| Depuis une petite demi-heure Araksis remuait anormalement dans son lit, il tournait la tête dans tous les sens, les sourcils froncés. Il semblait vivre un pénible moment dans les songes de son inconscience. Sous sa barbe, sa mâchoire était crispée, tendue, ses dents serrées, ses bras s'agitait de temps en temps, repoussant le spectre d'une attaque avec mollesse. Ses narines étaient dilatées et son souffle court. Puis il s'apaisa ... ses bras retombèrent le long de son corps, dépourvus de force, sa respiration ralentit, ses dents se desserrèrent, son visage devint serein ... le calme le gagnait, la paix l'habi..
 "A L’ASSAUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUT !!!!"
 
 Sans signe avant coureur le rouquin c'était dressé dans son lit, sa crête miraculeusement intacte, ses piercings toujours rivetés à sa chaire, ses tatouages aux motifs étranges se muèrent en un masque de menace lorsque les muscles de son visage se contractèrent en une attitude martiale, sa bouche grande ouverte : gouffre au milieu de la forêt de poil de barbe roux ... abîme hurlante, s'éveillant sans crier gare tel le volcan endormi éclatant en un geyser de hurlement.
 Le cri retentissait dans la pièce, les ondes sonores se fracassant avec violence contre les murs de pierre, filtrant sous la porte de sa chambre, par les entrebâillements de sa fenêtre. Le Dieu de la guerre était de retour à la conscience et .... Il était où là en fait ?
 
 "Sacré nom de diou ... je fous quoi ici ?"
 
 Il promena un regard hagard autour de lui ... en se grattant la tête. Une douleur lui piqua le sommet du crâne, en le tâtant il y découvrit une énorme bosse et il se rappela ...
 
 Le dragon, la boule de feu, toujours plus haut, le lâché, la chute, vertigineuse, beaucoup trop rapide ... le contact entre l'aynore et le sol, le contact entre son crâne et le garde fou ... rien.
 
 Puis ici, un lit, des draps propres, une pièce chaude, dénué de tout luxe, mais douillette. Sur un meuble à côté de lui ses habits étaient posés et pliés à la va vite, par-dessus : ses deux haches entrecroisées, au pied du meuble ses chausses et enfilé sur le dossier de la chaise : son armure de cuir.
 
 "Bordel de Kubi il m'a posé où le lézard.. ? Je t'en foutrai moi des voyages de rêve, des tickets gagnants, des fées clochette et tout le tin tsoin ... je savais que c'était une mauvaise idée ! J'ai jamais été entous.. ensias ... content de faire ce voyage !"
 
 Et il continua avec force grommellement et ronchonnement en enfilant ses vêtements, son armure et ses chausses. Il saisit ses haches et sortit de la chambre.
 Dans le couloir une porte se ferma, il y jeta un coup d'oeil avant de s'avancer dans la demeure inconnue. Des effluves vinrent flatter ses narines, cette odeur de bois imbibé par des années d'alcool, ces relents de fumée d'herbe à pipe incrustés dans les textiles, ces senteurs de plats qui flottaient timidement dans l'air cherchant à se signaler au milieu de l'alcool, ces informations olfactives éveillèrent en lui beaucoup de joie et d'apaisement, elles étaient dans son esprit associé à la fraternité, la détente et le jeu : une taverne.
 
 
 Arrivant tout sourire dans la salle principale il clama haut et fort son vœu le plus cher, le vœu de tout nain à la gorge sèche, une demande qui venait à la fois du ventre, mais aussi du cœur et de son âme :
 
 "Patron !!! Une bière !!! C'est dingue c'qui fais soif ici !"
 
 A une table il vit son compatriote. On pouvait dire ce que l'on voulait il était toujours agréable de croiser un membre de sa race, c'était l'occasion de se rappeler les coutumes et de parler la langue. Après un signe de tête signifiant « bonjour » à l'ensemble des personnes présentes il s'assit en face du nain avec un sourire aimable.
 Puis en langue naine :
 
 « Salut gars. Alors, on reste planqué quand l'attaque arrive ? » La question fut ponctuée d'un grand sourire, signifiant qu'il s'agissait d'une pique gentillette. Puis avisant l'estafilade sur le crane de son interlocuteur ?
 
 « Mauvaise chute toi aussi ? Dis-moi on est où ici ? Et surtout t'es qui ? Moi c'est Arak de Roch Armath et j'te paye un coup bien sûr ! »
 
 Il pivota sur sa chaise et d'un geste universel fit comprendre au patron qu'il pouvait apporter deux pintes de plus que celle qu'il avait précédemment commandée
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 Araksis Fareiss : J'ai deux haches. Une pour me battre et une pour ... bin pour me battre aussi.
 
 Actuellement Araksis est en route
 
 
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