Aglaeka pensait comme moi qu'il valait mieux ne pas laisser la caisse dans la charrette. Elle me demanda de l'aide, et après avoir enlevé un peu de foin je contemplai la boîte un instant. Vraiment imposante, en bois rugueux et lourd. Le meilleur moyen de se prendre des échardes. Je soupirai, puis après avoir posé mes affaires dans l'abri vide j'aidai mon amie.
La caisse était sacrément lourde, et je manquai de la faire tomber une ou deux fois. Finalement je suggérai qu'il valait mieux la pousser que la porter, et nous la posâmes lentement sur le sol. Pousser fut légèrement plus facile, mais quand même délicat.
Une fois la dure mission terminée, je poussais un soupir de soulagement.
"Ouf, enfin. Je sais Pas ce qu'il y a dedans, mais c'est sacrément lourd."
Comme pour répondre, la caisse sembla craquer un peu. Je répondis à la question d'Aglaeka:
"Sans doute ça, des pierres. Et sacrément lourdes. Si je n'étais pas sûre qu'il y ait de l'argent au bout je penserais à un canular."
Aglaeka me répondit par une sorte de petit gémissement vindicatif.
"Mais non je plaisante. Allez, essayons de faire un feu. J'ai une vieille casserole, on pourra au moins se faire une soupe."
Sur ce je m'attelai à la tâche. Il y avait les reste d'un feu, plutôt vieux certes, mais de toute façon ce n'était pas pour durer la nuit. Juste le temps de faire chauffer un peu d'eau. Et l'eau ne fut pas dure à trouver.
Après m'être acharnée pendant dix bonne minutes sur le silex sans résultat, je finis par perdre patience. La foudre ce n'était pas aussi efficace que le feu, mais avec un peu d'énergie et de volonté on peut faire des miracles. Mieux valait juste ne pas se faire agresser juste après.
Mettre de l'eau et des herbes à chauffer prit moins de temps, et nous eûmes rapidement de quoi nous réchauffer le gosier. Ça et un peu de vin (oui j'avais pensé au vin.), et c'était parfait.
"Tadam, un vrai repas de château!"
J'entendis un autre gémissement toujours aussi vindicatif, mais il avait pas l'air de venir d'Aglaeka. Bah, sûrement le vent qui jouait avec mon imagination. C'est seulement une fois le maigre repas englouti que j'enlevai mon manteau de voyage, me retrouvant presque nue. Je barricadai la porte, pour la sécurité, et mis le cuir à sécher quelque part. Ou plutôt à égoutter. Je fis de même avec les bottes, mais je gardai le pantalon. Question de décence plus que d'envie soit dit en passant.
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