Le court baiser que recevait Killak sur les lèvres le mit dans un état hébété, c'était la première fois qu'il recevait un baiser sur les lèvres aussi court soit-il.
Tarjha regardait de loin et était étonnée de cette pratique, mais elle s'en fichait un peu, préférant prendre son frère dans ses bras pour éviter une fuite sans lui, ils s'étaient un peu approché de l'elfe.

Les trois compagnons attendirent le retour de leur présumée nouvelle amie, l'elfe se posa pas mal de question. Qui était-elle? Qui était ses poursuivant? Et combien était-il? La dernière question ne tarda pas à être répondue, la belle à la peau d'ébène sortit de la ville en compagnie du charrette, elle freina pour que deux aventuriers et le loup puissent monter. Il vu cinq hommes, il prit son arc et une flèche mais se rappela qu'il était blessé et il voulait pas aggraver la situation.

Mejai roulait bien vite comme si le diable en personne les poursuivaient. Tout défila à une vitesse phénoménale et bientôt, ils seraient à nouveau dans ce marécage. La conductrice ralentit la course, jugeant qu'ils étaient assez loin des poursuivants.
L'elfe fouilla dans un coffre déposé sur le véhicule, il y trouva des vivres et une trousse de secours, mais il n'y avait pas le moindre médicaments contre la douleur.

(Tant pis, je ferais avec).

Il se tourna vers Tarjha et lui demanda si ça allait, puis il fit de même avec Mejai.

Après avoir demandé l'état de santé de Tarjha, elle embrassa Killak sur les lèvres, il ne savait trop comment réagir, ce n'était pas comme le baiser de Mejai, il ressentait quelques choses aussi vite qu'il eu été terminé, quelques choses de fort, mais il se dit que ce n'était pas bien, qu'elle ne comprenait pas ce que cela voulez dire.

"Tarjha,... il ce passe quoi là-dedans?".

L'elfe pointa sa poitrine et désigna son cœur, il devait à tout prix l'éduquer pour savoir ce qu'elle ressentait pour lui.
La gitane avait proposé son aide à l'elfe pour l'éducation de cette jeune fille.

"Ho merci, merci beaucoup"

Il était vraiment soulagé, c'était dur d'apprendre la langue elfique à quelqu'un, c'était encore plus dur d'apprendre le langage humain à une louve, mais elle apprenait tout de même vite et si elle voulait se faire une place dans ce monde, il fallait quelle apprenne la langue commune.
L'elfe tourna ses yeux vers le ciel étoilé et siffla de son sifflet. Aduna, la chouette, vint se poser sur l'un des côtés du chariot. Killak la caressa et lui dit.

"Tu as bien de la chance de pouvoir voler"

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La voilà bien avancée...

Myrella commençait à s'embourber dans la fange verdâtre. Elle avait remonté sa robe beige, un peu mitée, à mi-cuisse pour ne pas la salir. Se présenter toute crottée à la recherche d'un travail ne l'aiderait pas à en trouver... Par contre pour ses chaussures, c'était une autre histoire... Elles devaient être pleine de boue, à l'extérieure comme à l'intérieure !

- J'espère qu'on peut enlever les tâches de fanges... Sinon je serais mal... Enfin, certainement pas plus mal que tu ne l'es à présent ma petite Mimi !

La semi-elfe était coincée dans ce marécage puant, humide et plein de brumes depuis deux jours déjà ! Elle s'était perdue ! Totalement perdue ! Et maintenant, elle allait mourir là, ensevelie sous la vase ! Elle serais finalement enterrée en faite... Mais pas de la façon dont elle l'espérait.
Si seulement quelqu'un pouvait passer par là et l'aider... Enfin... ça dépend.
Et si elle tombait sur un sale type ? Celui-ci aurait juste à la repêcher. Elle ne pourrait pas s'enfuir, et crier serait peine perdue. Car personne ne passait dans ce saleté de maudit marécage bourbeux !

- J'EN AI MARRE ! hurla la jeune femme en enlevant les mèches de cheveux qui lui tombées sur le visage.

Son sac ne lui avait jamais parut si lourd ! Et dire que la flasque qu'elle avait remplis il y a peu était déjà presque vide, malgrès toutes les précotions prises... Cependant, il lui restait tout de même 5 sardines séchées. Mais qui ne le resteraient pas longtemps vu l'humidité ambiante des lieux...
Mais comment est-ce qu'elle allait se sortir de là ?

A plusieurs reprises, Myrella fut tentée d'abandonner tout espoir, et de se laisser pomper le sang par les sangsues qui s'accrochaient fréquemment à ses jambes. Mais ses rêves de vie plus heureuse, et libre surtout, lui redonnaient un peu d'espoir.
Un espoir bien maigre pourtant...
Aussi maigre que cette... flamme bleutée qui s'approchait d'elle !

Mimi hurla et tenta de faire fuir la drôle de lueur en lui donnant des coups de sacs, mais la seule choses qu'elle avait réussit à faire, c'était à s'enfoncer... Lorsque la flamme s'approcha près de son visage, la semi-elfe le protégea avec son sac avant de donner des coups de couteaux dans la petite flamme.

-UuuuuUuuuuhrgh...!

La jeune femme hurla en entendant la flamme poussait ce gémissement glauque ! Parce-que ça ne pouvait être que la flamme ! A part elle, il n'y avait personne, personne de normal, personne de gentil, personne de... vivant.
Myrella cessa de hurler. Un long frisson parcourut tout ses membres et ses cheveux se hérissèrent dans sa nuque. Pas de doute, cette flamme devait être un mort...
En y repensant, à l'endroit où elle balançait les corps de ses "victimes", il lui arrivait de voir au loin, dans la mer, des petites lueurs bleues. Toutes semblables à celle-ci...
C'était donc un mort en face d'elle ?!!
L'âme d'un mort !
Mais pourquoi est-ce qu'il venait la voir elle ? Est-ce qu'il allait la maudire ?! Est-ce qu'il allait la tuer ?!! Est-ce qu'il allait la tuer ?!!!
....
Nan... Ce n'était qu'une petite flamme... Comment est-ce qu'elle pourrait la tuer ?

- UuuuuuUuuurgh...

- Aaaah... Euh... Eee-eeuh... Que... Qu'y a-t-il ?

Si elle n'aurait aussi peur, Myrella se mettrait certainement à rire. Elle était entrain de parler à une flamme bleue ! Certes, une flamme qui gémissait, mais peut-être qu'elle-même était devenue totalement folle, et qu'elle avait des hallucinations...
Oui c'est ça ! Elle était restée trop longtemps là-dedans, et sa raison avait finit par la quitter ! Il ne devait pas avoir de flamme en face d'elle, c'était ces yeux qui lui jouaient des tours ! C'était...

- Suis.... expira la petite flamme bleutée dans un long râle plaintif.

- Hein ?! Sui... suivre ? Mais suivre qui ?!! Mon dieu, je me parle toute seule ! Je suis devenue folle, totalement folle !

- Suuuuiiiis....! insista la lueur en reculant tout doucement.

La flamme serait elle entrain de lui demander de la suivre ? Est-ce qu'elle était venue l'aider ? Peut-être ...! Peut-être que c'était Ribelle qui était venue la sortir de là, elle était venue la guider ! Sa chère et tendre Ribelle !

Pleine de joie et convaincue que c'était l'âme défunte de son amie qui venait lui porter secours, Myrella suivit la flamme bleutée, et retrouva finalement la terre ferme. Son guide venu d'outretombe continua à l'orienter sur la route tortueuse, mal en point et en faite inexistante jusqu'au lever du soleil.
Les rêves de Mimi tombèrent à l'eau quand la flamme s'arrêta au-dessus d'un corps gonflé par l'eau, et à moitié décomposé.
Ce n'était pas Ribelle qui était venue pour la sauver...
Mais tout de même, cette pauvre âme errante lui avait été d'un grand secours ! Car au loin, grâce au soleil et à sa vue perçante, elle apercevait les contours diffus mais pointus de quelques toits.

Qu'est-ce qu'elle pourrait faire pour remercier cette âme ?
Une offrande !
La jeune femme déposa une sardine près du corps, et pria à haute voix qu'un dieu bienveillant prenne en pitié cette pauvre âme et lui accorde la paix éternelle. Mimi se sentait un peu stupide, mais surtout triste.
Très triste, quand la petite flamme finit par se souffler dans un dernier gémissement aussi fort que dolent...

Myrella essuya la sueur sur son front d'un revers de la main et ses jambes avec des feuilles de roseaux, puis rejeta sa robe sur ses jambes. Dès qu'elle arriverait à Exech, elle dormirait. Ensuite seulement elle s'occuperait de nettoyer ses chaussures et de chercher un travail !

Attention, post à connotations sexuelles, violentes et gores !




Au fur et à mesure qu'elle s'approchait de la ville, le brouillard ambiant disparaissait.
C'est un beau soleil qui l'accueillit sur une route pavée, enfin pas très bien pavée, mais bon ! La jeune femme sentit la joie revenir un peu en elle. A Exech, il devait bien y avoir des cachettes pour qu'elle puisse s'y reposer quelques instants, et suffisamment de gens pour qu'au moins l'un d'entre eux et besoin d'une quelconque aide.
Enfin, une quelconque aide pour la cuisine, le ménage ou autre. Pas d'aide comme elle le faisait, ou plutôt obligée de faire, il y a encore quelques temps à Tulorim !

- J'espère que je ne ferais pas de mauvaises rencontres là-bas... Si seulement j'étais forte... Si seulement !

Un bruit mit fin à ses plaintes.
Quelque chose approchait, Myrella en était sûre !
Serais-ce la flamme bleu dont le corps aurait été réanimé ? Un sorte de mort-vivant ?! Non...

C'était une silhouette haute mais un peu recroquevillée, sur un cheval apparemment, qui s'approchait d'elle à grands pas. Mimi regarda tout autour d'elle, prise de panique. Il n'y avait aucun endroit où se cacher ! Bon, il y avait les grosses mares de boues, mais avec toutes les sangsues qui y grouillaient, ce serait un bien douloureux suicide que d'y plonger !

C'était un homme, peut-être d'une quarantaine d'années. Il était humain...
Quand il aperçut la semi-elfe qui n'arrivait pas à cacher sa surprise et sa peur, il ricana doucement dans sa barbe.
Myrella eut alors un bien mauvais pressentiment...

- Eh bien fillette ? Qu'est-ce qui t'effraies autant ? Tu as vu un mort ? se moqua-t-il gentiment en descendant de sa monture essoufflée.

- Non... Non, non ! Tout va bien !! répliqua Mimi en faisant quelques pas en arrière à mesure que l'homme s'approchait d'elle.

- Mais regarde toi fillette, tu es toute tremblante ! Tu as froid ? demanda le cavalier avec une voix doucereuse en tendant sa main vers la jeune femme.

- Mais non...! Tout... Tout va très bien j'ai dit ! Je... je vais bien, je vous remercie... monsieur... bredouilla Myrella en enlevant les mèches de cheveux qui lui masquaient la vue.

- Tu en as de bien jolis cheveux dis moi... remarqua l'humain qui continuait d'avancer, en attardant plus son regard sur sa poitrine que sur ses cheveux.

Myrella fit un bond en arrière quand il sauta en avant pour l'attraper. Il se mit à crier de rage et se lança à sa poursuite. Instinctivement, la semi-elfe s'enfonça dans les marais, en direction du cadavre dont l'âme l'avait aidé à en ressortir.
Tant pis pour sa pauvre robe, Mimi s'apprêta en sauter dans une des innombrables mares verdâtres quand son poursuivant l'en empêcha. Il la prit par les cheveux et la jeta sur le sol recouvert de mousses spongieuses.
Cette scène de violence rappela à la jeune femme toutes celles qu'elle avait déjà subit dans le passé.
Mais le passé est le passé. Aujourd'hui elle ne se laisserait pas faire, il ne prendrait pas du bon temps avec elle contre son grès ! Il ne la posséderait pas sans son accord !

- Nan ! Je ne veux pas !! Arrêtez !!! hurla la semi-elfe en l'éloignant du mieux qu'elle pouvait avec ses bras.

- Arrête de crier fillette, j'ai eu un long voyage, alors épargne moi tes beuglements ! Si tu te laisses faire, tout ira bien pour toi, tu verras... répondit le cavalier tout en remontant la robe de Myrella jusqu'à son cou.

Bien que totalement effrayait, la jeune fille réussit à lui enfoncer son genou entre les jambes, et se tortilla pour échapper à son étreinte. Cependant, elle n'était pas assez forte, et le soudard la rattrapa par la cheville avant de la tirer violemment vers lui. Mimi lui donna un coup de pied au visage, mais glissa sur la mousse alors qu'elle venait tout juste de se remettre sur ses genoux.
L'humain lui prit le coude pour la retourner face à lui, et lui asséna une gifle retentissante qui manqua d'assommer la malheureuse.

La semi-elfe chancela, et sa tête heurta durement le sol. Bien que les mousses amortirent sa chute, sa vue se brouilla, et rapidement, une douleur lancinante se propagea dans toute sa tête. Elle crut voir un sourire plein de dents blanches éclairer le visage de ce monstre. Il essuya d'un revers de la manche la boue qui lui maculée le visage à cause du coup de pied de Myrella, puis il lui écarta brutalement les cuisses avec ses grosses mains rappeuses.

- Bon sang Mimi reprends tes esprits ! Ne le laisse pas faire ça ! Ne le laisse pas te violer ! N'oublie pas ta promesse ! Oublie la douleur et massacre-moi ce porc !

Le soudard leva la robe de sa victime, en prenant son temps pour admirer ses formes rondes et fermes, qu'il caressa avec plaisir.
Le contact répugnant révulsa la jeune femme, qui tenta de se relever avec grand mal. Tout tourner autour d'elle, sa tête lui faisait atrocement mal, mais pas autant que sa mâchoire. Sa lèvre avait du éclater, car Mimi reconnut le goût du sang dans sa bouche.

- Sois sage fillette ! grogna-t-il en baissant son pantalon.

Myrella fut agiter de spasmes violent et de sanglots. Elle tenta d'appeler à l'aide. Peut-être que la petite flamme viendrait effrayer ce porc !? Si seulement ! Ce dernier saisit la semi-elfe par les hanches, et se pencha vers elle en embrassant la peau délicate et douce de son cou. Mimi hurla de plus belle, elle chercha dans ses manches ses couteaux de lancer. Et alors que l'humain allait la prendre avec fureur, elle lui en enfonça un dans l'oeil gauche.

Le cavalier hurla et tenta de la frapper à nouveau, mais elle parvint à éviter le poing en se jetant en arrière. Il la traita de tout les noms, en sortant de sa botte un couteau, bien plus long que le sien.

Encore ces insultes... Toujours ces mêmes insultes blessantes...!
Encore ces actes... Toujours ces mêmes actes sales et rebutants...!
Mais pourquoi toujours sur elle ?! Pourquoi ?!! Qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire pour mériter ça ?! Est-ce qu'on la punissait d'être née ? Mais est-ce qu'ils savaient seulement qu'elle n'avait JAMAIS demandé à naître !

Toute sa rage et sa douleur explosèrent.
Myrella éclata le nez de l'homme encore agenouillé devant elle, et se rua sur lui avant qu'il ne puisse se relever.

- Misérable porc, tu vas voir ! Tu vas payer !! Crève sale ordure de monstre ! Sale humain ! hurla la semi-elfe battue à sang en plantant son petit couteau dans la main du soudard pour qu'il lâche le sien.

L'humain vigoureux réussit cependant à la faire tomber de côté, mais c'était sans compter la rage et la violence qui habitait de nouveau le coeur et le corps de la jeune femme. Celle-ci prit une grosse pierre, et la jeta sur le crâne dégarnit du cavalier qui cherchait son couteau dans la fange. Elle lui en donna encore un autre pour qu'il tombe dans la marre. A cause de son poids et de sa frénésie à vouloir sortir de là pour la tuer, il s'enfonça rapidement.
Le soudard s'accrocha aux roseaux et parvint à se sortir de moitié, mais Myrella profita de cette occasion pour l'éventrer alors qu'il se tirer hors de la boue épaisse. Ses boyaux se déversèrent sur le sol sale, luisants sous les lueurs timides d'un soleil qui devait contempler avec effrois cette scène...
Plus aucune insulte ne sortit de la bouche de l'humain, plus aucun cri, juste un long râle rauque. C'est la proie qui avait tué le chasseur... C'est la frêle créature qui avait tué la bête sauvage !

Un petit sourire se dessina sur les lèvres pulpeuses mais meurtries de Mimi, car une seizième ordure venait de périr de sa main. Sa main aux longs doigts fins, sa main délicate faite pour caresser, et non pour tuer.
Cette fois-ci, elle n'avait pas dupé sa victime. Elle méritait sa victoire ! Elle devenait forte !
Ce n'était pas une victime qui se mourait en face d'elle, c'était un adversaire.
Un adversaire vaincu.
Un porc dégoutant massacré.
Un misérable homme mort...

Myrella le regarda s'enfoncer dans la boue, et lui donna encore des coups de pied pour qu'il disparaisse plus vite dans la mare. Les sangsues le finiraient, et il se décomposerait là dedans, sans une prière et sans une larme.
La semi-elfe cracha même dans la mare, une fois qu'elle eut fait un dernier "blub" en engloutissant tout entier l'humain.

- Bon débarras ! termina Mimi en retournant sur ses pas.

Tout son corps la faisait souffrir, surtout sa tête et son dos. Sa joue était toute boursoufflée, comme sa lèvre inférieure. La jeune femme fut prise de vertiges se rattrapa juste à temps aux rênes du cheval, qui attendait patiemment que son maître revienne. Myrella boitilla jusqu'aux deux besaces qui étaient arnachées à la selle. Elle n'avait aucun remords à voler les quelques biens de ce saleté de porc !
Il avait dans un petit coffre, dont elle cassa la serrure avec ses couteaux, 100 yus. Une véritable aubaine ! Il y avait également de la viande séchée emballée dans un tissus blanc, du pain frais mais déjà bien entamé, de la paperasse, un carnet de voyage et une gourde avec de l'eau !

La jeune femme but plusieurs gorgées d'eau fraiche, et mangea avec appétit le pain, les quelques poissons qui lui restaient et une tranche de viande séchée. Puis elle rangea soigneusement les pièces dans sa bourse. Une fois tout cela empaqueté dans son sac, la semi-elfe continua son chemin, après bien sûr, avoir efficacement effrayé le cheval et envoyait loin, très loin vers Tulorim. Avec les types qui erraient sur la route, ils auraient vite fait de récupérer l'équidé et de le revendre...

Myrella soupira. Elle ravala difficilement sa salive.
Son corps était une grosse courbature. Elle aurait plein de bleus, et devait ressemblait à un bout de chiffon abandonné dans une tempête... On aurait juré une mendiante tombée dans les escaliers !
Mais la rondeur de la bourse, et le souvenir de sa victoire, lui permit d'oublier les violences qui lui furent infligées, et les autres qui allaient très certainement lui être faites durant son séjour à Exech...


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La brûme animait les marais de manière confuse, rendait vivant un espace stagnant. Les nuées dessinaient des passants, des arbres morts tentaient de s'extirper de la terre, de s'échapper des mares opaques encouragés par ce drapé blanc. Si elle disposait de temps, elle se serait arrêtée devant ce tableau et lui reconnaître une certaine valeur. La fuite du présent rendait le paysage des traits tristement traumatiques, les roseaux et joncs s'accrochaient à ses jambes exténuées, les griffes à peine rouges plongeaient ensuite dans des eaux peu profondes. Ils baignaient dans une atmosphère étouffante, humide et le guide pourtant s'avançait toujours un peu plus dans ces plaines marécageuses. Thalo, résigné ou assommé par la chaleur se décida d'abandonner quelques pièces de son armures, d'abord les bottes puis les jambières. Rosa n'avait pas la force de défendre son protecteur de se rendre vulnérable, elle le laissait abandonner peu à peu sa deuxième peau comme une mue nécessaire. A chaque morceau laissé tomber dans les eaux, le guerrier grommelait en silence, il n'attachait peut-être pas autant de valeur à son bien qu'elle. Il garda bien évidemment le casque.

La brume s'échappa un temps, tantôt une tache de verdure apparaissait dans une ouverture, tantôt un une bûche en décomposition s'extirpait tel un navire fantôme sur cet étang. La peinture se présentait si froide et pourtant si étouffante à observer, une lumière morne, une atmosphère si mélancolique  qu'ils perturbaient par leur agitation inquiète. Le guide essayait de les encourager, ils n'étaient plus très loin.

« Par Gaïa ! Où nous emmenez-vous comme ça ? Vous auriez pu nous dire que nous allions patauger gaiement dans les plaines verdoyantes d'Exech, j'aurai amené mes souliers de marche !  Une si belle armure ruinée Ppah ! »

« Nous en rachèterons une . Et... Je suis sure que monsieur Miurah sait où il va, n'est ce pas ? »

Dirigé de Rosa

"Hihihi, les rôles s'inversent! Je ne pensais pas que le chevalier en armure serait si coquet. Et oui, Madame l'elfe anciennement déprimante, je sais où je vais, nous y serons dans un petit quart d'heure de marche."

Il continue alors de marcher, sans se retourner. En effet, il semble parfaitement savoir où aller.

"Mais dites-moi, pourquoi avez-vous décider de me suivre? Alors même que vous avez risqué votre vie dès les premières secondes de notre première rencontre."

Dirigé de Rosa

Miurah semble chercher quelque chose et n'écoute visiblement pas la réponse à la question qu'il a posé. Il continue d'avancer, sans vraiment faire attention si vous le suivez ou pas. Quand soudain, une petite bâtisse apparait un peu plus loin. Miurah accélère un peu le pas pour s'y rendre.

Ce n'est qu'une vulgaire cabane abandonné, poisseuse et totalement vide. Pas le moindre meuble, rien à l'intérieur, si ce n'est quelques plantes étranges. Pourtant, le jeune elfe blanc y entre sans hésitation. Il semble persuadé de quelque chose. Sans même faire attention à vous, il cherche, regarde dans tous les recoins de la cabane.

« L'eau m'a l'air calme... J’exagérais quand je disais infesté »

« Tu ne me reposes pas. »

« Vous voulez me tuer à vous porter jusqu'à l'autre bout de ces marais ? »

« Je suis bien plus légère que l'armure que tu viens d'abandonner. Cela me paraît très possible. »

« Mais... Vous exagérez... »

« Oserais-tu insinuer, monstre, à une mage terrorisée qu'elle serait non seulement plus lourde mais également qu'elle mériterait de se faire dévorer par les sangsues grouillantes ? »

« J'en ai une bien bavarde de sangsue. »

« J'ai parfaitement entendu !  Redis-moi cela sur la terre ferme, fils d'Helionis . » 

Ils se turent lorsque Miurah accéléra le rythme. Quelque chose du marais l'avait-il piqué ? Une cabane se dressait non loin, ils ne la remarquèrent pas tout de suite. Cela semblait être sa destination, Rosa souffla à l'idée de retrouver un parquet sec et Thalo accéléra légèrement le pas. Le couple entra juste derrière lui, la shaakt se libéra avant qu'il n'ait le temps de la lâcher de façon ingrate. La plainte du sol à son atterrissage montra à l'évidence l'état du lieux, moisi par l'humidité, laissé à l'abandon, les poutres devaient tenir par un surprenant hasard. C'était dans tous les cas mieux que dehors. La mage regarda leur guide, très occupé et sûrement sur de lui. Le guerrier heureux d'avoir récupérer ses bras s'amusait à toucher d'un doigt les feuilles des plantes, il n'y avait d'ailleurs que cela dans cette masure. Il l'interrogea du regard, comme si elle savait mieux que lui ce que tramait leur guide. Non, elle ignorait bien ce à quoi il jouait.

« Est-ce une simple pause ? Ou bien sommes-nous arrivés ? J'imaginais les temples et les gardiens de reliques plus impressionnants en réalité. »

« Tu es vraiment euphorique aujourd'hui, l'air est tout sauf vivifiant pourtant. »

« C'est sûrement le bain bénéfique que mes bottes viennent de recevoir. Je suis certain que je vais devoir les changer aussi après ça. »

"Ils peuvent l'être, mais croyez vous qu'ils soient si simple à trouver, au détour d'un marais? Si c'était le cas, chercher des reliques serait bien moins amusant...Ah! J'ai trouvé!"

Miurah arrache quelques plantes et laisse apparaitre un trou dans le sol, sans hésitation il y plonge sa main. Un petit déclic se fait entendre, puis soudain, un gros bruit sourd.

"Si j'étais vous, je ne resterais pas au milieu de la pièce."

En effet, quelques secondes plus tard, le parquet s'ouvre lentement sous vos pieds, et un escalier s'offre à vous. Malgré leur aisance à voir dans le noir, les deux elfes que sont Rosa et Miurah seraient bien incapable de dire ou se termine cette série de marches.