Ce Rp peut contenir des scènes violentes/hideuses/terrifiantes/choquantes

La mageresse se mit à insulter l'homme de tous les noms qu'elle devait sans doute avoir en tête. Décidément, comme je l'avais déjà évoqué, cette femme avait vraiment une culture étendue pour ce qui était des insultes contre la race inférieure. Dans une autre situation, je me serais mise à sourire voire à glousser naïvement mais avec ma blessure qui saignait et l'homme qui n'était pas encore mort en face de moi, j'avais un sorte de blocage pour le laisser-aller.

L'homme se retourna une seconde vers elle et je n'eus pas le temps de profiter de cette occasion à part lui infliger un malheureux coup de point sur son profil qui n'eut pour effet que de le mettre encore plus en rogne. Isulka m'ordonna de fermer les yeux j'eus juste le temps avant de sentir sur mes paupière une lumière forte. Quand je rouvris les yeux quelques instants après, l'homme paraissait aveuglé par ce flash qui l'avait touché de plein fouet.

Je décidai alors de frapper ! Instinctivement de tenter de trancher les noix comme dirait Isulka, sa longue robe aux couleurs du comte cachait seulement cette anatomie si précieuse pour un homme. Toujours aveuglé, il tenta pendant encore un instant de toucher quelque chose en agitant son glaive, il était désemparé et à ma merci.

Sans plus de cérémonie, je coupai ses bourses, son bras s'agitant un instant, sa voix dans un dernier appel cria un "Aah" sur aiguë et il s'étala lamentablement sur le sol. Je restai quant à moi, une main sur ma blessure tout en essayant de reprendre un souffle plus calme. L'ancien homme continuait de gémir dans des tons un peu plus aigus, il n'allait pas tarder à mourir, couper à tel endroit s'avérait mortel vu l'hémorragie.

Je portai un instant mon regard vers Isulka et lui adressai un sourire accompagné d'un merci du bout des lèvres avant de m'étaler dans la verdure rougeâtre. J'étais vivante d'épuisement.

Aglaeka profita de l'occasion, et enfonça sa dague dans les parties intime de feu Monsieur Chevalier. Celui-ci nous prouva que la noblesse n'avait rien de différent de la basse-cour, poussant un cri de goret qu'on égorge. J'eus quand même un peu mal pour lui. Je ne sais pas s'il a des façon propres de mourir, mais là c'était définitivement une façon sale.

Je me rapprochai. Le gars essayait toujours de stopper le sang, ne réalisant pas encore que sa mort avait été dans le déshonneur le plus total, et que s'il vivait il ne pourrait qu'à peine se reconvertir fossoyeur. Le plus inquiétant était Aglaeka qui se tenait le ventre. Je la rejoignis, posant tout de suite mes mains sur la blessure.

Un coup d'œil rapide à l'épée du bougre: le sang n'était que sur le bout de la lame. Bonne pioche, ce n'était jamais agréable de se balader en se tenant les intestins. Je n'avais pas testé, mais n'avais pas envie non plus.

"Ça va aller, c'est pas profond. Allez, tiens toi à moi. Et beau boulot, il le méritait l'enfoiré. On va rejoindre Hildegarde, elle pourra sûrement soigner un peu ça."

Passant le bras d'Aglaeka autour de mes épaules, je l'aidai à se relever, posant moi même une main sur la blessure. Une fois au niveau du gars, je me baissai et à l'aide de sa propre dague lui piquait la bourse qui m'intéressait moi:

"Pour les frais."

Je gardai cependant la dague, et calant un peu mieux l'héroïne du jour l'amenai à couvert. Je fis des signes en direction d'Hildegarde, qui ne tarda pas à arriver. Ses fringues étaient vraiment dans un de ces états... On aurait pu penser à une goule là.

"Que s'est-il passé?
-Aglaeka est touchée. C'est pas profond, mais si tu pouvais faire quelque chose.
-Je... Je n'y connais pas encore grand chose. Je...
-Tu as du contrôle sur la lumière non? Alors tu peux faire quelque chose. Dépêche on a pas toute la journée, les autres rappliqueront sûrement si on ne bouge pas vite.
-Je vais essayer."

Je soutenais Aglaeka alors que la fille du duc lui apposait les mains sur le ventre. Je ne savais pas si elle pouvait faire quoi que ce soit, mais c'était le plus rapide. Les bandages devraient attendre l'abri. Dure vie... Finalement une petite lumière naquit entre les doigts de l'adolescente, et je pus voir sur le visage d'Aglaeka que cela faisait effet. La petite fut cependant rapidement à sec.

Je sortis alors ma tunique de rechange et en déchirai un bout:

"Garde bien ça contre la blessure. Une fois qu'on se sera éloignées on pourra régler ça. En attendant mieux vaut filer. Courage ma belle, tu peux le faire!"

Je vis Isulka s'approcher près de moi, l'air compatissant et la main prête à m'aider. Elle me demanda de me tenir à elle, la blessure était quelque peu profonde et la chose qui me dérangeait le plus était qu'elle continuait de déverser mon sang sur mes vêtements, mais essayant en vain de stopper cet écoulement. Quelle ironie ...

Passant mon bras autour de ses épaules Isulka profita de chercher dans les poches de notre adversaire une quelconque richesse à emporter. Sa bourse (celle contenant son argent) fut prise par vengeance. Hildegarde nous rejoignit bientôt, sa robe affreusement tâchée de marron et de vert. Cette dernière demanda les faits que Isulka résuma très rapidement en épargnant l'aventure des noix.

La mageresse demanda à la jeune blonde si elle ne pouvait pas aider avec ses pouvoirs. Je sentis le contact des mains Hildegarde sur ma blessure, un contact doux et agréable se fit de plus en plus sentir. Une chaleur douce d'un soleil d'été, une délicate caresse. Je fermai les yeux, me laissant un peu plus soutenir par Isulka profitant de cette sensation délicate qui ne dura que bien trop peu de temps.

Quand je rouvris les yeux, je me tins seule pendant que ma coéquipière alla chercher sa tunique de rechange afin de me constituer un bandage de fortune. Je les regardai, les yeux mi-clos à la fois à cause de la légère chaleur que je pouvais encore ressentir mais aussi de la perte de sang inhabituelle.

"Merci beaucoup à vous deux."

Après m'être remise de tous ces évènements, je me relevai, la main toujours sur la blessure. Mes yeux se portèrent sur le supposé emplacement pour ma dague qui ne se trouvait point. Je l'a retrouvai près d'Isulka qui était une personne très délicate.

Nous repartîmes une nouvelles fois en direction d'Exech afin de rencontrer le fameux capitaine.

Aglaeka nous remercia, avant de prendre sa dague. Sans plus verser dans le sentimentalisme nous mîmes les voiles. Encore de la fange, toujours de la fange mais pas d'autre gugus en maille. Ni de noyeur, de goule ou même de gobelin. Ce n'était pas le plus agréable pour avancer, mais au moins nous étions saines et sauves.

Quand nous trouvâmes une petite clairière, nous pûmes nous occuper d'Aglaeka. Sa blessure n'était pas profonde, heureusement, et le travail d'Hildegarde avait été suffisant: il n'y aurait probablement pas de nécrose, ce genre de choses ne pardonnant pas. Nous finîmes aussi la dernière miche de pain. C'était maigre, très maigre, mais le fait de se rapprocher d'Exech nous donnait du courage. La gamine avait beau avoir un vocabulaire pet-sec et une bouche dix fois trop grande, elle était brave et courageuse, ne se plaignant qu'à peine. Avec la bonne tutelle, on pourrait en faire autre chose qu'une nobliaude débauchée et stupide.

Peu à peu la nuit se mit à conquérir le ciel. Les chevaliers n'étaient pas en vue, et à la nuit tombée ils perdaient toute chance de nous retrouver. A moins que ces idiots ne nous attendent aux portes de la ville, mais là ils signeraient leur mort. Autant près de Tulorim aucun maraud ne penserait à les agresser, autant à Exech c'était des proies faciles.

Hildegarde était vraiment épuisée, et trainait de la savate. C'était dur, mais nous touchions au but. Et en effet, quelques immenses kilomètres plus tard nous arrivâmes sur la côte, avec une vue imprenable sur la cité sale. Cela redonna du courage aux troupes, et nous marchâmes d'un pas légèrement plus décidé, jusqu'à ce qu'enfin les portes d'Exech se dressent devant nous.

"Qui va là?
-Trois donzelles sacrément crevées, et qui ont sacrément besoin de pioncer.
-Trois donzelles hein...
-Ouais. D'ailleurs c'est pas où le capitaine Brassort? On a rendez-vous."

A ce nom le garde se raidit et reprit une attitude un peu moins désinvolte. Il nous indiqua le port, puis nous fit passer. Mais en premier lieu, l'auberge!

Nous marchâmes pendant de très très longues heures, pressées par le temps et l'envie de trouver un bon lit pour dormir, nous ne nous arrêtâmes même pas pour manger le peu de nourriture qu'il nous restait. Avec ma blessure au niveau du ventre, les premiers pas furent difficile, puis je finis par m'y habituer, après les longues heures à m'entraîner à l'arme blanche avec les sororités, cette blessure n'était qu'après tout qu'une simple égratignure.

Après un trajet qui me parut beaucoup plus interminables que les précédents, nous arrivâmes enfin aux portes de la ville. Notre allure devait faire peur à plus d'un esprit. Entre Hildegarde dont ses vêtements de princesses étaient dans un état pitoyables, Isulka légèrement moins sale que la petite blonde et moi-même blessée et tâchée, nous formions un trio vraiment unique.

Isulka prit la parole face aux gardes, mettant en avant le fait que nous étions des femmes ce qui les attendris quelque peu, mais ce fut surtout le nom du capitaine Brassort qui fit ouvrir la porte de cette ville dont l'atmosphère était encore plus exécrables que Tulorim.

Ce fut la mageresse qui fut une nouvelle fois notre guide dans le rue afin de trouver un endroit où avoir un vrai repas et un long repos. Après avoir marché de longues minutes dans plusieurs directions, nous aperçûmes dans la pénombre de la nuit, une auberge qui était une des seules bâtisses encore éclairée par l'heure tardive.

"Du repos, enfin ..." Quel soulagement après ces derniers jours de marches, de combat, de camouflages et de peines.

Après une observation de l'extérieur, nous entrâmes d'un pas pressé.

Killak était encore sous le choc du baiser de Tarjha, mais il devait bien vite revenir à la réalité, la jeune louve n'avait pas l'air de comprendre la situation, peut être réfléchissait-elle? Quoi qui l'en soit, le petit groupe était à présent à l'abri du danger, pour l'instant. Mejai lui avait demandé de rapporté du bois pour le feu, il s'attelait à la tâche, mais il avait besoin d'aide car avec un bras, on ne pouvait pas faire grand chose.

"Tarjha, viens avec moi s'il te plait"

Il demanda à sa petite protégée de venir avec lui pour l'aider à porter le bois. Ils prirent quelques brindilles, du bois de taille suffisante pour le feu. Killak ramassa également des herbes aromatiques.
Les deux amis rentrèrent au campement voyaient le joli travail de la bohémienne.

"Nous revoilà, vous avez bien travaillé, pour un campement de fortune, c'est vraiment bien".

L'elfe et la louve déposèrent le bois prêt de l'endroit où il fallait l'allumé. Il disposait les bois plus grand en forme de tente et les plus petits bois et les brindilles juste en dessous. Il sortit ses silex sa poche et frotta faiblement, pour éviter de se faire mal à l'épaule, cela dit ce n'était pas très douloureux alors, il continua à frotter de plus en plus fort, jusqu'à ce que le feu commence à s'allumer. Il déposa un peu partout les herbes aromatiques pour que leurs délicieuses odeurs puissent leur parvenir au nez.

Le campement, même s'il a été de courte durée, était vraiment bon, vraiment coloré, Killak se dit que ce n'était pas une très bonne cachette, que même avec l'obscurité de la nuit ils se feraient prendre facilement, mais il ne voulait en aucun cas décevoir la délicieuse beauté d'ébène.

Tarjha ne tenait plus en place, c'était certainement grâce à la forêt, qui ne le serait pas après les évènement? L'elfe lui même était heureux de revoir les arbres, après tout, c'était aussi son milieu naturel, là où il avait grandit, où il c'était entraîné, là où il avait été aimer.
Cette pensée lui fit presque pleurer, il se rappela de ses parents, de ses voisins, de sa maison, de son village natale, de sa forêt,...

(Ressaisit toi, tout ça est derrière toi mon petit Killak).

Il se reprit quand la jeune louve voulait partir chasser, il lui adressa un regard et lui dit de faire attention. Loup suivait Tarjha comme toujours, les deux inséparables orphelins se déplacèrent en vitesse jusqu'à disparaître sous le couvert des arbres. Aduna les suivirent pour chasser également.

Mejai faisait à Killak un effet encore plus fort que l'alcool qui descendait le long d'une gorge un soir d'hiver. Elle était belle et charmeuse certes, mais il avait l'impression que cette fille était fausse, qu'elle cachait quelques choses. Il la laissait désinfecté ses plaies, y comprit la plaie de son épaule qui cicatrisait difficilement, mais qui ne s'était pas réouverte par il ne savait quel miracle.

Les trois chasseurs rentrèrent en même temps, Aduna portait dans ses serres une grosse souris qu'elle gobât entièrement et Tarjha ramena un lièvre qu'elle déposa prêt de l'elfe et de la voleuse.

"C'est bien Tarjha bravo"

Il souriait à Tarjha avec un regard confiant en lui expliquant que c'était un lièvre, un gros lièvre d'ailleurs et qu'il était fier d'elle. Quand son bras irait mieux, il pourrait prendre des proies plus grosses comme des biches par exemples.

Il vit le visage de Mejai lorsque la louve apporta le diner ensanglanté.

"Vous feriez mieux de détourner le regard"

Je commençais à dépecer le lièvre, le bruit n'était pas ravissant et le spectacle non plu, mais si ça ne dérangeais pas Tarjha de mangeait un animal avec la peau, ça dérangeais Killak et certainement Mejai.
Lorsque le lièvre n'avait plu de peau, il prit une longue branche bien droite et embrocha le lièvre, ensuite il mit la branche sur deux autres branches en vertical qui tenait la branche et le lièvre.

En attendant, il disait des mots à Tarjha, il montra le feu, les étoiles, la branche, la peau du lièvre qu'il avait gardé pour revendre au marché,...

Le repas cuisait peu à peu, il fallait une bonne heure pour cuire un lièvre de cette taille. Mejai donna à Killak de la nourriture en lui disant qu'il fallait rationner et qu'elle danserait pour de l'argent à leur arrivée à Tulorim.

"J'ai quelques Yus de ma bourse, mais si vous voulez vous pouvez danser".

Killak souria à la gitane qui se leva et dansa, c'était agréable pour l'elfe de la voir danser comme cela, c'était encore plus agréable de voir Tarjha essayant d'imiter la voleuse.

(Si des passants nous voient que vont-ils s'imaginer?)


Et la les mots de Mejai lui revinrent en mémoire cassant un peu sa joie.


"Attendez, vous avez bien dit Tulorim? Nous ne pouvons pas y retourner, cela provoquerait un drame psychologique pour Tarjha et nous serions enfermés,..."

La gitane ne comprenait pas et Killak s'empressa de tout lui raconté après avoir retourné le lièvre qui commençait à sentir bon.

"Il y a quelques jours, j'ai trouvé Tarjha dans une cage, j'ai tué ses kidnappeurs et nous avons fuie à bord d'un chariot muni cage. Si Tarjha retourne dans cette ville elle pourrait devenir folle et blesser des gens et attirer l'attention sur notre groupe".

Mejai écoutait attentivement le récit de l'elfe comme si elle buvait les paroles de l'homme du peuples des bois.

"Ensuite des gardes sont venus à notre rencontre et Tarjha pensant bien faire, à attaqué, je me suis battu aussi pour la défendre mais un garde m'a tranché le bras et nous avons fuie Tulorim et ses terres".

L'elfe souffla et attendit la réaction de Mejai

Tarjha prenait visiblement du plaisir à danser et les encouragement de Mejaï la rendait joyeuse. Danser était très agréable et amusant mais elle ne savait pas l'exprimer aussi se contentait elle de jouer avec les volants de la gitane. Lorsque celle-ci s'arrêta, la sauvageonne continua de plus belle et invita son jeune frère à sauter autour d'elle. La conversation de ses compagnons de voyage n'avait pas vraiment l'air de l'intéresser.

Elle ne cessa de danser que lorsque le lièvre fut cuit. Elle se précipita et s'assit près de Killak en attrapant sa part au vol. Elle donna la sienne au louveteau. Bien qu'elle ai toujours mangé de la viande crue, elle sembla apprécier de manger celle-ci chaude et croustillante.

-Bon! Viande bon! Merci Killak et Mejaï.

Elle prononçait les mots de mieux en mieux et les assimilait de plus en plus vite. C'était un nouveau pas sur le chemin de la civilisation mais elle ne s'en rendait pas compte.