Tout le monde me regarde tandis que j'avale un bon repas. Les deux nouveaux ont manifestement beaucoup de questions, j'ignore ce que Saraki et Nuilë ont bien pu leur raconter sur moi, mais ils ont dû une nouvelle fois m'encenser semble-t-il. Je donne sans doute plus l'impression de m'empiffrer que de manger, mais Yuimen, que la nourriture de l'aynore m'a paru fade dans son raffinement tout sindelien, par rapport au repas rustique que vient de me servir Saraki.
(T'as remarqué que ni Nuilë, ni Saraki n'ont posé de question par rapport à ta chevelure ?) (Oui, je pensais que tu leur avais parlé de ce qui m'était arrivé...) (Non, j'ai pas trouvé le temps pour.)
Le dénommé Kalispero, un lyikor blanc au magnifique pelage blanc comme l'élément qu'il manie, me pose une question, certes pertinente, mais qui va demander une réponse aussi longue qu'une vieille légende qu'on raconte au coin du feu, dans la froideur d'une nuit d'hiver.
"Ta question me dérange pas. Vous aurez l'occasion de poser plein de questions si vous le souhaitez, Nuilë et Saraki pourront apprendre aussi, ils ignorent plein de choses sur moi finalement, eux aussi. Mais si vous avez fini de manger, le coin du feu sera plus adapté à toutes mes aventures."
J'ignore ce qui m'a poussé à répondre ainsi. Moi qui suis d'habitude plutôt secrète, je me retrouve prête à parler de moi, pétillant même légèrement de bonheur. Je me demande si ce n'est pas ma faera qui vient de me souffler cet idée, à moins que ça soit Yuimen directement via l'orbe qui palpite contre ma poitrine, ou alors c'est Lisha, celle dont je ne connais rien qui m'y a poussé.
Ayant moi-même fini mon repas, je me lève, suivi de Nuilë et de Saraki pour rejoindre la pièce du fond. Celle-ci est meublée simplement, mais plus confortablement que la salle à manger. Il y a des fauteuils pour une petite dizaine de personnes, des tabourets pour ceux qui préfèrent, des cousins au sol près du feu, une table petite couverte de cartes, une grande cheminée avec un feu qui ronfle, une grande peau de bête qui s'avère être celle de l'Ewark, l'ancienne terreur de la forêt,... Je choisis un grand coussin à même le sol et m'y vautre avec grand plaisir et nettement moins de classe qu'attendu à mon avis par Kalispero et Adweinna, la phalange de Fenris. Nuilë s'installe tranquillement dans un fauteuil et sort une vieille pipe d'on-ne-sait-où. Saraki pour sa part vient s'assoir en tailleur sur un petit coussin à coté de moi.
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Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha
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