La femme au carnetLa femme au carnet ne répondit pas. Ce fut un elfe à la peau grise et aux vêtements tendant vers le vert qui brisa le silence. Evangelina ne l'avait pas vu rentré, malgré sa grande taille. Elle le regarda étudier la pièce, puis se présenter à la première inconnue. Hawke. Quel nom étrange.
Il ne prêta pas attention à elle, ce qui était plutôt une bonne chose. Evangelina se recula légèrement, laissant ces grands êtres discuter. Mais une autre de leur espèce passa le pas de la porte. Portant des vêtements sombre contrastant avec sa peau blanche, elle n'inspirait pas la poupée à la côtoyer. Elle semblait aussi plus à l'aise, presque comme si elle savait où elle était. Elle ne dit que quelques mots, s'excusant de son arrivée prompte, et cherchant un certain "Fenouil".
Ce nom disait quelque chose à l'Aniathy mais elle ne parvenait pas à savoir à quoi il se rapportait. Elle tourna la tête vers les enfants qui souriaient sans s'en cacher. La petite fille se tourna alors vers elle pour lui répondre. Au moins une qui ne l'ignorait pas.
Elle semblait surprise qu'Evangelina ne soit pas là pour les Sinolgures, et lui donna le nom de trois fillettes, l'une d'elle étant celle qu'elle avait vu près de la forge.
La poupée n'eut pas le temps de répondre que le petit gobelin avait déjà prit la parole. Il parla d'une grande dame, d'une aide à apporter et du fait que c'était à eux de l'apporter.
(Ca me rappelle cette auberge, dans le livre... C'est pas vraiment rassurant...)Gladys ne répondit pas, mais cela n'inquiéta pas vraiment Evangelina qui continua d'écouter le petit être vert.
Il se présenta, ainsi que ses deux camarades, Huguette et Phil, puis présenta l'Aniathy et le prénommé Hawke.
(Il y a trop de gens ici...)La concentration de personne dans cette bibliothèque commençait déjà à l'exaspérer. Mais vu le peu d'intérêt qu'ils avaient pour elle, elle n'aurait sûrement aucun mal à déguerpir dès qu'elle en aurait l'occasion.
Le dénommé Hawke semblait pressé d'en finir, demandant à rencontrer la prétendue grande dame, voulant savoir ce qu'il devait faire. Evangelina n'était pas vraiment du même avis, mais resta silencieuse. Autant rester discrète pour le moment.
Elle recula encore un peu et s'adossa à un mur, entre deux rangées de livres.
Soudain, la porte par laquelle elle était entrée s'ouvrit de nouveau, et un homme entra, plutôt fort et vêtu de cuir. Il sembla extrêmement surpris de ce qu'il découvrit, et parla de boire, avant de demander qui était Fenouil.
L'Aniathy détourna le regard vers les trois enfants, qui restaient silencieux, souriant, et qui observaient la pièce de leurs yeux innocents. Elle fronça les sourcils. Tout ceci était trop étrange pour être naturel. Elle se rappelait l'auberge du livre, tout ce qu'il s'y était passé, et comment cela avait faillit finir...
"Dans quoi me suis-je encore embarquée..."Elle n'avait fait que le murmurer. Et elle espérait que peu l'avaient entendu, misant sur le fait qu'une femme venait de pénétrer dans la bibliothèque. Une belle jeune femme rousse, vêtue de cuir vert, qui croisa son regard un bref instant. Evangelina la vit froncer les sourcils en la voyant.
Encore une personne qui n'allait pas l'apprécier. Elle commençait à avoir l'habitude, avec tous ces vivants qui se croyaient supérieurs...
Elle ferma les yeux un instant, essayant de se calmer. Il fallait qu'elle garde le contrôle, il y avait trop de monde pour qu'elle puisse faire quoi que ce soit. Elle rouvrit finalement les yeux et se tourna vers les enfants, avant de s'approcher d'eux.
"Vous avez parlé d'une porte de sortie, où est-elle ?"D'autres enfants...
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Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...
Merci à Itsvara
« Les hommes ne sont pas nés du caprice ou de la volonté des dieux, au contraire, les
dieux doivent leur existence à la croyance des hommes. Que cette foi s'éteigne et les dieux meurent. » Jean Ray