L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Lun 6 Juil 2009 18:14 
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Inscription: Dim 23 Nov 2008 23:00
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Localisation: Kendra Kâr
Avant

Après une nuit reposante et un réveil rapide, je fis une prompte toilette avant d’enfiler des vêtements confortables et de jeter ma sacoche sur l’épaule. J’étais fin prêt pour débuter ce voyage vers le port elfique et descendis dans la salle commune pour y retrouver le Torkin grincheux. J’étais comme fébrile à l’idée qu’enfin je partirais à une véritable aventure… Cette aventure à laquelle j’aspirais tant et qui m’avait conduit à quitter l’enceinte rassurante des murs de l’académie magique des duchés.
(Adéliade… J’espère que tu es heureuse enfermée là-bas.)

Au fond de moi, je n’en doutais pas. C’était son choix et elle assumerait avec le sourire tout ce que ça impliquait, jusqu’au bout. Je cherchais dans son souvenir un peu de sa sérénité face à l’avenir car, même si je souhaitais ardemment voler de mes propres ailes, je n’en étais pas imprudent au point de ne pas appréhender cette nouvelle phase de ma vie. Tout changement avait sa part de risque bien qu’il me fallût reconnaître que mes premiers pas hors de l’univers fermé de l’école furent chanceux. Après un rapide coup d’œil balayant la faible et silencieuse clientèle en cette heure matinale, je repérais Goirin attablé devant une assiette copieusement remplie et le rejoignit après avoir commandé mon petit-déjeuner à l’aubergiste essuyant des verres derrière son comptoir. Mon futur compagnon de route ne semblait pas avoir décoléré de toute la nuit, une expression peu amène sur le visage. Sans un mot, je saluai le petit être avant de m’installer confortablement sur une chaise, prêt du comptoir et dos au mur, et attendis patiemment que la femme de Sam m’apportât un bol de lait fraîchement tiré, accompagné de pain chaud et croustillant ainsi qu’un petit pot de miel.

Je commençai donc à manger d’un bon appétit malgré mon estomac noué par l’enthousiasme qui m’habitait. Je devais prendre des forces pour tenir tout au long de la journée, pour marcher mais surtout pour concilier les deux partis. Je craignais grandement de devoir faire le médiateur entre ces deux peuples qui, de notoriété publique, ne se portaient pas dans le cœur. Ce jour promettait d’être long. D’autant plus qu’au travers de la fenêtre non loin, je pouvais voir les premiers rayons du soleil enflammer le haut des murailles blanches de la ville. D’un pas que je souhaitais sûr et digne alors qu’il tendît à être plutôt guilleret, je me levai pour régler mon séjour dans cette excellente auberge kendrane avant de revenir vers le torkin qui semblait ne pas vouloir bouger de sa place.

« Es-tu prêt Goirin Fierforge ? Il est grand temps d’aller trouver ce marchand. » lui lançai-je d’un ton innocent tandis qu’il avait fini de manger depuis dix bonnes minutes sans pour autant avoir l’air d’avoir envie de réagir.
« Grmph… En route. »

Ce fut la seule réponse que je pus obtenir mais, visiblement, il trouvait enfin la résolution d’aller au devant de ces « foutues oreilles pointues » qui le faisaient tant enrager. Pour ma part, je le suivis, un sourire ravi guilleret ornant mon visage. Ce voyage ne serait pas de tout repos mais ma voie était là.

Après

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Dernière édition par Berann le Ven 4 Sep 2009 18:03, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Ven 17 Juil 2009 19:14 
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Inscription: Jeu 18 Juin 2009 21:45
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Localisation: Quelque part où le néant et l'horizon se rejoignent...
Artegar termina son repas en éructant bruyamment, tout en sirotant une dernière coupe d'alcool il observa attentivement chacun des clients. Ses prunelles rouges examinèrent attentivement chaque détail, mais il constata rapidement que la foule qui se trouvait ici n'avait pas grand intérêt, il n'avait ni l'air fortuné ni l'allure de mercenaires,

" Des ploucs... " marmonna-t-il entre ses dents.

Ce n'est pas ici qu'il allait trouver un nouveau patron ou de quoi valoriser ses talents, il allait devoir explorer la ville dans les jours prochains, quitte à s'asseoir sur son honneur, il n'aimait pas travailler pour n'importe qui mais dans la situation où il se trouvait il n'avait pas le choix des armes. Il ne vivait ni d'air pur ni de beaux sentiments, mais de nourritures abondantes, d'alcools fort, de lits convenables et de catins à l'occasion...

Quittant la table sans un bruit, et sans verser de pourboire, il décida de gagner sa chambre pour prendre quelques repos.

Une fois à l'intérieur de celle-ci, il put constater que la bassine d'eau qu'il avait demandé pour sa toilette avait été livrée. Avant de se déshabiller, il préféra inspecter sa chambre. Un examen minutieux des lieux lui arracha un soupir, l'endroit semblait a peu-près propre et absent de tous parasites, ce n'était pas le grand luxe, mais il avait connu pire.

L'ensemble était spartiate, une paillasse avec de gros draps, une armoire avec une glace, un tabouret et une table de chevet. Il n'avait pas besoin de plus, il avait tellement dormi sur le sol dans le dénuement le plus complet parfois qu'il était désormais prêt à se satisfaire de la plus austère des conditions. De toute façon, le grand luxe avait tendance avait tendance à amollir les sens, ce qui était toujours périlleux pour un mercenaire.

Après une longue toilette de sa peau blanche, il posa le tabouret contre la porte de sa chambre et gagna sa couche. Il ne tarda pas à s'endormir, tout en gardant une main sur sa lame qu'il conservait toujours sous les draps. Il avait connu des nuits parfois agités.


Artegar émergea qu'au petit matin,

Une fois debout, il se livra à de rapides ablutions pour faire oublier à son corps les délices du sommeil. Il passa par contre de longues minutes à peigner ses longs cheveux blancs, la seule marque de coquetterie qu'il se permettait, d'où il venait une chevelure entretenue était associée à une forme de noblesse. Il ne se considérait pas comme noble, mais il ne voulait pas non plus être confondu avec la canaille.

Avant de se rhabiller, il décida de s'occuper du question de ses cigarettes, il disposait toujours sur lui des ingrédients nécessaires à la fabrication du Mélange qu'il utilisait comme tabac. Il passa une heure ou deux à le préparer avec patience, la recette était assez complexe, mal dosée elle pouvait devenir un poison voire pire: elle pourrait devenir inoffensive. Il ne voyait aucun intérêt à fumer si cela n'était pas mortel au bout du compte. Une fois le mélange disponible, il vida le tout dans un petit sachet, il aurait tout le temps ensuite de se le rouler.

Il termina ensuite de s'habiller, rajusta avec soin son chapeau à large bord, de manière à lui dissimuler une partie du visage et notamment sa balafre sur la joue gauche, et quitta sa chambre.

Dans l'escalier qu'il le menait au rez-de- chaussée, il commença à se rouler une clope, il l'alluma en bas des marches. Il en tira une longue bouffée avant de reprendre sa marche, une marche qui le conduisit hors de l'Auberge.

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Artegar Cenis, Humain (Phalange de Ferris), Guerrier


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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Ven 14 Aoû 2009 16:28 
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Localisation: Proche de ton corps brûlant, prête à te refroidir... (Kendra Kâr)
L'ambiance n'y était pas, ce devait certainement être un peu tôt pour déjeuner, mais qu'importait le temps aux yeux de la Beauté, elle agissait sous les ordres de son corps qui n'en pouvait plus. Un peu de calme ne lui ferait certainement de mal, Amarante était toujours troublée par la manière dont cet homme ne lui avait même pas jeté le moindre regard alors qu'elle monopolisait l'attention lorsqu'elle se trouvait au beau milieu des plus belles plantes du monde. Cependant, une idée lui vint, traversant son esprit comme un éclair luminescent qui éblouissait sa sombre ignorance. Cette homme n'avait peut-être pas les penchants ordinaires, préférant peut-être des personnes du même sexe... Bouleversée par ce trait de génie, Amarante se rendit alors compte qu'une partie de la population resterait à jamais insensible à ses charmes et cela la traumatisait. Comment jouer avec ces hommes alors que ses atouts ne fonctionneraient pas ? Il ne lui restait plus qu'une solution : la force. D'où la nécessité d'apprendre des sortilèges toujours plus puissants et de se protéger ainsi des appétissantes créatures.

Mais, avant toute chose, l'heure était au repas ! S'asseyant à une table, allongeant ses jambes pour que ses muscles se détendent un tout petit peu avant de commencer l'entraînement, la jeune fille regarda tout autour d'elle s'imprégnant de ce lieux miteux. Ces pauvres tenanciers ne devaient pas gagner énormément d'argent pour garder leur auberge aussi laide... Les murs peints à la chaux semblaient avoir une centaine d'années tant ils étaient jaunies par le temps et noircies par la suie. Le sol sale couvert par de la paille et de la poussière devait être le refuge préféré des rats et des cafards... Toutefois, sa bourse vide, elle allait bien devoir jouer de son corps pour être accepté en ce lieux. Rapidement, un homme plutôt charmant apparut, ses cheveux blonds coupés courts cachés un crâne un peu dégarni. Mais, ce n'était pas ça qui rebuterait la jeune femme habituée aux gardes puants et aux miliciens. Non, ça ne la gênerait en rien si elle devait en arriver là, mais, si elle pouvait s'en passer elle n'hésiterait aucune seconde.
«Vous désirez ?
- Hé bien, j'aimerais déjeuner et une chambre. Mais, voyez-vous, un larron m'a dérobé ma bourse dans la rue, je suis une voyageuse et je n'ai pas pensé à faire plus attention. Je ne sais pas comment je vais faire, ni comment je vais manger.»

Son ton était d'une déconcertante tristesse, feinte bien entendu, tout comme son histoire à dormir debout qui n'avait que pour seul but d'hypnotiser son locuteur, de le rendre à sa merci. Ses yeux débordaient de chagrin, d'une incroyable mélancolie de celle qui ignorait tout de sa destiné, pensant peut-être finir ses jours à boire dans un ruisseau et à manger le moindre petit insecte. Sa bouche frémissante avait dépeint cette histoire terrible, enfermant l'aubergiste dans une cage de cristal, paralysé dans ses griffes acérées. Une nouvelle fois, la jolie jeune fille avait atteint sa cible, le faisant tomber comme tous les autres hommes. Ses dons naturels l'inondaient de plaisir, comment les autres jeunes filles pouvaient vivre en étant si normale ? Ah ! Elle s'en moquait ardemment, l'unique chose qui l'intéressait c'était elle, sa vie, sa force, tout ce qui avait un lien avec son histoire. Face à son visage déconcerté, l'Aubergiste réagit :
«Je me présente, je suis Sam Timùn et je ne laisserai pas une aussi jolie demoiselle dormir dans la rue ! Allons bon ! Je vais vous chercher quelque chose à manger et les clefs d'une chambre. Ces temps-ci, nous n'avons pas beaucoup de clients alors ça ne posera aucun problème de vous offrir l'hospitalité.
- Oh ! Autant de bonté me touche, je vous remercie.»

Comme si la bonté y avait à voir quelque là-dedans... Enfin ! La douce et cruelle Amarante se félicitait de ce nouveau traquenard fantastique qui on pouvait le dire, l'avait sortie d'un sale pétrin ! Comment aurait-elle fait si jamais elle n'était qu'une pauvre mendiante, laide et bossue ? Hé bien elle aurait crevé de faim dans la rue ! Le monde était injuste et cette idée appréciée d'Amarante la fit réfléchir un long moment sur le pourquoi des événements. La Plantureuse jeune fille avait une sacrée chance, ne cherchant à le nier, elle s'amusait avec, bouleversant les vies d'innocents juste pour se divertir. Rapidement Sam Timùn débarqua avec une clef minuscule où pendait un ruban bleu et une assiette qui ne présageait rien de bon... Une espèce de mélasse entourée de légumes incertains gisait au beau milieu d'un liquide jaunâtre inconnu de tous... La jolie jeune femme habituée des plats de la prison n'attendit pas et se jeta sur l'assiette, la finissant en un rien de temps. Elle fit abstraction du goût douteux, ressemblant parfois à de l'orange et à d'autres moments à des œufs pourris... Quel met raffiné ! Malgré une moue délicate qu'elle fit à l'Aubergiste en dévorant le repas, ce dernier ne lui en tint pas compte et continua de la regarder sans jamais la lâcher de ses prunelles. Cette attitude gênait la jeune femme qui aurait bien aimé le remettre à sa place, pourtant, il lui avait offert un repas et une chambre alors qu'elle ne possédait pas la moindre piécette... Non, Amarante n'avait pas le choix, elle devait attendre et rester stoïque et de bonne humeur. Néanmoins, l'arrivée d'une grosse femme vêtue d'un tablier taché mit fin à cette mascarade une bonne fois pour toute. Apparemment, ce devait être la maîtresse de maison, l'épouse de l'aubergiste qui n'avait pas l'air d'apprécier le regard doucereux et coquin qu'il posait sur Amarante.

Le spectacle se termina rapidement, la Sulfureuse femme riait aux éclats devant cette comédie somme toute innocente. C'était merveilleux, sans le vouloir elle venait de créer une charmante discorde dont elle était actrice. Tout ce passait comme elle l'avait toujours rêvé, à part peut-être la bousculade dans la rue où cet homme n'avait osé la regarder. Mais, cela ne l'inquiétait plus, bientôt, elle allait accroître ses dons de domination et elle viendrait à bout de n'importe qui. Elle se leva donc et monta un escalier en colimaçon qui l'emmena directement dans un long corridor cerné de portes. Amarante avança, chaque poignée possédait un ruban d'une couleur différente, elle comprit qu'il fallait chercher le ruban bleu qui correspondait à sa clef. Observant chaque porte, Amarante finit enfin par trouver sa couche dans laquelle elle pénétra et déposa son sac au près du lit. Sentant l'aube d'un repos bien mérité, elle regarda un peu les alentours : le confort était sommaire, une armoire se dressait dans un coin de la pièce et de la paille éparpillée sur un sommier faisait office de lit... Cette nouvelle vie n'allait pas être de tout repos, mais, cela l'importait peu, tout ce qu'elle demandait c'était la paix !

Apprentissage du sort Vents infernaux


Amarante se dirigea vers son sac, ayant pour unique but d'apprendre enfin son sortilège aux pouvoirs évolutifs qui lui permettrait d'accroître sa volonté et son immensité. Elle était prête, depuis le temps qu'elle attendait ça, bientôt elle pourrait contrôler le vent d'une manière encore jamais vue auparavant. La Plantureuse femme sortit de son sac le parchemin enroulé d'un ruban blanc d'une pureté céleste. Amarante aurait bien préféré un tissu plus sombre, plus noir, plus ténébreux qui aurait mieux correspondu à sa personnalité, malheureusement l'idiote Rana l'avait choisie comme disciple et elle allait devoir s'en faire une raison. La Beauté aurait préféré avoir le soutien de Thimoros, mais cela n'avait pas été le cas, alors elle prendrait son mal en patience et se débrouillerait pour contrôler la force des airs.

Amarante retira le ruban et déroula le parchemin afin de voir ce qu'il lui faudrait entreprendre pour la maîtrise de ce nouveau sortilège. Un petit paragraphe écrit avec des lettres manuscrites révélaient à la jeune fille comment contrôler la puissance des vents infernaux, elle lut à haute voix pour tâcher de comprendre ce qui lui restait à faire :
«Disciple de Rana, pour maîtriser les vents infernaux, il te faut tout d'abord te concentrer, chercher en toi les fluides pour qu'ils viennent t'aider dans ta quête. Grâce à eux tu pourras ordonner à l'air qui t'entoure de se déchaîner. Tout est une question de volonté, tu dois parler au vent et lui jeter ton ordre.»

Tout était donc une question de volonté ? La personne qui avait écrit ça ne devait pas se douter qu'une lectrice excitée par la domination tenterait d'apprendre ce sort... Amarante n'utiliserait pas simplement son esprit, mais elle soumettrait la magie et la mettrait à sa merci ! La Plantureuse se plaça au centre de la pièce, prête à en découdre avec ses propres dons. Elle suivit les indications du parchemin, se concentrant, cherchant au fond d'elle la magie de l'air qui faisait tout son possible pour lui échapper. À chaque fois qu'elle pensait les avoir trouvés, les fluides fuyaient Amarante se mettant à l'abri de sa violence qu'ils connaissaient sans faille. Pourtant, elle persistait, une folle course poursuite commença au fond d'elle, une guerre s'apprêtait à se déchaîner entre son esprit enragé et la force des vents infernaux. Puisant dans son cœur l'endroit caché où se situait sa magie, elle courrait, s'efforçait de ne pas perdre la trace ce qui l'obligerait à recommencer depuis le début. Cette tâche était complexe, déroutante, Amarante n'avait plus aucune notion du temps, cela faisait peut-être une, deux, voire trois heures ? Non ! Elle ne savait plus, elle ne savait pas, le monde continuait sa route tout autour d'elle, la procession incessante des habitants de Kendra Kâr, les mendiants demandant des pièces, Sam Timùn servait des repas sous ses pieds... Amarante l'avait ! La jeune fille dominait enfin ses fluides, elle les avait capturés comme elle aurait capturé un homme. Sa magie se trouvait dans ses mains qui semblaient luire d'une lumière argentée, étincelante, vivifiante.

À présent qu'elle possédait tout ce qui lui était nécessaire pour invoquer les vents infernaux, Amarante allait devoir utiliser son esprit, sa volonté comme cela était dit dans le parchemin. Il ne lui restait plus qu'à dominer la magie et ça, elle en était une championne. Fleurissant en elle, ses fluides persistaient dans le désir de s'échapper et sans cesse la jeune fille devait se concentrer de nouveau pour garder le contrôle. Tout ceci était épuisant, lancinant, au fond, elle menait un véritable combat et bien entendu, elle comptait bien en sortir victorieuse. Rapidement, Amarante sentit un répit dans sa main, ses fluides devaient sûrement se fatiguer, elle saisit donc l'occasion et ordonna à l'air de se matérialiser en des vents infernaux :
«Toi qui m'entoures, je te demande de suivre mes ordres, te soumettant à ma volonté. Change-toi en un vent d'une force infernale.»

Amarante sentit un léger frissonnement à la fois dans ses mains et dans l'air. Mais, rien d'autre ne se produisit, elle recommença donc, toujours plus fort, ce n'était pas de l'air qui allait lui résister :
«Je suis ta maîtresse !» lança-t-elle.

Rien... Toujours le même frisson fébrile qui se manifesta... Amarante recommença, mais cette fois-ci elle déchaîna sa force, chacune de ses paroles chargées d'une hargne terrible sonnait comme un défi :
«Je désire que tu te changes en un vent infernal ! Obéis-moi !»

Telle une sentence, sa dernière injonction réalisa ses souhaits les plus chers, cette fois-ci ce n'était plus simplement un frisson qu'elle sentit dans la trame de l'air, mais des rafales fabuleuses vinrent caresser sa chevelure qui battait tout autour d'elle. Amarante touchait le but, plus aucun obstacle ne l'ennuierait, sa joie était telle qu'elle déchaîna les vents infernaux contre l'armoire qui tomba sur le côté, étalant des moutons de poussière sur le sol. Amarante avait réussi, elle était si heureuse de maîtriser son sortilège, les vents infernaux étaient sous sa domination et dans quelques temps, personne ne pourrait plus lui résister. La Sulfureuse beauté jouissait intérieurement de son acte inconsidéré contre l'armoire qui gisait par terre, sombre victime de la cruelle jeune fille. Elle regardait ce qu'elle venait de faire et se rendit compte qu'elle était épuisée. Amarante se dirigea vers sa couche et s'effondra dans un silence de mort après le vacarme qu'elle venait de produire.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Lun 17 Aoû 2009 15:59 
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Localisation: Proche de ton corps brûlant, prête à te refroidir... (Kendra Kâr)
Luminescence ! Voilà le mot parfait pour décrire ce que voyait Amarante après une longue nuit de sommeil. Un fin rayon de soleil, traversant la vitre qui constituait l'unique fenêtre de la chambre, vint se poser délicatement sur les yeux clos de la belle. Elle dormait paisiblement, mais, sentait qu'une chaleur suave tentait de la réveiller, la berçant dans sa rêverie de cristal. Les minutes passaient et la Sulfureuse voyait toujours cette quintessence qui s'acharnait à la sortir de son sommeil afin de l'inciter à prendre la route du pouvoir. Puis, finalement, elle quitta les armes, s'avoua vaincu contre le soleil qui lui devait déjà être levé depuis plusieurs heures. Ses yeux s'ouvrirent, minces coquillages dentelés, laissant découvrir deux perles brillantes, orbes de subtilité et d'ivresse. Le moment de se lever était enfin venu, sa fatigue passée, Amarante était prête à mener le dur et long combat contre la bonté, contre la niaiserie, contre tous ceux qui ne la regarderaient pas. Un nouveau souffle sortait de sa bouche, le vent qu'elle avait soumis la veille la suivait à présent et elle en était si fière, jouissant de ce plaisir intense qui faisait d'elle une dominatrice.

Les vents infernaux ? Oui ! Elle allait les lancer contre cette petite pimbêche qui l'avait tant jalousée, la faisant dépérir, lui arrachant ses lambeaux de peaux pour ne laisser qu'une sombre carcasse dépourvue de chair. Mais, avant cela, elle allait devoir s'entraîner de longues heures, des journée entières peut-être ce qui lui permettrait d'atteindre une force supérieure. C'était ça ! Amarante exigeait de toutes les minuscules parcelles de ce monde le pouvoir, mais pas celui que les politiciens ou guerriers désiraient, mais le pouvoir ! Écartant les mèches de cheveux qui se déversaient devant ses belles prunelles, Amarante songea à cette journée. Qu'allait-elle bien pouvoir faire ? Sa bourse était vide et bien entendu elle ne pourrait acheter aucun nouveau sortilège qui pourrait la mener vers un nouveau niveau de puissance... Elle était déprimée, atterrée par cette sombre idée qui la prenait jusque dans ses entrailles. Hé bien ! Puisqu'il fallait qu'elle fasse quelque chose pour ne pas sombrer et se noyer dans les noirceurs de son âme, Amarante avait décidé qu'elle irait visiter cette ville dans l'unique but de découvrir des lieux intéressants ou même des personnes...

Laissant sa couche dans l'état où elle se trouvait, l'ardente jeune fille se leva et regarda la catastrophe commise la veille. Son regard se posa sur l'armoire qui gisait sur le sol, dernière morte des dons d'Amarante. La Belle se mit à rire, le son venait du fond de son âme, elle était si heureuse d'avoir fait autant de dégâts à ce pauvre meuble sans intérêt ! Elle voyait enfin que la réalisation de son projet pointait au fond du gouffre, elle imaginait déjà dans quelques temps ce qu'elle pourrait accomplir comme méfaits ! Amarante détestait peut-être Rana, mais la magie qu'elle lui procurait était indéniablement utile et dévastatrice... Cependant, quelque chose attira le regard de la Cruelle : en faisant chavirer l'armoire quelques pièces en étaient tombées, peut-être que quelqu'un les avait oubliées là. S'approchant à l'aide de sa démarche gracieuse de femme fatale, elle ramassa l'argent qui maculait le sol, véritable neige de métal étincelante. Amarante remplit sa bourse, enfin, remplir était un bien grand mot car il n'y avait là qu'une bouchée de pain, une véritable misère.
«Au moins, je n'aurais pas à jouer de mes charmes pour pouvoir dormir une seconde nuit ici !» dit-elle en souriant.

Amarante n'était pas d'humeur à batifoler, surtout à cette heure ci du jour ! Cependant, elle devait bien avouer que l'aubergiste était fort charmant et quelques baisers de sa part n'auraient pu que la revigorer. Ses lèvres pleines de sensualité incitaient à la débauche, pourtant, elle qui avait tant souffert des viols dans la prison, recherchait une certaine douceur, un homme tendre et appétissant. La jeune fille ne cherchait pas un garçon virile, mais quelqu'un qui serait en mesure de lui procurait la tendresse diabolique qu'elle désirait tant au fond d'elle... Enfin ! Ce n'était pas le moment et ce qu'elle voulait c'était sortir de ce lieu trop étroit, cage de chaux qui ne demandait qu'à la maintenir prisonnière. La Sulfureuse sortit de sa chambre, descendit les escaliers en colimaçon pour se retrouver une nouvelle fois dans la salle où étaient servis les repas. Amarante ne préféra pas s'attarder ici, elle savait que la tenancière, épouse de Sam, ne la tenait pas dans son cœur...

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Ven 28 Aoû 2009 19:27 
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Localisation: Là où je me trouve!
Chap 1: Renaissance:

Part 1: A l'Auberge de la Tortue Guerrière:

J'attends dans l'auberge, assis à une table moisie par l'humidité dans la pénombre du feu ardent qui crépite. Il y régne une atmosphère chaleureuse; on sent l'odeur du cochon à l'hydromel qui cuit dans les fours de la cuisine. À côté de ma table il y a des nains bruyants, leurs pintes de bière à la main, qui chantent et raillent le barde qui contait des histoires d'elfes.

Je dois rencontré un contact pour un nouveau boulot. À son attente, j'interpelle la serveuse pour commander. Virevoltant entre toutes les tables, on aurait dit une de ces danseuses du ventre du Temple des Plaisirs. Elle arrive à ma hauteur. C'est une jeune elfe avec une longue chevelure blonde qui lui tombe jusqu'à la taille et des yeux d'une couleur si écarlate qu'elle peut vous hypnotisé d'un seul regard.

(Qu'est-ce qu'elle est mignonne...)

« Puis-je prendre votre commande, mon chou? »

« Oui, j'ai bien la bouche pâteuse, une pinte d'hydromel s'il vous plaît, merci !!! »

Je la revois partir comme elle était venu. Quelques minutes passent, je prends mon calumet. Mais, je n'ai rien pour l'allumer, je demande au nain d'à côté.

« Auriez-vous du feu ? Maître nain,
- Oui, tenez.
- Merci! »

Mon calumet allumé, une douce odeur en sort, je me présente:
" Bonsoir, je m'appelle Sigdral, et vous?"
Il me répond sous le nom de Golrim: c'est un petit bonhomme trapu avec un casque cabossé sur la tête et un bon œil au beurre noir sur la figure. Il me raconte que lui et ses copains fêter l’accomplissement d’une quête. On parle de choses et d’autres comme l’inflation des prix des armes, etc…

Enfin, ma pinte arrive; je la descends d’une seul gorgée, tape sur les fesses de la serveuse pour la remercier et paye l’addition. Le contact n’est pas arrivé à l’heure prévu. Je sors de table, vais au comptoir, le patron avec un air benêt me demande.

« C’est pour une chambre ? Pour la nuit ? »
(Non c’est pour ta femme !!!)
« Oui, merci ! »


Je prends la clé, monte par un escalier qui craque sous mes pas. J'entre dans la chambre, il y a un bon lit douillet, une petite cheminée toute crasseuse. Je me lave promptement, me déshabille, le sommeil me tombe dessus.

Plus tard, je me met à faire un étrange rêve: je me trouve dans un endroit assez étrange; c'est une longue route pavée entouraient de multitudes d'arbres verdoyants. À l'horizon, une étrange ville aux couleurs d'argent surplombée la vallée en fleurs avec un ciel si bleu, une ambiance de quiétude et chaleureuse y règne. Alors, j'avance tranquillement et doucement, mais, plus je m'approche de la cité; plus je commence à courir. A chaque pas, du sang s'écoule des pavés, au loin un bruit d'un champ de bataille se faisait entendre et la cité étrange se mit à brûler. Tout un coup, je sens le vent qui m'emporte, j'atterris au milieu de la cité embrasé sur un tas de cadavres qui jonchent le sol.
Parmi eux, je vois ceux de ma belle famille et ceux de mes enfants agonisants, mon épée est en sang, je me mets à pleurer, je ne peux pas m'arrêter. Alors, une forme apparaît au milieu des morts; autour de moi le temps s'arrête, des plantes sortent de la terre à la place des corps. Ce personnage se présente sous le nom de Tar 'nistar, il ressemble à un elfe doré de toutes parts; je veux brandir mon arme, mais, je ne peux pas, il commence à me parler d'une voix douce:


« Sigdral, Sigdral,

Réponds-moi, réponds-moi,

Où suis-je? Qu'est-ce qui se passe?

Je suis le Dieu Yuimen, écoute-moi,

La nature est avec toi, même si tu renies,

Je t'aiderai, t'aiderai, n'ai pas peur,

Sache que je serai toujours là, temps infini,

Protège la vie sous toutes ses formes,

Lutte contre la nuit, n'ai pas peur,

Je te marque, preuve de ma présence,»

On me réveille en sursaut. C'est la serveuse d'hier soir qui est monté, car, d'après elle j'aurai tellement hurlé qu'on aurait dit qu'un animal se faisait égorger. Transpirant, mon poignet me brûle, un étrange motif se dessine, une sorte de tatouage apparaît encrer dans la chair.
Le jour s'est levé. Je me rhabille en remettant ma vieille cape et tout mon bastingage; je prends mes armes. Je sors de la chambre et je descends. Je rencontre la tenancière qui avait la mauvaise tête du matin, on se croise sans rien dire.

(Quelle grincheuse, je vous jure !!!)

Je prends la direction de la porte de l'auberge, je sors en m'évanouissant dans le brouillard épais du matin.

>Part 2: Une rencontre improbable:(scindés en 2 posts)<

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Dernière édition par Talion le Ven 2 Oct 2009 14:43, édité 18 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Ven 28 Aoû 2009 20:41 
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Orik poussa la lourde porte en bois de "L'auberge de la Tortue Guerrière", avait-il lu sur un écriteau au dessus de l'entrée. A première vue, l'endroit semblait un peu miteux très poussiéreux. Beaucoup de voyageurs devaient faire halte içi, Orik en était sur. Quelques tables plus ou moins grandes étaient dispèrsées dans divers coins de la pièce. Face à lui s'élevait un comptoir en bois derrière lequel un jeune homme servait les clients.
Orik repéra une table juste à sa gauche, s'y dirigea d'une démarche pesante, et se laissa tomber sur un tout petit banc en bois qui craqua sous le pois du nain. levant les yeux, il sonda la pièce: face à lui, à environ six mètre, à la droite de l'entrée, se tenait une table identique à la sienne, sur laquelle était étalé un ivrogne, une chope de bière renversée devant ses cheveux blonds crasseux. Il ronflait. Orik détourna les yeux pour observer un couple d'elfes qui discutaient à voix basse. Ils portaient tous deux une tunique blanche et de longs cheveux de couleur identique. Ils semblaient rayonner dans l'obscurité perçée par la lumière de la lune venant d'une seule et unique fenêtre aux carreaux sales située au dessus d'eux, et de quelques bougies. Enfin, Orik porta son regard sur les derniers clients de l'auberge, trois hommes accoudés au comptoir; ils parlaient fort ; une discussion qui portait sur les prix de quelconques babioles.
A la vue d'un nouveaux client, le serveur finit de servir un des trois hommes, puis vint d'un pas assuré à la table d'Orik:

-Et pour vous Maître Nain ce sera quoi? Une bière?

Orik acquiesa. C'était une question presque absurde tellement elle était logique.
Lorsque le serveur revint, Orik déposa une piece sur la table, dessendit d'un trait sa commande, puis rota bruyament, ce qui attira l'attention des deux elfes, presque indignés de ce comportement pourtant si banale pour un nain.
Fermant les yeux pour se remémorer son long et fatiguant voyage, Orik pensa à son père et à l'orque qui l'avait égorger, du moin l'apparence qu'il lui avait donner. Il lui fallait dormir, puis il irait se renseigner sur l'assassin de son géniteur. Etonné de voir içi et là quelques orques marcher dans les rues, Orik avait remarqué qu'ils paraissaient plus intelligents que leurs congénères vivants dans les montagnes et souterrains de Mertar.
Un homme qui riait bruyament au comptoir fit sortir Orik de sa rêverie. Il lui fallait vraiment dormir. Il se leva, repoussa le banc dans un bruit à crever les tympans, et se dirigea vers le comptoir pour commander une chambre. Le serveur était partit dans l'arrière boutique. En attendant qu'il revienne, Orik s'interessa discrètement à la conversation des trois hommes:

-Eh bin l'aut' jour y'avait un gars po plus grand qu'moé qu'était à la Taverne des Sept Sabr'. A peine il avait d'on bu deux bières qu'i s'est don' mi a chanter! S'tait fort marrant a voair!

- comment qu'i s'apelle don ton bonhome? fit l'homme le plus près d'Orik.

- Rho bin j'en sait don' rin' eud' tous les ivrognes de's'bar.

-S'rait pas Cantemort?fit celui qui n'avait pas encore ouvert la bouche. I's' dit chanteur et poète s'tivrogne! Parait qu'fo dont po eul' chercher quand il est en colère! S'rait bin capab' eud te transformer en bestiole ou d'choses com'ça!

Sur cette ultime phrase, ils se mirent tous trois à boire à leur chope. Le serveur pointa le bout de son nez, et quand il fut assez proche du nain, celui-ci lui demanda d'une voix grave et bourrue:

-Je cherche une chambre pour la nuit, as-tu cela pour moi?

-Un seul lit je suppose? demanda le serveur.

-Oui mon garçon.

Le jeune homme le conduisit dans une toute petite pièce à l'étage, aussi poussiéreuse que la salle en bas. Le lit prenait à lui tout seul presque toute la place, et une petite table de chevet était collée au mur juste à côté. Un mirroir carré accroché au dessus du lit refléta juste le haut du crâne d'Orik en raison de sa petite taille. Après avoir rêgler ce qu'il devait au patron, Orik ôta la hache de son dos qu'il déposa aux pieds du lit, enleva sa côtte aux fines épaulettes de fer, puis s'allongea sur son lit, abandonnant son esprit au dieu du sommeil, quiconque était-il.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 29 Aoû 2009 01:38 
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Orik se réveilla. A son grand étonnement, il fesait nuit. Des cris, des chants, qui venait de l'étage en dessous lui firent savoir qu'il n'était pas aussi tard qu'il ne le pensait. Il se retourna et se retourna encore sans trouver le moyen de fermer à nouveaux les yeux. Agacé, il s'assit au bord du lit qui grinçat. Malgré l'obscurité, ses yeux de nain lui permirent parfaitement de voir dans la pénombre. La fatigue le tirait vers les couvertures mais Orik renonça. Il se leva, saisit son armure, l'enfila, saisit sa hache et se tourna vers la lumière qui filtrait sous la porte. Une odeur âcre lui attaqua les narines lorsqu'il se présentat sur le palier. Baissant les yeux sur le pas de la porte de la chambre d'en face, il devina que quelqu'un n'avait apparement pas resister aux méfaits de l'alcool.
Les rires se firent plus forts en descandant l'escalier de bois. Orik rangea sa hache dans son dos et pénétra dans l'atmosphère fêtarde que présentait la salle. Le jeune serveur au bar semblait déborder mais heureux. On entendais beaucoup de "Sam apporte nous de la bière", "Sam on est assoiffés". Orik avisa une jeune femme qui servait aussi. "Tina" l'avait appelée Sam; probablement sa compagne. L'auberge était pleine à craquer. Içi et là on chantait des cantiques en l'honneur des Dieux: Yuimen, Gaia... Orik s'avanca un peu plus dans la lumière, personne ne s'en aperçut sauf Sam, le serveur.

-Vous ne trouvez pas le sommeil Maître nain? cria-t-il presque pour couvrir le vacarme des clients.

A peine Orik avait-il eu le temps de répondre que Sam était parti servir une bande d'ivrognes à une table.
Quand il fut revenu, Sam s'accouda au comptoir, fier d'avoir un moment de répis, et s'adressa à Orik:

-Quelle vie mon ami!

Orik aquiesa d'un grognement dans sa barbe. Réfléchissant par ou il pourait commencer il demanda d'une voix basse (si c'était possible dans un tel vacarme) et Sam se pencha vers son hôte pour mieux entendre.

-Je recherche une certaine personne mon garçon. Tu pourrais-peut-être me renseigner.

-Dites mon ami, fit Sam qui astiquait à présent un verre. C'est un ami à vous?

-Par la Barbe de Méno, rugit Orik en frappant sur le comptoir, c'est une pourriture d'Orque qui à tuer mon père! Que Valyus Le foudroie!

-Toutes mes excuses Maître nain, s'empressa le pauvre garçon, je ne voulais point vous offenser!

-Méno te pardonnera, conclu Orik après un silence pesant.

-Si je puis me permettre, chuchota Sam à l'oreille du nain, Les Septs Sabres est une taverne malfamée, mais vous trouverez surement plus de réponses qu'içi. Je vous met en garde, les bagarres y sont fréquentes et la vermine pullule.

le jeune tavernier recula la tête et observa le nain.
Bien sur, Orik se remémora les trois hommes de la veille, ou de la soirée plutôt, qui avaient évoquer ce nom.

-Bien mon garçon, répondit Orik. Je crois qu'une visite a cette taverne s'impose.

Il glissa dans la main du jeune Sam quelques pieces.

-Que Yuimen vous protège de Phaitos et de Thimoros mon ami.

-Que Méno et Valyus te garde jeune homme.

Sam sourit:

-Adieu Maître nain.

Sur ce, Orik se fraya un chemin à travers la foule pour atteindre la lourde porte de bois.



Dans les profondeurs obscures de la nuit Orik se maudit de n'avoir pas demander à Sam la direction de cette taverne. Aucun panneaux ni écriteau ne parlaient des "Septs Sabres". Enfin, au bout d'une bonne heure, la fatigue le quitta complètement lorsqu'il aperçu quelque lumière provenant d'une taverne, précisement celle qu'il cherchait. Au pas de la porte se tenait un mendiant, les yeux crevés, squeletique, il semblait mort. Orik se décida et, s'attendant au pire, contourna le mort puis poussa la porte en bois abîmée de partout.

(Que Méno me protège)


Suite

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Lun 7 Sep 2009 20:13 
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Nous voici enfin devant l’auberge, c’est un bâtiment immense surplombant les autres bâtisses alentours. Au dessus de la porte, on peut voir « Auberge de la tortue guerrière »

(Drôle de nom…)

Contrairement aux autres bâtiments, celui-ci semble plus accueillant, plus entretenu. D’ici, on peut entendre des rires, des voix, de la musique, il y a de l’ambiance, ça me ravit. Malehën pousse doucement la porte d’entrée et nous entrons dans l’auberge. Personne ne fait attention à nous. Je tourne la tête à droite et à gauche pour regarder les gens. Il y a de tout, comme dehors en fait, de l’humain, du nain, de l’elfe, du guerrier… Mais ce qui m’interpelle le plus est l’odeur de la nourriture qui remplit la grande pièce. Cela ne fait qu’alerter encore plus mon estomac qui m’ordonne d’un pugnace « Globoargrr » d’aller m’asseoir pour aller manger.
De toute façon, Malehën a déjà trouver une table vide, je la suis. C’est une table en bois assez grande autour de laquelle sont installées deux chaises en osier. Je prends place sur l’une d’elle, en face de mon amie. Plusieurs serveuses tournent autour de nous, répondant à diverses commandes, toujours avec le sourire. Bientôt l’une d’elle s’arrête à notre table pour nous demander ce que l’on souhaite commander.


- J’aimerais une salade avec plein de légume, et des fruits aussi, et euh de l’eau, un grand verre.


La serveuse me regarde de travers sans que je comprenne.

- De l’eau ? Vous n’en trouverez que dans l’abreuvoir des chevaux, dehors.

- Oh !

- Nous prendrons de l’hypocrasse et moi je prendrais du poulet avec des légumes.

- Quoi comme légumes ?

- Peu importe, ce que vous avez le plus.

- Très bien.


J’attends que la serveuse s’en aille pour me tourner vivement vers Malehën.

- De l’hypocrasse ?

- Tu n’aimes pas ?

- Si mais je ne bois pas d’alcool en général sauf pour les fêtes ou les cérémonies.


- Oh allez, lâche-toi, c’est l’aventure.

- Humph


Je me résigne en reposant mon dos contre le dossier de la chaise puis je prends un bout de pain d’une corbeille sur un coin de la table. Le pain est dur et rassis je le remets poliment dans la corbeille en grimaçant de dégoût. Je frotte ma langue entre mes dents pour faire partir le mauvais goût.


(J’espère que la nourriture n’est pas aussi mauvaise)

En attendant la serveuse, je scrute l’auberge et je remarque que deux jeunes hommes nous observent grossièrement. Je détourne le regard comme si je ne les avais pas remarqués mais je ressens leurs yeux sur moi et je me sens gênée.

- Où va-t-on après ?

- Nous allons voir s’il reste des chambres de libre puis nous verrons bien.


- Il faudrait que je me change et j’aimerais prendre un bon bain, il y a une rivière dans la ville ?


Malehën ne peut s’empêcher de rire.

- Eh bien je ne crois pas mais même s’il y en avait une, je ne pense pas qu’elle serait assez propre pour si baigner. Je te conseille plutôt d’aller dans des thermes, je sais que dans la région il y a des sources d’eau chaudes je ne serais pas étonnée de voir des termes ici.


- Bon, d’accord.


Je suis un peu déçue, j’apprécie tellement me laver dans la rivière, enfin je ne connais pas les thermes, peut-être que c’est l’équivalant d’une rivière. Soit, je n’ai pas le temps de réfléchir plus, la serveuse revient et pose devant nous notre commande. En tout cas, ils ne sont pas avares, j’ai le droit à une grande assiette de végétaux, des pommes coupées, de la salade, des petites tomates…

(C’est mon estomac qui sera soulager, mais bon, goûtons avant toutes choses.)


Je prends en bouche quelques mets et je suis étonnée par l’onctuosité des fruits et des légumes. Je suis rassurée et je continue mon repas en oubliant tous les codes de civisme pour remplir mon estomac qui vient de faire la paix avec moi. Malehën savoure quant à elle une assiette de poulet avec des haricots, elle rigole en voyant ma façon de manger.


- Calme-toi on ne va pas te le piquer.

Je lui réponds avec une feuille de salade dépassant de ma bouche.

- Vais frop faim !

- Je vois ça ha ha.


Elle me sert un verre d’hypocrasse. Je ne bois pas assez souvent d’alcool pour dire que je tiens face à l’ébriété mais peu importe le repas me donne soif et je n’hésite pas à boire d’un trait l’excellent jus, j’en suis la première étonnée, qui me désaltère agréablement. Je repose mon verre et le pousse du bout de mes doigts devant Malehën pour lui faire signe de m’en remettre.


- Tu es sûre ? Bon comme tu veux.

J’ai maintenant bientôt terminé cette délicieuse pitance. Je me sens requinquer et prête pour l’aventure. Je finis mon verre pour conclure le repas. Malheureusement, le deuxième verre commence à me tourner légèrement la tête et je me sens toute excitée, j’ai envie de bouger, de chanter.
Malehën se lève, je la suis d’un bond, tel un félin, ce qui surprend mon amie. Je la regarde béatement avec un large sourire.


- Euh, bon, je vais voir au comptoir, je vais demander pour les chambres.

- Je viens avec toi

- Si tu veux


Cette fois-ci, c’est un homme qui nous reçoit, il donne des clés à Malehën puis il lui explique des choses que je ne parviens pas à comprendre, je chantonne.

- Viens, on monte.

Le jeune homme nous montre du doigt l’escalier, nous l’empruntons. Nous montons deux étages, en sautillant, dansant et chantant, enfin plus moi que Malehën en fait. Je suis mon amie dans le couloir où l’on peut voir plusieurs portes à droite et à gauche. Elle s’arrête devant l’une d’entre elle puis insère la clef dans un trou. Un léger « clic » nous fait signe que c’est déverrouillé, puis Malehën entre dans la chambre, me laisse passer pour ensuite refermer la porte.
C’est une pièce de taille moyenne avec un lit double, une fenêtre donnant sur la rue et une commode sur laquelle sont disposés un miroir rectangulaire et une bassine d’eau.


- Oh, il n’y a qu’un lit, roar.


Je ronronne en m’approchant sensuellement de Malehën qui me répond en souriant.


- T’es bête.

Je pose mon sac sur le lit aux draps blancs puis en sort une tunique verte.


- Je pourrais me changer comme ça.

- Tu as pris la même tunique ?

- Non, c’est pas la même couleur.

- Bah, si c’est vert.

- Oui, mais c’est pas le même vert.


Malehën haussa les sourcils et expira longuement en secouant la tête. Elle trempe ensuite ses mains dans la bassine pour s’asperger le visage.

- C’est ça le bain ?

- Non, ah ah. J’ai demandé à l’aubergiste il m’a dit qu’il y avait bien des thermes, il m’a également dit où elles se situent. Tu veux y aller maintenant ?


J’acquiesce d’un signe de tête en serrant contre moi ma tunique propre.


- Je me changerais là-bas. On laisse nos sacs ici ?

- Oui, on fermera à clef, ne t’inquiète pas.


Je laisse mon sac et mon bâton et je ne prends que mon change. Je me sens encore un peu pompette, mais je n’ai pas bu assez pour me rendre saoul et l’alcool se dissipe vite. J’emboîte le pas de mon amie qui redescend les escaliers après avoir pris soin de verrouillé la porte de la chambre. Nous traversons une nouvelle fois la salle principale pour se diriger vers la sortie.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 12 Sep 2009 17:45 
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-->> Le port


Le retour à l’auberge s’est fait tranquillement et sans encombre, il faut dire que le port n’est pas très loin. Nous entrons dans le bâtiment toujours bondé puis nous nous dirigeons vers l’escalier menant à l’étage de notre chambre. La porte est toujours verrouillée, Malehën sort alors la clef et nous pénétrons dans la pièce. Je pose ma tunique encore un peu mouillée sur le bout du lit.

- Je prends mon sac si jamais on achète quelque chose de gros.

- Comme quoi ?

- Je ne sais pas on sait jamais.


Je laisse le mien dans la chambre, je n’aime pas transporter quelque chose sur mon dos, en revanche je prends mon bâton car il me servira de cane même si la douleur s’est pratiquement envolée. Nous quittons une nouvelle fois la pièce puis l’auberge pour retourner dans les rues.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Mar 20 Oct 2009 05:52 
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les portes

Sirat venait déjà de boire quelques bières. Il était assis à une table seul. Il jouait avec les cicatrices de celle-ci. Le temps, les clients avaient laissé leurs empruntes et de ses doigts, il caressait leur histoire. Le liquide citrin le désaltérait, il avait rêvé de cette cervoise pendant son voyage et il en dégustait chaque gorgée. Il oubliait le bruit alentours. L'auberge était vivante, des rires, des conversations, chacun vaquait à ses occupations. Le tout baignait dans une atmosphère chaleureuse, nimbé par la lumière de la cheminée et des bougies. Quand elle arriva à sa table, une bouteille de vin et deux verres a la main, il pensa à une erreur. Une vieille femme le dévisageait avec un sourire édenté. Elle avait un profil d'oiseau de proie, un charognard le nez allongé comme un vautour, les yeux enfoncés dans leur orbite, acérés et luisant d'une lueur malsaine. Ses vieilles fripes, sombres et puantes firent esquisser une moue désapprobatrice à l'humoran. Elle déposa le verre devant lui et y fit couler le liquide carmin. Sans gène, elle ne demanda pas la permission pour s'installer sur la chaise en face.
Le semi-worans reposa son corps musclé dans le fond de son siège, la faisant craqué sous son poids. Il prit prudemment le godet tendu. Il inspecta son contenu, l'œil soucieux.

"alors aventuriers serait tu en recherche d’un quelconque travail ?"
La première réaction eut été de pouffer de rire. Que pouvait-elle lui proposer, vider un pot de chambre ou même tuer un autre vieillard sénile. D'autres idées scabreuses lui vinrent en tête, mais il s'efforça de les chasser. Cela ne pouvait lui convenir, mais devant la position insistante et énigmatique de l'acariâtre grand-mère, il se laissa aller à la curiosité.

"que me proposes tu ?"

"et bien je suis plus qu’une ancienne casserole et me déplacer m’est de plus en plus difficile. Les longues distances sont un supplice."

Il déplaça le verre jusqu'a ses lèvres prenant le temps d’humer son parfum, avant d’y goutter.
Elle esquissa un sourire devant cette précaution.

"je ne cherche pas à t’empoisonner, mais je veux te proposer une véritable mission."

"Parle je t’écoute."

"J’ai un paquet à livrer à Cuilnen"

"Personnes de non elfe ne peut aller à Cuilnen"

"Tu es jeunes je suis sur que tu peux trouver une solution …"

Sirat prit le temps de la réflexion en se resservant un verre de rouge.

"je peux me rendre à Lúinwë et de là trouver un guide qui acceptera de m’amener au royaume elfe."

"J’étais sur d’avoir frapper a la bonne porte, tu acceptes ?

La proposition était simple, tellement qu'il ne voyait pas le mal à aider cette dame. Il ne voulait pas quitter la ville qu'il venait d'atteindre. Mais il observa sa bourse, pendu à son ceinturon et remarqua qu'elle serait bientôt vide. La nécessité imposait certain sacrifice. Il soupira et se gratta la joue. C'était peut-être le destin, son oncle l'avait prévenue, il lui avait dit qu'il pensait que s'était trop tôt. La vieille tapotait le bois de la table de ses ongles crochus, signifiant au colosse qu'elle attendait une réponse. Elle y laissait des marques, trace qui serait un jour une ligne sur la page de l'histoire de ce meuble.

Combien ?


Suffisamment, je t’attends demain matin devant le marché, je te donnerai le paquet ainsi qu’une partie de ta rémunération pour le voyage. Je dois y aller à mon age il est préférable de ne pas trop traîner le soir."

Elle laissa Sirat à ses réflexions, perdu dans la chaleur tiède de la taverne. Un goût amer, lui restait sur le palais, il n'était pas lié au vin, mais à cette étrange idée qu'il n'avait pas fait qu'accepté un travail de postier. L'idée de se faire de l'argent, prévalait pourtant sur son angoisse. Tant et si bien, qu'il s'en débarrassa en allant vers une jeune prostitué qui l'aiderait surement à penser à autres choses.

le marché

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Dernière édition par Sirat le Mer 22 Juin 2016 04:48, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Lun 26 Oct 2009 11:44 
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Localisation: Proche de ton corps brûlant, prête à te refroidir... (Kendra Kâr)
Amarante y pénétra tranquillement, mais à ce moment là, les regards vinrent se poser sur le visage de la jeune fille, sa figure sale attirait toute l'attention. Amarante avait oublié qu'elle devait être dans un état lamentable étant donné que sa peau si délicate était recouverte de poussière et de terre... Cependant, elle regarda l'assemblée de ses prunelles scintillantes et leur fit baisser le chef assez rapidement :
«Quoi ?! Vous n'avez jamais vu de dame de votre vie ! Bande d'incapables !»

L'odeur d'une bouillie infâme émanait de toutes ces assiettes écœurantes, Amarante aurait bien aimé leur vomir tout son dégoût sur leur table, mais, cela n'était pas dans ses prérogatives et préférait continuer son chemin, dévisageant ces imbéciles qui osaient poser son regard sur sa personne si exceptionnelle. Tout n'était que désillusion à ses yeux, elle n'aurait jamais cru parvenir à une ville si plate et si fade. Cependant, dans son regard une étincelle imprévue illumina la pièce, elle comptait bien mettre de la fantaisie chez ces créatures idiotes ! Meurtres et bains de sang seraient bientôt les maîtres mots de ce lieu si risible ! Mais, ces idéaux furent chassés lorsqu'elle aperçut Assil assis à une table qui sirotait un verre contenant on ne savait trop quoi. Amarante se dirigea droit vers lui et posa son noble séant à côté de lui :
«Alors ?
- Parfaite, il n'y avait rien à redire, j'ai eu tout le temps nécessaire pour m'occuper du compte de cet idiot et de récupérer ce dont j'avais besoin.
- Vous l'avez tué ! Lança-t-elle les yeux étincelants. Puis-je voir l'objet que je vous ai aidé à voler.
- Pas ici, il y a trop de regards indiscrets.
- Venez avec moi, montons !»

Aussitôt assise, aussitôt debout, la sulfureuse Amarante ne tenait plus en place elle rêvait de découvrir ce qui se cachait derrière cette manigance. Prenant la main de son nouveau compagnon, elle l'attira dans ses griffes acérées de harpie, de méchante fille qui ne s'arrêterait pas aussi facilement ! Elle était si heureuse d'avoir participé à un meurtre, bien entendu elle n'avait rien fait d'exceptionnel, mais sans elle rien n'aurait pu avoir lieu ! Ses lèvres s'élargirent en un immense sourire, une véritable joie s'était accaparée de l'esprit torturé d'Amarante. Maintenant qu'elle venait de commettre son premier méfait plus rien ne pourrait se mettre en travers de son chemin elle en était persuadée. Tous les deux montèrent l'escalier, avançant nonchalamment, même si la Belle aurait bien aimé courir comme une petite fille dans l'unique but de voir ce qu'il avait dérobé à ce cadavre. Cependant, prudence était mère de sûreté, ils ne pouvaient se faire remarquer, déjà que l'entrée d'Amarante n'était pas passée inaperçue... Mais rapidement, ils entrèrent dans la chambre, ouvrant la porte à toute vitesse et la faisant claquer derrière eux. Tout était en place, personne n'avait touché à ses affaires et cela la réconfortait un peu, elle aurait très mal pris le fait que quelqu'un fouille dans son sac !
«Allez ! Montrez-moi !» dit-elle toute excitée.

Assil était là, la regardait de ses yeux bruns pétillants, un sourire s'était même dessiné sur sa bouche lorsqu'il vit la jolie Amarante s'animait comme une toute petite fille. Ses traits parfois si durs se ramollirent face à cette entité juvénile si adorable, à cette femme encore ferme qui n'avait pas peur de divertir des soldats pour qu'un voleur assassine un honnête citoyen. Le jeune homme s'approcha d'Amarante, ses bottes résonnèrent sur le sol, dans ce silence si étrange qui venait de contaminer la pièce. Il passa une main sous la chevelure incendiaire de la jeune fille, la fixa droit dans les yeux et prononça quelques mots qui vinrent rompre ce silence mystérieux :
«Ne soyez pas si impatiente.»

Ses lèvres se posèrent délicatement sur celles d'Amarante qui frétillait de plaisir à l'idée d'embrasser ce garçon extraordinaire. Son cœur ne fit qu'un bond, comment était-ce possible ? Après tous les viols acharnés dont elle avait été la victime dans cette satanée prison, un homme pouvait donc faire preuve d'un peu de douceur avec cette femme si dure et macabre. Était-ce ce qui lui plaisait ? Non ! Il avait dû trouver dans la personne d'Amarante, une créature incompréhensible, une vipère à l'état pur qui se glissait dans le moindre petit trou pour vaincre une armée de soldats ! L'ardent jeune fille n'avait pas froid aux yeux, elle était implacable et sordide, il était évident que ce vagabond s'amourache de cette beauté, de ce diamant taillé par des mains de maître. Pourtant, elle ne pouvait que subir ce baisé, cet instant si doux, ce bonheur intense qui venait de cet homme si énigmatique... Après tout, elle ne connaissait presque rien de cet homme, ni de ses réelles motivations, mais elle s'en moquait tout comme elle se moquait des habitants de Kendra Kâr et de tout ce qui pouvait se rapporter à une infime partie de bonté... Les secondes s'écoulaient, mais la beauté ne s'en rendait pas compte, figée comme une statue animée dans les bras d'Assil qui l'enlaçait tendrement.

Au bout d'un certain temps, ce baisé finit par n'être qu'une simple illusion du passé, un éternel fantôme qui ne sera plus jamais ressenti de la même manière. Toutes ses barrières venaient de disparaître, détruites par ce charmeur aux lèvres si douces... Mais, Amarante détestait les instants qui suivaient ces baisés car à présent les deux protagonistes se regardaient en chiens de faïence, attendant que l'un fasse le premier pas pour rompre ce silence embarrassant. Amarante préférait prendre les devants :
«Allez ! Montrez-moi !
- Bon, si vous y tenez tant. Tenez.»

Le jeune homme sortit de son sac un livre massif, un vieil ouvrage qui avait parcouru les âges sans aucun doute. Mais, lorsqu'il l'ouvrit, les pages étaient vides, jaunies par le temps, par les années passées dans une bibliothèque ancienne. Quelqu'un l'avait-il déjà ouvert pour y regarder ce qui s'y cachait à l'intérieur ? Certainement pas, mais Amarante le prit dans ses mains et regarda la couverture, lisant les mots qui y étaient inscrits : «Grimoire des limbes». Ces mots ne lui disaient rien, mais lorsqu'elle l'ouvrit, Amarante aperçut que des lettres étaient en train d'apparaître sur les pages vides, s'inscrivant magiquement. Au bout d'un certain temps, elle put découvrir l'invraisemblable, les sorts qu'elle connaissait étaient tous les deux dans le livre. Elle n'en revenait pas, d'ailleurs Assil non plus, il ne devait pas se douter des capacités étranges de ce bouquin ! Apparemment, il détectait les sortilèges qu'avait appris son possesseur !
«Mais, Assil... Force mana... Vents infernaux... Ce sont mes sortilèges !
- Vous êtes une sorcière ?
- Hé ! Je dirais plutôt une magicienne ! Je n'ai pas encore de nez crochu ni de chapeau pointu à ce que je sache !
- Excusez-moi, je n'ai pas voulu vous froisser... Mais, rendez-vous compte je n'ai jamais rencontré de personnes comme vous jusqu'à présent. En tout cas, je commence à comprendre quelle est la valeur de cet ouvrage, grâce à lui on peut détecter les capacités magiques de tout un chacun et les combattre en connaissance de cause ! C'est fantastique !
- Mais, il ne vous appartient pas, lança-t-elle sur un ton malicieux.
- Non, évidemment, mais, je pense qu'il pourrait être à moi incessamment sous peu !
- Bien dit ! Ce n'est pas votre employeur qui me fait peur en tout cas, j'aimerais bien le voir s'opposer à moi.
- Allons dormir, la nuit porte conseil.»

Les deux compagnons rangèrent le grimoire dans leurs affaires et se mirent rapidement dans ce que l'aubergiste osait nommer lit... Chacun s'endormit de son côté, évitant de se toucher par peur de réveiller quelques instincts primaires et bestiaux. Mais, la Belle imaginait déjà ce qu'ils allaient faire ensemble dans tous les sens du terme... En attendant, son esprit voyagea dans un désert de vie et de bonheur où elle cherchait un peu de réconfort, réfléchissant à ce qu'elle venait de vivre en compagnie de ce garçon si craquant, ce baisé intense qui avait réveillé ses sens pervers.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Lun 16 Nov 2009 19:39 
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Trois jours ... Voilà trois jours que Raeven avait marchait dans ce continent qui lui était pratiquement inconnu. Son maître lui avait dit de chercher le monde et d'espérer trouver un des Archi-cryomanciens susceptible de lui donner un apprentissage plus approfondie. Cela faisait si longtemps qu'il avait quitté ses parents. Pendant près de 70 ans, il ne parla à personne d'autre qu'à Wellish, son maître. Ce dernier l'avait éduqué comme il le souhaitait. Mais pourtant, le côté farouche de Raeven faisait qu'il était encore arrogant, et cela ne s'améliorait pas à cause de ses origines elfiques qui se sentaient fortement dans sa façon de penser.

Il s'était assit à une table proche d'un mur, seul. Il regardait les allers et venus d'une femme, dénommée Tina d'après ce qu'il a pu entendre. Elle lui passait maintes fois à côté sans pour autant faire attention à lui. C'était tant mieux, car depuis la fin de sa captivité, il ne savait plus trop comment aborder une conversation, même pour demander un verre d'eau.

L'auberge en elle même était assez sympathique. Pas de tenture partout, pas de dizaines de tableaux. Non, rien de trop. Raeven aimait cette allure sobre.


-"Puis-je faire quelque chose pour vous ?" demanda une voix, qui le tira de sa rêverie. Devant lui se trouvait une servante, un plateau à la main. Ses traits était heureux, mais la jeunesse qu'elle perdait à gagner son argent se voyait et attristait Raeven. Du fond de sa capuche, ce dernier ne répondit que cinq mots avec un ton neutre, presque blasé.

-"Un verre de lait s'il vous plait...". En ayant prit note, la jeune fille s'éloigna, et Raeven la perdit des yeux dans la fumée de l'auberge.
-(Si seulement tu étais encore là, ma chère Maëlestrïa, tu verrai de ce que le monde peut être fait hors des querelles familiales.)

Il pensait déjà à son futur, qu'il espérait vivre en tant qu'Archi-cryomancien. Il souhaitait depuis toujours divulguer son savoir à d'autres, et ainsi de suite... Toujours dans sa rêverie, il sursauta lorsque la servant lui ramena son lait.

-"Voilà, monsieur. 1 Yus S'il vous plait."Un yus. Raeven sortit sa bourse et tendit son yus à la servant, qui le mordit pour s'assurer qu'il était vrai.

Sirotant tranquillement son lait, il se demandait où commencer pour se rapprocher d'un des maîtres de son élément. Ne connaissant pas le monde hors des livres, il ignorait tout de son fonctionnement. Il devrait aviser et utiliser ses quelques années passées à l'air libre.

Une odeur étrange le tira de nouveau de sa rêverie. Cette odeur écœurante se laissait sortir des marmites qui parcourait à présent la salle. Combien de temps avait-il passait à penser à sa chère et tendre ? Il lui fallait encore prendre une chambre, ce qu'il fit en toute hâte.

Derrière le comptoir se trouvait un homme d'une certaine corpulence. Ce dernier était plongeait dans un registre, écrivant des notes par-ci par-là. Lorsque Raeven tapota des doigts sur la planche de bois, l'homme leva les yeux vers lui, et semblant deviner sa question, prit les devants.


-"Non, nous n'avons plus de chambre ..." voyant qu'il n'était plus seul, il baissa la voix, chuchotant "... au tarif habituel. Pour un supplément de moitié, je dois pouvoir vous en trouver une."

Un sourire abrutit s'esquissa sur ses lèvres. Bien que cela faisait monter le prix à 12 Yus, Raeven était harassé. Il dénoua sa bourse, maudissant cet carcasse énorme assise sur une chaise. Il tendit les douze yus à l'homme, qui lui donna une clef.

-"Que monsieur passe une bonne nuit !"
chuchota t-il, tout content.

Raeven monta dans sa chambre, regarda par la fenêtre. En voyant la position des astres, il estima qu'il avait encore deux bonnes heures avant de se coucher. Il mettrait ses heures à profit pour trouver quelques renseignements. Il posa son sac sur le lit, ferma la porte à clef, avant de redescendre vers la sortie.


-> Les Rues de Kendrâ Kar

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La Mort est un plaisir que je m'efforce de partager, car la joie de la vie n'est rien comparée à celle de la Mort.
A présent j'en appelle à toi, Froid, pour me venir en aide et terrasser mes ennemis !

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Mer 18 Nov 2009 16:00 
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-> le Marché.

(Ah ... enfin de retour à l'auberge, ce n'est pas trop tôt, cette soirée m'a épuisé !)

Raeven rentrait dans l'auberge lorsqu'un flash lumineux eu lieu. Rien de bien violant après vérification... L'air empestait encore de l'odeur âcre des écuelles et des marmites répartit dans la salle. S'approchant doucement du comptoir-bar, Raeven prit un verre d'eau et du pain. La servante se retourna et alla chercher ce qu'on lui avait demandé.

(Maëlestrïa, tu me manques, j'aimerai tellement que tu reviennes ... Bon ressaisie toi Raev', c'est pas le temps de sombrer dans la folie de l'amour, peut être trouvera tu un jour un moyen de la faire revenir... Ah ? Et comment ? Tu m'expliques ? ... Je ne sais pas, mais ...... ah voilà la servante.)

Ces moments de discussion interne avec lui même était fréquent. Trop peut être, il entendait dans sa tête la voix d'une femme, mais pas sa chère épouse. Ruperth, son dragon, volait encore à côté de lui. Il ne réclamait pas à manger, car il prenait ce dont il avait besoin dans l'air ambiant. Le froid lui suffisant amplement, Raeven l'oublié quelques fois mais Ruperth savait ré-attirer l'attention, par de légers grognements, et quand cela ne suffisait pas, par un puissant "Graouh !"

-"Voici ce que vous avez demandé monsieur, bon appétit monsieur !" dit-elle avec une voix fort sympathique.

Après son repas, court et frugal, il monta dans sa chambre, s'allongea sur le lit pendant cinq minutes, entendant ses conversations passées avec sa femme. Toujours avant de dormir.
Il retira ses bottes, sa cape, déposa la Souveraine des Glaces sur la deuxième place du lit, et sa baguette dans ses bottes. Il rangeait toujours sa chambre comme ceci pour dormir. Il pensa encore, en caressant Ruperth de temps à autre, puis sombra dans un lourd sommeil.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Mer 23 Déc 2009 15:47 
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Localisation: Proche de ton corps brûlant, prête à te refroidir... (Kendra Kâr)
La nuit passa sans encombre, seul le souffle des deux jeunes gens rompait le silence ordinaire de la chambre de l'auberge. Chacun dormait d'un côté, Amarante à droite et Assil à gauche et même si le lit était étroit, jamais ils ne se touchèrent, tout du moins par mégarde. Les heures s'écoulèrent jusqu'à ce que l'aube finisse par réveiller le beau garçon aux cheveux bruns à moitié dénudé. Assil bougea, donnant un coup dans la jambe à la Belle qui revint parmi les mortels en sursaut, observant la chambre pour voir si un ennemi n'était pas sur le point de lui enlever sa si chère liberté. Sa chevelure rousse était complètement désordonnée, lui retombant devant les yeux, on aurait pu croire qu'une morte-vivante se cachait derrière cette attitude si étrange. Mais, il n'en était rien, seule Amarante et son esprit torturé réfléchissait déjà aux méfaits qu'elle pourrait accomplir dans l'enceinte de la ville. Dans tous les cas, elle se rendrait aujourd'hui chez Moboutou où elle pourrait acheter de nouveaux fluides exceptionnellement puissants. Amarante s'en lécha les babines rien que d'y penser !
«Vous avez passé une bonne nuit ?
- Bien entendu, je n'ai aucun mal à dormir, même si un fabuleux spécimen masculin dort à quelques centimètres de mon corps.
- Spécimen ?» répéta-t-il le regard interrogateur.

Mais, il n'eut que pour seule réponse un petit rire cristallin qui venait du fond du cœur. Amarante devrait faire attention à ne pas trop succomber aux plaisirs de la chair avec ce si bel Assil, il lui fallait garder le contrôle de la situation ! Pourtant, la Sulfureuse réalisait que cet homme ne lui ferait jamais de mal, en tout cas jamais plus que ce qu'elle avait déjà vécu par le passé. Malgré le fait que ce soit un brigand de la pire espèce, il avait ce petit quelque chose extraordinaire qui faisait frissonner la peau si délicate de la belle Amarante. Au delà de tout soupçon, elle sentait son cœur s'envoler dans un lyrisme inépuisable, oui, la Belle était charmée par ce bel étalon qui l'avait si tendrement embrassée. En attendant, une nouvelle journée commençait et la Sulfureuse Amarante comptait bien rendre visite à Moboutou pour récupérer un de ces flacons magiques qui agrandirait sa terrible magie. Bientôt, Amarante serait prête pour rendre la monnaie de sa pièce à cette fermière de basse lignée, elle lui ferait regretter d'être venue au monde et avait pour objectif de faire éclater en miettes les quelques sentiments restants qui la liaient à son idiot de frère.
«Amarante, je pense que je vais devoir m'éclipser quelques jours tout au plus afin de m'occuper de mon employeur. Serez-vous encore là lorsque je reviendrai ?
- Bien entendu, n'oubliez pas que j'ai à faire dans cette ville et je compte bien vous attendre !
- Ah ! Ça c'est une bonne nouvelle !
- N'ayez crainte Assil, je ne vous oublierai pas...»

Le regard étincelant d'Amarante trahit ses sentiments si nouvellement acquis, la femme si forte n'arrivait pas à cacher ses émotions, il lui restait bien du chemin à parcourir. La Belle se noyait dans un puits sans fond où seuls ses cris perçaient l'obscurité grandissante, illuminant les ténèbres de ce chant cristallin, de ce glas abominable qui sonnait l'heure de la mort... Oh que sa vie était compliquée ! Se sortirait-elle un jour de ce tourbillon malheureux, de ce cataclysme interne qui la poussait vers la déchéance la plus terrible ? Bien sûr que non, elle se plaisait tellement dans cette atmosphère si torturée et tendue, l'unique frein à ses idéaux était cet amour naissant qui n'était même pas sûr d'arriver à terme...
«Bien, je m'en vais de ce pas.
- Vous ne voulez pas manger un petit quelque chose ? Une de ces bouillies infâmes qui sont servies dans l'auberge ?
- Non, j'en suis navré, je n'aime pas les longs au revoir larmoyants, je préfère m'en aller tout de suite.»

Comme si la belle Amarante pouvait pleurer pour un homme, cet Assil était tout compte fait comme tous les autres : un idiot mégalomane qui pensait que les femmes ne pouvaient vivre sans cette présence masculine... Cela faisait rire intérieurement la Sulfureuse, éclatant de rire à ces mots si plats et ridicules. Elle qui avait si bien su se débrouiller jusque là, avait-elle besoin d'un homme à ses côtés pour lui tenir la main dans cet univers impitoyable ? Que nenni ! Seule sa noble personne avait une réelle importance à ses exquises prunelles, Assil, bien que très charmant, n'était qu'un être de plus sur son chemin et comme tous ceux qui l'avaient un jour côtoyée, il mourrait... Enfin, pour l'instant il était encore sur ses deux jambes et il ne l'avait pas encore trahie, néanmoins, une épée de Damoclès attendait son heure pour venir se ficher dans son si joli crâne. Dommage, elle l'aimait bien, Amarante allait souffrir et cette perspective la laissait pensive. Était-il possible qu'elle puisse être touchée par la mort de cet homme ? Seul l'avenir nous fournira les preuves de ses réels sentiments...

Mais rapidement, Assil récupéra ses affaires et claqua la porte derrière lui, laissant Amarante perdue dans ses pensées, perdue dans son univers sinistre dans lequel elle se plaisait à faire des projets. Aujourd'hui était un nouveau jour pour la Belle, elle allait devoir éviter les gardes pour ne pas tomber sur les deux soldats qui l'avaient vue hier soir en train de se battre avec ses propres fantômes. Sinon, Amarante savait très bien où elle finirait et bien entendu sa liberté était la seule chose qu'elle voulait garder précieusement ! Bien ! Maintenant qu'elle était seule, la Sulfureuse avait le choix : soit elle descendait prendre un petit déjeuner écœurant, soit elle utilisait la fiole chargée de la puissance de Rana pour développer sa terrible magie... Il n'y avait pas réellement à réfléchir, ses penchants de petite fille exaltée par la domination prirent le dessus sur son esprit en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. La Démente fouilla dans son sac et en sortit la fiole en verre.

Absorption d'un fluide de vent


À l'intérieur une substance étrange se déplaçait, cherchait à sortir de ce volume contigu pour faire on ne savait trop quoi. Mais, après avoir étudié la substance en détail, Amarante se rendit compte que ce n'était pas liquide, mais plutôt gazeux, oui c'était une sorte de vapeur blanchâtre qui flottait à l'intérieur de la fiole, de cette prison de verre qui bridait les dons de Rana. Cette Garce devait sans nul doute fondre comme neige au soleil en sachant ses fluides bloqués par une simple cage de verre. Tout ce temps passé à vouloir s'imposer comme la sagesse incarnée furent vains maintenant que de puissants mages avaient annihilé ses pouvoirs. Oui ! Amarante était plus forte que cette loque, elle au moins était libre, capable de tuer et de devenir la prochaine reine de ce monde. Qui oserait l'affronter ? Rana ? Foutaises, cette petite Imbécile n'était pas capable de faire quoique ce soit à la si puissante Amarante. Cependant, au fond d'elle, la jeune fille sentit rapidement comme une agitation, des vibrations étaient en train de naître dans son corps si délicat. Que lui arrivait-il ? Quelqu'un était-il en train de lancer un sortilège sur la novice ? Non ! Personne n'oserait s'en prendre à une si jolie femme et puis, elle ne sentait pas d'aura magique, elle était seule dans sa chambre puante !
«Tout ceci doit venir de ce fluide, les miens doivent le sentir, ils sont attirés !»

Mais, était-ce bien raisonnable d'absorber une nouvelle partie de Rana, elle qui ne l'avait jamais fait auparavant ? Serait-elle suffisamment forte pour résister à la tentation de devenir bonne et douce ? Amarante l'espérait car même si ce fluide n'avait pas l'air si néfaste que ça à première vue, la Belle savait qu'au fond d'elle, la Déesse des vents n'avait que pour but de tenter de remettre sa disciple sur le droit chemin et ça Amarante le refusait ! Après tout, la jeune fille était telle qu'elle était, elle se plaisait ainsi et ne désirait pas changer pour devenir une petite fille candide aux pouvoirs bridés par une morale étouffante. Non ! Jamais, Rana ne la ferait basculer dans le camp des gentils, d'ailleurs personne ne réussirait jamais cette tentative, elle préférait encore mourir de ses propres mains ! Enfin ! Pour l'instant, elle était face à cette fiole et même si absorber une partie de Rana ne lui disait rien qui vaille, il fallait bien qu'elle se rende à l'évidence qu'elle ne pourrait jamais se hisser au statut de Déesse ultime si elle ne développait pas ses fluides.
«Puisque j'y suis contrainte...»

Amarante se saisit de la fiole et la jeta sur le sol, la faisant ainsi exploser en une infinité de morceaux qui s'éparpillèrent dans toute la chambre. La vapeur blanchâtre palpita, fit une vrille et s'éleva à quelques centimètres du sol comme si elle recherchait quelque chose, une personne. Au fond de son corps Amarante sentait ses fluides s'agitaient, s'excitaient par cette fumée qui semblait s'approcher de la Belle. Une fine brise printanière soufflait dans la pièce, réchauffant les oreilles d'Amarante qui attendait patiemment un signe mystique de cette substance chargée de magie. Rien... La brume blanche flottait toujours dans la pièce, espérant sans doute que la Belle réagisse à son tour. Toute cette mascarade avait assez duré pour Amarante qui ne supportait pas d'être aussi immobile qu'une plante verte ! La Beauté laissa tomber tous ses a priori et avança vers le concentré de pouvoirs qui lévitait devant elle. La main en avant, elle était sur le point de toucher le fluide, d'ailleurs les siens auraient adoré sortir pour rejoindre cette entité vaporeuse. Amarante n'était plus qu'à quelques centimètres, quelques millimètres, puis enfin elle frôla le fluide qui se dissipa aussitôt comme absorbé par la demoiselle ébahie. C'était donc aussi bête ? Toucher cette chose suffisait à la posséder... En plus de ça, Amarante ne se sentait pas mal en point, tout ce qu'elle ressentait était un surplus de magie qui la déstabilisait un tout petit peu. Néanmoins, elle se remettra rapidement de cet événement qui la rapprochait toujours plus de son dessein terrible qui lui permettra d'ébranler le monde de ce valeureux Yuimen.
«Vous mourrez tous bande d'incapables !»

La Sulfureuse Amarante n'avait plus rien à faire dans cette chambre miteuse qui sentait le moisie à trois kilomètres à la ronde. Elle devait s'aérer et rendre une petite visite à ce cher Moboutou qui pourrait lui procurer suffisamment de pouvoir pour esclavager Kendra Kâr toute entière ! Cette pensée la faisait vibrer, la Belle n'était plus qu'une feuille morte sous l'air d'un automne tempétueux qui la transporterait vers de nouveaux horizons chaotiques. La Plantureuse rassembla toutes ses affaires en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire et sortit de sa chambre droite comme un piquet. Son regard était perdu dans la vague comme si elle observait un être fantomatique, une entité dissoute dans un océan de désespoir dans lequel Amarante jouissait d'un plaisir farouche. Lorsqu'elle descendit les escaliers, la jeune fille ne fit pas attention au vide qui régnait dans la pièce principale de l'auberge, mais de toute manière, l'odeur du petit déjeuner dégoûtant lui donnait envie de vomir. Son sac sur l'épaule, elle sortit et déboucha sur la rue où les passants s'activaient déjà à une allure désespérante...

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Dernière édition par Amarante le Dim 12 Juin 2011 19:04, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 26 Déc 2009 04:19 
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Suite des habitations

Orik poussa la lourde porte en bois de l'auberge. Le vacarme, déja fort de dehors, était assourdissant, et la fatigue ne devait rien arranger. Le chemin, de la maison de Nagaanor à içi, s'était déroulé sans encombres; le nain avait croisé seulement quelques ivrognes et avait évité de prendre des ruelles trops sombres. A présent, sa tête devait être mise a prix. Urgak, il en était sur, avait été mis au courant par le gobelin qu'il avait laissé filer devant la Taverne des Septs Sabres, mais heureusement, ce vil petit être ne dirait plus rien grace a l'elfe. Quand à La langue Noire, si son simple disciple était capable de faire sortir de tels monstres d'outre tombe, savoir qui en était l'assassin n'était qu'une question de jours, si le nécromancien ne le savait pas déjà.
Orik referma la porte derrière lui. Son arrivée avait à peine attirée l'attention des quelques clients assis sur une table à sa gauche. Comme il l'avait laissée lorsqu'il était parti, la salle était pleine à craquer. Le bruit assourdissant aggressait les oreilles d'Orik comme si on appuyait sur ses tympans avec la force d'un Fulminaire, qu'il avait espérer ne jamais rencontrer du temps ou il avait quitté Mertar. Içi et là, on chantait, buvait, riait et même certains dormaient, affalé sur une table ou sur la terre battue de l'auberge de Sam. Malgré l'ambiance joviale qui regnait, Orik tenta de gagner au plus vite le comptoir, se frayant un chemin à travers la foule. Lorsqu'il y parvint, il n'eut pas besoin d'interpeler le jeune homme qui l'aperçut rapidement, un sourire s'étirant sur son visage fatigué mais heureux.

-Ah! Vous revoila Maître Nain!

-Oui mon garçon. J'ai besoin d'une chambre pour cette nuit.

Sam servit les deux chopes qu'il tenait à la main, encaissa la monnaie et s'interressa un peu plus au nain.

-Hum... J'espere qu'il nous en reste, fit-il d'un air préoccupé. Tina! appela-t-il. Tina! Veux-tu bien le conduire à l'étage et voir si il reste une chambre.

Il désigna Orik. La compagne de Sam, qui l'aidait à tenir l'auberge, était presque aussi petite que le nain. D'un sourire éclatant, son visage était constéllé de taches de rousseur, qui ajoutait à son charme de jeune fille. Sa chevelure, également rousse, virevolta lorsqu'elle tourna les talons et fit signe au nain de la suivre. Ils montèrent les escaliers er arrivèrent à l'étage, ou elle designa une porte sur la gauche.

-Je crois qu'elle n'est pas prise, fit-elle d'une voix douce. Vous voulez manger peut-être?

-Inutile. Je compte simplement.. eh bien me reposer, répondit-il en souriant.

-Vous rêglerez la note demain matin?

Orik acquiesa. Il n'avait aucune envie de déballer quoi que ce soit, voir même de descendre et se replonger dans la foule au rez-de-chaussez. Après avoir remercier Tina, le nain enleva son armure et posa sa hache au pied du lit. Comme la fois précédente, un mirroir arborait le mur, mais ne reflétait que le haut du crane de Orik. Il ne voulait tout de même pas voir son visage, qui devait paraitre vieux et fatigué. Il éteignit la lampe à huile sur la table de chevet déjà allumée à son arrivée, se glissa dans les draps propres du lit, et s'endormit presque aussitôt. Les tourments de la mort d'Argotik n'avaient pas eu le temps de l'empêcher de sombrer dans le sommeil...

_________________
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Orik guerrier Nain


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