L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Forum verrouillé Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas éditer de messages ou poster d’autres réponses.  [ 259 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 ... 18  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 2 Mai 2015 00:47 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 12 Oct 2009 22:23
Messages: 8551
Localisation: Le Hollan... La Rascasse Volante !
Péripéties de Rascasse - Chapitre XX



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXI




Mercurio se hissa comme il le pouvait. Sentir le bout de ses griffes retenir tout le poids de son corps n'était pas une sensation des plus agréables et, en bon citadin, il ne les utilisait que rarement et n'en prenait pas vraiment soin. Il n'avait jamais appris à supporter la douleur à ce niveau-là et il en payait maintenant le prix. L'ascension fut des plus pénibles. Seule sa fierté le poussa à ne pas se laisser tomber à l'eau. Et aussi un peu le semi-elfe, qui avait eu la bonne idée d'escalader à son tour en s'aidant de deux petites dagues qu'il plantait à tour de rôle. Juste en dessous de lui. Pour être bien sûr qu'il se prenne un quintal d'humoran dans la tronche si celui-ci tombait. Petit con.

Lorsqu'il arriva au bastingage, il se dépêcha de l'enjamber.
Être stable sur ce pont incliné n'était pas des plus faciles. Si quelqu'un avait le malheur de glisser, ce qui l'attendait en bas était la rencontre fracassante avec des lames de bois brisées très accueillantes. L'on pouvait d'ailleurs y admirer quelques restes de cadavres empalés de réjouissance qui étaient en train de se faire bouloter par une escouade de mouettes. Et oh ! Une petite coquine avait un morceau d'oreille dans son bec, que c'était cocasse !

Autant dire qu'à la vue de ce spectacle, le guérisseur commença un peu à prendre cette petite sortie au sérieux. Il resta un instant collé au bastingage. L'inclinaison du pont était trop forte pour qu'il puisse se rendre jusque dans la cabine du capitaine sans risquer d'y perdre sa vie. Il se retourna pour aider le semi-elfe à achever sa montée et lui faire enjamber le bastingage à son tour.

Ils se retrouvèrent tous les deux un instant bêtes, cherchant autour d'eux un moyen qui puisse les aider à accéder à la cabine.

Nahöriel lança soudainement :
"Ça veut dire quoi Peura... Peurai... Peraye... Perayon. Non. Pe-rai-lhon. Perailhon ?"

"Quoi ?", dit Mercurio, ne comprenant pas la question.

"Là-bas, c'est écrit dans le bois !", dit-il en montrant un coin du pont. Les lettres avaient été écrites vraisemblablement avec un objet tranchant.

Le guérisseur n'y porta pas un grand intérêt :
"Qu'est-ce qu'on s'en fout, d'un mot dans l'sol !"

"Ben, quand même. Si un mec a pris le temps de faire ça avant que le navire échoue..."

"C'est qu'c'était un con qu'aurait mieux fait d'penser à sauver son froc plutôt qu'à faire des graffitis, c'est tout."

La rudesse d'esprit de Mercurio le fit se taire, contrarié. S'imposa alors un petit silence avant que l'humoran, ayant vu un nœud de corde pendre par-delà le gaillard d'avant, se décida à grimper en s'aidant du parapet pour aller la récupérer sans prendre de risque. Tant bien que mal, il s'avança et, enfin arriver à hauteur, enroula la corde avant de la laisser tomber de leur côté, cette fois. Respectant la superstition réclamant que personne ne devait dire le mot "corde" sur un navire (tant bien même que celui-ci était déjà échoué), il beugla au semi-elfe :
"Choppe la tige, j'refais l'cabestan !", avant de redescendre en prenant précaution de ne pas glisser.

Revenu à sa hauteur, il avisa Nahöriel :
"L'air solide c'te tige. J'vais nous attacher d'deux chaises doubles, comme ça on finira pas en gueul'ton d'piaf."

Ainsi assurés, ils purent s'avancer en toute tranquillité jusqu'à la cabine...



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXII

_________________

Playlist de Mercurio

A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

--------------------
Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi


Dernière édition par Mercurio le Dim 3 Mai 2015 12:17, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 2 Mai 2015 10:50 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Mer 15 Fév 2012 19:03
Messages: 785
Localisation: [Aeronland] Île du Serpent
*<---*

*7*



La réponse à mon interrogation me vint rapidement. Des squelettes étaient présents dans l'épave, nettoyés de leur chair, et parfois encore vaguement couverts de restes d'habits. Le sol était glissant et pentu. Snori n'avait pas de difficultés à se déplacer, et je trouvai dommage de ne pas avoir quelques crampons sous mes bottes. Proche de la prêtresse qui s'enfonçait dans le ventre de bois, je trouvai le lieu de plus en plus sombre, et le temps gris dehors n'aidait pas.

Instinctivement, j'ouvris la bouche, laissant un son pratiquement pas audible sortir. Comme une petite vague invisible, le bruit revint à mes oreilles plus ou moins vite. Je le déchiffrai sans même savoir exactement comment. Ma voix au timbre particulier avait ricoché sur ce qui m'entourait, me permettant de localiser les détails. Plusieurs obstacles genre fûts brisés, débris, montants de bois. Et un objet arrimé à un crochet mural. Avant d'aller plus avant, je l'examinai. Une lanterne éteinte, mais dont la bougie était encore grandement inutilisée.

"Un instant."

J'attrapai ma sacoche, en extirpai de quoi allumer la mèche puis brandis le tout après l'avoir refermée. Même si je glissais, le sol était si humide qu'il n'avait aucune chance de prendre feu accidentellement.

"Bien. Prudence maintenant. Les récifs grouillent de vie, une épave pourrait aussi."

Je déroulai mon serpentin, l'amenant devant mon visage. Si seulement j'avais eu les registres sous la main, j'aurais su quel compartiment privilégier. Plus nous allions vers l'arrière et plus nous nous rapprochions de la soute à bois. Entre notre position et la poupe, nous avions encore bien des zones à voir. J'espérais que Nahöriel avait un peu plus de chance au-dessus.



*--->*

_________________
Mythanorië - Oudio / Shamane Hippocampe


Sœur de la Confrérie d'Outremer, Capitaine de la Rascasse Volante, au corps de bois et cœur de bête océane
"Y'a pas à dire, la mer, ça vous change quelqu'un !"

Ancien thème
Thème actuel & Nouvelle Voix


Dernière édition par Mythanorië le Sam 2 Mai 2015 18:45, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 2 Mai 2015 11:58 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 7 Mai 2013 22:32
Messages: 655
Localisation: Aeroland
La capitaine suivait, et elle alluma bientôt une lanterne bienvenue tout en conseillant de se méfier des créatures des récifs. La prêtresse hocha la tête et poussa une première porte. De nouveaux fûts de vivre... La porte suivante était défoncée et donnait sur des squelettes d'animaux morts, sans doute de troupeau servant à fournir l'équipage en viande fraiche. Snori avait ouvert une autre porte à coup de pied car elle était bloquée, gonflée d'humidité. Il jura :

« De la soie ! C'est bête ça n'aura plus aucune valeur dans cet état... Bon, il est où ce trésor ? »

Une autre porte était coincée, le sang-pourpre au sang chaud commença à donner des coups de pied.

« Solide celle-là. Han ! »

Les chocs se répercutaient dans la cale et Leyna sentait le sol vibrer. Elle ne savait pas pourquoi, mais dans cette épave fantôme, elle n'avait qu'une hâte : que cela se termine. Mais son jeune ami semblait avoir de la difficulté, si bien qu'elle observa plus en détail la porte, avant de faire remarquer :

« Attend... il y a une serrure. »

L'obscurité masqua la rougeur qui montait au joues de Snori, lequel marmonna :

« Ah ouai... ok, je m'en occupe. »

Il se pencha et sortit une petite tige de fer de sa poche. Avec une minutie qui contrastait avec son comportement d'il y a une minute, il crocheta la serrure. Décidément, ce garçon était plein de surprises !

Il parvint à l’ouvrir... et dévoila une salle pleine de coffres. L'un d'eux s'était renversé et brisé... répandant des bijoux et de la vaisselle étincelante à la lueur de la lanterne. Le trésor ! Snori se mit à sautiller de joie, manquant du coup de s'écraser par terre à cause du sol incliné.

suite

_________________
Image



Dernière édition par Leyna'sëraya le Sam 2 Mai 2015 19:38, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 2 Mai 2015 17:59 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 12 Oct 2009 22:23
Messages: 8551
Localisation: Le Hollan... La Rascasse Volante !
Péripéties de Rascasse - Chapitre XXI



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXII




L'inclinaison bâtarde de cette portion du bateau rendait vraiment difficile le fait de marcher droit. L'assurance de la corde était une sécurité bienvenue, mais ne rendait pas cela plus facile. La position dans laquelle il fallait mettre les pieds et la façon dont il devait lutter contre la gravité était loin d'être naturelle. Sur cette épave, les repères spatiaux étaient biaisés et la vue de la mer et de la Rascasse non loin ne faisait qu'aggraver ce trouble. A plusieurs reprises, il dut s'accroupir pour s'aider d'une main au sol et enfin, ils arrivèrent à la porte des quartiers du capitaine. Sur celle-ci, encore une fois, l'inscription "Perailhon" avait été tranchée dans le bois. D'accord, ça commençait à devenir bizarre.

Il montra le mot au semi-elfe du doigt sans rien ajouter.

"Encore ?! Mais ça veut dire quoi Perailhon ? C'est un nom ?"

"J'en sais rien. P't'et' ben. Bon, j'vais ouvrir c'te porte mais vaut mieux pas rester d'vant au cas où y a un truc qui tombe..."

Mercurio avait à peine tiré la poignée que la porte s'ouvrit violemment, emportée par son propre poids vers le bas, ne tenant en place que grâce aux gonds. Il avait failli se la prendre en plein poire, un bon coup de frayeur qui lui fit grossir la fourrure. Nahöriel à côté, l'air amusé, semblait se retenir d'une moquerie. Le devinant, l'humoran lui fit les gros yeux alors que, la petite panique passée, sa fourrure retrouvait son aspect normal.

Maintenant que la porte était ouverte, ils purent voir le couloir qui se cachait derrière. L'humoran ne savait pas vraiment comment était foutu un navire de commerce, mais il y avait l'air d'y avoir quelques différences importantes avec ceux dans lesquels il avait pu se rendre jusqu'à présent. Ce qu'il s'attendait à être une grande cabine de capitaine était en fait un ensemble de cabines reliés par ce couloir. Peut-être pour des membres importants de l'équipage ou pour les pontes de leur société commerciale. Peu importait au fond, ce qui était sûr, c'était que la véritable cabine ne pouvait être que celle qui se situait tout droit, tout au fond. Les autres pourraient être aussi dignes d'intérêts, mais elles passeraient ensuite.

"La tige, elle va nous emmerder là-dedans. Faut qu'on s'l'enlève.", dit-il en reculant vers Nahöriel.

"Mais comment on va faire, sans, au retour ?"

"On va pas faire sans. J'vais faire un nœud à la poignée d'la porte et on se la remettra au r'tour.", dit-il avant de s'exécuter.

Et alors qu'il enlevait le nœud de Nahöriel, celui-ci fut surpris par un bruit soudain. Comme un grattement violent venant d'assez près.

"C'était quoi, ça ?"

"On dirait d'ces saletés d'rats, non ?"

"Tu as déjà entendu des rats faire un boucan pareil, toi ?"

"On va en avoir l'cœur net. Sors tes couteaux, là... On sait jamais. Puis aide-moi à défaire mon nœud, là."

Lorsqu'ils furent libérés de leurs entraves, ils s'aventurèrent dans le couloir, Mercurio prenant la tête.

Sur le pas de chaque porte, la même inscription était écrite. Bon, définitivement, il s'était passé quelque chose de bizarre sur ce navire. Ce n'était peut-être pas une tempête ou une erreur de navigation qui l'avait fait s'échouer ici, après tout. Ils passèrent ainsi une demi-douzaine de porte, doucement, sans rien se dire. L'inquiétude et la tension commençait à s'accroître et les bruits de grattements étaient toujours aussi fort. Il était dur d'établir leurs origines à cause de l'écho, mais ce n'était certainement pas loin du tout.

Ils arrivèrent enfin devant la porte du fond...



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXIII

_________________

Playlist de Mercurio

A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

--------------------
Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi


Dernière édition par Mercurio le Dim 10 Mai 2015 21:51, édité 3 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 2 Mai 2015 18:44 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Mer 15 Fév 2012 19:03
Messages: 785
Localisation: [Aeronland] Île du Serpent
*<---*

*8*



Lanterne en main, je laissai mon regard s'attarder sur divers éléments à mesure que nous progressions. Nous allions avoir des choses à récupérer. Certains fûts étaient encore scellés, preuve que leur contenu était certainement encore utilisable. Silencieuse, je me contentais de noter ce que je voyais et d'éclairer l'enthousiaste sang-pourpre. Cadavres d'animaux, portes sautant sous les coups de Snori, découvertes diverses et variées.

Finalement, une porte munie d'une serrure résista au jeune humain roux. Mais guère longuement. Lui aussi, comme le semi-elfe, semblait savoir s'y prendre pour qu'une serrure ne remplisse plus son rôle. Il était étrange de trouver ainsi un compartiment sous clé. Les cales de la Rascasse étaient bien plus accessibles. Mais j'eus ma réponse en un rien de temps. La salle contenait des coffres. L'un des contenant renversé laissait même entrevoir ce que le mari de Kassara avait annoncé. Une vaisselle en argent et des bijoux.

La porte ayant juste été ouverte par les soins de Snori, je doutais qu'il puisse s'y trouver le moindre danger. Et le jeune homme de sautiller de joie à la vue du butin. Le dénicher était un certain soulagement, mais il allait falloir à présent extirper le contenu de là.

"Du calme, Snori. Une cheville foulée n'est utile à personne."

J'élevai la lanterne aussi haut que possible pour évaluer le contenu de la cale. Je pensais déjà à la différence de taille entre mon vaisseau et cette épave. Sans oublier que nous étions près des côtes ynoriennes. L'argenterie en grande quantité allait alourdir la Rascasse à coup sûr. Et si nous devions filer rapidement ou manœuvrer, un trop-plein de cargaison serait dangereux. Un trésor était important. Un trésor et la sécurité de mon équipage valait bien davantage.

"Essayons de repérer les coffres contenant des bijoux ou des objets de grande valeur. Ces lourds objets d'argent passent en second."

Je jetai un regard derrière moi, pensant aux chaloupes qui devaient approcher et constatant surtout l'absence de Nahöriel. Il avait du réussir à rejoindre Mercurio. Le grincement de l'épave fit frissonner mon écorce. D'ailleurs, il me semblait aussi percevoir au loin un autre type de bruit. Des grattements, en vérité, mais impossible d'en connaitre la provenance exacte.

Je ne savais qu'une chose. Plus vite nous en aurions terminé avec ce cadavre végétal, mieux je m'en serais portée.


*--->*

_________________
Mythanorië - Oudio / Shamane Hippocampe


Sœur de la Confrérie d'Outremer, Capitaine de la Rascasse Volante, au corps de bois et cœur de bête océane
"Y'a pas à dire, la mer, ça vous change quelqu'un !"

Ancien thème
Thème actuel & Nouvelle Voix


Dernière édition par Mythanorië le Dim 3 Mai 2015 19:10, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 2 Mai 2015 19:37 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 7 Mai 2013 22:32
Messages: 655
Localisation: Aeroland
Mythanorië prudente, comme à son habitude, recommanda de ne pas s'encombrer ds coffres trop lourds. Ce à quoi la prêtresse répondit :

« Certes, mais nous devrions prendre tout ce que nous pouvons... Rallier les sang-pourpre demandera beaucoup d'or et je crains que nous ayons peu d'autres chances comme celle-là... »

Snori, bandant fièrement ses muscles, commença à trainer un coffre par terre. L'angle d'inclinaison de la cale facilitait le trajet vers la porte, mais la suite serait plus compliquée. Cependant, ce qui inquiétait le plus Leyna, c'était qu'il n'y avait aucune trace de la lyre. Peu de chance pour qu'elle ait été rangée dans un coffre dont le contenu l'aurait abimé. Mais alors où était-elle ? Dans la cabine de capitaine ?

« Je monte voir les autres... pouvez-vous superviser la charge des coffres ? »

Un grattement sonore retentit au-dessus d'eux. Maintenant qu'elle l'entendait, Leyna avait le sentiment d'en entendre un peu partout, lointains mais bien présents, depuis le début. D'où cela pouvait-il bien venir ?

la suite

_________________
Image



Dernière édition par Leyna'sëraya le Dim 3 Mai 2015 20:12, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 3 Mai 2015 14:17 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 12 Oct 2009 22:23
Messages: 8551
Localisation: Le Hollan... La Rascasse Volante !
Péripéties de Rascasse - Chapitre XXII



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXIII




Le guérisseur ouvrit la pièce et tomba nez à nez avec une sorte de homard violet d'un mètre de long. Il portait la pointe d'une de ses pinces au sol, se révélant être l'origine du bruit de grattement étrange en inscrivant "Pérai..." au sol en laissant retomber frénétiquement son membre sur le bois pour le creuser. Le crustacé s'interrompit, tendant sa tête pleine d'antennes et ses yeux entièrement noirs vers la porte. Son autre pince, il la portait en hauteur, comme s'il avait peur de la faire tomber, et avec, il tenait une sorte de lyre étrange incrustée d'or.

Les yeux grands ouverts, figé par cette découverte absurde, l'humoran et le homard se fixèrent un instant, à se demander qui était le plus surpris des deux.

Finalement, dans un geste d'automate, Mercurio claqua la porte et se retourna d'un pivotement mécanique vers Nahöriel. Il semblait aussi perdu que lui et ouvrit les bras d'incompréhension.

"Ouais... On est d'accord hein ? On est allé dans la cabine du capitaine et on a rien trouvé... On n'est jamais tombé sur une langouste, violette, d'un mèt' de long, qui écrivait des trucs par terre, hein ? Hein ?!"

"Ben... Et la lyre qu'elle tenait, alors ? Elle avait l'air précieuse, non ?"

"Non, non, non, non, non, non, non, non, non... Nahö... Nahö ! Écoute-moi, Nahö ! Y a pas d'lyre, vu qu'y a pas de langouste violette, hein ? Maint'nant on va..."

Il n'eût pas fini sa phrase que le crustacé défonça soudainement la porte de la cabine d'un coup de pince, le geste écorchant presque les fesses de l'humoran au passage. Face à ce coup de frayeur, sa fourrure grossit et, d'un réflexe de combat immédiat, il prit son katar pour frapper à répétition dans la tronche du homard tout en ne cessant de jurer. Finalement, ses frappes furent tellement sans répit que le crustacé n'eut pas le temps de se défendre et que sa tête fut réduite en bouilli en moins de temps qu'il n'eut fallu pour le dire. Dans la folie du moment, Mercurio continua à frapper bien après que l'animal fut mort et que son corps se soit effondré au sol.

Refusant de comprendre que ce genre d'évènement puisse être réel, lorsqu'il cessa enfin de s'acharner, loin d'être calmé, il revint vers le semi-elfe en clamant :
"Y a jamais eu d'langouste violette et j'me suis jamais battu contre elle, hein ? C's'rait complèt'ment con comme histoire, non ?" (dit-il passant par-dessus le cadavre.) "Oh, et r'gad' c'que j'viens d'trouver ! T'avais raison, y a une lyre qu'a l'air de valoir un tas d'pognon ici !" (dit-il en lui jetant à la figure.) "Mais c'tait pas à une langouste violette, hein ? C'tait pas à une langouste violette qui la tenait dans une de ces putains d'pince, pas vrai ? Vu qu'y a jamais eu d'langouste violette ! Et oui, ça existe pas les langoustes violettes, bordel de merde ! Alors on s'calme, on arrête de gueuler et on arrête de parler de langoustes violettes parce que là, ça commence à m'gaver c't'putain d'histoire !"

Nahöriel commençait sérieusement à se demander si Mercurio ne venait pas de tourner la carte une bonne fois pour toute alors que celui-ci s'emballait tout seul. Il préféra ne rien ajouter, le laissant dans son délire, pour enjamber le corps à son tour et rechercher tout ce qui pourrait être précieux ou utile là-dedans...



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXIV

_________________

Playlist de Mercurio

A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

--------------------
Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi


Dernière édition par Mercurio le Lun 6 Juil 2015 09:12, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 3 Mai 2015 19:09 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Mer 15 Fév 2012 19:03
Messages: 785
Localisation: [Aeronland] Île du Serpent
*<---*

*9*



Je venais à peine de donner mes directives que Leyna évoqua son opinion. D'après elle, nous devions prendre ce que nous pouvions car rallier les sang-pourpres à la cause de la Confrérie allait puiser dans les caisses. Mon front se plissa alors que Snori tirait l'un des coffres vers la sortie. Et la voilà d'annoncer qu'elle montait à son tour avant de... De me dire exactement ce que je faisais jusque-là, à savoir superviser la charge des coffres.

Je n'en dis rien et me contentais d'un regard direct. Je m'étais attendue à être sous-estimée par Mercurio, pas par Leyna. Si elle n'avait techniquement pas refusé d'appliquer mes directives, cela y ressemblait. Cela me blessa un peu, mais je masquais mon ressenti derrière mon sérieux. Certes, avoir de quoi négocier avec les sang-pourpre était important, mais la manœuvrabilité de la Rascasse en ces eaux dangereuses l'était plus encore. Ne voyait-elle donc pas tout ce qu'une cargaison trop lourde pouvait entrainer pour le navire ?

J'émis un claquement de langue contrarié.

"Avis entendu, mais nous laisserons la vaisselle pour le moment. Privilégiez les coffrets de ce style."

Je déroulai mon serpentin, avisant un lot de contenants plus petits, capables d'êtres calés contre une hanche.

"L'argenterie passera après les bijoux. Si nous devons partir vite, autant avoir un maximum de valeur en un minimum d'objets."

Mon serpentin s'enroula autour de l'un des coffrets, verrouillé avec un simple loquet métallique, et qui contenait de nombreuses fibules parfois incrustées de pierres précieuses. Je le calai sur ma hanche, percevant toujours des bruits peu rassurants. Lanterne élevée, je me mis à faire le trajet en sens inverse.

Restait à espérer que les chaloupes eussent pu se rapprocher suffisamment entretemps. Le réaliser me fit prendre conscience d'une erreur grossière de ma part. J'aurais du laisser quelqu'un hors de l'épave, susceptible de relayer les signaux de la Rascasse. J'allongeai alors les pas malgré la pente désagréable de l'épave. Plus vite j'allais sortir de ce cadavre plus tôt je pourrais chasser cette angoisse naissante. Par ailleurs, plus tôt j'aurais d'autres bras sous les serpentins, et plus vite nous pourrions déguerpir.


*--->*

_________________
Mythanorië - Oudio / Shamane Hippocampe


Sœur de la Confrérie d'Outremer, Capitaine de la Rascasse Volante, au corps de bois et cœur de bête océane
"Y'a pas à dire, la mer, ça vous change quelqu'un !"

Ancien thème
Thème actuel & Nouvelle Voix


Dernière édition par Mythanorië le Lun 11 Mai 2015 15:09, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 3 Mai 2015 20:11 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 7 Mai 2013 22:32
Messages: 655
Localisation: Aeroland
Laissant la capitaine gérer les coffres, la semi-elfe monta sur le pont dans l'espoir d'y trouver Mercurio et Nahöriel. Ils n'étaient pas là, sans doute déjà dans la cabine du capitaine. Elle marqua quand même un temps d'arrêt pour apprécier l'air chargé d'embruns, plus agréable que la cale renfermée et pourrissante. Le pont était méchamment incliné, de sorte qu'il était difficile de s'y déplacer, mais elle progressa néanmoins, pas à pas. Au moins, la plupart des cordages et autres éléments avaient été rejetés par la pente et n'encombraient pas le passage !

C'est alors qu'elle entendit distinctement le grattement. Plus fort que jamais.

« Bon sang, j'aimerais bien savoir ce qui fait ça... marmonna Snori. C'est quand même pas des rats ? »

Et c'est alors qu'ils virent. Ce n'était pas un rat, en effet. C'était un énorme homard aux pinces puissantes. Il était occupé à graver le bois du pont avec ses pinces. Dans la mémoire de Leyna, surgit un nom. Costraca. Une abomination. Un homard pervertit par les serviteurs d'Oaxaca. Écœurée, elle tendit la main et un geyser souleva le monstre pour l'envoyer retomber bien loin, dans l'eau. Mais que faisait-il ici ?

Snori semblait aussi abasourdi.

« Hé ben ! Y aurait eu de quoi faire de la soupe pour trois personnes avec celui-là ! Et il doit y en avoir d'autres, j'entends toujours le bruit ! C'était quoi ce truc ? Et qu'est-ce qu'il faisait à graver de pont ? »

Leyna s'approcha. Le mat était juste à côté, elle put s'y adosser pour regarder le bois lacéré. Le costraca avait gravé un mot.

« Perailhon »

Leyna sentit comme un gouffre s’ouvrir dans sa mémoire. Ce nom résonnait dans son cerveau il résonnait... oui, il résonnait parce que c'était une voix... une voix qu'elle connaissait...

Son âme fut submergée par un flot de souvenirs et d'horreur.

suite

_________________
Image



Dernière édition par Leyna'sëraya le Mer 20 Mai 2015 21:12, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Dim 10 Mai 2015 22:24 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 12 Oct 2009 22:23
Messages: 8551
Localisation: Le Hollan... La Rascasse Volante !
Péripéties de Rascasse - Chapitre XXIII



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXIV




L'humoran se calmait comme il pouvait mais n'avait pas vraiment le cœur à l'ouvrage, faisant preuve d'encore plus de balourdise que d'habitude. Alors que Nahöriel semblait savoir exactement ce qu'il cherchait et s'attelait à nettoyer les tâches bleues d'hémolymphe des divers papelards qui avait pu être touché sur le bureau du capitaine, Mercurio semblait ne plus pouvoir toucher un meuble sans le briser. En s'accoudant à une table de chevet, celle-ci céda sur ses pieds. Nahöriel se retourna avec incompréhension pour finalement comprendre tout seul en levant les yeux au ciel. Pendant ce temps, il fouilla un petit coffre disposé au pied du lit et constata avec déception que celui-ci ne contenait que les affaires de rechange du capitaine. Il y avait aussi quelques cailloux plats sur lesquels on pouvait voir des caractères inconnus gravés dessus.

"L'a pas l'air d'êt' là, l'trésor ! Hé, t'sais c'que c'est qu'ça ?", dit-il en lui montrant les pierres.

"Aucune idée, ça doit être des trucs magiques à tous les coups."

"Pas faux. Magique, j'embarque. 'vaut toujours un taquet d'pognon c'genre de truc..."

"Bon, j'ai tout ce qui faut. On se casse d'ici ?"

"Ouais mais vas-y, faut qu'on voit vite fait c'qu'y a dans les autres cabines, là."

Ils eurent à peine le temps d'ouvrir une autre porte qu'un bruit se fit entendre à la sortie du couloir. Ça ressemblait à un sort d'eau. Et effectivement, la prêtresse était montée sur le pont en compagnie de Snori. La bonne occasion pour leur demander s'ils avaient avancé, de leur côté.

"Alors, z'avez trouvé des trucs en bas ?"



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXV

_________________

Playlist de Mercurio

A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

--------------------
Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi


Dernière édition par Mercurio le Lun 6 Juil 2015 09:14, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Lun 11 Mai 2015 15:08 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Mer 15 Fév 2012 19:03
Messages: 785
Localisation: [Aeronland] Île du Serpent
*<---*

*10*



Après avoir émergé de la coque à la suite des sang-pourpres qui se dirigèrent vers le pont, j'aperçus la venue de la première chaloupe. Les quelques hommes à bord me regardèrent ou plus exactement le coffret que je tenais. J'attendis longuement pour les avoir à portée de voix afin de leur donner mes directives.

"L'un d'entre vous reste près de la chaloupe et garde un œil sur la Rascasse. Qu'il m'informe de tout signe en provenant. Les autres, atteignez le compartiment vers le fond et faites attention. Le sol est plutôt humide et en pente."

Je tendis ma lanterne au plus proche et perçus un son d'eau brutal sur le pont. Pas de cri ou d'appel, mais quelque chose claqua la surface marine non loin. Que me faisait-on encore hors de vue ? Je m'efforçai de ne pas penser à des choses saugrenues, mais elles vinrent tout de même. Leyna avait-elle été mise en colère et avait finalement projeté l'un des hommes par-dessus bord ?

"Privilégiez les coffrets de joaillerie, pierres précieuses et objets légers. Ne vous attaquez à l'argenterie qu'à l'arrivée des autres. Et restez prudents. Ah oui, on évite aussi de trop se remplir les poches. Être alourdi de métal n'est pas pratique pour nager, surtout en haute mer."

J'esquissai un sourire en coin, faisant exprès de semer le doute entre une plaisanterie innocente et une possible menace. La répartition devrait attendre notre retour. Je donnai mon contenant à la sentinelle, qui y jeta un œil et émit un son ravi.

J'avisai ensuite l'épave, cherchant un moyen de retrouver rapidement ceux qui m'avaient précédé. Peut-être était-ce de me trouver sur une surface qui ne tanguait pas, ou ces bruits inquiétants, mais j'avais hâte de remonter sur mon vaisseau.


*--->*

_________________
Mythanorië - Oudio / Shamane Hippocampe


Sœur de la Confrérie d'Outremer, Capitaine de la Rascasse Volante, au corps de bois et cœur de bête océane
"Y'a pas à dire, la mer, ça vous change quelqu'un !"

Ancien thème
Thème actuel & Nouvelle Voix


Dernière édition par Mythanorië le Ven 3 Juil 2015 13:17, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Lun 11 Mai 2015 18:17 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 7 Mai 2013 22:32
Messages: 655
Localisation: Aeroland
Elle tenta de se raccrocher à la réalité... mais quelle était-elle ? Cette vague immense et ténébreuse était-elle réelle ? Non... par contre...

… Snori cria. Il sortit son couteau pour faire face à la marée qui approchait. Des carcinos ! Non ! Non ! Impossible, ils étaient morts ! Non des... des costraca... et des brachyus de Moura. L'un des gros crabes agita sa pince et une lueur bleue l'anima. Le jeune sang-pourpre fut éjecté par un jet d'eau magique. Leyna leva la main...

… elle attendait sur une colline, furieuse. La bataille devait déjà avoir commencé et son régiment n'avait toujours pas été appelé ! Et le brachyus... quel brachyus ? La mer était à trois kilomètres !

… si le brachyus. Il était là, elle parvint à orienter son bras dans sa direction et envoya un jet d'eau qui le jeta au loin. Il bouscula d'autres crustacés, mais leur masse était innombrable et continuait d'approcher. Elle hurla...

… sa frustration, faisant trembler les soldats autour. Ils la prenaient pour passablement folle, mais peu importe. Ils savaient qu'ils avaient une chef douée et féroce, qui se battrait jusqu'au bout pour sauver autant d'entre eux que possible. Finalement, un messager arriva...

… c'était Mercurio. Elle tenta de le prévenir.

« A... Attention... ils... sont... AAAAAAAH !!!! Je... Perailhon ! Repoussez-les ! »

Sa tête... sa tête était un champs de bataille...

… les épées s'entrechoquaient. C'était la folie. Maudits soient les omyriens ! Ils avaient débarqué là où personne ne les attendaient. Des renforts étaient en chemin, mais en attendant, ses troupes étaient dépassées. Ils allaient être massacrés. Elle s'élança avec fureur...

… vers un costraca qu'elle frappa de sa dague. Elle ne fit que l’ébrécher vaguement. Elle évita une pince hargneuse et frappa de plus belle. Finalement, la puissante dague de la déesse brisa les défenses de la bête, maladroite hors de l'eau, et la transperça. Leyna vit alors la lyre entre les mains de Nahöriel... la lyre de Kirylan ! Dans son état de confusion mentale, elle oublia tout et se précipita vers lui.

« La lyre ! Donne moi la lyre ! »

Une pince lui attrapa la cheville, lui arrachant un cri de douleur. Elle tenta de se dégager...

… de l'emprise de l'énorme guerrier. Ces monstres d'aciers... elle en avait déjà vu. Ils lui glaçaient le sang. Au début, elle avait pensé que son régiment pourrait tenir... mais la ligne avait cédé face à ces colosses cuirassés. Ils étaient lents, maladroits... mais leur force était titanesque et leur armure ne pouvait être transpercée. La fin approchait...

… la fin...

… la fin...

suite

_________________
Image



Dernière édition par Leyna'sëraya le Mer 20 Mai 2015 21:12, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Ven 15 Mai 2015 22:23 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 12 Oct 2009 22:23
Messages: 8551
Localisation: Le Hollan... La Rascasse Volante !
Péripéties de Rascasse - Chapitre XXIV



Péripéties de Rascasse

Chapitre XXV




Mercurio n'eût pas de réponse. La prêtresse semblait soudainement dans un état second et Snori la regardait avec un air d'incompréhension et d'impuissance. Décidément, rien n'était simple dans ce putain d'équipage. S'ils n'étaient même pas foutu de pouvoir piller un navire sans qu'un d'entre eux se retrouve à faire une crise psychotique, alors il n'avait vraiment pas parié sur le bon cheval. Au contraire, il se disait quand même qu'il aurait mieux fait de se laisser aller au capsésin et aux putes de Tulorim plutôt que de s'embarquer là-dedans. Après tout, cette ville n'avait pas l'air si mal. Il y faisait chaud, ça puait un peu moins la misère et la crasse qu'à Dahràm et il aurait sans doute pu se faire pas mal de pognon en tant que guérisseur. Mais non ! Il avait préféré s'infliger ça ! Aller jouer la flibuste pour se retrouver enfermé, dans une coque de noix, en pleine mer, avec les premiers tracassés du ciboulot venus ! Dès fois, il se sentait vraiment con.

L'humoran ressentit une grande lassitude et soupira, cachant ses yeux fermés sous sa patte. Bon, alors, qu'est-ce qu'il lui prenait, encore, à cette timbrée hystérique ? Non mais, au pire, il avait qu'à l’assommer et ils verraient après, hein ? Un bon gros coup dans l'arrière du crâne et on n'en parlait plus, voilà !

Snori, soudainement, attira son attention sur un autre problème. Des créatures en train d'escalader le pont. Non. Sans déconner. Non. Des langoustes violettes, comme l'autre qu'il avait dézingué un peu plus tôt, là. Hé ouais, elles étaient venues faire une petite sortie entre copines, là. Y en aurait une qui se serait mis à gratter le luth pendant que les autres graveraient leurs petits noms dans le bois. C'était con que la Gertrude, qui les attendait tranquillement, se soit faite poutrer le céphalon par un humoran qui passait par là, sinon elle aurait tapé la lyre avec elles hein ? Oh putain de nom de nom ! Quel bordel de méléna la Moura nous avait-elle encore chié ?! Qu'est-ce que c'était encore que cette putain de créature qui montrait le bout de son nez ?

Un crabe géant... et bleu... avec quatre pinces et une... mâchoire avec des... dents... grises...
Pourquoi ça l'étonnait encore de tomber face à des bestioles improbables comme ça ? Il devait se faire à l'idée, apparemment. Il n'avait jamais entendu parler de saloperies dans ce genre durant toute son existence à Dahràm mais apparemment ça devait être courant, d'avoir des fruit de mer à la taille puissance dix dans les parages. Elles arriveraient quand, les moules et les huîtres géantes ?! Franchement, si ça arrivait vraiment, il ne raconterait plus l'histoire avec le dragon à personne. Un combat contre des huîtres géantes, ça aurait eu cent fois plus de gueule.

Les créatures étaient pour l'instant plus bas, plus proches de Leyna et Snori. Cette vision lui semblait si peu sérieuse que Mercurio ne ressentait pas vraiment la gravité du combat qui s'annonçait. Il se retourna vers Nahöriel :
"Non mais franch'ment, c'pas réel tout ça, hein ? J'suis en train d'délirer, là, c'est clair. Et j'parie qu'j'suis même encore à manger mon vomi dans un caniveau d'Tulo. A cause du capsésin, ça. Meilleure torchade d'ma vie, c'est net. Pis j'vais décuver et j'vais jamais m'r'trouver dans un équipage de branques à m'bastonner contre des tourteaux géants, hein ?"

Le semi-elfe ne l'écoutait pas le moins du monde. Au contraire, il avait dégainé ses couteaux et partait en courant aider les deux peaux-bleues.

L'humoran pesta, faisant un geste de bon débarras de la main avant de croiser les bras et regarder la scène, un peu à l'écart, comme s'il était au spectacle. Un peu comme pour ces combats de rue qu'il voyait un peu parfois à Dahràm, où on déguisait deux pauvres esclaves gobelins dans des tenues improbables de bouffons, de religieuses de Gaïa, de nobles kendrans ou d'officiers de la marine marchande tulorienne et qu'on les faisait se battre à mort avec des dorades, des ombrelles, des louches, des olifants, des courgettes ou toute autre arme profondément inutile qui aurait pu les rendre encore plus ridicules. C'était cruel, mais drôle. Et ça paraissait un peu irréel aussi, comme ce qui était en train de se passer maintenant, devant ses yeux.

C'était donc presque le sourire aux lèvres qu'il regardait tout ça lorsque, soudain, le crabe agita étrangement une de ses plus grandes pinces. Il fut encore plus intrigué en la voyant rayonner d'une lumière bleue éclatante et, choc, lorsqu'il comprit qu'il s'agissait de fluides d'eau et que Snori venait de se prendre un puissant sort aquatique dans la tronche. Non mais normal quoi. Un putain de crabe qui savait utiliser la magie, comment il n'y avait pas pensé plus tôt ? Pour lui, il avait fallu attendre vingt ans passé pour qu'il ne fasse que comprendre qu'il avait des fluides de lumière en lui et plus de trois années pour réussir à correctement les maîtriser et, là, un putain de con de crabe s'amusait à balancer des sorts comme le dernier des sorciers de la mer. Ça avait de quoi soulever quelques questions. Mais bon, ça lui révélait aussi la nature sérieuse de ce qui était en train de se passer et il commençait enfin à se dire qu'il devrait peut-être agir, maintenant.

Snori s'était fait dégommé, Nahöriel n'irait pas bien loin avec ses deux cure-dents et l'autre folle s'agitait tellement avec son poignard dans tous les sens qu'on en aurait eu peur qu'elle se blesse elle-même ou n'aille par mégarde blesser le semi-elfe qui n'était plus très loin d'elle désormais. Il fallait la virer du champs de bataille, c'était un danger ambulant. Il descendit vers eux, passant de justesse à côté des pinces du crabe et tenta de s'approcher efficacement d'elle, sans mettre trop de temps et sans se mettre en danger. S'il pouvait la désarmer ou, au moins, l'envoyer jarter à quelques mètres, ç'aurait été une bonne chose.

"Oh ! Leyna ! Tu fais n'imp' là ! File le poignard, on va s'en occuper d'eux, nous !"

"A... Attention... ils... sont... AAAAAAAH !!!! Je... Perhaillon ! Repoussez-les !", hurla-t-elle en envoyant siffler sa lame à quelques cheveux du torse plein de fourrure de Mercurio.

Putain. Elle était à l'ouest complet cette folle, c'était à se demander si elle comprenait encore ce qu'il se passait à côté d'elle. Mais l'humoran ne pouvait plus s'en soucier car les crustacés approchaient dangereusement. Alors qu'il se dépatouillait comme il pouvait du tourteau bleu qui semblait l'avoir pris en chasse depuis qu'il lui était passé devant, la prêtresse se rua sur une langouste, à frapper sa carapace d'acier avec sa petite lame dans un combat ridicule. On aurait dit un orque en transe en train de frapper un rocher avec ses poings. Mais, à vrai dire, son attention n'était pas toute entière vers elle, sur le moment, car le crabe s'était figé et tournoyait une nouvelle fois sa pince. En sa direction, cette fois. Bordel. A son avantage, le crustacé mettait quand même plusieurs secondes pour réunir ses fluides. Mercurio, lui, avait donc pu l'interrompre en lui envoyant une bonne salve de fluide de lumière pure dans la tronche. En remontant en sa direction, il profita du désarroi de l'arthropode pour tenter de lui mettre un bon coup de katar dans les dents. Coup qui fut avorté alors que celui-ci se mit à balancer ses quatre pinces dans tous les sens, rendant impossible une quelconque approche. Snori, qui avait repris le combat et semblait bien décidé à se venger, profita du fait que l'humoran occupait toute l'attention du crabe pour s'avancer vers ses pattes et laisser filer sa lame dans le vif d'une articulation, puis d'une autre, déséquilibrant le crabe sur sa droite. Mercurio, ne s'attendant pas à un tel coup de main, fit une moue d'approbation en hochant la tête et leva le pouce. Pas mal, peau-bleue, pas mal. A lui d'en finir maintenant. Le crabe, souffrant et ne sachant plus où donner de la tête, tentait de se retourner vers Snori, laissant au passage un couloir en or à gauche de sa gueule. Il n'en fallut pas plus pour que le félin viennent y planter son katar et trancher dans la longueur autant qu'il le pouvait. Un sang bleu-gris puant le poisson pourri s'en échappa mais la victoire n'eût le temps d'être célébré. D'autres langoustes et même d'autres crabes grimpaient encore.

A côté de ça, on entendait la prêtresse hurler à la mort au semi-elfe de lui passer la lyre. Bien sûr, elle avait qu'à leur jouer une petite gigue pendant ce temps, ça égayait tellement les champs de bataille !

Cette idiote n'avait même pas remarqué qu'une langouste s'était dangereusement approchée d'elle et, pas bête la bestiole, elle lui choppa la cheville entre les pinces. Bordel, il allait encore devoir bosser après le combat, c'était désespérant. Le sang-pourpre laissa alors tout tomber pour aller sauver sa dulcinée, abandonnant par la même occasion Mercurio face à un crabe et trois langoustes.

"Hé, les mecs, j'vais avoir b'soin d'aide ici, merde !"



Péripéties de Rascasse - Chapitre XXVI

_________________

Playlist de Mercurio

A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

--------------------
Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi


Dernière édition par Mercurio le Lun 6 Juil 2015 09:21, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 16 Mai 2015 11:18 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Mer 15 Fév 2012 19:03
Messages: 785
Localisation: [Aeronland] Île du Serpent
*<---*


*11*



Enfin parvenue à portée de mes compagnons, je découvris avec stupeur l'origine des bruits. D'énormes crustacés à l'allure violine de homards et de crabes envahissaient le pont de l'épave. Et pile devant se trouvaient Leyna, Snori, Nahöriel et Mercurio en pleine lutte. Nombreuses créatures, trop, et l'un des brachyus de Moura usa même de magie d'eau. Dégainant mon épée, je me tournai d'abord vers les hommes des chaloupes plus loin.

"Finissez d'embarquer ce que vous pouvez ! Aux armes ! Gardez la voie dégagée jusqu'aux chaloupes ! "

Demi-tour vif, pas rapides vers mes hommes. Leyna venait d'être prise à la cheville par une pince, que Snori tentait de faire lâcher. Entre eux et Mercurio, Nahöriel lança une dague vers la tête de la bête retenant la prêtresse, puis il envoya... Une lyre ?

( Pas le temps !)

Je rassemblai mes fluides aqueux, continuant de progresser vers le guérisseur. Mais entre la pente du vaisseau et la frénésie croissante, difficile de viser sans risquer de toucher l'un des miens. J'avisai le sol parsemé d'eau. Oui, je devais utiliser cet élément à mon avantage !

Mes serpentins libres se déroulèrent, diffusant une parcelle de ma magie dedans. Aucun effet. Dans la précipitation, manque de concentration. Je ne ressentais aucune emprise sur cette eau. Un pas de plus, nouvelle tentative. Pendant que les pinces claquaient, je pus sentir la présence de ces flaques, mais elles ne m'obéissaient pas.

L'un des costracas s'avança dangereusement vers le guérisseur. Je bondis à ses côtés, interceptant l'une des pinces de la créature de ma lame. Son aigu, comme du métal contre du métal. Coup brutal, vibration affreuse. La bête était lourde sous son armure naturelle. Dans un cri, je bandai mes fibres végétales et passai sur son flanc. Sans appui, sa pince chuta au sol, éclatant en partie une planche de bois. Je connaissais mon corps et ses limites. Je les repoussai en bloquant mon souffle.

Massive pince chue parsemée de pointes agrippée par mes serpentins, esquive de l'autre patte épaisse. Soulèvement partiel de la créature en l'air et vers l'arrière, agitant brutalement antennes et pattes. Concentrée sur mon effort en apnée, je la retournai sur la carapace. Immonde mouvement de ses petites pattes. L'une d'entre elles fouetta mon visage. Grimace, raffermissement de prise et envoi en glissade violente de ma proie dans les pattes des suivants. Gêne de deux autres adversaires, claquant bruyamment des pinces, comme mécontents.

"Saloperies !"

Injure éjectée de mes lèvres alors que j'esquivai de peu une salve aquatique.

"Les chaloupes sont là !"

Pas un mot de plus. Je me concentrai sur les ennemis, diffusant ma magie sous leurs pattes. Élévation de ma main. Aucun résultat sauf dans ma paume. Un échec que j'analysai instinctivement. Oubli de projection de pensée, je devais canaliser mon énergie comme si mon bras était bien plus long. Non, comme si toute l'épave était mon bras !

Je me baissai, yeux rivés aux crustacés, et appliquai ma main libre contre le sol boisé. Concentration. Ressenti de l'eau sur ce cadavre de bois. J'en pris le contrôle et l'élevai férocement. Échec. Ce ne fut qu'éclaboussures sur les carapaces des bêtes marines.

Grimace, esquive par un bond en arrière d'une nouvelle salve d'eau. Crissement de la chitine proche. Accroissement de la vitesse de ma sève. Expression dure. Ma joue était encore chaude de la claque reçue.

Remontée, je pouvais sentir mes fluides d'eau se réveiller totalement. Ma volonté les canalisa dans les points aqueux proches. Brusque mouvement vers le sol. Application de mes serpentins contre le bois. Les flaques eurent quelques remous puis elles bougèrent. Elles s'élevèrent, mais les points d'eau étaient trop faibles seuls. Ils ébranlèrent à peine une patte d'arthropode.

Cette évidence comprise, je fis appel à ma force intérieure. J'alliai ma magie aquatique à celle déjà présente, décuplant son volume. Ma volonté changea cette docile dose liquide en colonnes. Sous les pattes d'un homard violet et d'un crabe, l'eau s'éleva tel un geyser. Un brachyu fut renversé et projeté, causant presque un effet domino sur ceux qui suivaient. Le costraca voisin esquiva, reculant à temps pour se mettre hors de portée.

Je me relevai, l'épée devant moi en parade. Peut-être pouvions-nous en triompher. Sauf s'ils continuaient d'arriver ainsi, vague après vague.

( Les tenir à distance tout en se repliant vers les chaloupes.)

Regard rapide vers mes membres d'équipage, afin d'évaluer leur situation.


*--->*


Tentative d'apprentissage du sort d'eau "Geysers".

_________________
Mythanorië - Oudio / Shamane Hippocampe


Sœur de la Confrérie d'Outremer, Capitaine de la Rascasse Volante, au corps de bois et cœur de bête océane
"Y'a pas à dire, la mer, ça vous change quelqu'un !"

Ancien thème
Thème actuel & Nouvelle Voix


Dernière édition par Mythanorië le Ven 29 Mai 2015 18:31, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Rascasse Volante (Guilde : Confrérie d'Outre-mer)
MessagePosté: Sam 16 Mai 2015 12:44 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 7 Mai 2013 22:32
Messages: 655
Localisation: Aeroland
Des chocs... un poignard qui étourdit la bête, puis, Snori arriva à la rescousse, faisant lâcher prise à la créature caparaçonnée. Leyna tomba à genoux, tentant de lutter contre la nouvelle vague de souvenirs.

(Non, pitié, je ne veux pas vivre ça...)

… les coups pleuvaient, les soldats refluaient en désordre, incapable de vaincre les géants d'acier. Elle frappa comme jamais, encore et encore, jusqu'à briser son épée sur l'armure d'un ennemi. Mais à ce prix, la cuirasse se fendit enfin. Un nouveau coup. Une lame lui transperça le flanc. Une blessure grave. Peut-être trop grave pour survivre. Peu importait. Hurlant de douleur, elle se plia pour coincer la lame entre deux côtes, puis, elle l'arracha des mains de l'ennemi pour l'enfoncer dans l'armure endommagée de sa cible. Le guerrier d'acier s'effondra, au grand effroi des autres qui marquèrent un temps d'hésitation.
Dans un regain de courage, le régiment parvint à se dégager et à prendre la fuite. Elle sourit. Elle avait réussi au mieux. Elle avait sauvé nombre de ses hommes. Elle tomba à genoux...


… prit la lyre jetée par Nahöriel et, dans un état second, commença à jouer une triste mélodie...

… L'homme qui l'avait blessé à mort hurla. Des mains d'aciers géantes broyaient son armure, avant de se refermer sur son cou pour lui briser la nuque. Un colosse encore plus grand se tenait au-dessus d'elle. Elle le reconnaissait bien. Une main gantée la saisit et la releva. Elle s'efforça de ne pas hurler de douleur. Il lui demanda pourquoi, elle ne répondit pas. Son esprit s'embrumait. Elle n'entendit même pas vraiment les mots, la promesse... il retrouverait leur fille. Elle pleura. Non... pas Leyna. Pas elle, entre les mains de ce monstre...

… la magie bleue ondulait entre les cordes de la lyre, les larmes coulaient à flots des yeux de la prêtresse qui jouait le requiem d'une héroïne. Le requiem d'une mère...

… les mains se resserrèrent.

(Leyna ! Souviens-toi ! À travers la mémoire de notre peuple, si tu peux vraiment l'atteindre, souviens-toi ! Perailhon... ton père... il te cherche.)

Puis, le néant.


Les mains de Leyna dérapèrent sur les cordes. Son père. Elle était parti à sa recherche sans même réaliser qu'un humain aurait dû être mort depuis longtemps ! Elle était une semi-elfe et elle avait déjà vécu plus longtemps que bien des humains... mais elle savait. Elle savait depuis toujours qu'il était vivant, au point de ne même pas se poser la question. Maintenant elle savait pourquoi.

Elle regarda autour d'elle et elle vit ses amis qui se battaient. Elle était réveillée maintenant, et ses doigts recommençaient à jouer de la lyre. La magie ondulait et dansait au son de la musique. Les fluides s'harmonisaient autour de l'instrument. Elle vit Mythanorië qui se battait, et réussissait à émettre des geysers pour repousser les créatures. Les yeux toujours brouillés de larmes, elle se concentra pour sauver ses amis qui menaçaient d'être englouti par la marée des créatures de Perailhon.

Des geysers puissants jaillirent de toute part, projetant les crustacés au loin. Un brachyus retomba sur un costraca, l'écrasant sous son poids. Plusieurs furent jetés avec tant de force qu'ils retombèrent à l'eau. L'eau. Il y en avait partout sur le pont, et la capitaine l'avait utilisée pour ses geysers. Mais Leyna avait vu bien mieux. Elle avait vu le vieux prêtre, à Dahràm, qui avait renversé un couloir entier plein de pirates. Elle se concentra sur la musique de la lyre. Ses notes pures emportaient l'esprit, mais lui permettaient en même temps de se focaliser sur le monde réel. Elle se concentra sur l'eau et invoqua ses fluides. Ils répondirent parfaitement, mais le sortilège qu'elle leur demandait de réaliser était complexe. De minces rides se répandirent sur l'eau et elle se concentra encore. Malgré la lyre, les réminiscences du passé continuaient à brouiller quelque peu son esprit.

Elle se força à se focaliser sur le combat. Que l'eau s'élève vers les airs ! Que Moura défie Rana ! Vent de tempête, vague irrépressible ! Que le raz-de-marée se déchaine ! Mais rien... à nouveau il n'y eut que quelques rides sur l'eau. Elle vit Snori, donc le bras portait une vilaine coupure. Elle vit un costraca qui rampait vers elle. Elle interrompit momentanément sa musique pour le frapper d'un revers de dague. Il para le coup de sa pince et tenta de riposter. Elle l'évita à son tour et frappa encore, coupant les antennes de la bête. Désorientée, elle recula et la prêtresse la frappa aux yeux. Le costraca recula, pas encore mort, mais hors d'état de nuire. Elle se reconcentra sur sa musique. L'eau... l'eau... qu'elle s'élève jusqu'au firmament !

« Moura ! »

Les rides reparurent, plus fortes.

« Moura ! »

la lyre irradia de lumière bleue, lumière qui environna bientôt toute la prêtresse.

« MOURA ! »

Alors, une première vague se matérialisa et stoppa un costraca. Une deuxième alla s'écraser faiblement contre la lourde carapace d'un brachyus, le faisant à peine vaciller... mais maintenant elle savait comment faire. Elle chargea toute sa colère contre Perailhon le maudit, l'assassin de sa mère, et orienta cette colère contre ses serviteurs.

« MOURAAAAAA !!!!!! »

Cette fois-ci, la vague fut plus imposante, et plusieurs bêtes furent violemment repoussées. Elle avait réitéré l'exploit de sa mère. Elle avait ouvert un passage pour fuir les horreurs cuirassées. Ces monstres étaient trop lents pour traquer leur proie, ils ne pouvaient que guetter en embuscade.

Elle se tourna vers ses compagnons, et dit simplement :

« Partons avant qu'ils ne se rassemblent. »

(((tentative d'apprentissage du sort évolutif d'eau raz-de-marée)))

suite

_________________
Image



Dernière édition par Leyna'sëraya le Mar 2 Juin 2015 18:18, édité 1 fois.

Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Forum verrouillé Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas éditer de messages ou poster d’autres réponses.  [ 259 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 ... 18  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016