L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Lun 30 Aoû 2010 14:41 
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Nous bûmes et nous jouâmes. Mes comparses prirent assez vite le coup, et je fus finalement contente de ne pas avoir parié d'argent. Hildegarde gagna plusieurs fois, nous demandant ce à quoi nous tenions le plus, ou encore les bêtises que nous avions pu faire dans notre jeunesse. La chance tourna ensuite en faveur d'Aglaeka, qui gagna plusieurs manches, et un peu pompette me demanda ce que je pensais d'une relation intime avec une femme.

"Euh... Comment dire...
-Allez dîtes nous tout Isulka!
-D'accord d'accord. Tout d'abord je suis pas lesbienne, hic, soyons claires! Mais bon, après pourquoi pas. Qui de mieux qu'une femme pour en toucher une autre.
-Ah c'est dégoutant!
-Tu as des idées en tête ma belle?" Lançai-je malicieusement à Aglaeka, tout en saisissant ma coupe déjà vide. Une autre manche, et ce fut à moi que la chance sourit. Il faut dire que Hildegarde n'était pas très discrète avec sa carte secrète.

"A toi Aglaeka. Hups! Dis moi, vous faîtes comment le sexe dans votre sororité? Je sais bien que les mecs tout ça, couic couic, mais faut bien jouir non?
-Je vous rappelle que vous êtes en présence d'une future duchesse!
-T'as seize ans non?
-Quinze.
-Et t'es pas mariée?
-Non, les Fritzebourg n'ont pas encore eu de fils.
-Raison de plus! Faut s'amuser dans la vie. Puis quand on est une sorcière on a le droit. Tout le monde nous prend pour des lubriques, alors on peut au moins l'assumer. Allez Aglaeka! C'était pour toi la question!"

Et voilà, comme à chaque fois avec ce jeu et un peu d'alcool, ça finissait toujours sous la ceinture les discussions.


Dernière édition par Isulka le Jeu 9 Sep 2010 16:41, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Lun 30 Aoû 2010 16:15 
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Isulka répondue qu'elle n'était pas lesbienne, mais ne refuserait pas quelque chose avec ma personne. Je l'a regardai de mes yeux pleins de malice, plus à cause de l'alcool que pour user de mes charmes auprès d'elle.

Ce fut rapidement au tour d'Isulka de me poser une question sur une partie intime de la Sororité et donc de moi-même. Je pris une gorgée de la liqueur, les yeux dans le vague avant d'élever ma voix dans le silence qui venait d'apparaître.

« Et bien ... Il n'y a aucunement besoin d'avoir un homme pour pouvoir goûter à ce plaisir. Et pour répondre clairement et bien ... euh ... J'ai déjà eu une relation avec une soeur qui fut plus âgée que moi. La religion ne précise rien en ce qui concerne une relation avec deux personnes du même sexe ou un plaisir ... solitaire. »

Je me tus rapidement, m'apercevant que je paraissais chercher mes mots alors que le phrase était toute tracée dans mon esprit. Effet secondaire de l'alcool sur moi sans doute.

« J’ai été un clair ? » Un sourire complètement niais était tracé sur mes lèvres et je vis le regard d'Hildegarde sur moi, ses lèvres encore pendues à mes paroles. Je m'enfonçai un peu plus sur le lit, me sentant à la fois gênée et soulagée d'aborder le sujet avec elles.

« Bon et bien je crois ... dormir. »

Je me levai sans plus de cérémonie et m'étalai sur une partie de la couche, allongée sur le ventre et la tête sur le côté, mon visage en leur direction.

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Dernière édition par Aglaeka le Mer 8 Sep 2010 20:31, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Lun 30 Aoû 2010 17:17 
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[:attention:] Rp violent pouvant heurter la sensibilité


Aglaeka nous révéla que chez les sœurs le contact purement féminin n'était pas proscris, ni même le plaisir en solo. La jeune femme, les joues un peu rouges ne tarda cependant pas à aller se coucher, mettant fin au jeu. J'allai la rejoindre assez rapidement, laissant à Hildegarde la paillasse sur le sol. Elle ne se plaignit pas, à mon grand étonnement.

Quant à moi, je ne fus pas longue à rejoindre le pays des rêves.

***

Des cris éclatèrent dans la rue, des insultes difficilement audibles mais particulièrement agressives. J'ouvrai les yeux, me rendant compte que le matin venait de se lever. Je décidai d'aller voir à la fenêtre: il y avait déjà eu des émeutes dans cette ville, et mieux valait savoir à quoi s'attendre une fois dehors.

Je tirai le rideau, et pus apercevoir une scène dérangeante, ressemblant à un règlement de compte. En public. En effet, un elfe gris, plutôt costaud était à genoux sur la terre battue, alors que cinq gros bras l'encadraient. Un type, le chef sans doute, vociférait:

"Ce chien de gris croit que la loi s'applique aussi à sa race. Il demande un procès... Et nous on va lui en donner un!"

Un des types asséna au pauvre elfe un violent coup de gourdin entre les côtes. La créature émit un cri aiguë, mordant la poussière.

"A tous les putains de grandes oreilles qui se croient chez eux, le clan des Tarill sera là pour leur régler leur compte!"

Un autre homme versa un récipient de liquide noire sur la créature qui implorait. Le chef se rapprocha, une torche à la main et donna un grand coup de pied dans la mâchoire de sa victime. Je détournai les yeux, en profitant pour cacher ceux d'Hildegarde qui s'était approchée. Le Sindel poussa un hurlement absolument terrible alors que j'imaginais les flammes ronger sa peau. Son long cri d'agonie ignoble et hideuse, alors que sa vie s'achevait avec horreur me fit tressaillir de tout mon être. Hildegarde ne put s'empêcher de pleurer, contre mon épaule, alors que je me laissais tomber le long du mur de bois.

Le bruit des pas de la garde ne tarda pas, mais bien entendu elle n'arrêta personne, se contentant de disperser la foule. J'étais simplement assise, Hildegarde contre moi, choquée par cet acte inhumain, monstrueux et commis avec tant de banalité.

"Pourquoi?
-Je... je ne sais pas.
-Et pourquoi tu n'as rien fait? Pourquoi!? Pourquoi..."

Après la terreur, la colère. Hildegarde me frappa les épaules de ces poings liés, avant de se laisser complétement aller contre moi dans un sanglot d'enfant.

"Aglaeka, je... Je pense que nous devrions y aller. Cette ville est mauvaise."

Le cri de l'elfe résonna dans ma tête pendant de longues minutes...


Dernière édition par Isulka le Sam 18 Sep 2010 01:09, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Lun 30 Aoû 2010 18:26 
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Je m'éveillai aux sons de cris et de pleurs. La lumière du jour me fit plisser les yeux avant que ces derniers aperçoivent Isulka enserrant Hildegarde en pleurS. De nouveaux cris de douleur provenant de l'extérieur venaient de se faire entendre, je me levai précipitamment et jetai un coup d'œil au dehors. Des hommes s'acharnaient sur un seul elfe Sindel allongé, tachant le sol de son sang qui s'échappait de nombreuses blessures.

Je ne mis pas longtemps à comprendre. Ces êtres s'attaquaient à un autre mâle seul et sans défense. S'attaquer à plusieurs sur une seule personne, c'était bien de l'homme tout craché ça ! De mauvaise humeur dès le matin, Isulka me dit que nous ferions mieux de partir. Cette ville était malsaine et portait en son sein un trop gros nombre de la race inférieure. Au final, nous en venions toujours au même problème.
Il fallait que je persuade mes sœurs de se joindre à ma cause, de sortir de leur temple et d'éliminer tous ces monstres.

J'allai dans la pièce face à la chambre afin de nettoyer une nouvelle fois ma blessure et de la tenir par un nouveau tissu par précaution. Par la même occasion, je profitai de faire un brin de toilette. Je revins dans la chambre commune afin de prendre mon sac et enfiler mon manteau encore en état.

"Avant de voir le fameux Capitaine, nous allons devoir passer dans une boutique afin de trouver des vêtements."

La jeune fille du duc avait complètement détruit sa robe délicate, Isulka et moi-même avions besoin de nouvelles tenues à la fois sympathiques et pratiques. Quand nous fûmes toutes les trois prêtes, nous descendîmes et prîmes un déjeuner rapide avant de trouver une échoppe de tissus. Deux femmes et une jeune fille riche n'était pas quelque chose de courant et avec ce qu'il se tenait dehors, l'envie ne me manquait pas de retourner dans ma bonne vieille Sororité. Enfin, mon esprit évoquait cela sous le coup de la mauvaise humeur, les dernières aventures que nous venions de vivre n'étaient certes pas faciles, mais avaient un goût pimenté qui me faisait revivre. Ou peut-être était-ce toutes ces noix coupées qui me donnaient cette passion.

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Dernière édition par Aglaeka le Jeu 9 Sep 2010 20:01, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Mar 31 Aoû 2010 10:35 
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Nous rentrâmes à l'auberge, prenant une chambre un peu moins grande et un peu moins cher. Sur le pallier de celle-ci, Aglaeka me demanda si nous avions prise la bonne décision. Une question délicate que je n'osais trop me poser, de peur d'y trouver une réponse.

"Je ne sais pas. Le gars est un salaud, mais le duc et le comte le sont encore plus. Et elle ne nous aurait pas suivie aussi bien si nous l'avions amenée ailleurs. Donc je ne sais pas si c'est le meilleur choix pour nous, mais nous n'en avions pas tant que ça, du choix."

J'essayai d'esquisser un sourire pour la réconforter, mais ce ne fut pas évident. Je m'allongeai sur le lit, contemplant le plafond pendant quelques instants. L'ennui vint cependant bien vite, à moins que ce ne furent mes pensées qui ne voulaient me laisser de répit.

"Dis Aglaeka, ça te dit que l'on se trouve un coin tranquille? Enfin, pour s'entrainer je veux dire. J'imagine que les armes ça se fait pas tout seul, et les sorts non plus. D'ailleurs ça te suffit une dague? C'est bien pour se défendre, mais vu le pétrin dans lequel on s'est fourrées..."

Je m'étais assise, attendant la réponse de la jolie demoiselle.


Dernière édition par Isulka le Mer 8 Sep 2010 11:36, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Mer 1 Sep 2010 20:20 
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Nous rentrâmes assez rapidement, esquivant les amis du pauvre type que dans notre clémence avions laissé dans la cave, vivant. Aglaeka demanda un bain à la femme de l'aubergiste qui lui fit de gros yeux. Pour ma part ce ne fut pas nécessaire. J'avais déjà pris un bain la veille, et nous allions pas rester des semaines en mer: il ne fallait pas abuser des bonnes choses. Et puis c'était pas donné...

Je profitai du temps libre pour faire un peu de tri dans mon sac. Je n'avais pas grand chose de valeur, mais c'était tout de même un foutoir monstre. D'autant qu'il prenait un peu l'eau, il faudrait que je le recouse à l'occasion. Enfin, les parchemins étaient protégés, seuls mes rechanges morflaient. Et comme il n'en restait plus grand chose à présent...

Quand Aglaeka revint je lui proposai une part de ragoût que j'étais allée chercher. Pas fameux, mais l'avantage avec la viande bouillie, c'est que le risque de mort-subite est moins grand. Et dans ce genre d'endroits...

"Je pense que je ne vais pas tarder. Demain faut se lever avant les poules. Ah, je sais pas si t'as déjà été en mer. Tu verras c'est atroce, ça tangue et tout, ça donne envie de vomir ses tripes. L'eau est croupie, et on bouffe du biscuit plein de vers. Donc, hum, prépare toi bien. Ah, et si les mecs se prennent pour des dieux avec les femmes en ville, les marins à l'inverse sont superstitieux. Ils croient que parce que nous on a nos menstruations on attire les monstres. Vaut mieux faire profil bas."

Après les mauvaises nouvelles je me couchai, cherchant une position confortable dans le lit. Ça faisait quand même un moment que je n'avais pas partagé de couche de manière amicale, avant de la rencontrer j'entends. Et ça faisait des siècles que je n'avais partagé de couche pour autre chose.

"Dis, ça te tente toujours de faire du sexe?"


Dernière édition par Isulka le Mer 8 Sep 2010 11:37, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Mer 1 Sep 2010 20:52 
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Mon bain fut servi rapidement et visiblement cela choquait que je prenne régulièrement un bain. Je pouvais comprendre, mais ma bourse s’était un peu plus alourdie grâce aux quelques yus que nous avait refilé le Capitaine, alors autant m’en servir à bon escient. Je profitai de la chaleur pour reposer mes yeux et mon esprit. L’eau chaude faisait également beaucoup de bien à mes muscles qui avaient subi beaucoup lors du dernier entraînement. Il faut toujours une récompense après tant d’efforts !

Quand je revins du bain, Isulka me proposa une part de ragoût qu’elle avait eu la gentillesse de ramener pour moi. Morte de faim et de fatigue, j’acceptai avec gratitude. Le plat n’était pas bon, mais cela passait très bien avec mon appétit. La mageresse m’expliqua ensuite la dure vie sur un navire, ne me laissa pas une part de rêve en me racontant les maux sur les navires, la nourriture et la façon dont les marins pouvaient traiter les femmes. Au moins à présent je m’attendais au pire.

Quand notre conversation fut terminée, nous nous allongeâmes, profitant de repos avant le lendemain qui allait s’annoncer difficile. Avant que je ne puisse trouver le sommeil, Isulka me demanda si j’étais toujours ouverte à faire quelque chose avec elle. Quelque peu étonnée, je me retournai vers elle, admirant un instant son visage à la fois doux et serein. Quand ma contemplation fut terminée, je lui répondis d’une voix douce et sensuelle.

« Et bien ma jolie, il faudra bien s’occuper dans ce navire. Mais pas cette nuit, il faut dormir. En plus, j'ai peur de t'épuiser et que tu n'arrives même plus à te réveiller demain ! »

Je me contentai d’un baiser sur sa joue accessible et fermai ensuite les yeux de façon à ne pas laisser la conversation aller plus loin pour le moment.

***


Nous nous éveillâmes presque en même temps le matin. Je me préparai rapidement, attendant la mageresse pour aller manger quelque chose et prendre des provisions pour notre voyage. J’étais bien trop méfiante de ce que les marins étaient susceptibles de rapporter pour la traversée.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Mer 1 Sep 2010 22:13 
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Aglaeka me rembarra gentiment, sous prétexte que nous allions pouvoir nous amuser à ça sur le navire, mais que pour l'instant c'est de repos dont nous avions besoin. Je ne me plaignis pas plus que cela. Je repensai un peu à mon dernier voyage en mer: j'avais réussi à rendre le déjeuner de l'avant-veille, et encore des heures après je parvenais toujours à vomir quelque chose. Je crois que soit on a le pied marin, soit on l'a pas.

Je m'endormis cependant assez rapidement, passant une nuit sans rêves. La dernière au chaud dans un bon lit. Certes un lit d'Exech miteux et où le cuir était nécessaire pour résister aux punaises, mais un lit tout de même!

***

La nuit encore noire. J'avais eu la précaution de boire suffisamment d'eau pour me réveiller avant le chant du coq.

Je vérifiai que la Mandragore se portait bien, puis nous prîmes de quoi manger. Plus pour elle que pour moi: je savais déjà à quoi m'attendre, et je n'avais pas envie de refaire la peinture du navire. Finalement nous sortîmes bien avant le lever du jour. Il n'y avait pas grand monde dans la rue, si ce n'est les ivrognes et les clochards. Au moins pas d'exécution sommaire pour le réveil, c'était un plus.

Nous rejoignîmes rapidement et relativement furtivement le port, où le deux-mâts nous attendait toujours. Probablement.


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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Mer 24 Nov 2010 15:54 
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Localisation: Entrain de faire des gâteaux sucrés et croustillants bien sûr !
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C'était un miracle si on l'avait laissé entrer en ville crasseuse comme elle était !
Les gens se retournaient sur son passage, et ils chuchotaient. Ils devaient dire que ce n'était qu'une misérable semi-elfe qui allait encore vouloir leur argent et leur compassion. Une pauvre bâtarde qui viendrait enlaidir un peu plus les rues de la ville portuaire...
Mais est-ce qu'il ne voyait pas dans quel état elle était ?!
Elle ne se serait pas infligée cela toute seule !

Myrella, l'air hagard, cherchait absolument une auberge où dormir. Son corps la faisait souffrir toute entière, et la chaleur l'achevait. Son crâne était un tambour qui vibrait douloureusement sous les coups d'une quelconque brute épaisse. Si elle avait pu, elle se serait laissé tomber là, en pleine rue, et aurait dormit à même le sol. Combien de fois l'avait elle déjà fait...
La jeune femme blessée aperçut de loin une auberge glauque, avec des gens peu recommandables qui y entraient ou sortaient. Quelques voyous la regardèrent passer, et pour leur ôter toute envie, Mimi fit semblant de tousser, en murmurant assez fort que cette foutue tuberculose ne la laisserait jamais en paix.
Elle continua à clopiner jusqu'à ce que la rue se mette doucement à tourner. Il y avait beaucoup d'ordures entassées ça et là. C'était écoeurrant !
Mimi pensait s'être débarrasser des odeurs fétides du marais, mais voici que celles des ordures, excréments et d'autres trucs tout aussi dégoûtants venaient lui envahir les narines.

Myrella regrettait définitivement d'être partie de Tulorim.
Mais surtout, elle regrettait de ne pas être morte la nuit où Arshem avait voulut l'assassiner... Morte à la place de sa chère et tendre Ribelle, qui lui manquait terriblement !
La jeune femme serra la moitié de jeton qui pendait autour de son cou. Elle espérait que dans sa tombe, Ribelle avait pu conservé l'autre partie du collier...

Quelqu'un la bouscula, et elle eut juste le temps de s'accrocher à son sac avant qu'on ne lui vole. C'était un homme, un jeune, tout essoufflé sous le foulard qui lui cachait une partie du visage. Il tirait comme un boeuf sur le fragile bagage en toile, et Mimi en sentit les coutures craquer.

- Tu vas lâcher ça poufiasse ?!!

- Nan ! C'est à moi !

Le voleur lui écrasa le pied, mais Myrella ne lâcha pas prise. Au point où elle en était, un peu plus de douleur ne la ferait pas succomber. La semi-elfe lui cracha dans les yeux et le griffa, elle s'accrochait férocement à son paquetage, le sien !!
Le jeune homme la poussa contre un mur, celui d'une maison en très mauvais état, et commença à la secouer dans tout les sens pour qu'elle lâche. Mais Myrella s'était recroquevillée sur son sac, et hurler comme si Thimoros lui-même venait la chercher.

Quelques personnes commencèrent à regarder dans leur direction. Des miliciens aussi. Le tire-laine s'enfuit en donnant tout de même un dernier coup de pied dans les jambes de sa victime ! Cette dernière eut toutes les peines du monde pour se relever. Si elle ne trouvait pas rapidement un endroit où dormir, elle perdrait conscience.
La semi-elfe parvint à se remettre sur pieds en s'appuyant sur le mur. Elle continua silencieusement son chemin de croix, ne s'offusquant pas du manque de considération des habitants de cette ville.
Personne n'avait de considération pour une traine-misère semi-elfique...
Cependant, dans son malheur, quelque dieu avait du être touché par sa douleur, aussi il fit se taire les mauvaises langues, tâcha de garder à distance les coupe-jarrets, et la mit finalement sur le chemin de l'Auberge de la Cruche Fendue.

Myrella essaya de redonner un peu d'ordre à la tignasse sur sa tête, et lissa les plis de sa robe. Elle prit également le soin de cacher sa joue bleuâtre sous ses cheveux, puis s'approcha du comptoir.

La semi-elfe essaya de se donner un air digne malgrès sa misère, et héla un humain plutôt gros, comme sa barbe d'ailleurs.

- Euh bonjour monsieur... Est-ce que...Enfin... Serait-il possible de vous louer une chambre ?

- Bien sûr, 10 yus et celle au fond du couloir, à droite, est à vous !

- Oh merci ! Et euh... est-ce que... commença timidement Mimi en serrant l'anse de son sac. Est-ce que je pourrais avoir un peu d'eau... pour euh... me nettoyer un peu...

- Oui, oui pas de problèmes ! souria le tenancier avec un petit air désolé.



On lui donna un gros sceau d'eau tiède et une bassine large. On l'aida même à tout poser sur la commode de la chambre. Une fois dans celle-ci, et après avoir fermé derrière elle, Myrella se laissa tomber sur le lit moelleux mais sans grands agréments. C'était le lit le plus moelleux du monde !

- C'est la première fois que tu dors dans un vrai lit ma petite Mimi ! La première fois en 60 longues années d'existence...

La jeune femme releva une dernière fois sa carcasse abîmée pour la glisser sous les draps. Bien qu'un peu usés, ils étaient propres. Tout comme l'oreiller. La semi-elfe se souvint des oreillers du bordel dans lequel elle viva pendant de longues années. On aurait dit des galettes ! Des galettes inconfortables, qui sentaient beaucoup trop la transpiration, et qui étaient toutes dans un sale état ! Elle passa ses mains sur son visage, et se concentra sur les bruits des consommateurs en dessous, dans la salle principale, pour chasser de sa mémoire les scènes sordides de sa jeunesse qui se rejouaient dans sa tête...
Il y avait quelques éclats de voix, un peu de musique, et beaucoup de bruits de pas. Mimi se laissa bercé par tout ce brouhaha, et s'endormit profondément.

***


L'éclairage était diffus.
Une lourde odeur d'encens, de parfums multiples mêlés aux odeurs corporelles, et celle du tabac et d'autres herbes à fumer embaumaient l'air ambiant.
Myrella était cachée dans un petit réduis poussiéreux, habillée avec le corset pigeonnant et la robe qui montrait plus qu'elle ne cachait, typiques des filles du bordel. Elle tentait en vain d'étouffer les bruits, les craquements, les cris, les soupirs et les gémissements de tout ce monde qui la harcelait en se bouchant les oreilles avec ses mains frêles.
Un bruit sourd la fit sursauter, et elle manqua de crier.
La semi-elfe jeta un coup d'oeil à la pièce en regardant à travers les planches de la porte du réduis. Cette fois-ci, ce fut un sanglot qu'elle tenta d'étouffer avec ses mains, plaquées sur sa bouche !
Sa chère et tendre Ribelle se faisait rosser par une brute qui trouverait plus de plaisir à faire la chose avec une femme battue, et donc tout à fait soumise à son désir impérieux.
Le pire, c'est qu'elle se faisait étriller à sa place...
Elle se faisait toujours battre à sa place, sa chère et tendre Ribelle...

Tout devint très sombre.
Une affreuse odeur de vase, de fange mêlée aux odeurs de feuilles en décompositions, et celle de l'humidité embaumaient à présent l'air lourd.
Myrella était seule et totalement nue au milieu d'une motte de terre bourbeuse. Il n'y avait plus aucun bruit, ni celui du vent, ni celui des crapauds, ni celui des insectes. Le marais tout entier semblait retenir son souffle.
La semi-elfe jeta un coup d'oeil autour d'elle. Seule sur son ilot, une vaste mer de fange l'entourait. Elle était perdue et coincée dans ce marais !
Tout à coup, elle sentit un contact affreux et chaud dans son cou. Tout son corps se figea, et des larmes coulèrent le long de ses joues. C'était les lèvres brutales du cavalier qu'elle avait assassiné ! Il la serra méchamment dans ses bras, et la regarda avec son regard mort, mais haineux pourtant, à l'oeil crevé et son crâne meurtris par les coups de pierre.
Elle sentit un contact légèrement chaud et gluant contre ses reins. Elle devina qu'il s'agissait des tripes de cet humain qu'elle avait éventré...
Ce dernier l'attira tout au fond de la mare, dans sa tombe de boue.
Pour toujours...


***


Myrella se releva brusquement dans son lit. La pièce était sombre, et elle commença à paniquer. Mais le contact des couvertures et de sa robe contre sa peau l'assurèrent qu'elle n'était pas dans ce marais putride.
Elle était dans le lit, dans cette auberge. Dernier havre de paix dans cette ville de voleurs et de brutes. Une ville bien plus semblable à Tulorim qu'elle ne l'aurait imaginé !

La jeune femme souffla plusieurs fois pour retrouver sa respiration et son calme. Toute tremblante, elle sortit du lit, et tâtonna dans le tiroir de la table de chevet à la recherche de quoi allumer les bougies.
Dehors, la lune était haute. Elle avait du dormir très longtemps !
Une fois que Mimi eut plus de lumière, elle ferma les rideaux de l'unique fenêtre puis enleva ses chaussures et sa robe. Il y avait une glace sur la commode, qui lui refléta nettement son image.
Myrella avait la joue bien bleue ainsi que la lèvre inférieure éclatée et gonflée. Des marques rouges parcourait son corps, à l'endroit où ce porc avait poser ses pattes... Dans son dos, un gros bleu qui commencé à virer au violet lui rappeler la lourde chute qu'elle avait faite. Et ses cheveux, par tout les dieux ! On aurait dit qu'elle avait un incendie sur le crâne tant ils étaient hirsutes !!

La jeune femme trouva qu'elle ressemblait assez à la jeune prostituée qu'elle fut dans la passé : battue, couverte de bleus et d'écorchures, mal coiffée, mal fagotée, le regard vide et l'air aussi triste que perdu. La chair fade et fatiguée...
Comment les clients pouvaient-ils se battre pour vouloir l'avoir ?!
Comment pouvaient-ils la trouver attirante ?!
Comment pouvaient-ils avoir envie de...?!

On toqua à la porte. Et d'instinct, Myrella tira une couverture pour cacher sa nudité, bien que personne ne puisse pénétrer dans la pièce puisqu'elle était fermée à clé.

- Oui ? Qu'y a-t-il ?! demande-t-elle d'une voix anxieuse.

- C'est juste pour savoir si vous aviez un jour l'intention de descendre manger, ou si vous vouliez qu'on vous apporte quelque chose dans vot' chambre...? Il se fait tard alors on va jeter dehors les poivrots, vous avez donc pas avoir peur de descendre hein ! affirma le tenancier

- Oh euh... C'est juste que... J-je j'arrive.

Mimi nettoya rapidement son visage dans l'eau qui était devenu glaçée, et gratta la tâches de boue sur sa robe. Heureusement qu'elle était d'un beige assez fonçée pour cacher ces imperfections... La jeune femme sortit un peigne presque édentée de sa besace et tâcha d'éteindre l'incendie.
Elle se regarda dans le miroir une dernière fois et se jugea très palôte. Aussi, la semi-elfe pinça ses joues pour leur donner une teinte rosée, mais évita de mordre ses lèvres pour faire ressortit leurs rouges. Les pauvres étaient déjà bien assez abîmées...

Lorsqu'elle descendit, tout était très calme. Les quelques personnes attablées ne la virent même pas descendre, tant elle était discrète. Si bien que Mimi patienta un bon moment à une table avant qu'une serveuse ne la remarque.
Celle-ci lui proposa pour 4 yus un ragoût de la mer, composé avec seulement du merlan, du crabe et des moules, en faite...
Mais Myrella ne fit pas la difficile, et pour 6 yus supplémentaire, elle avait put manger du bon pain noir et boire un godet de cidre doux.
Tout en mangeant le seul vrai repas chaud qu'elle n'avait pas pu faire depuis bien longtemps, la semi-elfe tendit l'oreille vers le comptoir.
Car on parlait d'elle, elle le sentait !

- T'as vu sa joue et sa lèvre à cette fille ! Elle a du se faire passer à tabac... spécula l'une des serveuses.

- Fais pas bon d'être une fille à Exech, je te dis... commença la jeune fille l'avait servit. Si on est pas prudente, on reste pas longtemps vierge...

- ... Et en vie ! termina la première. Si on était des soeurs de la Sororité, ces sales pervers garderaient leurs mains dans leurs poches ! Et autre chose dans leur pantalon ! pouffa-t-elle niaisement.

- C'est sûr ! Seules les guerrières de la Sororité de Selhinae peuvent les remettrent à leur place ! Sûrement parce-qu'elles sont aussi costauds que les mecs !

Myrella se mit à chercher dans sa mémoire ce qu'elle savait sur ces soeurs...
Déjà, elles n'aimaient vraiment pas les hommes... Elles les tuaient sans même les écouter...
Ensuite, elles vivaient toutes dans une sorte de grand temple, et les hommes ne pouvaient pas y aller...
Enfin, ce sont de féroces combattantes qui n'ont peur de rien ni personne, surtout pas des hommes ! Ce sont des femmes fortes et féroces, ça oui !

La jeune femme espéra pendant un moment que si elle devenait une Soeur de la Sororité, elle serait certainement assez forte pour pouvoir se défendre, pour faire en sorte qu'on la respecte, et pour pouvoir enfin se venger de son père...
Mais elle secoua la tête, en refusant cette possibilité.
Bien qu'elle est assassinée sans remord seize hommes, c'étaient tous des porcs infâmes, des monstres qui méritaient leur sort. Mais devoir tuer d'autres hommes, juste parce-qu'ils sont des hommes... Cela était impensable pour Mimi.
C'est comme si les gens voulaient tous la tuer parce-que c'est une semi-elfe, et juste à cause de ça ! C'était... injuste, et au moins aussi méprisable que le comportement de certains hommes !
Non, en y réfléchissant bien, devenir une soeur ne serait pas la meilleure des choses. Car elle ne deviendrait vraisemblablement le même genre de monstre que les types qu'elle avait tué.
Elle persécuterait et abuserait de sa force pour faire plier les autres selon ses désirs...

Myrella soupira, et éclaira légèrement son visage d'un petit sourire.
En faite, elle venait de comprendre qu'elle n'était pas une fanatique foncièrement mauvaise et cruelle comme l'espérait Thimoros et ses fidèles.
Elle avait juste sa propre façon de juger les gens.
Mais jamais la jeune femme n'userait de ses "dons" pour faire le mal autour d'elle. La semi-elfe se jura de ne les utiliser que pour se venger du mal qu'on lui ferait subir !

Mimi finit le reste de son ragoût en raclant l'assiette avec la cuillère en bois, puis déposa le paiement en pièces sonnantes et trébuchantes, avant d'aller se recoucher en souhaitant une bonne nuit aux deux jeunes filles.
Espérons que demain, sa joue aura dégonflée !


Post suivant : Une décision à prendre...

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Jeu 2 Juin 2011 17:07 
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Enfin j'étais arrivé à Exech, épuisé et affamé. Je suis rentré dans la première auberge que j'ai trouvé, j'espère qu'elle sera aussi chaleureuse qu'à Tulorim. Je m'installai à une table et commandai une assiette au gérant, un homme barbu et assez costaud. Je mangeais sans réfléchir à ce qu'il y a dans mon assiette. J'avais faim et soif et il était presque nuit, je devais me reposer avant de me lancer à la recherche des assassins de ma sœur. J'allais ensuite me coucher dans une chambre au second étage, je m'écroulai épuisé dans mon lit et m'endormai presque aussitôt.

"Tthéo, Tthéo. C'est un piège, n'y va pas !"
La voix de Gretala était angoissée, ça n'était pas normal. Son image était fantomatique, je voulus m'approcher d'elle.

-N'y va pas je t'en prie !

Pourquoi ?

Aucune réponse, je répétai ma question en avançant vers elle. Toujours rien, je levai ma main pour la toucher, mais son image se dissipa.
"Non !" criai-je


Je me redressai dans mon lit, j'étais en sueur. Je m'étais entendu crier, dans mon sommeil, ce n'était pas impossible. Je me laissai retomber sur le dos et repris ma respiration petit à petit. Je me demandai si ce rêve était un signe, les morts sont censés veiller sur nous depuis l'autre monde, c'est ce qu'on m'avait toujours raconté. Je ne savais pas si c'était vrai, mais en ce moment je l'espérait vraiment, Gretala était ma sœur jumelle, on avait toujours été liés et j'espérais qu'on le serait toujours par delà la mort.
(Pourquoi moi ?) pensai-je. (Pourquoi est-ce que j'avais eu le droit de rester en vie, pourquoi ma sœur avait été arrachée à la vie et pas moi. Pourquoi n'ai-je pas été capable de la protéger ?)
Des larmes se mirent à perler sur mes joues, je me mis à pleurer, à chaudes larmes, recroquevillé sur moi-même dans les couvertures en murmurant des "pourquoi" plaintifs. Je pensais à elle, à ma jumelle qui m'avait quittée en avance, à ma sœur qui m'avait laissé seul, comme un petit enfant abandonné de sa mère. Elle me manquait tant, j'avais l'impression qu'on m'avait arraché une partie de moi-même, qu'on m'avait coupé en deux et la douleur était si forte que je ne pouvais m'en défaire. J'espérais sincèrement que la vengeance me permettrait d'aller mieux, mais je n'en était qu'à moitié convaincu, j'avais l'impression que ce rêve voulait me mettre en garde de quelque chose.
(Peut être n'étais-je pas sur la bonne route ? Après tout je n'avais fait qu'écouter un homme rencontré dans les bains... à Tulorim. )
Je devais quand même jeter un coup d’œil à cette ville. Exech était assez troublée pour être le refuge de brigands comme ceux qui avaient attaqués mon village. Je le savais, une anarchie régnait sur cette ville, l'anarchie et la loi du plus fort. Je devrais être prudent, mon épée me serait utile voire indispensable. Je ne devais surtout pas l'oublier, je ne voulais pas me faire tuer si vite, d'abord la vengeance, après je m'en ficherai, mais avant surtout pas !
Silencieux, dans le noir j'attendais le matin, car le sommeil refusait de revenir, ensuite je me levai, m'habillai et descendis dans la partie restaurant de l'auberge ou je demandai un petit déjeuner. Le gérant servit, je lui demandai de remplir ma gourde ce qu'il fit sans broncher.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Ven 24 Juin 2011 20:30 
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L’auberge à la Cruche Fendue. C’était marqué en grand sur un panneau en bois à l’entrée de la grande maison plutôt accueillante par rapport au reste de la ville. Au moins, ils ne dormiraient pas trop mal la nuit ! En entrant dans l’auberge, ils furent très vite réceptionnés par un petit rondouillard à la barbe presque aussi longue que celle de Guillaume.

« Bonjour messieurs ! Je suppose que vous cherchez une chambre ? Allez, 20 Yus pour les deux ! »
« Bradick ? »
« C’est moi, oui. On se connaît ? »


Puis avant que Guillaume n’ait le temps de répondre, l’aubergiste cria sans contrôler sa voix, tout en riant bêtement de surprise.

« Guillaume ! Dis-donc, ce que tu as vieilli, haha ! À l’époque tu avais encore des cheveux bruns ! »
« Et toi alors ! Depuis quand tu tiens cette auberge ? »
« Oh, longue histoire de famille. Laissons ça pour une autre fois, tu veux ? »


Bradick pointa alors Nayem du doigt.

« Et lui, c’est ton enfant ? C’est qui la maman ? »
« Hélas, non. Je n’ai pas trouvé de femme capable d’égaler le charme de Petra. »
« Roh, t’inquiète pas. Elle va te revenir, j’en suis sûr. »
« J’espère que tu dis juste, Bradick. J’espère que tu dis juste. »


Un petit silence se créa alors dans la conversation, puis fut cassé par la petite voix toute fatiguée du garçon.

« Je peux aller au lit ? J’ai sommeil. »
« Bien sûr, petit. »


Bradick se précipita sur le trousseau de clés des chambres de l’étage et fit signe à Guillaume de le suivre avec Nayem, les conduisant tous les deux jusqu’à leur chambre. Alors que son poids faisait résonner le bruit de ses pas à chaque marche qu’il grimpait, l’aubergiste poursuivit la discussion.

« Mais alors dis-moi, tu fais quoi à Exech ? »
« Eh ben tu vois, ce petit, il s’est perdu de son oncle en chemin vers la ville depuis Tulorim. Alors j’essaye d’aider comme je peux, mais on n’a trouvé aucune piste. »


Bradick compatissait. Après tout, il savait bien ce que c’était de ne plus retrouver son oncle. Certes, c’était tout de même mieux lors qu’il y avait un petit espoir, mais cela restait difficile.

« On y est. Faites pas gaffe au couple de fous de la chambre d’à côté. Ils parlent comme des perroquets, mais ils avaient l’air fatigués. Ils ne devraient pas tarder à s’endormir. »

Le petit rondouillard confia la clé de la chambre à son ami, puis se retira vers le comptoir au rez-de-chaussée. Très vite, une fois que le silence s’était emparé de la chambre, Nayem put entendre la conversation du couple que Bradick venait de mentionner.

« J’espère au moins qu’il a pu arriver à Exech. »
« Tu parles, je ne sais pas ce qui est le pire entre ça, les plaines du continent, ou la maison à Tulorim. »
« Ouais… t’imagines si les bandits qui nous avaient attaqués se sont emparés du p’tit pour l’utiliser comme moyen de chantage sur toi ? »
« M’en parle pas. Tout ce que je sais, c’est qu’il faut le retrouver si je veux pouvoir reparler à Enzo et m’en sortir vivant ! »
« Pauvre enfant… j’espère juste qu’il va bien. »


Le garçon avait très vite compris que le couple de fous s’agissait en fait de Dimitri et Emira. Il bondit de son lit et courut vers la porte de la chambre d’à côté, sans même laisser le temps à Guillaume de comprendre ce qu’il se passait. Après avoir toqué, il entendit les chuchotements très forts des deux maladroits qui s’attendaient à voir à nouveau des bandits après eux.

« Prend le rouleau ! Le rouleau ! »
« Quel rouleau ? »
« À pâtisserie, voyons ! »
« Mais si c’est juste l’aubergiste, on va se taper la honte ! »
« Fais ce que je te dis ! On ne sait jamais. »


Dimitri ouvrit brusquement la porte afin d’atténuer la surprise, en vain. Le regard de l’oncle et de la femme de ménage s’emplirent soudain de larmes de joie, et les deux coururent en direction de Nayem pour l’embrasser.

« Où t’étais passé ? »
« On t’a cherché partout ! »
« Comment tu nous as trouvés ? »
« Qu’est-ce qui s’est passé ? »
« Comment tu t’es perdu ? »
« Est-ce que tu es blessé ? »


Les deux adultes ne lui laissaient même pas le temps de répondre, le bombardant incessamment de questions, jusqu’à ce qu’ils finissent par se taire en voyant le grand Guillaume débarquer dans la chambre.

« Quelqu’un m’explique ce qu’il se passe ? »

Dimitri et Emira se tournèrent alors vers le garçon avec un regard inquisiteur, puis se remirent à parler les deux en même temps :

« Tu connais ce monsieur ? »
« C’est lui qui t’as kidnappé ? »
« Ouais, c’est lui le fautif ? »
« Il t’a fait du mal ? »
« J’espère qu’il n’a pas osé ! »
« Allez, dis-nous tout ! »


Le petit lâcha un grand soupir et se mit à raconter toute l’histoire depuis le début. L’important, c’était d’avoir enfin retrouvé les deux guignols. Comme quoi, le hasard faisait parfois bien les choses ! Hélas, même s’ils étaient tous en sécurité à Exech, Nayem avait la sensation d’avoir une dette envers ce pauvre Guillaume qui semblait si seul et qui l’avait aidé sans même avoir de raison particulière. Évidemment que Dimitri et Emira lui ramèneraient un peu de sa bonne humeur, mais rien ne valait sa chère Petra, qu’il avait apparemment perdue, sans perdre pour autant l’espoir de la retrouver. Exech n’était que la première destination d’un très très long voyage qui venait de commencer pour Nayem et les autres.

En attendant, de nombreuses questions restaient sans réponse. Pourquoi donc la petite boîte était si importante ? Qui étaient exactement les brigands qui avaient débarqué dans la maison de Dimitri ? Il était peut-être temps d’élucider tous ces mystères…

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Sam 2 Juil 2011 02:01 
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Quelque chose la réveilla, une personne se trouvait devant sa chambre, immobile. Elle resta peu de temps et s’éloigna. Aléna se leva et attrapa son arme, caché sous son oreiller. La porte émit un faible grincement, lorsqu'elle la déverrouilla. Le couloir était vide, l'inconnu était déjà parti. Devant sa porte, il avait laissé un mot. Elle s’abaissa lentement, prenant garde à un quelconque mouvement, ramassa la feuille et retourna dans la pièce. La pièce était modeste, à part le lit, il n’y avait qu’un bureau, lui permettant d’écrire lorsque cela s’avérait nécessaire et un baquet rempli d’une eau cristalline, récupéré après avoir menacé le gérant.

(Quelle honte de devoir attendre dans un lieu aussi répugnant que cette cruche fendu, devoir supporter d’être à la merci de ces fanatiques de la confrérie du crâne. Vivement que cette mission aie lieu que je puisse retourner dans les quartiers sud, où nous, membres de La Main Rouge régnions.)

elle déplia la lettre, l’ombre l'empêchait de la lire. Elle s'approcha de la fenêtre, le soleil levant lui permit de la lire, avec grande peine. Sa prochaine mission lui serait donnée cette nuit, après trois jours de silence, elle allait enfin pouvoir quitter ces maudits quartiers. Cependant, elle avait ordre de ne pas quitter sa cellule jusqu’à ce que la lune prenne place dans les cieux.
Plus qu'une seule journée à attendre, pour enfin passer à l'action. Il restait encore quelques heures avant que les autres client de l'auberge ne se lèvent. Elle descendrait au même moment. En attendant, elle retourna s'allongeait et glissa dans un demi-sommeil, dont ses souvenir s'empara.


La lune, seule lumière, m’éclaire. Sous sa faible lueur, à quatre pattes, je cherche des pièces que quelqu’un aurait pu faire tomber. Demain, ce sera le jour de la taxe, et il me manque encore une dizaine de yus pour pouvoir la payer. Ça fait déjà une heure que je ratisse les rues, plongeant mes mains dans les caniveaux. Mes genoux me font mal, mais j’aurai bien plus mal si je ne trouve pas l’argent qu’il me manque. Il faut que je leur apporte, après tout c’est eux qui me protègent, sans eux je serai la proie de tous ces monstres peuplant cette ville. Le clan de La Main Rouge est là pour m’aider, il est juste que je paye pour les remercier.

Un reflet d’or attire mon regard, dans les eaux sales, je vois une petite pièce. Mes mains se jettent dessus, une de moins à trouver. Encore quatre ans à attendre avant d’avoir mes quatorze ans, à ce moment-là je pourrai travailler pour le clan, je n’aurai plus à payer cet impôt. Je continue à me traîner, il ne reste encore une grande surface à fouiller. Si je n’ai pas assez, je devrai aller mendier prêt des auberges, mais c’est risqué. Les grands racontent que certaines personnes n’hésiteront pas à nous tuer.

Les heures passent, ma fortune s’est agrandi, mais il me manque encore trois pièces. J’ai trop peur pour aller hors des quartiers sud, c’est pourtant là que se trouve les tavernes. Je vais plutôt aller voir les marchands des rues, peut-être qu’ils accepteront de m’aider. Le soleil ne va pas tarder à se lever, il me reste peu de temps. Je me relève et me met à courir. Les vendeurs vont bientôt s’installer pour leur journée. J’aurai due penser à aller au temple, là-bas ils sont généreux, mais il est trop loin. J’aperçois les premiers stands, où les marchandises commencent à s’entasser. Je m’approche de l’homme le plus proche de moi.

« S’il vous plaît, pouvez-vous me donner une pièce, c’est pour pouvoir manger. »

« Bien sûr que non. Imagine que je donne une pièce à tous ceux qui ont faim, après se serait moi qui n’aurai plus de quoi manger. Donc maintenant va voir ailleurs peut-être qu’il y en aura qui sont assez riches pour se permettre de te donner ce dont tu as besoin. »

Je quitte le marchand et cours voir les autres, aucun ne veut m’aider. Il est temps que je retourne au repaire, si je suis en retard, je subirai plus que si je ne paye pas. Je cours, passe devant le Serpent Rouge et tourne. Au fond de la ruelle, se trouve une petite maison, dont les portes ont disparu. Elle est effrayante, c’est le repaire des rats, mais aussi le lieu où l’on peut dormir. Tous les jeunes sont déjà arrivés, un grand est là aussi. Celui qui va vérifier ne devrait pas tarder. Je m’assoie parmi les autres. Nous sommes une trentaine, et je suis la plus jeune des orphelins présents.

Quelques minutes plus tard, un autre grand fait son apparition. Il nous appelle un par un, récupérant l’argent. Comme d’habitude je passe en dernier, avant moi trois se sont fait battre, car ils n’ont pas ramené assez. C’est à mon tour de passer, quand il me demande mes yus, je lui donne que la moitié de ce que j’ai récupère. Comme ça la semaine suivante se sera plus facile. Je me prépare à recevoir les coups, j’en ai l’habitude, c’est juste un mauvais moment à passer.

Son compagnon se lève, et s’approche. Je sers les dents. D’une claque, il m’envoie au sol, puis me relève en me tirant par les cheveux, d’autres viennent s’écraser sur mon visage. Les coups font mal, mais il retient sa force, il ne veut pas nous tuer, juste nous faire peur. Quand il s’arrête enfin, j’ai mal partout. Il me dit que si je ne paye pas la prochainement fois, il me ferait bien pire, puis ils partent. Je me relève avec difficulté pour aller me coucher dans les quelques couvertures sales que nous possédions.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Sam 23 Juil 2011 23:25 
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Le temps passe, déjà trois hivers se sont succédé. Depuis des mois je ne suis plus battu, je suis meilleur que les autres pour voler. Les adultes font moins attention à moi, je suis plutôt discrète. Certains d’entre nous disent que je pourrais rejoindre le clan en tant que tire-laine plutôt que de travailler dans la maison des courtisanes. Demain, c’est la grande représentation de la troupe flamboyante. Ce soir il risque d’y avoir un peu plus de personnes qui vont passer par la porte du sud. Les grands ont décidé d’y préparer une embuscade.

Ils vont organiser un tournoi entre les jeunes qui veulent y participer, pour ne garder que les meilleurs. C’est une occasion, pour leur montrer ce que je vaux. Il y a cinq places et une douzaine de candidats. Ce qui signifie que si je ne gagne pas vite mon combat, en montrant ma supériorité, je vais devoir affronter un deuxième adversaire. Je ne pourrais jamais gagner deux combats en suivant surtout que l’on est que deux filles à y prendre part. Et encore, l’autre étant une fille brune ayant la même carrure que les garçons, voir même plus impressionnante.

Ils annoncent, les qui va se combattre. Je tombe sur Jonat, c’est un adolescent de mon âge. Je suis contente, malgré le fais qu’il ne soit pas faible, ce n’est ni le plus fort ni le plus intelligent. Il est du genre à foncé tête baissée. J’ai mes chances ! Un adolescent me fait aller sur un des terrains prévus pour le combat et explique les conditions de victoire. Il suffit de combattre son adversaire jusqu’à ce qu’il abandonne ou que le juge décide que c’est finis. Jonat est en face de moi, il est légèrement plus grand que moi. C’est yeux marron, me scrute. Tandis que sous sa tignasse noire, son cerveau pense sûrement qu’il va me battre facilement, mais il se trompe.

L’arène n’est qu’un coin formé par deux murs, des adultes nous observèrent, ils ne sont pas nombreux. Il y a celui qui va décider qui à gagner ainsi que deux plus vieux. Ils sont sûrement là pour voir de quoi on est capable, pour ensuite décider ce qu’on peut faire pour le clan, à moins qu’ils ne soient là que pour parier. Mais quoiqu’il en soit je dois faire de mon mieux. Je me tiens droite et m’avance pour être plus près de Jonat et à peu près au milieu du terrain. Il reste plus qu’à attendre le départ donné par l’adolescent. Même s’il ne nous fait pas trop patienter, le stress monte en moi.

D’un coup, il donne le signal. Mon adversaire fonce sur moi et son poing heurt mon visage avant que je ne puisse me défendre. Je recule en titubant. Je lève mes bras, protégeant mon visage d’un deuxième coup. Essayant de retourner la situation, je frappe la jambe de mon adverse. Celle-ci ce plie suffisamment pour gêner son mouvement. J’en profite pour lui envoyer mon pied dans l’entrejambe, il s’agenouille à cause de la souffrance. Un coup certes fourbe, mais tous les coups sont permis dans la rue. Alors qu’il tente de se relever, je lui donne le coup de grâce. Il roule sur le côté, le nez éclaté par un coup de genou. Je me retourne vers l’arbitre, sachant qu’il me laisserait la victoire, inutile de continuer un tel combat, sauf pour tout les deux en sortir dans un sale état.

Alors que j’allai sortir de l’arène, Jonat m’attrape par le dos et m’envoie sur le mur. Il me prend par les cheveux, et commence à me lyncher. Il ne me laisse pas le temps de faire quoique ce soit. À chacun de ses coups, la douleur monte en moi, assombrissant petit à petit mon esprit. J’ai l’habitude d’être battu, je n’aie juste qu’à attendre qu’ils l’arrêtent. Mais ses poings continuent à me frapper. Qu’est ce qu’ils attendent ? J’essaye de leur dire que j’abandonne, mais aucun mot ne sort. La peur m’envahit, non pas produite par les coups que je reçois, mais par les ténèbres qui grandissent dans la tête. Elles absorbent mon énergie, j’ai du mal à garder conscience. On me lâche, je m’écrase au sol, incapable de bouger.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Mer 3 Aoû 2011 01:24 
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Je me réveille, j’ai l’impression d’avoir dormi une éternité. Mes muscles sont endoloris par l’immobilité. Mes yeux ont du mal à s’habituer à la lumière. La pièce est imposante, mais à part le premier lit que j’utilise, il n’y a qu’une chaise et une petite commode. Dans un coin obscur dans la pièce, je vois un mouvement. Un homme d’une trentaine d’année s’approcha de moi. Ses cheveux d’un noir de jais descendaient en cascade sur sa nuque. Ses yeux d’un vert émeraude se posèrent sur moi, ils ne trahissaient aucune émotion, ce qui me met mal à l’aise. Il se déplaçait sans faire le moindre bruit.

Des frissons de terreur me parcourent, lorsque je vois ses armes, c’est un professionnel, un assassin. Ma gorge se resserre, je commence à avoir du mal à respirer. M’ont-ils livré à un meurtrier sadique, après que je me sois évanouie ? Il me regarda droit dans les yeux, il savait que j’avais peur, cette vue devait lui donner tant de plaisir. J’essaye de me calmer, si je ne lui offre pas ce qu’il veut, il me tuera rapidement, sinon il s’amusera avec moi. À cette pensée, des images d’horreur se succédèrent dans mon esprit, la renforçant. Quand il prend la parole, sa voix ne laisse paraître aucun sentiment, elle est froide, mais bizarrement me rassure, autant que ses propos.

« Enfin réveillé ! Tu sais combien tu me dois pour m’être occupé de toi ? Pendant ton sommeil de trois jours, il a fallu que je veille sur toi, n’empêchant de faire mon travail. »

« Euh…merci, mais qu’est ce qu’il s’est passé ? »

« On verra plus tard pour ta façon de me rembourser, mais sache que ce n’est pas avec un simple merci que tu t’en sortiras. Pour le combat, tu as failli tuer ton adversaire. Encore heureux que l’utilisation de tes pouvoirs t’ont fait perdre conscience avant. »

« Mes…pouvoirs ? »

« On en parlera après. Suis-moi ! »

Je lui obéis et je sors de la pièce. Nous nous retrouvons dans un couloir possédant une autre porte, ainsi qu’un escalier. Ne faisant pas attention à moi, il descend les marches. Je le suis toujours, impatiente d’en savoir plus et excitée à l’idée de pouvoir survivre autrement qu’en tant que prostituée. Je le sens même en sécurité avec lui, alors qu’il pourrait sûrement me tuer en un seul mouvement. Après avoir dépassé une pièce, dont les seuls meubles sont de nombreuses armoires collées au mur, il m’emmène dans la salle principale. La salle est banale, une table entourée de vieilles chaises, assez proche d’une cheminée, pour ne pas avoir trop froid en hiver. Un lourd bahut faisant face à l’âtre. La pièce ne possède aucune décoration, si bien qu’elle semblerait inhabitée avec un peu de poussière.

D’un mouvement de la tête, il m’indique de prendre place. À mon réveil, j’ai eu tellement de chose à réaliser que je ne m’étais pas aperçu de la faim, qui me tiraille actuellement. Il sort une assiette du meuble et la remplit de la soupe qui chauffe. L’image que je me faisais de lui, en prends un coup, de l’assassin surpuissant, il est passé à un homme vivant par lui-même et seul. J’ai un peu pitié de lui, il avait certes un toit, mais il était seul, alors qu’elle-même lorsqu’elle vivait dans la rue avait toujours eu des amis. Cette sensation se dissipa, dès qu’il posa le repas devant moi, mon ventre prenant le contrôle. Je fus émerveillé par la nourriture, la soupe contient plus de légumes que je n’en ai jamais mangés en une journée, et à cela s’ajoute de la viande. Je commence à dévorer le plat, essayant d’avaler le plus rapidement possible.

« Mange plus lentement, si tu manges trop vite, tu vas être malade. Tu n’as rien avalé depuis un moment. »

À contre cœur, je fais ce qu’il me demande, sachant très bien qu’il a raison. Je remarque qu’il a mis un peu de pain, que j’attrape pour le plonger dans le liquide. Le repas ressemble à un vrai festin. Quand je m’arrête enfin de manger, il me regarde pendant quelques minutes silencieusement. Je me tais de peur d’interrompre une prière à un quelconque dieu. Mais plus le temps passe, et plus je me sens mal, j’ai l’impression qu’il commence à s’impatienter. Espérant que c’est bien ça qu’il veut, je prends la parole.

« Tout à l’heure, vous avez parlé d’un pouvoir, est ce que vous pouvez m’expliquer ? »

« D’après les dires des personnes présentes, je pense que tu peux utiliser les arts de la magie. Tu sembles toutefois trop faible pour les utiliser correctement la preuve en ai que tu t’es évanouie, après un seul sort. Il te faut donc un entrainement… »

« Vous voulez dire que vous allez m’entrainer ? »

« Ça dépendra de ta décision, mais attends que j’ai fini avant de parler. Comme je le disais, tu vas avoir besoin d’un entraînement, je peux te le donner. Mais sache que je ne fais pas des cours gratuitement, en échange de cela, tu devras devenir comme moi un assassin, au service du clan et au mien. Et si jamais tu me désobéi ou me déçoit, je te tuerai. Ne te fais pas de fausse idée, mon travail n’est pas aussi géniale, que tu le penses. Nous autres ne valons pas mieux que des putes, nous faisons tout ce qu’on nous demande contre de l’argent. Alors qu’en dis-tu ? »

Je vais enfin pouvoir prendre ma vie en main, vivre comme je le veux. Il a beau vouloir que je ne m’engage pas sur cette voie, mais c’est ma seule chance. Je ne veux pas vivre comme une soumise, s’il se voit ainsi dans son travail, moi j’y vois enfin une chance de ne plus vivre comme une bête.

« Je veux devenir votre apprentie ! »

« Alors soit, je vais t’entrainer, mais avant cela, il va me falloir voir quels sont tes capacités. Maintenant va te coucher, demain, on commencera avec des tests. Au fait à partir d’aujourd’hui, tu te nommeras Aléna. »

Sur ses paroles, il sort de la maison, me laissant seule. N’ayant rien d’autre à faire je retourne dans ma chambre pour dormir. Je ne suis pas fatigué, mais s’il veut vraiment voir de quoi je suis capable, j’ai intérêt à faire de mon mieux. À partir de maintenant le décevoir, signifierait ma mort. Une fois arrivé dans la pièce, où je me suis réveillait, je m’allonge et cherche le sommeil. C’est en pensant aux nouvelles opportunités qui s’offraient à moi, ainsi qu'à ma nouvelle identité, que je m’endors.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Mer 3 Aoû 2011 04:11 
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Il vient me réveiller à l’aube, me demandant de me préparer. Je me lève et commence à me laver, grâce à la cuve d’eau qu’il a déposée. Une fois ma toilette fini, je m’étire, heureuse de cette nouvelle vie, qui s’avérait nettement mieux que mon ancienne. Après avoir enfilée mes vêtements, je le rejoins dans la salle à manger. Du pain noir attend au milieu de la table, je suis affamée, mais je ne sais pas si j’ai le droit. J’hésite un peu avant de donner raison à mon estomac et mordre dans un morceau. C’est à ce moment qu’il rentre, il ne fait pas attention à moi et prend également à manger. Rassurée, je réfléchis à la journée de hier et à mon nouveau nom. Je m’appelais maintenant Aléna, mais comment suis-je sensés l’appeler.

« Maintenant que je suis votre apprentie, comment dois-je vous appeler ? »

« Tu ne l’es pas encore, les tests d’aujourd’hui diront si je te garde ou si je te renvois dans les rues. Concernant les noms, ils ne sont la que pour transmettre la peur ou le respect. Alors à moins d’être l’un des plus connus de notre profession, ils ne servent à rien. Mais tu peux toujours m’appeler Tulii. J’espère que tu es en forme, on va commencer d’ici peu, avec un test physique. Pour le premier tu vas sortir, et courir. Je te laisserai, cinq minutes avant de partir à ta poursuite, ton but étant de m’échapper le plus longtemps possible. Dès que tu es prête, sors ! »

La première épreuve est sur le point de commencer, je commence à stresser. J’ai peur de ne pas être à la hauteur. Pour éviter qu’il le comprenne, je continue de manger, il faudra que je parte, lorsque j’aurais fini. Je profite du temps qu’il me reste pour me calmer, après tout ce n’est pas quelque chose de trop dur. Je vis dans les rues depuis toujours, je sais me repérer facilement dans le dédale et connais toutes les cachettes. Mais lui aussi doit les connaître, je ne peux pas juste courir, il me rattraperait trop vite. La seule solution est de me montrer originale.

J’avale le dernier bout et m’approche de la porte, j’ai de nouveau confiance. Je sors de la maison et regarde autour de moi. L’endroit se situe dans une impasse, à côté de la bâtisse principale, il y a une sorte d’étable. L’endroit pourrait faire une bonne cachette, mais elle est trop prêt, il comprendrait trop vite que je n’ai pas fui. Je dois m’éloigner, mais ne pas aller trop loin. Je me mets à courir, si je ne me suis pas trompée, Le Serpent rouge ne doit être qu’à deux trois rues d’ici. Je cours vers l’endroit, non pas pour m’y réfugier, mais pour être sûr de ma localisation.

Comme prévu après avoir tourné une fois à droite et en continuant tout droit, je suis tombé sur la pancarte du lupanar. Grâce à la proximité, il me reste un peu de temps avant qu’il parte à ma poursuite. Il faut que je mette encore un peu plus de distance, je me dois de réussir. Je reprends ma course, et me dirige vers l’endroit où se réunisse plusieurs marchands, la foule devrait pouvoir masquer la direction que je prendrai après. Arrivée, je m’enfonce en elle. Je ralentis le pas de façon de me déplacé comme tout les autres. Le meilleur moyen pour ne pas se faire repérer, c’est d’être le plus banale possible. Je contrôle ma respiration, me forçant à rester calme, tandis que je fais semblant de m’intéresser à certains comptoirs.

Je sors de la foule, pour partir vers les quartiers limitrophe du clan, il ne doit pas s’attendre à ce que je me réfugie dans les quartiers ennemis. Ça fait déjà plusieurs minutes que je lui échappe, mais il ne va pas tarder, comment pourrais-je réussir à fuir un assassin ? Je m’arrête et respire pour me calmer et empêcher l’incertitude de revenir. En même temps je me maudis de m’être arrêté comme ça sans raison, on ne peut pas dire que ça fasse très naturelle. Il y a des déplacements derrière moi, mais je ne me retourne pas et reprends ma route. Pas besoin de me retourner et lui faciliter la tâche, si c’est lui. Si on recherche quelqu’un qui sait qu’on le traque, on fait plus attention à un quelconque mouvement de panique plutôt qu’au visage. Je continue ma route, je n’ai plus l’impression d’être suivi, ce n’était sûrement pas lui.

J’arrive à la limite des territoires du clan, pour n’importe quel voyageur, ça ne serait qu’une route. Mais pour nous, c’est la ligne qui sépare le terrain sûr et le terrain où on n’hésitera pas à te tuer, si tu n’as pas une bonne raison d’être là. Dans mon cas, débarquée et leur dire que je cherche à devenir assassin et que je risque de les tuer un jour si j’y arrive, c’est de la folie de la traverser, mais il suffit de faire attention. Avant de passer je regarde autour de moi, je le vois, il se déplace sur les toits et semble m’avoir repérer. Je me réfugie dans un coin ombre espérant qu’il ne m’a pas vu. Il se laisse tomber au sol à quelques mètres de moi.

La déception et la peur de la défaite grandissent en moi, j’ai perdu, je ne serais jamais son apprentie. Les mêmes ténèbres commencent à envahir mon esprit, j’essaye de lutter, je ne veux pas l’attaquer. Mais impossible de ralentir sa progression, de nouveau elles se massent, mais cette fois-ci, je n’ai aucun mal à rester éveillée. Je continue de voir, mais j’ai l’impression qu’il y a une brume devant mes yeux qui apparait et disparait. Tulii sourit, il ne semble pas heureux de m’avoir retrouvé, mais de autre chose, qu’est ce que ça pouvait être.

« Tu as des progrès à faire, mais c’est déjà pas mal, faudrait par contre que tu apprennes à le stabiliser. »

« De quoi vous parlez ? Qu’est ce que je dois stabiliser ? »

« Je parle de ton pouvoir, là tu es en train de te fondre dans les ombres et réapparaître. Il est déjà pas mal d’arriver à ce niveau quand on utilise ses pouvoirs pour la deuxième fois de sa vie. »

Ma peur disparaît et je retrouve mes esprits. Il a dit que je devenais invisible, faut vraiment que je maîtrise ce sort. Mais ça attendrait plus tard maintenant, j’ai de grande chance de devenir son apprentie. Alors que je m’approche de lui, il me demande de rester à l’ombre et d’essayer de le refaire. Je m’exécute, heureuse. Je ferme les yeux et cherche à faire revenir ses ombres, mais rien ne se passe, pourquoi je n’y arrive pas ?

« C’est bien ce que je pensais, en fait tu es capable d’utiliser tes pouvoirs uniquement quand tu as peur. En réalité pour l’instant tu es loin de pouvoir être une des nôtres. Un assassin doit pouvoir faire son travail sans aucune émotion, alors imagines toi, incapable de faire ton boulot sans ta peur. Il est temps de rentrer ! On a encore d’autres tests à passer et en plus on doit essayer de trouver un moyen pour que tu puisses utiliser tes fluides sans la peur. »

Je lui emboite le pas, j’espère pouvoir utiliser rapidement ma magie, pour me permettre d’avancer et de ne plus le décevoir.

_________________
Aléna, Fanatique lvl 1


Dernière édition par aléna le Ven 17 Fév 2012 00:25, édité 1 fois.

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