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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 29 Mar 2015 18:16 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre IX



Péripéties de Rascasse

Chapitre X




Leyna lui répondit que le peuple de son père restait pour elle un mystère et qu'il fut une chance qu'elle ne soit pas née en leur sein, car elle aurait été sacrifiée à Moura si tel fut le cas. Peuple de tarés. Elle l'invita à plutôt demander à l'autre peau-bleue, Snori, mais d'attendre parce qu'il était plutôt de mauvais poil à l'heure actuelle.

Merde. Pas vraiment la réponse qu'il espérait.

Il continua cependant :
"Ouais, j'irais l'voir. Mais toi, tu sais t'battre ou pas ?"



Péripéties de Rascasse - Chapitre XI

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Playlist de Mercurio

A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 29 Mar 2015 18:28 
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« Ouais, j'irais l'voir. Mais toi, tu sais t'battre ou pas ? »

Apparemment, la réponse ne lui convenait pas. Peut-être doutait-il de sa force ? Le sourire de Leyna s'agrandit. Peut-être voulait-il... il est vrai que la dernière fois commençait à remonter à loin. Elle demanda :

« Serais-ce un défi ? Voudriez-vous mettre ma force à l'épreuve ? Beaucoup ont essayé, peu on réussi, mais vous avez l'air puissant. Peut-être réussirez-vous ? »

En effet, ce Mercurio semblait fort puissant, et elle ne doutait pas qu'il ai d'autres talents que la guérison. En fait, maintenant qu'il en était question, elle brûlait de le mettre à l'épreuve.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 29 Mar 2015 23:33 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre X



Péripéties de Rascasse

Chapitre XI




La prêtresse prit sa demande pour un défi, soudainement sûre d'elle et vraisemblablement ravie d'avoir à en découdre. Elle était mignonne, avec ses cinquante kilos toute mouillée, à s'enthousiasmer pour un combat amical avec un Mercurio ayant hérité de la musculature naturelle des worans tigrés et qui la dépassait de deux têtes. Il aurait presque été tenté de lui dire oui, pour s'amuser un peu. Après tout, il ne s'était pas retrouvé dans ce genre de sympathique petite bagarre depuis Dahràm et cela lui manquait un peu. Mais ce n'était pas le genre de corps-à-corps qu'il recherchait avec les femelles, d'habitude.

Un grand sourire s'était installé sur son visage, rigolant un brin. Mais ce n'était pas là qu'il voulait en venir et il serait malvenu qu'on le voit en train de malmener la prêtresse de Moura après avoir insisté auprès de l'équipage pour qu'ils n'aient pas peur de venir lui rendre visite.

"Non non, j'veux dire... J'sais pas c'qu'ils valent, à la baston, les gars. J'pense qu'il faudrait les entrainer. Genre vraiment, à manier les armes, tout ça. La cap'taine s'rends pas compte, mais on devra bien s'battre, un jour où l'autre et j'veux qu'on puisse se défendre comme y faut. Moi-même, j'suis qu'un bagarreur de taverne... Si j'm'en suis sorti jusque là, c'est surtout parce que j'ai eu du cul et un bon instinct. Alors comme t'es une peau-bleue, j'me suis dis qu'tu saurais p't'être quelques techniques ou trucs d'entrainement de sangs-pourpres quoi !"



Péripéties de Rascasse - Chapitre XII

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Lun 30 Mar 2015 17:15 
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Mais le guérisseur préféra se débiner, malgré son avantage évident. Pire : il avoua ne pas avoir de grandes compétences au combat et s'inquiéter du reste de l'équipage à ce sujet. Il proposait que la jeune femme enseigne à tous. Était-il donc un lâche ? Elle pinça les lèvres, quelque peu déçue par ces déconvenues :

« J'ai quelques connaissances, mais il y a sûrement des membres d'équipages plus compétents que moi. Bonne idée que voilà de les trouver. Hélas, si le Chasseur des Brisants était là, il pourrait sans nul doute nous être utiles. Mais je crains que Saryon Barbe-rouge n'ait pas enseigné grand-chose à Snori sur le sujet... »

Il est vrai qu'en la matière, le navire de sang-pourpres duquel elle avait fait partie était le maître ! Interdit de séjour dans plus de la moitié des ports du monde tant il était redouté, le Chasseur des Brisants était dévastateur et elle avait pu constater la compétence et l'organisation au combat de ses hommes. Des compétences qui risquaient de faire cruellement défauts ici...
Mais l'humoran avait raison. L'équipage pouvait avoir à se battre, demain ou dans un an, et il faudrait alors être prêt. Que faire ? Hé bien... ce qu'elle faisait habituellement en de telles circonstances...

« Je vais méditer sur ce problème. Ne vous inquiétez pas, je m’attellerais à le résoudre au plus vite. »

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 5 Avr 2015 15:19 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XI



Péripéties de Rascasse

Chapitre XII




L’œil déçu, une moue boudeuse, Leyna refusa cette responsabilité, prétextant qu'elle n'était sans doute pas la plus compétente ici. Invoquant des noms dont Mercurio n'avait aucune connaissance, elle remit finalement en doute ses conseils de tantôt. Apparemment, même ce fameux Snori n'aurait pas les épaules. Et bien ! Pour une fois que ces peaux-bleues auraient pu servir à autre chose qu'à foutre le bordel, les voilà qui, soudainement, font preuve d'une humilité qu'on n'aurait pas cru pouvoir sortir de leurs bouches. Evidemment, les seuls qu'il avait fallu embarquer sur cette fichue coque de noix ne pouvaient pas être les combattants qu'on attendait d'eux. Et, pour clôturer la conversation, elle s'en alla soi-disant pour "méditer" sur le sujet.
C'est ça, greluche cyanosée, va donc. Comme si les dieux allaient faire le boulot à notre place. C'était décidément une perte de temps que de parler aux crétins de cette foutue race. Il ne savait pas ce qui lui avait pris d'espérer pouvoir en tirer quoi que ce soit.

Enfin, il avait repéré quelques gars mastoc dans l'équipage. Mais entre un gaillard et un guerrier, il y avait un gouffre. Lui-même était assez costaud pour pouvoir prendre le dessus sur pas mal de glandus, son expérience de videur à Dahràm en faisant foi, mais qu'en était-il dans une bataille rangée ? Ce n'était pas la flagrance stratégique qu'il avait eu face aux squelettes de l'île aux tarés qui faisait de lui un chef de guerre. Et ce katar à tête de dragon qu'il avait récupéré... Il se trouvait ridicule de se balader avec une arme digne d'un héros légendaire en étant bien incapable de la manier comme il se doit.
Il y avait forcément ici quelqu'un qui savait se battre. Après tout, c'était un équipage de pirates. Il y avait forcément quelques brigands, mercenaires ou soldats désabusés dans le tas. Le genre de gars qui seraient ici pour se faire oublier.

Fronçant les sourcils, il déambula sur le pont à la recherche de la perle rare, dévisageant le moindre membre d'équipage à sa portée. Son attention se porta un instant sur l'individu mystérieux qui poursuivait Mythanorië comme un spectre et ne semblait parler qu'à elle depuis le début. La carrure semblait humaine ou elfique, mais celui-ci se cachait sous une tenue ample et un foulard au niveau du visage. Peut-être était-ce finalement lui le véritable capitaine ici, l'oudio n'étant qu'une marionnette. Remarque, cela l'aurait rassuré plus qu'inquiété. Il préférait encore avoir son sort entre les mains d'un mystérieux inconnu que dans ceux de cette souche décérébrée. C'était au point où il en était.
Cependant, peu de chance qu'un être qui se donnait autant de mal pour être invisible accepte cette tâche. Et puis, les deux étant en grande conversation, il n'avait pas l'envie d'aller les interrompre et d'aller se prendre le bec avec la "capitaine". Parce que c'était ce qui allait se passer, il ne fallait pas se leurrer.
Il continuait son tour d'horizon pour voir le semi-elfe qu'il avait soigné plus tôt en train de grimper vers la vigie pour faire le chouf. D'après son corps meurtri, celui-ci devait avoir déjà été dans des situations dangereuses. Mais le fait qu'il se soit pris une épée dans le bide démontrait qu'il n'était pas forcément le combattant qu'il recherchait.
Il continua alors et croisa Snori qui partait en direction du pont arrière. Celui-ci, même pas la peine d'y penser !

Non, aucun de ceux à qui il avait déjà eu à faire ne correspondait au profil recherché.
Il fallait qu'il continue ses recherches.



Péripéties de Rascasse - Chapitre XIII

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Dernière édition par Mercurio le Lun 13 Avr 2015 20:24, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Lun 6 Avr 2015 10:06 
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Mercurio ne semblait pas pleinement satisfait. Pourtant, c'était bien la solution la plus sage. Leyna alla s'asseoir derrière un rouleau de cordage, dans un coin tranquille. Là, elle ferma les yeux et se concentra. Il fallait en effet que l'équipage apprenne à se battre... il y avait l'homme sombre qui semblait avoir quelques talents. Elle-même ne pourrait guère qu'apprendre la philosophie du combat mais serait plus limitée dans la pratique. Mais après tout, maintenant qu'elle y réfléchissait, c'était aussi son devoir de prêtresse de Moura que d'apprendre aux gens à lutter...

Oui, l'équipage pourrait compter sur elle pour ça !

Elle se mit à prier et laissa le temps couler sur elle sans avoir de prise sur ses pensées. Jusqu'à ce qu'arrive l'obscurité du soir. À ce moment-là, elle fut réveillée par une démarche hésitante. Encore Mercurio qui était saoul ? Non, le pas était trop léger. Elle ouvrit les yeux et vit Snori qui passait, plus loin, une bouteille à la main. Il prit une grande gorgée, de sorte qu'il en restait maintenant moins de la moitié. Soudain, son regard fut attiré par quelqu'un... Nahöriel. Leyna plissa les yeux, il allait falloir se tenir prête, des fois que ça dégénèrerait...

Snori leva bien haut sa bouteille :

« À ta santé, Nahö ! Le plus preux chevalier servant de nous deux ! »

Et il prit encore une lampée.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Lun 6 Avr 2015 19:45 
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Le semi-elfe descendait de la vigie et son visage s'assombrit en voyant son rival.

« T'es bourré. Va pioncer avant d'redécorer l'pont aussi. J'ai mieux à fout' qu'nettoyer derrière toi. Et m'appelle plus Nahö'. J'réserve ça aux frères et potes.  »

Snori laissa échapper un ricanement :

« Ah oui ? Bah on est tous frères sur un bateau, non ? Aller... tu veux pas venir boire un coup ? »

Nahöriel s'efforçait de rester neutre et calme, assurant qu'il aiderait Snori en cas de besoin, mais pas plus, avant de lui recommander d'aller porter sa gnôle ailleurs et d'aller embêter quelqu'un d'autre. La réflexion tira un bruit étrange, sans doute une exclamation de dépit, de la part du sang-pourpre.

« Bah, j'me disais que ça pourrait t'intéresser... toi aussi tu t'es pris un coup de mistral en pleine face aujourd'hui, non ? T'façon l'amour, c'est une saloperie, c'tout... »

Le semi-elfe approuva du bout des lèvres.

« Vu qu'c'est l'alcool qui cause, j'vais t'écouter. File-m'en un peu... Qu'est-ce t'y connais en amour, t'façon ? »

Il ponctua ces paroles d'une bonne rasade. Le jeune pirate aux cheveux rouges secoua la tête en marmonnant :

« C'que j'y connais ? Rien, pardi ! Un type que j'ai vu une fois il y a quelques années a enlevé ma mère pour la violer avant de repartir et pouf ! Je suis né ! L'amour, t'vois, ça existe pas en fait. Y a juste des hommes qui baisent des femmes. Des femmes s'retrouvent avec des gamins, et des gamins qui se tapent dessus parce qu'ils ont rien d'autre à faire. »

Il prit une nouvelle gorgée.

« Faut être bête pour s'attendre à autre chose, surtout quand on est un sang-pourpre... »

Nahöriel répondit que les elfes ne valaient pas mieux. Cela tira une grimace à Leyna. Sa mère était quelqu'un de bien ! Mais cela voulait-il dire... que c'était le père du jeune homme qui était un elfe ? Elle écouta avec attention tandis que ce dernier proposait ses propres idées, qui se résumaient à ne pas faire comme leurs pères. Faire rire sa belle, la défendre... autant de propositions qui tirèrent un marmonnement inaudible du sang-pourpre, lequel déclara finalement :

« Ouai mais en définitive, est-ce que ça fait pas de nous des hycro... hypro... hypocrites, en plus de salauds ? Ce qu'on veut, c'est quand même la foutre dans notre lit. »

Soudain, sur une détente, il se propulsa vers le bastingage et cria à la mer :

« T'as entendu, Moura ? S'pèce de garce ! J'VEUX BAISER TA PRÊTRESSE ! »

Il retomba avec un rot et marmonna :

« Ç' fait du bien de vider son sac, tu d'vrais essayer... »

Nahöriel éclata de rire, au point de quasiment en perdre le souffle. Leyna, pour sa part était partagée entre l'horreur devant un tel blasphème et... elle ne savait quoi. C'était touchant, de défier ainsi la déesse des flots !

« T'as vidé assez d'sac pour tout l'équipage, là. Si Moura nous coule, j'témoigne cont' toi... Sérieus'ment. C's'rait hypocrite si tu f'sais la comédie. C'pas pareil si ça t'fait chaud au cœur d'faire des trucs pour elle. »

Puis, plus pensif, il ajouta :

« J'sais pas pour toi, mais si j'voulais juste d'un corps pour m'tenir chaud, j'passerais dans un bordel. Nan, c'pas c'que j'veux avec Leyna'. Sûr aussi qu'jveux la toucher, j'm'en cache pas. Mais j'veux pas d'un coup vite fait et hop. J'veux... Un av'nir... »

Snori hocha la tête en marmonnant son accord et ils s'accoudèrent tous les deux au bastingage. Le silence revint sur le pont. Leyna n'osait se montrer, de peur qu'ils ne la voient, ce qui serait gênant pour tout le monde. Elle se sentait le visage en feu. Que devait-elle faire dans une telle situation ? Elle ne le savait pas, mais elle n'oublierait pas.

Elle était prêtresse et n'avait toujours pensé qu'à sa déesse, mais à partir d'aujourd'hui, elle devinait que la vie de mortelle était en train de la rattraper.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Ven 10 Avr 2015 20:09 
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La rascasse volante s'était prudemment remise en marche vers sa destination, et il tardait à Leyna de savoir si la lyre était toujours là, dans l'épave du marchand de Tulorim, et idéalement, le trésor avec. Sans or, il était inutile d'espérer se faire des amis parmi les sang-pourpres...

Cependant, la prêtresse, assise en tailleur dans sa cabine plongée dans l'obscurité, se faisait encore d'autres soucis... Il était temps de prier et d'apprendre, elle aurait l'esprit plus clair après.

« Puisse Moura me guider de sa force. Puisse Rana me guider de sa sagesse... »

Elle prit les deux fioles de fluides. Elle but le fluide d'eau, puis inhala le fluide d'air. Les prises faiblement espacées produisirent un effet étrange, comme un sentiment de se noyer tout en étant balloté par la houle. Elle ferma les yeux et se balança lentement, en transe. Des éclats de voix montaient à ses oreilles, des marchands qui vendaient du poisson, des pêcheurs qui sillonnaient les flots... certains parlaient des langues qu'elle comprenait à peine et qu'elle devinait être d'anciens dialectes. La mémoire des earions affluait et l’enivrait. Elle arrivait de mieux en mieux à la contrôler, même si elle continuait surtout à entendre de vieux souvenir sans réel intérêt. Peu importait. Depuis que sa mère était morte à Pohélis, les earions du passé avaient été sa seule famille et elle aimait passer du temps avec eux.

Elle reprit conscience presque à regret et lut le parchemin de l'aura venteuse, sentait un souffle l'enrober et la protéger. La coupe d'eau à ses pieds frémit. A ce rythme, elle deviendrait bientôt une grande magicienne ! Peut-être un jour serait-elle vraiment assez forte pour honorer convenablement sa déesse...

Et d'ailleurs à ce propos, elle se sentait maintenant prête à résoudre le problème soulevé par Mercurio le guérisseur. Il fallait un maître d'arme pour l'équipage. En se plongeant dans la mémoire collective de son peuple, elle avait retrouvé ses propres souvenirs qui, comme souvent, lui avaient échappé. Il y avait cet homme sombre, qui affutait toujours sa lame... il pourrait peut-être aider ?

Elle sortit donc de sa chambre et monta sur le pont baigné de soleil. Il y avait juste assez de vent pour que le navire avance bien et la mer était calme. En de telles circonstances, c'était un plaisir d'arpenter le royaume de Moura. Sans surprise, le semi-garzok qu'elle cherchait était toujours là, s'occupant de ses armes et fixant l'océan, s'impliquant fort peu dans la vie du navire. Elle alla le voir pour demander :

« Bien le bonjour... Vous semblez habile au maniement des armes. J'aurais peut-être une tâche à vous confier. »

la suite

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Dernière édition par Leyna'sëraya le Dim 17 Mai 2015 17:13, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Ven 10 Avr 2015 23:35 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XII



Péripéties de Rascasse

Chapitre XIII




L'humoran continua son tour d'horizon sans entrain.
L'équipage de ce bateau le déprimait un peu. L'ambiance était plate et bien trop sage. Pourtant, avec les dégaines de bandits qu'ils se payaient, on aurait pu attendre d'eux quelques chants de marins, des blagues salaces, des bagarres de courtoisie ou de gentils coups de poignards dans les côtes... mais ils se parlaient à peine ! Il était dur de dire ce qu'ils avaient pu vivre avant d'arriver sur ce navire mais on les sentait un peu morts en-dedans. Ils faisaient leurs boulots sans broncher, puis ils allaient de temps en temps se reposer, glandant sur le pont ou ronquant en-dessous. Leurs interactions étaient souvent purement utilitaires et sans émotions. Comme s'ils ne voulaient pas se lier. On n'entendait ni rigolades, ni engueulades, ni plaintes ou messes basses. De véritables automates auxquels il n'avait pas la volonté de leur faire la morale.

Il s'était mis assez en avant aujourd'hui, il fallait les laisser respirer. Et puis, il ne savait pas si c'était le rhum d'un peu plus tôt ou le soin, mais Mercurio lui-même se sentait affligé d'un affreux coup de barre.

Il descendit à son tour dans le pont inférieur jusqu'à ses fameuses cales.
Plus par sensation d'obligation que par motivation, il déplaça les caisses et se fit un petit coin. Il coupa le tonnelet vide en deux et y fourra quelques couteaux et outils qu'il trouva par-ci par-là. Ce n'était pas vraiment des instruments de guérisseur, mais ça ferait l'affaire. Il s'improvisa un petit coffre d'une caisse de lentilles pour y cacher ses katars et sa bourse de yus, seuls véritables biens qu'il possédait à ce jour. Il le cacha alors un peu à l'écart, dans un coin. Il fut un instant dérangé par un cri venant du pont supérieur. C'était la voix éméchée du sang-pourpre qui voulait apparemment se taper la prêtresse. Étrangement, cela n'attisa même pas la curiosité de l'humoran. Il avait décidé que ce qui touchait les peaux-bleus n'étaient pas de son affaire. Et puis il était en plein emménagement, là, il n'allait pas se laisser distraire. A moins qu'il n'y ait une tentative de viol. Là, ce serait un distrayant spectacle. Il n'en avait encore jamais vu après tout. Et si lui-même ne s'était jamais laissé tenter par ce vice, ce fut toujours plus par flemme qu'autre chose. Violer, c'était contraignant. Il fallait faire preuve de force, être discret et quand même, la pauvre fille ! Pourquoi se donner tant de mal alors qu'à côté, pour quelques yus, d'autres te permettaient de faire tout ce que tu voulais à volonté ? Bref, trêve de pensées imbéciles, il devait continuer son office. Il alla soustraire un hamac au dortoir pour l'installer tranquillement dans son petit cabinet. Il lui servirait à pouvoir tranquillement dormir loin des ronfleurs et de cette zone de passage ainsi qu'à installer les patients les plus mal en point.



Péripéties de Rascasse - Chapitre XIV

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 12 Avr 2015 08:44 
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Le semi-garzok lui dédia tout juste un regard et un reniflement méprisant, avant de recommencer à fixer la mer. L'insulte fit serrer les dents à la prêtresse.

« Cet océan que vous regardez avec tant d'intensité, est le domaine de Moura, dont je suis la prêtresse. Vous pouvez me regarder. Ce sera comme contempler l'infini bleuté de la déesse. »

Sa réponse fut aussi calme que cinglante :

« Faible est la créature se définissant par le nom d'un autre. »

Leyna resta immobile. C'était de toute évidence une nouvelle mise à l'épreuve, elle ne devait pas laisser passer ça ! Cependant, l'assurance de l'homme ne semblait pas feinte. Elle devait être prudente car il était de toute évidence puissant. Elle lissa sa robe d'écaille et fit quelques pas de côté, lui tournant un instant le dos. Puis, elle lui fit face, elle pouvait maintenant voir ses yeux, même si c'était de biais.

« La force et la faiblesse sont des notions fluctuantes et trompeuses. Vos paroles sont fortes mais ma volonté est infinie. Vous faites parti de l'équipage, que vous le vouliez ou non, et la survie, ici, est liée aux actes, non aux paroles. »

Cette fois-ci, il lui adressa un bref regard, mais sa réponse fut non moins méprisante. Il rejetait la sagesse de la prêtresse et affirma être fort seul, et ne pas se soucier de la force du groupe. Cet homme était-il dépourvu de tout sens commun ? Par bien des côtés, son orgueil rappelait celui du cruel seigneur Rankor, qui pensait pouvoir défier les dieux à lui seul. Les yeux de la prêtresse s'enflammèrent à cette pensée :

« J'ai déjà connu un homme qui était sûr de pouvoir tout affronter à lui seul... non seulement je l'ai défait, mais je n'ai même pas eu à le tuer. Sa propre folie et son propre dénie de la réalité ont causé sa perte. Mais assez parlé. Puisque vous êtes inutile, je demanderais à la capitaine de vous débarquer au prochain port, et je formerais moi-même l'équipage au combat. Je gage qu'il y aura bien plus à apprendre que de vous. »

Et disant cela, elle se détourna et commença à s'éloigner, tout en se maudissant pour ses paroles. La colère lui faisait dire des imbécilités !

D'ailleurs deux secondes après, elle en payait le prix d'un fourreau sous la gorge. Le mouvement avait été fluide et silencieux, réel témoin d'un combattant doté d'un minimum de compétence. S'il avait tiré sa lame, elle aurait été en mauvaise posture.

Leyna s'immobilisa et il vint lui faire face.

« Est-ce un défi ? » demanda-t-il posément.

Des membres d'équipage regardaient, maintenant. Il n'était définitivement plus question de perdre la face. D'un geste délicat, elle écarta l'objet qui la menaçait et le regarda droit dans les yeux.

« Tu refuses d'aider l'équipage, c'est tout ce qui importe... mais tu peux voir cela comme un défi. Et si tu parviens à me vaincre, tu feras ce que tu voudras. Mais si je vaincs, alors, tu feras ce que JE voudrais. Si tu te montres aussi doué que tu sembles le croire, alors je demanderais à ce que tu deviennes le maître d'arme de l'équipage. Mais si tu me déçois... je ferais en sorte que tu sois débarqué à la première occasion. Cela te convient-il ? »

Il s'écarta un instant, puis déclara son acceptation. Il ferma les yeux et murmura :

« Moura guide mon bras... »

Leyna hocha la tête et adressa sa propre prière. La déesse les départagerait. Maintenant, le moment était venu...

la suite

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Dernière édition par Leyna'sëraya le Dim 17 Mai 2015 17:22, édité 2 fois.

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Les marins se rassemblaient tandis que les deux combattants se jaugeaient. Le semi-garzok avait tiré un peu de sa lame du fourreau, mais pas plus. Il n'avait pas envie de blesser. De même, Leyna n'avait pas tiré sa dague sacrée. La mortelle lame qu'avait jadis porté la déesse ne se nourrirait pas de sang aujourd'hui. Ils restèrent à se regarder longuement, aucun ne voulant attaquer. Leurs regards se défiants, mais il n'attaquait pas. Pas encore. Il guettait le moment opportun. Il y avait une force peu commune en lui. Il était certes fort physiquement, mais il avait surtout une parfaite maîtrise de lui-même, probablement supérieur à celle de Leyna. Si elle ne parvenait pas à atteindre ce degré de maîtrise d'elle-même, elle n'avait aucune chance de réussir à esquiver ses attaques, et sans cela, elle serait vaincue.

Heureusement, ce temps qu'il utilisait pour la provoquer comme il l'avait déjà fait, elle put amplement l'utiliser pour retrouver son calme. Il dut finir par remarquer la sérénité qui était revenue dans les yeux de la prêtresse car il poussa un cri de dépit et attaqua brusquement, fendant l'air de son fourreau. Leyna esquiva et lui porta un coup de poing dans le ventre, mais elle eut l'impression de frapper contre un mur de brique. Un petit sourire ironique s'alluma brièvement sur le visage de son adversaire tandis qu'il la voyait secouer sa main endolorie.

Il attaqua de nouveau, et elle esquiva encore une fois, mais il était prêt, et il se retourna aussitôt pour lui porter un nouveau coup rapide. Trop lent néanmoins. Légère et agile, la prêtresse était déjà entrée en action et un coup de pied le cueillit pour l'envoyer rouler plus loin.

Il se releva avec un grognement et porta un nouveau coup de haut en bas. Il aimait visiblement ce genre d'attaque, qui lui permettait de profiter de sa force tout en forçant son adversaire à s'épuiser en esquive, ce qu'elle dut faire encore une fois. Mais ce côté prévisible... elle pouvait en profiter. Elle se souvenait avoir vu dans ses souvenirs anciens un earion réussir à attraper une lame au vol sans protection, simplement en mobilisant ses mains et sa force intérieure.

Leyna connaissait l'existence de cette force intérieure, ce khi, comme l'appelaient les guerriers. Elle l'avait déjà utilisé pour amplifier sa voix et porter un coup par la seule force du son, mais cette connaissance était théorique.

À nouveau, ils restèrent un instant pour se jauger, mais il savait qu'il ne devait pas lui laisser le temps de réfléchir, aussi, il repassa à l'action. Elle prit le temps d'analyser son mouvement avant d'esquiver, tout en lui portant un coup au visage. Cela sembla l'agacer légèrement, mais il gardait le contrôle. Il lançait déjà un nouvel assaut, et elle voulut tenter de lui prendre sa lame, mais il avait subtilement changé la trajectoire de sa lame et elle échoua. Pire, il l'atteignit à l'épaule et elle gémit. Il remonta la garde et la percuta au visage, la jetant à terre.

« L'issue est évidente. » déclara-t-il sobrement.

Leyna secoua la tête. Que croyait-il ? Elle était loin d'être vaincu ! Même avec sa lame sortie, il n'aurait fait que la blesser légèrement. Elle se releva et lui dédia un demi-sourire. Agacé, il attaqua de nouveau , mais elle l'évita et lui fit un croque-en-jambe, de sorte que ce fut à son tour de se retrouver à terre. Il pesta contre ces esquives pathétiques.

« Affronte-moi ! Force à force ! »

Il voulut la presser davantage, mais elle ne comptait pas lui en laisser l'occasion. Sans plus attendre, elle l'attaqua si vivement qu'il n'eut pas le temps de se préparer pleinement, une feinte agile permis de l'atteindre une fois... deux fois... maintenant il commençait à avoir mal, le tranchant de la main de la prêtresse laissant des ecchymoses. Finalement, elle termina sur un ultime coup de pied qui l'envoya trébucher contre un cordage qui trainait à terre.

Il siffla, dépité :

« Je comprends d'où te venaient tes certitudes... »

« Je te l'avais dit. Beaucoup m'ont affronté... et j'ai toujours vaincu. Cependant, il est vrai que tu es un adversaire valeureux. »

Il se releva et prit une profonde inspiration.

« Soit témoin de qui je suis... »

Il avait retrouvé tout son calme. Vraiment, c'était impressionnant.

« Je ne me suis pas trompé en voyant en toi un vrai maître d'armes... Finissons-en. »

Leyna attaque de nouveau, mais cette fois-ci, après quelques coups, elle se sentit de plus en plus acculée à la défensive. Il était calme et maîtrisait parfaitement son enchainement, et bientôt, elle se sentit en difficulté. Elle décida de retenter d'attraper son arme entre ses mains. C'était la manière la plus sûre de mettre un terme au combat. Mais ses coups étaient plus précis que jamais. Il était déchainé mais pas d'une colère désordonnée. Au contraire. Il donnait tout son art du combat...

Finalement, il leva son arme et l’abattit de toutes ses forces. Elle tenta de l'intercepter... mais échoua et le fourreau percuta violemment sa main gauche. Elle tomba à genoux en se tenant le poignet. La douleur était supportable, elle avait connu bien pire entre les mains de Rankor, mais elle ne pouvait nier la blessure.

« Tu dois avoir au minimum une méchante entorse. Rends-toi, maintenant. »

« Une prêtresse de Moura... ne se rend jamais ! » haleta-t-elle.

« Soit... »

Il leva son arme de nouveau pour porter un coup qui allait sans nul doute la blesser plus durement, voir l'assommer. Elle devait saisir l'opportunité ! Elle voyait la trajectoire qu'il allait devoir emprunter... oui ! Paradoxalement, elle était en meilleure position que jamais !

Elle concentra son khi et, ignorant la douleur, leva les mains. Tout sembla se dérouler au ralentit. Le fourreau descendait, implacable, comme la hache du bourreau... et ses mains s'élancèrent pour devenir un fourreau autour du fourreau. Cette fois-ci, elle avait parfaitement calculé la trajectoire et elle parvint à l'intercepter. La douleur de sa main n'en fut que plus grande au moment du choc, mais elle l'ignora. Le colosse la regardait, les yeux ronds. Il tenta de tirer sur son arme, mais il ne parvenait pas à la bouger. Il était immobilisé.

« Tu es doué, déclara Leyna, et sans nul doute appelé à être un grand guerrier. Je reconnais ta force et tu as ta place parmi les fidèles de Moura. Mais ne me sous-estime pas non plus. Tu n'as affronté que la moitié de ma réelle force. Je voulais te mettre à l'épreuve et je suis satisfaite, mais comprends bien que lors d'un combat normal, tu n'aurais eu aucune chance de me vaincre ! »

Il ouvrit des yeux ronds, lâcha son épée et bondit vers elle.

Une aura bleue illumina la fille des deux océans et elle leva brutalement les deux bras vers le ciel. Un formidable geyser jaillit tandis que les fluides répondaient à la perfection. Pas à dire, sa magie ne cessait de s'améliorer ! Elle regarda le semi-garzok s'élever dans les airs et serra le poing droit. Avant qu'il ne retombe, elle porta un coup dans sa direction, et un poing d'eau jaillit pour le percuter en plein vol. Projeté en arrière, il alla s'écraser contre le mat, causant un cri de stupeur de la vigie, Lydia, qui avait été secouée par le choc, là-haut.

Finalement, le semi-garzok retomba au sol, sonné. Bien qu'impressionnée par la force de son propre coup, Leyna ne s'inquiétait pas pour son adversaire. Il avait la valeur d'un vrai guerrier.

« Je ne te ferais pas l'affront de t'aider à te relever. Je sais que tu peux le faire seul. »

Autour, l'équipage se répandait en acclamations. Pour elle, mais aussi parfois pour lui. Des hommes, sans doute des parieurs déçus - car elle devinait que l'argent avait dû circuler à l'issue du combat ! - affirmaient que le colosse avait juste joué de malchance. Les gagnants les qualifiaient de mauvais perdants, mais Leyna sourit en son for intérieur, car elle savait qu'ils n'avaient pas complètement torts.

(((tentative d'apprentissage de la CC "fourreau des mains")))

la suite

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MessagePosté: Mar 14 Avr 2015 00:06 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XIII



Péripéties de Rascasse

Chapitre XIV




L'humoran, pour finaliser sa personnalisation de cet espace, ouvrit une barrique à proximité du hamac. Il récupéra une petite coupe avant de s'installer bien confortablement dans la couche, se détendant autant qu'il était possible. Ça y était, il était comme chez lui. Il n'avait qu'un geste du bras à faire pour noyer le calice en bois dans le fût. Les effluves de la liqueur de poire commençaient déjà en embaumer son espace, mais il ne détestait pas renifler l'odeur de l'alcool, bien au contraire. Mercurio se disait qu'il en avait déjà fait assez pour aujourd'hui. Sa petite représentation lui assurait une bonne tranquillité de l'esprit, se disant qu'après ça, il ne serait certainement pas balancé du navire au premier port venu. Il y avait encore beaucoup de soucis en suspens, mais à chaque jour suffisait sa peine... Maintenant, il voulait penser à autre chose. L'un dans l'autre, il n'était pas si mal, ici. Il s'était déjà fait son petit coin, s'était appuyé sa petite réputation et avait été suffisamment clair avec tout le monde pour qu'on ne le fasse pas chier. Il ne manquait plus qu'une petite catin au tableau et il était aux petits oignons. A défaut, il commençait à penser à Eir, la petite blondinette hennoyère qui l’accueillait tous les soirs dans son lit et se remémora en ronronnant quelques moments qui commençaient à lui donner envie de faire jaillir une autre sorte de fluide de son corps que ceux de soin et de lumière...

Il s'interrompit en urgence lorsqu'il entendit une voix qui se rapprochait rapidement depuis les couchages jusqu'à lui en train de gueuler :
"Baston sur le pont ! Y a une baston sur le pont !"

Dans sa précipitation, ses poils se hérissèrent, il renversa sa coupelle au sol, remonta son pantalon en manquant de tomber du hamac et lorsque le crieur parvint à son niveau, le voyant presque en panique et s'étonnant de voir la petite nidification qu'il avait opéré ici, ne put s'empêcher de s'interrompre dans ses hurlements enjoués pour lui demander :
"Hé, tout va bien ici ?"

C'était le barbu de tout à l'heure, qui était visiblement passé à autre chose.
Mercurio, l'air de rien, se leva en le relançant :
"Ouais, ouais. Bon alors, c'est qui qui s'bastonne ?"

"La prêtresse et la tronche de garzok !"

"Sans déconner ?"

"Est-ce que j'ai l'air de déconner, merde ?"

"Hoho ! Ah ouais putain, j'veux pas rater ça !", dit-il, tout excité à son tour en se levant prestement. Une vrai bonne baston à l'ancienne, il n'en avait pas revu depuis Dahràm. Lorsqu'il était là-bas, ça commençait à le saouler mais maintenant, ça avait fini par lui manquer.

Il suivit le barbu jusque sur le pont. Un petit attroupement s'était constitué autour de la bagarre qui venait de commencer. L'adversaire de Leyna n'était autre qu'un solide colosse, un semi-garzok à la peau cuivrée comme il lui était arrivé d'en croiser plusieurs dans son existence. Il portait une armure dans le style de celles des whiels et sa cicatrice en forme de croix qu'il traînait sur sa joue montrait qu'il n'était pas de la dernière pluie en terme de castagne. Il ne savait pas ce qu'avait fait cette pauvre peau-bleue pour s'attirer ses foudres, mais celui-ci était déjà en train d'essayer de la trancher en deux avec son épée encore dans son fourreau lorsqu'il arriva. Mais la petite était rapide, évita son coup et le frappa au ventre. Le semi-garzok en rigolait presque alors qu'elle se retrouvait à compter les phalanges de ses doigts après coup.

L'humoran chuchota au barbu :
"Vingt yus sur le garzok !"

"Tu rigoles ? Il est trop lent ! Et c'est une prêtresse de Moura et on est dans son royaume !"

"Et ben alors, tiens-les si t'en es aussi sûr !"

"Tu vas voir. Tenu."

La suite du combat ne fut pas vraiment en faveur de Mercurio. Le semi-garzok se contentait d'abattre son arme vers elle comme le dernier des bourrins et la sang-pourpre profitait de sa vitesse pour lui en foutre plein la tronche. Il eût un demi-espoir en voyant que la prêtresse commençait à se battre bizarrement. Elle semblait s'être mise en tête de le désarmer à mains nues, se retrouvant dans une position figée et vulnérable. Ça ne manqua pas. Et bim, un coup dans l'épaule et allez, un autre dans la gueule ! Ha, ça c'était du bon spectacle ! Elle contre-attaquait avec rapidité, lui enchaînant quelques coups du tranchants de la main avant de le foutre par terre d'un coup de pied. Mais il était solide, le champion, et se releva derechef. Ils soufflèrent un instant, les deux commençant à fatiguer. Ils s'échangèrent quelques mots avec tension. Leyna le qualifia alors de maître d'arme et l'humoran fit alors la connexion avec leur discussion de tantôt. On dirait que l'idée de Mercurio avait fait du chemin dans l'esprit de la sang-pourpre et, bêtement, se dire que c'était indirectement grâce à lui que cette baston se faisait l'enjouait terriblement. Il n'en fut que plus content encore en voyant que le semi-garzok commençait à prendre le combat au sérieux. Il semblait soudainement plus calme, plus réfléchi et plus déterminé à en finir. Elle relança le combat mais semblait d'un coup beaucoup moins sûre d'elle. Dès qu'il en eût l'occasion, le semi-garzok fit encore siffler son épée dans l'air. Il n'y aurait pas eu de fourreau, elle aurait perdu une main ! Alors qu'elle s'agenouillait de douleur et qu'il lui sommait de se rendre, Mercurio mis un petit coup de coude dans le flanc du barbu en lui disant :
"Allez, c'est fini, aboule les..."

Mais il n'eût le temps de finir sa phrase que le dernier coup d'épée qui aurait dû achever le combat se retrouva soudainement figé entre les mains de la prêtresse. Le semi-garzok, dans un état de totale incompréhension, essayait de lui retirer sans succès.
"... yus."

Le barbu lui répondit avec un regard moqueur et en rigolant. Alors là, il devait avouer, c'était bluffant. Il n'avait jamais vu un truc pareil de sa vie. Dans la panique du moment, le semi-garzok se résolut à lâcher son arme et alla pour l'attaquer aux poings. Il n'eût pas le temps d'arriver jusqu'à elle qu'elle le projeta en l'air avec des fluides d'eau. Cette saloperie en profita même pour en remettre une couche alors qu'il n'avait pas encore retrouvé terre, manquant au passage de faire s'effondrer le mât et de tuer la vigie. Ah non ! Ça, c'était de la triche, merde ! Ça n'étonnait que peu Mercurio d'apprendre que cette peau-bleue, prêtresse de Moura qui plus est, maîtrisait ce genre de magie mais putain, là, c'était un coup bas ! C'était tout les sangs-pourpres ça, aucun sens de la mesure !
Il n'était d'ailleurs pas le seul à s'indigner de cette action. Si la plupart encensait cette foutue peau-bleue, d'autres avaient parié, comme lui, sur le semi-garzok et n'acceptait pas cette conclusion du combat.
"Non mais oh ! C'est pas juste, putain ! Elle avait pas le droit, à sa magie de merde, là !"

"Ah ! Le droit ? Tu t'es cru où, l'guérisseur ? Où c'est qu't'as vu des règles dans la baston ? Allez, file la tune et va faire ton boulot plutôt que d'râler !"

Bordel. Vingt yus de perdus à cause de ce foutu semi-garzok qui a pas été foutu de défoncer cette maigrelette. C'était un combat gagné d'avance, et il l'avait foiré.

Vexé d'avoir misé sur le mauvais cheval, Mercurio s'éloigna du barbu et avança jusqu'au perdant avant de lui tendre la main :
"Allez, relève-toi, j'vais t'retaper dans mon cabinet."

Mais il ignora sa main avec mépris, la poussant de devant lui et se relevant avec douleur, mais seul. Il tenait à peine debout, visiblement prêt à s'effondrer à nouveau à tout instant mais fier comme un coq.

"Ouais, super, bravo mec, quel homme, tu t'es rel'vé tout seul. J'crorais presque qu'j'ai un bonhomme en face si j'savais pas qu'tu venais de t'faire défoncer par donzelle de cinquante kilos."

"Je n'ai pas besoin de ton aide, l'alcoolique."

Mercurio inspira avec un air contrarié. Cet imbécile venait de s'en prendre plein la tronche et venait de faire une chute qui avait à coup sûr bousiller la moitié de son corps et encore il s'amusait à faire le fier. Et là, ce n'était juste pas le moment.

"Ah, t'as pas besoin de moi ?", dit-il avant de lui envoyer un grand coup de poing dans les côtes, le faisant retomber au sol. "Grand con, tu viens d'm'faire perdre une bourse pleine... J'vais pas, en plus, passer pour un incompétent en laissant un glandu comme toi crever par fierté...", continua-t-il en lui envoyant un nouveau coup au même endroit. "Ah ! T'as entendu c'craqu'ment, là ? C'est une d'tes putains d'côtes qu'a valdingué quand tu t'es étalé comme une bouse d'kaeash. Pas l'genre qui s'soigne tout seul..."

Voyant que certains membres de l'équipage le regardaient avec stupeur frapper le blessé, il décida de l'emmener dans son cabinet pour ne pas faire plus de vague. L'animal étant aussi grand que lui, il le tira par les chevilles. Il ne prit absolument aucune précaution en le traînant dans l'escalier descendant dans le pont inférieur, chaque marche descendue le torturant un petit peu plus. Arrivés dans les cales, il le souleva brusquement avant de le jeter dans le hamac.

"Tu me paieras ça, enfoiré.", gémit-il, en souffrance.

"Oh, ta gueule.", répondit-il sèchement.

Il ramassa la coupe tombée tout à l'heure, la noya dans l'alcool de poire et en but un plein verre. Il n'avait aucune envie de s'occuper de lui, mais il n'avait pas le choix. Il remplit une nouvelle fois le gobelet et, cette fois-ci, la porta au visage du semi-garzok.

"C'est pourquoi, ça ?"

"T'occupes. Bois."

Celui-ci, méfiant, refusa d'accepter la boisson en gardant la bouche close.

L'humoran soupira, râlant d'être obligé de faire preuve de force pour aider ce crétin. Il croyait peut-être se comporter comme un digne guerrier, mais on aurait plutôt dit un sale gosse. Il lui donna un coup de poing dans la face et entreprit de l'étrangler. Le pauvre n'ayant presque plus de force, il eût du mal à s'en débattre. Quand enfin celui-ci eût le réflexe d'ouvrir la bouche, Mercurio se dépêcha de lui vider la coupe dans le gosier. Le semi-garzok faillit s'étouffer avec, toussant de plus belle. Et ce n'était que le début. L'humoran avait estimé qu'il ne lui ferait aucun soin tant que celui-ci ne serait pas bourré comme une huître. Quand il serait assez cuit, il pourrait enfin faire ses soins en toute tranquillité.

Enfin ! Après lui avoir fait avaler l'équivalent d'un demi-litre de liqueur en moins de cinq minutes, il était largement plus calme. Il en profita pour souffler un peu et se servir lui-même. Il but tranquillement, demi-assis contre un tonneau, regardant sa victime galérer dans le hamac, se disant à quel point celui-ci était un sacré connard, quand même. Lorsqu'il eût fini son verre, il se releva, se frotta les mains et se mit au travail.
Sur un traumatisme des os, il devait toujours d'abord rapprocher les os avant de pouvoir leur permettre de se ressouder. Il s'attela donc à les palper, trouva trois côtes incriminées et commença à les replacer une par une. Heureusement, le semi-garzok était au bord du coma éthylique. S'il avait eu encore un tant soit peu conscience, il aurait certainement hurlé à en créer un raz-de-marée. Enfin, il appliqua sa patte contre sa peau et usa de ses fluides régénérateurs pour l'en guérir. Encore une fois, rien de bien compliqué pour Mercurio. Les plaies et les traumatismes n'étaient jamais bien complexes à soigner une fois qu'on avait compris le mécanisme de régénération, ce n'était pas très intéressant. Il préférait largement les patients avec des maladies graves ou inconnues... Mais il ne pouvait pas trop leur en vouloir. Une fois que cela fut fait, il aurait bien été tenté de s'occuper maintenant des ecchymoses importantes qu'il exhibait sur le ventre et sur le dos mais il n'en avait tout simplement pas la volonté. Et puis après tout, hé, s'il voulait se la jouer guerrier, il ne voyait même pas pourquoi il se fatiguerait à ça. Il se contenta alors de le tourner sur le flanc. Ça serait quand même bête qu'il s'étouffe dans son propre vomi. Même un crétin comme lui ne méritait pas une mort aussi débile.



Péripéties de Rascasse - Chapitre XV

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Playlist de Mercurio

A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi


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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Jeu 16 Avr 2015 22:54 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XIV



Péripéties de Rascasse

Chapitre XV




Le semi-garzok était parti pour faire sa nuit. Il espérait juste ne pas trouver le hamac plein de vomi à son réveil. Son réveil, d'ailleurs, l'humoran ne s'en inquiétait pas plus que ça. Les garzoks avaient beau être costauds, lui aussi l'était et il s'était déjà battu avec quelques uns à Dahràm. En plus, quand il avait appris que la légendaire résistance à la douleur des peaux-vertes venaient de raisons biologiques et non pas d'une force de caractère comme cela pouvait l'être chez les autres races, il en avait bien moins peur. En effet, Alkrim lui avait appris que leurs corps avaient la particularité d'être pourvus d'un nombre de nocicepteurs (récepteurs sensoriels de la douleur) bien inférieurs et aussi moins sensibles. Cela n'avait rien à voir avec une sorte de vaillance, et c'était pour cette raison que les peaux-vertes pouvaient supporter des conditions de vie rudes, des climats variés et des blessures graves sans broncher. Donc avec eux, en combat, il n'y avait pas mille solutions : il fallait y aller comme un bourrin et, autant que possible, viser la tête. Ou la gorge, si on voulait vraiment tuer. C'était une valeur sûre, la gorge. Ça lui titillait toujours, les gorges, en combat. Sans doute une influence de son côté woran. Mais celui-ci était un bâtard. Difficile de déterminer à quel point cela pouvait l'influencer...

Quoi qu'il en était, et alors qu'il réfléchissait à ceci en continuant à boire son alcool, il n'avait plus vraiment de raison de rester dans les cales, maintenant que celui-ci squattait sa couche. Tant pis, il allait remonter sur le pont.

A sa sortie des cales, en traversant le dortoir, quelques équipiers lui demandèrent de se justifier son comportement de tantôt. Il esquiva la question en rétorquant qu'il allait bien maintenant et qu'il devait juste dormir, qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Circonspects, ils regardèrent l'humoran tituber un brin avec l'alcool et la houle avant d'aller s'assurer, en s'invitant dans son cabinet, que cela était bien vrai.

Mercurio, quant à lui, monta jusqu'au pont pour apercevoir que le soleil commençait à approcher de l'horizon. Avec toutes ces histoires, la journée avait été tout de même bien remplie et était passée comme une flèche. Les membres d'équipage qu'il croisait avaient regagné leur calme et postes respectueux.

Leyna, quant à elle, semblait attendre le crépuscule en regardant la descente du soleil. Imbibé mais pas trop, il s'avança à côté d'elle, la poussant d'un geste maladroit de l'épaule et lançant sans détour :
"C'tait pas franc-jeu, l'truc avec l'eau, là. J'ai perdu d'la tune à cause d'ta triche. Mais tu t'es niqué les mains, non ? Avec ton... truc, là, pour bloquer... ton... blocage. Là. Allez, j'te soigne, s'tu veux... A moins qu'tu préfères d'mander à la cap'taine ?", dit-il avant d'éclater d'un rire gras.



Péripéties de Rascasse - Chapitre XVI

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Playlist de Mercurio

A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Ven 17 Avr 2015 17:44 
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La journée passa sans encombre. Leyna ignora royalement tous ceux qui s'approchèrent, que ce soit pour la féliciter ou non. Sa main était douloureuse, mais elle avait l'habitude. La douleur n'a que peu d'importance si elle était le prix du triomphe de la force. Cependant, elle ne doutait pas que le nouveau maître d'arme soit un fidèle de Moura. Cela avait rendu le combat bien plus profond... et légèrement perturbant. Elle savait qu'elle avait bien fait, mais tout de même, c'était... étrange... de combattre quelqu'un qui partageait aussi fidèlement sa foi. Lannec, le chevalier de la lance de corail, était un traître qu'elle avait ramené à la vrai foi. Mais le semi-garzok était de tout cœur avec la déesse. Les voies de Moura sont impénétrables...

Elle regardait le soleil se coucher quand Mercurio, le guérisseur, vint à sa rencontre, visiblement ivre et lui reprochant d'avoir triché avec sa magie. Il avait parié contre elle. Il se proposait néanmoins de soigner sa main, à moins qu'elle ne préfère l'aide de la capitaine, un dernier commentaire qui se voulait sarcastique.

Leyna sourit :

« Sa force physique était supérieure à la mienne. Ma force magique était supérieure à la sienne. En quoi l'usage de sa force physique aurait moins été tricherie que l'usage de ma force magique ? »

Avant d'ajouter :

« Je doute que vous puissiez m'aider dans cet état... peut-être devrais-je en effet faire appel à la capitaine, en effet ? »

Son sourire s'agrandit. Elle avait déjà mis à l'épreuve un membre d'équipage aujourd'hui, pourquoi pas un deuxième ?

suite

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 18 Avr 2015 13:36 
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L'incident avec le guérisseur clos, l'équipage se dispersa. J'en fis partie après avoir donné mes directives au timonier. De retour dans ma cabine, je m'adonnai à quelques heures de repos. Pas nombreuses, légères, et en gardant ma tenue, de sorte à pouvoir bondir sur mes bottes en cas d'urgence. Personne ne vint me déranger, et je m'éveillai bien avant l'aube. Le lendemain, vers le milieu de journée, nous allions arriver à notre objectif. L'épave du vaisseau marchand. Le souci me fit plisser les yeux. L'équipage avait, à quelques exceptions félines près, l'air d'être de bonne volonté. Par contre, à part Lydia et le grand porteur de crocs, j'ignorais si un seul d'entre eux savait se battre. Il allait me falloir en toucher un mot à Eliwin.

Mais pour les protéger, il me fallait devenir plus sûre de moi. Plus forte aussi. En matière de combat par l'épée, j'avais aussi des progrès importants à faire. Le mieux pour le moment était de consolider mes bases en magie. J'agrippai ma grosse gourde magique. J'envisageais de prendre une dose plus forte, mais l'exercice datait. Il ne fallait pas que le fluide eût la moindre chance de m'empoisonner, aussi, je songeai au petit fluide de terre qui s'y trouvait.

La magie se mit à peser sur ma mâchoire sans laisser de goût particulier. J'avais l'impression d'avoir avalé une poignée de graviers en une fois. Lourdeur, lenteur, force. Je me concentrai, poussant la sensation magique déjà présente en moi à aller à la rencontre de cet apport. Mes jambes s'engourdirent peu à peu. J'en souris brièvement. La sensation me rappela le malaise de m'être retrouvée à terre après cette semaine sur les flots. Je me mis à patienter, le temps que le fluide soit accepté par mon corps de bois. Il me fallut bien moins longtemps pour m'y habituer.

Bref regard vers la porte de ma cabine contre laquelle je décidai de m'asseoir. On ne viendrait pas me surprendre en poussant le battant.

( Je me demande... )

Mes yeux clairs se fermèrent. Concentration. Je visualisai cet animal étrange, mélange de cheval et de poisson, venant me rendre visite dans mes songes, et dont je savais revêtir la forme. Calme, je pensai à ce contact entre le museau de la bête et ma tête, comme lui donnant signe de prendre la suite. C'est ce qui se produisit. Quand je rouvris les yeux, mon écorce avait laissé la place à un corps écailleux et bleuté. Des taches recouvraient mon corps d'ailleurs, dans les tons bleus sombres, plus clairs et même marron là où je sentais mes pieds avant. Pile là où... Où se trouvaient mes bottes ?

( Je ne l'avais jamais remarqué. )

Mes sabots heurtèrent le sol de bois. Un brin de frustration m'envahit. Ce corps était beau, mais définitivement pas pratique hors de l'eau. Je me sentais pataude, maladroite, et moins capable de concentration. Curieuse, je tentai de rassembler ma magie. Il était évident que cela m'était bien moins facile. Par contre, je pouvais sentir les muscles puissants, le souffle profond et l'instinct me permettant de mieux discerner ce qui se trouvait autour de moi. C'était... Très déconcertant.

Pendant quelques minutes, je fis des mouvements lents pour appréhender cette forme. Je ne comprenais toujours pas pourquoi j'en étais capable. J'avais toujours été faite d'écorce souple, et me voilà dotée non seulement d'une forme parcourue de sang, mais animale en prime.

Alors que je communiais avec cet aspect, un brouhaha sur le pont me tira de mes pensées. Mes écailles crissèrent au coup sourd qui résonna à travers le navire. Aucun hurlement de peur, pas de coup brutal porté à l'entrée de ma cabine. Ce n'était pas une attaque. Mon sabot sous nageoire s'éleva, frottant mon œil. Qu'est-ce que mon équipage était encore allé inventer ?

Reprendre ma forme me demanda davantage de temps. J'en demeurai victime d'inconfort. Je m'étais sentie bien sous cet aspect. Revenir au mien, pourtant plus familier, m'avait presque semblé dommage. Il me fallait faire attention. Un navire ne pouvait pas être dirigé par un hippocampe, même couvert de taches colorées.

J'avais à peine repris mon équilibre sur mes jambes qu'Eliwin entra. Sous son foulard masquant son absence de mâchoire, le grand humain poussa un souffle agacé. Il me détailla ce qui s'était passé sur le pont. Leyna'sëraya et le colosse à l'aspect garzok venaient de se battre... Malgré l'envie de plaquer théâtralement mon serpentin contre mon visage, je m'en abstins. Le bruit sourd avait été celui du manieur d'épée projeté contre le mât. Et Mercurio avait pris l'initiative de l'amener en bas... Non sans lui avoir administré des coups supplémentaires.

( Rha, ma tête... Je savais que je n'avais pas que des tendres à bord, mais tout de même... Qu'est-ce qui a pu se passer ? )

Je comptais me rendre sur le pont, mais la cabine fut envahie tour à tour par des marins aux demandes diverses. Changement de hamac parce que le voisin ronflait. Demande d'un autre quart parce que manœuvrer en journée lui faisait mal aux yeux. Questions sur la validité de paris sans que des conditions soient données au départ. Et visite de gratitude de la jeune femme devenue mère quelques jours avant le départ de la Rascasse. Elle se satisfaisait apparemment de vivre dans la cuisine. Certains membres de l'équipage considéraient son fils comme une sorte de mascotte du vaisseau. Tant que je n'avais pas donné de rôles de support à mes hommes, régler ce genre de détails me revenait.

Le temps de m'occuper de tous, tout en donnant des ordres pour notre cap, la journée passa comme une flèche. J'eus à peine le temps d'apercevoir Nahöriel, apparemment moins tendu malgré la proximité du sang-pourpre Snori. Ils s'étaient sans doute calmés après les incidents de la veille. Le soleil déclinait quand je sortis enfin de ma cabine. Il ne me fallut pas longtemps pour apercevoir deux silhouettes familières sur fond de couchant. La Prêtresse et la forme haute du guérisseur. En plein échange. De paroles, heureusement.

Je m'approchai sans me cacher, ôtai mon tricorne et m'éventai un instant avec.

"Quelle journée... Bonjour ou plutôt soir à tous les deux."

Je poussai un souffle, et les avisai chacun à leur tour. Le guérisseur sentait fort. Encore de l'alcool ? Il avait intérêt à ne pas avoir porté la main sur le colosse si ses capacités étaient diminuées. Mais les témoignages de mes hommes, après avoir vu le vaincu, attestaient que ce dernier allait aussi bien que possible. Sourire un peu crispé par un brin de fatigue, je poussai un souffle.

"J'ai cru comprendre que vous martyrisez ma Rascasse en plus de membres de l'équipage. Et de vous-même."

Mon regard se porta sur la jeune femme, dont on m'avait rapporté la vaillance, sans être bien précis. Après tout, le récit changeait avec la bouche le contant. Question implicite. J'attendais de connaître sa version de l'histoire. Mes yeux clairs avisèrent ensuite Mercurio. Ses talents de guérisseur avaient été prouvés. Je ne doutais pas de sa réussite en la matière, mais je devais l'entendre de sa bouche. J'avais du respect pour son savoir et sa maîtrise, moins pour son attitude et son caractère. Mais il était membre de mon équipage, de ma famille, et je devais faire avec.

"Dans combien de temps il sera sur pieds ?"

La Rascasse crissa un peu, comme soupirant sur les flots.


*--->*

Absorption d'un fluide 1/8 de terre.

_________________
Mythanorië - Oudio / Shamane Hippocampe


Sœur de la Confrérie d'Outremer, Capitaine de la Rascasse Volante, au corps de bois et cœur de bête océane
"Y'a pas à dire, la mer, ça vous change quelqu'un !"

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Dernière édition par Mythanorië le Ven 3 Juil 2015 12:56, édité 2 fois.

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