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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Jeu 26 Fév 2015 00:09 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre III



Péripéties de Rascasse

Chapitre IV




L'oudio écouta patiemment Mercurio sans le couper. Lorsqu'il eût fini, il espérait bien avoir fait son petit effet. Elle le considéra un instant en relevant son tricorne et le fixant avec ses yeux blanchâtres, n'ayant vraisemblablement pas apprécié son audace :
"Voilà qui est fâcheux. Je vous remercie de votre franchise, Mercurio. Par contre... Ma tête de saule vous conseille amicalement de vous carrer vos menaces dans le fondement."

Tête de saule ? S'interrogea-t-il un instant, guère familier avec la botanique, ne voyant que l'image du poisson du même nom. Folle c'te femme, si tant est qu'on puisse l'appeler comme ça. Puis elle était bien mignonne, à essayer de faire croire que ces menaces ne lui font rien. D'ailleurs, sur ce fait, elle enchaîna :
"Vous avez un putain de culot de parler mutinerie droit dans ma face, à moi, votre Capitaine. Certains confrères vous auraient fait arracher la couenne avant que vous ayez fini votre phrase. Alors flippé ou pas, surveillez bien vos paroles, guérisseur."

Alors qu'elle tentait tant bien que mal d'appuyer son titre de capitaine comme s'il eût fallu la remercier pour sa divine clémence à son égard, Mercurio feulait doucement, ses babines se retroussant légèrement. Il se sentait largement plus légitime qu'elle et que n'importe qui d'autre sur ce navire.

Son attention fut cependant attiré par ses doigts étranges. Instinct de guérisseur, il les devinait douloureux à sa façon de les poser sur une table nappée de cartes de navigation. Il ne savait pas si ces fluides pouvaient faire quelque chose sur cette race et ce n'était pas pour l'instant son souci. Mais il était toujours bon de repérer ses faiblesses, ne serait-ce qu'au cas où.

"La Rascasse a d'autres objectifs prioritaires, et si vous dites vrai... Et vu ce que vous dites, l'épave aura déjà été pillée vingt fois avant notre arrivée. Nous allons éviter les eaux ynoriennes. Maintenant, si vous n'avez rien de plus à me faire connaitre...", dit-elle en lui indiquant la porte de sa main meurtrie.

"Capitaine d'mes deux, vous êtes que dalle !", clama-t-il avant de cracher par terre. "Une blague ambulante, le dernier délire de Mazhui, voilà c'que vous êtes. Mon capitaine, y s’appelait Sirius Heartless. Le fondateur de c'te putain de confrérie, voyez ?! Et j's'rais ben curieux d'voir sa tronche s'il apprenait que l'plus balèze d'nos vaisseaux a été refilé à une bleue sortie d'on-sait-pas-où avec un équipage de gars pas foutus de faire un nœud d'huit qui tient la route et des putains d'sangs-pourpres à bord qui foutent déjà l'bordel ! D'tous les bateaux sur qui j'ai posé l'cul..."

Il s'interrompit en remarquant que sa fourrure se dressait. Il passa ses mains sur sa tête pour l'aplatir. Bien que ce fut inutile, ça le calmait. Il reprit cependant en la mimant :
"Maint'nant, si vous avez pus rien à m'faire connaitre-euh, j'retourne sur l'pont. Ah et, j'allais oublier : Bienv'nue dans la Confrérie d'Outremer, cap'taine.", dit-il sarcastiquement en claquant la porte.

Sur cette entrevue tendue, il entreprit de se rendre à nouveau dans les cales. Pas question qu'elle le voit bosser aujourd'hui. Et puis, il devait bien y avoir un tonnelet de rhum qui traînait dans un coin... Quitte à avoir la gueule de bois, autant la faire durer.



Péripéties de Rascasse - Chapitre V

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Playlist de Mercurio

A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Ven 27 Fév 2015 22:23 
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*13*



Alors que je lui désignais résolument la porte, Mercurio s'emporta subitement. Il se mit à m'injurier sans retenue, me traitant de blague et ne devant ma place qu'au délire de l'ynorien Mazhui. Je pouvais sentir mes sourcils se froncer à mesure qu'il déblatérait son fiel, m'apprenant que son capitaine était le dénommé Sirius Heartless, fondateur de la Confrérie.

Et alors ? Ce guérisseur était sous mon commandement depuis qu'il avait mis la patte sur la Rascasse, mais ce détail ne semblait pas lui être rentré dans le crâne. Il avait beau être un frère de ma nouvelle famille, il ne savait rien de moi, de ce que j'avais traversé aux côtés de la Confrérie. Mazhui avait pesé le pour et le contre avant de me nommer Capitaine. Thunderhead m'avait testé. Eliwin avait choisi de m'épauler de son plein gré. Mercurio n'était pour moi qu'une nouvelle tête, et cette entrevue n'augurait rien de bon.

Ses accusations et insultes n'étaient que la preuve de son ignorance. Sa franchise lui fit se demander ce que cet être légendaire que je n'avais jamais connu penserait de voir un navire aussi mal fréquenté. Je sentais mes fibres de poitrine perdre en chaleur à mesure qu'il dénigrait cet équipage qui n'en avait que le nom. Se rendait-il compte qu'il en faisait partie ? Que ces gens infoutus de faire un nœud de huit allaient nous être liés à la vie et à la mort ? Sa sale attitude avait de fortes chances d'irriter les caractères susceptibles. Il alla jusqu'à accuser les sang-pourpres à bord de créer le bordel, chose qui avait hélas un fond de vérité.

Imitant ma façon de m'exprimer avec moquerie, il finit par se calmer et sortir en claquant la porte, non sans m'avoir souhaité aigrement la bienvenue dans la Confrérie. Le courant d'air fit flotter quelques-unes de mes mèches végétales alors que je me redressais.

( Impertinent et aveugle en plus. J'aurais su qui vous étiez, je vous aurais fait dégager de mon pont à Tulorim. )

Mais Mercurio était le seul guérisseur apparemment expérimenté à bord, et il ne m'avait pas à la bonne. Au fond de moi, j'étais persuadée que s'il en avait l'opportunité, il me laisserait succomber à mes blessures. Cette perspective me chagrina, chassant ma hargne. Ce soigneur était infoutu de rester professionnel. Je ne pouvais pas prendre le risque de laisser mon équipage manquer de soin, à cause de son orgueil déplacé. Mon coeur appartenait à Moura, mais j'allais devoir me tourner vers les arts de Gaïa, pour le bien des miens.

Mes serpentins agrippèrent ma petite gourde magique, et l'amenèrent à mes lèvres. Visualisant le petit fluide doré, je laissai la chaleur bienveillante se déverser en moi. Aucun goût, aucune consistance, juste une présence magique glissant sous mon écorce. Yeux clos, je poussai la fraction lumineuse que je possédais déjà à entrer en contact. L'impression négative que l'entrevue m'avait laissé se dissipait peu à peu. Je n'avais plus la sensation d'être seule alors que ce fluide venait augmenter mon potentiel. Comme son prédécesseur, il se ramifia un peu partout, mais je percevais sa présence principalement au creux de mon buste. Je patientai un peu, puis maniai cette énergie nouvelle.

J'avais beau avoir mis en évidence ma blessure au poignet, Mercurio en avait fait fi. S'il se désintéressait d'une blessure parce que son porteur ne lui revenait pas, je m'inquiétais sérieusement pour une bonne partie des matelots. La guérison n'était pas mon fort, mais le Cercle m'avait bien instruite. J'avais encore en tête la théorie pour manier différents fluides. Il me fallait me mettre à m'exercer et à développer ce nouveau don.

( Mais pas tout de suite. )

Abaissant ma manche et mon tricorne, je rangeai ma gourde et avisai les cartes maritimes. Nous étions censés bifurquer vers le nord pour attraper des courants et partir en eaux ynoriennes, mais la crainte dans la voix du guérisseur m'avait marqué. Soit il était un acteur hors pair, soit il disait vrai. Mais dans ce cas, il me fallait définir un nouveau cap. Le mieux à faire allait être de passer à l'objectif suivant : contacter des équipages sang-pourpre.

Sortant de ma cabine, j'avisai quelques matelots moins occupés.

"Vous ! Relayez cet ordre ! Faites diminuer la voilure et envoyez quelqu'un en cale évaluer précisément nos provisions !"

Il était inutile de continuer à cette allure rapide si le cap devait changer sous peu. De plus, je devais savoir exactement quelle marge de manœuvre nous avions, vivres parlant. Je levai le nez, pivotant sur l'avant du pied et remontai rapidement à la barre. J'avisai Eliwin et lui fis signe, m'éloignant du timonier provisoire. Baissant le ton, je l'informai des dires de Mercurio en ne laissant rien paraitre de ma contrariété précédente. Cet épisode ne concernait que le guérisseur et moi, au moins jusqu'à ce qu'il tentât encore de faire des siennes. Je songeai que Leyna' n'allait pas apprécier ce contretemps, mais le poids de son souhait de retrouver un objet perdu et celui de la survie de mon équipage n'étaient pas les mêmes.

Mener des hommes et ménager les sensibilités n'allaient pas souvent main dans la main. Cette perspective m'aurait effrayé autrefois. Mais j'avais bien poussé depuis mon départ, et ce n'était plus le cas.


*--->*

[Absorption du fluide 1/8 de lumière]

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"Y'a pas à dire, la mer, ça vous change quelqu'un !"

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Lun 2 Mar 2015 00:31 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre IV



Péripéties de Rascasse

Chapitre V




Bon. Il se retrouva dans les cales en tranquillité.
Après coup, il s'était trouvé un peu trop sanguin avec l'oudio. Ce n'était pas malin, ce qu'il venait de faire. Exposer ainsi son hostilité aussi tôt dans l'affaire, ça pouvait lui retomber dessus à tout moment maintenant et il ne s'était pas encore fait d'alliés dans le navire qui le défendrait si besoin était. Si la capitaine voulait le laisser tomber au prochain port, qu'est-ce qui l'en empêcherait maintenant ? Il lui fallait trouver un moyen de pression.
Alors qu'il attaquait un tonnelet de rhum pour s'aider à l'inspiration, un membre de l'équipage le découvrit aussitôt.

C'était un chauve, un peu grand pour un humain, qui devait faire sa taille. Il était plutôt maigre, avec des yeux verts. Malgré sa minceur, il semblait plutôt musclé. Il le regarda un instant sans rien dire, surpris de le trouver en train de s'enivrer dans les cales.

L'humoran ne le connaissait pas le moins du monde et, en d'autres temps, s'en serait foutu totalement. Mais l'heure était aux alliances. Se faire apprécier par l'équipage était nécessaire. Il l'aborda alors amicalement, comme si de rien n'était :
"Holà mon gars ! T'en veux un coup ?"

"J'suis pas là pour ça. La capitaine m'a demandé de faire une évaluation de nos provisions."

"Ah !", dit-il avec un air d'autosatisfaction. "Et tu sais pourquoi ?"

Il le regarda avec incompréhension, attendant qu'il réponde lui-même à cette question rhétorique.

"Parce qu’on change de cap ! Et grâce à qui ? A bibi !"

"Comment ça, on va plus en Ynorie ?"

"Nope !"

"Et pourquoi ?"

"L'pays est à feu et à sang, attaque d'Oaxaca et les kendrains prêts à la baston ! Et c'qui nous sert de cap'taine en savait foutrement rien ! Si j'avais rien dit, on était direction casse-pipe ! Tu veux qu'j'te raconte ?"

Il lui fit signe que oui.

"Alors pose ton cul, bois un coup et écoute..."

L'humoran s'attela à lui raconter à son tour toute son aventure ynorienne, sans bien sûr oublier de parler du dragon à mainte reprise.

"Mais alors, t'étais sur l'île toi aussi ? Moi j'étais avec d'autres personnes, on a réussi à fuir grâce à un bateau qu'était restée sans équipage sur une côte..."

"Ouais, l'Innommable... C'était le bateau sur lequel j'suis arrivé sur lîle avec le capitaine Heartless..."

L'humoran s'attendait à une réaction à l'évocation de ce nom mais rien, que dalle. Cet imbécile et les autres de son genre sur la Rascasse Volante devaient avoir été assimilé à la va-vite dans la Confrérie sans savoir dans quoi ils s'embarquaient. Il n'insista pas sur le sujet pour l'instant et commença à casser du sucre sur le dos de la capitaine :
"C'te cap'taine, c't'une incapable mon gars... Pas foutu de savoir c'qui se passe à sa destination avant l'départ... Tu t'rends compte ? Sans moi, tout l'bateau était parti pour aller crever dans c'bordel..."

Il resta silencieux.

"J'dis pas qu'c'est la sale fille, mais elle va tous nous fout' dans la merde tôt ou tard, c'est clair. Écoute, j'te la fais pas à l'envers, j'l'aime pas. Et j'suis prêt à parier qu'depuis not' p'tite discussion, elle m'aime pas non plus. Elle pense pas à ses gars, elle a just' des ordres dans la tête qu'elle suit sans réfléchir. Moi j'suis guérisseur à la base, c'pour ça qu'j'suis là. Penser aux gars, c'mon turbin. Alors écoute-moi p'tit, si jamais elle t'pose un souci et qu'tu l'as au travers d'la gorge, tu m'en causes ouais ? Au fait, c'quoi ton nom ?"

"Ranos."

"Ranos, ouais, moi c'est Mercurio, tu peux m’appeler Mercu'. T'verras, j'parie qu'au prochain port elle voudra m'faire dégager pasque j'lui r'viens pas. Elle s'en fout d'pas avoir d'guérisseur pasqu'elle s'en branle d'ses gars, ça j'peux t'le..."

Il fut interrompu par une autre irruption dans les cales. Un autre chauve, c'était le festival, mais plus épais celui-ci. De grands yeux noirs et des sourcils épais, ainsi qu'une pilosité importante sur ses épaules pour un humain. Une bonne dégaine de gaillard des ports, du genre à bosser sur les docks. Ils semblaient se connaître :
"Ranos, qu'est-ce tu fous, la capitaine veut l'rapport sur la bouffe ! Hé mais attends, j'te reconnais toi !", dit-il à l'humoran qui ne comprenait pas. "C'toi qu'a gerbé sur l'pont !"

"Un truc qu'tu sais moins, c'est qu'j'ai sauvé la peau d'ton cul, trouduc' ! Ton pote t'expliquera... Mais ouais, faites vot' boulot."

"Et c'quoi ton boulot à toi, l'ivrogne ? Vider l'alcool des cales ou remplir l'pont d'gerbe ?"

"J'suis guérisseur ducon ! J'ai rien cont' toi mais tu m'parles meilleur d'accord ? J'suis l'guérisseur ici et sans doute vot' meilleur espoir d'rester en vie, tu f'rais mieux d'm'avoir à la bonne ! J'vais vous aider à compter ces putains d'légumes. Mais au pire vous inquiétez pas, j'suis sûr not' belle plante de cap'taine doit avoir des carottes qui lui poussent au cul d'temps en temps...", finit-il en rigolant tout seul.

Sur ces belles paroles, ils firent l'inventaire des provisions.
Ce qui lui permit aussi d'en apprendre un peu plus sur la bouffe dont il pouvait s'attendre pendant le voyage. Des fèves, du porc salé, des légumes, des rations de pain, des biscuits secs et du vin épicé. Beaucoup de vin épicé. Au moins, ils étaient plutôt bien fournis niveau tambouille, il avait connu pire. Ah, sans oublier les tonneaux de liqueurs diverses qu'il garderait dans un coin de sa tête.

Pendant qu'ils s'attelaient à la tâche, les deux nouveaux marins discutaient. Ils parlaient comme s'il ne pouvait les entendre. Le nouveau venu, qui répondait au doux nom de Molark, apparemment vexé de ses premiers mots avec l'humoran, demandait à Ranos de quoi ils avaient parlé. Il lui répondit que Mercurio était avec eux sur l'île et retransmit plus brièvement les paroles qu'ils avaient eu plus tôt. C'était bien, il fallait qu'il fasse parler de lui à bord. Que le bouche-à-oreille marche, c'était une bonne chose. Si ces présumés marins n'avaient qu'une once de l'instinct du vrai bonhomme de la mer, ils ne resteraient pas insensibles à son histoire de dragon. Bon, dans le contexte, ça aurait eu plus de classe si ça s'était passé à bord d'un bateau et que le dit dragon s'était fait crevé, mais c'était déjà pas mal. Il n'y avait qu'une trentaine de personnes à bord, il fallait que tous connaissent cette histoire, il sentait que ce serait bon pour lui. Même s'il y en avait qui seraient foutu de ne pas le croire, au moins ils auraient entendu parler de lui. Et puis en temps voulu, s'il y en avait qui se blessait, il en profiterait pour en remettre un couche. Il n'y avait jamais eu beaucoup de marins qui s'y connaissaient en magie et ça impressionnait toujours. Une bonne façon de marquer des points, en somme.

Lorsqu'il eût fini, il les laissa aller faire leur rapport et resta dans le compartiment.
La capitaine avait sa cabine au-dessus, lui serait le capitaine du dessous. Les cales, c'était un bon repère. Calme, facile à trouver et loin de l'agitation du pont. Pas très éclairé certes, mais stratégique. En se faisant une petite place entre les tonneaux et les caisses, ça pouvait le faire. Il fallait faire juste quelques menus changements. Mettre des couchages pour les malades et pour y pioncer à l'occasion, avoir un tonnelet vide pour y déposer son matos... Ah, mais le tonnelet, il fallait encore le vider !



Péripéties de Rascasse - Chapitre VI

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Dernière édition par Mercurio le Sam 7 Mar 2015 00:05, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Lun 2 Mar 2015 21:19 
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Ma tête de bois réfléchissait aux éventualités et solutions possibles. Faire faire demi-tour à la Rascasse était une très mauvaise idée, tout comme le fait de poursuivre vers l'ouest à l'aveugle. Dans le premier cas, des flottes kendraines auraient pu se trouver dans les alentours de Bouhen ou en voyage pour s'en approcher. Dans le second, se lancer à la recherche d'équipages sang-pourpres sans le moindre indice de leur destination ou voie empruntée était perdu d'avance. Non, il nous fallait bien changer de cap, mais cela n'excluait pas la validité de notre quête actuelle.

Non loin de la barre, j'attendais que me fusse fait le rapport sur nos provisions. Le temps qui s'écoula me parut bien long, puis deux marins, des humains chauves, vinrent enfin me donner les informations nécessaires. La cale était apparemment suffisamment remplie pour nous permettre de faire un détour. Je les en remerciai et fus surprise de les voir se jeter des coups d'yeux. On aurait dit qu'ils avaient quelque chose sur le bout de la langue. J'allais leur demander si quelque chose n'allait pas quand une silhouette familière émergea à son tour.

Nahöriel, la main encore plaquée sur le ventre, me repéra et avança à grandes enjambées. Il avait l'air d'aller mieux même s'il était un peu pâle et que ses paupières étaient légèrement gonflées. En apercevant les hommes, qu'il héla sous les noms de Ranos et Molrak, il eut un sourire à la Nahö' pour eux. Son expression changea cependant assez vite.

"Comment tu te sens, Nahö ?"

"Mieux. S'vider les yeux, ça aide."

"Tu as pu être tranquille ?"

"Oh. Ouais. Dans un coin d'la cale..."

Il inspira vivement par le nez, puis poussa du poing l'une des larges épaules poilues du fort Morlak. Un échange de regards entre les deux me fit comprendre que je ratais certainement quelque chose d'important.

"Cap'taine... T'as eu un pépin avec le guérisseur ?"

Mes sourcils se froncèrent un peu et mes yeux clairs passèrent sur les trois visages. Même s'il avait posé la question, Nahöriel n'attendait pas vraiment de réponse. Je poussai un souffle nasal. À quoi bon leur dissimuler quelque chose qu'ils savaient déjà ?

"Il semble que ce soit lui qui ait eu un problème avec moi. Il a servi sous le Capitaine Heartless et s'attendait à... Autre chose côté donneur d'ordres."

Un sourire sans chaleur m'étreignit un instant, mais je gardai les détails de mon entrevue houleuse pour moi. Je me repris en voyant que les mines ne s'étaient pas apaisées.

"Si vous avez quelque chose à dire, dites-le. Se laisser ronger par des soucis, cela finit par vous retourner l'estomac."

Un petit silence prit place, les deux humains ne semblant pas vouloir s'exprimer. Leurs regards convergèrent vers le semi-elfe. Nahöriel me regarda ensuite, et je pouvais parfaitement lire la confiance qu'il me portait dans son attitude.

"J'te soutiens Cap'taine. J'l'ai toujours fait, et j'l'ai jamais r'gretté. Dis, est-ce que c'est vrai qu'on ne va plus en Ynorie ?"

La question que je me posais... Mercurio n'avait pas vraiment de raison de mentir, sauf si cela faisait partie d'un stratagème pour me faire passer pour une incapable aux yeux de tous. Non, je ne devais pas raisonner ainsi. La paranoïa n'était pas une alliée. Par contre, que trois de mes hommes aient entendu une telle chose ne pouvait venir que du guérisseur en personne. Non seulement il menaçait de retourner ce jeune équipage contre moi, mais en prime il racontait n'importe quoi. J'avais escompté sur sa discrétion quant à ce qui s'était passé dans ma cabine. Je m'étais trompée. Et si j'avais parlé de changer de cap et du manque d'assurance de trouver encore des choses dans l'épave, je n'avais pas encore renoncé.

Il me fallait remettre les choses au clair avant que cela ne s'envenimât. Mercurio commençait franchement à baisser dans mon estime.

"Qui commande ce navire ?"

Le semi-elfe pencha un peu la tête sur le côté à ma question et regarda les marins. Il haussa un sourcil.

"Ben, toi."

"Bien. Et est-ce que j'ai donné le moindre ordre en ce sens ?"

Là, je regardai les deux chauves sans animosité. S'ils s'étaient entretenus avec quelqu'un qui voulait visiblement me pourrir la vie, je n'avais pas franchement à leur en tenir rigueur. Ils n'étaient pas là au moment du coup de gueule du félin, et je n'avais pas raconté ma version de l'histoire. Je devais corriger ce malentendu avant qu'il ne devint incontrôlable.

"Mercurio a traversé l'Ynorie, mais il y a déjà un moment. Les choses ont évolué entretemps. Si vous voulez tout savoir..."

Je déroulai les doigts de ma main blessée, me servant de cette douleur inconfortable comme appui. Ma décision était prise.

"La Rascasse va prendre un cap plus large vers le nord-ouest pour éviter les voies côtières. Voguer en haute-mer nous tiendra loin de possibles flottilles. Une fois plus au nord, nous ferons voile en direction de notre objectif. Si, et seulement si la voie présente un danger minimum."

Je passai mes yeux clairs sur chaque faciès avec résolution, détermination et assurance. Je pensais chacun que mes mots.

"Ce voyage est destiné à nous apprendre à nous serrer les coudes, pas nous envoyer tous au casse-pipe. En montant à bord, comme je vous l'ai dit à Tulorim, vous êtes devenus mes frères. Et je compte bien tous vous ramener à bon port, quitte à y laisser mon écorce pour y parvenir !"

Le semi-elfe prit un air surpris, puis il fit un sourire radieux et ses pommettes se colorèrent un peu.

"Héhé ! Y'a pas à dire, la mer..."

"Nahö..."

"Oups. Mais... Tu vas faire quoi pour Mercurio ?"

C'était visiblement quelque chose que les deux autres se demandaient aussi. Je tentai de peser le pour et le contre. Il était peut-être juste sous le coup de la colère et avait parlé sans réfléchir, ce qui était compréhensible. Mais s'il essayait sciemment de saboter l'entente à peine atteinte à bord, je ne pouvais pas le laisser faire. Cependant, je n'avais pas encore assez de confiance en moi pour faire un choix aussi important que le devenir d'une vie.

Je croisai les bras avant de répondre.

"Le fait qu'il n'ait aucun respect pour moi ne veut pas dire que c'est un incompétent. Un guérisseur a toujours sa place à bord, tant qu'il ne choisit pas ses patients... Je vais lui laisser le bénéfice du doute, mais si son attitude sème la zizanie sur la Rascasse... "

Je sentis mon visage s'assombrir et relevai mon tricorne, affichant un sourire aussi enjoué que possible.

"J'aviserai."

Le semi-elfe émit un souffle amusé et se frotta la cicatrice.

"Tes ordres, Capt'aine Mytha ?"

Je pris un peu de hauteur, déroulai mes mains et donnai de la voix.

"Toutes voiles dehors, garçons ! Faites-moi voler cette Rascasse ! "

Je me tournai vers le timonier, lui indiquant de virer en direction du nord-ouest. Plutôt que de mettre une journée de plus à atteindre notre objectif, nous allions sans doute en mettre deux, tout dépendant des courants et des vents. Venant près de moi, Eliwin me prit un instant à part. Toute son attitude était véritablement sombre, et il me signifia que j'étais trop souple. Sans doute faisait-il référence à ma période d'observation concernant Mercurio. Un frisson parcourut mon écorce quand je compris à travers ses mots que certains n'auraient pas hésité à le faire punir. Plus grave, à en faire un exemple. Je n'étais pas comme cela, mais plus le temps passait, plus je me sentais capable de faire des choses dont l'idée même me chagrinait.

Je fermai les yeux, écoutant les voiles s'ouvrir en grand. Levant mon pendentif devant mes lèvres, je le remerciai de m'avoir permis de garder mon cap. Le vent était avec nous, ce qui était bon signe.


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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Ven 6 Mar 2015 20:43 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre V



Péripéties de Rascasse

Chapitre VI




Mercurio s'était calé entre quelques caisses, s'enivrant d'un rhum qui lui semblait bien mièvre mais qui faisait son office. S'il n'avait pas voulu le faire paraître sur le moment, apprendre qu'il avait rendu sa pitance sur le pont bien à la vue de tout le monde l'avait énervé. En gros, il s'était cramé dès le premier jour et, sur ce navire, on le voyait comme un ivrogne et un connard. Bien ça. Tiens, d'ailleurs, ça lui donnait une idée. Une idée qu'il aurait dû avoir à Dahràm tiens, il se serait fait un paquet de pognon grâce à ça. Il connaissait bien le fonctionnement du corps humain et les effets de l'alcool sur celui-ci ; de plus, Alkrim lui avait bien appris les propriétés de certaines plantes... Avec un peu d'expérimentation, avec ce qu'il y avait dans les cales, il pourrait certainement trafiquer de quoi faire un élixir anti-gueule de bois ou ne serait-ce qu'un anti-vomitif, ce serait déjà quelque chose. Il ne devait pas être le seul alcoolique qui en aurait besoin ici et cela pourrait augmenter la sympathie de l'équipage à son égard.

Et alors qu'il s'éloignait, à moitié ivre, dans des projets un peu plus modestes que la prise de pouvoir, il vit un membre de l'équipage, qu'il n'avait pas entendu rentrer, marcher tranquillement devant lui. Un elfe, à en croire les oreilles. Enfin, il ne s'y connaissait pas assez pour cette race. A part ces connards d'Earions (Un peu comme les Sang-Pourpres mais en pire...) et ces lèches-mémés de Shaakts, on n'en croisait pas des masses à Dahràm... Bref, cet elfe avait les yeux rouges comme des hémorroïdes infectées. Une pleureuse, pour faire court. Bien ce qu'il manquait dans ce bateau de malheur. Et il passa devant lui en évitant son regard. L'humoran ne réagit pas. L'alcool aidant, il lui fallut attendre de le voir bien tranquillement passer et quitter le secteur pour qu'il se dise enfin que ce petit pleurnichard devait avoir entendu toute la conversation qui venait d'avoir lieu et peut-être tout répéter à cette capitaine en bois.

Après une brève réflexion, il en conclut que ça ne pouvait pas vraiment aggraver son cas. Cette oudio était une bien piètre capitaine, ça, c'était acquis pour lui, et cela venait aussi du fait qu'elle était bien trop tolérante envers les travers de son équipage. Même ce vieux chanceux de Garriar et ses putes guerrières l'auraient foutu par-dessus bord s'il avait foutu le souk. Maintenant qu'il savait qu'il pouvait cracher sur la gueule de la capitaine sans qu'il n'en subisse la moindre conséquences, alors il n'avait rien à craindre d'elle. Elle avait à peine hausser la voix lors de leur dispute et puis, est-ce que quelqu'un était venu l'emmerder depuis qu'il était dans les cales ? Que nenni ! Alors, qu'il aille répéter ce qu'il veut le petit. Surtout, qu'on entende parler de lui. Que le nom de Mercurio soit sur toutes les bouches, que tout le monde sache son ambition... Il s'en trouverait bien qui auraient quelques griefs envers l'oudio et qui rejoindraient le mouvement. Peut-être même que foutre les glandes à Mythanorïe permettrait enfin de lui faire pousser des noix. Il avait réussi à mettre en déroute une armée de squelettes, à survivre à une catastrophe naturelle et à semer un dragon, alors ce n'était pas elle qui allait lui faire peur.
On n'était pas sur un navire de ligne ici, mais dans un bateau pirate. Du danger les attendait à tout moment. On n'avait pas le luxe de s'embarrasser de sentimentalisme à deux yus, ils allaient devoir s'endurcir tous, ici. Les équipages des nations du monde entier détestaient les pirates et ils pourraient bien avoir à affronter de véritables guerriers. D'autres pirates pourraient chercher à s'approprier le vaisseau. Des monstres marins pourraient chercher à les envoyer par le fond. Se perdre en mer, les avaries, la famine, les épidémies, la mort, tous ces malheurs pouvaient les frapper sans sommation. Lui, il le savait tout ça. Parce qu'à Dahràm, on n'entendait que ça. Des marins forts d'avoir survécu aux pires tortures de Moura, des légendes. Ils ne se rendaient vraisemblablement pas compte de ce qui les attendaient et s'il fallait qu'il mène la menace d'une mutinerie à bord pour leur rappeler, alors soit, il la mènerait.
Mais pas au prix de sa propre perte. Il lui fallait d'abord gagner la confiance des hommes et faire mine basse. Il n'allait pas faire comme l'autre buisson, mais le montrer par des actes. L'air de rien, il en avait appris pas mal sur le fonctionnement d'un navire depuis son départ de Dahràm. Il connaissait des tas de manières de faire les nœuds, savait utiliser le gouvernail, anticiper une avarie importante, était bien accoutumé au jargon, savait quelles côtes il valait mieux éviter et la façon de faire des pirates. Seul hic, la navigation. Il était encore bien incapable de définir un cap et de savoir comment s'y tenir. Toutes ces histoires avec les astres et les cartes, il n'y avait jamais rien compris. Un manque à corriger avant le grand jour. Mais quoi qu'il en était, il devait montrer à tous à quel point sa maîtrise de la piraterie était bien supérieure à celle de l'oudio. Le jour de la confrontation venu, ils y penseraient à deux fois avant de se ranger sous ses branches !

Gonflé par sa propre galvanisation, il posa le tonnelet sans l'avoir fini et remonta sur le pont tout ragaillardi. La capitaine était près des voiles. Il lui adressa un regard et un sourire fier qui n'était pas sans rappeler ceux de son précédent capitaine, toujours avec des idées derrière la tête.

Il lui tourna le dos et commença à jouer au crieur public sur le pont :
"Oyé ! Oyé ! J'ai une... annonce (dit-il après avoir chercher le mot le temps d'une hésitation) à vous faire ! Mon nom, c'est Mercurio. Et j'serais vot' guérisseur ici. Qu'vous ayez choppé la gale, la colique, la goutte, la syphilis ou une ampoule au pied, j'veux qu'au moindre pet de travers vous v'niez m'voir. J'ai parlé avec la cap'taine (dit-il en la regardant avec malice) et, pour l'bien d'tous, elle m'a cédée un coin à l'entrée des cales pour qu'j'y installe un cabinet d'soin. Mais j'capte si vous avez pas encore confiance. Certains m'ont vu gerber ici, et se faire triturer l'corps par un ivrogne, ça en chagrine pas mal. Y a pas d'mal, j'comprends. Alors maint'nant, c'que j'voudrais, c'est qu'quelqu'un qui a un truc à s'faire soigner s'pointe à côté de moi. J'vais m'occuper d'lui direct, devant tout le monde, qu'vous voyez un peu c'que j'sais faire, pigé ? Alors allez, bougez-vous, qu'un courageux s'ramène ici !"



Péripéties de Rascasse - Chapitre VII

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celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
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Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Ven 6 Mar 2015 21:49 
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Après un long moment de prière, la prêtresse décida de sortir de ses quartiers. Vêtue de sa robe à écaille, elle alla sur le pont, alors que le jour déclinait. Là, elle s'installa dans un coin tranquille, prêtant une attention toute relative à ce qui l'entourait.

(Fendant les flots, faisant chanter les eaux, océan rageant, Moura, va comme le vent qui...)

Mais voilà que sa prière improvisée est interrompue par une voix puissante. C'est le guérisseur qui affirme avoir reçu un office, et vouloir faire une démonstration de ses talents. Même si elle est légèrement contrariée, Leyna à bien envie de voir de quoi il est capable en effet. Il semble fort, et capable de blesser, mais peut-il réellement soigner ?

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 7 Mar 2015 14:20 
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J'avais à peine fini de donner mes ordres et de voir la Rascasse prendre son nouveau cap que Mercurio choisit de faire une apparition. Au regard qu'il me lança avant de me tourner le dos, j'eus une sensation désagréable. Et j'avais raison. Il s'exprima pour que tout le monde sur le pont, voire en-dessous, l'entendît. Il annonça à la ronde être le guérisseur de la Rascasse, prêt à soigner tout et n'importe quoi.

Mes sourcils se froncèrent quand il m'évoqua. D'après lui, nous avions parlé et je lui avais cédé une place dans les cales pour y installer son lieu de travail. Ben voyons. La dernière fois que nous avions "discuté", il était parti en claquant la porte après m'avoir copieusement gueulé dessus. Je n'avais jamais donné mon aval pour ce genre de choses. Mercurio prenait des initiatives dans son coin. Encore.

Suite à cela, il affirma comprendre qu'après l'avoir vu malade sur mon pont, certains pouvaient être réticents à le laisser les soigner. Il lança alors un appel à la ronde, demandant un courageux qui lui servirait à prouver ses compétences. Je sentis Nahöriel m'adresser un regard, comme demandant s'il devait y aller. Je levai alors la main, lui barrant le passage. Les yeux de plusieurs matelots s'étaient posés sur moi et une sorte de confusion était tombée sur le pont. Je fis un pas en avant, affichant un sourire en coin.

"Cédé un bout de cale, hein ? Cela ne fait pas partie des sujet évoqués dans ma cabine. Difficile aussi de discuter une fois la porte claquée."

Je levai mon bras valide, le portant à mes lèvres en me tournant vers la barre, puis le haut du pont.

"Timonier ! Gardez le cap ! Vigie ! Yeux grands ouverts ! Pour les autres du pont et ceux qui sont réveillés, ramenez-vous !"

Mes yeux clairs se dirigèrent vers le guérisseur.

"Mais ça reste une bonne idée, dont on devra vraiment discuter ensemble. Par contre..."

Je repris mon sérieux, bloquant l'avancée de possibles membres d'équipage volontaires.

"Vous avez raison, je ne vous laisserai pas effleurer le moindre matelot tant que vous n'aurez pas fait vos preuves. Et pour ça, j'ai le volontaire idéal."

Je me tournai vers le semi-elfe et esquissai un sourire.

"Après tout, quoi de mieux pour démontrer vos compétences, que vous vous préoccupez bien de tous les présents de la Rascasse..."

Mes bottes m'approchèrent du brun qui me scrutait sans comprendre. En un geste, je me défis de mon grand manteau et lui tendis, dévoilant ma blessure au poignet. La sève avait beaucoup de mal à y couler, les fibres n'étaient toujours pas revenues en place, et je savais pertinemment que ne rien faire encore quelque jours risquait dans le pire des cas de m'en faire perdre l'usage. Je brandis ma main blessée entre le guérisseur et moi, m'avançant vers lui en lui adressant un petit sourire.

"Et que vos différents ne vous empêchent pas de faire votre boulot, en soignant quelqu'un avec qui, par exemple, vous venez juste de vous prendre la tête ?"

Dans mon dos s'éleva la voix inquiète du semi-elfe. Lui comme les autres qui se rassemblaient avait du voir cette meurtrissure importante.

"Myt... Cap'taine... Il t'est arrivé quoi, là ?"

"Une petite mise au point avec le Capitaine Thunderhead, à Tulorim. Rien d'irréversible, n'est-ce pas guérisseur ?"

Résolue, je gardai mon bras tendu, bien décidée. Aucune animosité dans mon regard, juste une certaine curiosité pour savoir comment il comptait s'y prendre et devant autant de témoins. Là, il n'avait plus d'autre choix. S'il ignorait ma blessure aux yeux de tous, les conséquences seraient différentes d'un cadre privé. Et je ne comptais pas le laisser approcher de mes frères et soeurs sans qu'il eût prouvé d'abord être capable d'agir avec objectivité.


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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 7 Mar 2015 15:52 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre VI



Péripéties de Rascasse

Chapitre VII




Une hésitation s'installa parmi les membres d'équipage présents, aucun n'osant répondre à l'appel de l'humoran. Bande de baltringues océaniques. Après un court silence, Mercurio se retourna vers l'oudio avec un air à la fois énervé de voir que sur ce bateau, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre, mais aussi satisfait, car cela justifiait son mépris à l'égard de l'équipage.

Il la vit alors lever la main pour se porter volontaire.

Merde. C'était vrai. Son "poignet" cassé. Il l'avait vu en plus et ça lui était totalement sorti de l'esprit. L'équipage semblait un peu étonné par cette prise de risque de la capitaine. Et pour cause, ce devait bien être la première fois qu'ils la virent prendre une bonne décision.

Elle s'avança en reprochant l'initiative forcée de Mercurio, que celui-ci ne préféra pas relever.
Elle donna quelques ordres à ceux qui ne devaient pas se laisser distraire par l'attraction en cours. Et alors qu'elle revenait vers le guérisseur, elle lui dit discrètement :
"Ça reste une bonne idée, dont on devra vraiment discuter ensemble. Par contre, vous avez raison, je ne vous laisserai pas effleurer le moindre matelot tant que vous n'aurez pas fait vos preuves. Et pour ça, j'ai le volontaire idéal..."

La suite était prévisible. Mercurio lui avait laissé une porte ouverte qu'elle enfonça sans hésiter.

"Après tout, quoi de mieux pour démontrer vos compétences, que vous vous préoccupez bien de tous les présents de la Rascasse (dit-elle en exhibant son poignet meurtri.) et que vos différents ne vous empêchent pas de faire votre boulot, en soignant quelqu'un avec qui, par exemple, vous venez juste de vous prendre la tête ?"

Là, elle prenait un risque. L'équipage tout entier ne savait pas encore forcément qu'ils s'étaient confrontés plus tôt. Que tous l'apprenne de sa bouche à elle ne jouerait pas forcément en sa défaveur, au moins ils savent maintenant que l'autorité de la capitaine avait déjà été remise en cause.

L'elfe pleurnichard était derrière. Il faisait apparemment parti de la "cour" de luxe de Mythanorïe. Elle était décidément superbement bien entourée. Il s'inquiétait de voir une telle blessure. L'oudio répondit qu'un capitaine du nom de Thunderhead en était à l'origine. Mercurio ne connaissait pas ce capitaine et encore moins la raison de cet acte, mais savoir que Mythanorïe avait déjà des ennemis n'était pas pour le rassurer. Pas ici, pas en pleine mer, pas avec un équipage pareil. S'il le fallait, celui-ci s'était déjà mis à leur poursuite.

Mais l'heure était encore au soin et l'humoran commençait à franchement s'inquiéter. Il avait d'ailleurs gardé le silence depuis son avancée volontaire car il était coincé. Admettre devant tous qu'il ne connaissait en rien les oudios et comment les soigner, c'était passer pour un incompétent. Essayer quand même et se vautrer, c'était être certain que l'équipage n'irait jamais le consulter par la suite.
Avec Alkrim, l'apprentissage avait été clair et efficace. Pour comprendre le fonctionnement des corps, ils disséquaient des cadavres. De cette manière, il pouvait lui expliquer d'où venait quels problèmes et comment le résorber. Pour l'ensemble des peuples, même s'il y avait des différences parfois assez conséquentes, ils gardaient des caractères persistants : La peau, les os, la chair, les muscles, le sang, les organes. Mais là, il s'agissait d'une putain de plante. Sans os, à en croire sa manière de se mouvoir et d'entortiller ses doigts... Alors la question était : Comment a-t-on pu rompre un poignet dépourvu d'os ? Qu'est-ce qui sert d'articulation, là-dedans ? Et puis, plus important encore : Sa magie de lumière aurait-elle l'effet escompté sur les êtres de cette race ? Parce que si ce n'était pas le cas, ce serait aussi productif que d'essayer de soigner une jambe de bois !

Alors qu'elle lui montrait son bras tendu et blessé avec défi, elle le gratina d'un petit :
"Rien d'irréversible, n'est-ce pas guérisseur ?"

Il marmonna la phrase tout bas dans sa barbe en la mimant une nouvelle fois et agitant sa tête d'indécision avant de finalement décider de se montrer franc et professionnel.

"Désolé cap'taine (dit-il après avoir fait l'effort d'utiliser ce mot.) mais z'êtes la première oudio qu'j'rencontre et j'connais pas assez le fonction'ment d'vot' corps pour savoir comment soigner ça. J'sais même pas si ma magie pourrait y faire que'que chose."

Et puis qu'elle continue à souffrir un peu n'était pas pour le déplaire.

"Faudra qu'on voit ça plus tard, ça risque d'êt' compliqué."

Il se retourna vers l'équipage et clama alors :
"Par cont', j'sais parfait'ment soigner humains, elfes, thorkins, sinaris, peaux-vertes et peaux-velus, ça c'est garanti ! Alors, y a pas un autre volontaire ?"



Péripéties de Rascasse - Chapitre VIII

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Dernière édition par Mercurio le Dim 29 Mar 2015 16:08, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 8 Mar 2015 14:57 
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*16*



D'instant en instant, Mercurio commença à perdre son expression confiante. Quelque chose le faisait hésiter, et plus il se retenait d'agir, plus la tension montait. Une bonne partie de l'équipage était quand même là à attendre... Quelque chose. N'importe quoi peut-être. Mais après de longs instants d'hésitation, le guérisseur se prononça, en commençant par des excuses. J'étais la première oudio qu'il rencontrait, et il affirma avec un ton presque professionnel ignorer tout bonnement comment soigner les miens, donc ma blessure.

Stoïque, je l'écoutai douter du pouvoir de sa magie sur moi, et m'inviter à nous voir plus tard. Et aussitôt ce détail réglé, il se tourna vers l'équipage, clamant savoir soigner toutes les autres races de grande taille. Sauf que ne pas le voir tenter quoi que ce soit sur moi avait fait des sceptiques parmi le groupe.

"Je vois. Merci au moins de votre franchise Mercurio."

Je jetai un regard vers Nahöriel, croisant ses yeux interrogateurs.

"Il me semble que tu as quelque chose qui te fait mal, Nahö."

"Euh oais. J'ai pas encore rafistolé mes points."

"Alors si cela ne te dérange pas d'exhiber ton corps d'athlète devant tout le monde..."

J'esquissai un sourire complice au semi-elfe qui se frotta la cicatrice, ravi du compliment sur sa forme. Par contre, il m'interrogea sans un mot, comme demandant ce que j'avais derrière la tête. Je levai ma main blessée et me postai juste à côté du guérisseur.

"J'ai besoin d'un peu de temps."

Le semi-elfe fronça les sourcils puis sembla soudain comprendre. Après tout, il m'avait servi de volontaire pour tester à la fois mon sort de poison aqueux et le contre-poison magique. Il acquiesça vivement, confia mon manteau à un voisin et ôta sa tunique grise. Il dévoila alors aux yeux de tous, en plus de ses nombreuses cicatrices, les points de suture placés symétriquement à l'avant et l'arrière de son abdomen. La vue de la blessure qui aurait pu lui coûter la vie me fit grincer l'écorce, mais le semi-elfe se contenta de sourire à la Nahö, malgré ses yeux un peu rouges.

"Là, j'ai eu un p'tit pépin, et mes points ont sauté. Et j'ai pas super envie d'me balader les tripes à l'air encore une fois."

Pendant qu'il s'avançait, je plissai les yeux. Mercurio ne pouvait pas m'aider, ou tout du moins, il avait choisi de ne rien faire devant l'équipage. Soit, tant pis pour lui. Et s'il eût effectivement disposé de magie, il aurait du tenter un sort. Même mineur. Cela aurait toujours mieux valu que de me laisser sans soins. Pas même un conseil pour positionner ma main, qu'il n'avait par ailleurs même pas examiné de près. Je ne pouvais donc pas lui faire confiance, au moins dans mon cas. Je devais déjà mettre en route mon plan de secours : apprendre concrètement les arts de Gaïa.

Lentement, je déroulai ma main valide au-dessus de l'autre. Je connaissais déjà un sort contrant du poison, mais là, les propriétés étaient différentes. Concentrée, je mobilisai mon fluide de lumière, le maniant lentement pour l'amener dans mes serpentins. L'exercice n'était pas facile, mais en me rappelant des savoirs de base dispensés au Cercle, j'étais persuadée de pouvoir y parvenir.

Mentalement, je songeai à ce petit soleil niché dans ma poitrine. Ma volonté, telle un miroir, aiguillait par tâtonnement un rayon de cet astre magique jusqu'à ma paume valide. Là, je lissai mon poignet tordu, passant le fluide dessus. Rien ne se produisit. Un échec cuisant, mais qui s'expliquait facilement. Je n'avais pas manifesté la magie. Le fluide seul ne pouvait pas m'aider. Je jetai un regard bref au semi-elfe qui souriait en répondant vaguement à quelqu'un qu'il avait eu du mal à digérer une épée.

Reprenant ma concentration, je maniai ma magie à la surface de mon écorce et la poussai à se matérialiser. Cette fois-ci, je n'eus pour résultat qu'un léger éclat de lumière entre mes deux membres. Pas de résultat sur ma blessure.

( Une lueur qui guérit, ma chère. Pense à la guérison. )

J'inspirai lentement, et chargeai ma volonté de cette envie de guérir et d'apaiser. Cette fois-ci, la magie m'aida un peu en soulageant légèrement la douleur parcourant mon poignet. Sauf que les fibres restaient immuables, torsadées comme avant. Peut-être que je devais mentalement revoir le processus de soin ? Visualiser dans mon esprit cette partie de mon corps reprendre un aspect normal ? Mon nez se leva brièvement vers le groupe, se dirigea vers le guérisseur, capta un ou deux regards curieux posés sur moi puis je repris ma tâche.

Yeux plissés, je voyais dans mon esprit mes fibres sous l'action de lumière revenir à leur place initiale. Mon écorce s'éclaircissant, ma chair de bois assez rigide retrouvant sa souplesse. Cette image précise en tête, je manifestai mon pouvoir. Il y avait du mieux, mais mon corps se rebellait contre ce que je tentai de lui imposer, m'envoyant une décharge douloureuse. Pire, après avoir apparemment commencé à retrouver leur place originelles, les éléments de mon corps revenaient à leur emplacement brisé. Le soulagement n'était que temporaire. Je me surpris alors à redouter la douleur. Peut-être était-ce cette crainte qui contrariait les effets ?

Le principe était pourtant là. Reconstruire mon corps blessé, songer à soigner cette meurtrissure durablement sans laisser la magie éclater en boule lumineuse. Et pourtant, il manquait quelque chose pour que le sort fusse lancé.

Je massai mon poignet noirci par manque de sève. Mercurio avait beau être guérisseur, il ne me laissait vraiment pas la même impression qu'une certaine manieuse de lumière. Vaguement d'abord puis nettement ensuite, l'image de Païvhane, mon amie d'enfance liykor elle-même guérisseuse, me vint. Elle me manquait, surtout maintenant. J'aurais coulé deux fois la Laide rien que pour l'entendre m'appeler par mon surnom. Son sourire canin si particulier surgit de mes souvenirs et réchauffa mon écorce.

Je la revoyais encore se donner des airs horrifiés et faire des effets de scène, juste pour que je la laisse soigner une coupure que je m'étais fait. Au final, elle avait simplement prit mon serpentin et avait passé maternellement sa patte au-dessus. Sa voix rassurante accompagnait sa magie douce, protectrice et surtout chaleureuse. Je m'étais sentie en sécurité sous l'action de son sort.

Mon torse se serra à ce souvenir, et je levai la tête brièvement pour ravaler un zeste d'émotion. Ce n'était pas le moment de se laisser gagner par la nostalgie.

( Merci Païvhane. Puisses-tu aller bien, où que tu sois. )

Lentement, je déroulai ma main valide au-dessus de l'autre. Apaisée, je savais ce que je devais faire. J'amenai un rayon de ma magie de lumière dans ma paume. Ma forte volonté de remettre mes fibres en place était adoucie, comme canalisée, par cette envie de protection. Plus de peur. S'il me fallait souffrir un peu pour me remettre, alors soit. Ma liykor d'amie appelait ce sort basique le souffle de Gaïa. Mais pour moi, c'était davantage la douceur de Païvhane. Son expression amicale et maternelle m'emplit, me déconcentrant un instant.

Rassurée de savoir que ce lien même distant avec mon amie perdurait en moi, j'esquissai un sourire chaleureux. Mes yeux clairs se fermèrent, mon cœur animal s'apaisa et je laissai ma magie nouvellement acquise parcourir ma blessure. Cette fois-ci, la lumière en particules visibles se mit à parcourir mon réseau de bois. Les fibres torsadée s'illuminèrent aux zones les plus touchées. Rien ne se passa d'abord, puis elles se remirent lentement en place. La sève recommença à longer les canaux rétrécis, que le soin magique remettait doucement à la bonne taille.

Lentement, alors que la magie encore faible se dissipait, j'enroulai et déroulai ma main encore marquée, mais définitivement sortie d'affaire. Ce sort avait été maladroit, mais suffisamment efficace pour m'en rendre partiellement l'usage. J'avais des progrès à faire avant de pouvoir m'imposer en soigneur, mais je venais de me prouver que cela était à ma portée. Ma situation me revint, et je braquai un regard direct sur le guérisseur. Aucune animosité dans la voix, juste un constat simple.

"On dirait bien que la magie de lumière marche aussi sur les oudios."

L'engourdissement de percevoir ma sève s'écouler à nouveau correctement me rassura grandement. Je n'étais pas une férue de l'art de la guérison, mais Mercurio n'était plus le seul à prétendre pouvoir soulager les maux. Cependant, c'était là une chose que je gardais bien à l'abri dans mon esprit. Je n'étais pas assez vaniteuse ni assez expérimentée pour annoncer une chose pareille, et juste pour voir la tête du guérisseur.

Je valais mieux que cela.


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*Tentative d'apprentissage du sort de lumière "Souffle de Gaïa"*

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Dernière édition par Mythanorië le Jeu 26 Mar 2015 23:32, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 8 Mar 2015 16:20 
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La suite se révéla pour le moins intéressante. Mythanorië parut à son tour et, comme l'humoran souhaitait faire une démonstration, montra sa main qui semblait blessée.

(Bien joué...) s'amusa la prêtresse.

Le guérisseur était bien embêté, visiblement peu désireux d'aider la capitaine, il affirma ne rien savoir des oudio, mais se porter volontaire pour n'importe qui d'autres, mais le doute était jeté, et il fallut que Nahöriel se porte volontaire. Leyna ressentit comme une crispation. Et si ce Mercurio était un incapable ? Non, il ne fallait pas penser ça... et puis, le semi-elfe était solide, non ? Elle fit taire ses craintes et examina la scène. Mais alors, elle vit quelque chose qui la pris de cours. Mythanorië se concentra sur son poignet et, bientôt une faible lueur palpita. Des fluides de Gaïa ! Ils étaient faibles et mal maîtrisés, mais bien présents, et bientôt, la blessure se referma. Elle montra tranquillement le prodige au guérisseur.

(Hé bien... vous êtes pleine de surprise...) songea la ménestrel.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Mer 25 Mar 2015 00:31 
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Péripéties de Rascasse

Chapitre VIII




L'équipage ne semblait pas très rassuré suite à ce refus de soin envers la capitaine et s'en figea. Et à en entendre ce whiel barbu qui dépassait tous les autres d'une tête et maugréait dans sa barbe frisée comme le dernier des thorkins son jugement à son sujet, se demandant qui était ce dernier des baltringues, son audace en pris encore une gifle. Le coup de grâce fut certainement quand il eût fallu que ce soit la capitaine qui désignât un nouveau cobaye. Et quel cobaye ! L'elfe de la cale, au grand dam de Mercurio, qu'elle nomma Nahö, et qui se plaignait d'une blessure au torse dont les points étaient à refaire.

Voilà qui le soulageait. Les plaies faisaient parti des maux les plus faciles à soigner, une simple reconstitution de chair basique, une des premières leçons que son précepteur, Alkrim, lui avait enseigné. Bref, un jeu d'enfant qui ne devait pas poser le moindre problème. Et puis cette plaie tombait bien, car les effets du soin seraient directement visibles et indéniables. Le genre de sort qui impressionnait les blaireaux. Parfait pour sa démonstration, il n'aurait pu espérer mieux. Encore que, il fallait voir un peu la tronche de cette fameuse plaie.

L'elfe ôta sa tunique et tout le monde put constater qu'il n'en était pas à sa première blessure. Des cicatrices importantes se dessinaient sur sa peau et cette vision troubla un peu l'avis de l'humoran sur l'elfe. Comment un être qui s'en était pris autant dans la gueule durant son existence pouvait encore se permettre de chialer comme une sensible petite donzelle ? On pourrait attendre d'un tel individu qu'il se soit blindé après ce genre d'expériences... Enfin bref, ce questionnement importait peu.
L'important, c'était cette blessure qu'il se coltinait sur le quadrant inférieur gauche de l'abdomen. Il s'accroupit pour analyser la plaie. Il ne savait pas ce qu'il avait pu se passer pour qu'il puisse ainsi se la rouvrir, mais il n'avait pas dû en falloir beaucoup vu l'amateurisme flagrant de la couture. D'ailleurs, une autre interrogation lui vint en la voyant. Ce n'était quand même pas de la petite blessure de rien du tout. Si on devait se fier à son emplacement et à sa rectitude, c'était un sacré coup d'épée qu'il s'était pris dans le bide. Du genre bien profond et qui découpait bien méchamment les organes internes. Comment ce gars tenait encore debout ? Comment pouvait-il se dresser tranquillement là, sur ces deux pieds, comme si de rien n'était ? Et qu'on n'aille pas lui faire croire que c'est un vaillant capable de supporter la douleur sans broncher ; même le plus enragé des garzoks serait en train de se trémousser au sol comme une catin avec ça. Il porta un regard interrogatif à l'elfe et était sur le point de lui demander les circonstances de cette plaie avant de voir que celui-ci avait les yeux rivés ailleurs.

Il ne s'en était pas rendu compte, mais outre le bruit de la mer, un silence de mort s'était installé sur le navire et tout le monde fixait l'oudio. Celle-ci s'était positionnée face à l'équipage et portait sa main au-dessus de celle blessée. Cette bougresse utilisait de la magie de soin sur elle-même ! Elle lui avait bien caché, cette enflure, qu'elle savait l'utiliser ! Mais, par les dieux, si tel est le cas, pourquoi, nom d’un bouloum, pourquoi était-elle resté autant de temps avec son poignée douloureux et sa pleureuse officielle la bedaine à moitié ouverte ? Parce qu'elle attendait de ruiner son effet ? Il commençait à sentir sa paranoïa l'énerver. Tout de même, Le comportement de cette capitaine était bien singulier. L'humoran se contenait en la regardant faire. Il eût cependant l'agréable surprise de pouvoir observer que, bien qu'elle ait ce pouvoir, elle le maîtrisait bien mal. Il n'y avait aucune réflexion derrière son sort. Elle bombardait juste la zone avec ses fluides en espérant que ça se soigne tout seul. Magie de lumière oblige, cette technique grossière eût quand même son petit effet. La main repris de sa coloration originelle et de sa mobilité. Il avait toujours du mal à imaginer le fonctionnement d'une telle anatomie et, s'il avait tenté le soin lui-même, il n'aurait sans doute pas pu faire beaucoup mieux. Le fait était que, toute fière d'elle, elle gigota ses doigts étranges et serra sa main soignée comme si elle venait d'accomplir un miracle extraordinaire. Et l'équipage avait l'air de gober que ce fut bien le cas. Elle resta cependant flegmatique et se retourna vers lui en lui lançant une petite pique :
"On dirait bien que la magie de lumière marche aussi sur les oudios."

Il aurait bien pu lancer un grand débat sur le fait que son soin était tout pourri et qu'il était toujours plus facile de se soigner soi-même puisque cela nous permettait de ressentir les tissus qui se recomposaient en direct. Il aurait aussi pu lui reprocher de ne pas lui avoir dit ça avant parce que, quand même, il serait bien étrange de ne pas savoir les effets d'une telle magie sur notre propre corps lorsque l'on sait les maîtriser et dévoiler ainsi sa fourberie devant son public. Il aurait, de même, pu énoncer à voix haute l'absurdité de se trimbaler autant de temps avec une telle blessure sans avoir essayé de se la soigner avant. Et enfin, il aurait pu mettre à défaut la capitaine en clamant que c'était une honte qu'elle ait caché ainsi sa capacité à l'équipage jusqu'ici et exploiter le filon jusqu'à faire comprendre à cette bande de piratillons qu'elle devait encore leur cacher de la même sorte des secrets bien plus graves, ce qui n'aurait pas forcément été la plus idiote de ces audaces, mais tout cela ne se traduisit finalement que par un haussement de sourcil méprisant à son égard.

Il sentait bien que, sur le moment, il ne devait pas se faire polémiste. Elle arrivait dorénavant à agiter le bout de ses ignobles doigts comme des asticots piégés dans de la vase ? Grand bien lui fasse.

Mais lui, maintenant, devait, plus que jamais, se montrer professionnel.
S'il avait voulu faire une démonstration publique, après tout, c'était tout sauf pour elle.

Allez, adieu l'amatrice et félicitations pour ton patté. A présent, au tour du spécialiste.

Pour la peine, autant en faire du grand spectacle. Mimant la manière de faire des saltimbanques solitaires et des escrocs liseurs d'esprit, il allait faire expliquer au volontaire lui-même ses travers à l'assemblée.

Il le fit s'avancer un peu, comme si le maître de la scène n'était autre que Nahö et lui demanda de ne pas bouger. Il s'écarta un brin de lui, marchant de-ci de-là et lui demandant haut et fort :
"D'accord Nahö. C'te blessure est bien moche. Raconte un peu aux gars c'qui t'es arrivé."

C'était bête, mais de cette façon, il se dédouanait de toute question directe qui aurait pu donner l'impression qu'il ne connaissait pas son boulot. Et lui faire expliquer ça à tous permettait de poser une bonne base pour s'assurer qu'ils comprennent bien ce qu'il se passait devant leurs yeux.

"Je me suis pris un coup de sabre dans le ventre."

"Vas-y, tourne sur toi-même un peu."

Il s’exécuta. Petit moment de stupeur parmi l'assemblée lorsqu'ils virent la plaie au niveau du dos. L'humoran les laissa à leur surprise jusqu'à ce qu'il eût fini l'entièreté de son tour.

"Un sabre t'a transpercé le bide, et t'es pas mort. Comment ça s'fait ?"

"J'ai bu une potion de soin tout de suite après."

Ah, c'était donc ça. Une putain de potion de soin. Le genre de truc que plein de glandus avaient sur eux sans en savoir les effets. Ils étaient combien, les cadavres qui avaient pensé qu'une foutue potion serait suffisante pour les retaper comme si de rien n'était ? C'était une ignorance dangereuse. Non pas que l'humoran était contre leur utilisation. En règle générale, ça faisait bien son affaire pour les blessures, pour les maladies les plus bénignes et pour les coups de fatigue. Mais la débilité des gens était manifeste. Ils dépensaient leur tunes à acheter une potion sans poser de question à quiconque et, le jour venu où ils en auraient besoin, ils en font quoi ? Ils la boivent ! Et c'était à n'en pas douter ce qu'avait fait ce petit imbécile. Qui, par Jeri, qui a dit qu'une potion n'était utile qu'en solution orale ? Bon, oui, là, il fallait bien qu'il en ait avalé pour retaper ses organes internes entre autre... Mais il aurait dû en garder pour en appliquer directement sur ses plaies ! S'il l'avait fait, il ne serait pas là, comme un benêt, en train de se tenir la peau de la bedaine en espérant que la tripaille ne fasse pas la malle. Les gens étaient bien trop cons pour savoir utiliser convenablement une potion. Ces saloperies de fioles étaient une fois sur deux mitonnées à base d'eau, de sucre, d'épices et de tas de mauvaises choses par des charlatans de premier ordre. Et ces merdes lui volaient son boulot. C'était chiant, merde !
Il aurait bien été tenté de le gifler rien que pour se passer les nerfs, pour le coup. Mais tant qu'à y être, autant rebondir dessus.

"T'as bu une potion d'soin ? Et ça t'as pas complèt'ment soigné ?"

"Ben non, ça se voit pas ?"

Il se tourna alors vers l'équipage :
"Ret'nez bien ça, les gars. Les potions, c'est d'la merde, ça requinque qu'à moitié. La preuve, elle est là. Si vous avez besoin d'soins, c'est à bibi qui faut causer ! Allez, que j'vous montre un peu c'que c'est qu'un guérisseur... Assis-toi, toi."

Il fit assoir l'elfe à-même le sol, sur le pont. Il eût ainsi l'agréable surprise que le silence de mort de tout à l'heure était revenu. C'était lui qui menait la danse, et ça lui plaisait.

"Alors, voilà c'qui va s'passer : J'vais utiliser ma magie pour lui r'taper non seulement ses plaies mais aussi l'intérieur d'son corps. Ça risque de t'faire une drôle de sensation, t'étonnes pas. J'vais d'abord m'occuper d'celle-là. (dit-il en s'accroupissant simplement à côté de lui et indiquant de l'index son abdomen.) Les autres, ram'nez vos culs ici, v'nez voir d'plus près c'qui s'passe !

Il était bien loin, le temps où il avait à se concentrer pour faire jaillir un brin de fluide de la paume de sa main et s'en retrouver aussitôt fatigué. Dahràm, les Lances Écarlates et son périple en Ynorie avait fait de lui un véritable soigneur de guerre. Pas dans les plus doux ou les plus rassurant, mais dans les plus efficaces. Il pouvait maintenant faire jaillir ses fluides de n'importe quelle zone de la main ; c'était l'occasion de s'en servir. Plutôt que de camoufler la plaie avec sa patte, tout en restant à son flanc, il avança son index et son majeur juste à côté et dirigea son sort.

Un filet de lumière s'échappa du bout de ses deux doigts pour s'engouffrer à l'intérieur de la blessure. Les premières secondes ne furent pas les plus passionnantes à regarder car la magie opérait là où le regard ne portait pas. Il avait appris à ressentir l'état des organes et là, la potion de soin avait déjà fait le gros du boulot. Non, ce qui était à refaire, c'était les muscles et les vaisseaux sanguins sectionnés. Comme lui avait appris Alkrim, la magie lumineuse ne pouvait pas opérer à partir de rien, sinon on pourrait dédoubler un homme rien qu'en soignant une de ses peaux mortes. Tout ce qu'elle faisait, principalement, pour les blessures, c'était d’accélérer considérablement la capacité régénératrice naturelle du corps. Rien de plus, rien de moins. Rien de bien sorcier en somme.
Il n'eût fallu une longue patience pour enfin apercevoir les chairs qui commençaient à se reformer et la peau se reformer. Et, miracle de guérisseur, pas la moindre trace de cicatrice en ce lieu.
Il exécuta ensuite silencieusement la même opération du côté du dos.
En moins d'une minute, le tour était joué.

Quelques crétins s'étaient mis à toucher l'emplacement où se trouvaient les plaies avec curiosité et l'elfe se laissait faire avec un léger amusement. Ce comportement de débile l'énerva. Il se releva et claqua une fois fort des mains pour faire revenir l'attention sur lui.

"Allez, maint'nant bougez un peu d'là ! Et lève-toi, toi. (dit-il en l'attrapant par le bras pour l'y forcer) Tourne-toi encore une fois qu'tout le monde voit la différence. (dit-il en le tournant finalement lui-même, ne le trouvant pas assez vif.) Voilà. Pas de cicatrice, rien, que dalle. Comme s'il s'était rien passé."



Péripéties de Rascasse - Chapitre IX

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A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Mer 25 Mar 2015 18:45 
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Le guérisseur semblait contrarié de la réussite de la capitaine, et il s'empressa de démontrer ses talents sur Nahöriel. Leyna s'approcha d'un pas léger, au point que personne ne la remarqua, et elle examina la scène. Le résultat fut clairement probant. La blessure du semi-elfe avait quasiment disparue ! La prêtresse hocha la tête :

« Impressionnant, Mercurio. »

Puis, elle se tourna vers l'équipage et déclara :

« Heureux le navire qui a un guérisseur à bord. »

Avec un regard vers Mythanorië, elle ajouta :

« Et à plus forte raison, deux. N'oubliez pas, cependant, que la meilleure guérison est encore de ne pas se blesser. »


Le commentaire en fit rire quelques-uns, mais surtout par bonne humeur, l'équipage était heureux de voir les talents des autorités du navire.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Jeu 26 Mar 2015 23:31 
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Je me fis silencieuse et abaissai ma main partiellement guérie. C'était à présent au guérisseur de faire la preuve de ses compétences. Il examina mon ami, l'incitant à parler des circonstances entourant sa blessure. La façon dont le sabre de Von Klaash l'avait traversé, la potion que je lui avais fait avaler en urgence, et dont Mercurio décriait l'efficacité. Et le voilà à se poser en ultime rempart contre les blessures. Je me contins de la moindre remarque. Lorsque l'on ne disposait ni de temps ni du luxe d'avoir un guérisseur, les potions restaient le plus utile.

Immobile, je vis le félin faire asseoir mon ami et annoncer l'usage prochain de magie. Il allait non seulement réparer les dégâts à l'extérieur mais aussi en interne. Attentive, je maniai mes fluides d'eau par précaution. S'il s'avisait de faire souffrir le semi-elfe, il allait se prendre une claque marine de bien meilleur niveau que mon sort lumineux. La magie curative se fit visible, refermant l'abdomen du marin, puis son dos. Nahöriel sourit quand des camarades se mirent à palper les zones auparavant ouvertes. J'en esquissai une expression similaire. Je savais que pour lui, avoir ce genre de contact lui rappelait les siens, sa Troupe saltimbanque. Voire créait des liens familiaux entre lui et l'équipage. Bref, comme sur le Masamune, le semi-elfe se faisait accepter et en était ravi.

Son sourire se perdit un instant quand le guérisseur le força à se lever en lui empoignant le bras. Il fronça aussi les sourcils lorsqu'il fut tourné vivement pour montrer l'absence de plaie. Leyna' se manifesta à son tour, trouvant impressionnante la performance de Mercurio. Je ne pouvais que l'appuyer. Même si le guérisseur m'avait en grippe, il savait ce qu'il faisait en matière de soins. J'écoutai la prêtresse, croisant son regard. Elle affirma que le navire avait de la chance d'avoir deux guérisseurs à bord, ajoutant que la meilleure façon de soigner restait de ne pas se blesser. Je fis un signe positif du chef mais n'appuyai pas ses propos à mon sujet. Ma magie lumineuse restait faible et récente. Il allait me falloir la travailler pour la rendre véritablement utile.

Nahöriel s'esquiva du guérisseur avec le nez froncé. Il observa sa peau refermée.

"Oais mais bon. Nan quoi. J'ai même pas une marque ! Comment on va m'croire quand j'vais raconter avoir bouffé une épée dans l'bide ?"

Il se lissa la cicatrice, jeta son bras autour d'un marin amusé et en avisa un autre.

"J'compte sur toi ! Et sur toi aussi pour m'appuyer quand j'racont'rai l'tout au port !"

Ses yeux marrons passèrent sur les présents et s'arrêtèrent sur le visage de Snori. Son expression s'assombrit un instant, puis il désigna son ventre avant de faire un geste signalant qu'il n'avait plus rien. Le brun avait l'air de vouloir l'éviter, mais il avait tout de même pris la décision de lui prouver qu'il allait bien. La tension à bord semblait se dissiper. À mon tour, j'ôtai mon tricorne, l'agitai pour ramener l'attention et me tournai vers le félin.

"Bien ! Merci pour cette démonstration Mercurio. Vous êtes véritablement un professionnel. Rustre, mais efficace. On reparlera de cette histoire de coin pour vos malades, pour voir ensemble où son emplacement serait le plus pratique."

J'avisai mes hommes et femmes, ignorant le félin grand gagnant de cet événement.

"Que ceux qui ont des soucis de santé en avisent Mercurio, et dans le calme ! N'allez pas me le surcharger dès le premier jour ! Les autres, retournez aux manœuvres ou au repos ! Toutes voiles dehors ! Je veux voir cette Rascasse Volante faire honneur à son nom !"

Je me recoiffai de mon tricorne et remontai auprès du timonier. Le félin était légèrement mieux placé dans mon estime grâce à ses compétences, mais ni sa façon de rudoyer le semi-elfe ni notre précédente discussion houleuse n'avaient quitté mon esprit. Toutefois, j'étais le capitaine de ce vaisseau. Je devais garder la tête froide pour ne pas laisser mes différents personnels interférer avec nos objectifs ou le bien de l'équipage.

Nous devions toujours aller rejoindre cette épave, en passant bien au large de la trajectoire d'origine. La Confrérie avait besoin de notre réussite.


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Sœur de la Confrérie d'Outremer, Capitaine de la Rascasse Volante, au corps de bois et cœur de bête océane
"Y'a pas à dire, la mer, ça vous change quelqu'un !"

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 29 Mar 2015 17:25 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre VIII



Péripéties de Rascasse

Chapitre IX




Alors qu'il s'attendait presque à crouler sous les applaudissements, l'équipage n'eût pour réaction à cette démonstration de magie curative que de chuchoter entre eux. Ils avaient quand même l'air impressionnés, le tour était joué.

La sang-pourpre s'avança doucement pour constater par elle-même le résultat final, le gratifiant d'un "Impressionnant, Mercurio." auquel il ne sut comment réagir. Qu'on le complimente n'était déjà pas habituel, mais, en plus, que cela vienne d'une peau-bleue... C'était peut-être celui-là, finalement, le miracle de la journée.

D'ailleurs, il commençait à penser qu'il ne serait pas idiot de se mettre cette prêtresse de Moura de son côté si cela était possible. Les marins et les pirates étaient souvent très dévots envers la déesse. Bon, lui, ça n'avait jamais été son truc, mais il aurait été idiot de renier l'influence qu'elle pouvait avoir sur l'équipage.

Donc, lorsqu'elle se retourna vers l'équipage en clamant "Heureux le navire qui a un guérisseur à bord.", Mercurio inclina légèrement la tête avec un petit sourire, tout content de lui. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle rajoute alors en se tournant vers Mythanorië : "Et à plus forte raison, deux."

Elle aurait bien pu s'abstenir de rajouter ceci. Ce n'était certainement pas sa démonstration minable qui l'avait poussé à lui donner ce petit coup de langue envers la capitaine, mais au moins cela donnait le ton. Mercurio savait qu'il ne serait pas facile de la faire se détourner d'elle, maintenant.

Elle ajouta enfin :
"N'oubliez pas, cependant, que la meilleure guérison est encore de ne pas se blesser."

Cette dernière intervention provoqua quelques rires dans l'assemblée. L'équipage avait l'air un peu soulagé de voir qu'il ne se trimballait pas forcément des incapables à tous les étages et se détendait un peu.

L'oudio ne put cependant s'empêcher d'aller chercher le dernier mot et se rapprocha de l'humoran en faisant tournoyer son tricorne du bout de sa main fraîchement soignée :
"Bien ! Merci pour cette démonstration Mercurio. Vous êtes véritablement un professionnel. Rustre, mais efficace. On reparlera de cette histoire de coin pour vos malades, pour voir ensemble où son emplacement serait le plus pratique."

L'humoran eût un sourire jaune, grommelant tout bas qu'il lui en foutrait, du rustre...

Elle continua en invitant les malades et les blessés à venir voir le guérisseur, puis fit se disperser la troupe des spectateurs. Le whiel barbu, encore lui, fut le dernier à partir, fixant étrangement Mercurio, qui lui rendit son regard assassin. C'était quoi son problème, à celui-là ? Il finit tout de même par s'éloigner.

L'humoran, voyant que nulle autre membre de l'équipage ne vint lui demander d'aide, ne s'en inquiéta pas pour l'instant. Il faudrait peut-être un moment avant que certains viennent à lui, il fallait juste leur laisser le temps.

Finalement, il se retrouva vite seul sur ce coin du pont. Seule la sang-pourpre traînait encore là et il en profita pour lui adresser deux mots :
"Hep ! J'me d'mandais un truc. Vous, les peaux-bleues, là... Y a des rumeurs comme quoi, dès mioches, pour vous, c'est baston sur baston... C'est vrai ou pas ?"



Péripéties de Rascasse - Chapitre X

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 29 Mar 2015 17:37 
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Mythanorië semblait aussi intéressée. Finalement, un certain équilibre semblait rétabli. Point ne devaient s'en réjouir, cependant, car il restait précaire. Les prochains jours seraient déterminants dans l'avenir de la Rascasse.

Alors qu'elle se tenait là, les yeux fermés et réfléchissant à la situation, la voix du guérisseur se fit entendre, demandant si les sang-pourpres étaient vraiment aussi bagarreur depuis l'enfance. Elle fut tentée de chercher une réponse dans sa mémoire ancestrale, mais l'homme-félin souhaitait sans doute une réponse rapide.

« Je ne sais que peu de choses du peuple de mon père. En vérité, si j'étais née parmi eux, j'aurais été sacrifiée à Moura dès la naissance. Cela dit, il est vrai que les peuples de Moura ne sont jamais les derniers à montrer leur force. »

Un petit sourire éclaira son visage tandis qu'elle pensait à la chance qui était sienne.

« Vous devriez demander à Snori... mais je crois qu'il est de mauvaise humeur en ce moment. Peut-être plus tard. Je ne doute pas qu'il ait tôt ou tard besoin de soins ! »

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