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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mer 30 Déc 2015 18:00 
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Ilmatar – Antre de Terhenetar

    A l’intervention de Célès, un très léger rire, à peine audible, emplit soudainement l’espace autour d’eux. Ou plutôt, ce fut comme si plusieurs dizaines de voix pouffaient dans le vent avant de cesser brusquement. L’Esprit du Vent, lui, n’avait pas bougé et gardait, imperturbable, les yeux posés sur Hrist. Si l’on y regardait avec attention, cependant, il était possible d’y voir une étincelle d’amusement et une babine légèrement remontée.

    Il laissa à Hrist le temps de répondre et écouta ses propos avec la même expression sur le museau.

    « Il n’y a guère d’échecs, quoi que certains résultats mitigés, » répondit à son tour Terhenetar. « Ce ne sont pas ton sang et ta mort qui nous intéressent, mais le sang et la vie qu’il sera peut-être nécessaire de faire couler avant que ce drainage ne connaisse une issue. »

    Il marqua un temps de pause avant de poursuivre.

    « La Nécessité est une bien cruelle compagne et rudes sont parfois les choix qui l’accompagnent. »

    Il leva le museau en l’air comme s’il humait le vent avant de le redescendre.

    « La marque du Vent est apposée sur toi, tu possèdes la maîtrise du muutos et c’est à volonté que tu pourras danser dans le vent. »


Ilmatar – Chambres


    Ixtli sourit à la question de Cromax.

    - C’est une tenue que je prise, aussi j’aime la porter en voyage, en effet. Je vous accompagne, du moins jusqu’à la frontière des terres d’Ilmatar. Le palais me paraîtra bien vide après ton départ.

    Ce fut avec un petit sourire mutin qu’elle dit la dernière phrase, mais, malgré la demande de Cromax, elle ne bougea pas des alentours de la porte. Cependant, le Sindel sentit les eaux dans lesquelles il était plongé se mouvoir autour de son corps, le couvrant de caresses et de pressions en des endroits manifestement choisis.

    Finalement, elle s’avança vers la baignoire en ôtant avec une lenteur délibérée chacun de ses vêtements et le rejoignit.


[Cromax – xp : 1,5 (post) ;
Faëlis - xp : 0,5 (post) ;
Hrist - xp : 1,5 (post), 0,5 (rencontre avec Silmeria)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Jeu 31 Déc 2015 04:38 
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Hrist tendue et immobile commençait à sentir le froid mordre ses extrémités. Là, plantée dans ce magnifique jardin en compagnie de l'Esprit amusé de la boutade de la petite boule de Fluides de foudre et d'ombre. Et Silmeria... Silmeria. Malgré Terhenetar, fier et majestueux loup en face d'elle, Hrist s'aperçut qu'elle jetait de nombreuses œillades à Silmeria, comme pour étudier à la dérobée celle qu'elle connaissait tant. Son double, sa Jumelle. Nombreux surnoms pour associer son alter-ego qui aujourd'hui plus présente que jamais lui manquait comme jamais.

Hrist légèrement distraite et perturbée par le souffle du vent qui poussait à ses oreilles la sensation d'un rire que l'on dissimule, ne comprit pas avec beaucoup de précision ce que l'Esprit Tehenetar essayait de dire. " Mais le sang et la vie qu'il sera nécessaire de faire couler ". Hrist tourna la phrase dans sa tête pour essayer d'y tirer quelque chose de plus clair mais rien ne lui vint. Essayait-il de dire qu'il fallait faire couler plus que du sang ? Quelque chose de plus... Pur ? Sacré ? Quelque chose qui aurait pu appartenir à un Dieu ?

(" C'te bordel. Un ancien Dieu ? Un déchu qui se venge en punissant ce monde ou en le détruisant ? ")
(" Humph. Quel Dieu même déchu voudrait détruire le monde qui le vénérait ? ")
(" Bin c'est pourtant simple. Regarde ce temple Sindel en miettes, difficile d'imaginer que du lierre et du lychen pousse là où on festoyait autrefois. Comme Keresztur. Les paysans ont charrié les pierres de ses puissantes murailles pour bâtir des abris à chèvres. ")
(" Ainsi va la gloire...")

En effet, Cèles soulevait un point intéressant. Ce que le monde faisait de nouveau ne laissait que rarement de place à l'ancien. De plus, les nouvelles religions et cultes qui émergeaient n'avaient pas d'autre choix que de se débarrasser de tout ce qui était autrefois ancien. Souvent sans mal, car les déités d'hier tombaient volontiers dans l'oubli faute de fervents pour les soutenir, et lorsqu'elles refusaient de tomber, la nouvelle religion la faisait passer pour démoniaque et infamante. Aussi, si un des Anciens Dieux n'était pas mort... Alors il avait du passer un millénaire assez solitaire et avait vécu avec de sérieuses carence en Foi.

Hrist garda cette idée dans un coin de son esprit, faute de pouvoir vraiment se pencher dessus. Elle manquait de temps et de concentration. (" On pense quand même beaucoup plus facilement quand on est au chaud. Et au sec. ")

L'humidité et le froid ambiant commençait à percer sérieusement au travers de ses bottes et paralysait ses petits doigts rougis.

Puis alors, l'Esprit accorda sa bénédiction à la femme, philosophant que faute d'un meilleur choix à faire, il afficha son consentement, sans doute un peu à contre-coeur mais Hrist quelque part s'en moquait, l'essentiel était pour elle la mission attribuée, mais si elle pouvait y gagner un plus, c'était tout de même bon à prendre.

Si son oeil s'était habitué à voir son corps se fondre dans l'éther, Hrist remarqua que celui-ci reprenait soudainement une certaine texture même lorsqu'elle bougeait. Le voile aérien qui dansait autour de ses membres faiblit à vue d'oeil et chuta doucement comme mort vers le sol. On aurait dit là une toile d'araignée qui chutait lentement inexorablement attirée par un vide lointain.

Une sensation désagréable se fit alors sentir le long de son bras gauche comme une brûlure qui parcourait sa chair, lui rappelant vaguement la douleur supportée lors de la confection de son tatouage magique à Oranan. La femme se contenta de serrer les dents et d'ignorer ce désagrément pour demander une dernière chose à Tehenentar.

" Esprit... Silmeria, n'était-ce qu'une... Ruse ? Où s'agit-il là d'un véritable fragment de son Être ? Puis-je le récupérer ? "

" Ah ouais... L'alcool d'Elysian est à retardement en fait. Qu'est ce qui te monte à la tête, au juste ? Le froid ? Tu veux demander à l'Esprit une couverture ?"
" Une... Question de promesse à tenir."

Elle fit une légère révérence à ce majestueux Loup et ajouta :
" Après ta réponse, Esprit, je quitterai ces lieux et remplirai la mission qui est la mienne en ce monde. "

----------------

708 mots (petit Rp de transition avant de quitter l'Esprit !)

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Sam 2 Jan 2016 17:46 
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La douce aigail me répond en précisant qu’il s’agit bien là de la tenue qu’elle aime arborer en voyage, lors de ses aventures, mais me rassure tout de même, tout en me faisant énormément plaisir, en plus, que c’est pour nous accompagner qu’elle l’a arborée. Nous accompagner jusqu’aux frontières des terres d’Ilmatar, patrie des sylphes, en tout cas. Aller plus loin pour elle signifierait entrer dans des territoires humains où elle serait mal perçue, sans doute. Un risque bien inutile qu’elle a la sagesse de ne pas prendre. La savoir néanmoins à nos côtés pour le commencement de cette aventure qui nous attend depuis près de deux jours maintenant, m’enchante et me ravit. D’autant que son dernier commentaire, parlant du vide dans le palais après mon départ, m’apparait comme particulièrement flatteur. Si j’avais comme habitude de rougir aux compliments, sans doute l’aurais-je fait, à l’instant. Mais le rouge est une coloration qui ne va sur l’argent de ma peau que lorsqu’elle y étale le sang de mes ennemis vaincus.

Contrairement à ma proposition, en revanche, elle n’ôte pas de suite ses habits. Surpris, je la regarde, circonspect. Elle a pourtant semblé apprécier nos ébats de la nuit passée. Mais le doute ne m’étreint pas longtemps : bien vite, bien que ça ne soit pas son corps se lovant avec passion contre le mien, une irrépressible envie de m’unir charnellement à elle s’empare de moi. D’instinct, à part sa présence physique et mon imagination libidineuse exacerbée, je n’en comprends pas la raison : elle a beau être charmante, dans cet ensemble cintré, elle reste assez éloignée, hors de portée de mes mains avides, et je ne me fais que rarement piéger par la lascivités de formes désirables tendant avec supplice les étoffes les plus fines comme si elles n’avaient qu’un objectif : les déchirer pour se révéler à ma vue. Si c’était le cas, je sauterais sur tout ce qui passe. Et même si moi aussi j’ai particulièrement aimé notre nuit passionnée, faut pas non plus déconner !

Assez rapidement, pourtant, je saisis la raison de cet émoi physique qui s’empare de moi : l’eau, toute chaude qu’elle est naturellement, s’est mise à se mouvoir de courants aguicheurs qui résonnent sur ma peau comme autant de caresses. Et chaque caresse comme une promesse de plus. Toute de fluide cependant, elle semble se densifier à certains endroit pour, habilement, exercer de voluptueuses pressions à des endroits stratégiquement puissants pour leur côté aphrodisiaque. Je profite avec une grâce épanouie de ces massages aqueux improvisés et grisants à souhaits, rejetant la tête en arrière en fermant les yeux de satisfaction, grognant de plaisir sans même m’en rendre compte. Et très vite, pourtant, cela ne me suffit plus. J’ouvre vers la donzelle toujours vêtue un regard de loup, carnivore guettant sa proie, prêt à bondir sur elle pour la terrasser en y enfonçant griffes et crocs. Mes mains s’agrippent aux bords de la baignoire lorsque lentement, consciencieusement, elle s’approche en faisant fi de mon apparente impatience de l’avoir contre moi. Lascive, délicate et voluptueuse, elle déboutonne son corset de cuir sa chemise et la laisse couler le long de ses bras, de son buste.

Elle fait de même avec son pantalon, lascive, sensuelle. Je ne peux dévier mon regard de son corps qui apparait et s’impose à moi sans que je ne puisse rien faire contre. Et puis bon, ce n’est pas comme si j’étais contre. L’eau de mon bain poursuit ses luxurieuses cajoleries malgré tout, et je n’en peux vite plus. Alors qu’elle parcoure les derniers centimètres qui la séparent de la baignoire, glissant un pied dedans pour m’y rejoindre, je l’agrippe avec frénésie pour l’embrasser à pleine bouche, laissant désormais avec un appétit d’ogre dents, lèvres, langues et mains parcourir avec ferveur sa peau si délicate et presque fluide, qui dans l’eau rend un effet encore renforcé de douceur humide particulièrement grisante.

La suite se fait vite tempête, et les vagues terribles de nos ébats fusionnels éclaboussent la salle d’eau qui, décidément, n’aura jamais tant bien porté son nom. Nos corps unis sont les navires adverses surpris lors d’une bataille navale, dont les cordages ont été noués entre eux par la fureur marine sans qu’ils ne puissent plus se détacher, se choquant frénétiquement au rythme tempétueux des lames d’eau furieuses.

Les yeux se ferment, les muscles se crispent, les ongles se referment sur la peau, la gorge s’ouvre en râles et gémissements luxurieux qui perlent des lèvres qui se joignent elles-mêmes avec une sensualité portée à son paroxysme.

Et la tempête se calme, les vagues s’appaisent et finissent par disparaître, laissant les deux îlots baigner dans une mer d’huile de corps unis qui se reposent l’un contre l’autre avec une tendresse retrouvée. Un contact que j’adore, et dont je ne peux me passer. Un contact qui toujours, se rompt trop vite pour me laisser instantanément un manque presque cruel à même la peau, comme si elle se déchirait à chaque séparation. Et pourtant, même si nous sommes bien, tellement bien à deux, dans ce bain, le contact se rompt, lorsque l’ondine gracieuse sort de la baignoire et m’entraîne à sa suite, parée de son éternel sourire mutin qui me fait tellement craquer, cette candeur espiègle dans le regard. Elle me souffle en un mot qu’il serait malaisé de faire attendre ceux que j’ai moi-même pressé, et j’acquiesce silencieusement, déposant sur ses lèvres le plus doux des baisers.

Nous revêtons nous effets, et je prends bien soin, avant de quitter ces appartements plus que confortables, de vérifier que je n’y ai rien oublié. J’y abandonne mes brassards au motif kendran, abîmés lors du combat contre les busards noirs, que je n’ai pas pris la peine de réparer depuis, et qui feraient de toute façon un indice trop visible sur une éventuelle appartenance à Yuimen, et Kendra Kâr plus particulièrement, pour qui s’intéresse à la science héraldique des autres mondes. Qui sait ! Parmi les érudits d’Illyria, il y en aura peut-être un qui s’y sera penché.

Inutile de traîner là plus longtemps : je n’ai même plus à me soucier d’adieux déchirants, puisqu’elle m’accompagnera au moins un bout du trajet. Alors que nous parcourons les couloirs d’un pas guilleret, elle me fait remarquer qu’il est bien inutile de me rendre à la salle d’entraînement pour rejoindre Pureté et la loupiotte de Faëlis. Lorsqu’ils seront prêts, ils nous rejoindront bien à la sortie du Palais, là où Aaria enverra sans doute Hrist lorsqu’elle en aura fini avec l’esprit des vents d’Ilmatar, ce bon vieux loup tatoué aux connaissances bien prononcées.

(J’espère qu’il aura eu le bon goût de se la fermer sur mes propres appartenances idéologiques.)

Nous avançons donc de concert dans ces allées du palais, et l’ondine me barre la route du moindre détour que je pourrais prendre. Vers les cuisines pour faire des réserves ? Nous les aurons à notre départ, au vu de la prévoyance de la Reine Aaria. Vers les écuries pour me prémunir d’un canasson afin de ne pas ralentir la marche vers Illyria : pareil. La salle du trône pour s’enquérir de ladite reine et lui souhaiter le courage nécessaire pour attendre de nos nouvelles sans savoir elle-même agir : idem. Elle sera sûrement présente pour accompagner l’amorce de notre voyage. Aussi, je me laisse porter sans mot dire, scrutant non sans délice la démarche souple de ma partenaire de bain, laissant mes yeux glisser sur sa chute de reins.

[1241 mots]

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Sam 2 Jan 2016 19:19 
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Ilmatar – Entre de Terhenetar

Pour Silmeria
    Terhenetar parut amusé de la question de Hrist, mais y répondit ainsi :

    « C’est en effet un fragment de Silmeria qui se trouve ici, ramené par les Esprits d’Ombre et de Lumière dans un corps forgé des souvenirs du Vent. Elle ne peut cependant quitter ces lieux et déjà son âme se sépare, cherchant à retourner là d’où elle a été tirée. »

    Et en effet, le corps de Silmeria semblait perdre de sa matérialité et se perdre à son tour dans le vent.

    « Pussiez-vous faire cesser ce drainage » dit l’Esprit en guise de salut. Il inclina la tête, laissant la jeune Sindel et sa faera repartir de son Antre.

    La neige décrut le long du chemin et la température monta sensiblement alors que les alentours de Hrist semblaient se modifier pour redevenir la forêt dense jouxtant les jardins d’Ilmatar. Là, elle trouva un sylphe qui l’accueillit et lui demanda de la suivre, car les aventuriers s’apprêtaient à partir.

(Suite devant le palais)


Ilmatar – Salle d’entraînement

Pour Faëlis et Pureté

    - Je vous en prie, réponds Jillian aux remerciements de Faëlis. Cependant je crains que nous n’aurons pas le temps de vous apprendre quelques techniques, je viens de recevoir un message de la Reine indiquant qu’elle nous attendait aux portes du palais, mais je ne doute pas que vous aurez l’occasion de vous parfaire au cours de vos périples. Cependant à votre retour, je m’en ferais un plaisir.

    Il adresse également un signe de tête à Leykhsa et leur fait signe de les suivre.

    - Cependant, il y a quelque chose que je souhaiterai vous donner.

    Il les mena jusqu’à un coin de la salle d’entraînement où se trouvait une petite table sur laquelle reposait quelques objets. Il se saisit d’une paire de brassards, de bottes et un casque qu’il tendit à Faëlis. Les trois objets étaient fins et délicats, admirablement ouvragés.

    - Tenez. Votre équipement me semble être adapté à vos besoin et nous n’avons guère mieux, cependant j’ai ceci qui pourrait vous intéresser.

    Il se tourna alors vers Leykhsa et lui tendit un arc, ainsi qu’une paire de bottes, des brassards, des jambières ainsi qu’une armure. L’ensemble était en cuir, léger et confortable quoi que manifestement à même de résister aux chocs. Si l’ensemble était de bonne facture, il était néanmoins moins clinquant que celui de Faëlis.

    - Ces équipements pourraient vous intéresser également.

    Jillian leur laissa le temps de s’équiper avant de leur faire signe de le suivre. Il les mena jusqu’aux portes du palais.

(Suite devant le palais)


Ilmatar – Portes du Palais

Pour Faëlis, Leykhsa, Cromax et Hrist


    Tous les quatre convergèrent presque au même moment aux portes du palais où se trouvaient déjà Aaria’Weïla. Elle parlait avec un sylphe qui lui tendit les rennes de cinq chevaux qu’elle mena par la bride jusqu’aux marches menant au palais et les laissa là pour rejoindre les aventuriers.

    Leykhsa et Faëlis étaient en compagnie d’un homme, bien humain celui-ci. Il s’agissait d’une personne de haute stature aux cheveux bruns et aux yeux miel. Il était vêtu d’une cape et d’une armure stylisée, qui, si selle semblait légère, n’en paraissait pas moins des plus efficaces et plusieurs marques attestaient le fait qu’elle avait moult fois servi. Son visage était mangé d’une barbe de quelques jours et il vint se placer aux côtés d’Aaria’Weïla qui le présenta à Hrist comme étant Jillian, son Général. Ledit Général hocha la tête à l’égard de la Sindel et lui adressa un sourire avant de saluer Cromax et Ixtli.

    Image


    Cromax était justement en compagnie d’une charmante jeune femme, quoi que sortant de l’ordinaire. Elle possédait une peau d’un jaune léger tirant parfois sur le vert, lisse bien que l’on puisse, avec un peu d’attention, percevoir de petites alvéoles semblables à des écailles sur sa peau, bien qu’elles soient solidaires les unes avec les autres et presque imperceptibles. Là où auraient dû se situer ses cheveux se trouvaient une multitude de longues et fines nageoires qui semblaient flotter dans l’air. Elle possédait de petits yeux ambre rieurs qui se mariaient avec une bouche ornée d’un sourire légèrement malicieux. La jeune femme, présentée sous le nom d’Ixtli, était vêtue d’une tenue de voyage constituée d’un pantalon brun et de bottes assorties avec une chemise bouffante resserrée à la taille par une large ceinture noire tandis qu'une rapière pendait le long de son flanc. Elle adressa à son tour un salut à Hrist et à Leykhsa ainsi qu'à Faëlis.

    Image


    Aaria’Weïla entama le vif du sujet.

    - Voici des chevaux qui sont apprêtés pour le voyage. Dans leurs paquetages vous y trouverez entre autres une carte d’Elysian, ainsi que des vivres pour tenir largement jusqu’à Illyria et de quoi camper en chemin. Si vous souhaitez vous rendre d’un lieu à un autre à l’aide de vos Pendants d’Uraj, vous pouvez emporter votre cheval avec vous, ou une seule et unique autre personne. Hrist, vous trouverez également dans le paquetage de votre cheval la liste que vous m’avez demandée.

    - Le document que vous avez demandé, Cromax, s’y trouve également, intervint Jillian.

    - Je vous accompagnerai sur une partie du trajet, du moins jusqu’aux limites des terres d’Ilmatar, ajouta Ixtli.

    Aaria acquiesça avant de reprendre.

    - Je souhaite vous remercier, au nom de tous les élémentaires, de vous engager dans cette mission qui, je l’espère de tout cœur, s’avèrera fructueuse. Sachez que si le besoin s’en fait sentir, vous pourrez revenir à Ilmatar à l’aide de vos Pendants. Si vous avez des questions, nous sommes à votre écoute, autrement je ne puis que vous souhaiter un très bon voyage.

    Ses lèvres étaient de nouveau ornées d’un petit sourire, et Jillian reprit la parole.

    - Quant à moi, je vous invite à la prudence sur les routes. Mes éclaireurs m’ont rapporté des traces de bêtes descendant des montagnes, se déplaçant vers le sud où elles ne devraient pas se trouver. J’ignore quelle en est la raison, peut-être le drainage les affecte-t-il d’une quelconque manière, quoi qu’il en soit, restez sur vos gardes.


[Cromax – xp : 1,5 (post) ;
Faëlis – xp : 0,5 (obtention de l’équipement)
Leykhsa – xp : 0,5 (obtention de l’équipement)
Hrist - xp : 1 (post), 0,5 (rencontre avec l’Esprit)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 3 Jan 2016 12:24 
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Jillian déclina la demande. Apparemment, ils étaient déjà demandés ailleurs ! Le succès naturel des héros, sans doute... Cela dit, il avait tout de même quelques cadeaux, et l'elfe se sentit rougir de bonheur en voyant des pièces d'armures admirablement ouvragées. Un casque, des brassards et des bottes argentés aux formes aériennes, qui semblaient exprimer la vivacité et la grâce de l'aigle.

La couleur était légèrement différente de sa cuirasse noire, mais parfaitement en accord avec sa forme. Cependant, l'elfe se sentait un peu honteux de rejeter les cadeaux d'Alfy, surtout qu'il avait eu l'occasion de lire leur pouvoir dans son journal. Il se résolu finalement à revêtir le casque et les brassards, estimant que ceux du shaakt, qui, semblait-il, pouvaient accroître la puissance d'un coup, seraient moins utiles pour une mission diplomatique. Et puis, le travail des sylphes avait l'air de meilleure qualité. Il garda en revanche ses bottes, simples mais dont le pouvoir de saut était bien pratique.

Tandis qu'il enfilait les équipements, il voulu poser une question au général, intrigué, mais celui-ci partait déjà vers les portes. Une fois arrivé là-bas, Faëlis, un peu essouffler et sans prêter d'abord attention à l'assistance, demanda :

« Tout de même, les habitants d'Ilmatar ne risquent-ils pas de reconnaître un équipement inhabituel ? De plus, l'arrivée d'un groupe d'elfes dans une cité humaine, dont des elfes gris sensés être disparus, passera-t-elle vraiment inaperçue ? Je sans que dans les grandes villes, tout se fond dans la masse, mais si nous devons paraître devant les nobles par exemple, il ne faudrait pas que nous soyons trop aisément identifiés comme des envoyés des élémentaires. »

Il y avait ici, la reine et l'ambassadrice Ixtli pour l'écouter. Sans surprise, Cromax était au côté de la délicieuse aigail. Faëlis lui lança un clin d’œil coquin, nullement surpris de la nature des « affaires » dont le sergent avait dû s'occuper. Cela dit, l'hinion surprit aussi quelque chose d'inhabituel en lui. Cette petite pointe désagréable... Serait-ce... de la jalousie ? Il chassa bien vite cette pensée absurde. De toute façon, elle ne les accompagnerait sans doute pas bien loin, détail qu'elle confirma en effet de vive voix.

Hriste était là aussi, et Cromax avait obtenu un document, et l'elfe sentit sa curiosité piqué. Mais il y aurait tout le temps de parler de ça plus tard.

Il ne restait à la reine qu'à leur souhaiter bonne route, tandis que Jilian leur conseillait la prudence, redoutant la présence de créatures mauvaises. Hum... peut-être auraient-ils le temps de s’entraîner un peu en chemin, en effet !

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


Dernière édition par Faëlis le Lun 4 Jan 2016 00:08, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 3 Jan 2016 15:11 
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Comme si Ixtli l’avait prophétisé, tout le monde se retrouve effectivement devant la porte d’entrée du palais. Jillian escorte Pureté et Faëlis gonflés de nouveaux équipements.

(Comme quoi, quémander, parfois ça aide.)

Hrist arrivant seule, mais suivant sans doute les indications de l’esprit. Aaria, enfin, nous attendant sur l’huis ouvert, en compagnie d’un sylphe qui tenait par la bride quatre chevaux de notre extraction. Ceux qui nous seront confiés pour notre trajet, je gage. L’auguste régente rejoint rapidement toute la petite troupe, et explique brièvement la situation. Les chevaux nous sont effectivement confiés, et sont équipés de sacoches contenant vivres et matériel de camp pour passer des nuits à l’extérieur. Ixtli avait raison : elle a pensé à tout. Elle précise à Hrist qu’elle y a laissé le document qu’elle lui avait demandé, plus prompte à répondre aux demandes de l’elfe grise qu’aux miennes, apparemment. Mais la suite dément mes pensées, quand Jillian affirme avoir aussi placé en mes affaires la liste que j’ai moi-même demandé. J’imagine, même si ça n’a pas été cité, que celui que j’ai demandé à la Reine s’y trouve conjointement.

La Reine poursuit son discours en indiquant que les Pendants d’Uraj en notre possession sont subitement pourvus d’un nouveau pouvoir : nous pourrons emmener, au choix, notre monture ou une personne supplémentaire dans chacun de nos voyages, désormais. Une nouvelle plutôt bonne, en soi, qui pourra s’avérer plus que pratique.

Après qu’Ixtli ait indiqué à tous qu’elle nous accompagnerait sur une partie du trajet, Aaria prend la parole de manière plus officielle, indiquant qu’elle nous remercie tous les quatre au nom des élémentaires, de notre engagement dans cette mission. Elle s’enquiert de dernières questions de notre part, et nous souhaite d’ores et déjà un bon voyage, et une prompte réussite. Gracieux, je m’incline poliment pour la saluer, visage orné d’un sourire gracile que je veux complice. Je n’ai pour ma part pas d’autre question. La route m’attend. Faëlis, néanmoins, semble avoir moins d’assurance que moi sur nos actions à Illyria, et questionne, un peu dans la panique, la régine sylphe. Il s’inquiète de savoir comment deux sindeldi seront perçus, là-bas, et quel rôle nous devrons jouer pour passer inaperçus ou, en tout cas, ne pas éveiller trop de soupçons. La question n’est pas bête, mais je doute qu’Aaria’Weïla ait une réponse toute faite à lui fournir. Nous devrons nous débrouiller sur ce point, je le crains. Je me permets néanmoins une intervention, en réponse à ses questions.

« Nous aurons encore l’occasion d’en parler en route, je pense. Il n’y a pas de solution toute faite, il va nous falloir la construire. Nous avons tous deux des éléments sur Illyria que nous pourrons communiquer entre nous, pendant notre progression vers la cité humaine. Je gage que nous trouverons un plan d’ici là. Même si je suis tout à l’écoute des conseils que vous pourriez nous fournir, ma Reine, mon Général… »

Je jette un regard à Aaria et Jillian. Le soldat nous prévient justement que ses patrouilleurs ont fait le rapport de la présence de nombreux animaux sauvages descendant des crocs du monde, sans doute effrayés par l’explosion du volcan. Ironique, je lance d’un ton amusé :

« Puissent-elles se montrer prudentes, si elles croisent notre route. »

Vu la force de frappe potentielle de notre troupe, elles auront plutôt intérêt à se tenir à carreau. Sauf s’il s’agit de hardes complètes, que nous pourrons alors plus aisément éviter, un si grand nombre restant plus aisément repérable qu’un animal isolé.

Ainsi nous sommes sur le départ, prêts à partir. Dans un dernier signe d’adieu, je me tourne vers Aaria pour lui signifier :

« J’enverrai des informations sitôt que j’en aurai de pertinentes. »

Et je me tourne sans plus attendre pour dévaler les marches, approchant du palefrenier pour savoir quel cheval est celui qui me sera octroyé.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Lun 4 Jan 2016 04:57 
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Le monde jouait souvent de vilains tours à la jeune femme. L'Esprit du vent d'Ilmatar annonça la nouvelle qui avait aux oreilles de Hrist la portée d'une lourde sentence. Non loin d'elle, Silmeria qui quelques instants plus tôt avait tourné le dos à la Frémissante faisait de nouveau volte face et lui adressa un regard presque amical. L'avait-elle finalement pardonnée ? Qui détenait son âme désormais, perdue entre les mondes, capturée par l'Esprit de l'ombre et de la lumière, voguant au grès de celui du vent qui l'avait conduite ici pour l'exhiber comme un vulgaire ours de foire.

Hrist serra les poings, profondément déçue et triste de ne pouvoir accomplir sa promesse. Silmeria quant à elle, lui offrit un dernier sourire et déjà, elle se dissipait dans les volutes translucides d'une petite bise magique qui faisait disparaître le bas de son corps. Avant de fondre dans le néant, elle porta à ses lèvres les bracelets de l'Ombre noire pour les embrasser et disparu comme elle était venue.

Hrist tourna le dos à l'Esprit qui lui accordait sa bénédiction. Elle ne souhaitait pas lui répondre, trop d'amertume en bouche et son coeur, contaminé par le froid ambiant, semblait alors insensible aux encouragements et salutations amicales. Tout ce qu'elle voulait, c'était Silmeria. Le Genèse de sa promesse et de son existence.

De nouveau, ses pas la guidèrent le long de ce petit sentier couvert de neige. Les traces de ses précédents pas avaient déjà presque été ensevelis mais elle n'avait pas de doute quant à la direction. Sentant derrière elle le regard de cet Esprit méprisable, Hrist vit le décor changer, l'ambiance devenir plus tiède et la neige disparaître au profit d'une verdure plus manifeste. C'est à mi chemin qu'elle arrêta le pas. Massant doucement ses yeux du bout des doigts la tueuse faisait le deuil de sa jumelle, le deuil du Merveilleux.

Les Fantasmes étranglés
Et voués à disparaître ;
Le désir aveuglé
Dont on n'est point le maître
Se meurt dans la tristesse
D'un désarroi blasé.


Hrist retira la Tueuse de Mage de son fourreau et s'inspecta sous le reflet de sa lame argentée. Elle avait encore les yeux un peu rouges mais ses paupières n'étaient plus gonflées. Pour tout changement, le bout du nez glacé, les oreilles dures de froid et les joues légèrement irritées par les assauts répétés du vent et de la neige. Se demandant pourquoi l'entité Divine s'acharnait même en ce monde, privé de Dieux, à lui donner tant de fil à retordre.
Reniflant et ravalant sa morve, elle lâcha d'un ton morne :
« Les morts ne reviennent pas. »

Rangeant ainsi son arme, elle coiffa du bout des doigts quelques mèches de cheveux et continua le chemin voyant qu'au bout de celui-ci, elle était attendue. Aaria avait sans doute planté là une servante ou une intendante pour escorter la femme jusqu'aux autres aventuriers rencontrés plus tôt. Hrist n'était pas surprise même si sa paranoïa lui murmurait que si Aaria ne voulait pas qu'elle traine trop en chemin, c'est qu'elle avait peut-être quelque chose à cacher.

Hrist préférait mettre aucune probabilité de côté, Aaria était jusqu'à présent leur contact privilégié mais que savaient-ils d'elle ? Certes elle savait mettre à l'aise, avait de bonne dispositions et était plutôt aimable et avenante. De quoi fausser le jugement de beaucoup. Elle disposait aussi d'une armée et d'un humain à sa tête, qui lui servait de conseiller de surcroit. Faisait-elle partie de cette danse sinistre qui faisait valser de nombreux secrets avec ses danseurs tous aveugles ? La femme détestait les secrets. Se pliant cependant volontiers à l'invitation sympathique de la Sylphe pour la suivre, la femme garda un oeil sur les alentours. Toutes deux longèrent les jardins avant de suivre l'exact tracé qu'elle avait réalisé plus tôt avec Aaria. Les mêmes odeurs vinrent attaquer ses narines mais la rencontre avec l'Esprit lui avait définitivement coupé l'appétit, il ne restait plus qu'une lourde angoisse accompagnée de sérieuses envies de meurtre. Hrist ne décrispait pas la mâchoire, fort heureusement, la Sylphe qui l'accompagnait été muette comme une carpe, elle se contentait d'ouvrir la marche et Hrist de suivre en silence.

Le sang de la femme bouillait, il tambourinait sur les tempes et quelques bouffées de chaleur venaient titiller ses nerfs. Hrist aurait bien voulu passer ses nerfs dans un combat, elle observait la Sylphe face à elle qui de temps en temps tournait son visage vers le sien pour lui adresser un sourire poli et continuer d'ouvrir la voie. Hrist observait le cou et la nuque dénudés de la Sylphe, pas de bijou, juste une jolie broche d'argent à l'épaule qui maintenait fermé un drapé léger et aussi aérien que les mouvements des deux femmes. La tueuse rêvait de lui enfoncer sa lame au travers de la gorge, voir le métal brillant de la Tueuse de Mage ressortir de l'autre côté de cette jolie gorge fine et douce, la lame reluisante capable d'éplucher un Guerrier Lézard n'aurait eu aucun mal à tailler la chair fine de cette servante. Avait-elle le sang rouge ? Allait-elle crier dans un dernier souffle ? Et les gardes qui ne tarderaient pas à lui tomber dessus par douzaine pourraient-ils endiguer le carnage qu'elle ferait si d'aventure, après ce meurtre de sang froid, elle tomberait sur une pièce pleine de servante ? Toutes ces Sylphes qui n'avaient à présent pour seule crainte la disparition de leur espèce en avait sûrement oublier ce que c'était que de craindre quelque chose d'autre? Quelque chose qui n'avait pas de logique, pas plus que de morale ou d'envie. Telle une langue assoiffée de sang et nulle autre solution que d'assouvir sa soif, Hrist se fit violence et se contenta de déporter son attention sur autre chose pour calmer sa colère.

La douleur était souvent une excellente distraction pour l'esprit. Hrist avait compris ça lors de ses tortures sur les cibles que Xenair lui désignait. Un homme torturé perd vite l'esprit et finit toujours par avouer même l'inavouable. Un homme pieu avec une vie bien soignée et des vertus plein les poches pouvait facilement reconnaître avoir tué des enfants par plaisir après avoir enduré le fer. Et ce quant bien même ce soit totalement faux. La volonté de l'esprit est trop facilement malléable pour quiconque sachant manier l'art de la douleur et de la malice. En songeant à la douleur, Hrist observa son bras devenu soudainement douloureux lorsqu'elle recevait la bénédiction de l'Esprit. Quelle surprise lorsqu'elle vit que le long de son bras gauche était maintenant barré d'une Murène. Certes, la forme était très simple, la seule chose qui distinguait ce tatouage du premier, le Serpent Noir d'Oranan, c'est que celui-ci portait la gueule moqueuse et cruelle d'une Murène. Ses écailles semblaient avoir été dessinées comme le ferait n'importe quel artiste pour dépeindre le symbole du vent. Une Murène bénie par l'Esprit du vent. Voilà quelque chose qui lui collait à la peau. Cette histoire aurait très bien pu la faire sourire, mais elle n'avait pas encore avalé sa haine.


Hrist arriva enfin sur le parvis du Palais accompagné de la Sylphe. Devant eux, un charmant comité d'accueil où elle reconnu de suite les compagnons Yuiméniens avec qui elle irait à Ilyria. Il y avait aussi la Reine d'Ilmatar et sa trésorière, Aamu. Cèles ricana de nouveau en voyant la jeune femme, incapable de penser à son nom sans pouffer. Les deux éminentes Sylphes encadraient un homme de forte taille et de solide stature. Quelque chose de Telam dans le regard et dans le visage. Hrist comprit qu'il devait s'agir là de son frère avant même que celui-ci ne soit présenté.

Ce fut la Reine qui l'introduisit et comme il ne fut présenté qu'à Hrist, elle conclu être la dernière à avoir rencontré le Général. En d'autres circonstances, elle aurait volontiers discuté un peu avec l'homme, que ça soit pour glaner des informations supplémentaires ou simplement les usages, mais sa colère ne se dissipait pas. Encore une fois, ses doigts se mirent à trembler.

Cet homme à fière allure portait une armure joliment décorée, comme celle de Telam mais celle-ci semblait avoir connu la fièvre et le feu des combats. Il n'y avait que sa cape qui sentait le neuf, pour le reste, il était facile de comprendre qu'il ne quittait pas cette armure qui lui avait sauvé la vie par le passé, à moins qu'il ne s'agisse là d'une façon de montrer que ses combats d'autrefois ne l'ont pas tué. Là où certains préféraient exhiber une armure en lambeaux, Hrist préférait ses cicatrices. Certes, recevoir un coup de masse sur une armure de fer n'est pas toujours réjouissant mais se faire tailler les bras par un gobelin en colère ou recevoir en pleine poitrine une épine d'araignée géante, aussi longue et pointue qu'un stylet, c'était autre chose. Faisant un bref signe de la tête pour imiter le gorille, Hrist détourna le regard, esquissant un sourire en voyant les chevaux. Au moins, Cromax n'avait pas menti en mentionnant qu'ils chevaucheraient jusqu'à Ilyria et non qu'ils marcheraient.

De leur côté, Faelis et Pureté se virent offrir un présent de la part des Sylphes, quelques pièces d'équipement qui pourraient s'avérer utile s'ils venaient à rencontrer la moindre embûche sur la route. Hrist aurait préféré faire une traversée paisible et calme mais d'un autre côté, elle était aussi curieuse de voir quels talents possédaient ses nouveaux camarades de jeu. Et ce Cromax, celui qu'elle supposait être l'homme que Xenair avait ordonné qu'elle retrouve... Etait-ce bien lui ? C'est que... Il s'agissait tout de même de ne pas prêter ses services à n'importe qui.

Il était accompagné d'une créature que Hrist n'avait encore jamais croisé. Une forme bipède, humanoïde en tout point sauf peut-être pour la chevelure qui semblait... Singulière. Encore une fois, l'aspect amical et sympathique pouvait être trompeur. La Femme se déplaçait avec une aisance certaine et portait une tenue plus destinée au voyage qu'à la vie de château comme celle que portait Aamu et Aaria. De plus, l'épée fine qui pendait à sa ceinture indiquait qu'elle serait du voyage et ne réjouissait en rien Hrist.

(« On dirait que la Reine veut garder un oeil sur nous. »)
(«  C'est sûr que si elle avait voulu nous accorder une escorte elle aurait plutôt invité Grosseépée à nous joindre. »)

Hrist observait en détail chacun des voyageurs, aussi silencieuse qu'une statue de sel et d'un mouvement de bras, elle sentit avec effroi que son arme, la Tueuse de Mage était mal dissimulée et que la cape qui devait l'entourée était restée coincée dans l'attache de la garde. Certes, il ne s'agissait pas là d'un incident majeur mais elle n'avait pas souhaité que l'on voit quoique ce soit d'elle. Comme l'enfant qu'elle était encore quelque part, elle savait garder ses secrets et tenait ça de Silmeria.

Aaria parla aux aventuriers tous ici rassemblés et annonça qu'elle avait bien tenu compte des demandes de chacun. Hrist trouverait donc la liste des contacts d'Ilmatar, les personnes fiables et dignes de confiance, qui vivaient à Ilyria. Bonne chose, cela permettrait au moins d'établir un semblant de stratégie avant d'arriver comme des oeufs en gelée sur place, ne sachant quoi faire.

La Tueuse avait déjà songé à quelque chose et elle s'apprêterait à en parler aux compagnons une fois que la femme du nom d'Ixtli serait partie. Le Général annonça aussi un avertissement. Selon le dernier rapport des éclaireurs, un nombre conséquent de bêtes sauvages auraient quitté leurs terres pour se rendre là où ils passeraient en quête d'Ilyria. Hrist n'y voyait rien d'alarmant, si les bêtes sauvages sont comme celles de Yuimen, elles n'attaqueraient probablement pas un convoi de cinq chevaux. Souvent une bête affamée s'attaque aux proies malades et isolées du groupe auquel elles appartiennent. Là, les chevaux semblaient robustes et bien nourris, pas le genre d'animal à rester à la traîne et si un danger se présentait, la sagesse voudrait qu'ils se ruent au galop pour distancer la menace plutôt que de risquer de blesser une ou deux montures. Si la distance était conséquente, les montures seraient fatiguée de l'effort et si un des chevaux venait à périr lors d'une embuscade, il faudrait alors que l'une des montures supporte deux cavaliers au lieu d'un, ce qui la fatiguerait davantage.

De son côté, la Reine donna une autre information intéressante, elle indiquait qu'en cas de danger sur place, il serait alors possible de faire des colliers un moyen de s'échapper sans heurts où qu'ils soient emportant avec eux la monture ou une autre personne pour peu qu'elle soit en contact avec celle qui exercerait la magie. Ce qui pouvait avoir son intérêt si une bande d'humains venaient à la surpasser en nombre et en force ou s'ils devaient rapatrier rapidement un des responsables du drainage.

Cela dit, Hrist ne croyait pas vraiment qu'ils en trouveraient un sur place. Quelqu'un faisant ce genre de besogne irait plutôt choisir un endroit parfaitement en retrait de tout. De préférence non visible et difficile d'accès. Comme une ruine. Un volcan. Ou encore sous l'eau.
Un Sylphe tendit à la tueuse la bribe d'un d'entre eux, indiquant d'une inclinaison du menton un salut respectueux auquel Hrist ne répondit pas, se contentant de prendre les rennes et de monter immédiatement sur la monture au poil sombre qui lui évoquait vaguement son ancien cheval, Calpurnia.

Elle avait perdu la main et se sentait un peu mal à l'aise sur un cheval, peu habituée à ce genre de transport, elle se montrait malgré ça rassurée de ne pas avoir à couvrir une autre grande distance uniquement en marchant.
Cromax quant à lui, après avoir un temps ironisé sur le danger que représentait ces animaux sauvages, descendait les marches deux par deux pour s'enquérir à son tour de la monture qui serait la sienne tandis que Faëlis exerçait ses dernières courbettes au comité de départ.

Hrist se débarrassa de son petit sac en peau et l'enfourna dans la sacoche à l'arrière de son cheval. La bête était calme, disciplinée, elle ne bougeait pas malgré qu'elle soit montée par une illustre inconnue. Sous les salutations combinées des dirigeants d'Ilmatar, Hrist accorda un signe de tête et esquissa un semblant de sourire. Elle n'avait encore rien dit depuis la rencontre avec l'Esprit.

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2380 mots.

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mar 5 Jan 2016 14:50 
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A mon remerciement, Cromax me lance un compliment me faisant légèrement grincer des dents, mais aucune remarque acerbe ne quitte ma gorge. Après tout il ne m'a rien proposé d'indécent. Et puis, je serais bien hypocrite de juger une attirance physique après le rêve que j'ai eu d'Aaria'Weïla voilà quelques nuits. Quoique ce désir soit plus sain, puisqu'homosexuelle. Et pas totalement physique. Mais peu importe, je décide de lui pardonner cet écart sans plus de cérémonie. Cette pensée m'étonne moi-même, ceci dit. Serais-je déjà devenue plus tolérante ? Un regard vers l'Hinïon et une bouffée de haine plus tard écartent cette hypothèse aussi rapidement qu'elle est venue. Je suppose que je dois juste apprécier la compagnie de ce Sindel.

Celui-ci nous laisse d'ailleurs seuls, désireux de régler quelques affaires avant de quitter la cité des Sylphes, mais pas sans nous indiquer le chemin du terrain d'entraînement. Ma mine se fait légèrement plus sombre en comprenant que je vais de nouveau me retrouver seule avec l'irritable idiot, qui lance d'ailleurs à Cromax une remarque digne d'un amoureux transi avant que nos chemins se séparent, me tirant un roulement d'yeux. Je quitte à mon tour la pièce sans plus de cérémonie, sans même me retourner pour voir si Faëlis me suit, et me dirige dans le palais en suivant les instructions de l'elfe gris.

Nous passons par les jardins – puisque l'Hinïon me suit bel et bien, je m'en rends compte après quelques mètres – comme indiqué et arrivons finalement à un terrain extérieur donnant sur un bois, où plusieurs Sylphes s'entraînent de diverses manières. Par là nous entrons dans une salle intérieur, où le Général Jillian discute avec d'autres élémentaires. La pièce est grande, plus grande que ce dont j'ai l'habitude, mais je suis une femme de la nature et n'ai que peu eu l'occasion de pénétrer dans des palais, à vrai dire. Quelques personnes s'entraînent ensemble, d'autres frappent sur des mannequins, certains semblent seulement les observer... c'est tout ce que l'on peut attendre d'une salle d'entraînement, vraiment, ni plus ni moins. A part que des baies vitrées laissent voir un grand jardin, vision étonnamment apaisante pour une salle d'armes, m'évoquant vaguement l'Ynorie, où le martial se dispute à l'art.

A notre arrivée dans la pièce, quelques Sylphes nous lancent des signes de tête polis, que je renvoie vaguement avant de me diriger vers Jillian, qui renvoie ses interlocuteurs en nous apercevant. Il se dirige alors vers nous, nous souhaitant un bon retour et s'enquérant de notre venue dans sa salle d'entraînement. Pompeux comme à son habitude, Faëlis prend la parole avec emphase pour remercier le général de sa lame et lui quémander une séance personnelle. Peut-être a-t-il l'intention de se faire emmancher dans le jardin. Cette pensée m'arrache un sourire moqueur, que je cache difficilement. Mon visage se durcit cependant plus naturellement lorsque j'observe l'humain. Rien ne me ferait plus plaisir que d'apprendre que l'Hinïon est son genre de casse-croûte.

Mais celui-ci décline poliment la requête de Faëlis, nous dévoilant avoir eu un message de la part de la Reine, qui désire nous voir aux portes de la ville, juste avant notre arrivée. Il ajoute cependant qu'il souhaite nous offrir quelque chose, et nous mène à un coin de la pièce. Aaria lui aurait-elle fait part de ma demande ? Là, sur la table, deux piles d'équipements nous attendent. Il tend le premier, argenté, à l'elfe avant de se tourner vers moi pour m'offrir un ensemble en cuir ainsi qu'un arc d'une facture plus que respectable.

Je n'apprécie guère cet humain, mais, soucieuse de ne pas trop le montrer, et parce que j'ai quand même un semblant de savoir vivre, je le remercie d'un signe de tête. Et puis parce que, il faut le dire, je suis réellement touchée par le geste. Je ne sais pas s'il vient de lui ou de la Reine, et il me plairait de penser que la seconde option est la bonne, mais quoiqu'il en soit il y a fort longtemps que je n'avais pas été si bien équipée. Si tant est que j'ai déjà été si bien équipée.

Sans plus de cérémonie, je retire mon armure actuelle sans pudeur, malgré le peu de vêtements que je porte en dessous. Je ne suis pas pudique. Mais j'espère juste que ce ne sera pas l'occasion pour Faëlis de faire une remarque déplacée. J'enfile ensuite mon ensemble flambant neuf, qui est aussi confortable et léger qu'il y paraît, et équipe mon nouvel arc en bandoulière avant de faire signe à notre guide que je suis prête.

Il nous guide à travers le château, et nous voilà une nouvelle fois à déambuler à travers le dédale du palais des Sylphes. Lorsque nous arrivons finalement jusqu'aux portes, où Aaria'Weïla se trouve déjà, la dénommée Hirst, le muutos désactivé, et Cromax approchent également. Ce dernier est accompagné d'un genre de femme poisson que je me souviens avoir entraperçu lors de ma première visite à Ilmatar.

La Reine nous annonce avoir de nouveaux chevaux prêts pour nous, ainsi qu'assez de vivres pour le voyage et du matériel de campement. Je souris en me remémorant le sac de nourriture que nous avions pour notre voyage à Niyx. A peine deux journées de voyage et assez de provisions pour une semaine. Elle nous parle ensuite un peu plus précisément de notre pendant d'Uraj... qui pourrait en fait servir à transporter notre cheval avec nous.

« Vous voulez dire que... j'aurais pu ramener Nuit avec moi ? » fais-je en fronçant les sourcils.

Ce n'était jamais qu'un bivouac, je ne peux pas dire que j'ai passé des semaines avec lui, mais l'idée de l'abandonner là-bas m'a néanmoins laissé un certain nœud dans l'estomac. Et maintenant j'apprends que j'aurais pu le reprendre avec moi. Je secoue la tête, quelque peu déçue, malgré que ce soit en fin de compte une bonne nouvelle pour l'avenir.

Faëlis pose ensuite une inquiétude sur notre équipée, concernant notre capacité à nous fondre dans les décors humains.

« Je ne suis pas certain que ce soit ne serait-ce que possible, » fais-je. « De toute façon si les humains sont si suspicieux à l'égard des élémentaires il y a fort à parier pour qu'ils apprennent notre arrivée bien avant que nous posions les pieds à Ilyria. »

La femme poisson annonce qu'elle nous accompagnera, ce qui semble faire quelque peu plaisir à Cromax, et Jillian nous demande de faire attention sur la route, ce à quoi le Sindel répond par une plaisanterie sur la potentielle durée de vie d'une créature qui nous prendrait en grippe. Je dois dire que je suis assez rassurée entourée de celui-ci et de Hrist. Elle semble vouloir le cacher, mais quelque chose en elle démontre une assurance qui ne ressemble en rien à de l'arrogance.

Sans un autre mot je m'approche du palefrenier pour récupérer la monture qui m'est destinée, avant de me tourner vers Aaria'Weïla, pour une dernière promesse avant mon départ.

« Je ne reviendrais que victorieuse, » lui fais-je. « J'en fais le serment. »

Et ce n'est pas une parole en l'air. Je ne considère pas l'échec une seule seconde.

_________________
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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Sam 9 Jan 2016 14:12 
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Ilmatar - Entrée du Palais

Pour Cromax, Leykhsa, Faëlis et Hrist

    Suite dans les Crocs du Monde


Ilmatar – Entrée du Palais

Pour Tartuffe et Meraxès


    Malakbêl répondit à Tartuffe tout en s’avançant vers la cité des Sylphes.

    - La cité est majoritairement peuplée de Sylphes, les élémentaires de l’air. Parmi les élémentaires, il s’agit du peuple le plus ouvert sur le commerce et le seul qui ait des liens avec les humains. Ils ont bâti leur commerce sur les textiles de bonnes qualité et sur plusieurs produits que les humains considèrent comme luxueux. Il s’agit d’un peuple friand de liberté et vous n’y trouverez aucun serviteur. Pour ma part, je vous accompagne là-bas, j’aviserai ensuite de mes actions, qui dépendront d’où je serai nécessaire.

    A Meraxès, il se contenta de lancer un coup d’œil en haussant un sourcil, puis acquiesça.

    Leurs pas les menèrent jusqu’aux portes de la ville, manifestées par deux grandes arches dont les portes étaient ouvertes, accueillant les aventuriers en leur sein. Les bâtiments de la cité d’Ilmatar étaient de pierre blanche, construits dans une architecture aérienne s’ornant volontiers de tours et de fanions colorés qui s’agitaient au rythme d’une douce brise qui traversait le lac pour remonter sur la ville. Les rues étaient agréables, propres, placées en cercles concentriques par rapport au point haut de la colline et étaient reliés par d’autres rues en traçant les rayons. Sur cette colline se trouvait le palais d’Ilmatar, d’où se dressaient de multiples tours qui s’élevaient vers l’empyrée, à l’image du reste de la cité.

    Dans les rues se trouvaient de nombreux êtres aériens qui vaquaient à leurs occupations quotidiennes, se retournant avec curiosité au passage de la troupe, saluant à l’occasion l’un ou l’autre de leur guide. Les sylphes, car tels étaient les habitants de la ville, pouvaient sur certains points ressembler à des elfes, dans leur finesse, dans la grâce avec laquelle ils se déplaçaient, donnant presque l’impression de flotter. Ils avaient tous la même particularité Tartuffe : leurs corps semblaient s’étioler dans les airs, bien que le phénomène, chez eux, soit bien plus marqué.

    Au bout de plusieurs dizaines de minutes de marche, ils parvinrent finalement au haut de la colline, face aux marches du palais. Sur celles-ci se dressait une femme qui descendit à leur rencontre, chacun de ses pas la perdant dans une volute éthérée.

    Sa chevelure était d’un blanc neigeux, encadrant un visage d’albâtre aux yeux turquoise brillants d’un éclat rare et à la peau lisse, à l’image de celle des elfes qui ne vieillissent jamais. Il se dégageait d’elle une douce bienveillance teintée de sagesse et de force, rehaussé par un maintien altier cependant dépourvu de condescendance. Au contraire, elle appréciait la venue des trois hommes avec un sourire de bienvenue ornant ses lèvres d’un rose pâle et un éclat amusé dans les yeux. Tout son être semblait perpétuellement osciller entre volutes aériennes et matérialité, comme s’il hésitait entre les deux états.

    Elle ne portait aucun bijou, aucun ornement à l'exception d'un simple pendentif relié par un lien de cuir.

    Image


    - Voici Aaria’Weïla, Souveraine d’Ilmatar.

    Cette dernière hocha la tête à leur adresse.

    - Merci, Malakbêl, de les avoir amené jusqu’ici, dit-elle avec un sourire avant de se tourner vers Meraxès et Tartuffe. Bienvenue à Ilmatar, messieurs.


[Meraxès – xp : 1,5 (post) ;
Tartuffe – xp : 1,5 (post), 0,5 (questions)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Mer 13 Jan 2016 20:20 
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Localisation: Dans les bras de Rana ( Quête 32 )
Malabkêl se tourna vers moi et me répondit rapidement, me dépeignant les Sylphes comme des êtres avides de liberté, aimant entretenir avec les peuplades humaines des liens commerciaux. Principalement des tissus jugés luxueux par les hommes. Quant à la suite du voyage en notre compagnie il m’indiqua que cela ne dépendrait pas de lui. Là où sa présence se révélerait nécessaire il irait. Il regarda ensuite Meraxès, arquant l’un de ses sourcils avant d’hocher de la tête.

Ilmatar grossissait à vue d’œil, notre voyage s’était finalement bien déroulé. Je préférais autant ne pas avoir à batailler contre un bandit… L’herbe qui ceignait le chemin ondulait au gré du vent qui venait de par-delà le lac. Il parcourait ma nuque, remuait mes rares cheveux, me faisait frémir malgré moi.

« Qu’il est bon de sentir le vent nous parcourir ! Louée soit Rana. » dis-je d’un ton fervent

L’entrée se distinguait maintenant, se dévoilant sous la forme de deux grandes arches dont les pierres blanches réfléchissaient les rayons du soleil. Les portes, grandes ouvertes, se voyaient être le théâtre d’une agitation continue. Les marchandises transitaient par de nombreuses mains, les hommes se confondaient dans une file compacte. Quelques charrettes reposaient sur les côtés, des hommes s’entraidaient pour transporter les précieux tissus.

Peut-être était-ce sa prestance naturelle mais Malakbêl qui menait alors le groupe fendit la foule sans fournir aucun effort. Les hommes semblaient reconnaître en lui quelqu’un d’important dont il ne fallait pas s’attirer les foudres. Je m’empressais de le suivre, rester dans son sillage me facilitant la tâche pour avancer au milieu de cette foule.

Les gardes qui étaient postés à l’entrée ne sourcillèrent même pas quand ils virent Malakbêl s’approcher en compagnie de nos personnes. Il salua d’une inclinaison de la tête ces deux Sylphes avant de continuer son chemin, je fis de même et esquissa une salutation avant de retourner à hauteur de Malakbêl qui ne semblait se soucier de ma présence.

Une fois parvenu à Ilmatar même, je pus constater que les habitations tout comme les remparts se voyaient constituer de pavés opalins. Ceux qui avaient construit la cité semblait aimer les tours qui ornaient une majorité de bâtiment. Les courbes de ces derniers étaient plein de grâce et de volupté, exhibant des banderoles multicolores qui sous le joug du vent se mouvaient sans cesse, jouant et rejouant des danses que nul ne saurait prédire.

Les rues pavées brillaient par leurs propretés, les citadins étaient bien élevés et ne s’amusaient pas à jeter leurs détritus à même le sol. C’était déjà une marque de maturité, surtout quand ce phénomène s’étendait à la ville entière et non pas à une communauté restreinte.

Je pouvais voir se dresser une colline sur laquelle reposait un castel resplendissant. De multiples tours en partaient et semblaient prêtes à rejoindre les cieux. Des remparts crénelés paraient les hauteurs, je pouvais apercevoir quelques formes indistinctes qui les parcouraient.

Je fus soudain bousculé, perdant mon équilibre et m’affalant par terre dans un grand cri anticipé. Le résultat devait être grotesque mais finalement peu douloureux. Mon honneur était fort heureusement depuis longtemps habitué à être souillé par des maladresses et autres balourdises. Une main secourable s’offrit à moi et je m’en saisissais avec gratitude. Un Sylphe svelte au visage affable m’aida à me redresser. Il s’excusa d’avoir ainsi provoqué ma chute mais je ne pouvais lui en tenir rigueur, étant moi-même coupable. Sans compter sur ce visage fin, rappelant celui d’un elfe, qui m’apparaissait comme celui d’un être généreux et respectable. J’acceptais ses excuses non sans lui en faire à mon tour. Il sembla content et poliment me souhaita une bonne journée, je l’imitais alors et me retournais pour retrouver Malakbêl.

Je me reconcentrais sur ce m’entourait, regardant les étals qui arboraient des épices moulues à la senteur envoutante, les différents tissus ne laissant déceler aucune imperfection. Les personnes que je croisais semblait atteint de la même bénédiction que moi, leurs contours s’étiolaient, semblaient prêt à se fondre dans l’atmosphère elle-même. Ils étaient pour la plupart souriants, se déplaçaient avec cette grâce aérienne, leurs pieds se contentant de fouler le sol délicatement. Je voulais envier cette noblesse de corps qui m’était interdite pourtant, j’étais comme envahi d’un sentiment de béatitude. Je dus avoir un instant d’oubli car je vis la silhouette de Meraxès qui commençait d’être avalé par la foule. Je pressais le pas afin de les rattraper et essaya de rester à la hauteur de mon compagnon.
Malakbêl nous entraînait à travers les rues pour aboutir devant la colline. Un escalier serpentait jusqu’en haut et menait au château d’Ilmatar. Je le regardais avec appréhension, quand soudain se dessina une silhouette. Elle avançait avec une grâce qui semblait innée, ses pieds se voyaient entourés d’une sorte de brume vaporeuse et semblaient ne jamais atteindre les marches.

Elle était magnifique, arrachant à mon vieux cœur un cri. Par le passé je pouvais me targuer d’avoir moult conquêtes, mais maintenant que le temps avait fait son office tout cela devenait un lointain souvenir. Je voyais tous ces trésors inaccessibles, ne pouvant que les dévorer des yeux. Et cette femme était surement l’une de celle qui marquerait le plus ma mémoire.

Elle était élancée et fine mais pourvue de formes généreuses. D’elle exhalait une bonté doublée de la sagesse essentielle à tout dirigeant. Elle affichait un sourire resplendissant en nous voyant arriver, un sourire non feint, cela je pouvais en être sûr.
Ses cheveux tombaient en cascade et resplendissaient d’une blancheur opaline. Sa peau laiteuse ne semblait pas avoir à subir les outrages du soleil et mettait en valeur ses yeux céruléens. Ils brillaient d’une malice presque enfantine, contrasté par le port altier de cette Sylphe. Trônait au milieu de son visage un nez fin surplombant des lèvres délicates à la teinte rosâtre.

Alors qu’elle continuait d’avancer tout sourire je pus distinguer un pendentif qui était accroché par un fin cordon de cuir. Voilà en quoi consistait les ornements de cette femme, cela me laissant étonné, étant plus habitué à voir les personnes importantes affublées d’une multitude de bijoux.

Malakbêl se racla la gorge, m’extirpant de ma contemplation et présenta la reine. Elle se nommait Aaria’Weïla.

Cette dernière remercia chaleureusement Malakbêl avant de nous dévisager, Meraxès et mon humble personne et de nous souhaiter la bienvenue à Ilmatar.
Je dus rester bloqué quelques secondes car je voyais que son regard s’attardait sur moi. Je tâchais de me reprendre au plus vite, ne souhaitant pas donner une mauvaise impression de moi.

Je me rapprochais d’Aaria’Weïla et lui fis un baisemain avant de faire une révérence et du ton le plus courtois possible lui déclama :

« Ma reine, je ne pourrais surement jamais me lasser de contempler pareille beauté, pareille magnificence. Tout comme je l’ai déjà dit à Malakbêl, vous pourrez compter sans contrepartie aucune sur mes yeux et mes oreilles. Je me vouerais cœur et âme à votre noble cause, celle de préserver l’équilibre et par conséquent la vie. »


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Ven 15 Jan 2016 01:00 
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Les tours albâtre

Aux abords du lac le vent soufflait d'une brise diffuse et continue, ondulant les roseaux au gré de ses caprices, frémissant les feuilles de ses caresses. Le monticule rocheux soutenant la ville s'inclinait davantage au fil de leur avancée, laissant deviner une ville érigée de manière concentriques sur une pente douce, pour enfin effleurer le ciel de ses tours blanches parsemant les falaises.

Après avoir contourné les courbes de l'étendue d'eau, nos trois voyageurs aboutirent devant les portes de la ville matérialisées par deux grandes arches et des portes massives grandes ouvertes. La rue principale montait en une succession d'escaliers à travers les arceaux successifs qui constituaient les quartiers de la cité des Sylphes, les bâtisses étaient toutes constituées d'un tuf calcaire à la blancheur laiteuse, fenêtres, portes et arches sculptées de bas-reliefs harmonieux.

Les habitants, tous élémentaires de l'air, se dotaient de la même caractéristique physique étrange que Tartuffe, leurs corps se diluaient dans l'air à chaque geste brusque, à chaque bourrasque, de manière bien plus marquée que chez le Sinari. D'ailleurs le vent s’engouffrait dans les ruelles avec une intensité rare, faisant claquer les fanions colorés ornant les bâtiments, soulevant les tissus des étales, effaçant périodiquement les habitants.

À leur passage, les Sylphes suspendirent leurs occupations pour les accueillir en une haie de curiosité, certains saluant Malakbêl avec respect. Ces êtres aux mouvements aériens possédaient une grâce similaire aux elfes, évoluant avec une légèreté arrogante contrecarrant les lois de la gravité. Meraxès découvrit la ville venteuse avec fascination, ayant vécu l'intégralité de sa vie consciente à Tulorim, il ne connaissait que l'humanité disgracieuse. C'était ainsi qu'il imaginait les cités elfiques, des dédales ancestraux et lumineux parcourus d'êtres magnifiques. Malgré la haine prononcée envers son peuple maternel, cette grâce l'enchanta.

Il se souvint de Malakbêl expliquant sur la route que les Sylphes étaient spécialisés dans la confection de tissus et en feraient commerce avec les humains. Leurs étoffes seraient considérés comme des produits de luxe, renforçant le prestige d'Ilmatar à travers Elysian. En effet, il remarqua que les étals des marchés vendaient principalement des soieries fines et travaillées se déclinant dans tous les coloris possibles.

Le temps semblait comme suspendu. Les corps éthérés, les tissus, les drapeaux ; tout se mouvait à la faveur de la brise avec une paisible lenteur, interrompue de temps à autre par les tumultes du vent. L'elfe traversa la ville dans un état second, ne réalisant son arrivée qu'au moment où il s'arrêta, suivant machinalement les pas de l'altesse Ekhii. Il découvrit un somptueux palais d'une hauteur vertigineuse fait de tuf blanchâtre comme le reste de la cité. Après une brève attente, une silhouette incertaine apparut du haut des marches et vint à leur rencontre.

Meraxès fut d'abord frappé par la pâleur de cette femme qui descendait les marches. Le vent brassait sa longue chevelure blanche qui s'estompait en effluves de fumées. Son jeune visage était dénué de défauts comme ceux des elfes. Son regard turquoise se teintait d'une douce bienveillance, contrastant avec la force et la sagesse émanant de l'intégralité de son être.

L'hôte était vêtu d'un manteau couleur saphir s'achevant en une cape frappée par le vent, le reste de ses vêtements plus près du corps étaient des même colories, le tout cerné par un buste et une large ceinture de cuir sombre. Elle ne possédait aucun bijou, à l’exception d'une amulette constituée d'une pierre turquoise reliée à son cou par un lien de cuir.

La femme émit un début de sourire en signe de bienvenue et s'arrêta devant eux. L'élémentaire de feu désigna la femme et déclara :

« Voici Aaria’Weïla, Souveraine d’Ilmatar. »

Meraxès s'inclina d'une révérence pointilleuse et prit la parole de façon mielleuse.

« Votre altesse. » toujours courbé comme une grue en quête de repas, « Je me nomme Meraxès, prédicateur de notre déesse Gaïa maitresse de la lumière, et voyageur en provenance de Yuimen, pour vous servir. »

Il avait pertinemment conscience d'être pompeux, mais s'en félicita car ce n'était pas tout les jours qu'il rencontrait des personnes royales. Quoi que, la seconde fois ce jour-ci... Tartuffe se présenta aussi avec une formidable envolée lyrique soulignant la beauté de la reine. Meraxès crut même qu'il en abandonnerait sa Rana tant il bavait dessus.

La souveraine remercia calmement l'élémentaire de feu pour les présentations et souhaita ensuite la bienvenue en Elysian à Tartuffe et Meraxès. Après un bref échange de regards comblés, l’elfe se tourna vers la ville en contrebas et ajouta :

« Votre cité est véritablement sublime, quel drame de savoir votre monde menacé... » il fit à nouveau face à la reine, « Malakbêl nous a confié votre désarroi au sujet du manque de... coopération des autres peuples. Nous avons hâte d'enquêter sur ce mystérieux drainage mais... »

À nouveau il marqua un temps, ouvrant les bras et irradiant l'espace de son aura lumineuse.

« …notre discrétion semble avoir été corrompue à notre arrivée. »


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Nouveaux arrivants

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 17 Jan 2016 12:45 
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Ilmatar – Entrée du Palais

Pour Tartuffe, Meraxès, Guasina et Kalas


    La Reine écouta les paroles de Tartuffe avec un léger sourire tandis que Malak réprimait un rire.

    - Que de louanges, Maître Sinari, il n’est nul besoin d’exagérations en ces murs. Mais je vous remercie de votre aide et de votre dévouement, soyez le bienvenu en ces lieux.

    Elle se tourna vers Meraxès.

    - Bienvenue à vous aussi en ces lieu, Meraxès, puisse la lumière de votre déesse vous illuminer en des terres si étrangères.

    Elle reprit à leur égard à tous les deux.

    - Le nom d’un être vaut bien plus que tous ses titres, je vous prie de prononcer simplement le mien, dit-elle avec son doux sourire habituel dans lequel perçait cependant une certaine détermination à ne pas se voir attifer de ces titres. Les fluides sauvages d’Elysian ont en effet posé leur marque sur vos corps et votre première tâche, avant que vous ne puissiez quitter les terres des élémentaires, sera de rencontrer les Esprits du Vent et de la Lumière afin de contrôler le muutos.

    A ses paroles apparurent non loin des marches trois montures pour le moins inhabituelles sur lesquelles étaient montées trois personnes. Du moins l’une d’elle était tout ce qu’il y a de plus classique, il s’agissait d’un homme sur un cheval. Le second cavalier était en vérité une cavalière lutine montée sur un oiseau, un choucas. Le dernier étant sans doute le plus inhabituel du groupe. Il était monté sur un bouc et mesurait environ un mètre vingt de haut. Il semblait être fait de bois noueux, entièrement recroquevillé sur lui-même et observait les alentours de ses yeux oranges globuleux.

    Image


    Les nouveaux arrivants, quant à eux, virent la reine sur le perron du palais en compagnie de Malakbêl, d'un elfe et d'un sinari.

    Aaria’Weïla leur adressa un grand sourire de bienvenue, son ravissement de les voir communiqué à ses yeux.

    - Kalas, Guasina et Birhûvaya, laissez-moi vous présenter Meraxès et… pardonnez-moi, Maître Sinari, je crains que vous ne m’ayez pas donné votre nom. Voici Kalas et Guasina, tous deux venus de Yuimen, accompagnés de Birhûvaya, ambassadeur Golem à Ilmatar.

    Une fois ces présentations faites, elle les invita à la suivre.

    - Venez, ne restons pas discuter sur le pas de la porte, suivre-moi.

    Birhûvaya descendit de sa monture qu'il tendit à un Sylphe qui se proposa de prendre en main celles de Kalas et de Guasina et la reine les mena dans les couloirs d’Ilmatar. Ils étaient de pierres blanches parsemées de statues représentant des êtres, des animaux, des scènes de légende et il s’y trouvait également plusieurs tapisseries accrochées aux murs, colorant les lieux et en réchauffant l’ambiance. Le petit groupe croisa quelques Sylphes qui saluèrent la reine et les nouveau venu et Aaria’Weïla leur répondit de la même manière.

    Elle les mena finalement dans une grande pièce donnant sur les jardins et où se trouvait une table pleine de victuailles et de boissons, c’était, pour Guasina et Kalas, la même salle dans laquelle ils avaient été reçus.

    - Je vous en prie, servez-vous, dit-elle en prenant elle-même une pâtisserie.

    Malakbêl s'était déjà intéressé à un chausson fourré.


[Meraxès – xp : 1 (post) ;
Tartuffe – xp : 1,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Ven 22 Jan 2016 04:45 
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Et aussi comme dans un rêve, le palais d’Ilmatar se dessina sous mes yeux ahuris de lutine. Sur le perron se tenait la majestueuse et sympathique reine, l’ambassadeur à la cour d’ilmatar des Ekhii ainsi que deux nouveaux venus. Mon regard ne put faire autrement que se poser en premier sur Malakbêl. Bien que je savais qu’il ne fallait pas se fier aux apparences, ce récipiendaire du fluide de feu m’intimidait beaucoup avec sa peau rouge, ses petites cornes frontales pointues et son demi-sourire carnassier. Je gardai pour moi mes craintes non justifiées et je le saluai d’un signe de tête. J’observai le hobbit souffrant d’embonpoint et légèrement plus petit qu’un nain, mais de taille bien supérieure aux lutins. Cette race m’avait toujours impressionnée par leurs pieds surdimensionnés. Celui-ci accusait un certain âge que son crâne dégarni et ses cheveux gris trahissaient. Mais je remarquai surtout son air jovial et le saluai également. Son compagnon de la taille d’un humain arborait de beaux traits fins que ses yeux rouges et ses cheveux blancs accentuaient.

Nous ayant aperçu Aaria’weïla nous adressa un grand sourire puis s’empressa de nous présenter à l’elfe qui se prénommait Meraxès, ainsi qu’au hobbit qui n’avait apparemment pas encore décliné son nom.

Toujours sur mon choucas qui s’était posé sur une branche de la tête de Birhù, je pris la parole, tout en saluant le sinari et l’elfe :

« C’est un plaisir de vous rencontrer… et de vous revoir de nouveau. » Rajoutai-je à l’intention de la reine et de Makabêl.

J’allais parler de notre voyage à Bark’hane, mais notre hôte nous invita à l’intérieur de son palais afin de discuter.

Avant de laisser s’envoler le choucas, je lui fis une dernière caresse dans le cou, puis j’en descendis tout en posant délicatement mes pieds sur le dos de Birhû. Un sylphe s’occupa des montures respectives de Kalas et du golem.

Nous suivîmes ensuite la reine qui nous conduisit à travers le même corridor que nous avions traversé à notre arrivée pour nous mener dans cette même grande pièce donnant sur les jardins.

Puisque je ne ressentais pas la faim pour le moment, j’attendis que Birhù s’approcha de la table centrale, celle-là même où était déposé une carte à notre arrivée quelques jours plus tôt, puis d’un petit saut agile, j’y pris place.
Je m’adressai alors à la reine :

« Nous arrivons tout droit de Bark’hane, nous y avons rencontré l’esprit de terre qui comme convenu nous a montré comment contrôler nos muutos et bien plus. Nous sommes donc revenus ici afin que vous nous donniez vos instructions pour la suite. »


(((441 mots)))

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Sam 23 Jan 2016 18:39 
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La reine esquissa un sourire qui vint éclairer son visage avant de me réprimander gentiment. Elle m’expliqua qu’en ces lieux il n’était nul besoin de se verser dans des louanges mensongères. Je me sentais légèrement dépité en l’écoutant… Ce que j’avais dit était sincère et dépourvu d’intentions cachées. Elle termina néanmoins en me remerciant chaleureusement tandis que Malakbêl semblait éprouver le plus grand mal à contenir un gloussement.

J’avais envie de lui répondre, de me justifier mais après réflexions je décidais de ne pas trop en faire. Cette reine semblait agir ainsi naturellement et je ne pouvais me résoudre à encourir son courroux en allant contre sa volonté.

Alors que je réfléchissais, Aaria’Weïla se détourna de moi au profit de Meraxès et lui souhaita la bienvenue. Puis elle se tourna de façon à nous englober dans son champ de vision et s’exprima d’une voix sérieuse. Elle souhaitait que nous l’appelions par son nom, et non pas avec son titre qui ne revêtait d’aucune importance, qui ne le définissait pas. Elle ne s’arrêta pas là et commença de parler des effets du fluide sur nos corps et de la nécessité de maîtriser ce pouvoir qu’elle nommait muutos. Pour ce faire il nous fallait rencontrer les esprits du vent et de la lumière.

A ces mots je ne pus m’empêcher de glapir de joie et de louer le nom de Rana. Je n’avais jamais été aussi près de Rana… Bientôt je pourrais contempler ma déesse, de mes propres yeux… Je serais physiquement proche d’Elle…

Mais alors que je m’extasiais de cette nouvelle d’une importance capitale, des silhouettes juchées sur des montures apparurent près des marches. Ce spectacle était pour le moins incongru et m’arracha un sourire. Une lutine nichée sur ce qui me semblait être un corbeau mais sa taille ne me permettait pas encore de la détailler. A ses côtés chevauchait un homme et son cheval et… Un arbre à la forme humanoïde qui devait mesurer ma taille arrivait, son destrier était un bouc ! Que c’était cocasse ! Son corps était composé de racines noueuses qui s’unissaient pour former ses membres. Sa tête était surmontée de quelques branches feuillues et ses yeux resplendissaient d’une couleur ambrée.

Ils semblaient vouloir parler à la reine et gravirent les marches de concert avant de se positionner devant nous.

Je pouvais à présent contempler à loisir ces nouveaux venus. L’homme était encore jeune mais la nature l’avait dotée d’une stature imposante et il serait encore amené à développer son corps. La lutine quant à elle arborait des cheveux roux et un visage souriant, exsudant la sympathie. Aaria s’occupa de faire les présentations, c’est à ce moment que je réalisais que je n’avais pas eu idée d’en faire autant. Ce manque de courtoisie ne me ressemblait pas pourtant.

Guasina nous salua Meraxès et moi avant de s’adresser à la reine, lui exprimant son plaisir de la revoir à nouveau.

D’un ton plein de chaleur je rétorquai :

« Tartuffe pour vous servir ! Tout Le plaisir est pour moi. » puis je tournai la tête vers l’homme et l’être constitué de racines « C’est également une joie de vous rencontrer. »

Mais avant que nous ne continuâmes, Aaria nous invita à la suivre afin de discuter dans un cadre plus agréable. Elle nous mena à travers des couloirs d’un blanc resplendissant. A intervalle régulier se trouvait disposer des statues évoquant des bêtes et des entités majestueuses. Des scènes de légende étaient immortalisés à travers certaines de ces statues, certaines me semblait familière mais cela ne se pouvait. Sans doute les Dieux comme Rana, GaÏa ou Yuimen étaient enclins à régir de la même manière les différents mondes.

En pensant de nouveau à Rana je ressentis des frissons… J’avais si hâte de la rencontrer mais je savais que je ne devais presser les évènements. Chaque chose venait en son heure.

Nous continuâmes d’avancer à travers les corridors exhibant de magnifiques tapisseries aux teintes vives et colorées. Il devait faire bon vivre ici. Je ne pouvais m’empêcher de m’imaginer séjourner à Ilmatar. Cette ville était si accueillante, si joyeuse !
Perdu dans le fil de mes pensées je bousculais Meraxès et m’excusa aussitôt.

« Désolé Meraxès, je ne t’ai pas fait mal au-moins ? Je sais qu’à ton âge le corps n’est pas encore très robuste. »

Il se contenta de me sourire, avant de m’inviter à prendre du repos d’un ton mielleux. Il rajouta qu’à mon âge et au vu de la rudesse du voyage il ne fallait pas trop en faire. Je le remerciai pour son empathie et d’un pas rapide partais rejoindre la tête du groupe.

Ce fut à ce moment que je vis que nous étions arrivés dans une grande salle qui menait aux jardins, une délicate fragrance embaumait la pièce, mélange de fleurs et d’un je ne savais quoi de sucré.

(Il va falloir que j’aille y faire un tour, peut-être faire une petite sieste !)

Aaria nous convia à nous servir de quoi nous rassasier et d’un geste fluide désigna une large table en bois. Elle était garnie d’une myriade de plats et de boissons. Les pâtisseries et autres mets semblaient savoureux et j’entendis alors mon ventre gargouiller. Je savais très bien que je ne pouvais pas me laisser aller mais… L’envie se faisait si pressante, si impérieuse. Mon estomac réclamait sa pitance, grondait furieusement. Mon esprit essayait de contraindre mon corps à obéir mais guidé par la faim il semblait se mouvoir de lui-même. Pas à pas je m’approchais de la table, de la source de ma faim dévorante.

(Bon au diable les convenances !)

Je me penchais et grâce à l’expérience des banquets avalait tout ce qui tombait sous ma main. Un rapide geste de la main et le millefeuille avait disparu, un autre et ce fut le tour d’une meringue fourrée à la crème. J’avais rapidement la bouche pleine et faisait de mon mieux pour tout ingurgité au plus vite.

Je posai ensuite une main sur mon ventre, repu et lâcha un soupir de jouissance. J’espérais ne pas trop avoir attiré l’attention mais je n’avais pas pu résister. Comme disait l’oncle Oscar parfois la meilleure façon de résister à ses tentations c’était d’y céder.

Je m’éloignais de la table non sans prendre une dernière meringue et m’approchais de la reine. Je savais qu’il allait être nécessaire de prêter attention à l’échange qui allait suivre.

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 Sujet du message: Re: Ilmatar - Cité des Sylphes
MessagePosté: Dim 24 Jan 2016 06:17 
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Aaria’Weïla, Souveraine d’Ilmatar

Aaria’Weïla, la reine des Sylphes, considéra leurs salutations avec un sourire naissant, interprété comme légèrement moqueur par Meraxès, surement parce que Malakbêl se fendait la poire suite à l'élocution pompeuse de Tartuffe. Elle les remercia et leur demanda de s'adresser à elle sous son nom, et non son titre. Son ton était calme et bienveillant, mais une détermination subtile, digne d'une personne de sa stature, intimidait profondément l'elfe.

Il ne comprenait pas vraiment pourquoi les dirigeants élémentaires insistaient autant sur la familiarité. Il se contenta donc de hocher la tête avec un sourire niais.

« Selon vos souhaits, votre Alte... » sa langue fit trois tours « Dame Aaria. »

Pas simple de rompre les acquis d'une éducation stricte et codifié. La reine lui adressa un regard indescriptible et reprit la parole en abordant le sujet des malédictions. Elle expliqua que les fluides d'Elysian auraient apposé leurs marques dans leurs chairs. Ainsi, la première partie de cette vaste mission consisterait à rencontrer les Esprits du vent et de la lumière afin de contrôler le « muutos ».

« Muutos ? » répéta Meraxès.

Mais avant qu'Aaria’Weïla ne puisse répondre, de nouveaux arrivants firent une apparition aux abords des marches. Le guérisseur pivota pour leur faire face. Deux personnages hétéroclites au possible s'arrêtèrent. Le premier était un homme grand, élégamment habillé, marqué d'une cicatrice verticale sur le visage de son front jusqu'à sa joue, épargnant son œil, qui se teintait d’ailleurs d'un rouge inquiétant. Un certain charisme émanait de cet homme, celui d'un aventurier expérimenté et redoutable.

À ses côtés se tenait un... une chose. Humanoïde mais en bois. L’extrémité de ses membres se terminait en ramures ondulées, une feuille bourgeonnait comme une pustule au sommet de son nez d’écorce. Pour achever la bizarrerie, l'amas de racines montait un bouquetin, une monture fort inhabituelle. Était-ce un élémentaire ? Meraxès n'en savait rien, mais cette créature voutée l’obnubila.

Alors qu'il dévisageait l'arbre vivant, un oiseau vint se poser sur l'une de ses branches, et il ne put contenir sa stupeur quand le vit monté. Le volatile était en réalité la monture d'une lutine, minuscule jeune femme rousse au visage parsemé de taches de rousseur, qui gratifiait l'oiseau de caresses rassurantes.

(Et beh. Quelle étrange compagnie...)

Les nouveaux arrivants gravirent les marches jusqu'à leur hauteur et saluèrent la reine avec respect. Comblée, elle leur adressa un sourire et entreprit les présentations. Le jeune homme à la cicatrice se nommait Kalas, la charmante lutine, Guasina, et le petit homme-arbre, aux yeux globuleux miroitant comme deux ambres, avait un nom aux sonorités Elysienne, Birhûvaya. La reine précisa qu'il s'agissait d'un ambassadeur Golem. Les différents peuples élémentaires semblaient être soudés et tous très impliqués dans ce conflit, songea Meraxès.

Tartuffe déclina son identité avec entrain, et Meraxès ne coupa pas aux convenances.

« Enchanter. Je me prénomme Meraxès, Tulorien et prédicateur de Gaïa. »
dit-il en s'inclinant légèrement.

Guasina esquissa un début de prise de parole, mais Aaria les invita à entrer plutôt que de rester sur le perron. Birhûvaya confia sa monture à un Sylphe, aussitôt mimé par Kalas, et tous s’introduisirent dans les couloirs immaculées d'Ilmatar. Meraxès resta silencieux et contemplatif, découvrant mille statues représentant des êtres étranges, des animaux inconnus ainsi que des scènes aux allures de batailles mythologiques. Le sol et les murs étaient constitués de la même pierre blanche, les seules touches de couleurs provenaient de tapisseries aux broderies illustratives. Meraxès en profita pour scruter discrètement les autres Yuimeniens, eux aussi semblaient avoir été altérés. À l'instar des statues, leurs peaux paraissaient faite de pierre, ou du moins d'une teinte grise et froide. Même leurs ongles étaient étranges, car brillant d'une manière cristalline comme des pierres précieuses. Mais, le plus troublant restait leurs regards, écarlate pour Kalas, sombre pour Guanisa.

Le Sinari s'ébahissait sur les tapisseries, et, tête en l'air, vint percuter l'elfe, manquant de lui faire perdre l'équilibre. Après avoir levé les yeux pour découvrir qui il piétinait, Tartuffe s'excusa et le piqua en empruntant un air inquiet, s’inquiétant pour son pauvre corps jeunot et peu robuste. Meraxès nota son intention avec malveillance, mais lui adressa un sourire aimable.

« Vous devriez prendre un peu de repos, le trajet fut éreintant, surtout pour une personne de votre âge. »
répondit Meraxès plein de compassion vexante.

Ils aboutirent enfin dans une grande pièce lumineuse, une béance scindée de colonnes de pierre laissait deviner un jardin d'où provenait le son régulier de l'eau s'écoulant des fontaines. Un buffet composé de pâtisseries était à leur disposition, Aaria en saisie une et ne manqua pas à son devoir d'hôte.

Tartuffe sembla hésiter quelques instants en découvrant les denrées, son regard pétillait de gourmandise. Son ventre émit un grondement sourd, puis il passa à l'attaque, oubliant tout savoir vivre. Tandis qu'il se goinfrait bruyamment, Guasina s'adressa à la reine et lui indiqua qu'ils avaient rencontré l'esprit de la terre et qu'ils maitrisaient à présent le « muutos ». Ils attendaient donc les prochaines instructions.

Meraxès comprit que ses deux aventuriers venaient d'effectuer la même tâche qui venait de leur être confiée. Curieux, il s'intéressa donc à l'esprit de la lumière, en lien avec sa luminescence.

« Dame Aaria, où pourrions-nous rencontrer l'esprit de la lumière ? »


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Entre la pêche et le citron

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