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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Mer 30 Nov 2016 04:48 
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C'était le bordel. Chacun y allait de son petit commentaire et d'autres allèrent même jusqu'à - indirectement certes - insulter nos deux nains. Rustres. Tel était le mot qui avait servi à les qualifier. Cela aurait énervé Broginn sans aucun doute s'il n'avait pas tout de suite pensé à autre chose quand la question de la récompense fut évoquée. Des milliers de jolies pièces d'or. Brillantes et bruyantes. Clinquantes et cliquetantes. Chatoyantes et chantantes. Rutilantes et rugissantes. Des pièces par millier. Les yeux de Broginn brillèrent alors qu'en inspirant un grand coup, il laissa s'échapper un discret "Foutre barbe!". Tout ça pour aller mornifler deux trois volatiles et écornifler quelques informations auprès de quelques groupe d'illuminés humains. Pour sûr, il n'y avait que ces grand nigauds pour admirer et vénérer le moindre petit effet un tant soit peu pas naturel. Les nains eux étaient plus terre à terre, plus posé, plus sérieux. Valyus et Kubï, l'or et la bière, le bronze et la binouze, le fer et les futs. Ca, leur code d'honneur très strict et quelques centaines de traditions, voilà tout ce en quoi les nains croyaient.

Mais pour le moment, Broginn en était encore à essayer d'imaginer ces centaines et ces milliers de pièces d'or. Il les voyait pleuvoir, rouler, tomber, rebondir. Et d'un seul coup, après une énième profonde inspiration. Il relâcha une certaine pression. Tout sauf discret cette fois, il laissa échapper, un long, sonore et fortement odorant pet. Une flatulence terrible qui aurait sans peine concurrencé l'haleine du moins hygiénique des trolls. Gaz qui aurait redonner vie au nez de n'importe quel anosmique. Un pet, un vrai. Douce brise stagnante, englobant tout ceux qui se trouvaient derrière...et devant aussi.

"Hé bé! L'vient de loin celui-là par Valyus! Bon s'pas tout ça mais, c'est l'heure de la réunion stratégique! Et il est évident que les elfes ne sont pas les bienvenues!"

Il donna un petit coup de coude à son ami Gorog pour chercher son approbation. Cette fois, il avait décidé de l'attendre.

[359 mots]
[HJ: Pandiculation]

_________________
Broginn - Brasseur - Rôdeur

Un tonnelet de bière pour me réchauffer, un tonnelet de bière...Pour vous éclater!


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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Mer 30 Nov 2016 13:37 
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Le discours du Roi - I

Le Roi semble contrarié. A quoi s'attendait-il en proposant à de parfait inconnus, pour la plupart plus attirés par l'or et la gloire que par le patriotisme ? Et de fait, il parle de récompense. Mais quelle récompense ! Ce qu'il nous a dit de la mission ne vaut pas les dizaine de milliers de yus qu'il promet. Je fronce les sourcils et jette un regard à ses subalternes, silencieux. Qu'ils offrent autant à des aventuriers pour s'occuper des problèmes qu'il évoque me laisse penser à plusieurs choses : soit il n'a pas du tout le sens de l'argent, et je n'y crois pas une seule seconde. Soit, il en sait beaucoup plus qu'il ne nous l'affirme et ne veut pas risquer la vie de ses hommes dans une entreprise qu'il pense perdue d'avance.

Je reste campée sur ma position de rester à Kendrà-Kar pour le moment. Une simple mission de sécurisation des routes ne vaut pas tous ces yus mis en jeu. Je préfère donc recueillir des informations avant de me lancer. Apparemment, la jolie guerrière n'est pas de cet avis et décide de se retirer de l'affaire, prétextant n'être apte quoi la guerre et ne voulant pas enquêter.

Alors que je réfléchis, la porte derrière nous claque, laissant entrer un jeune homme de grande classe, beau garçon et apparemment apte à se servir d'une lame. Il faudra que je me trouve un amant, à l'occasion. Ce nouvel arrivant se propose d'élucider le mystère du feu du ciel, comme moi. Nous voilà deux sur le coup, et après les révélations du Roi sur le potentiel sérieux du problème,, faire équipe n'est pas forcément une mauvaise idée.

Je me retourne vers le Roi et aperçoit le pirate s'approcher de lui, l'air serein, afin de lui exposer son point de vue sur les récompenses. Sans rien n'en montrer, je souris intérieurement. La preuve est fait que le Roi n'impose rien à son peuple pour qu'il puisse ainsi venir discuter ses dires sans problèmes. Cela dit, cet aventurier n'a pas tord. Offrir autant d'argent à tout le monde ne les pousseras pas à régler e problèmes, mais plutôt à attendre qu'il se règle tout seul. J'acquiesce donc aux dires du pirate d'un hochement de tête.

Alors que la mage s'avance pour affirmer elle aussi vouloir s'occuper des aurores boréales, je m'approche du dernier arrivé pour me présenter, en m'inclinant à l'annonce de mon nom.

"Bonjour. Je m'appelle Oriana Maléria et souhaite aussi enquêter sur les..."

Un long et sonore pet m'interrompt dans ma tirade. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir d'où il vient, le nain étant à son origine se mettant une fois de plus à beugler sans raison. Je soupire sans l'écouter et reprend.

"Désolé. Je disais donc que souhaitant tout deux enquêter sur les aurores boréales, il serait peut être utile de faire équipe ne serait-ce qu'un temps. Qu'en pensez-vous ?"

Il sera bien sûr utile de voir qui d'autre voudra enquêter sur ces aurores, assembler les idées ne peut être que bénéfique.

(506 mots)

Le discours du Roi - III

_________________


Dernière édition par Oriana Maléria le Sam 10 Déc 2016 18:46, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Ven 2 Déc 2016 12:58 
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D’autres prirent la parole en réponse au discours du roitelet pré pubère. Un borgne typé « cliché pirate », buriné par l’expérience, arborant un bandeau noir en guise de cache-œil, et ayant l’air de n’avoir lui-même plus pris de bain depuis belle lurette s’y prit maladroitement pour quémander plus d’informations sur la récompense promise par le souverain. En voilà un qui ne perdait pas de temps ! Une question presque digne d’un nain, s’il en était. Ça s’expliquait peut-être par le fait que ledit flibustier était le seul de l’assemblée à avoir fait un pas capillaire vers la virilité, arborant une petite, courte barbe broussailleuse qui l’aurait fait passer, chez les nains, pour un adolescent rebelle, mais qui chez les hommes, tous un peu enfants, était déjà d’une taille respectable. Gorog regarda l’olibrius avec respect, opinant du chef en levant le pouce pour le féliciter tacitement de sa question pertinente.

Puis en vint un autre. Un grand escogriffe qui se la jouait mystérieux ténébreux avec son air calculateur et ses cheveux sombres arrachés en queue lâche. Le genre mauvais garçon qui plait aux femmes, telle la cruche attardée et silencieuse qui semblait le seconder, avec les marques ostensibles d’un passé difficile, nez cassé et cicatrices suffisamment fines pour ne pas abimer son minois précieux. Une tafiole quoi. Enfin, moins qu’un elfe, mais tout de même… Et bien cet olibrius qui aurait bien mieux fait de rester dormir quelques heures de plus ce matin se porta à son tour volontaire pour aller péter de l’aldryde, affirmant, vaniteux, souvent œuvrer par la diplomatie. Puis, imbécile notoire, il conchia les deux nains, les qualifiant de trop rustres pour mener à bien cette mission. Les sourcils roux de Gorog se fronçaient à mesure que les mots sortaient du déversoir à merde de cette petite frappe qui se la pétait grave. Son sang ne fit qu’un tour, et vu la taille des nains, ça allait plutôt vite. Il s’exclama, offusqué :

« Boup ! Qu’est-ce que c’est que cet empaffé ? Rustres ? Impolis ? Alors qu’il est le seul ici à avoir insulté quelqu’un, nous, deux nobles émissaires de Mertar ? Majesté, il a l’air aussi empoté en diplomatie qu’un gobelin en ingénierie. »

Il renifla bruyamment, signe incontestable de dédain profond à l’égard du gaillard hautain, et écouta la suite des idioties prononcées dans cette salle qui ressemblait de plus en plus à une foire au boudin qu’à une réunion d’état-major. Une elfe prit la parole, précisant qu’elle offrirait ses talents de bataille pour bouter les aldrydes hors des routes kendranes. Même si l’intention y était, le rude mineur roux manqua de peu de s’étouffer dans sa barbe et de partir dans un rire gras. Une elfe, combattre ? Et avec quoi, encore ? Un coup de lyre ? Une pichenette sauvage qui lui retournerait un ongle ? Té, les elfes c’était juste bon à batifoler en faisant de la musique. L’art du combat, c’était aux fiers nains qu’il était réservé. Et un peu aux humains, qui compensaient leur faible apparence par leur nombre et leur organisation. Mais un elfe ? Pouah ! Gorog se garda pourtant de tout commentaire, et écouta une paysanne – il avait reconnu sa fonction directement en voyant l’objet qu’elle avait dans les mains, une faux comme celles que possédaient ces attardés du bulbe des villages montagnards des duchés – affirmer qu’elle enquêterait sur les lumières dans les cieux. Grand bien lui fasse, ils ne l’auraient pas dans les pattes.

Enfin vint la réponse du souverain, qui s’attarda à détailler les sommes exorbitantes qu’il allait déverser pour récompenser les aventuriers méritants. Gorog en eut presque mal aux bourses. Mais très vite, l’appât du gain lui fit oublier le côté « dépense » du discours du Roi, y voyant plutôt le côté « s’en mettre plein les fouilles ». Il affirma que la somme sera touchée par tous ceux qui se fouleraient de participer à la mission. Une décision juste et sociale, que Gorog respectait pour son caractère magnanime. Même le ténébreux inutile toucherait sa part, si c’était pas beau, ça ? Et en plus, le Krassus affirma que les voyages seraient défrayés. Même si l’idée d’emprunter ces saletés de machines volantes d’elfes donnait la gerbe à Gorog, l’opportunité de les emprunter sans débourser le moindre yu balançait son jugement. Hé, ça signifiait rouler ces abrutis d’oreilles pointues ! Nul nain ne saurait refuser ça !

Le roi poursuivit néanmoins, renfrogné, frustré comme un enfant à qui l’on aurait pris le jouet, en précisant qu’il était important de s’occuper des deux missions, et non pas que d’une seule, insistant sur la difficulté à amener pacifiquement la raison aux aldrydes, mais également sur l’importance de l’enquête sur les lumières dans le ciel. Si le rouquin comprenait les arguments visant à éviter une intervention offcielle de l’armée kendrane sur le territoire de l’Ynorie, il ne saisissait pas pourquoi le Roi avait besoin d’aventuriers pour aller fouiller dans des bibliothèques. N’avait-il donc pas de sages à sa cour qui serait apte à fouiller les pages de vieux manuscrits ? En tout cas, son discours fit mouche. Et sans parler ici des deux aldrydes qui voletaient furieusement autour de l’assemblée en piaillant des incongruités fantasques. C’était bien l’elfe qui, voyant qu’elle ne servait à rien, comme toute elfe qui se respectait, eut le bon sens de se tirer de là fissa. Hé, ce n’était pas courant de voir une oreille-pointue s’avouer si vite vaincue. Elle avait tout compris, pour le coup : les elfes, ça ne servait à rien. Alors autant qu’elle retourne dans sa forêt écouter le chant mélodieux des oisillons.

Un jeune homme prit le relai, blondinet et aussi enfantin lui-même qu’un elfe, et évoqua son souhait de régler le problème des bouquins à lire sur les loupiotes foireuses dans le ciel. Il fut vite rejoint par une elfette que Gorog n’avait pas encore vue jusque là, restée discrète jusqu’ici, pour son plus grand bien. Encore une qu’ils n’auraient pas dans les pattes. Mais le pirate prit à nouveau la parole, et cette fois il aurait mieux fait de fermer son claque-merde. Il remit outrageusement en question la décision royale de partager équitablement les récompenses, avouant n’être motivé que par l’appât du gain, et accusant les autres de l’être tout autant. Même si le gain était la principale motivation du duo de nains, c’était insultant de penser qu’au moins eux n’allaient pas se donner à fond dans la mission. Ils avaient un honneur à défendre ! L’honneur de toute une patrie. Puis, il marchanda comme si le roi était un vulgaire commerçant, jugeant sans doute son appointement trop faible. Gorog fronça les sourcils et, s’étirant en une pandiculation visant à le rendre plus grand, afin que tous l’entendent, prit de nouveau la parole.

« Mais ça va pas bien, non ? Remettre ainsi en doute une décision royale. Si la récompense ne vous sied pas, et que vous sentez votre motivation à aider le royaume s’étioler à l’idée que tous puissent être récompensés, vous devriez remettre en cause votre implication dans tout ceci. Té. Penser que des missionnaires assermentés puissent se la couler douce pendant que les autres font le travail à leur place. Voilà bien là l’esprit humain dans sa plus basse vilenie. Laissez donc la place à ceux qui sont motivés, si vous craignez de n’être pas à la hauteur. »

Son discours fut ponctué par un pet digne des annales du Royaume Mertarien. Long, bruyant et odorant bien comme il fallait, envahissant la salle d’une nauséabonde odeur. Broginn avait fait preuve de la plus belle éloquence en affirmant ainsi son avis sur l’idée de merde du corsaire en mal d’argent. Le brasseur joua des coudes pour attirer l’attention de son confrère, qui l’avait pourtant déjà toute à lui. Il se tourna vers son concitoyen et commenta brièvement l’exploit :

« Té, ça c’est du pet de compet’ ! »

Il avait même perturbé la paysanne et sa faux. Elle devait pourtant avoir l’habitude de traiter du bousin, la greluche. Elle aussi se proposa de se joindre à la recherche sur les lumières céruléennes. Comme quoi, le roi avait parlé trop vite ! Mais était venu le temps pour Gorog d’exprimer son avis sur tout ça. Il gargarisa quelques borborygmes gutturaux avant de se dresser pour prendre la parole d’une voix audible, s’adressant au souverain des hommes.

« Votre majesté, les équipes se dessinent et vos tâches semblent entre de bonnes mains, l’une comme l’autre. Bientôt viendra le temps que nous nous séparions pour mettre au point des plans d’action, car il est impensable de partir à l’aveuglette sans avoir dressé une ligne d’action. » Il jeta un regard mauvais à l’escogriffe ténébreux, et poursuivit. « Par conséquent, il serait bon que vous nous donniez maintenant les informations qu’il vous reste sur ces deux points, et la manière dont ils pourraient être liés. Connait-on le nombre de ces aldrydes rebelles ? Existe-t-il dans les environs de leur zone d’action une cité qui serait mêlée à ces exactions ? Y-a-t-il eu un contact avec le gouvernement de cette cité ? Sinon, il serait pertinent de nous y rendre au plus vite, pour voir s’il ne s’agit que d’un groupe retors ou si c’est tous les moucherons femelles qui pètent une durite. »

Il regarda les deux mouchettes voletant en leur compagnie. Ça ressemblait à des mâles, même si le manque de pilosité de ces petites choses volante n’aidait pas à en saisir le sexe. Quand bien même il pourrait être saisi tout court par des robustes nains. Passant sur l’épineuse question, il poursuivit.

« De plus, si je peux me permettre, votre royale souveraineté, pourriez-vous nous conférer à mon confrère et moi une avance sur notre salaire en permettant de nous équiper dignement ? Nul Seigneur Nain n’aurait jamais reçu d’humain cul-nu sans y remédier généreusement, soyez-en assuré. Nos mésaventures dans vos contrées n’ont hélas pas aidé à préserver notre dignité, que nous aimerions au plus vite retrouver. Armes décentes, habits de voyage et protections dignes de ce nom, si ce n’est pas trop demander. »

S’il les voulait efficaces pour la mission, mieux valait qu’ils soient équipés. Et plus cul-nu. Ça serait une faute de goût énorme que de se présenter à des gens important en cette tenue !

(Oh… Oups…)


[HJ : mandragore]
[1720 mots]

_________________
Gorog, nain.

Le nez, c'est l'idiot du visage.


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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Sam 3 Déc 2016 20:34 
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Localisation: Quête 30 - Aliaénon
Après Alistair, une nouvelle personne se proposa pour se rendre à Bouhen et s'occuper du problème d'aldrydes. C'était une elfe blanche à l'air guerrier qui semblait peu loquace, déclarant juste sa destination avant de retomber dans le silence le plus complet. Il n'y eut au final que la grande humaine pour se proposer à faire des recherches à Kendra Kâr, ce qui sembla agacer le Roi, déclarant qu'il avait fait appel à eux pour régler tous ses problèmes, pas un seul. Mais qui pouvait les blâmer ? Certainement pas l'assassin, qui voyait mal comment de parfaits étrangers pourraient avoir plus de succès que ses espions et ses sages pour arpenter sa propre capitale. Il était clair que ce n'était pas là une affaire qui devrait être confiée à des inconnus dont l'intelligence restait à prouver. Alors que pour discuter avec une nation en guerre, des personnages neutres comme des aventuriers étaient en réalité une excellente idée. Solennel sembla également s'attrister de voir le manque de considération que donnaient ses hôtes à l'encontre des aldrydes, que tous semblaient prendre à la légère. Il semblait, lui, convaincu qu'elles étaient une menace importante, bien plus dangereuses que leur physique ne le laissait présager. D'où les dix-mille yus qu'il proposait pour résoudre leur problème. Un chiffre qui en laisserait plus d'un rêveur, dont Heartless qui sembla s'offusquer de l'aspect très solidaire et partageur du Roi, qui voulait donner cette somme à tous. Sirius, tentant certainement de gagner le plus d'argent possible, s'avança vers le souverain, mettant les arbalétriers sur les dents, et se plaignit de voir les plus oisifs d'entre eux toucher une même récompense que les plus vaillants... Donc lui, sans doute, ou bien jamais n'aurait-il fait un tel discours. Alistair sourit à l'attitude du borgne ; décidément, malgré leurs inimitiés passées, l'homme lui faisait une plutôt bonne impression en ce jour.

Le discours de Heartless fut, contre toute attente, ponctué de l'arrivée incongrue d'un nouvel aventurier, venant remplacer l'hinïonne, apparemment peu contente de ce que l'on lui proposait, tout juste quelques secondes après son départ. Et ce nouvel arrivant, Alistair le connaissait : une nouvelle personnalité rencontrée en Aliaénon et que le voleur ne portait pas dans son cœur. Un certain...

« Comment il s'appelle déjà celui là ? » demanda-t-il entre ses dents à la jeune femme qui l'accompagnait.

Il avait souvenir de les avoir vu ensemble lors de la bataille d'Andel'Ys, ce qui laissait supposer qu'elle le connaissait au moins un peu. Comme pour le confirmer, elle rendit un salut discret à l'aventurier. Mais elle n'eut pas le temps de lui répondre car il se présenta à l'assemblée : Mathis. Ainsi – au grand soulagement d'Alistair – le grand blond proposa son aide quant à la résolution du problème boréal, bientôt suivi de la Sindel silencieuse qui vint se greffer au groupe. Sirius, lui, proposa d'enquêter sur les sectes liées au « feu dans le ciel », et bientôt les groupes étaient formés. L'aldryde, cependant, se montra particulièrement mécontent de voir tant de personnes se greffer au groupe se dirigeant vers Bouhen ; Alistair ne pouvait lui en vouloir, lui aussi aurait préféré que le voyage se fasse moins nombreux, mais le ton de l'être minuscule ne lui plut guère.

Il aurait cependant été bien malvenu de sa part de le faire remarquer, car l'un des nains à sa gauche ne tarda pas à lui reprocher sa propre conduite, se défendant d'être impoli ou rustre alors que luimême avait été le seul à insulter quelqu'un dans cette salle. L'assassin afficha un sourire carnassier au thorkin.

« Excusez mon impolitesse, Messire Nain, j'ai seulement l'habitude de ne me montrer courtois qu'avec les personnes qui ont mon intérêt d'une quelconque manière. »

Il s'apprêta à continuer son intervention d'une remarque cinglante mais un contact sur ses côtes lui fit tourner la tête à sa droite, où l'attendait le regard évocateur de Loona. Il avait eu l'occasion de voir cette expression sur son visage une bonne poignée de fois et commençait à la comprendre sans difficulté. Elle pouvait être traduise par un « Arrête de chercher la merde » ou autre reproche du genre. Le rictus du voleur se transforma en un sourire amusé et, décidant qu'il valait mieux faire plaisir à la jeune femme que de remettre le nain à sa place, il décida de ne pas continuer sa phrase, se tournant vers le thorkin qui reprenait de plus belle, cette fois à l'encontre de Heartless et de sa remise en question de la « décision royale », comme l'appelait le petit homme. Il argumenta que lui et son ami feraient tout ce qui était en leur pouvoir pour aider le Roi car il en était de leur honneur et, après avoir été interrompu par le pet bruyant – et odorant – de son confrère, préconisa au souverain de maintenant leur donner toutes les informations qu'il détenait pour ensuite les laisser se séparer pour se préparer avant de partir vers leur destination respective. Alistair accueillit la proposition d'un signe de tête appréciateur, voyant là une bonne occasion de prendre une longueur d'avance sur ses collègues et ainsi pouvoir se détacher de leur influence néfaste avant d'arriver à portée d'arbalète. S'il parvenait à discuter avec une aldryde en chef ne serait qu'une heure avant les autres, il lui serait ainsi plus aisé de prétendre ne pas les connaître quand ils finiraient par tout faire rater d'un message tout sauf diplomate.

« Je suis d'accord, » intervint-il alors. « La plupart d'entre nous sommes des esprits plus libres que vos hommes, Roi Solennel. Et si je ne parlerai pas en leur place, je vous dis au moins en la mienne que plus vite cette petite réception sera derrière moi, mieux je me porterai. »

Il afficha ensuite un sourire en coin et, désignant les arbalétriers d'un large mouvement circulaire du bras, ajouta :

« Non pas que votre brillant accueil, si chaleureux et confiant, ne me paraisse inapproprié. »

La pique ayant été lancée, l'assassin croisa les bras, laissa un petit silence pour ménager son effet, puis reprit la parole, revenant au sujet initial.

« Tant que nous y sommes, j'aimerais savoir quand exactement les aldrydes ont commencé à causer des problèmes. Il est assez évident, selon ce que vous nous avez dit, que le conflit est lié aux aurores boréales. « Le feu dans le ciel » me semble être une métaphore assez évocatrice et je ne crois pas vraiment aux coïncidences. Mais les affrontements ont ils bien commencé après l'apparition des aurores dans le ciel ? Dans tous les cas, il y a fort à parier qu'elles en savent bien plus que nous sur le sujet. Mais si les affrontements ont commencé ne seraitce qu'une ou deux journées après leur apparition, si ce n'est pas avant, c'est que l'événement était probablement attendu par celles-ci. »

C'était plus ou moins la dernière chose qu'il voulait savoir en ces lieux, le nain ayant déjà posé quelques questions étonnamment intelligentes. Dès les révélations terminées, il s'en irait donc pour le premier cynore en direction de Bouhen qu'il verrait.



(((1 183 mots)))

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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Sam 3 Déc 2016 21:22 
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Solennel accueil avec plaisir Mathis, sans doute parce que ce dernier semble un des trop rares individus de confiance, ici. C'est sans doute aussi pour cela qu'il prête une attention particulière aux propos de Heartless. Alors que ce dernier s'approche, il sent le regard pesant des arbalétriers. Sans doute ne faudrait-il pas s'approcher davantage, mais pour l'instant, aucune réaction agressive. Le roi sourit :

« Sirius Heartless, hein ? Oui, le bruit de vos exploits, et du chaos que vous engendrez sur votre passage sont parvenus jusqu'à moi. Vous avez sans doute raison pour la récompense. Vous repartirez tous avec quelque chose, mais, ainsi que je l'ai dit, c'est le récit de vos exploits et les preuves de vos découvertes qui en détermineront le montant précis. Soyez sûr, cependant, que les lambins ne seront pas aussi richement pourvus ! »

Il écoute avec soin les décisions de chacun, visiblement satisfait. Il est cependant interrompu par le pet sonore et l'odeur semble le mettre dans un certain inconfort. Il expédie rapidement les questions :

« Mes miliciens pourront vous renseigner sur cette secte... mais encore une fois, faites attention. je ne veux pas de morts inutiles. Pour ce qui est des aldrydes, nous ignorons s'il s'agit de rebelles ou d'une guerre entre cité voisines. Nous ne savons pas grand chose de ces forêt. Quand à l'équipement, je suis sûr que la milice pourra vous fournir. »

Puis, aux mots d'Alistair, il hoche la tête d'un air satisfait :

« Voilà en effet une bonne question. Il ne semble pas que les choses aient démarré avant les aurores, mais cela s'est mit en place très vite, et, encore une fois, nous n'avons aucune relation avec ce peuple. Difficile de vous donner des informations. »

Puis, le visage verdâtre alors que l'odeur s'amplifie encore et encore, il tape dans ses mains pour signifier la fin de l'entrevue.

« Parfait, vous pouvez disposer. Bon courage, et en espérant un succès rapide et de bonnes nouvelles ! »

Vous êtes emmenés bien vite à l'extérieur par les miliciens, qui ont aussi envie de retrouver rapidement l'air frais. Une fois sur la grande place, Cassius prend la parole :

« Vous avez déjà commencé à vous répartir les tâches, et nous sommes là pour répondre à vos questions, tous trois informés de tout ce qui est connu sur tous les sujets de cette affaire. Il va maintenant falloir savoir comment nous nous organisons. Je propose que chaque groupe soit accompagner d'un milicien, mais je souhaiterais aussi qu'un reste à la milice en cas d'arrivée d'autres aventuriers. Libre à vous de choisir qui doit vous accompagner. Je suis personnellement formé au combat, aux enquêtes criminelles et à la magie de la lumière, et j'ai appris la diplomatie... »

« Moi aussi, j'ai reçu la bonne éducation ! S'exclame fièrement Aeden. Et je suis formée au combat en toutes circonstances ! »

Enfin, Gaël intervient :

« Je suis habitué à enquêter sur les phénomènes mystérieux et les utilisateurs de magie noire... et j'ai de bons contacts en ville. pas sûr que je sois très utile en dehors de la ville, mais c'est vous qui voyez. »

Ne restait plus qu'à choisir et à indiquer où vous souhaitez vous rendre.

Sibelle : 0,5 (post)
Mathis : 0,5 (post) + 0,5 (longueur)
Heartless : 0,5 (post) + 0,5 (tentative d'influencer le roi) +1 (longueur)
Avalyn : 0,5 (post) + 0,5 (longueur)
Nessandro : 0,5 (post) + 0,5 (longueur)
Broginn : 0,5 (post)
Oriana : 0,5 (post) + 0,5 (longueur)
Gorog : 0,5 (post) + 0,5 (proposition pertinente) + 1 (longueur)
Alistair : 0,5 (post) + 0,5 (remarque pertinente) + 1 (longueur)

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Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes d'interventions GMiques ponctuelles et jets de dés : Ici !
Pour vos demandes de corrections : C'est là !
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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Mer 7 Déc 2016 13:14 
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C’est dans un contexte bien particulier que nous faisons la connaissance d’Eyllwë, éruïone de son état. Ses poignets la font encore souffrir des chaînes qui les ont enserrées durant de trop longues journées, mais elle s’avance dans les rues de Kendra Kâr avec le dos droit des chats mouillés à qui il ne reste plus rien que leur fierté. En vérité, elle est effarée par tout ce qu’elle voit, toute cette opulence, ces gens entourés d’un embonpoint plus gros encore que celui de la shaman du village. Et puis tout ce monde ! Comment trouvent-ils assez de nourriture pour subvenir aux besoins de tout le monde ? Le choc des cultures est des plus violent pour la jeune femme, cette foule qui l’entoure l’oppresse et elle n’a qu’une envie : rejoindre les terres désolées du Naora et les privations qu’elles accompagnent. Pourtant… pourtant elle ne le peut pas. Elle a une dette d’honneur à payer. Enfin, d’honneur, elle n’en a pas réellement, elle préfère appeler ça une dette morale, un rendu pour un rendu.

Car si ses poignets la font souffrir, c’est parce qu’elle a été capturée pour être vendue à Omyre, paraît-il, bien qu’elle n’ait pas la moindre idée d’où peut bien se trouver la cité en question. Toujours est-il que ses assaillants furent assaillis et qu’elle se retrouva libérée par des miliciens de Kendra Kâr. Certes, elle avait entendu parler de cette ville-ci, mais elle ne lui disait rien de plus qu’un vague nom accolé à toutes les histoires qu’elle avait pu entendre en étant jeune, aussi fut-elle surprise d’apprendre qu’il s’agissait réellement d’une cité existante. Considérant – et à juste titre – que ces hommes avaient sauvé sa misérable existence, elle leur avait demandé de quelle façon elle pouvait les payer. Ils avaient échangé un petit regard lubrique auquel elle avait répondu d’une baffe et l’un d’eux avait fini par dire que le roi de Kendra Kâr cherchait des personnes pour régler un problème d’aurores boréales, ou quelque chose du même goût. Elle avait demandé comment se rendre auprès de ce roi et les avait accompagnés jusqu’à Kendra Kâr.

Si elle avait su ce à quoi elle serait confrontée, elle y aurait peut-être réfléchi à deux fois.

Voilà pourquoi nous la retrouvons devant l’entrée du palais de Kendra Kâr, quelque peu hésitante à aborder ces gardes à la mine patibulaire. Elle s’avança pour se présenter à eux, Eyllwë Akyunra de la Tribu de Meno. Il n’avait pas la moindre idée de ce qu’Akyunra voulait dire, pas plus que l’emplacement de la tribu de Meno ou pourquoi elle avait ce teint de peau si étrange. Aussi ils lui posèrent des questions. Plein de questions. Auxquelles la jeune femme répondit avec une impatience grandissante, jusqu’à ce qu’enfin ils acceptent de la faire entrer dans la cour du château. Un si grand bâtiment de pierre ! Quelle peuplade ancienne avait bien pu construire quelque chose de la sorte ! On lui précise qu’elle est en retard et qu’elle n’a qu’à se dépêcher. Elle leur réplique qu’elle n’est pas Zewen et ne maîtrise pas le temps. Nouveau regard bovin et elle entre dans le palais en relevant la tête avec mépris.

Elle arrive sur une place sur laquelle se trouve un groupe de personnes, un groupe des plus hétéroclite. Elle y voit même des demi-hommes, des créatures à l’apparence humaine, mais aussi larges que grands, c’est-à-dire fort petits. Et à côté… des insectes. D’affreusement gros insectes qui volètent dans leur carapace rutilante. Pourquoi les autorisent-ils à s’approcher ainsi de leurs bâtisses ? Il y a bien longtemps qu’ils auraient fini en broche, à Akuynra. Voir même, si la chance souriait ce jour-là et qu’il s’agissait d’un couple, les aurait-on faits se reproduire pour avoir encore plus de nourriture ! Cependant, Eyllwë ne tarde pas à se rendre compte de sa méprise…
Sont-ce là des bêtes à forme humaine ? Diantre que le monde est étrange ! Mais la question demeure : sont-elles des créatures d’esprit, comme les eruïons ? Elle ne va pas tarder à le savoir, à n’en pas douter.

Toujours est-il que ses yeux sont braqués sur ces deux petites créatures lorsqu’elle s’avance vers le groupe, tant est si bien qu’elle manque un instant de ne pas entendre ce qui se dit, mais elle se reprends fort heureusement bien vite et tend l’oreille. Il indique qu’ils ont déjà commencé à se répartir les tâches et qu’ils sont là pour répondre à leurs questions. En effet, elle est en retard, doit-elle admettre. Elle a manqué le début et le but de sa tâche, ce qui peut s’avérer problématique pour la suite. Il propose de s’organiser en groupes accompagnés d’un milicien, mais souhaite en voir un rester à la milice en cas d’arrivée d’autres aventuriers. Ce qui reste deux groupes, manifestement, sur les trois potentiels. Les aventuriers sont libres de choisir qui doit les accompagner, dit-il, et Eyllwë réprime un sourire : ils seront dans de beaux draps si les aventuriers de deux groupes différents choisissent le même milicien ! Dans son clan, la chef aurait elle-même réparti les deux groupes, en tenant compte des volontés de chacun, mais le dernier mot lui serait revenu. Enfin, cette culture a des mœurs différentes, doit-elle se rappeler.

La jeune femme du trio s’exclame avoir reçu la bonne éducation et qu’elle est formée au combat en toutes circonstances. Eyllwë fronce les sourcils. Pour qu’une femme doive se vanter de ceci, c’est qu’il y a un problème quelque part, et pas des moindres. Il aurait été impensable de se vanter de quoi que ce soit au sein des eruïons, encore moins en ce qui concerne l’éducation reçue, cela ne faisait que souligner l’inverse. La jeune femme conclut bien vite – et peut-être à tort – que cette femme ne lui plait pas et qu’elle donnait une mauvaise image des leurs.

La dernière personne, plus sobre, intervient dans une remarque qui semble à Eyllwë plus pertinente que la précédente en indiquant quelles sont ses qualifications. Il serait habitué à enquêter sur les phénomènes mystérieux et les utilisateurs de magies noirs et affirme posséder de bons contacts en ville.

Eyllwë, tout de blanc et d’or vêtu, rehaussant le brun chaud de sa peau et le bleu profond de ses yeux, décide de s’avancer pour se présenter. Ses oreilles en pointe sont masquées sous les épaisses mèches de cheveux conglomérés. Ses membres tremblent un peu d’appréhension, elle qui n’a que rarement parlé devant autant de monde, et toujours entourée des siens. Néanmoins, elle redresse la tête pour dire :

- Je m’appelle Eyllwë Akyunra de la Tribu de Meno du Désert de Sarnissa au Naora. Je n’ai pas assisté à ce qui vous a été dit précédemment, aussi, auriez-vous l’amabilité de m’expliquer ce qui est attendu de nous ? Je vous en serai gréée. Mais j’ai cru comprendre que certaines choses devaient se passer dans la ville et d’autres hors de la ville. Je souhaiterai pour ma part me rendre hors des murs de votre cité.

[1100 mots]

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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Mer 7 Déc 2016 20:15 
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Sa proposition offusqua un des émissaires nains, lui à la barbe rousse. Étant donné leur situation en tant qu'émissaires de Mertar, ils avaient dû prendre cela pour une insulte à leur encontre. Heartless n'avait cure de leurs craintes, il se fichait bien des relations diplomatiques entre les nains et les royaumes humains.

Lorsque Sirius s'approcha, le roi sourit à ses propos, ignorant les froncements de sourcils de ses arbalétriers qui gardaient le pirate en respect.

- Sirius Heartless, hein ? Oui, le bruit de vos exploits, et du chaos que vous engendrez sur votre passage sont parvenus jusqu'à moi. Vous avez sans doute raison pour la récompense. Vous repartirez tous avec quelque chose, mais, ainsi que je l'ai dit, c'est le récit de vos exploits et les preuves de vos découvertes qui en détermineront le montant précis. Soyez sûr, cependant, que les lambins ne seront pas aussi richement pourvus !

En réponse à ce qu'il interprétait comme un défi, le borgne renvoya son sourire au sang bleu, tandis qu'il rentrait dans les rangs. Le roi semblait avoir improvisé son offre initiale, faute d'y avoir pensé à l'avance. Si tout ce carnaval ne faisait pas partie d'un sombre plan, le travail en lui-même ne devrait pas être bien périlleux. Après ce petit test, il lui sembla surtout que Solennel accordait en vérité peu d'importance à la tâche qu'il confiait aux aventuriers. Peut-être était-il pressé par d'autres affaires et comptait économiser du temps et de la main d’œuvre en engageant des tiers. Après tout, on parlait bien des aldrydes et de la météo. Il était peut-être juste négligeant.

Lorsqu'il reprit sa place au milieu des aventuriers, Heartless fut accueilli par le regard méprisant du petit gaillard roux.

- Laissez donc la place à ceux qui sont motivés, si vous craignez de n’être pas à la hauteur.
- Heh.


Le borgne continua de l'ignorer, mais il ne put ignorer le grondement anal de son compagnon mertarien. Les deux barbus ne manquèrent pas de manifester leur émerveillement face à une telle preuve de virilité thorkine. Ce fut justement Gorog, le nain à la fine remarque et vraisemblablement le plus instruit, qui posa de nombreuses questions au roi avec une éloquence, bizarrement, digne d'un émissaire.

- Connaît-on le nombre de ces aldrydes rebelles ? Existe-t-il dans les environs de leur zone d’action une cité qui serait mêlée à ces exactions ? Y-a-t-il eu un contact avec le gouvernement de cette cité ? Sinon, il serait pertinent de nous y rendre au plus vite, pour voir s’il ne s’agit que d’un groupe retors ou si c’est tous les moucherons femelles qui pètent une durite.

Sirius entendit les grommellements de l'aldryde bleu non loin de lui :

- Les femelles... Peuvent terrasser griffons et soldats en armure. Il en suffit d'une, avec moins de tares que les autres dégénérées, pour démolir des agents d'une certaine demie-divinité.

Comme les moustiques, il semblait que c'était surtout des femelles dont il fallait se méfier chez les aldydes. Ça expliquait sans doute pourquoi celui-là était de si mauvais poil.

- Mes miliciens pourront vous renseigner sur cette secte... mais encore une fois, faites attention. je ne veux pas de morts inutiles. Pour ce qui est des aldrydes, nous ignorons s'il s'agit de rebelles ou d'une guerre entre cité voisines. Nous ne savons pas grand chose de ces forêt. Quand à l'équipement, je suis sûr que la milice pourra vous fournir.

Solennel semblait bien plus pressé tout d'un coup. Il semblait bien indisposé par l'odeur nauséabonde qui se répandant lentement mais sûrement dans la salle du trône. Quel nez délicat. Enfin, même Heartless, qui avait vu et senti des choses que nul homme n'aurait souhaité voir ou sentir, commençait à être prix de nausées. Si il avait été un des gardes présents, il aurait ouvert le feu sur le péteur, car ses gaz toxiques pouvaient passer pour un attentat à la royauté.

Ce fut au tour d'Alistair d'arracher quelques informations au roi, bien que ce dernier n'était vraisemblablement pas l'homme le plus au courant.

- Tant que nous y sommes, j'aimerais savoir quand exactement les aldrydes ont commencé à causer des problèmes. Il est assez évident, selon ce que vous nous avez dit, que le conflit est lié aux aurores boréales. « Le feu dans le ciel » me semble être une métaphore assez évocatrice et je ne crois pas vraiment aux coïncidences. Mais les affrontements ont ils bien commencé après l'apparition des aurores dans le ciel ? Dans tous les cas, il y a fort à parier qu'elles en savent bien plus que nous sur le sujet. Mais si les affrontements ont commencé ne serait-ce qu'une ou deux journées après leur apparition, si ce n'est pas avant, c'est que l'événement était probablement attendu par celles-ci.
- Voilà en effet une bonne question. Il ne semble pas que les choses aient démarré avant les aurores, mais cela s'est mit en place très vite, et, encore une fois, nous n'avons aucune relation avec ce peuple. Difficile de vous donner des informations.


N'attendant guère une autre question, Solennel, dont le teint virait lentement au pâle, tapa des mains et déclara la séance close, souhaitant un succès rapide aux aventuriers.

Sans attendre, tous se ruèrent jusqu'à la sortie, en allant presque jusqu'à se bousculer, pour retrouver la pureté de l'air du dehors. Raccompagnant les aventuriers jusqu'à la Grande Place, les trois miliciens chargés de les assister dans leur entreprise leur rappelèrent qu'ils étaient à leur disposition, mais qu'il fallait qu'un d'entre eux reste pour garder la milice. Ils étaient, selon leurs dires, les plus informés sur tout ce qui avait trait aux incidents aldrydes. Ils firent aussi part de leurs compétences.

Le premier se dit "formé au combat, aux enquêtes criminelles, à la magie blanche et à la diplomatie". La seconde, qui était manifestement sa sœur, se vanta avec un peu trop de fierté qu'elle était experte en toutes formes de combat. Heartless rit sous cape, elle devait s'être engagée dans la milice pour suivre son frère et n'avait qu'une maigre expérience du terrain. Il n'aurait pas été surprenant qu'elle ait obtenu sa position grâce à l'influence de celui-ci.

Le dernier semblait être le plus professionnel et le plus calme des trois. Il disait avoir enquêté maintes fois sur des phénomènes liés à la magie noire, et qu'il possédait de bons contacts dans les murs de la ville. Ce gaillard était à n'en pas douter le plus capable des trois, à moins qu'il ne fasse partie de la fratrie lui aussi...

Le borgne n'attendit pas les questions de ses congénères pour s'en aller d'un pas flâneur vers le quartier du marché. Il passa à côté d'une femme étrange, au teint sombre et tout de blanc vêtue. Jetant un œil par-dessus son épaule, il comprit qu'elle était elle aussi venue pour l'affaire du feu du ciel, mais en retard. Il l'entendit vaguement dire son nom mais n'y comprit rien. Cela ne changeait pas ce qu'il avait prévu de faire : grailler des renseignements à la source. Les marchands et les taverniers étaient souvent bien plus au courant de ce qui se passait dans une vaste cité comme Kendrâ Kâr que les miliciens sensés la garder.

Et il n'allait pas être réduit à demander de l'aide à ces épouvantails de pacotille.


((( 850 mots )))


-> traverse la place du marché pour se rendre à la Taverne du Paladin

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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Mer 7 Déc 2016 21:10 
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Et ça jacasse et ça fait vibrer mes spirales auditives d'affreuses voix de géants et y'a encore d'autres abrutis à tronches humaines qui s'amènent. Je sens l'irritation croître à grande vitesse en moi. Je ne sais pas ce qui est le pire : être entouré de géants imbéciles et bruyants ou ne pas pouvoir en tuer un ou deux pour me détendre. Surtout les femelles. Trop grandes, trop pâles, et déjà en train de montrer qu'elles ne serviront à rien en s'accrochant à un mâle inconnu de passage. Heureusement que ce trio d'abrutis compte rester du côté de la cité, leur simple vue me donne déjà la nausée...

Ou alors c'est la faute du nain brun. Parce que oui, cette immonde créature barbue pousse le vice jusqu'à faire entendre la voix de ses boyaux, et en plus fait un commentaire dessus. Ignoble, et qui me pousse à coller mon revers sombre contre mon visage. Et ça questionne encore. Pas complètement stupidement, pour une fois. L'humain au pif bizarrement agencé a l'idée de demander quand les affrontements ont commencé, et si les colorations bizarres dans le ciel ont pu être l'élément déclencheur... Sauf que le crétin couronné n'apporte pas de réponse, trop occupé à verdir de la puanteur relâchée par le thorkin. Ah ? Va-t-on en plus voir à quoi ressemble le contenu d'un estomac royal ? Non ? Dommage, ça lui aurait donné une bonne leçon !

Il finit par enfin congédier tout le monde, et c'est avec une rage brutale que j'agrippe de ma main libre le poignet de Dae'ron. Je n'ai passé que quelques minutes dans ce sarcophage de pierre géant, et déjà j'ai des envies de meurtre. Plus vite nous serons en route, mieux cela vaudra. Mais bien entendu, à peine dehors et alors que je cherche à repérer l'arbre de notre arrivée, mon compagnon brun s'arrête sans prévenir et l'embardée me fait lâcher prise. Pire, quand je lui adresse un regard, il en profite pour agripper ma main à son tour et m'obliger à m'arrêter pour... Faire un signe de tête vers casse-pied qui se met à bavasser aussi...

Je siffle entre mes dents et tente de dégager ma main, mais le Protecteur darde sur moi un regard chargé de remontrances. Quoi encore ? Après avoir presque saigné des spirales à force d'écouter des géants, il veut que je persiste dans l'effort ? Ma langue claque d'elle-même quand je devine la tension habitant mon congénère. Je gronde mais ne tente rien de plus. Les miliciens font entendre tous les trois leur voix horripilantes, surtout la femelle, tellement contente de ne pas être aussi cruche ni gaffeuse que les autres qu'elle ne peut pas s'empêcher de le crier... Et en gros, ils nous font perdre notre temps juste pour proposer que chaque groupe soit accompagné par l'un d'entre eux...

Retour au galop de mon énervement. Faire équipe avec les autres aventuriers me met déjà en rogne, mais avoir un chaperon en plus ? Avec une chance sur trois qu'il soit pourvu de deux bouts de gras inutiles sur le torse et doté d'une voix de crécelle ? Et puis quoi encore ! Et comme si ça ne suffisait pas, il faut qu'un... Une ? Un truc géant couleur blanc et or se fasse entendre juste après, avec un nom à rallonge, et tellement en retard que ça ne sait rien de ce qui doit être fait... Donc va obliger à une redite... Et me démolir les tympans encore une fois...

Par mes ailes ! En plus ça veut sortir aussi de la cité ? Mais qu'est-ce que ça ne comprend pas dans "les problèmes d'aldrydes restent aldrydes" ? Ils le font exprès, c'est cela ? Ils se sont unis juste pour être sûrs de me faire perdre toute trace de calme !

Tu peux toujours me regarder comme ça Dae'ron, cette fois, j'en ai par-dessus les ailes !

"Ah ?! Ce n'est pas foutu d'arriver en même temps que tout le monde, et ça se permet de faire la fine bouche ?!", persiflé-je à l'encontre de la chose claire à peau sombre. "Ben voyons !"

Je sens la poigne de mon compagnon se resserrer sur ma main, mais il lui faut véritablement se déplacer entre la cible de mon ire et moi pour que je lui prête attention.

"Calme-toi un peu, Nessandro.", fait-il sur un ton étonnement posé. Je fronce les sourcils, irrité qu'il ait laissé si facilement filer mon nom.

"Et pourquoi je devrais ?", sifflé-je sur un ton glacial à son endroit. "J'ai déjà fait l'effort de n'en agresser aucun jusque-là... Ne pousse pas ta chance, toi non plus..."

Le Protecteur ne me lâche pas. Il raffermit même sa prise et me fixe sans la moindre peur ou hésitation.

"Je me doute que cela ne t'enchante pas, mais nous devons coopérer avec eux."

"Mais bien sûr ! Et chasser pour eux, et leur raconter des histoires au coin du feu pendant que tu y es !"

"Tu veux régler tes comptes avec une certaine humaine, oui ou non ?", assène-t-il, cinglant pour une fois.

Je sens mon propre coeur rater un battement à son assurance. J'ai horreur qu'il me prenne en défaut, mais j'ai aussi une pointe d'admiration pour son sang-froid. Ce qui ne m'empêche pas d'être encore et toujours irrité par toute cette situation pourrie. Quand il s'est assuré que je suis un peu moins sur les nerfs, il me lâche enfin et se tourne vers les géants constituant le... Groupe.

"Mes excuses pour son attitude. Il n'est pas si méchant quand on le connaît un peu." Ma langue claque d'elle-même à son commentaire, mais il n'en a cure. "Mon compagnon s'appelle Nessandro, et je suis Dae'ron. Content de vous connaître."

"Eh ! Pas la peine de te fatiguer à nous présenter. Je te rappelle que ce sont des géants. Évite de surestimer leur mémoire ou leur capacité à employer un nom plutôt que le mot insectes.", fais-je en dardant un regard mauvais sur l'assemblée puis en m'attardant avec dégoût sur la milicienne. "Et on verra assez de femelles comme ça. Pas la peine d'avoir une hystérique de plus dans les plumes."

Sur ce, je siffle les notes pour mon harney, non sans garder à l’œil le troupeau ignoble et en évitant de prêter attention à un Protecteur réprobateur.




(1 055 mots)

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"Être libre, c'est ne pas s'embarrasser de liens."


Dernière édition par Nessandro le Sam 17 Déc 2016 09:34, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Jeu 8 Déc 2016 07:45 
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Les intestins libérés, c'est sereinement que Broginn put suivre la suite des évènements. Il écoutait calmement chacune des personnes qui s'exprimait et se plongea dans un étrange mutisme. Il réfléchissait, longuement. Il se posait des questions, des tas et ne comprenait pas pourquoi la plupart des aventuriers présents ne cherchaient pas à en savoir plus. Certes, Broginn ne venait pas de se faire une réputation de nain sérieux et efficace, mais il était un Mertarien et en bon et fier Thorkin, son honneur lui intimait de faire de son mieux pour mener sa mission à bien.

Alors oui entre dans son esprits quelques remarques sur l'inutilité des elfes et sur sa soif à étancher venaient pointer le bout de leur nez de temps en temps, mais pourtant, il était entièrement concentré sur son objectif. Calmer les aldrydes et comprendre le pourquoi du comment des lumières dans le ciel. Il émit alors des tas d'hypothèses. Certaines crédibles, d'autres farfelues et deux ou trois tellement bêtes que même un gobelin les auraient trouvé stupides. Et un gobelin, c'est pas bien malin. Broginn, s'imagina que les grosses mouches avaient pu manger un truc les rendant dingue comme de la mandragore ou des champignons pas frais ou que, bien évidemment, les lumières pouvaient avoir un effet particulier sur ce peuple étrange et méconnu du brasseur. Il pensa aussi à la possibilité que les aldrydes fussent juste débiles, mais en regardant les deux présents, réfuta assez vite cet état de fait. Violentes, peut-être. Abruties, pas sûr.

Et alors que les miliciens racontaient des inepties aussi grandes qu'eux en demandant aux aventuriers eux-mêmes de choisir qui ils devaient accompagner, Broginn se décida enfin à prendre la parole.

"Boup, z'êtes assez grand pour savoir où vous d'vez aller. Dans le cas contraire vous n'êtes clairement pas assez malin pour nous être utile. Mais soit passons. J'ai bien quelques questions."

Il se gratta la barbe.

"Faut déjà s'occuper de notre problème de postérieur apparent. Le freluquet à la couronne a dit que vous nous donneriez de quoi. Mais là aussi, passons. Ma question vient surtout pour la mission diplomatique."

Il toisa la plupart des gens présent, trouvant effarant que personne n'aient pensé à ce genre de détail.

"Nous demander de pas y aller comme des orques berserk, je peux comprendre mais...On a quoi à disposition ? C'est bien beau de nous dire de pas cogner, mais si les bestiaux ont des revendications on fait quoi ? Qu'est-ce qu'on peut leur donner ? Leur promettre ? Franchement, j'ai déjà vu des gobelins mieux organisés."

La diplomatie, ce n'était ni plus ni moins que du marchandage, une transaction. Et les nains, ça s'y connaissait dans ce genre d'échange à n'en pas douter.

[HJ: sardonique]

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Broginn - Brasseur - Rôdeur

Un tonnelet de bière pour me réchauffer, un tonnelet de bière...Pour vous éclater!


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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Ven 9 Déc 2016 12:46 
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Inscription: Dim 4 Déc 2011 21:59
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Pour toute réponse à l’apostrophe du nain sur son piètre talent de médiateur, le ténébro-fielleux ne trouva rien de mieux à faire qu’à insulter une fois de plus son vis-à-vis, arguant d’un air sardonique qu’il ne s’était montré discourtois que parce que Gorog n’avait aucun intérêt pour lui. Les joues du thorkin se gonflèrent de colère, et il relâcha cet air chargé d’un souffre rancunier en un grommellement grogné. Quelle chiure de sekteg, ce gus. Là où les flatulences de Broginn irradiaient crescendo et dans tous les sens en un subtil parfum maladif qui fit devenir verts les plus sensibles des lieux, il ne faisait aucun doute que cette cougnasserie d’humain pétait clairement plus haut que son cul. Et pour rien, qui plus est. À part se la péter et se prendre pour l’homme de la situation, ce noiraud ne semblait être capable de rien, plus maladroit qu’une fesse tétraplégique qui devrait chier droit. Des palabres, voilà tout ce dont il était capable. Et s’il parvenait à distancer les autres comme il insistait pour le faire, ça serait indubitablement pour causer du tort, même involontaire, à leur mission. Face à un raté pareil, et insultant qui plus est, aucun seigneur nain n’aurait préféré le garder à son service, et l’aurait éconduit aussitôt à grands coups de botte dans le derrière. D’autant qu’il provoqua peu après le Roi lui-même en critiquant son lâche mais subtil stratagème de défense en les personnes de plusieurs arbalétriers campés dans tous les coins de la pièce, prêts à tirer sitôt que l’un d’eux aurait fait un pas de trop vers le roitelet.

Et là, paf, le roi fit preuve d’une stupidité exemplaire, revenant sur ses propres paroles pour abonder dans le sens du pirate, sans tenir compte – une fois de plus - des sages paroles de Gorog. Et il répondit complètement à côté de la plaque aux questions pertinentes du nain. En résumé, ils ne savaient rien du tout. De vraies inutiles, les services du Roi. Et le roi lui-même ne semblait pas valoir bien plus. À part sucer le ténébreux boulet, il ne savait apparemment pas faire grand-chose. Suite à quoi il les congédia sans plus attendre, ostensiblement malaisé par la forte odeur ambiante. Une tafiole, quoi.

(Mais ils sont tous cons à cons ces humains ! Ils sont tous bourrés ou bien ?)

Bougonnant de plus belle, il suivit le groupe jusqu’à l’extérieur du palais, où les miliciens prirent la parole. Krassus le fier évoqua la séparation du trio de telle sorte que chacun accompagne un groupe, et que le troisième reste en poste à Kendra Kâr pour accueillir les retardataires. Il précisa ses aptitudes propres, imité très vite par les deux autres guignols qui le secondaient. Gorog écrasa le plat de sa main sur son front, découragé par la niaiserie de ces abrutis. Et ils n’eurent que des réactions à la hauteur de leur stupidité. Le pirate borgne se barra sans plus commenter davantage, les deux saloperies volantes semblaient se disputer pour savoir duquel elles dévisseraient la tête en premier, le truc à la touffe noire semblait plus mesuré à ce propos que son hargneux compagnon blond. En tout cas ça confirmait une chose : les aldrydes pétaient bien une durite. Une bonne paire de baffe aurait pu les ramener à la raison, médication prescrite par nombre de nains vénérables, mais dans leur cas, ça risquait juste de les écrabouiller comme des moucherons sur un mur. Décidément, Broginn et lui n’étaient pas aidés. Broginn, d’ailleurs, alors que Gorog gardait un silence sourd et las, se fit chantre de la raison, et envoya bouler les miliciens en leur disant qu’ils étaient assez grands pour décider où aller, sans quoi ils étaient trop bêtes pour aller où que ce soit. Il en profita pour rappeler notre nudité fessière, et leur quémander les ressources pour une négociation à la naine de qualité. Qu’est-ce qu’ils avaient le droit de marchander, pour ramener ces sales bestioles volantes à la raison ?

Et puis, il y avait cette nouvelle, à l’apparence incongrue. Toute maigre comme une brindille, et la peau de la couleur de la boue de qualité, elle était vêtue étrangement, tout de blanc et d’or, et toisait les aventuriers de ses yeux d’un bleu intense. Une femme venue d’un désert inconnu, tel qu’elle le précisa vite, en se présentant d’un nom aux consonances trop veloutées pour toucher l’audition d’un nain. Si bien qu’il n’y comprit rien. En revanche, il entendit lorsqu’elle demanda quelle était la nature de leur mission, précisant qu’elle préférait d’avance ne pas rester entre les murs de la cité. Bon, elle avait beau avoir l’air malingre d’une planche de bois plein de termites, brisable en un tournemain, elle semblait avoir plus de jugeote que tous les autres, qui ne prirent aucunement la peine de lui répondre. Ce que ne fit pas le nain rouquin.

« Té, moi c’est Gorog Poing-D’Acier, de la tribu des mineurs de Mertar. » autant, pour l’apprivoiser, parler comme elle. « Mon compagnon Broginn, les deux libellules, le pirate, la tafiole blonde, le pète-cul ténébreux et sa greluche, l’elfe muette et la paysanne effarouchée avons été choisis par le Roi d’ici pour s’occuper de quelques bricoles gênantes. D’un côté, y’a ceuces qui enquêteront sur les loupiottes détraquées dans les cieux nocturnes en allant fouiller les bibliothèques de la ville, puis y’a ceuces qui vont sur le terrain pour s’occuper d’une ruche d’aldrydes enragées qu’il faut aborder avec des pincettes pour les ramener à la raison. »

Il reluqua les autres missionnaires autour, et secoua la tête.

« Le tout en essayant que ces branquignoles ne mettent pas plus de bazar qu’il y en a déjà. »

Une explication claire, nette et concise. Pour lui, du moins. Aussi ne s’attarda-t-il pas sur son cas et se tourna-t-il vers les miliciens, qui attendaient une réponse comme deux ronds de flan.

« Bon, et vous, arrêtez de poser des questions dont vous connaissez les réponses. Le diplomate-bagarreur avec nous, la gonzesse à ses fourneaux, et le rouquin arcanistophile avec les rats de bibliothèque. C’est quand même pas bien compliqué, par la foudre de Valyus ! »

Ils n’allaient pas commencer à perdre du temps, non plus. Alors il attendit, une fois ses recommandations données, que le trio d’incapables miliciens donnent réponse aux questions de Broginn et leur confient enfin de l’équipement digne de ce nom. A-t-on idée d’envoyer des émissaires cul-nu jouer les diplomates !

    [HJ : sempiternel]
    [1073 mots]

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Gorog, nain.

Le nez, c'est l'idiot du visage.


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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Ven 9 Déc 2016 21:01 
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Juste après l’intervention de la grise, une des deux Aldrydes prit la parole, le blond hargneux qui semblait en vouloir à la terre entière. Elle ne comprenait pas pourquoi semblait-il énervé en permanence. En avait-il assez ? Etait-il impatient ? Si le don d’omniscience n’était pas réservé qu’aux Déités là-haut, sur Nyr’tel Ermansi, c’est dans des moments de cet acabit qu’il lui serait bien utile. Hélas, elle n’avait eu droit qu’à une malédiction.

Il leur déclara que leurs femelles étaient capables de terrasser aussi bien griffons et soldats équipés et en armure, ainsi qu’il suffisait d’une d’entre elles avec un tant soit peu moins de tares que les autres pour battre avec facilité des agents d’Oaxaca la Noire. Il étendit ses ailes, noires comme celles des corbeaux, en expliquant qu’il ne changerait pas d’avis et les gratifia de ce qu’il considérait comme un conseil, leur disant de ne pas l’irriter à en faire la tentative. La menace voilée qui s’était profilée sous ses mots avait parfaitement été comprise par la Sindel qui, ne les sous-estimant pas par rapport à leur taille, ne souhaitait pas tenter le diable. Et puis, elle n’était pas concernée, elle qui voulait enquêter sur ces aurores.

En écoutant et en se taisant comme à son habitude, l’elfe entendit un bruit tout droit sorti de l’antre de Thimoros, suivi d’une odeur à faire pâlir un orque. Parvenant à son nez, la senteur ne put la dégoûter, mais l’indisposa légèrement et la délicate senteur se propageant dans toute la pièce, donnant envie de vomir au Roi qui devenait vert. Le nain brun, celui qui avait invoqué ce gaz nauséabond, fut visiblement fier du monstre qui était sorti de ses entrailles et annonça que c’était l’heure de la réunion stratégique, en ajoutant bien évidemment que les elfes n’étaient pas les bienvenues.

Ne se sentant toujours pas offensée, connaissant la haine viscérale des nains pour les elfes, Avalyn ne pipa mot et resta silencieuse. Observant la jeune humaine à la faux, qui se présenta à Mathis comme Oriana Maléria, lui annonçant qu’elle souhaitait enquêter sur les aurores boréales elle-aussi, mais ayant été coupée en pleine phrase par le pet tonitruant du nain, elle dut s’excuser et recommencer sa phrase, lui proposant de faire équipe. Ainsi, ils souhaitaient faire équipe. Elle pourrait faire équipe avec eux. L’elfe décida d’attendre la fin de l’audience afin de leur demander si elle pouvait faire partie de leur groupe.

Le nain roux, qui se nommait Gorog, d’après ce qu’avait dit son confrère, avait visiblement été choqué au vu de ce que l’homme à la balafre avait dit, prit enfin la parole en se défendant par rapport avec ce qu’il avait dit, déclarant qu’il était le seul à avoir insulté quelqu’un ici et qu’il semblait aussi doué en diplomatie qu’un gobelin en ingénierie. La métaphore était assez bien trouvée, elle devait le reconnaître. Il poursuivit à l’attention du pirate, qui avait tenté de marchander vis-à-vis de la récompense, lui recommandant d’abandonner s’il sentait sa motivation s’étioler et de laisser la place à quelqu’un d’autre. C’est qu’il était bien sage ce nain. Il complimenta son confrère par rapport à son pet, qu’il qualifia de pet de compétition. Il était vrai que vu l’odeur qui régnait dans la pièce, l’on pouvait aisément le classer dans un livre des records.

Juste après cela, il prit la parole, son vocabulaire et sa manière de parler changeant du tout au tout. Il pose quelques questions pertinentes, comme quel était le nombre d’Aldrydes rebelles, si une cité avait été mêlée à ces exactions, et s’il y avait eu une tentative de communiquer avec. Il demanda également s’ils pouvaient avoir de l’équipement, afin de ne pas se présenter cul-nu face aux Aldrydes.

Dès que Gorog finit de parler, l’homme qui l’avait provoqué juste avant revint à la charge, s’excusant ? Non, il ne s’excusait pas, le reste de sa phrase prouvait le contraire, disant qu’il ne restait courtois qu’avec les personnes qui avaient son intérêt. Au discours du Roi, qui avançait que nous étions plus libres que ses hommes, il acquiesça avant de lui préciser que plus loin des nains il serait, mieux il se porterait.

Elle le trouvait assez désagréable. Il lança aussi une pique vis-à-vis de l’accueil du Roi et des arbalétriers sur le côté, encore. Cet homme était-il une sorte de divinité consacrée aux railleries ? Avalyn y croirait presque. Enfin, il sembla se calmer et posa toutes sortes de questions tout aussi pertinentes les unes que les autres, comme si la rébellion des Aldrydes avait commencé avant les aurores.

Le Roi prit finalement la parole, s’adressant en premier lieu au pirate, qui se nommait Sirius Heartless. Apparemment, le bruit de ses exploits et du chaos qui allait avec lui était parvenu. Comme l’elfe l’avait prévu, il changea d’avis, la faisant sourire. Elle avait donc eu raison. D’ailleurs il devenait de plus en plus vert ce petit Roi, passant du vert subtil à une teinte émeraude, témoignant de son inconfort. Il expliqua que les miliciens pourraient les renseigner sur ces sectes, qu’ils ne savaient rien sur les Aldrydes et que la milice pourrait leur fournir de l’équipement. En réponse à la divinité de la raillerie, il expliqua qu’il n’en savait rien, avant de les congédier en leur souhaitant de réussir.

Les miliciens, voulant retrouver l’air frais, ce qu’Avalyn comprenait tout à fait vu l’odeur qui régnait à présent dans la Salle du Trône, leur firent faire le chemin inverse, plus rapidement cette fois. Ce fut Cassius qui prit la parole, proposant que chaque groupe soit accompagné d’un milicien. Il précisa qu’il était formé au combat, à la magie de la lumière et à la diplomatie, ce qui faillit faire rire l’elfe. Lui, formé à la diplomatie ? Elle sourit brièvement, pendant que sa sœur Aeden s’exclama joyeusement qu’elle aussi avait été bien éduquée et formée au combat en toutes circonstances. Cette jeune femme joyeuse vantait ses capacités, ce qui l’amusait quelque peu. Se vendre ainsi n’aurait pas été dans ses habitudes, enfin, selon son interlocuteur, mais cette manière peu orthodoxe de dire qu’elle aussi voulait aider et participer était charmante et directe.

Celui qui au niveau du caractère lui ressemblait le plus, Gaël, précisa sans plus d’artifices qu’il était habitué à enquêter et qu’il possédait nombre de contacts utiles en ville, donc qu’en dehors il ne serait pas très utile, mais que c’était à nous de voir.

Ce qui semblait le plus intéressant pour ceux qui souhaitaient partir enquêter était de choisir Gaël. Le reste ne concernait pas la Sindel, l’autre groupe choisirait. Elle espérait tout de même qu’ils choisiraient Aeden, pour clouer le bec de l’autre pigeon de Cassius et pour lui donner l’occasion de prouver qu’elle aussi était capable. Et puis, s’il était aussi bon au combat qu’il était diplomate, ils seraient dans la panade s’ils devaient combattre. Les nains devaient sûrement être plus mesurés que lui.

Une jeune femme arrive par derrière, une eruiönne. Avalyn était intriguée, cette race d’elfe ne vivait que dans les déserts et en croiser en dehors était rare. Elle se présenta comme Ellywë Akyunra de la Tribu de Meno du désert de Sarnissa au Naora, et demanda si on pouvait lui expliquer ce qu’il s’était passé, précisant tout de même qu’elle avait entendu qu’il y aurait deux groupes et préférait se rendre en dehors de la cité.

L’elfe, la saluant poliment en baissant courtoisement la tête, lui sourit. Être loin de chez soi, sans repères, confrontée à une culture différente, ne devait pas être facile. Une sorte de compassion pour sa consœur avait réchauffé son cœur éteint quelques secondes, mais elle ne le remarqua pas, trop occupée à voir Heartless s’en aller sans dire un mot.

Le saluant aussi, elle se reconcentra sur le groupe, voyant les deux Aldrydes en pleine…scène de ménage, constituée de remarques à l’égard de l’eruïonne, ce qui cette fois fit froncer les sourcils à la grise. Il n’allait pas se faire des amis, c’était sûr. Son ami, plus mesuré, le calma et présenta ses excuses pour son comportement, avant de se présenter. Son compagnon blond se nommait donc Nessandro, et lui-même Dae’ron. Elle inclina la tête à leur encontre, pendant que Nessandro sifflait un quelconque moyen de transport en dénigrant les « géants » comme ils les appelaient. Elle désapprouvait son comportement, mais ne fit aucune remarque et ne laissa passer aucun tic qui pourrait trahir ses pensées.

Le nain roux continua, déclarant que les miliciens étaient bien assez grands pour savoir ou eux-mêmes devaient aller, et que s’ils ne le savaient pas, ils ne leur seraient pas plus utiles. Voulant déjà s’occuper de son problème de derrière apparent, il leur rappela la promesse du Roi, avant de poser sa véritable question : Si les Aldrydes avaient des revendications, que feraient-ils ? C’était une assez bonne question au goût de la Sindel, que pourraient-ils faire ? Ce n’était pas comme s’ils avaient énormément le choix.

Gorog prit ensuite la parole, s’adressant à Eyllwë en se présentant, et en présentant les autres. Son confrère nanesque, Broginn, les deux Aldrydes ou libellules, Nessandro et Dae’ron, Heartless le pirate, Mathis, qualifié de « tafiole blonde », le « pète-cul ténébreux et sa greluche » donc l’homme à la balafre et la jeune fille qui l’accompagnait, Oriana Maléria ou « la paysanne effarouchée » et enfin elle-même, qui s’attendait à quelque chose de violent, compte tenu de leur haine apparente envers les elfes, mais qui fut juste qualifiée « d’elfe muette ». Il était vrai qu’elle ne s’était pas présentée, et qu’elle ne parlait pas beaucoup. Il expliqua donc la situation à l’elfe brune, ajoutant qu’en plus il faudrait réparer les bêtises des autres.

Voyant bien que son explication n’était pas claire, elle s’avança jusqu’à l’eruïonne. Elle devait parler l’elfique, cela la rassurerait peut-être. Ce fut donc dans leur langue qu’elle entre prit de lui expliquer.

- « Bonjour, Eyllwë. Je suis Aurora de Malaran. En fait, le Roi nous demande de l’aide pour trois problèmes, deux principaux et un annexe. Depuis quelques semaines, des aurores sont visibles dans le ciel. C’est très beau, j’en conviens, mais le Roi a peur que ce soit anormal. Nous devons faire des recherches sur le sujet. Pour le deuxième, les Aldrydes sont devenues visiblement folles, puisqu’elles attaquent tous ceux qui s’approchent de trop près et nous devons aller négocier avec elles, et si nous n’y arrivons pas nous devons les…mettre hors d’état de nuire. Le problème annexe est simple : depuis l’apparition des aurores et la crise de folie des Aldrydes, des sectes sont apparues. Nous devons les faire disparaître. Voici donc la situation, et nous serons récompensés en fonction de ce que nous ferons. Actuellement, nous sommes en train de voir avec les miliciens lequel d’entre eux va avec quel groupe. A toi de choisir de quelle mission tu t’occupes. »

La gratifiant d’un grand sourire, restant près d’elle en cas d’éventuelles questions afin de l’aider, elle écouta les derniers mots de Gorog, qui proposait à Cassius de venir avec eux, à Gaël de venir avec le groupe des aurores et à Aeden de rester à la milice, tout cela avec quelques petites remarques sur le retour de la jeune femme à ses fourneaux.

L’elfe préférait quand même que ce soit Aeden qui les accompagne. Elle sentait bien qu’elle voulait prouver à son frère qu’elle était capable, elle aussi, et elle trouvait cela injuste qu’à cause des qualifications de Cassius elle soit condamnée à rester à la milice. Après tout, si elle restait toujours à la milice, elle ne pourrait jamais prouver qu’elle était capable de le faire elle aussi. Elle semblait bien sympathique en plus. Et puis dans la liste des capacités de son frère, il aurait fallu enlever le sens de la diplomatie, quelque chose dont visiblement il n’était pas pourvu. Et s’il parlait aux Aldrydes comme il l’avait fait avec Nessandro et Dae’ron tout à l’heure, ils seraient obligés de combattre. Avalyn pria pour que quelqu’un plaide en faveur d’Aeden, puisqu’elle n’avait pas son mot à dire, vu qu’elle n’était pas concernée, n’étant pas dans ce groupe. Mais tout de même…elle adressa un sourire à la jeune femme, sourire d’encouragement.

[2030 mots]

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Avalyn, Aéromancienne sindel.


Multi de Yuélia.


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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Sam 10 Déc 2016 06:20 
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Hormis les arbalétriers, les miliciens et le roi, la salle d’audience contenait un nombre important d’aventuriers aussi différents les uns des autres, tant par leur physique que par leur vision personnelle de la mission. L’accueil du roi à mon endroit témoigna de sa connaissance de mes exploits sur Aliaénon.

Heartless, visiblement contrarié, questionna le roi à propos de ladite récompense. Avait-il un problème d’audition, ou encore un déficit d’attention ? Mais toujours est-il qu’il avait mal compris les propos du roi et croyait que tous les aventuriers seraient récompensés également, peu importe leur fait d’armes ou le résultat d’enquête. Ce qui le cas avenant, aurait été assez stupide. Du peu que j’avais connu cet homme aux allures de pirates sur Aliaénon, il se distinguait par l’originalité de ses plans qui pouvaient même être à l’occasion assez loufoque. Si l’idée d’enlèvement s’était avérée saugrenue, son aide sur le chemin de garde m’avait été de grand secours. Ainsi, suivant sa logique qui lui était propre, il s’était trouvé sa propre mission, celle de rendre visite aux sectes qui vénéraient le ciel.

Puis d’une voix discrète, une jeune femme que je n’avais pas remarquée auparavant s’avança vers le roi et s’inclina gracieusement devant lui. Solennellement, la séduisante elfe aux cheveux d’un gris très pâle annonça, tout comme moi, vouloir s’occuper du mystère des aurores boréales avant de reprendre sa place en retrait du groupe.
Mon attention se porta ensuite par l’un des aldrydes, le blond aux ailes noires bien étendues qui était nettement plus agressif que son compagnon. Il réitéra son intention de conserver son idée de se rendre à Bouhen et il déconseilla toute tentative de le contrarier. Moi, qui croyais que seules les femelles aldrydes démontraient un tel comportement violent, j’avais en ce moment la preuve du contraire devant mes yeux.

Sans retenue, le gros nain puant aux cheveux noirs, salua fièrement l’énorme gaz qu’il venait d’évacuer dans la salle d’audience du roi où aucune ouverture ne permettait un répit à nos nez. Je n’étais point offusqué par un tel manque de savoir-vivre, je ne m’attendais à rien de moins de ces demi-hommes ivrognes. Par contre, j’aurais grandement préféré me retrouver à l’extérieur et ne pas subir cette affreuse odeur. Les doigts pinçant mes narines et tentant de respirer le moins possible, je l’écoutai contester la présence des elfes parmi les volontaires.

À ce moment, une adorable humaine portant magnifiquement une robe noire contrastant avec ses longs cheveux blancs s’approcha de moi et se présenta comme étant Oriana Maléria. Souhaitant également enquêter sur les aurores boréales, elle me proposa de faire équipe avec elle.

Affichant un sourire laissant paraître mes dents blanches, je lui répondis aussitôt :

« Ce sera un plaisir pour moi de faire équipe avec vous. Il est préférable d’unir nos idées que de travailler chacun de son côté. »

J’eus à peine le temps de répondre à la belle que l’autre nain, aussi peu discret que son compagnon, beugla contre les propos du pirate à propos de l’équité de la récompense. Malgré ses dires et son air offensé, je ne peux m’empêcher de croire qu’il aurait été le premier fainéant à laisser la besogne aux autres pendant qu’il trinquerait, péterait et gueulerait dans l’auberge la plus proche. Puis à ma grande surprise, il exposa clairement les faits puis posa des questions plutôt censées. Il proposa que les aventuriers se dispersent selon la mission qu’ils s’étaient attribuée afin de mieux établir un plan d’action. Mes yeux s’écarquillèrent alors d’étonnement. La tête de ce gros barbu roux présentant ses fesses sans pudeur, recelait un cerveau qui était capable de cogiter autre chose que de décider le prochain lieu où trinquer. Il s’informa du nombre d’aldrydes rebelles, des environs du drame, des contacts avec les gouvernements adjacents au lieu du drame. Puis sans gêne, il demanda d’avoir une avance de salaire afin de l’équiper dignement, lui et son camarade nain. Je serais moi-même prêt à défrayer le coût d’une savonnette et d’un bac d’eau chaude. Même habillés adéquatement, leur crasse ne pourrait être camouflée aussi facilement.

Ce fut ensuite Alistair qui prit la parole, d’accord au moins sur un point avec le court sur pattes, il voulait lui aussi quitter cette salle au plus vite et commencer la mission. Loona qui avait rendu mon salut demeura pour sa part silencieuse. Puis, à son tour, il s’informa sur les aldrydes femelles demandant depuis quand se comportaient-elles de façons si étranges. Tout comme nous l’avions tous fait, il déduisit qu’il y avait un lien entre les aurores et les aldrydes.

Le roi prit enfin la parole rassurant Heartless au sujet de la récompense, précisant comme je l’avais deviné depuis le tout début, que le montant de la récompense reçu serait fonction de nos exploits respectifs. Les miliciens pourraient donner au borgne toutes les informations nécessaires afin de rentrer en contact avec les dirigeants des sectes. Pour ce qui est des aldrydes, il ignorait s’il s’agissait de rebelles ou bien d’une guerre entre villes voisines. Leur connaissance de la forêt s’avérait très limités. Il semblerait que le comportement des aldrydes ait dégénéré suite à l’apparition des aurores. Au grand soulagement de mon odorat sensible, il nous donna congé, nous confiant aux bons soins de ses miliciens dans la grande cour royale.

Une fois tous réuni sur la grande place, Cassius prit la parole. Cependant ses propos me semblèrent ceux d’un capitaine non expérimenté. Au lieu de prendre l’initiative de décider lui-même, selon ses compétences, du groupe qu’il allait rejoindre, il nous laissa le choix.

(Mais qui est le capitaine, ici, lui ou nous ?)

C’est à ce moment qu’une nouvelle volontaire fit son apparition, une elfe brune, plutôt maigrichonne, dont les yeux d’un bleu profond nous scrutaient avec curiosité. Sans délai, elle se présenta : Eyllwë Akyunra de la Tribu de Meno du Désert de Sarnissa.
Heartless pour sa part était déjà parti en direction du quartier des marchands. Il ne semblait pas avoir besoin de chaperons pour commencer son enquête.

Apparemment, les nains, aussi crétins qu’ils pouvaient paraître trouvaient tout comme moi, qu’il était incohérent que les miliciens ne choisissent pas eux-mêmes le groupe qu’ils allaient accompagner.

D’un air moqueur, je me tournai vers le nain aux cheveux noirs :

« Si vous ne comptez pas utiliser votre odeur comme arme contre les aldrydes, je vous suggérerais de prendre un bon bain et de ne pas ménager le savon et l’eau. »

Et en ce qui concernait ses questions, c’était à lui de se débrouiller, de trouver les solutions. Il ne s’attendait tout de même pas que le roi lui apporte les solutions.
Et avant que je n’eusse le temps de me présenter à la nouvelle venue vêtue de blanc orné d’or, le nain roux se nomma : Gorog et du coup prit le devant et nous affubla tous d’un sobriquet non flatteur sorti de son minable cerveau. Bien qu’il résuma la situation, son langage coloré, son interprétation ajoutée, il était clair que la nouvelle venue devait être complètement perdue. Heureusement, la discrète elfe s’était approchée de la ravissante Eyllwë Akyunra et avait entrepris de lui expliquer clairement la situation.
Pendant ce temps, mon attention s’était portée sur les deux aldrydes qui se disputaient. Celui au cheveu plus foncé sembla prendre le dessus et se présenta ainsi que son copain. J’en profitai alors pour adresser la parole au plus serein des deux, le dénommé Dae'ron

« Je crois que vous et votre compagnon êtes les mieux placés pour enquêter sur les aldrydes femelles. Vous devez mieux que quiconque les connaître. Je me demande si ce n’est pas leur sensibilité aux éléments de la nature qui ne les a pas troublées en quelque sorte. Et vous-mêmes. Avec votre capacité d’explorer le ciel, vous paraissez plus près de la nature, avez-vous ressenti quelque chose depuis l’apparition des aurores ? »

Ayant remarqué l’hypersensibilité du petit blondinet aux ailes noires, j’avais choisi mes mots avec soin.

Puis me tournant vers les miliciens.

« D’après les compétences que vous avez énumérées, je pense aussi que Gaël devrait rester ici en ville avec moi et les deux charmantes dames afin d’enquêter et se renseigner sur les aurores. Cassius et Aedan devraient rejoindre les aventuriers. Sans vous contredire Capitaine Cassius, je crois qu’il est inutile de priver la trouve d’aventurier en partance vers Bouhen d’un bonne combattante. N’importe quel garde pourra rester cantonné à votre bureau et diriger les nouveaux qui se présenteront. »

(((1406 mots)))

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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Sam 10 Déc 2016 18:45 
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Le discours du Roi - II

Le beau jeune homme accepte avec éloquence, contrastant avec la vulgarité des nains qui continuent à hurler sans raison apparente. Je soupire une nouvelle fois, appréciant qu'ils aient décidé de sortir de la ville. Je ne les supporterai pas longtemps, je pense.

Devant l'impossibilité de discuter en même temps que ces ahuris, je suis forcée d'écouter ce qu'ils racontent. Et à ma grande surprise, entre les flatulences assourdissantes et les propos déplacés, l'un deux semble capable d'une réflexion complète et utile. Il posa plusieurs questions sur la suite des événements, se renseignant précisément sur ce qui attendaient les aventuriers du côté des Aldrydes. Je ne pensais pas qu'autant de bonnes idées pouvaient sortir de son crâne. Malgré tout, ces nains m'insupportent. Et apparemment, je ne suis pas la seule.

Finalement, le Roi décide de parler, malgré, ou à cause de, la couleur de son visage qui disparaissait à vue d'oeil. Quel Roi n'est pas capable de supporter un pet, qu'il soit d'un nain ou non. Si ses hommes sont comme lui, je comprends mieux pourquoi il a besoin d'aventuriers pour mener à bien ses affaires...

Il répondit d'abord au pirate, apparemment prénommé Sirius Heartless, lui expliquant que les récompenses seraient données en fonction des efforts de chacun. Je fonce les sourcils. A-t-il préparé quelque chose ? J'ai comme l'impression qu'il essaie d'abréger l'entrevue, qu'il fait ce qu'il faut pour que l'on accepte la mission et que tout nous semble sous contrôle. Je suis persuadée qu'il y a autre chose. Il est Roi, et quel que soit mes à-priori sur lui, il doit être plus qu'un simple négociant, il doit en savoir bien plus qu'il ne le dit.

Il parle encore des sectes dans la ville réaffirmant que ses miliciens pourront nous renseigner. Mais pourquoi ne pas envoyer ses hommes hauts placés pour enquêter, si même les miliciens en savent plus que nous ? Que nous cache-t-il qui lui fait préférer des aventuriers, à priori neutres politiquement, plus facilement remplaçable et que l'on peut facilement trahir, à ses hommes de confiance ? Cette pensée ne me rassure guère. De plus il nous rappelle qu'il ne veut pas de morts. A-t-il seulement jeter un œil à la pièce ? Presque tous les aventuriers présents sont armés, voire bardés de cicatrices. La diplomatie n'est qu'une façade, sinon, il n'aurait pas besoin de nous.

Sur ses paroles il nous congédie, n'attendant aucune réponse aux siennes, et mettant fin à la réunion. J'écarquille les yeux alors que ses hommes nous font signe de les suivre jusqu'à l'extérieur du palais. Une jeune femme de peau sombre, joliment vêtue nous y attends. Ou plutôt, d'après ses dires, y attends les soldats, étant elle aussi une aventurière ici pour l'aventure. Se fut non pas les miliciens mais la jeune mage, d'après moi, qui lui répondit, lui expliquant brièvement la situation. Cassius et ses compagnons présentèrent leurs compétences et connaissance en, à ma grande surprise, nous laissant le choix de qui irait avec qui.

Apparemment, je ne suis pas la seule à ne pas comprendre ce qu'il se passe. Des militaires obéissants à des aventuriers... L'armée Kendran ne va vraiment pas bien. Je repense au message, je repense à ce qui m'a amené ici. Et je suis sûre que ce sera mieux là-bas, vraiment mieux, quoi qu'en dise mon père, quoi qu'il en pense...

Le jeune homme a qui j'ai adressé la parole tantôt se met à parler à... une Aldryde. D'où sort-elle ?? Il lui parle comme si elle avait assisté à la réunion, mais je ne l'ai pas vu. Etant donnée la taille de la créature, ce n'est pas forcément étonnant celà dit...

Il lui explique qu'elle serait la mieux placée pour aller enquêter, de part sa race et sa capacité de voler. Et ensuite il expose son propre plan à Cassius, lui disant qu'il désirait que le dénommé Gaël nous accompagne, ainsi que, je pense, la nouvelle venue à la peau sombre. J'aime sa façon de parler, mais j'espère qu'il est aussi capable qu'il s'en donne l'air.

J'acquiesce sans dire un mot, restant à ses côté tout en regardant Cassius. J'aimerais savoir ce qu'il pense, pourquoi ou comment ils en sont arrivé là.

"Il a raison, pas besoin d'être haut gradé pour celà. De plus, je rejoinds les dire du nain quant à la préparation qui, bien qu'elle ne soit pas urgente pour ceux qui restent en ville, se révélera nécessaire si les événements se précipitent."

Je me tourne vers le bel aventurier.

"J'ai quelques relations via mon père qui pourraient nous aider, ainsi qu'une ou deux quant à qui pourrait en savoir plus en ville. Auriez-vous vous aussi des contacts ou idées ?"

(778 mots)

La milice

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Dernière édition par Oriana Maléria le Sam 17 Déc 2016 14:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Sam 10 Déc 2016 19:56 
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Les miliciens saluent poliment l'eruïone, ravis de constater qu'ils n'ont cependant pas à lui expliquer grand-chose, Gorog et Avalyn s'étant fort bien acquitté de cette tâche. En revanche, Aeden semblait fort mécontente des commentaires à son encontre. Le sourire d'Avalyn ne fit que peu d'effet et elle semblait avoir bien envie de mettre une rousté aux nains. Cassius, qui connaissait sa sœur, déclara qu'il était temps d'aller chercher un peu d'équipement pour ceux qui voulaient. Pour répondre à Broginn, le milicien se contenta de grogner :

« Nous n'apportons rien, nous devons juste savoir pourquoi les aldrydes se battent et s'il est possible de faire que cela cesse. Maintenant, je vous demanderais de modérer vos propos, vous êtes censé nous aider, cela ne vous donne pas tous les droits ! »

Sur ce, ils vous mena à la milice.

(((Eyllwë : 0,5 (post) + 0,5 (longueur)
Mathis : 0,5 (post) + 0,5 (interaction) +1 (longueur)
Heartless : 0,5 (post) + 0,5 (part en mission) +0,5 (longueur)
Avalyn : 0,5 (post) + 0,5 (explications) +1 (longueur)
Nessandro : 0,5 (post) + 0,5 (longueur)
Broginn : 0,5 (post) + 0,5 (question)
Gorog : 0,5 (post) + 0,5 (explications) + 1 (longueur)
Oriana : 0,5 (post) + 0,5 (interaction) +0.5 (longueur)

--Suite à la taverne pour Heartless, à la milice pour les autres.)))

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 Sujet du message: Re: Le château royal de Kendra Kâr et sa grand-place
MessagePosté: Lun 29 Mai 2017 19:38 
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Vous arrivez devant le palais. Talaron, le garde, vous y attend, l'air mal à l'aise à l'idée d'être aussi loin de la guilde qu'il doit protéger. Vous entrez donc tous les quatre dans les couloirs richement ornés du palais. Un chambellan vous dirige vers une salle d'attente ou pas mal de monde attend déjà une audience. Vous attendez plusieurs heures, sans avoir grand chose à faire, ce qui est particulièrement pénible, avant d'être finalement introduits auprès du roi.

Celui-ci vous accueil dans la salle du trône, exactement comme la première fois que tu l'avais vu. Les arbalétriers sont toujours vigilants, dans la galerie supérieur, mais cette fois-ci, il y a aussi une vingtaine de courtisans qui discutent dans la salle. Ils ne vous prêtent pas une grande attention cependant. Ces gens richement vêtus sont trop occupés de leurs propres affaires... le roi, bien que visiblement fatigué par cette matinée d'audiences, vous réserve un accueil formel et poli, s'adressant d'abord à toi :

"Salutation. Je vois avec plaisir que vous n'êtes pas resté inactive, au contraire ! Avez-vous des nouvelles à m'apporter ?"

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