D'autres enfants...Salle principale
Le petit garçon ne lui répondit pas. En effet, l'elfe grise entrée précédemment prit la parole, lui proposant de lire le parchemin à sa place.
(Bonne idée, en effet.)La poupée brisée attendit donc la réponse de son interlocuteur, mais fut surprise par un bruit sourd dans un coin de la pièce. Elle se tourna vivement, prête à bondir. Mais ce n'était qu'un livre qui venait d'être jeté sans délicatesse. Evangelina tourna la tête en direction du fautif. Il semblait s'agir du gobelin rouge. Pourquoi avait-il fait ça ? Elle n'en savait rien, mais il ne semblait pas vouloir en rester là.
Saisissant un autre livre, l'ahurit se met à crier. Malgré le fait qu'il mangeait la moitié des mots qu'il disait, il semblait clair qu'il était en colère contre ce qu'avais dit le jeune garçon.
Continuant à vociférer comme s'il était seul avec sa cible, il se mit à avancer dans sa direction, lui lançant le livre qu'il venait de prendre. L'Aniathy recula d'un pas, posant la main sur la garde de son sabre, et se préparant à utiliser ses fluides. Mais elle n'eut pas à le faire. La femme au carnet s'interposa avant, essayant de raisonner.
Son calme était louable, Evangelina aurait craquée depuis longtemps face aux insultes du gobelin. Et il semblait récompensé. En effet, le coléreux arrêta sa course, et la femme au carnet put se retourner pour parler au petit garçon.
Sa façon de parler, à l'opposée de celle du goeblin rouge, était trop sophistiquée pour que la poupée puisse la suivre. Mais elle en comprit le fondement : il fallait que ce parchemin soit lut, et ce de manière claire.
Ce fut un autre enfant qui répondit, expliquant que Fenouil, le lecteur, était le plus agé d'entre eux, mais qu'il n'était en rien responsable de la bibliothèque.
(C'est quoi cette idée d'utiliser des enfants comme ça...)Les enfants se mirent ensuite à tous parler en même temps, une dénommée Bytra revenant plusieurs fois dans leurs dires. Du moins c'est ce qu'avait compris Evangelina. Qui était-ce ? Elle n'en avait aucune idée. Encore une femme inconnue. Après Claudy, la responsable de la bibliothèque.
Finalement, le prénommé Fenouil accepta de laisser l'elfe grise lire le parchemin. Mais encore une fois, quelque chose vint interrompre le déroulement des choses.
Une armée de rat, le plus gros étant monté par une lutine, émergea dans la pièce. Evangelina recula encore d'un pas.
(Cet endroit est dangereux...)La lutine se mit à crier elle aussi.
(Sûrement Claudy.)Elle parla de salles insonorisées, salles que l'Aniathy n'avait pas vu auparavant, mais qui entouraient la pièce dans laquelle ils étaient tous. Tout cela sentait la magie. Et tout cela lui rappelait de plus en plus cette auberge dans laquelle elle avait faillit mourir...
Sur ordre de la lutine, l'elfe grise se mit à lire le parchemin qu'elle avait en sa possession. Le texte qu'écouta la poupée brisée était plus clair que celui énoncé par Fenouil.
Il s'agissait de sauver les Sinolgures, contre de l'or sonnante et trébuchante... Evangelina n'avait que faire de l'or. Elle en avait assez, et ne s'en servait que rarement. De plus, le forgeron allait sûrement l'attendre. Et la jeune fille qui devait l'entrainer aussi...
L'Aniathy fut sortie de ses pensées par la suite du texte. Une sorte de poème sans rêves, une métaphore sans queue ni tête.
Les réactions sont plus calmes que précédemment. La plupart restent silencieux, obéissant à la lutine et se répartissant dans les salles de manière apparemment irréfléchie. La femme au carnet fut guidée vers la porte qu'un garçon avait montré à Evangelina quelques minutes plus tôt. La sortie ? Evangelina fronça les sourcils en voyant la petite fille guidant la grande femme pleurer.
(Mais que ce passe-t-il ici ?)Le gobelin rouge, quant à lui, sembla littéralement s'embraser. L'Aniathy écarquilla les yeux. Comment était-ce possible, comment... ?
Des images défilèrent devant ses yeux, des images vives et douloureuses, comme des aiguilles enfoncées dans son âme... Des flammes, des craquement, un cri... Et cette cassure. Ce trou béant au fond d'elle, se feu éteint qui avait emporté son âme...
Une vive douleur lui traversa brièvement la tête, et elle tomba à genoux. Elle ne parvenait plus à faire partir ces images, ce souvenir de sa mort, ce souvenir si douloureux qu'elle voudrait disparaitre plutôt que l'endurer.
Doucement la douleur se retira, mais les larmes avaient déjà inondées ses joues, et ses yeux, noirs, avaient retrouvé cette haine que le forgeron avait réussi à contenir.
Gladys n'avait rien dit, contrairement à d'habitude. Que ce passait-il, pourquoi ne parlait-elle plus ?
Evangelina se releva, péniblement, et regarda autours d'elle. Le petit garçon qui lui avait indiqué la sortie était encore là. Il semblait l'attendre.
Elle le regarda un instant, puis se tourna vers la lutine qui leur avait ordonnée d'aller dans les salles insonorisées.
Elle baissa les yeux, puis regarda les portes qui semblaient l'inviter à entrer. Aucune n'était vide, mais l'une d'entre elles n'était occupée que part une petite fille. Soupirant, la poupée décida de s'y rendre. Il lui fallait se reposer, et éviter tout contact pouvant la faire craquer. Il fallait qu'elle se contrôle, qu'elle parvienne à surmonter la douleur. Il fallait qu'elle vive, pour que sa mort ne soit pas vaine...
(((Evangelina se rend dans la salle 4)))Questions
_________________
Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...
Merci à Itsvara
« Les hommes ne sont pas nés du caprice ou de la volonté des dieux, au contraire, les
dieux doivent leur existence à la croyance des hommes. Que cette foi s'éteigne et les dieux meurent. » Jean Ray