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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 13 Juin 2015 21:44 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XXX



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXXI




Il y avait ce bonhomme mystérieux, la gueule toujours caché derrière une épaisseur de tissu et qui collait toujours au basque de l'oudio, qui s'était rapproché sans qu'il le voit. Il ne savait pas qui était ce mec, mais il était toujours aussi discret qu'un pet à un concert de ménestrel.

Celui-ci s'empara de l'amphore d'un coup brusque, se retourna pour que personne ne le voit sans son foulard, en avala une rasade goulument et revint à sa position initiale en tendant le vin à l'oudio. Celui-ci se joint à l'humoran en lui sommant de profiter un peu de cette réussite. Il était bien, lui. Mais sa voix lui disait quelque chose. C'était flou, mais oui, il avait déjà bien entendu cette voix quelque part. La capitaine l'avait appelé "Elivan", en récupérant à son tour la bouteille, mais ce nom ne lui disait toujours rien.

Mythanorië avala une lichée du vin avec une grimace. Il était de très bonne qualité, ce vin tulorien, c'était pas le genre de tord-boyaux qu'il s'enfilait d'habitude, alors pourquoi cet air dégoûté ? Cette fichue branche ambulante ne devait pas aimer autre chose que l'eau de pluie, le voilà le problème. Cette capitaine était quand même bien douillette... Mais bon, au moins elle n'avait pas refusé d'y goûter, c'était déjà ça.

Elle refila l'amphore à Mercurio, qui la tendit à la prêtresse.
L'air au bord des larmes et visiblement décontenancée par la légèreté avec lesquels tous prirent la nouvelle, celle-ci rejeta l'offre avant de quitter la scène comme une donzelle se faisant plaquer par son premier amant.

"Pov' tarée.", ne put s'empêcher de marmonner Mercurio en la regardant partir. A ces paroles, Snori et Nahorïel l'assassinèrent du regard. "Non mais quoi, c'pas vrai, sans déconner ?", dit-il en avalant une autre rasade avant de leur tendant le vin. Il se fit royalement ignoré. Ambiance. Finalement, il continua à en boire lui-même alors que le travail reprenait. La capitaine ordonna de prendre la direction de Lebher et tous se dispersèrent.

Mais Mercurio était tout de même curieux, en ce qui concerné l'homme au foulard. Il l'intercepta au passage et lui demanda avec une naïveté idiote :
"Hé ! Heu... Elivan, là ! Dis, mec, t'es qui en fait toi ? J'sais pas pourquoi, mais j'suis sûr qu'j't'ai d'jà croisé que'quepart, ta voix m'dit que'quechose... Et pis merde, mais pourquoi tu t'caches la gueule aussi ? Pasque bon, vu celle d'aut' gars ici, t'es pas vraiment celui qu'en aurait l'plus besoin !", finit-il en rigolant à sa propre blague.



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXXII

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A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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Dernière édition par Mercurio le Mar 23 Juin 2015 20:43, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Mar 16 Juin 2015 16:46 
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*17*



J'avais à peine commencé à me détendre un peu, en luttant contre la brûlure de ma gorge, que Leyna fila à toutes jambes. L'influence des derniers événements sans doute. Je perçus vaguement Mercurio la traiter de tarée. Et à l'entendre, je pouvais le deviner recevoir des regards sévères voire assassins de Snori et de Nahöriel. Je me forçai à inspirer doucement et décidai de ne pas m'en mêler. J'avais beau avoir à coeur le bien-être de mes hommes, me pencher sur le cas de chacun d'eux était difficile à envisager pour le moment.

Alors qu'Elivan s'éloignait, Mercurio l'interpella. L'humoran était curieux d'en savoir plus sur l'ancien capitaine. Etrangement, il semblait l'avoir déjà vu. Je me tournai vers eux et échangeai un regard avec mon protecteur. Ce dernier avait de bonnes raisons de masquer son visage, et je songeai d'un coup à quelque chose.

"Mercurio est guérisseur. Il aura peut-être une idée ou des conseils."

Le porteur de foulard plissa les yeux, me donnant l'impression que je m'étais fourvoyée. Il souffla sous le tissu puis invita l'humoran à s'éloigner un peu vers la poupe, là où personne n'allait les déranger. Je fermai les yeux, revoyant ce sombre moment où nous l'avions retrouvé sur la Laide, sa mâchoire métallique arrachée par Von Klaash. Mais cet homme était fort et volontaire. Il s'en était remis. Tout de même, un jour, j'espérais l'entendre m'en dire davantage sur lui et ce qui s'était passé autrefois entre lui et Elias.

Mais pour le moment, le devoir m'appelait. Nahö' et Snori s'étaient éloignés en camarades s'étant trouvés un terrain d'entente. Leyna avait filé, Elivan et un Mercurio tenant son amphore étaient là, et quelques-uns de mes hommes vinrent me demander ce que je comptais faire du trésor. Déjà fini ce temps de pause. J'allais devoir superviser l'entrepôt des biens, et surtout m'assurer de faire retourner poches et bottes. Après tout, les êtres à sang rouge étaient connus pour avoir du mal à résister à diverses tentations.

La Rascasse filait plein nord, délaissant la zone de cette épave grouillante sans regrets. Je devais réfléchir à la suite des événements. Nous allions vers Lebher parce que la Prêtresse le désirait et que je n'avais pas pu songer à un autre plan. Nous n'allions pas arriver avant quelques jours. Cela me laissait amplement le temps d'y réfléchir.

Si, entre les diverses demandes, je trouvais du temps pour moi, bien entendu.


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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Lun 22 Juin 2015 03:16 
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Péripeties de Rascasse - Chapitre XXXI



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXXII




Alors que Mercurio approchait d'Elivan, la capitaine pris un air sévère en direction du bonhomme. Comme si elle avait un mot à dire sur son comportement.

Quoi qu'il en était, elle rajouta qu'en tant que guérisseur, il pouvait lui faire confiance. Le guérisseur ne savait pas comment prendre ça. Le "Elivan" était-il en si mauvais état que ça ? Il l'emmena dans un coin du pont où peu de monde se trouvait. L'humoran se demandait pourquoi tant de gravité... Était-il si mal en point que ça ? Risquait-il de provoquer une épidémie dans le navire ?

Alors que nous nous éloignions des crustacés sauteurs et de cet environnement bruyant et chaotique, il voulait toujours en entendre plus sur cet homme. Toujours dans les pattes de la capitaine, à la conseiller de loin, lui parler directement ne pouvait qu'en être plus instructif...

"Non mais sans déconner, c'est quoi le souci, merde ?!"



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXXIII

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Lun 22 Juin 2015 12:33 
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Eliwin se contenta de toiser Mercurio pendant un moment, puis il ôta simplement son foulard, sans dire un mot. Le guérisseur vit son horrible mine, en dessous du foulard, tout n'était que chair pourpre et peau en lambeaux, c'était comme si toute sa mâchoire inférieure lui avait été arrachée par un grizzly, langue comprise. Par on ne savait quel miracle, il était encore en vie et du reste, bien portant. Il ne restait que cette plaie béante qui lui empêchait d'articuler ses mots. Il resta ainsi devant Mercurio l'espace de quelques secondes, puis remit son foulard autour de sa "bouche". Avec une voix caverneuse, il se mit à émettre des sons, auxquels Mercurio put assimiler des mots avec un petit exercice mental.

- C'est moi qui vous avait laissé à Henehar.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Mar 23 Juin 2015 22:23 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XXXII



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXXIII




L'homme regarda le guérisseur, visiblement gêné. Mercurio lui rendit son regard, commençant à penser qu'il devait faire un foin de pas grand-chose. Qu'est-ce qu'il pouvait bien cacher, comme blessure ? Une brûlure ? Une cicatrice un peu moche ? Il était pustuleux peut-être ? Ou bien une marque de magie ? La magie d'obscurité, ça laissait des traces assez moches des fois... Mais les blessures anciennes, il ne pouvait que rarement y faire quelque chose...

Soudain, il se décida et ôta son foulard avec honte.
Nom d'un prolapsus hémorroïdaire de troll syphilitique ! L'humoran ne se contint pas.

"Oh putain ! Oh putain de bordel de merde ! Wow ! Juste... Wow !"

Alors ça, il ne s'y attendait pas. Et puis, comment il pouvait être encore en vie après ça ? Comment ?

On aurait dit un monstre. Ce gars avait juste un énorme trou à la place de la mâchoire qui lui descendait jusqu'à la gorge. Des lambeaux de peaux pendaient de part et d'autres du côté des joues, n'ayant plus nulle part où s'accrocher, et l'on pouvait remarquer sa respiration s'échapper faiblement de son épiglotte en mauvais état, mais encore présente. Mais par Jeri, elle était visible comme ça, à l’œil nu, à la lumière du soleil ! Idem pour sa luette, sa parotide et ce qu'il restait de son pharynx. Et le tout en pleine action, sur un corps d'humain encore vivant et qui semblait réussir à pouvoir vivre avec ce manque ! C'était sans doute ce qui l'avait sauvé, car si le traumatise avait été plus important, il aurait été en totale incapacité de respirer ou d'avaler et ça n'aurait pas fait un pli.

C'était tout simplement à mettre le guérisseur sur le cul ! D'abord troublé, l'humoran se remis vite de sa surprise pour s'amuser de cette blessure incroyable. Sa parotide salivait sans cesse, et l'afflux se laissait couler jusque dans son épiglotte, ce qui le condamnait à devoir déglutir très régulièrement.

C'était franchement extraordinaire. Cet homme était juste resté en vie car il lui restait tout juste les bons organes pour assurer sa survie. Après, c'était une autre question que de savoir comment il n'est pas mort de la bonne grosse hémorragie dégueulasse qu'il avait dû avoir sur le coup. Aussi, il devait avoir un système immunitaire de taré pour ne pas avoir développer de pathologies secondaires et autres infections après ça...

Simplement dingue. Juste dingue. Mercurio ne pouvait qu'être enthousiasmé à la vue de tout ce beau bordel. Enfin, une blessure qui méritait qu'il s'y intéresse !
Ça, c'était une véritable friandise pour guérisseur ! Il allait devoir se creuser la caboche, pour trouver un moyen de lui arranger autant que possible cette tronche !

Mais alors qu'il commençait à avoir des étoiles dans les yeux et aurait espérer encore avoir des heures ne serait-ce que pour analyser toutes les subtilités de cette curiosité médicale, la pudeur d'Elivan le fit camoufler à nouveau sa figure, si tant était que l'on pouvait encore l'appeler de la sorte.

Puis l'homme balbutia quelques sons :
"Hé hoa hi hou ha-hé héché ha He-hé-har."

Évidemment, sans langue et sans bouche, la communication n'allait pas être de la tarte. Mais il avait compris. C'était lui, le mec de Hénéhar qui s'était barré en traître, les laissant lui, Elias et les autres, sans navire et sans la moindre tune, à se geler le cul pendant un hiver entier là-bas, les obligeant à trouver des boulots à la con pour pouvoir se payer un bateau en attendant que la glace fonde. Et ben comme quoi, il aurait mieux fait de rester avec eux ce con, ça lui aurait peut-être permis de ne pas finir avec la gueule d'une avaleuse de Dahràm qui aurait pris un sturb comme client.

"J'me rappelais d'toi avec une meilleure gueule. J'te foutrais bien un pin pour nous avoir laissé dans c'te merde, mais on dirait qu't'as d'jà bien morflé. Et pis t'as plus d'joue, d'toute façon... Est-ce qu'Elias sait qu't'es là ?"



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXXIV

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Jeu 25 Juin 2015 23:15 
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Eliwin ne sembla pas être gêné par la réaction de Mercurio mais le regardait toujours avec sa noirceur habituelle. A sa question, il répondit qu'Elias, Plagg, Iguru et pratiquement tout le monde sur le Masamune était au courant de sa présence ici.

- Mon rôle ici est de veiller sur le capitaine.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Ven 26 Juin 2015 23:06 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XXXIII



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXXIV




Il était dur de comprendre ses paroles, aussi l'humoran se concentrait pour interpréter sa réponse. Eliwin dit qu'Elias et les autres étaient au courant. Curieux qu'ils ne lui en aient rien dit lors de leur rencontre à Tulorim. Mais bon, ça ne voulait rien dire, de toute façon. Ils s'étaient vus en flèche, juste le temps d'échanger quelques mots avant que ce putain de capsésin ne l'assomme. Alors bon, qu'ils aient zappé de lui dire qu'ils avaient retrouvé Eliwin était fort possible.

Il rajouta que son rôle était de veiller sur Mythanorië.
Ouais, donc, en gros, ça semblait confirmer ce qu'il pensait depuis son arrivée sur le navire. L'oudio n'était qu'une capitaine de pacotille, une marionnette ou, au mieux, une totale bleue. Pourquoi aurait-elle besoin de quelqu'un pour lui jouer la nourrice si ce n'était pas le cas ? Elle avait pourtant montrer ses capacités au combat et à la magie il y a peu et il savait maintenant qu'elle savait se défendre si besoin. Et puis Eliwin l'avait bien laissé partir sans lui sur le navire naufragé, alors c'était qu'il ne s'agissait pas vraiment de la protéger. C'était juste qu'il menait la barque dans l'ombre. Tout ça restait méchamment louche, et puis ce n'était pas non plus comme s'il le connaissait bien. Après tout, ce gars s'était barré en traître une fois, qu'est-ce qui l'empêcherait de refaire un autre coup de pute ?

D'ailleurs, ce questionnement poussa l'humoran à demander :
"Mais... T't'étais cassé où ? Qu'est-ce 'y t'es arrivé pour finir avec c'te gueule ?"



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXXV

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Jeu 2 Juil 2015 13:11 
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Eliwin se contenta de répondre à la dernière question, toujours aussi avare en détails.

- J'ai été torturé par l'esclavagiste Von Klaash.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 5 Juil 2015 12:54 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XXXIV



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXXV




"É éhé orhuhé ar rlahahis On Kas."

Il eût du mal à le décrypter, cette fois-ci. Il avait été torturé par ?
Peu importait, il ne devait pas connaître. Quoi qu'il en était, ce problème de communication allait l'empêcher de faire son boulot correctement.

Il préféra ne pas faire de commentaire sur le fait qu'il ait subi la torture et conclus la conversation avec un ton grave :
"Mec, tu t'rends ben compte qu'tu devrais êt' mort, là, hein ? Si on croise pas souvent d'mecs avec la mâchoire en moins, c'est pa'c'que tous ceux qui la perde, ben y crèvent. J't'apprends rien, c'un p'tain d'mirac' qu'tu vis encore, là. Alors j'sais pas comment tu t'démmerdes, si tu t'défonces à la potion d'soin ou un truc dans l'genre mais un bon conseil : Faut qu'tu m'fasses confiance. J'peux pas t'faire repousser la mâchoire ou la langue, et d't'façon avec ça tu vivras pas méga-vieux quoi qu'tu fasses, mais j'pense pouvoir arranger un peu ton cas. Va falloir qu'j't'examine plus longtemps qu'ça, et plus régulièrement aussi. A la prochaine escale, j'essayerais d'trouver des trucs pour faire en sorte qu'ta tronche fasse moins peur à voir. En attendant, profite de la vie, on sait jamais. Tape-toi du bon vin... (dit-il en lui laissant collant l'amphore dans les mains) ... et d'bonnes catins ! Allez, si t'as b'soin d'moi pour quoi qu'ce soit, tu sais où m'trouver.", dit-il en lui tapotant l'épaule.

Après cette grande démonstration de subtilité, Mercurio s'en alla dans les quartiers de l'équipage, vraiment pas décidé à s'occuper du semi-orque. De toute façon, celui-ci se réveillerait quand il dormirait et fin de l'histoire.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 5 Juil 2015 15:42 
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La Rascasse en Nosvéris
*1*



Brièvement, je jetai un coup d’œil à l'immense silhouette qui me suivait tandis que nous nous dirigions vers les cabines. Cela faisait un peu plus d'une journée que nous faisions voile vers Lehber. Le ciel ne s'était pas encore défait des nuages sombres trouvés vers l'épave, mais le vent était avec nous. Tant mieux. Distraitement, je rajustai autour de mon majeur l'anneau confisqué à l'un de mes hommes. C'était ce varrockien, d'ailleurs. Celui dont j'avais tranché la ceinture, pour le libérer de sa charge de coffrets.

Il avait pourtant tout tenté pour le garder, mais chercher à l'avaler et manquer s'étouffer avec n'avait pas été une bonne idée. Je ne l'avais pas puni, chose qu'Eliwin avait désapprouvé, mais la peur qu'il s'était fait en manquant s'évanouir l'avait marqué. Du moins, je l'espérais pour lui.

Dans mon dos, le semi-garzok avançait bras croisés, et la tête baissée pour ne pas se heurter aux poutres basses. J'étais contente qu'il soit apte à marcher après les blessures que Leyna lui avait causé, mais contrariée par son silence. La seule chose que j'avais réussi à tirer de lui était son nom : Samrik. Et encore, j'avais eu recours à une confrontation de regards pour y parvenir. Sa peau coloris bronze était encore couverte de marques de coups, surtout au niveau des côtes. Maintenant que le calme était revenu sur la Rascasse, je comptais bien savoir ce qui s'était passé.

Et m'assurer que la Prêtresse s'était remise de son mal-être à bord de l'épave.

"Leyna'sëraya ! C'est le capitaine Mythanorië."

Je crus entendre sa voix me permettre d'entrer, et ne me fis pas prier. Je me frottai un oeil du serpentin en poussant un souffle.

"Bien. J'espère que vous vous êtes remise car j'ai une ou deux choses à me faire expliquer."

Je fis un pas de côté, et incitai le géant à moitié garzok à s'avancer. Il refusa, restant sur le palier et attirant quelques regards.

"Moura, Moura... Bien. L'un de vous peut-il me dire ce qui s'est passé entre vous sur le pont ?"

Je les gardai à l'oeil, me préparant à empêcher une nouvelle rixe.


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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 5 Juil 2015 15:56 
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Leyna priait. Sa ferveur était plus grande que jamais. Son esprit était ouvert au maximum. Jamais elle n'avait prié avec autant d'énergie, et c'était là l'énergie du désespoir. Elle ne comprenait pas le dernier signe que lui avait envoyé Moura. Son père... son père était un lieutenant d'Oaxaca. Cela voulait-il dire qu'elle devait combattre Oaxaca ? Ou au contraire s'allier à elle ? Peut-être devait-elle se laisser retrouver et servir cette demi-déesse... peut-être que Moura la reconnaissait...

Mais en même temps, Perailhon était le meurtrier de sa mère. Sa mère qui était une fidèle guerrière de Moura...

Tant de questions... Elle ne comprenait pas. Les réponses lui échappaient comme des anguilles, et quand elle pensait les attraper, elles se révélaient de douloureuses anguilles électriques. Invariablement, elle les relâchait et n'était pas plus avancée. Elle redoutait le moment où elle trouverait la force d'en garder une en main.

« Moura éleva la voix pour faire connaître sa volonté, et cette volonté était aussi indomptable que les flots. Il n'y a pas une seule vérité. Aussi, qui cherche la vérité est condamné au malheur. Mais bienheureux qui se bat pour ses convictions, car le combat, lui, est bien réel. »

Une strophe étrange qui justifiait n'importe quoi... Les textes sacrés étaient parfois bien durs à interpréter. Pourtant, en les analysant tous, elle trouverait peut-être une bonne réponse...

Elle se sentit un instant défaillir. Depuis combien de temps n'avait-elle pas mangé ? Trop longtemps. Elle sortit péniblement de sa cabine le temps de prendre le plat qui attendait devant. Combien avaient été remportés avant celui-ci ? Impossible à dire. Elle mangea du bout des lèvres, puis, se replongea dans sa méditation.

Ce fut de courte durée, cependant, car on frappa à la porte. C'était la capitaine. Que voulait-elle ? Peu importe. On obéit à la capitaine. Elle la laissa entrer. Elle était accompagné de Samrik, le semi-garzok qu'elle avait affronté quelques jours plus tôt pour éprouver sa force. Justement, elle souhaitait s'enquérir de la cause de ce combat.

« Moura. » répondit simplement Leyna.

Le silence tomba. Au bout d'un moment, elle comprit qu'on attendait un peu plus d'elle.

« J'ai estimé sa force. Et je déclare qu'il a toutes les compétences pour devenir maître d'armes de l'équipage. Le choix définitif revient au capitaine, bien sûr. »

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Lun 6 Juil 2015 22:02 
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*2*



La Prêtresse, égale à elle-même, me répondit d'un unique mot : Moura. Je fermai lentement les yeux, ne poussant pas oralement pour faire comprendre que la réponse ne me suffisait pas. La jeune femme finit par enchainer, me disant avoir estimé la force du demi-garzok, et assurer qu'il avait toutes les compétences pour être le maître d'armes de l'équipage. Et évidemment, elle me laissait le choix définitif.

C'était tout de même la première fois que j'en entendais franchement parler. Certes, l'équipage avait besoin que quelqu'un leur enseignât les bases du combat, mais Samrik ? Je me tournai vers le géant, silencieux, mais dont le regard marron restait rivé à la jeune femme. Pas encore un prétendant pour elle ! Non, en vérité, cela ressemblait presque à du défi. Et pourtant, le grand-mât du vaisseau se souvenait encore de leur rixe.

"Si je comprends bien, sans m'en avertir, vous avez mis à l'épreuve un membre de l'équipage. À rude épreuve, j'ajouterais."

Il suffisait de regarder les ecchymoses encore présentes sur le corps à demi nu de Samrik pour s'en rendre compte.

"Êtes-vous d'accord pour occuper cette position, Samrik ?"

Le regard du géant dévia sur moi. Je pus sentir mon écorce se resserrer à cette assurance.

"Non."

"Cela m'aurait étonné. Pourquoi ?"

L'immense homme croisa fermement les bras.

"La force s'acquiert seul. Emprunter celle d'un autre est preuve de faiblesse."

J'agrippai mon tricorne entre mes serpentins. J'avais beau essayer de m'attendre à tout, entendre un individu avec du sang garzok parler avec un tel sang-froid et aplomb restait perturbant.

"Votre Prêtresse a su démontrer sa force, pas vos hommes. Je reconnais sa valeur, pas la leur."

Ma cervelle s'activa vivement tant je sentais son discours mettre ma sagesse au défi.

"Raisonnement biaisé, Samrik. Et cette distance que vous mettez entre l'équipage et vous ne peut que vous desservir."

Moment de silence. Le géant se contenta de se montrer impassible. J'avais du mal à voir comment percer sa carapace. Je savais qu'il valorisait la force, mais je me voyais mal le frapper sur un coup de tête. Par contre, je pouvais peut-être le pousser dans mon sens.

"Mais je ne vous en veux pas. Vous pouvez disposer."

Je le vis me tourner le dos sans s'attarder. C'était le moment de porter une estocade morale.

"Après tout, on ne peut pas enseigner ce que l'on ne maîtrise pas."

Arrêt brutal et regard noir du demi-garzok. J'avais fait mouche. Un peu trop même.

"Ma maîtrise. Mon art. Ma force et ma lame. Les insulter a déjà écourté des vies."

"Si vous êtes confiant à ce point, transmettez votre savoir. Apprenez-moi."

"Cela ne m'apporterait rien."

"En êtes-vous certain ?"

Je me mis à soutenir son regard, à le défier à sa manière. Calme, droite, directe et silencieuse. Je voulais le refléter, lui faire comprendre que s'il supervisait mon apprentissage, je risquais de finir par l'obliger à se dépasser en retournant ses techniques contre lui. Grincements de la Rascasse, regards et murmures des membres d'équipage témoins. Mon mètre quarante défiait sans un son cet être de deux têtes de plus que moi.

Finalement, Samrik manqua me faire sursauter en rengainant une lame que je n'avais pas vu à demie sortie. Il me toisa de longs instants avant de me faire signe de le suivre, et en se dirigeant vers le pont. Je me tournai brièvement vers la prêtresse.

"Toutes les compétences, hum ? À commencer par une grande motivation. Enfin, nous verrons bien. Vous venez ?"

Je fis un signe de tête vers le passage emprunté par le géant, attendant la réaction de Leyna' avant de poursuivre. Au final, je n'avais pas eu toutes les circonstances de leur confrontation, et je doutais les obtenir un jour.


*--->*

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Mar 7 Juil 2015 20:36 
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La capitaine semblait quelque peu contrariée. C'était compréhensible, après tout elle n'était pas encore experte des voies e Moura. Mais elle se tourna vers le semi-garzok pour lui demander s'il était intéressé par le poste de maître d'armes et il le refusa, arguant que la force ne saurait être empruntée à un autre. Sa philosophie était finalement assez logique, et ressemblait à celle de bien des fidèles de Moura, qui confondaient force et égoïsme. Pourtant, la déesse ne signifiait en rien qu'il fallait user de sa force pour écraser les autres. La force pouvait provenir du groupe, d'une amitié soudée... il existait bien des manières d'être fort, et la prêtresse l'avait amplement prouvé tout au long de sa vie.

Elle ne pouvait donc lui en vouloir, mais elle fut satisfaite de voir Mythanorië le secouer un peu. Un peu trop peut-être. Elle semblait irréfléchie et avide d'en découdre sous prétexte d'apprentissage, ce qui ne lui ressemblait pas. Samrik, bien évidemment, releva le défi.

Ainsi, donc, allait se mettre en place un combat entre la capitaine et le potentiel maître d'armes. Si elle pouvait le convaincre, ce serait très positif. Comme elle invitait la prêtresse à la suivre, cette dernière se décida à se lever pour retrouver la lumière du jour.

D'une certaine manière elle n'était pas fâchée de retrouver les embruns de l'océan et l'ambiance de travail et de bonne humeur du pont. Cependant, il y avait maintenant une certaine tension. Les marins regardaient le groupe sortir d'un air incertain, se demandant ce qui allait se passer. Ils avaient raison de se méfier.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Jeu 9 Juil 2015 18:29 
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*3*



Ce ne fut qu'une fois sur le pont, et voyant le géant se mettre en posture de combat que quelque chose me frappa. J'avais voulu pousser Samrik à m'apprendre. Lui semblait paré à réellement en découdre. Il délia le fourreau de sa lourde épée, et la maintint devant lui à l'horizontale. Pas de tranchant, pas de risque d'incidents. D'autant plus que nous avions quelques curieux autour de nous. J'imitai le géant et me défis de mon tricorne ainsi que de mon manteau.

"Attaquez."

"Vous prenez un risque."

Le géant se contenta de me fixer, sa lame toujours à l'horizontal. La mienne en main, je fis quelques pas rapides, couvrant la distance me séparant de lui. Mouvement de ma lame. Arc-de-cercle vers son flanc gauche. Impact, mais pas d'arme à chair. Le coup fut stoppé net par la parade du géant. Il n'avait pas bougé, campé sur ses appuis, mais son fourreau avait arrêté le mien une main avant sa peau.

Surprise, je ramenai ma lame et tentai un coup de l'autre côté. Même résultat. Un pas en arrière, et je me lançai pour une frappe d'estoc. Habilement, Samrik pivota sur son pied. Son fourreau ripa contre le mien. Ce fut avec une brutalité maîtrisée qu'il apposa sa paume contre le cuir et me repoussa en biais. Il ne cherchait pas à me blesser, mais là, s'il l'avait souhaité, nul doute qu'il m'aurait sévèrement meurtrie. Il aurait pu dégainer son épée en faisant un pas vers moi, et lacérer ma gorge en poursuivant simplement son mouvement.

Mon feuillage tressaillit. Ce demi-garzok était encore convalescent, mais il ne laissait paraitre aucune faiblesse. Par contre, je vis clairement poindre de la contrariété sur son visage à crocs.

"Je plains votre épée."

Samrik avisa longuement mon arme puis fronça les sourcils. Il m'incita à l'attaquer de nouveau. Je ne me fis pas prier, mais là encore, il contra chacun de mes assauts. Pire, d'un simple moulinet, il fit tourner sa lame autour de la mienne et me l'extirpa de la main. Un souffle mécontent lui échappa. À voix posée, il me lança un trait d'esprit. Selon lui, je n'avais rien d'un guerrier, car un vrai aurait préféré perdre son bras que de lâcher son arme. J'en fronçai les sourcils. C'était là quelque chose de stupide.

L'un des matelots me rendit mon épée, et je me remis en posture offensive. Samrik me toisa une nouvelle fois. Il mit en doute le choix qui avait été fait en me donnant le poste de capitaine. Encore un qui s'y mettait. Je répliquai calmement que ma force différait de la sienne, mais avait une valeur égale. Après tout, je n'avais qu'à légèrement tourner la tête pour apercevoir Nahöriel, prêt à m'appuyer, tout comme Eliwin. Mais j'étais aussi résolue à tenir tête à ce géant par moi-même. Je fis un instant jouer mes fluides d'eau dans ma paume. Non, je ne comptais pas m'en servir, mais c'était là un atout parmi d'autres.

"Le combat a beau être votre art, je suis persuadée que vous ne savez pourtant pas déceler d'écueils dans ma façon de faire."

Samrik se détendit un peu. Mieux, il m'adressa une expression semblant dire "vous vous fichez de moi ?". Il finit par lentement élever son fourreau, désignant point par point ce qui n'allait pas, de ma tête à mes pieds.

"Chevelure mal tenue. Elle cachera la venue d'une arme dans de nombreux angles. Bras comme des brindilles. Les mains qui ne tiennent pas une épée sans qu'elle tremble ne la méritent pas."

Il énonçait le tout avec calme et froideur, mais d'une façon très analytique. Pas de doutes, il savait de quoi il parlait. Je manquais de tonus dans le haut de mon corps. Je plaçais mal mes pieds. Je gardais les genoux raides, m'empêchant de bouger facilement. Et mes yeux me trahissaient, pointant l'endroit où je comptais faire toucher ma lame. Apparemment, il pouvait parfaitement me lire avant même que j'eusse esquissé mon assaut.

"Je vois. Vous semblez penser que je ne vous toucherai point."

"Pas point. Jamais."

Oui, c'était à son tour de me mettre au défi. Résolument, je dégainai ma lame juste assez pour couper l'une de mes longues lianes de chevelure, presque à sa racine. Je l'avais toujours laissé pousser, et pour une bonne raison. Une faible douleur parcourut mon écorce alors que je sentais ma sève s'agglutiner au niveau de la plaie. Était-ce semblable pour tous les miens ? J'en doutais, mais je n'avais pas de temps à perdre à chercher une ficelle. Je m'en servis pour attacher ma tignasse végétale en une lourde queue-de-cheval. Ma posture changea, et j'appliquai les conseils du semi-garzok.

Lentement, je me concentrai sur les fibres de mon corps, les faisant jouer progressivement. Mon opposant se remit en position défensive, ne me quittant pas du regard. Je me lançai, tentant de frapper sa hanche. Mes yeux me trahirent avant même que j'eusse esquissé mon geste. J'arrêtai mon assaut aussitôt, en voyant le fourreau adverse déjà sur la trajectoire.

Il me fallait trouver un moyen. L'observer à mon tour pour déjouer sa défense. Ma force physique commença à se rassembler dans mes bras. Je voulais le toucher quelque part. Une jambe, un bras. Pas le blesser, juste parvenir assez près. Cela m'aurait servi à la fois à démontrer cette autre force, mais aussi à prouver que son savoir pouvait faire progresser.

Je décidai de viser sa jambe droite, et me lançai. Il répondit en parant adroitement, encore et encore. Il semblait savoir où je comptais viser. Plus j'y pensais, et plus j'y voyais la solution. Rassemblant mon énergie, je commençais à porter un coup à sa jambe, et coupai mon élan pour faire obliquer ma lame vers l'autre. Quelques pas rapides, et Samrik était hors de portée. Je réitérai l'opération une fois, et encore une autre. Je devais le feinter. Lui faire penser que je n'en avais qu'après ses jambes.

Fourreau contre fourreau. Mes fibres s'échauffaient. Si cela avait été un combat réel, le demi-garzok m'aurait vaincue depuis longtemps. Je pouvais sentir mon énergie physique circuler vivement en moi. Je bougeais déjà avec davantage d'aisance, concentrée sur mon adversaire. Je pris le parti de tenter un assaut en trois temps. Un coup d'estoc vers sa cuisse qu'il allait parer soit en chassant ma lame, soit en esquivant. Il para, donnant un coup sur ma lame, et la faisant partir sur le côté. J'enchainai, profitant de l'élan pour faire un pas en avant, et laisser mon arme filer vers son autre jambe. Recul de Samrik. Ouverture ! Pivotement sur l'avant de mon pied, poursuite du mouvement de rotation. Le demi-garzok dut donner un coup de talon et bondir en arrière pour m'éviter.

Presque. J'en esquissai un sourire. Je commençais à comprendre comment mon opposant réagissait. Je manquais de réflexes pour que mes feintes touchent au but, mais j'avais réussi à le déstabiliser. Son regard marron se riva à moi avec sérieux.

De nouveau, je fis circuler ma puissance physique dans mes fibres. Anticiper ses mouvements. Feinter pour le toucher. Je changeai de cible, visant ses bras à présent. Il para mes assauts comme avant. Ou presque. Dès que je tentais une attaque, qu'il contrait, il me repoussait avec violence. Je faillis perdre l'équilibre quand ma botte tapa quelque chose, que j'ignorai totalement. Il me fallait faire mieux que cela ! Mes hommes me regardaient ! Nous regardaient !

"Bien. J'ai saisi le principe. Passons aux choses sérieuses."

Je savais ce que je voulais faire. D'assaut en assaut, je sentais mon corps réagir plus vite. Je visais alternativement l'un de ses membres, mais ma cible véritable était plus haute. Instinctivement, comme si c'était ma forme animale qui me le soufflait, j'avais l’irrésistible envie d'attaquer un point faible. Si je voulais frapper fort, il ne fallait pas qu'on puisse dire que c'était un accident. Je devais le saisir là, à la gorge. Samrik pouvait me lire, et je le savais. Aussi, je fis au mieux pour masquer mes intentions.

Concentrée, j'effectuai feinte sur feinte. Viser son mollet gauche pour tenter de taper son poignet tenant la lame. Faire un pas en avant pour qu'il me repoussât, en ouvrant sa garde. Ses réflexes étaient meilleurs que les miens, même au sortir d'un séjour chez Mercurio. À peine entrevoyais-je une opportunité qu'il me déchiffrait et m'en privait. Il était doué. C'en était presque décourageant, d'autant plus que Leyna avait réussi à le mettre dans un sale état, elle.

La plus grande partie de mes tentatives était déjouée, mais peu à peu, je parvenais à me rapprocher. Il avait beau tourner et reculer, il finit invariablement par se retrouver à proximité d'une paroi. Solliciter ma force physique m'éprouvait. Je devais me hâter d'en finir, sans quoi...

Je resserrai mon lien végétal tenant ma chevelure. De passe d'arme en passe d'arme, j'avais décelé une faiblesse dans sa posture. Quand il me repoussait, il y mettait toute son attention, et le faisait généralement de la même manière : de sa main libre. C'était là que je devais le surprendre.

( Allez, juste une fois. )

J'inspirai, faisant circuler ma force martiale dans chacune de mes fibres. J'avançai, résolue. Pied gauche, estoc, parade. Pied droit, taille, esquive. Coup en biais, vers le haut, arrêté par son fourreau. Recul de ma part, inspiration. Visée du genou, bris d'élan pour menacer sa main armée. Son autre main fila vers moi, cherchant à m'asséner une claque répulsive. Esquive de ma part, même chose de la sienne. Raté.

Je réitérai l'attaque en variant les coups, mais toujours pour le pousser à me contrer de cette façon. Coup en biais depuis le bas. Lui faire croire que je voulais taper son poignet...

Son instinct ou la monotonie de mes coups le trahit. Il réagit comme je m'y étais attendue. Son fourreau para le mien. Sa main libre voulut me faire reculer. Je saisis l'occasion. Levée de mon coude. Bris de l'élan de son poignet. Je repoussai sa défense, rassemblai mon énergie physique, et portai l'assaut. Mon fourreau ripa brusquement contre le sien, le déséquilibrant. Mon épée poursuivit sa course. Pas en avant. Portée adéquate atteinte. Mon mètre quarante était à peine à mi-bras de lui. Barre diagonale de cuir appliquée contre sa gorge. Mes autres serpentins appuyèrent le coup.

Faibles à-coups, expression de surprise. Le plat de mon épée pressait contre le canal principal de sa gorge. Je le sentais pulser périodiquement, mais pas avec précipitation. Je maintins l'appui un instant. Si le fil était au clair, il m'aurait suffit d'un geste pour gravement le blesser, voire le tuer. Samrik soutint mon regard puis ferma les yeux en grimaçant. Il acquiesça, et je reculai lentement. La culpabilité m'étreignit quand je constatai la présence d'une marque sur sa peau. Lui se contenta de se masser le cou.

"Touché."

Je passai le revers de ma main contre mon front, instinctivement.

"Vous voyez ? Ma force dans le domaine des armes est loin d'égaler la vôtre. Et pourtant, avec votre aide..."

Samrik resta étrangement silencieux, puis son regard dévia. Je l'imitai, apercevant une poignée de matelots munis de leurs balais ou d'armes, et tentant de se contrer par jeu. Ils s'immobilisèrent en comprenant être observés.

La tension descendant, je pouvais sentir un brin de lassitude m'envahir. Je levai le nez, cherchant à estimer le temps que je venais de passer à cet échange musclé. En tous cas, je me sentais grandie de cet épisode. Apprendre à lire son adversaire pour pouvoir anticiper ses réactions. Pour mieux l'induire en erreur et en profiter. Manier une arme était plutôt amusant, dans le principe.

Restait à savoir si j'allais être capable de réitérer ceci en combat réel.



*--->*

Tentative d'apprentissage de la CCAA de Shaman : Prise à la gorge.

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Dernière édition par Mythanorië le Lun 21 Mar 2016 16:22, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Jeu 9 Juil 2015 21:27 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XXXV




Péripéties de Rascasse

Chapitre XXXVI




Alors que les quartiers étaient bien remplis à son arrivée, voilà qu'au moment de son réveil, l'humoran s'étonna de n'y voir pratiquement personne outre un ronfleur solitaire en la personne de Morlak. Il fallait dire que les précédents évènements l'avaient bien exténué, alors cela pouvait expliquer un sommeil lourd et le fait que personne n'ait tenté de le réveiller.

Il entendait le vent souffler dehors entre les couinements du navire et les discussions étouffés d'en haut. Il eût le curieux sentiment que la journée allait être maussade en passant sa main dans sa fourrure faciale et se leva mollement. Il mis ses katars à la ceinture et se dirigea vers les cales pour voir si le semi-garzok avait enfin quitter les lieux.

Ce fut bien le cas. Il put aussi remarquer que les cales avaient été rangées et nettoyées. Il mit même un petit moment à comprendre que le trésor avait été dissimulé dans des caisses et des tonneaux au fond du compartiment, de manière ce qu'il soit invisible pour qui n'était pas au courant de la présence d'un trésor ici. Certainement une mesure de sécurité, mais mise en place par qui ? La capitaine ou Eliwin ? C'était une question qu'il se poserait régulièrement, maintenant. Quoi qu'il en était, les produits comestibles avaient été quant à eux rapprochés de l'entrée des cales et le coin qu'il s'était bricolé avait totalement disparu. Le hamac n'était plus là, pas plus que ses outils de fortune. Soudain, angoisse. Sa bourse de yus, ses économies personnelles, où étaient-elles ? Où était cette foutue caisse de lentille ? Il courrait entre les contenants, cherchant désespérément et nerveusement sa fortune. Ah ! Enfin, elles étaient là, ces conneries de lentilles... Et la bourse toujours bien planquée. Il était soulagé, mais remarqua bien que cet endroit n'était pas viable pour lui servir de cabinet. Il lui fallait une pièce qu'il pourrait fermer à clé, dans laquelle il pourrait déposer toutes ses affaires sans avoir à se faire de soucis sur le fait de les retrouver à son retour... Il en parlerait avec la capitaine.

Soudain, sa bourse dans la main, il regardait en direction du trésor et se tâtait. Récupérer quelques pièces d'or pour sa poche, qui allait le remarquer ? Personne n'avait pris la peine de compter, de toute façon... Et puis il l'avait bien mérité non ? Il ne s'était pas touché la nouille lui, il était allé au front, à se bastonner contre ces putains de crustacés géants, contrairement à la majorité de l'équipage...
Il se rappela soudain avoir dans sa poche de ses pierres étranges récupérées dans le navire échouée. Sur la dizaine qu'il avait trouvé dans le navire, il ne lui en restait plus que deux. Chiotte ! Les autres ont dû couler au fin fond de la mer lorsqu'il nageait ! Bon, au moins c'était déjà ça... Il espérait bien que ça lui rapporte quelque chose à la prochaine escale. Allez, c'était toujours ça qui passait au travers des mailles du filet. Pas la peine d'abuser non plus. De toute façon, à partir du moment où il avait assez pour aller se divertir dans les bordels... Et puis la capitaine devra de toute façon bien bien partager une partie du magot entre les membres de l'équipage avant la prochaine escale, de toute façon...

Il sortit ensuite des cales pour se rendre sur le pont. En chemin, il croisa la capitaine en train de tambouriner sur la porte de la cabine de Leyna, accompagné de Samrik, qui, à son passage, lui jeta un regard mauvais. Ce regard ne fit que sourire l'humoran, se rappelant de l'état pitoyable dans lequel le semi-garzok s'était retrouvé plus tôt.
Sans doute la capitaine s'occupait maintenant de résoudre les comptes de la bagarre d'hier. Bref, rien qui ne le concernait ou qui ne l'intéressait et il prit bien la peine de ne saluer quiconque pour ne pas attirer l'attention sur lui.

Il arriva alors sur le pont pour apercevoir qu'ils étaient bien au large. Le temps était incertain, les nuages gris et le vent soufflant assez pour soulever de bonnes vagues. On était encore loin de la tempête, mais c'était un temps qui demandait de l'activité et de la réactivité à l'équipage.
Allez, il était temps de faire son boulot de matelot. Mais avant ça, il voulait savoir vers où ils se dirigeaient car même hier, il n'avait finalement pas entendu la décision finale de la capitaine pour le cap à prendre. Il décida qu'un peu d'effort ne lui ferait pas de mal et grimpa d'une traite rapide vers la vigie. Une fois qu'on avait pris le coup, ça venait tout seul en fait. Et s'il s'était fait mal hier sur la paroi de l'épave, c'était tout simplement qu'il n'allait pas assez vite et faisait trop reposer son poids sur ses griffes.

Il s'engouffra dans le petit espace, surprenant par la même occasion Lydia, qui ne s'attendait pas à de la visite dans son nid d'aigle.
"Huhu, aie pas peur, j'viens juste causer."



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXXVII

_________________

Playlist de Mercurio

A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi


Dernière édition par Mercurio le Ven 17 Juil 2015 21:50, édité 2 fois.

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