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Keynthara avait été au cœur des attentions, pour son plus grand bonheur. Ses grands yeux s’étaient étirés de fierté, voyant qu’elle était observée sous tous les angles, pour que les esprits se marquent de ses particularités. A son grand soulagement, elle ne fut pas prise pour une naine, pas plus qu’une Sindari.
Très vite, elle comprit que les personnes ici présentent avaient déjà réfléchis au moyen d’entrer dans la bâtisse aux étranges propriétés. Ne sachant plus trop s’il fallait considérer cet endroit comme un cauchemar ou comme une bénédiction tant les visions de Faeras embrouillaient son esprit, Keynthara décida de se détourner de l’endroit. Dos à lui, elle prit le temps d’une réflexion à la suite de ce que l’homme ténébreux et l’elfe à la chevelure blonde lui avaient dit.
« Oui, et bien moi, la folie, ça me connait ! », s’exclama-t-elle, en se rappelant le surnom qui avait été donné à l’arbre creux qu’elle avait exploré avec son ami Shaakt et qui lui avait permis d’arriver sur Warshaarin. Puisqu'elle était très bavarde, elle poursuivit :
« La dernière fois qu’on m’a annoncé qu’un endroit était censé me faire perdre la tête, j’y ai découvert à l’intérieur des trésors inestimables, alors hein, ça ne me fait plus peur, au contraire ! »
Dans sa tête, la petite voix de Faera se fit entendre, pour mettre en garde sa protégée : (Tu ferais mieux de ne pas te venter de posséder des trésors, ou tu vas attirer les voleurs…). Comprenant tout à fait cet avertissement, l’Aniathy eut tôt fait de se rattraper :
« Enfin, des trésors incroyables pour le cœur et l’esprit, surtout… »
Puis, elle observa le drôle de jeu qui se jouait entre le sombre individu et la sindel. Ne sachant pas trop qui croire, du marié ou de la célibataire endurcie, Keynthara ne chercha pas à obtenir la vérité. On ne lui en laissa d’ailleurs pas le temps, puisque dans un vacarme infernal, les grilles du manoir se refermèrent, tranchant net avec le caractère idyllique de l’endroit que certains pouvaient percevoir. L’Aniathy lutta alors pour ne plus être assaillie par la vision de Faera. Les portes s’ouvrirent presque aussitôt et la poupée magique se tut, immobile et dans l’expectative, alors que rien n’était visible dans leur embrasure. S’approchant prudemment, pas à pas, durant de longue minute, elle finit par entendre des voix retentir. D’abord inquiétée par la première, elle fut envoutée par la seconde, enfantine, qui résonna dans son esprit comme un appel au jeu. Il n’en fallut pas plus à la Petite pour stimuler son entrain.
« Une fête ?! Avec plaisir ! Et puis, pas besoin d’être futé pour percer un mystère, quand on est accompagné par les dieux », lâcha-t-elle de son côté en riant à son tour, appréciant le jeu de scène qui se déroulait sous leur regard et bien déterminée à entrer dans la fête dès que possible.
« Allez les gens, tous ensemble, allons nous amuser avec ces avenantes personnes, si on m’avait dit qu’on était là pour faire la fête, je ne l’aurai pas cru ! On ne va quand même pas rester là dehors à se tourner les pouces quand-même ? De toute façon, moi, je ne bronze pas. »
Et bien évidemment, Keynthara était on ne pouvait plus spontanée et sincère, alors qu’elle avait fait de son mieux pour occulter la vision de Faera qui se mêlait à la sienne. Sa plus grande particularité était de pouvoir modifier sa conscience et sa perception de l’environnement comme bon lui semblait, donnant souvent un angle de vision bien étrange au monde qui l’entourait.
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