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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Jeu 28 Mai 2015 23:05 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XXV



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXVI




Son sort n'avait pas l'air de les presser plus que ça, Nahöriel et Snori s'affairant sur la bestiole qui avait blessé l'autre folle.

L'humoran, cerné d'ennemi, ne faisait quant à lui pas le fier. Le crabe approchait doucement avec d'étranges pas de côté, il semblait avoir du mal à gérer l'inclinaison du navire naufragé. Mais les langoustes étaient dangereusement proches.

"La première qu'avance, j'la défonce !", menaça Mercurio comme si elle pouvait comprendre un traître mot de ce qu'il disait.

Et bordel, elles avançaient quand même.
Bon, si son destin était de crever dans un combat contre des fruits de mer géant tout ça parce que ses compagnons de guerre avaient préféré suivre l'appel de la verge et aller plutôt sauver une barge de première, autant le faire avec un minimum de panache.

La force du désespoir aidant, il envoya une salve de fluide de lumière sur le costraca le plus proche et se rua sur un second, ne cherchant pas à faire dans la dentelle et frappant encore et encore comme un demeuré sur ce qui lui servait de tête. Ça avait bien marché tout à l'heure, pourquoi pas maintenant ?

Un coup, deux coup, trois coup. La bête se tenait encore debout alors que sa tronche s'était mise à ressembler à de la confiture de figue. Pourquoi il pensait à de la confiture de figue ? Il avait dû en manger une seule fois dans sa vie ! Dégagez les idées parasites, pas le temps ! En même temps, elle n'était pas au meilleure de sa forme, la bestiole. On la devinait totalement aveugle et paniqué à déplacer ses pattes dans tous les sens et frappant le vide de ses pinces. Oh et bordel ! Ses petites amies venaient l'aider. Avancé entre les deux pinces folles du homard mourant, un autre commençait à tenter de le faucher par les jambes. Heureusement que les mouvements de ces créatures n'étaient pas des plus rapides, sinon il n'aurait jamais pu l'esquiver en sautant sur la carapace de face-de-figue. Mais c'était une idée à la con. La bête affaibli s'effondra sous son poids en se brisant les pattes et Mercurio manqua de se péter la face au sol. Les autres langoustes étaient là maintenant et n'avaient aucun remords à laisser lourdement tomber leurs pinces contre la carapace de la blessée et, avec ses petits katars, il était bien difficile de pouvoir les atteindre. C'est alors que l'humoran eût une idée étrange. Il frappa rapidement de plusieurs coups la base de ce qui servait de bras à face-de-figue jusqu'à pouvoir l'en amputer, sauta au sol et envisagea de ramasser le membre pour s'en servir comme d'une arme. Il remarque bien vite qu'il s'agissait encore d'une idée à la con, la pince était bien trop lourde !

Sans défense à cause de son ânerie, l'un des deux costracas avait eu tout le temps de lever sa pince pour lui assener un grand coup. Voilà, c'était fini. Il allait mourir comme un débile. Se figeant en fermant les yeux et en grimaçant, il attendait le coup fatal qu'il ne pourrait pas esquiver lorsqu'un claquement de métal se fit entendre. Il rouvrit les yeux pour apercevoir Mythanorïe, épée solidement serrée entre ses doigts étranges.

Elle l'avait... sauvé ? Bref, on verrait ça plus tard. L'humoran dégagea la place, permettant alors à l'oudio de continuer son mouvement jusqu'à diriger la pince de la créature dans un mouvement lourd vers le pont qui trembla sous le poids.

Ah ! L'autre costraca était encore là, essayant de le frapper dans son manque d'attention ! Il eut le bon réflexe de se voûter sur le côté et de lui envoyer une salve de fluide.

Tout à coup, bonne nouvelle !
"Les chaloupes sont là !", hurla la capitaine.

Oui, c'était à en oublier qu'il y avait encore un équipage entier sur la Rascasse Volante qui devait avoir vu la scène. Il était temps qu'il se bouge le croupion ceux-là !

Mercurio commençait sérieusement à fatiguer. Il ne pouvait plus lutter au corps-à-corps contre ses immondes saloperies. Autant jouer la prudence. Il continua un instant à lancer ses fluides en s'éloignant à bâbord de l'épave, là où les chaloupes allaient les rejoindre, s'approchant par la même occasion de la prêtresse et de ses deux princes de luxe. Et puis... Non. Il rêvait. C'était pas vrai. Elle avait commencé à gratter la lyre. Putain, il déconnait, tout à l'heure, lorsqu'il pensait à leur jouer une petite gigue ! Il ne pensait pas sérieusement que c'était bien ce qu'elle ferait !

Elle s'interrompit alors qu'un costraca s'approchait d'elle, lui tranchant les antennes de sa dague et lui plantant dans la face. L'humoran passa à côté de cette langouste presque morte, l'achevant au passage d'un coup de katar en plus et se disant encore une fois que la tronche blessée de ses créatures ressemblait vraiment à de la confiture de figue.

Il était à côté d'elle maintenant. La zone était plus ou moins dégagée, les crustacés continuant d'escalader la paroi opposée étant relativement éloigné. Il profita de ce répit pour souffler un peu, regardant au passage la capitaine à l’œuvre. Elle s'agitait dans tous les sens, grimaçant et faisant des gestes bizarres avec ses bras. Nous voilà bien garni, elle avait craqué, elle aussi ? Elle posa sa main sur le pont comme si elle voulait déclencher un tremblement de terre. Évidemment, ça n'avait pas marché. Mais elle réitéra. Et là, il se passa quelque chose d'étrange. De véritables geysers sortis dont-ne-savait-où ont littéralement jailli sous les crustacés, les projetant à plusieurs mètres du sol avant de les laisser retomber de tous leurs poids sur le pont. Les pauvres créatures qui avaient été épargné se prirent leurs collègues dans la poire ou furent entraînés vers le bois brisé en bas. C'était elle qui avait fait ça ? Alors comme ça, elle aussi elle savait utiliser la magie de l'eau ? Putain mais il lui faudrait l'apprendre aussi, à ce rythme-là ! Si le moindre con de crabe savait l'utiliser, pourquoi pas lui ? Puis c'était vrai que ça avait quand même son utilité lorsqu'on passait sa vie sur un bateau !

« Moura ! », cria soudainement la prêtresse maintenant très proche de lui, le faisant presque sursauter.

Non mais ça n'allait pas ou quoi ? Fallait pas gueuler comme ça sans prévenir !

Elle continua de plus belle à lui hurler le nom de la déesse dans les oreilles, lui donnant vraiment envie de la faire taire d'un bon coup dans les dents lorsqu'une vague impressionnante apparut de nulle part pour aller faire s'empaler les fruits de mer en brochette sur les lames de bois brisées. Décidément, il avait sous-estimé ces deux péronnelles. Elles faisaient des ravages au combat.

"Partons avant qu'ils ne se rassemblent.", finit-elle.

C'était ce qu'il avait entendu de plus sensé de la journée. Ils n'allaient de toute façon pas faire mu-muse avec ce flot continu de contenue d'assiette de fruits de mer pour titans jusqu'à en dépeupler tout l'océan.

Il se rua sur le bastingage bâbord, furetant un endroit assez profond entre les récifs pour que tout le monde puisse y plonger en sécurité. Il aurait été idiot que quelqu'un se pète une jambe au dernier moment.
"Là ! Faut sauter !", clama Mercurio en trouvant l'endroit propice.

Il remarqua rapidement que Leyna aurait peut-être du mal à suivre cette consigne alors qu'elle boitait encore du coup de pince à la cheville qu'elle avait reçu. Il envoya brièvement quelques fluides en direction de la blessure. Il n'avait ni le temps ni la concentration nécessaire pour la soigner, mais il pouvait au moins la soulager de sa douleur le temps qu'on l'embarque sur une chaloupe. Arrêter l'envoi des influx nerveux sur une petite zone était maintenant quelque chose d'instinctif pour lui.

"Snori ! Nahö ! Bougez-vous l'cul putain !", hurla-t-il, attendant que tout le monde ait bien évacué l'épave pour la quitter à son tour. Après tout, s'il y avait un blessé de dernière minute, lui seul pourrait y faire quelque chose, que ce soit trimballer un corps inconscient à bout de bras ou soulager d'autres douleurs malvenues qui auraient pu les ralentir.

L'oudio luttait encore, semblant elle aussi attendre que tout le monde se soit barré pour le faire à son tour.
"Cap'taine ! Faut y aller maint'nant merde !"



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXVII

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A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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Dernière édition par Mercurio le Lun 6 Juil 2015 09:28, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Ven 29 Mai 2015 18:30 
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Plus je voyais de mouvements, plus j'étais certaine d'une chose : il était impossible de vaincre tous les adversaires. Quand deux tombaient, trois autres prenaient la relève. Dominant le tumulte, la voix de la Prêtresse accompagnée de la lyre s'éleva, et avec elle une puissante vague magique qui repoussa les crustacés. La magie dissipée, laissant un chaos de pinces claquantes et de grincement de carapaces, Leyna conseilla de partir. J'approuvai du chef, gardant les yeux sur les bestioles proches. Le guérisseur se fit entendre à son tour, incitant à sauter de l'épave.

Je reculai, maniant mes fluides par prudence. Souple, Nahöriel ne se fit pas prier pour dégager des lieux. Mercurio m'interpella, signalant l'urgence de se barrer de cette carcasse boisée. Pivotant sur mon pied, je rengainai ma lame et fis un signe de tête assuré. J'avisai l'endroit pointé par le guérisseur. Le pont donnait sur une étendue d'eau profonde quelques mètres en contrebas. Pas d'hésitations. À mon tour, je bondis du pont en retenant mon souffle. Percuter l'eau salée me ragaillardit. Émergeant de l'élément liquide, j'avisai l'endroit où s'étaient réunies les chaloupes.

"On file !"

Plusieurs embarcations étaient là, quelques hommes déjà aux rames, et le fond tapissé de coffrets. Mon ton n'avait laissé place à aucun doute, surtout lorsque je ralliai puis poussai l'un des canots pour le dégager du récif. Bref regard sur mes compagnons. Cette lutte les avait visiblement éreintés, et il nous fallait encore rejoindre la Rascasse. Mains en porte-voix, je hurlai vers mon vaisseau à m'en arracher la gorge.

"Levez l'ancre !"

Je dégageai la première chaloupe, laissant le rameur prendre le relai. Je ne comptais pas m'y hisser sans être certaine que tous mes compagnons étaient hors de danger ! Nahöriel venait de bondir dans l'une d'elle et tendait la main à qui en avait besoin. Bref coup d’œil vers l'épave qui me fit apercevoir un de mes hommes, s'extirpant de la coque éventrée. L'idiot ! Deux coffrets étaient ficelés façon charcuterie contre ses hanches et retenus à sa ceinture de corde. Les bras chargés, il voyait à peine où il posait les pieds et peinait à avancer ! Pire ! Il trébucha, manqua s'affaler et reprit un lot d'assiettes dans les mains. Et les grattements des crustacés se faisaient de plus en plus audibles !

"Lâchez ça !"

Regard interloqué de l'homme, qui obéit. Mais la charge à ses hanches l'empêchait de se relever. Il me fallut dégainer mon épée et trancher sa ceinture pour le libérer. Ma crainte pour sa vie s'accompagna d'une colère suffisante pour le soulever de terre, le charger sur mon épaule et le jeter dans le plus proche canot. Pas le temps de m'excuser ni pour ma brutalité, ni parce que son pantalon avait chu, le laissant le postérieur à l'air à la vue de tous.

"On est tous là ?"

Balayage du regard de la scène. Signes de tête positifs mais mal assurés des hommes des chaloupes, puis observation rapide de l'épave. Je crus apercevoir le violacé d'une carapace. Je m'attelai immédiatement à dégager une autre embarcation, puisant dans la force de chacune de mes fibres.



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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 30 Mai 2015 09:33 
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Mercurio jeta un rapide regard par-dessus de bastingage, derrière, et proposa de sauter. L'idée était plutôt bonne et Nahöriel ne tarda pas à se lancer, aussitôt suivi par la capitaine. Leyna tendit une main et tira Snori en arrière puisque ce dernier, en vrai sang-pourpre, semblait vouloir se battre jusqu'à la fin des temps malgré son épuisement évident. Il protesta, mais tant pis pour ses états d'âme ! Elle le jeta littéralement par-dessus-bord.

Perchée sur le rebord, elle fit signe à Mercurio de sauter à son tour, tendant la main pour cueillir d'un sortilège toute créature qui tenterait de s'interposer entretemps. Elle ne remarqua que très tardivement un brachyus qui se livrait à une étrange petite gigue, ses pinces palpitant d'une lueur bleue hésitante.

Elle réalisa finalement qu'il était tout simplement en train d'essayer d'apprendre un sortilège par imitation. Il avait vu des geysers s'élever par deux fois et cherchait à les reproduire avec sa magie primitive.

Personne ne saurait jamais si c'était ce qu'il avait prévu de faire, mais ce n'est pas sous les pieds de la prêtresse que le sort prit forme, mais sous les pattes du crabe géant. Du coup, il fut projeté dans les airs... en direction de Leyna, qu'il percuta.

La jeune femme eut l'impression de heurter un bouclier d'acier et c'est dans un état passablement étourdi qu'elle sentit le vent souffler dans ses oreilles avant de heurter l'eau avec violence. Cette sale bête l'avait fait tomber ! Elle se reprit tant bien que mal. Elle était au fond de la mer. Il fallait remonter et... une douleur à la cheville ! C'était celle qui était déjà blessée. Une pince avide s'était refermée dessus. Le brachyus la retenait au fond de l'eau ! Elle voulut se débattre mais cela ne fit qu'augmenter la douleur. Il la tenait fermement.

Elle se souvint alors de son sortilège pour créer une bulle d'air autour de sa tête. Elle le lança aussitôt afin de reprendre son souffle. Puis, serrant la lyre d'une main, elle donna des coups de la dague de l'écho de vie de l'autre. Elle ne réussit cependant qu'à ébrécher la carapace de son adversaire. Celui-ci ramena sa grande pince et attrapa la cheville avait une petite pince secondaire. Il avait maintenant ses deux grands bras pour combattre !

Il para un coup de dague et lui entailla la jambe. Elle voyait les filets de sang qui se répandaient dans l'eau. Si le combat s'éternisait, les requins seraient bientôt aussi de la partie ! Que faire ?... peut-être les petites pinces étaient elles moins fortes que les autres ? Leyna se jeta contre la bête, se collant à elle de sorte que les grosses pinces, trop longues, ne servent plus qu'à mouliner dans le vide. Perailhon avait dû vouloir rendre les pinces plus grosses et plus fortes, pour rendre sa bête plus dangereuse, mais du même coup, le crabe ne pouvait plus les ramener à sa bouche, d'où l'ajout de petites pinces secondaires faisant le relais pour qu'il puisse s'alimenter. Leyna avait trouvé le point faible de la bête ! Elle remercia Moura de lui avoir inspirée cette idée et s'attaqua aux petites pinces avec sa dague. L'arme semblait vibrer et même presque rayonner dans sa main, ravie à l'idée d'être dans son élément. La semi-elfe la glissa dans l'articulation de son ennemi et le força ainsi à lâcher. Elle se dégagea et, d'une détente, se mit hors de portée des pinces avides.

Elle émergea et regarda, épuisée, autour d'elle. Elle voyait les chaloupes, plus loin, et Mythanorië qui donnait des ordres pour évacuer. Il fallait les rejoindre au plus vite. Mais sa cheville lui faisait mal, sa tête était encore pleine de souvenirs perturbants et tout son corps criait pour avoir du repos.

Elle commença à nager, faiblement, maladroitement, vers les embarcations, mais déjà, la mer, plus forte qu'elle dans son état, la ramenait vers l'épave et les récifs tranchants...

suite

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Dernière édition par Leyna'sëraya le Mar 2 Juin 2015 18:18, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Lun 1 Juin 2015 22:27 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XXVI



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXVII




Le semi-elfe et la capitaine furent les premières à se jeter à l'eau. Snori, quant à lui, ne semblait pas du tout décidé à se barrer de là et se bastonnait comme un demeuré, à tel point qu'il eût fallu l'intervention de la prêtresse pour le forcer à cesser le combat. Voir quelqu'un s'évertuer à déployer autant de rage contre des crabes et des homards, c'était plutôt cocasse. Alors qu'il ne restait plus maintenant qu'eux deux sur le pont de l'épave, elle fit signe à l'humoran de sauter, vraisemblablement prête à le suivre de près.

Mercurio ne se posa pas plus de question. Il bloqua ses katars comme il le pouvait à sa ceinture et plongea dans le trou d'eau qu'il avait repéré. La pénétration soudaine de son corps dans la mer lui donna un coup de frais désagréable et la sensation de l'eau salée se mêlant à sa fourrure et s'insinuant dans sa truffe lui avait toujours été pénible. De plus, le courant marin était devenu particulièrement violent et émerger à la surface allait constituer une épreuve en soi.

Alors en pleine remontée, il entendit soudain le grand bruit non loin d'un corps qui était tombé lourdement contre la surface. A sa suite, il vit soudainement une silhouette humanoïde écrasée par le poids d'un crabe géant chutant vers le fond. Comment cette couillonne avait-elle encore fait pour se retrouver dans une situation pareille ?

Il l'aurait bien aidé, mais elle s'enfonçait dans les profondeurs à une telle vitesse que cela lui fut impossible. Il devait aller reprendre un souffle d'air avant d'y retourner.

De retour à la surface, il s'apprêtait à replonger lorsqu'il vit les créatures descendre la paroi de l'épave. Ils n'allaient donc jamais leur foutre la paix, ces foutues décapodes ? Une putain de langouste se laissa même tomber vers lui en mode kamikaze ! In extremis, Mercurio eût l'heureux réflexe d'envoyer un jet de fluide contre celle-ci, la faisant dévier de juste assez pour lui éviter de se faire joyeusement broyer le crâne. Mais d'autre suivirent son exemple, se laissant tomber comme des bouses dans la flotte. Elles se suivaient les unes après les autres dans un véritable bombardement, Mercurio ne savait plus où donner de la tête. Dans tout ce bazar, il remarqua Snori qui s'égosillait :
"Oh, le guérisseur ! Elle est où Leyna ?"

Il n'eût le temps de lui expliquer quoi que ce soit que celle-ci émergea à quelques mètres derrière, dangereusement proche de l'épave, et semblait ne pas réussir à lutter contre le courant qui l'emmenait en arrière. Il ne manquerait plus qu'elle se prenne un autre tourteau dans la gueule !

"Elle est là ! Putain, faut la sortir de c'merdier !", hurla-t-il à Snori.

Aussitôt les deux gaillards se dépêchèrent de nager jusqu'à elle. Mercurio, plus près, arriva logiquement en premier, la prenant par une épaule pour l'aider à sortir de là. Mais il n'était déjà pas facile pour l'humoran de nager avec ses katars contre le courant. Alors, outre pour l'empêcher de se laisser aller à couler sous la surface, il remarqua vite qu'il ne pouvait être d'une grande aide... Heureusement, Snori arriva à leur hauteur rapidement après, alors que le flot de crustacés suicidaires ne semblait vouloir s'arrêter et éclaboussait tout autour d'eux. C'était un soulagement de voir que ces cons de crabes visaient aussi bien qu'un borgne bigle du quinquet. L'effort qu'il leur fallut fournir pour arriver jusqu'aux chaloupes était dantesque. La prêtresse était presque un poids mort, les vagues océaniques qui venaient les fouetter les faisait avancer laborieusement. Lorsque ces crétins embarqués les vinrent enfin, deux se jetèrent à la mer pour enfin venir les aider. Il s'agissait de la vigie et un membre de l'équipage d'origine ynorienne auquel il n'avait jamais adressé la parole. Il laissa volontiers sa place à celui-ci pour pouvoir aller rattraper le canot. La pauvre vigie, quant à elle, se fit sèchement envoyer bouler par le peau-bleu. Cet imbécile voulait tellement jouer au chevalier servant qu'un jour ça lui jouerait des tours.

Enfin, Mercurio monta sur la chaloupe avant d'aider les autres à grimper dessus. Ils pouvaient enfin souffler. La petite embarcation était pleine à craquer de pièces, de pierres précieuses et d'argenterie. Ils en avaient donc bien trouver un, de trésor. Bien, rien ne lui aurait plus casser les couilles que de savoir que tout ce bazar n'avait servi à que dalle.

Il regarda derrière lui pour apercevoir un dernier canot sur lequel était la capitaine avec quelques membres d'équipage dont, notamment, un varrockien cul-nu... Il ne cherchait pas à comprendre. Il en avait marre de chercher à comprendre les trucs de tarés qu'il se produisait aujourd'hui et puis franchement, la réponse au grand mystère du varrockien cul-nu, il pouvait s'en passer.

Il souffla rapidement avant d'apercevoir, maintenant qu'ils étaient installés, que la prêtresse, bien pâle, s'était à nouveau faite blesser. Il était mort de fatigue et n'avait aucune envie de se lancer dans un soin maintenant, mais il n'avait pas vraiment le choix, il allait devoir s'occuper de ça. Elle exhibait des ecchymoses, des petites coupures à la cheville et une plaie bien profonde et déchiquetée au mollet droit qui saignait pas mal. L'artère tibiale postérieure était atteinte, c'était hémorragique, il fallait la soigner de suite sinon elle allait crever. Putain, il avait envie de s'occuper de ce soin comme de se pendre. Il soupira et se lança malgré tout. Un soin de reconstruction des chairs tout ce qu'il y avait de plus basique pour faire cesser la détresse fait à la va-vite et puis basta. La flemme d'aller se faire chier à aller accélérer la production du plasma et l'hématopoïèse, c'était long et chiant. Avec un peu de repos, son corps pourrait gérer. Maintenant, il espérait qu'il n'ait pas d'autres pets de travers à soigner.



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXVIII

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A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Mar 2 Juin 2015 16:57 
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La dernière chaloupe dans laquelle je pris place se dégagea des récifs. L'eau près de l'épave ondulait à mesure que les crustacés se jetaient de la carcasse. Mes hommes aux rames étaient encore en pleine possession de leurs moyens et faisaient avancer les embarcations rapidement vers la Rascasse. Mes yeux clairs balayaient les lieux, mais aucun de mes hommes n'était resté derrière. Sur l'une des autres chaloupes, j'aperçus Mercurio, Leyna' et Snori, visiblement épuisés.

Je ressentais moi-même un début de lassitude, mais ce n'était pas le moment. Rapidement, les chaloupes rallièrent le navire, dont les voiles s'étaient déployées. Eliwin avait du comprendre l'urgence du départ et su se faire obéir des matelots restés à bord.

Des cordages passant par des poulies tombaient le long de la coque, destinés à être accrochés à des anneaux aux extrémités intérieures des canots. De concert, l'un des mes hommes et moi enroulâmes de solides filins aux anneaux, les nouant fermement. À bord, d'autres matelots se mirent à hisser l'embarcation. Arrivée au niveau du bastingage, j'en bondis pour parvenir sur le pont, et aidai mes hommes à ramener le bateau à bord. À côté, les autres canots étaient aussi pris en charge. Pas le temps de s'occuper du contenu. Mes compagnons devaient être mis à l'abri, en particulier le guérisseur qui avait l'air éreinté, et la Prêtresse qui n'avait vraiment pas l'air bien.

"Snori ! Si vous tenez debout, amenez Leyna à sa cabine ! Nahö', occupe-toi de Mercurio ! Les autres, aux manœuvres !"

Je me hâtai vers la barre malgré le désagréable tiraillement de mes fibres, avisant le timonier.

"Plein Ouest ! Direction la haute-mer !"

Le retour précipité et l'éclat du contenu des coffrets avaient suscité un peu de chaos, que je canalisai en haussant le ton.

"Les poches après la vie ! À vos postes ! Que quelques hommes descendent aux grandes rames ! Faites-la tourner !"

L'ordre passa d'homme en homme, et bientôt la Rascasse pivota vers l'Aeronland. La jeune mère se glissa entre différents marins sans gêner personne, et me rendit mon tricorne. Je l'enfilai d'un geste et fis un signe de tête reconnaissant. Le nez en l'air, j'avisai le ciel gris qui n'augurait rien de bon. Mais il fallait d'abord nous éloigner des côtes. Plus vite nous aurions mis de la distance entre ces créatures et nous, mieux cela vaudrait.

Arrivé à ma hauteur, Eliwin me demanda ce qui s'était passé. Je lui décrivis succinctement la présence étrange d'un nombre incalculable de brachyus de Moura et de costracas. Il désigna ma pommette sans cicatrice que j'effleurai brièvement. Elle était mâchée à cause du coup de patte, mais la douleur était suffisamment légère pour que je me garde de m'en plaindre.

La Rascasse commença à s'éloigner. Déjà mon esprit s'agitait. Vers où faire voile ? Si Nahöriel avait déniché des documents sur l'épave, peut-être aurait-on une piste à suivre, mais dans le cas contraire... Retourner sur Tulorim ? Pousser jusqu'à Dahràm ?

Tout d'abord, il nous fallait prendre le large. Après, une fois la tension un peu amoindrie, je comptais m'enquérir de l'état de mes frères et sœurs. Ma sève pulsait sauvagement sous mon écorce. Nous avions récupéré une partie importante de ce que recelait cette épave, mais je ne m'en réjouissais pas vraiment. En tant que capitaine, c'était là une leçon que j'allais retenir. J'avais commis bien des erreurs et des imprudences, que je me jurai de ne jamais renouveler.

Je jetai un regard méprisant sur le navire échoué grouillant de créatures la faisant craqueler, puis braquai mes yeux clairs sur le pont, plus attentive que jamais.


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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Mar 2 Juin 2015 18:16 
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Finalement, quelques poignes puissantes la saisirent. Il s'agissait de Mercurio et Snori. Les crustacés furieux semblaient tomber du ciel. Elle fut poussée en direction des canots. Elle y fut hissée et se laissa tomber, épuisée.

Maudit soit Perailhon ! Maudite soit Oaxaca, la fausse déesse ! Il fallait s'éloigner au plus vite.

Durant le trajet, le guérisseur, bien que visiblement exténué lui aussi, prit le temps de soigner sa jambe, de sorte qu'elle put grimper à bord de la Rascasse au prix de douleurs mineures. Elle n'eut même pas la force de le remercier. Mythanorië était déjà là, ordonnant la fuite et tentant de calmer les esprits qui s'échauffaient au vu du trésor. La prêtresse, assisté de Snori, claudiqua jusqu'à la capitaine.

« Vous avez raison. Nous devons partir. Si Perailhon nous voit, il ne nous lâchera pas... »

Sa voix était ténue et fatiguée, son regard perdu dans le vague. Elle parvenait à peine encore à comprendre ce qui se passait autour d'elle.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Mar 2 Juin 2015 23:23 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XXVII



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXVIII




L'humoran s'allongea à moitié dans le canot, guettant les regards des membres d'équipages surexcités qui s'affairaient à préparer leurs retours. Ils avaient même pris l'initiative de ramener des caisses et des tonneaux vides pour y cacher le trésor. Ils n'avaient pu trouver ça que dans les cales. Bordel, il espérait qu'ils n'avaient pas foutu son cabinet en ruine.

Arrivé au bastingage de la Rascasse Volante, Mercurio, Snori et Leyna laissèrent l'ynorien et la vigie s'occuper de la préparation de l'ascension du canot. Pour l'heure, il n'espérait qu'aspirer qu'à se poser, boire un coup, manger un bout et pioncer. Ce genre de combat, ça usait des forces.

Enfin à la hauteur du pont, le guérisseur puisa la force de sauter du canot sur le pont. Le semi-elfe l’accueillit avec le regard hésitant, suite à un ordre d'assistance de la capitaine.
"C'est bon gars, j'vais m'démerder.", dit-il sans agressivité.

Il marcha ensuite mollement jusqu'au niveau inférieur. L'équipage étant en quasi-totalité sur le pont, l'endroit semblait bien plus calme. C'était apaisant. Après les fracas du combat et la frénésie du retour sur le navire, un peu de quiétude et de solitude faisait le plus grand bien. Il ouvrit la salle des cales, sentit l'odeur de vomi et le vit. Ah oui, ce crétin de semi-garzok. Il était encore là, à ronfler à en faire trembler les parois, la gerbe au coin des lèvres. Et merde. Il avait pas fini de cuver cet abruti ?
Beaucoup de caisses avaient été déplacées ici, ça se voyait. Le contenu de certaines avaient été vidé dans d'autres sans précautions, laissant rouler des carottes, des lentilles et des agrumes à terre. Si ça restait le bordel comme ça, cette salle deviendrait impossible à vivre. Et ce grand couillon, ça ne l'avait pas réveillé, tout le foin que l'équipage avait fait ? C'était vrai que les garzoks étaient réputés pour avoir le sommeil lourd, mais quand même.

Merde, il laissait tomber. Il récupéra une amphore de vin épicé tulorien et se retrouva idiot. Pas question de boire ici avec cette puanteur. Et il ne voulait pas se faire surprendre à boire dans les quartiers de l'équipage. Bon, il allait devoir encore se socialiser un peu avant d'aller dormir. Après tout, c'était une grande victoire. Personne n'était mort et ils avaient ramené un beau butin. Ç’aurait été de lui, ils y seraient même pas venu, ici. Et la capitaine lui avait quand même sauvé la mise aujourd'hui, malgré toutes ses menaces... Ça lui faisait mal au cul de se dire ça, mais il avait été assez bâtard avec elle. Elle était pas si mal. Allez, maintenant, c'était l'heure d'apaiser les choses. Et pour enterrer la hache, rien de mieux que de se jeter un petit godet ensemble.

Il remonta jusqu'au pont et trouva la prêtresse, qui avait visiblement du mal à se tenir debout, parler avec l'oudio.
"Vous avez raison. Nous devons partir. Si Perailhon nous voit, il ne nous lâchera pas...", entendit-il.

Mercurio s'incrusta dans la conversation avec un ton qui se voulait enjoué mais que l'on devinait plutôt fatigué dans sa gestuelle :
"Hé, j'ai ramené l'sang d'Kubï ! Un butin dans l'genre, ça s'voit pas t'les deux jours, ça, c'clair ! 'fêterais bien ça 'vec nous, hein, capitaine !", dit-il en insistant joyeusement sur ce dernier mot, comme pour souligner qu'il acceptait enfin de la considérer comme telle.

Il se tourna ensuite vers la prêtresse :
"Oh ! Ça va ou quoi Leyna ?", dit-il comme s'ils avaient gardé les cochons ensemble. Après tout, poutrer du crabe, ça créait des liens. "T'es 'core pâle toi, là. Perdu pas mal d'sang. T'ferais bien d'pas tarder à t'allonger sinon t'vas finir par terre... 'fin bref, j't'entendais causer là... Alors t'sais c'que ça veut dire, Perailhon, là ?"



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXIX

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A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Mer 3 Juin 2015 10:30 
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Au milieu de l'agitation, je vis la Prêtresse faire au mieux pour venir jusqu'à moi, soutenu par le rouquin. J'avais pourtant dis à Snori de la conduire à sa cabine. Obéir n'était décidément pas dans la nature des Sang-pourpre. Cela promettait pour la suite, lorsque nous allions en rencontrer des moins prompts à accepter encore des ordres. Elle appuya ma décision de partir, prévenant que si un certain Perailhon nous voyait, il nous donnerait une chasse sans fin. Le nom me fit froncer les sourcils. Je ne le connaissais pas, mais l'intonation du mot ne m'était pas étrangère. Pouvais-je cependant m'appuyer sur les dires d'une jeune femme encore visiblement grandement perturbée ?

Peu après, ce fut un guérisseur fatigué qui se montra, une amphore à la main. À peine à bord et déjà en train de boire ? Non, pas du tout. À ma grande surprise, il l'avait ramenée pour fêter ce succès. Plus surprenant encore, il m'invita à boire avec eux. L'espace d'un instant, je me demandai ce qu'il mijotait encore, puis vins à la conclusion que me méfier de tout en permanence n'était pas la solution. Il y avait effectivement matière à festivités. Malgré le nombre affreux d'erreurs que j'avais commis, il n'y avait pas eu de pertes à déplorer, et le navire portait en ses flancs un butin conséquent.

Dès que la Rascasse aurait pris un cap, pourquoi ne pas prendre un verre ? Cela allait sans doute brûler mes fibres plus atrocement encore que le vin elfique, mais c'était là une tradition typique de la Confrérie. Et un capitaine ne se pliant pas aux coutumes des siens pourrait surprendre, et pas dans le bon sens. Qu'était-ce qu'un peu de douleur si cela contribuait au bien-être de l'équipage ?

Le guérisseur s'adressa ensuite à Leyna', s'inquiétant de sa pâleur d'abord, sur un ton concerné cette fois. Cette aventure avait-elle contribué à créer ou resserrer des liens ? C'était ce qui était prévu en tous cas, et ce fut la version que je choisis alors. Mercurio s'enquit à son tour de la signification de Perailhon. Encore ce nom...

"Il se dit qu'avoir une bonne raison de boire rend l'alcool plus appréciable. J'en serai, Mercurio."

Peu après, Nahöriel monta vers la barre, ayant apparemment entendu ce qui se tramait. Il m'adressa un regard surpris, se souvenant sans doute que j'avais refusé le rhum à bord du Masamune, puis s'arrêta non loin du petit groupe.

"J'suis curieux, moi aussi. C'tait gravé partout ce Pera-chose, et par..."

Il s'interrompit, avisant Mercurio, comme hésitant à raconter ce qu'il avait vu. Il fouina sous sa tunique et en sortit une sorte de gros carnet, rendu humide et grandement gondolé par la chute forcée dans l'eau.

"'Fin c'tait gravé sur l'bois d'l'épave, quoi. Tiens Cap'taine Mytha. C'mouillé, mais c'est c'que t'voulais, hein ?"

Signe de tête approbateur. Il avait trouvé le journal de bord de l'épave, dans lequel il avait glissé des cartes repliées sur elles-mêmes. Il me faudrait étudier tout cela si l'encre n'en avait pas coulé. J'avisai ensuite Leyna, curieuse de savoir si elle allait répondre à cette énigme concernant l'identité de ce Perailhon.



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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Mer 3 Juin 2015 18:05 
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À ce moment-là, voilà qu'arriva Mercurio, de l'alcool à la main, proposant de partager avec la capitaine. C'était nouveau, ça... Il lui précisa au passage qu'elle devrait se reposer, mais qu'il aimerait bien savoir qui était ce Perailhon dont le nom était gravé sur le navire. Nahöriel émit le même souhait en tendant à Mythanorië le carnet de bord du navire qu'ils avaient abordé. Quelle drôle d'idée de récupérer cet objet. Mais peu importait pour l'heure. Elle leur devait la vérité. Son silence durait et ils attendaient... mais comment annoncer ne telle chose ?

Elle n'avait cependant pas le choix. Aussi, elle alla au plus simple :

« J'ignorais tout cela encore ce matin. Mais maintenant je le sais avec certitude. Perailhon est celui qui veut dompter les flots de Moura. Il est l'un des treize lieutenants d'Oaxaca. C'est aussi l'assassin de ma mère... et mon père. »

Sa voix s'effondra. Elle baissa les yeux, décidée à ne pas laisser une larme couler. C'était trop. Elle ne pouvait plus parler, et à peine penser. Son père. Son père était un monstre, et l'assassin de sa mère. Pourquoi ? Pourquoi une telle épreuve ?

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 6 Juin 2015 00:18 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XXVIII



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXIX




Mythanorië accepta l'offre de l'humoran avec un air passablement gêné, semblant plus vouloir faire bonne figure qu'autre chose. L'humoran fut un peu déçu par cette réponse certes affirmative mais apparemment forcée. Son estime pour elle avait beau avoir augmenté après la démonstration de ses talents sur l'épave, elle restait quand même sacrément bizarre. Toujours grave et secrète, comme si elle portait la misère du monde sur ses épaules. Fallait qu'elle pète un coup hein. Maintenant c'était officiel, elle dirigeait un navire de pillards. Et personne ici ne semblait avoir de remords à ce que le trésor ne revienne pas à ses propriétaires légitimes. C'était gentillet comme début, mais ça commençait enfin à ressembler un peu plus à des manières de pirates. Et faire de cette bande de manchots des pirates, ça aussi c'était une victoire ! Alors qu'elle se sorte le balai qu'elle avait coincé dans le fion et se réjouisse ! Ce n'était pas non plus comme si la Rascasse Volante allait couler sans sommation si elle se permettait une petite folie... Parce que bon. Si ramasser un aussi gros trésor aussi tôt après sa nomination de capitaine ne la rendait pas joyeuse, qu'est-ce qui le ferait ? Un peu de terreau peut-être ?

Nahoriël se ramena à son tour, remettant à la capitaine une sorte de carnet salement amoché par l'eau de mer. L'oudio lui avait apparemment demandé de le récupérer. Il y avait été avec lui, dans la cabine du capitaine... Et il ne lui avait rien dit ?
Enfin, l'humoran était de trop bonne humeur pour s'en énerver et il ne pouvait que se douter que ce fut la capitaine qui donna l'ordre au semi-elfe de ne rien lui en dire. Ça aussi, ça commençait à devenir insupportable. Tous ses secrets qu'elle faisait, c'était à tourner paranoïaque. Bien sûr, un capitaine n'avait pas forcément besoin d'absolument tout dire à tous les membres de son équipage ou à justifier toutes ses décisions. Mais de là à cacher la récupération d'un carnet de bord... Il y avait peut-être exagération, non ? Ou alors c'était spécialement Mercurio qui lui faisait peur ? Cette dernière idée lui arracha un sourire. C'était bien, que la capitaine le craigne un peu, après tout.

Et alors que Naho s'ajoutait à la pile des curieux qui voulaient savoir ce que "Perailhon" signifiait, tous finirent par regarder une Leyna vraisemblablement décontenancée par ce qu'elle s'apprêtait à répondre. Un silence gênant s'installait alors que tous se pendaient à ses lèvres en attendant qu'elle délivre enfin le sens tant questionné de ce mot étrange.

Enfin elle parla :
"J'ignorais tout cela encore ce matin. Mais maintenant je le sais avec certitude. Perailhon est celui qui veut dompter les flots de Moura. Il est l'un des treize lieutenants d'Oaxaca. C'est aussi l'assassin de ma mère... et mon père."

Mercurio se figea, manquant de laisser tomber l'amphore à terre.
Ah non, il en avait soupé assez pour toute sa vie de l'Oaxaca ! Il avait eu sa dose, c'était bon !
Il eût un frisson en se remémorant le moment où il la vit arriver devant lui, la fille de Thimoros... Jamais une femme aussi belle ne lui avait fait aussi peur.
Il y en avait eu plusieurs, de ses sous-fifres, à ce moment-là... Se pouvait-il que l'un d'eux fut ce fameux Perailhon ? Impossible à savoir.

Mais il fallait tirer ça au clair, il y avait quelque chose d'étrange dans son discours. Comment ça "J'ignorais tout cela encore ce matin." ? D'où est-ce qu'elle sortait ça alors ? C'était un crabe qui lui avait chuchoté à l'oreille ?
Non, il ne pouvait pas prendre pour argent comptant les paroles d'une foldingue qui faisait des crises d'hystérie en plein champs de bataille.

"Non mais putain attends, quoi ?! Comment tu peux êt' aussi sûre de ça, là, d'abord ?"



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXX

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 6 Juin 2015 14:43 
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Tous les regards convergèrent vers la Prêtresse. Acculée, elle n'avait guère d'autre choix que de s'expliquer. Ce qu'elle annonça me fit écarquiller les yeux. Le dénommé Perailhon était non seulement l'un des redoutés lieutenant d'Oaxaca, mais aussi le père biologique de Leyna', assassin de sa mère au passage. Divaguait-elle à cause de toute cette agitation ? Elle avait annoncé elle-même n'en avoir rien su jusqu'à maintenant. Que s'était-il donc passé entretemps ?

Mercurio était aussi dubitatif que moi, mais lui le vocalisa. Il voulait, comme la plupart des présents d'ailleurs, savoir comment elle pouvait en être certaine. Je me repris, repoussant légèrement mon tricorne d'un serpentin. Nahöriel affichait un air perplexe. Comme tout un chacun, il avait entendu parler des Treize, mais ne savait visiblement pas quoi penser de cette révélation.

Je jetai un coup d'oeil à l'équipage, encore aux manoeuvres, heureusement. Le timonier écoutait aussi, mais gardait les lèvres pincées. Caractère ou présence d'Eliwin, difficile à dire. Nous venions de sortir d'un guêpier certain. Je devais garder l'oreille tendue, au cas où cette nouvelle aurait eu des répercussions à bord. Fort heureusement, faire avancer la Rascasse occupait mes hommes.

"Bonne question, Mercurio. Mais vous pâlissez encore, Leyna. Ne présumez pas de vos forces."

Si elle voulait s'expliquer, tant mieux. J'étais curieuse aussi, mais mes devoirs étaient prioritaires. Définir un nouveau cap était la tâche la plus urgente. Prudemment, j'ouvris le carnet de bord au marque-page, là où le semi-elfe inquiet pour la Prêtresse avait glissé les cartes. Elles étaient plus précises que les nôtres, au moins concernant la côte ouest de Nirtim.

Parmi les dernières entrées calligraphiées du journal, quelques-unes datant de peu avant le naufrage restaient lisibles. Certaines attirèrent mon attention. Le capitaine de l'épave avait fait de brefs échanges en mer entre les deux continents. Visiblement, des mercenaires sillonnaient les eaux entre Exech et Bouhen, mandés pour sécuriser une voie. Récifs et zones de tempête étaient également notés. Je songeai alors que la Rascasse avait eu de la chance de passer à travers tout cela.

"Rien de sûr à l'Ouest. Des patrouilles au Sud. Les eaux d'Omyre entre notre position et une cité neutre. Et avec ce poids en plus..."

J'avais réfléchi, mais à voix audible cependant, et en fus sortie par un Nahöriel me demandant ce que je marmonnais. Décidément, j'étais plus tendue que je ne l'avais cru. Cette question du cap était cruciale, mais elle n'avait pas à me couper de mon environnement immédiat.

J'inspirai alors longuement, cherchant à regagner ma concentration.


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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 6 Juin 2015 20:50 
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Sans surprise, le commentaire provoqua de vives réactions de la part des autres membres d'équipage. Ils mettaient en doute la fiabilité des pensées de la prêtresse, et elle ne pouvait leur en vouloir pour ça... En revanche, Mythanorië lui précisa que dans son état d'épuisement, elle devrait plutôt aller se reposer. Cela tira une phrase colérique de la part de la jeune femme :

« Cessez donc ! Je suis assez forte pour ça ! »

Puis elle se calma et s'efforça d'expliquer au mieux d'où venait sa vision :

« Ma mère était earionne, et si mon corps est plus proche de celui d'un sang-pourpre, mon esprit est celui d'un earion. Les earions vivent avec la mémoire de leurs ancêtres, un savoir infini, mais hélas trop vaste pour être précisément contrôlé. Cela est tout de même suffisant à acquérir certains savoirs qui dépassent les mortels... Lorsque j'ai vu le nom de Perailhon, cependant, cela à ramener un souvenir à ma mémoire. Ce souvenir venait de ma mère, et il était si fort qu'il m'a submergé. Hélas, cela à fait que je n'ai été que d'une bien pauvre aide dans ce combat... »

Elle poussa un soupir navré. Sa propre mémoire l'avait empêchée de démontrer sa force, et avait mis ses amis en danger... Elle poursuivit :

« J'ignore si c'était un message involontaire, ou si l'extraordinaire volonté de ma mère, qui était une grande guerrière, lui a permis de plier la mémoire collective de notre peuple à sa volonté. Mais j'ai vu sa mort de la main de Perailhon, et j'ai entendu ses pensées. Elle m'avertissait au sujet de mon père... Je sais que cela peut vous sembler dur à croire, mais n'importe quel earion vous confirmera. »

Snori s'approcha pour la soutenir plus que jamais, mais elle le chassa d'un geste. Ils étaient agaçants ! Elle conclut :

« Vous êtes en danger, avec moi. J'aimerais... que vous me rameniez à Lebher, ma ville natale. J'y serais en sécurité, je pourrais apprendre davantage sur la magie, et vous n'aurez plus à souffrir de l'ombre qui suit mon sillage. »

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Ven 12 Juin 2015 00:22 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XXIX



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXX




L'humoran se vit alors avoir une réponse un peu trop compliquée pour sa compréhension.
Elle raconta avoir un esprit d'earion dans un corps de sang-pourpre. Ouais bon, c'était une bâtarde peau-bleue quoi. De toute façon il n'avait jamais vraiment fait la différence entre les deux. Quoi qu'il en était, ça ne répondait pas à sa question. Puis elle se lança dans un de ces délires ! Elle commença à parler de la mémoire d'ancêtres qui lui filerait la science infuse, de sa mère qui lui avait parlé pendant la confrontation sur l'épave... Il n'avait pas tout compris mais pour lui, ça ne faisait que se rajouter à ses pensées de tantôt : elle était tarée. Et sans doute la plus tarée de toutes les tarées qu'il avait vu de sa vie.
Enfin, elle se justifia en disant que n'importe quel earion approuverait son discours. Ah ben ouais, c'était bien pratique de dire ça dans un équipage qui n'en comportait aucun !
Il présuma donc qu'il valait mieux ne rien croire de tout ça. Même Perailhon, s'il fallait, c'était juste un mot aléatoire sur lequel elle avait inventé toute cette histoire de fou.
Et puis merde, mais ça tenait pas debout son truc. Déjà, pourquoi il voudrait particulièrement la tuer ? Et surtout, pourquoi il n'avait pas essayé avant aujourd'hui si c'était le cas ? Et même, à l’extrême limite, si c'était bien le cas, comment il aurait pu savoir qu'elle se rendrait sur cette épave ? Et puis même si c'était le cas, pourquoi il se serait fait chié à envoyer des putains de crabes graver son nom dessus ? Dans quel putain d'intérêt ? S'il voulait vraiment la buter, il aurait peut-être eu meilleur compte d'envoyer un navire de guerre qui aurait pu les envoyer par le fond non plutôt que d'envoyer des foutus crustacés de maximum un mètre de haut ! Et puis bon, il y connaissait rien, mais ça n'aurait pas été plus facile de faire ça plutôt que de dresser des cons de crabes magiciens ?!

Lorsqu'elle eût fini ses explications, le sang-pourpre se rapprocha d'elle et elle l'envoya bouler d'un geste d'exaspération. Comme si elle chassait un mouche à merde qui tournait autour d'elle. Même Mercurio, qui ne donnait pas franchement dans l'empathie d'habitude, n'avait pas trouvé ça correct. Et ouais, il y avait ces deux débiles de Nahö et Snori qui s'étaient entichés d'elle... Pauvres gars. Ils auraient mieux fait d'aller se vider dans des catins, c'était moins prise de tête. Il pensa au passage qu'il devrait les emmener au bordel avec lui, à la prochaine escale, ça pourrait être drôle de les voir dans ce contexte.

D'ailleurs, la prochaine escale, la prêtresse tenta de l'imposer. Dans son délire de persécution, elle disait vouloir être larguée à Lebher pour être en sécurité et cesser de mettre la Rascasse Volante en danger.

L'humoran retroussa ses lèvres à cette idée, pensif. Après tout, pourquoi ne pas débarquer cette cintrée là-bas ? Elle l'avait décidée elle-même et si on pouvait facilement la dégager de cette manière sans qu'elle cause de grabuge, autant en profiter, non ? Une hystérique avec une telle maîtrise de la magie d'eau était un véritable danger dans cette coque de noix, Perailhon ou pas.

Il détourna son regard vers la capitaine, qui n'avait pas l'air d'avoir vraiment écouté ça avec une totale attention. Elle ne lui avait même que vaguement prêté un regard. Elle semblait davantage s'intéresser au contenu du carnet de bord récemment pillé et réfléchir à ce qu'elle pouvait bien faire maintenant du trésor qu'autre chose, allant même jusqu'à marmonner dans son coin. Même pas sûr qu'elle avait écouté un traître mot de ce qu'avait dit Leyna.
Snori et Nahöriel, quant à eux, rien qu'à voir la tronche qu'ils tiraient, voyaient leur monde s'effondrer. Nul doute que si la prêtresse se faisait débarquer, ceux-ci voudraient l'accompagner.

La situation dans son ensemble était gênante.
La folle divaguait, ses deux courtisans pâlissaient, la capitaine avait la tête ailleurs...
Dans ce merdier, il ne savait pas où se mettre et opta alors pour changer de sujet :
"Et ben moi j'dis, si l'Perailhon veut nous buter, on f'rait mieux d'fêter l'trésor et d'écouler c'te vinasse avant, hein ?", déclara-t-il d'un air faussement détendu. "Bon alors, qui en veut ?"



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXXI

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A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 13 Juin 2015 10:33 
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Le temps que mon esprit s'éclaircisse, et je n'avais attrapé que quelques bribes de l'explication de Leyna. Une mémoire d'earion dans un corps à moitié sang-pourpre, et de fait des souvenirs qui n'étaient pas siens au sujet de Perailhon. J'avais beau respecter la jeune demie-elfe, toute cette histoire me paraissait bien difficile à avaler. J'aurais eu tendance à la croire si je l'avais écoutée avec davantage d'attention. Seulement, j'étais bien plus occupée sur la marche à suivre que sur des récits, fussent-ils emplis de sincérité.

Mon oreille capta par contre autre chose. Outre le fait qu'encore une fois Leyna disait que sa présence pouvait attirer le danger, ce fut un nom qui accapara toute mon attention. La Prêtresse souhaitait rentrer sur Lebher, sa ville natale. Un lieu où elle ne craindrait rien et pourrait accroitre son savoir magique. Je levai les yeux vers la vigie puis esquissai un sourire.

( Encore à se blâmer ? Les questions des fixations de hamac, des roulements des équipes et la haine d'un certain capitaine sont plus dangereux pour ma santé qu'une menace jamais vue... Mais j'en prends note. )

Je l'avais déjà expliqué à la jeune femme. À bord d'un navire pirate, qu'un matelot apporte un ennemi juré de plus ou de moins ne changeait pas grand-chose à la situation. Je n'avais pas l'intention de me répéter. Aussi, je cogitai.

( Lebher, Lebher... )

Je passai en revue rapidement les cartes humides, cherchant à visualiser l'endroit. Je venais tout juste de me faire une idée que Mercurio intervint à son tour. D'après lui, et dans des termes "mercuriens", si ledit lieutenant Perailhon en avait après nous, mieux valait d'abord prendre le temps de fêter la prise de ce trésor et notre réussite. Il proposa alors la bouteille à la ronde.

J'hésitai et jetai un regard vers Eliwin. Je devinai de l'amusement dans ses yeux. L'homme s'avança, prit résolument le contenant, nous tourna le dos pour soulever son foulard et s'en verser une bonne dose. J'étais impressionnée. Malgré son infirmité, seules quelques gouttes lui échappèrent. Il me tendit ensuite la bouteille, parlant de cette façon particulière que seuls Nahö' et moi comprenions vraiment. Ou pas, puisque le timonier fit entendre un son d'approbation, quand Eliwin m'incita à profiter du moment présent.

"Bien. Merci Elivan."

Je pris à mon tour une gorgée, que j'avalai d'un coup. La douleur frappa tout mon être. L'alcool était un vin épicé qui brûlait chaque fibre au passage. D'une main, j'essuyai mes yeux clairs, rendant la bouteille au guérisseur. Ce fut d'une voix enrouée par une toux retenue, et sous le regard d'un Nahöriel haussant un sourcil, que j'indiquai notre prochaine destination.

"Timonier ! Cap... Plein Nord. Nous partons pour... Nosvéris. Et Lebher."

La sensation douloureuse s'accompagnait d'une chaleur inconnue qui gagnait en puissance. Je ne risquais pas de me saouler volontairement de sitôt tant la brûlure était atroce. Comment pouvait-on avaler un tel liquide en grande quantité ?

En entendant quelques voix sur le pont, je pris conscience d'une chose. Cela faisait à peine une poignée de jours que j'étais devenue capitaine, et pourtant, j'avais accompli presque plus que pendant mon siècle de vie. Quitter Tulorim, prendre parti et des décisions, rallier une épave pour en extraire son butin, tout en ramenant tous mes hommes en vie, et mieux, commencer à être estimée même par des détracteurs. Cela vous changeait sa brindille.

Je rajustai mon tricorne. Tout ceci faisait pulser ma sève, ou alors c'était déjà un effet secondaire de l'alcool. Finalement, avoir intégré la Confrérie avait été le choix le plus important et apprécié de ma vie. Du moins, je commençais peu à peu à le croire.


*--->*

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Mythanorië - Oudio / Shamane Hippocampe


Sœur de la Confrérie d'Outremer, Capitaine de la Rascasse Volante, au corps de bois et cœur de bête océane
"Y'a pas à dire, la mer, ça vous change quelqu'un !"

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Dernière édition par Mythanorië le Ven 3 Juil 2015 13:35, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 13 Juin 2015 11:25 
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Hélas, ses grands effets dramatiques tombèrent à plat. Mercurio proposa de se saouler pour l'occasion et Mythanorië n'écouta même pas la réponse, absorbée dans des carnets de bords humides. Étaient-ils donc sourds ? Stupides ? La prêtresse sentit des larmes emplir ses yeux. Un péché que de gâcher l'eau que Moura avait mise en nous... mais pour une fois, elle pouvait se permettre un peu de péché, non ?

Tournant le dos à l'alcool tendu par l'humoran, eau empoisonnée et pervertie, et ignorant la douleur à sa cheville, elle se précipita vers sa cabine en larmes. Qu'ils aillent tous par le fond, puisqu'ils s'en souciaient si peu ! Quelle idée de croire qu'il était en endroit en lequel elle pourrait être acceptée ! Comme tant d'autres, ces gens ne savaient que l'ignorer. Ils se fichaient bien de savoir que sa mère était morte dans la douleur et le désespoir. Ils se fichaient du sacrifice d'une femme qui, devant l’inéluctabilité de la mort, avait encore cherché à protéger sa fille. Ils se fichaient de savoir que son père était un monstre. Et après, tout, c'est vrai que ça ne regardait qu'elle !

La force de Moura s'obtient seule. Pas à travers les autres.

Elle s'effondra sur son lit, ignorant tout ce qui l'entourait pour se noyer dans sa mémoire sans fond qu'elle maudissait plus que jamais. Cette mémoire qui venait une fois de plus de ruiner sa vie.

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