Le fait d'avoir vécu plus en avant l'histoire de son peuple à Elivagar en était pour quelque chose, il en était les plaintes et le macabre hurlement de douleur si habituel dans les cités assiégées par un ennemi implacable. La souffrance de son peuple le rongeait de l'intérieur et par-dessus le marché, cela lui fit remonter des souvenirs de sa défunte épouse.

Il se réveilla en sursaut et il sortit la tête de l'eau avant de regarder ses mains comme si elles avaient été couvertes de sang comme dans son cauchemar. Il n'y avait heureusement rien de plus que ses écailles d'un léger bleu et les membranes qui reliaient ses doigts. Il eut soudainement l'impression qu'une force mystérieuse le poussait à sauver le monde d'Elysian et une voix délicate se mêla à ses pensées bien qu'il ne put en comprendre le sens tellement elle était ténue, submergée par ses propres pensées. Il jeta un coup d'œil à la Larme de la Déesse qu'il tenait fermement dans la main.

- Meriarvi, Déesse des Flots d'Elysian, accordez-moi le souhait de vous servir et épaulez-moi dans cette lourde tâche, murmura l'earion à la dague sans qu'il ne puisse entendre un murmure répondant à sa proposition.

Délogeant son corps de la baignoire, il entreprit de se sécher et de s'habiller, rangeant sa dague dans son étui à son ceinturon et fixant solidement les attaches de ses griffes à son avant-bras gauche. Une fois vêtu, il déambula à travers le palais et interpella un sylphe pour lui demander où se trouvait le bureau d'Aamu, la sylphe rencontrée à son retour d'Ilmatar et qui s'occupait des finances de la cité. Le sylphe consentit à l'escorter jusqu'à son bureau situé dans une aile où il y avait peu de passage. Il aurait toujours pu parcourir le palais qu'il n'aurait pas su où la trouver sans l'aide du sylphe. La pièce était assez grande pour contenir une importante collection de livres de comptes et d'ouvrages économiques. Dans un coin de la pièce, Aamu était assise près d'un gigantesque bureau couvert de paperasses diverses. Relevant les yeux dans sa direction, ses yeux et ses lèvres lui sourirent.

Earnar était toujours étonné du caractère foncièrement joyeux des sylphes, était-ce une caractéristique propre à leur peuple, contrairement aux Ekhi dont Marikani qui étaient plus sévères ?

- Bonjour Aamu, la nuit ne fut guère bonne mais cela n'a pas d'importance, le passé revient toujours au galop surtout chez les elfes en règle générale en raison de leur longévité.

Farfouillant dans l'un de ses tiroirs, elle en sortit une bourse bien rebondie qu'elle lui tendit. Il la prit et la remercia après qu'elle lui expliqua que le lys équivalait plus au moins aux Yus, puis elle lui demande où il comptait se rendre. C'était une excellente question, il avait au préalable pensé qu'Illyria serait une destination de choix, mais à présent il songea qu'une autre cité humaine pouvait lui fournir de meilleures informations au vu de ses récentes lectures.

- Je pense me rendre à Valmarin, cela ne risque donc pas d'être de tout repos, mais je crois connaître les plans de la ou les personnes derrière ce phénomène et à qui je devrais m'adresser pour obtenir plus d'indices concernant l'artéfact de Caelès. En attendant, pourriez-vous m'échanger les cinquante yus en ma possession en lys ? L'argent a toujours su délier les langues. Il faudrait aussi que je parle à la princesse Ixtli, savez vous si elle est encore à Ilmatar ? J'aimerai partir sous peu, le plus vite on connaîtra précisément d'où vient la menace, mieux on pourra la combattre.

Il tendit ainsi sa bourse de yus vers la trésorière royale afin qu'elle puisse les échanger avec des lys. En attendant, il se demandait où était passé tous les aventuriers qu'il avait rencontré à la milice, il n'avait vu aucun de ceux qui l'accompagnaient ici à Ilmatar.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Lun 29 Fév 2016 04:01 
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Localisation: Sur la planète Elysian
Les flocons

Les papillons voletaient paisiblement dans ce jardin féérique tandis que le lion imposant observait Meraxès avec gravité. L'esprit vénérable semblait faire corps avec le décor, assit dans les herbes, l'elfe attendait sa réponse en le détaillant du regard. Un tatouage surplombait son regard jaunâtre, son pelage blanc irradiait d'une lumière douce, mais sa taille et surtout l'aura qu'il dégageait étaient proprement formidables. La réponse se faisait attendre quand les ombres du jardin se mouvèrent comme dans un rêve, comme muées de vie, elles s'étirèrent et se regroupèrent, obscurcissant les alentours, tandis qu'un rire lugubre et fantomatique résonnait. Le guérisseur se pétrifia mais Anuun n'affecta aucune surprise quant au phénomène. Les ombres se regroupèrent en un point puis une onde malfaisante déferla, réduisant les papillons en cendres, déchaînant le vent.Quatre pattes noires et une gueule sertie de crocs venaient de naître du vacarme. Un loup gigantesque et noir était apparu, une aura sombre et froide émanait de son être, un millier d'yeux s'agitaient et crissaient sur son pelage de nuit d'où dégoulinaient des larmes de détresse. Quelle était cette créature abyssale ? La peur foudroya l'elfe qui bondit sur ses deux jambes.

Mais la nouvelle apparition ne l'attaqua pas, elle s'assit sur son séant et l'observa avec un air moqueur. Anuun, l'esprit de la lumière, n'adressa au loup qu'un regard en coin. Puis, la créature de l'ombre s'approcha du lion, s'assit à ses côtés et déclara d'une voix antiphonique :

« En toi les ombres et la lumière s'agitent et s'affrontent, elles t'empêchent de maîtriser l'un au mépris de l'autre. »

Meraxès resta bouche bée, comprenant qu'il avait affaire à l'Esprit de l'Ombre.

(Alors je possède des fluides de lumières et des fluides d'ombres... C'est pourtant proprement impossible ! Deux éléments contraires dans un seul et unique être ne peuvent cohabiter et le détruiraient irrémédiablement.)

Côte à côte, les deux êtres dominaient tant par leurs tailles que par leurs présences écrasantes et opposées. Du lion émanait une puissance calme et maitrisée, lumineuse et rassurante ; alors que du loup s'étiraient des ombres folles, stridentes et incontrôlées. En totales contradictions, ils semblaient pourtant en harmonies. Après tout, ombre et lumières sont complémentaires. Peut-être avait-il raison, peut-être que cette ambiguïté était sa singularité.

Le lion présenta son compère loup avec sobriété :

« Chulyin, l'Esprit de l'Ombre »

Puis, il ajouta qu'il ne souhaitait pas savoir qui l'avait envoyé, mais qu'elle était la raison (sa raison) de sa présence en ce monde. Il semblait sévère. Meraxès se reprit en main et réfléchit, les bras croisés et une main camouflant son visage. Quelle réponse attentaient-ils ? Il se creusa les méninges, mais il n'en savait rien. Le sort ? Le hasard ? Il l'ignorait, seule restait cette impression de vide désagréable, cette d'un oisillon tombé du nid...

Alors qu'il pensait, soudain, il découvrit des orbes en suspension apparaissant de toutes parts. Lumineuses ou sombres, elles tourbillonnèrent autour de lui et vinrent le traverser. Meraxès laissa échapper un cri, car à défaut de douleur, ces émanations lui imposèrent des images mentales. Un premier visage inconnu et familier apparut : une elfe à la chevelure blanche et aux iris verts ; souriante et bienveillante. Puis un second doté de traits plus durs, sombres et aux yeux écarlates. Il ne les avait jamais vu, pourtant il les reconnut : sa mère et son père. Un baiser, un sanglot, puis un torrent d'images tourbillonna au rythme des innombrables orbes traversant son corps. Des battements de cœur et une voix inquiète, la lumière éblouissante et l'air déchirant ses poumons. Des murmures et des larmes. Une lueur jaillit d'un berceau et se transforma en l'éclat du soleil au-dessus de la cité de Tulorim. Les murs en pierres du monastère défilèrent en même temps que les années et les jeux de l'enfant. Il riait et gambadait dans les jardins, il apprit et aima ses contemporains. Mais ils vieillirent et disparurent, remplacés par d'autres, puis par d'autres. Son sourire se tarit, l'ombre germa en son cœur, les pages défilèrent et le monstre grandit, grandit, dévorant ses entrailles.

Sur le muret du jardin, Meraxès tourna la page. Ses yeux suivaient les successions de lettres mais son esprit les ignorait. Préoccupé, il prenait conscience de l'abomination naissant en lui, grandissant sans cesse de sa faim dévorante, ne convoitant qu'un but : la désolation. Paisible, il l'ignorait et salua tout sourire les passants vêtus de robes en bure. Il discuta de tout et de rien, comme à son habitude, quand l'ombre s'éveilla et parla à sa place, insufflant le doute et corrompant les esprits avec de sombres paroles. C'était une autre personne, se disait-il. Mais cette haine était pourtant la sienne. On lui avait conté à la dérobé l'histoire tragique de sa mère assassinée au nom de la quiétude. La haine fit germer sa véritable nature en totale contradiction avec son éducation, avec ce qu'il était. Cette nature véritable, bouillonna, calcula, jusqu'à cette nuit.

Meraxès s'était écroulé à genoux sous le poids de ses souvenirs, il se leva et afficha une mine triste devant les esprits.

« Je suis né de l'union d'un Hiniönne et d'un Shaakt, deux races ennemies depuis la nuit des temps. Ils ont jugé ma mère coupable et traîtresse pour le simple fait d'aimer, simplement au nom de ce mensonge nommé quiétude. Je vous remercie de m'avoir éclairé de votre sagesse, de m'avoir permis de comprendre ce que je suis : un monstre enveloppé de lumière. »

Les larmes dévalèrent ses joues, puis il émit un petit sourire sincère.

« Je trouverai ceux mettant en péril votre monde et je leur ferai comprendre le réel sens du mot désespoir. »


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940 mots


Trou noir

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Multi de : Daemon, Erastos
Thème de Meraxès

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Dernière édition par Meraxès le Sam 12 Mar 2016 16:11, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mer 2 Mar 2016 02:05 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
Depuis qu'il avait quitté sa chambre, Kalas avait parcouru de nombreuses ailes du Palais à la recherche de son ami de bois. Ses appartements étaient vides, la salle de banquet finissait d'être débarrassée par les servants et aucun des Sylphes ne semblaient savoir où Birhû s'était réfugié. Fait encore plus étrange, il ne semblait pas être reparti à Barkhane car son bouc dormait paisiblement à l'écurie aux côtés du cheval du Shaman.

(Il ne serait pas parti sans son bouc. Je ne comprends pas, il avait promis de rester ce soir...)

Personne ne semblait savoir où se trouvait le Golem et finalement, le jeune homme repartit dans les jardins, à l'abri des regards. Là, il espérait pouvoir méditer quelques heures contre un arbre avant de se laisser aller à ses instincts les plus bestiaux, c'est à dire chasser. Bien que sommairement appelé "jardins", les hectares de terrains qui appartenaient à Ilmatar faisait davantage office de parc naturel où la nature se manifestait pleinement. Alors qu'il arrivait aux dernières installations construites par les Sylphes avant d'entrer dans la partie sauvage du parc, Kalas fut attiré par une lumière artificielle, véritable phare au milieu de cette nuit obscure. Désormais habitué à cette vision surhumaine, le Shaman détectait bien plus subtilement les détails lointains et pouvait voir aussi bien dans la pénombre qu'en journée. Finalement, derrière une haie fraîchement taillée, le jeune homme rencontrait Birhû, tranquillement installé sur l'un des bancs de pierre. Occupé à caresser les plumes d'un oiseau bordé des couleurs d'un arc-en-ciel, Kalas s'avançait le pas léger afin de ne pas surprendre le Golem dans son petit loisir. Cependant, l’instinct sauvage de l'animal se révélait plus vif que la discrétion exemplaire de l'homme-loup et après un piaillement des plus mélodieux, il s'envolait dans les airs sous le regard compatissant de l'élémentaire. Birhû ne s'offusquait pas de la visite impromptu du jeune homme aux yeux baignés d'une lueur orangée, venu simplement pour quérir aide et conseils avant de s'aventurer dans les contrées d'Elysian. Le Shaman savait qu'il lui restait une dernière chose à apprendre avant de partir, aussi venait-il la chercher auprès de son ami et mentor.

"Bonsoir, Birhû. Navré pour le dérangement, mais je tenais à vous parler seul à seul."

La réaction de l'élémentaire était parfaitement prévisible, incapable de s'offusquer d'une chose de la sorte. Ce n'est qu'après un sourire aussi chaleureux que son amabilité légendaire que Birhû descendait de son petit fauteuil de pierre pour anticiper la demande que s’apprêtait à faire le jeune mage. La sensibilité des Golems était surprenante, aussi étaient-ils capables de lire au plus profond des êtres avec qui ils possédaient une quelconque affinité. D'abord étonné, Kalas sourit à son tour, heureux de savoir que son ami était d'accord pour l'aider avant même qu'il en fasse la demande. Depuis les derniers cours qu’il lui avait donné, Birhû n’avait pu mettre le terromancien à l’essai malgré les formidables progrès dont il avait su faire preuve. Pour Kalas, il ne s’agissait que du résultat logique de son implication dans l’étude de la Magie, mais il ne se doutait pas du remarquable talent dont il disposait. Beaucoup de magiciens s’essayaient à l’art complexe de la métamorphose et bien trop ne parvenaient pas au moindre résultat. En moins d’un an, le Shaman avait apprit à se changer son corps en animal et ses membres en métaux. Bien qu’à ses yeux, Kalas ne se voyait pas autrement qu’en simple apprenti en la matière, il ne faisait aucun doute qu’il détenait aujourd’hui une puissance très surprenante pour un jeune homme de son âge.

D’un signe de la main, le Golem invitait le jeune mage à le suivre dans un endroit plus naturel, plus sauvage. Ils trouvèrent satisfaction au creux d’un petit bosquet d’arbre aux branches couvertes de fleurs blanches qui suintaient d’une rosée translucide. Les derniers rayons du soleil mourraient dans la pénombre qui se peignait peu à peu en un somptueux tableau d’étoiles scintillantes. C’est dans une atmosphère aussi calme que la brise qui lui caressait les feuilles que l’élémentaire s’installait sur un rocher dépassant du sol, en guise de siège improvisé, pour s’entretenir avec l’homme-loup. Plongeant son regard orangé dans les yeux de bêtes de son ami, Birhû prenait la parole d’une voix lente et d’un ton assuré. D'abord curieux d’en savoir plus sur son entretien avec Ahankarikal, le Golem laissait Kalas lui raconter la formidable expérience qui l’avait marqué.

"C'était extraordinaire ! Je veux dire, l'Esprit dépasse vraiment tout ce que je pouvais imaginer ! Il a lu en moi comme vous êtes capable de le faire et m'a aidé à surmonter mes craintes. Je comprends pourquoi vous les tenez en si haute estime, ce sont des êtres incroyables !"

Plus sérieusement, Kalas ravalait sa salive avant de continuer sur un autre sujet.

"J'ai également pu entretenir avec lui au sujet de ma mission sur Elysian. Nous avons échangés à propos des pistes à suivre, mais nous avons encore beaucoup à faire avant d'enquêter dans notre propre coin. Guasina est déjà partie, mais j'ai pris la décision de partir pour Illyria dès demain. C'est pourquoi je tenais à vous voir une dernière fois pour finir mon apprentissage à vos côtés."

Le Golem hochait la tête de la même manière qu'un enfant avant de sauter à pieds joints de son piédestal naturel. Le vent s'intensifiait et chassait les nuages indésirables dans le voile de la nuit qui débutait fraîchement. Sans lui indiquer pourquoi, Birhû fermait les yeux et tendait sa paume vers Kalas qui ne comprenait pas le geste de l'élémentaire pour finalement poser la sienne contre le membre de bois très doux. Instantanément, comme une vision soudaine, de nombreuses images défilèrent dans l'esprit de l'homme-loup qui fermait les yeux à son tour. Il n'était pas capable d'identifier clairement les paysages, les villes et les personnes apparaissant successivement dans sa tête, mais l'ambiance semblait presque inquiétante. Elysian lui apparaissait sous différentes formes qu'il s'agisse de forêts, de mers ou d'océans, voir même de montagnes aux monts brumeux, avant que la voix de Birhû ne vienne commenter ces images d'une voix d'outre-tombe.

"Voici ce qu'Elysian m'a demandé de vous montrer. Nous, les Golems, avons une certaine affinité avec la Terre, aussi sommes nous capables de l'entendre, voir même de communiquer avec elle. Si vous avez été accepté par l'Esprit, alors vous devez comprendre le mal qui ronge ce monde. Et pour cela, vous devez écouter non pas avec les oreilles, mais avec le cœur."

Sur ces mots, les visions se stoppèrent soudainement et Kalas ouvrait des yeux ronds de stupéfaction. Birhû le regardait à nouveau, le sourire aux lèvres, avant de lui demander s'il avait compris le sens de ces paroles. Encore abasourdi, le Shaman hochait de la tête avant que l'élémentaire ne reprenne ses explications. Il était temps pour le Shaman de passer à la pratique.

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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Ven 4 Mar 2016 14:28 
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Ilmatar – La Clairière de Terhenetar

    L’Esprit du Vent était assis sur son séant à quelques pas de Tartuffe et l’observait d’un regard impénétrable tandis que le vent voletait, joueur, autour de lui, avant de s’en aller chatouiller le bout du nez du Sinari venu d’un autre monde.

    « N’est-ce pas fantastique ce que la passion peut faire accomplir ? Ou le désespoir empêcher, » finit-il par dire au bout de quelques instants.

    Enigmatiques, ce furent là pourtant ses seules paroles. Cependant, Tartuffe pouvait sentir quelque chose d’étrange dans son corps, comme si quelque chose avait été changé, quelque chose lui avait été ajouté. Une puissance, tout d’abord, qu’il ne pouvait cependant encore maîtriser bien qu’il en sentait les prémices, ainsi qu’autre chose, de plus physique. Un tatouage, gravé sur sa peau en encre grisée, irisée.

    Il put se rendre compte que le muutos était maîtrisé. Il pouvait à volonté rendre ses mouvements évanescent où aussi visible qu’un corps.

[Tartuffe, absorption d’un fluide ¼ de vent.]


Ilmatar – Bureau de la trésorière

    Aamu sourit légèrement aux premières paroles d’Earnar.

    - La longévité peut être un don comme un fardeau, tout dépend de la façon dont on l’appréhende, répondit la jeune femme avec un sourire en coin malgré ses paroles énigmatiques.

    Elle reprit cependant son sérieux lorsque l’earion lui fit part de ses projets.

    - Vous connaîtriez les plans des personnes derrière le drainage sans même avoir quitté les Crocs du Monde ? Un grand visionnaire vous devez être. Pour vous rendre à Valmarin cependant, vous devrez trouver un navire à Illyria. Je vais échanger vos yus.

    Sur ses mots, elle prit la bourse de 50 yus pour lui lui en tendre une de 50 lys.

    - Ixtli doit se trouver dans la bibliothèque, si elle est à Ilmatar.

    Si Earnar décidait de s’y rendre, il trouverait en effet la jeune femme assise dans l’un des fauteuils de la bibliothèque, le nez plongé dans un livre.


Ilmatar – Le Belvédère d’Anuun

    L’Esprit de l’Ombre eut un reniflement de dédain.

    « La mort d’Obzedat n’est qu’un symptôme d’un monde malade, » lâcha-t-il.

    Anuun, lui, regardait toujours Meraxès avec cette même gravité qui le caractérisait. Aucun pan de sa personne ne bougeait, si ce n’était sa crinière blanche qui flottait légèrement au vent.

    « Un monstre enveloppé de lumière n’a pas de sens. Un être complet est un être possédant l’Ombre et la Lumière. Elles sont deux parties d’un tout et l’une ne peut exister sans l’autre, de la même manière que le jour ne prend son sens que par l’existence de la nuit. L’Ombre et la Lumière sont irrémédiablement et profondément liés et ce n’est que par cette compréhension que peut venir la sagesse… et la paix d’un être. »

    « Et cela peut prendre du temps. Beaucoup de temps à comprendre. »

    Les deux esprits ne semblaient-ils pas après tout complet qu’en présence l’un de l’autre ? Leur aura semblait s’attirer et se repousser dans un balai étrange, l’un cherchant constamment à prendre le dessus sur l’autre alors qu’elles n’étaient au fond que deux parties d’une même pièce.

    Meraxès, cependant, put voir deux orbes foncer de nouveau sur lui, mais elles ne lui procurèrent cette fois aucune vision. L’une d’elle l’insuffla d’un pouvoir lumineux, venant renforcer ses forces, tandis que l’autre imprima sur sa peau un tatouage fait de lumière parsemée de quelques tâches d’ombre. Il put alors se rendre compte qu’il possédait la maîtrise du muutos de lumière.

[Meraxès, absorption d’un fluide ¼ de lumière.]



Ilmatar – Les Jardins

    Birhûvaya hocha la tête aux premières paroles de Kalas.

    - Les Golems ne lisent pas vraiment les cœurs, mais nous sommes une race patiente et observatrice. Nous avons appris, petit à petit à comprendre ce qui animait les êtres et la façon dont ils se comportaient. Le loup que vous avez en vous se voit sur vos actions humaines, votre façon de bouger, de vous positionner, de vous comporter avec les autres. Les Esprits, eux… les Esprits sont différents. Ils ont accès à un savoir que nous ne possédons pas, et chacun a pourtant le sien, et nous sommes à l’image de l’Esprit de la Terre, attentifs aux besoins des autres, mais craintifs de ce que cela peut avoir comme conséquences.

    Il passa ensuite à l’apprentissage de ce qu’il avait à lui inculquer.


[Meraxès – xp : 1,5 (longueur), 0,5 (rencontre de l’esprit) ;
Tartuffe – xp : 4 (longueur), 0,5 (rencontre de l’esprit), 0,5 (retour dans le passé) ;
Earnar – xp : 0,5 (décisions), 0,5 (longueur) ;
Kalas – xp : 0,5 (introspection), 1(bonus longueur)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 6 Mar 2016 17:26 
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Aamu était moins âgée que la reine à n'en pas douter, mais elle devait avoir un certain âge pour comprendre ce que l'earion voulait dire en parlant de longévité.

- Cela dépend du moment, parfois nous aimerions oublier certains détails de la vie, mais je ne suis pas ici pour parler de moi, assura-t-il à son intention.

Très vite, elle reprit son sérieux même si elle semblait d'un naturel souriant et il crut sentir une pointe de sarcasme lorsqu'elle le qualifia de grand visionnaire. Earnar ne put s'empêcher de lever un sourcil, dubitatif, en la regardant. Il n'avait nullement la clef de tout ce mystère, un mystère dont certains élémentaires cachaient intentionnellement ou non certains indices. Avoir laissé Marikani dans la forêt n'avait pas été une très bonne idée, elle allait fouiner et la vieille femme tout sauf humaine n'allait pas apprécier cela. S'il faisait confiance aux Aigails et aux Ekhi, faire confiance à Aaria était une toute autre chose. Il n'avait aucune preuve contre elle, cependant elle était trop aimable pour être honnête. Et puis les écrits du roi de Valmarin l'avaient troublé. Était-il fou ou était-ce la vérité ? Et si les Dieux n'étaient pas morts et si la création des élémentaires n'avait pas été le fruit d'une volonté de protéger les peuples ? Reportant son attention sur Aamu, il lui rétorqua aussi posément que possible:

- Vous m'avez mal compris, c'est juste une théorie, je ne suis guère visionnaire et heureusement... Et puis, vous oubliez que j'ai quitté effectivement les Crocs du Monde puisque j'ai rejoins Elivagar.

Echangeant les yus contre des lys, il attacha la bourse à son ceinturon et la remercia pour les informations concernant Ixtli. Pour avoir déjà à la bibliothèque, il devait normalement savoir comment s'y rendre à nouveau, et pourtant il crut bon de se perdre dans le palais avant qu'un sylphe ne lui indique le chemin. Décidément le palais était bien trop vaste pour se rappeler de tous les couloirs et aucune de ses missions d'assassinat n'avaient concerné des palais, si bien qu'Earnar n'était pas familier de tels bâtiments. Lorsqu'il pénétra dans la bibliothèque, il vit Ixtli assise dans un fauteuil, le nez plongé dans un bouquin.

- J'aurais cru que vous auriez déjà tout lu depuis le temps que vous résidez à Ilmatar, princesse Ixtli. Il est bon de vous revoir.

Déambulant dans la pièce, il prit un siège et le tira pour se retrouver en face d'elle avant de s'y asseoir confortablement.

- Il est étrange de voir comment la société earionne s'est développée ici, c'est un peu comme voir des fantômes... Cela fait si longtemps que je n'avais plus vu les miens, plus d'un siècle à vrai dire. Je me rends à Valmarin, histoire de discuter avec les grands du royaume et dans cette optique, je me demandais si tout comme les earions de mon monde, vous avez peut-être un bateau à Elivagar à me prêter le temps de la traversée.

Il préférait tenter, même si n'ayant pas vu de navires lors de son passage à Elivagar, la forte probabilité est qu'ils n'en possèdent pas et qu'il allait lui falloir aller réquisitionner un bâtiment à Illyria.

- Ixtli, vous devez sans doute avoir aussi vu la cité sous-marine près d'Elivagar et savoir qu'un ancien peuple y résidait avant la catastrophe, avant la mort de tous les Dieux d'Elysian. Sont ils réellement morts, Ixtli ? Y compris Meriarvi ? Parce que pour une déesse morte, elle est encore capable de murmurer...

Il sortit la Larme de la Déesse de son étui et posa la lame à plat contre son genou, puis il la fixa pour voir comment elle allait réagir.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mer 9 Mar 2016 14:46 
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Localisation: Dans les bras de Rana ( Quête 32 )
J'attendais avec impatience la réponse de l'Esprit du vent qui me jeta un regard impénétrable avant de rétorquer que la passion pouvait amener à accomplir de grandes choses, tout comme le désespoir pouvait se révéler un frein pour d'autres.

Ces paroles exsudaient une sagesse qui m’apparaissait encore comme obscure. Pourquoi me disait-il cela ? Il avait forcément une raison qui l'y poussait mais je ne parvenais pas à comprendre. Après tout, j'étais ici, prêt à tout pour sauver un monde qui n'était pas mien, prêt à sacrifier mon humble destiné afin de sauver ne serait-ce qu'une vie parmi la myriade d'être qui foulait cette terre étrangère. Je savais pertinemment que ma passion pour Rana, pour la vie en général, m'avait animé d'une fougue, d'une envie impérissable d'agir tel le sauveur d'un monde en péril et ce au mépris du danger et du bon sens.

Non, je ne comprenais toujours pas le sens de tout ceci, de ces visions, de cette phrase... Dès le début, la raison qui m'avait conduit ici était claire comme de l'eau de pierre. Pourtant, si un être si illustre avait jugé utile de me faire passer par cette étape, je ne pouvais que m'incliner devant sa clairvoyance. Je peinais à réaliser quel dessein caché se dissimulait derrière tout ceci mais l'Esprit du vent avait forcement une bonne raison.

Je me levai alors et avant de pouvoir esquisser l'ombre d'un geste, sentais déferler en moi une puissance inconnue qui me donnait l'impression d'être aérien avant de me sentir lourd et pataud. Je me laissais tomber à terre, en moi fourmillait quelque chose d'indéniablement nouveau, quelque chose de... grisant.

Je me palpai le corps, regardant l'Esprit du Vent en quête d'une réponse qu'il ne daigna me donner, se contentant de m'observer comme si de rien n'était.

Ce fut après quelques minutes de minutieuses recherches que je trouvai la source de ce changement. Sur mon torse se dévoilait dans toute sa splendeur un tatouage. D'une teinte irisée, il représentait un œil dépourvu de paupière et de cil, paré de deux plumes faisant office d'ailes et surmonté par quelques notes de musiques. C'était forcement de là que venait cette sensation étrange. Je le touchais mais ne ressentais pas de gène. C'est comme s'il était là depuis toujours, qu'il faisait partie intégrante de moi. J'essayai de comprendre son sens, le message qu'il transmettait. L'œil ainsi ouvert symbolisait le savoir et la sagesse qui observe, les plumes quant à elles mettaient en avant ce besoin de jouir de la liberté, d'être libre... comme le vent. Les notes musicales m'évoquaient plaisir et volupté mais également une détermination farouche, celle qui m'avait inlassablement poussée à persévérer.

J'essayai de me lever à nouveau mais, emporté par mon élan, effectuai un bond de quelques mètres en avant, retombant piteusement sur le sol, mon nez accusant le choc violent.

Je ne me sentais pas à mon aise, un coup aussi léger qu'une plume, l'autre aussi lourd qu'une enclume. Je décidai de rester assis et observai mes bras qui demeuraient indéfinissables, passant d'un état éthéré à un état consistant en l'espace d'un instant. Je me sentais comme un véritable habitant d'Ilmatar, appréciant l'instant avec allégresse et dans ma liesse sortais ma flûte afin d'entamer un morceau de ma composition.

La mélodie commençait en douceur mais le rythme convulsa, prenait des virages plus raides que je peinais encore à maîtriser parfaitement. Les notes s’enchaînaient crescendo, de plus en plus haute. Je me donnais corps et âme à mon art et inspiré me levai et entamai quelques pas de danse timide. Je ne parvenais pas à conclure correctement, tombant à nouveau lourdement par terre.

Il était certain que je devais encore apprendre à maîtriser ce don inespéré. Ce tatouage devait en être la source, mais en aucun cas il ne me permettait de l'utiliser sans difficulté.

J'effectuai une nouvelle tentative, prenant attention à me redresser avec délicatesse, évitant tout mouvement brusque. Une fois rassuré de ma stabilité, je regardai l'Esprit du Vent et d'un ton enjoué déclarai :

"Ô vénérable Esprit du Vent, ce don que tu m'as offert, j'en ferais bon usage je puis t'en faire la promesse solennelle. En revanche... Un problème se pose malgré tout, être dépositaire d'un grand pouvoir ne signifie pas pour autant que l'on puisse le maîtriser. Pourrais-tu m'aider dans cette tâche ardue ? Je sais que le temps presse et sans ton aide, je ne puis assurer d'être prêt assez vite."

J'observai, le regard empli d'espoir, l'Esprit du Vent, lui qui symbolisait ma chance de maîtriser avec célérité ce pouvoir dont ma maîtrise était encore à déplorer.
=-=-=-=-=-=-=--=-=
757 mots

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Merci à Itsvara pour cette magnifique signature !


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Sam 12 Mar 2016 16:09 
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Un monstre enveloppé de lumière

Le spectacle formidable continuait à se mouvoir. Alors que les ombres crissaient et déchiraient l'espace, en controverse totale avec la béatitude et la sagesse inouïe de la lumière rassurante, un calme indescriptible se dérogeait de toute réalité. L'ambiguïté poussée à son paroxysme hurlait en silence devant Mexaxès, à présent sincère.


Enfin il se rencontrait. Pris d'une ivresse lucide, une chaleur l'envahit tandis que l'esprit de l'ombre le contredisait avec dédain, stipulant que la mort d'Obzedat n'était que le symptôme d'un monde malade. Le guérisseur ne comprit pas ses propos mais n'eut le temps de se manifester car le noble lion s'exprima à son tour. Sa physionomie était toujours grave et immuable. Le félin répondit à son affirmation précédente en soulignant que l'idée d'un monstre enveloppé de lumière était absurde, car lumière et obscurité sont complémentaires, à l'image de ce spectacle d'esprits vénérables se déchaînant avec douceur. Le guérisseur comprenait et constatait cette notion d'équilibre entre éléments opposés, mais il ne pût adhérer à cette aspiration harmonieuse. Non, il n'aspirait qu'au bouleversement, pour lui Elysian n'était qu'un jeu. Il n'avait pas brisé la quiétude des murs du monastère pour retourner croupir dans une fausse sérénité. Enfin il allait vivre.

Soudain, deux nouvelles sphères s'envolèrent dans sa direction pour le percuter. Mais à la place d'un déluge de souvenirs, la première lui insuffla une énergie nouvelle alors que la seconde dévia pour traverser ses vêtements, frapper son dos, marquer sa peau. Meraxès ne pouvait le constater de visu, mais un tatouage venait de se former. Constitué de lumière, un premier trait traversait tout son dos de l'épaule à son flanc, s'achevant jusqu'aux prémisses de son bas-ventre. Il coupait un cercle de cette même lumière, au centre duquel une forme noire aux contours parfaits avalait toute luminosité. Le premier trait coupait aussi l'orbe ténébreux comme un anneau gravitant autour d'une planète.

Alors que l'énergie se diffusait dans l'elfe, il ne touchait plus terre. Un flot de fluide inondait son corps, assimilé de manière torrentielle par la noirceur de ses entrailles, comme aspiré par un trou noir dévorant.

Une fois repus, Meraxès ouvrit les doigts et contempla ses mains. L'aura lumineuse et incontrôlée qui émanait de lui depuis son arrivée s'était tari. Sa peau était à présent normale, il comprit donc que les Esprits venaient de lui offrir la maitrise du muutos. Un genou à terre, la tête inclinée, il les remercia avec sacralité pour leur lumière. Alors qu'avant, les fluides d'ombres et de lumière croupissaient et bataillaient en son sein, un ordre nouveau semblait être établit, un équilibre régissait ses entrailles. Il comprit donc, brièvement, la signification de leur dire.

Mais une petite question restait en suspens et lui brulait les lèvres :

« Vénérable Chulyin, vous avez parlé de la mort d'Obzedat, d'un monde malade. Les maux d'Elysian seraient plus anciens que je me le figure ? Et Obzedat, qui est-ce ? Je me pose beaucoup de questions. Ce drainage provient-il d'une organisation criminelle, a-t-on une idée de sa position géographique ? »


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500 mots, tout pile !


D'île en île

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Multi de : Daemon, Erastos
Thème de Meraxès

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Dernière édition par Meraxès le Dim 20 Mar 2016 05:55, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 13 Mar 2016 21:04 
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Ilmatar – Bibliothèque

    Ixtli releva les yeux vers Earnar à son entrée.

    - Oh, je n’ai pas toujours été une élève modèle, j’ai encore de la marge devant moi pour tout lire, lui répondit-elle avec un léger sourire.

    Elle l’observa s’installer et écouta ses paroles.

    - Elivagar tente d’être un havre pour les aigails et les earions, puisqu’après tout nous partageons beaucoup. Je pense que le Conseil a beaucoup contribué à la cohésion de tous.

    Elle posa le livre sur la petite table à côté d’elle avant de poursuivre.

    - A Valmarin, vraiment ? Qu’est-ce qui vous y pousse ? Avez-vous trouvé des pistes ? Prenez garde en tout cas à ne pas dévoiler les tenants et les aboutissants de tout ceci, ou le secret de votre venue n’aurait plus de sens si cela parvient aux mauvaises oreilles. Je crains que cela pourrait précipiter la fin et rendre nos actions vaines.

    « Concernant les navires, cependant, si vous n’en avez pas vu à quai à Elivagar, c’est qu’ils ne sont pas au mouillage. La cité n’a que peu de navires et ils parcourent généralement les mers, ne faisant aiguade que rarement. Je crains que vous ne soyez obligé de vous rendre à Illyria afin d’y trouver un vaisseau.

    A sa mention de l’ancien peuple de Critias, Ixtli se redressa sur son fauteuil et s’avança légèrement, manifestement intéressée. Son intérêt alla croissant lorsqu’il sortit la Larme de la Déesse et elle la regarda attentivement.

    - Quelle expérience fascinante vous avez dû avoir avec Mahuizoh. De tous les esprits, il n’est pas le plus facile, mais il semble espérer beaucoup de choses de vous. Je crains cependant que les critiens ne soient réellement morts. Ils appartiennent à un Elysian d’antan, bien, bien avant le Crépuscule des Dieux et même bien avant l’avènement des Hommes.

    Elle tendit légèrement la main vers la dague avant de reculer et de s’adosser de nouveau à son siège, regardant Earnar dans les yeux.

    - Merïarvi est morte, du moins selon nos propres standards. Elle était une Déesse et ces êtres sont particuliers et ne répondent cependant pas aux mêmes règles que nous. Il est possible que des parcelles de son essence subsistent par endroit, des ondes éthérées de ce qu’elle était. C’est ce que semble être cette dague, un reliquat de la Déesse, quelque chose qu’elle a insufflé de sa propre puissance et qui demeure après elle, malgré sa mort.


Ilmatar – Clairière de Terhenetar

    Terhenetar observait Tartuffe de ce même air amusé qui semblait le caractériser.

    « Il est des choses que seul le temps et l’expérience permettent d’acquérir, et même mes capacités ont des limites. Il te revient d’agir et d’utiliser les cartes que je t’ai offertes pour faire avancer le jeu, et de découvrir comment t’en servir, les faire tienne » dit-il.

    Il releva le museau dans les airs, comme s’il sentait les vents autour de lui, et ils semblèrent s’agiter plus encore, l’entourer et l’enrober comme s’il était leur catalyseur. Tartuffe pu entendre un très léger murmure, à la limite de l’audible et lorsque le museau de l’Esprit du Vent se rabaissa, ce fut pour dire.

    « Le temps presse, en effet, et de bien grandes tâches reposent sur les épaules d’aventuriers venus d’outre-monde. Va, retourne dans le Vent et l’Air d’Elysian, déjà regrettent-ils ton départ. »


Ilmatar – Le Belvédère d’Anuun

    Chulyin observait Meraxès avec sévérité, et c’est avec tout autant de sévérité qu’il lui répondit :

    « Une mère morte par et pour nourrir la peur de l’Autre, voilà ce qu’était Obzedat. Elysian est un monde malade depuis bien longtemps, comme l’est le monde duquel tu viens, Elfe aux deux visages. C’est le mal qui ronge Elysian qui a causé la perte de ses Dieux, c’est à cause de lui qu’ils errent à présent dans l’Oubli, ceux qui auraient dû représenter la Grandeur de ce monde. »

    Des paroles bien mystérieuses encore une fois, mais après tout, les Esprits étaient-ils régis par les mêmes lois que les autres ? Ce fut au tour d’Anuun de prendre la parole.

    « Les origines du drainage nous demeurent inconnues, ou vous ne seriez pas là, êtres d’Outre-Monde. Nous ignorons où il débute, où il se termine et qui le dirige, si tant est qu’il s’agisse d’un qui et non d’un quoi. Une seule fois par le passé avons-nous senti quelque chose de similaire, lors du Crépuscule des Dieux, lorsque la Déesse Caelès a fabriqué un artefact pour contenir les fluides d’Elysian. Voilà la seule chose que nous savons. »

    Le Lion et le Loup l'observaient tous deux, mais Anuun ajouta :

    « Ce monde est en péril, va, Elfe aux deux visages, Elysian t'attend. Puisses-tu un jour comprendre que l'Ombre et la Lumière sont un tout. »


[Meraxès – xp : 0,5 (longueur), 0,5 (informations), 0,5 (questions) ;
Tartuffe – xp : 0,5 (longueur), 0,5 (informations), 0,5 (questions) ;
Earnar – xp : 0,5 (questions), 0,5 (informations), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 13 Mar 2016 23:05 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
Si la théorie avait toujours été un prémisse à la pratique, Kalas brûlait de s'entraîner avec Birhû. Les conseils de la troupe de Golems de Barkhane avaient permis au Shaman d'apprendre la Magie sous un autre angle, bien différent de ceux de la Meute. Bien qu'il respectait les principes de ses anciens confrères, le jeune apprenti était si avide de connaissances qu'il n'hésitait pas une seconde à donner de son temps. Son objectif était clair : comprendre et assimiler ce que Birhû souhaitait lui transmettre avant son départ. Malgré l'air frais qui s'infiltrait par les manches trop longues de sa robe, Kalas profitait de l'atmosphère aussi paisible qu'agréable. Les arbres qui les entouraient semblaient comprendre les raisons de leur présence, comme si le Golem la leur avait indiqué.

Le sourire aux lèvres, l'homme-loup laissait les fluides danser aux bouts de ses doigts, presque perceptibles pour un œil avisé. S'il se savait suffisamment à l'aise dans la pratique de la Magie pour de tels tours de passe-passe, Kalas était impatient de connaître le nouveau sortilège que Birhû souhaitait lui apprendre. Le jeune mage avait su utiliser la Magie à son avantage qu'il s'agisse de combats ou du quotidien, aussi laissait-il Birhû juger de ce dont il avait besoin.

"Allons-y, Birhû. Mes doigts me picotent tant ils souhaitent commencer la pratique."

Le Golem fit un dernier signe de tête pour montrer son accord avant d'expliquer le déroulement de l'entraînement à son élève. Revenant sur ce qu'il savait déjà, Birhû indiquait que l'expérience serait relativement proche du maniement de deux sortilèges qu'il connaissait déjà.

"C'est très simple. J'ai cru comprendre que vous étiez déjà familier avec le maniement de votre environnement. Vous avez également brillamment réussi à maîtriser votre Muutos à Barkhane et ce malgré votre condition d'humain. Vous m'avez l'air parfaitement prêt à faire un usage alternatif de cette Magie."

Préférant faire la démonstration de ses capacités plutôt que de ses paroles, l'élémentaire posait ses deux mains de bois noueuses contre son torse végétal. Une faible lueur verdâtre s'échappa de ses paumes, se vivifiant avec le temps et l'énergie qu'il semblait concentrer jusqu'à un résultat aussi fascinant qu’efficace. La surface de chacune de ses parties vitales se recouvraient d'une épaisse couche de métal visiblement fort résistant. Finalement, le Golem de bois était devenu un véritable élémentaire de pierre aussi résistant que les lourdes portes métalliques de Dehant. D'abord surpris, Kalas avait minutieusement observer la scène sans en rater la moindre seconde pour la reproduire avec exactitude.

"Vous avez fusionné deux sortilèges ensemble ? Je n'ai jamais rien vu de tel !"

Birhû finit par relâcher sa connexion mentale et les socles de pierres qui l'entouraient tombèrent au sol dans un bruit sourd. Son regard semblait indiquer qu'il attendait la même chose du jeune homme, sensiblement prêt à commencer.

L'expérience était l'utilisation de deux techniques que Kalas connaissait déjà. Il se rassurait en essayant l'un et l'autre, tentant déjà de maintenir les deux sortilèges actifs en même temps. Alors que d'une main, il soulevait les larges plaques de terre autour de lui, le jeune mage insuffla une seconde source de Magie dans son bras restant, laissant son imagination faire le travail. Les picotements devenaient de plus en plus insistants, transformant progressivement sa peau en roche craquelée. La sensation n'était pas désagréable, mais sentir ses fluides couler à la place du sang le mettait mal à l'aise depuis ses débuts. L'imposant bouclier de pierre s'était finalement construit autour de lui, ne laissant circuler que l'air entre les ouvertures de la barricade magique. Au même instant, son bras finit de se transformer, adoptant toutes les particularités et avantages que procurait la roche naturelle. La quantité de Magie utilisé fatiguait fortement le Shaman qui peinait à maintenir son flux magique malgré l'aisance de ces deux sorts. Jugeant qu'il était capable de s'essayer à la véritable pratique, Kalas avait rompu sa connexion et laissait sa peau de pierre s'effriter dans l'air de la même façon que son bouclier. Les larges plaques s'écrasèrent au sol avant de disparaître en poussière comme si elles n'avaient jamais existés.

"Fiou...Je ne pensais pas qu'il était aussi difficile de maintenir deux sorts actifs en même temps..."

Ne laissant pas le temps à la fatigue de faire effet, l'homme-loup redoublait d'efforts et puisait une nouvelle fois dans ses réserves magiques. Cette fois, il souhaitait parvenir à fusionner les deux sorts dans l'espoir d'atteindre un résultat similaire à celui de Birhû. Dans la théorie, la technique du Golem semblait simple. Modifier la matière, Kalas savait le faire. Manipuler son environnement, également. Mais assembler les deux, ce n'était pas si facile. Pour commencer, le Shaman posa ses deux mains à terre, tentant d'attirer la roche jusqu'à la surface. Après quelques tentatives, quelques plaques se soulevèrent dans l'air, fruit des efforts du jeune homme. Satisfait, Kalas les modelait afin de les ajuster à son corps et ses parties vitales. L'une d'entres elles vint entourer son torse et la seconde son crâne, de la même manière qu'un de ces casques qu'il détestait porter. Tout semblait en place pour qu'il puisse peaufiner la solidité de la pierre jusqu'à la rendre aussi résistante que possible.

Au travers de cet apprentissage, Kalas comprenait parfaitement l'enseignement que souhaitait lui transmettre le Golem. Protéger ses parties vitales, c'était pour lui comme survivre par tous les moyens. S'en remettre à l'essentiel, se défendre jusqu'au dernier souffle de vie avec les crocs et les griffes. Au fond de lui, le Shaman se demandait s'il n'existait pas une connexion entre les hommes et les élémentaires. Il était inconcevable pour le jeune homme qu'un tel lien entre lui et Birhû ne puisse être retrouvé entre les différentes races d'Elysian. Et pourtant, c'était la raison de sa venue en ce Monde. La méfiance des uns, la peur des autres. La crainte des Hommes, l'espoir pour les élémentaires. Des notions qui creusaient tant au niveau géographique que politique. Pour aller à la rencontre des Hommes de ce monde et faire face à ce qu'ils redoutent, il fallait tout d'abord le comprendre.

C'est cette parenthèse dans la tête du jeune Shaman qui perturbait sa concentration au point de ne plus pouvoir maintenir le sort. La roche, auparavant si dure et résistante, coula sur ses vêtements sous forme de sable jusqu'à s'envoler dans les branches humides des arbres alentours. S'il était presque parvenu à maîtriser le sortilège, Kalas s'en voulait d'être aussi facilement distrait.

"Bon sang !... Désolé, Birhû. Je recommence..."

Reprenant son souffle et sa concentration, le jeune mage fermait les yeux pour ne rien laisser au hasard. Cette fois-ci, il se contentait de ne poser qu'une main au sol, conscient qu'il avait soulevé bien trop de pierre hors du sol. Le restant de l'essai précédent s'était lamentablement échoué à terre pendant qu'il le modulait, bref, de l'énergie bêtement perdue. Alors qu'il tirait magiquement la roche hors du sol, l'homme-loup donnait libre court à son imagination et changeait sa main libre grâce à son Muutos. Progressivement, ses doigts, puis sa main et enfin son bras devinrent aussi blanche que du marbre pure que l'on pouvait trouver dans les carrières. D'une habile danse de la main, il réceptionna les plaques de pierres sorties du sol de sa main transformée qui adopta la même consistante au contact. Désormais, il ne lui restait plus qu'à compresser la masse de minerai jusqu'à la rendre ajustable à ses parties vitales, ce qu'il pu faire sans la moindre encombre.

Bien qu'il n'atteignait pas la fantastique maîtrise du Golem, Kalas avait été capable de reproduire le même rituel. Au vue de la mine satisfaite de Birhû, le résultat avait été au delà de ce qu'il escomptait, heureux de savoir qu'il était toujours aussi bon professeur. Vidé de son énergie, c'est plein d'un nouveau savoir que Kalas lui renvoyait un sourire en s'asseyant dans l'herbe humide de la nuit, le visage en sueur.

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((( Tentative d'apprentissage du sort évolutif Résistance du Golem : Vous protégez vos parties vitales : durant [lvl/5] tours, vous ne pouvez pas mourir suite à une attaque physique. (si vos PV devaient passer sous les zéros, ils restent à 1) )))

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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


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