L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les bois aux alentours de Bouhen
MessagePosté: Jeu 2 Fév 2017 20:22 
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Instinct sauvage

Je n’ai pas le temps de réagir que la silhouette me fait déjà face. Le quadrupède s’est planté face à moi, monté sur de longues pattes, puissantes et musclées, taillées pour la course. Un poil épais et brun-roux le recouvre de la tête aux pieds, permettant un bon camouflage parmi les troncs d’arbres. Sa tête m’arrive à hauteur des épaules. Ses yeux sont sombres et me fixent intensément. De longues cornes ayant l’apparence de larges branchages hivernaux ceignent sa face, lui conférant un air altier et noble.

Un cerf… Je pense pouvoir reconnaitre l’animal à l’aide des illustrations dans un des livres que nous possédions à la milice. Mais c’est bien la première que j’en vois un de mes propres yeux. Et d’aussi près ! Je ne sais comment me comporter. Je suis quelque peu hypnotisé, rencontrant pour la première fois, une nouvelle entité vivante qui n’est pas un humain ou un animal domestiqué par eux. Nous nous dévisageons mutuellement, tous deux étonnés de cette rencontre. L’animal ne semble pas apeuré par ma présence. Du, moins, tant que je ne bouge pas ou ne fais pas de geste brusque. Sans réellement savoir pourquoi, je le salue, d’un léger mouvement de la tête vers le bas. Sûrement par respect devant l’apparition de cet animal considéré comme noble. La créature, continue de me fixer du regard, n’ayant sûrement pas compris le but de mon mouvement. A ma grande surprise, le cerf me répond, inclinant lui aussi sa tête. Ou du moins, j’interprète son mouvement ainsi.

Puis, sûrement lassé de cet échange de regards silencieux, la créature se retourne et bondit aux travers des arbres, s’éloignant de moi. Je ne peux m’empêcher d’être un peu triste. J’aurais aimé que ce moment éphémère dure plus longtemps. Que je puisse l’approcher, le toucher, le caresser. Je me contente seulement de le regarder disparaitre au loin.

(Cours après lui !)

Quoi ?! Je me retourne, empoignant mon arme de fortune des deux mains. Mais rien. Il me semble pourtant avoir entendu une voix. Enfin, plus un chuchotement qu’une voix. Comme si quelqu’un s’était posé sur mon épaule et m’avait soufflé cette injonction dans l’oreille. Après m’être assuré de l’absence de tout individu autour de moi, je finis par hausser les épaules, découragé. Peut-être est-ce une hallucination. Entre la découverte de mes aptitudes magiques, la fuite de mon cocon citadin, la rencontre d’un individu plutôt louche pour le moment et le fait que j’erre dans la forêt sans but précis, je suis finalement plutôt étonné de la manière dont j’ai accepté tous ces derniers événements. Sans trop broncher, comme si j’avais attendu cela toute ma vie. Peut-être est-ce le dur retour de bâton ? La réalité qui s’impose à moi. Peut-être que tout est en réalité un rêve, ou pire, que je suis en train de devenir fou. Peut-être est-il encore temps de tout arrêter, de rentrer à Bouhen et de partir se rendre au temple ?

(Vas-y ! Il n’attend que ça !)

Encore cette voix ! Plus impérieuse cette fois. Je n’arrive toujours pas à identifier à qui elle pourrait appartenir. On dirait celle d’une jeune femme... Ou d’un enfant… Et puis merde ! Il est une fois de plus trop tard pour regretter. Je m’élance dans la direction où le cerf s’en est allé. Mes pas se font feutrés sur le sol sylvain. Je ne sais trop où je vais, le cervidé m’ayant largement distancé. Mais l’idée de courir pieds nus dans la forêt, de ressentir le sol sous la plante de mes pieds et le vent dans mes cheveux ébouriffés a quelque chose d’assez exaltant.

(A gauche !)

La voix hallucinatoire continue de me hanter, m’indiquant désormais le chemin que je dois suivre. Elle se fait douce, chantante, mais ferme et décidée en même temps. Je ne peux m’empêcher de lui obéir, aveuglément. L’image de l’Enfant de mes dernières nuits s’impose une fois de plus à moi. Le petit être sauvage, ne semblant faire qu’un avec la nature. Son instinct primal et indompté semble me posséder. J’ai l’impression de ne plus répondre de mes actes. Qu’une force supérieure prend contrôle de mes mouvements, de mes pensées.

(Tout droit !)

Je ne sens plus les branches qui me griffent les bras, ni même le sol qui m’érafle le dessous de mes pieds. Toute mon âme est en ce moment dirigée dans un but précis : retrouver le cerf. La raison primordiale de ce but m’échappe, mais je sens que je ne pourrai pas me concentrer sur autre chose tant que ce dernier ne sera pas accompli. J’ai l’impression de retrouver l’état atteint lors de mon duel contre Théo. Mes sens sont en éveils. Mon acuité visuelle semble augmentée. De même que mon ouïe. J’ai l’impression de sentir les feuilles tomber doucement autour de moi. D’entendre les ailes des oiseaux battre au-dessus de ma tête. Mes mouvements sont plus fluides. J’arrive à anticiper les branchages sur mon chemin et les cailloux sous mes pieds. J’en ai même réussi à oublier mon estomac.

Je suis devenu comme l’Enfant chassant son papillon. Je suis devenu un prédateur. Trouver le cerf. L’observer de loin. Caché derrière les feuilles. Le voir se déplacer avec aisance parmi les arbres. Le surprendre. Lui courir après. Jouer à chat. L’attraper si je le peux. Rire. Voir qui est le plus rapide. Et recommencer. Et quand je serai lassé, je m’en irai. La forêt regorge de mystères à explorer. D’énigmes à résoudre qui peuvent occuper un enfant pendant l’éternité. Je ne m’ennuierai jamais ici. Je me le jure.

J’atterris aux abords d’une petite source, gargouillant parmi les pierres recouvertes de mousse verte. Le cerf est présent. Je l’observe étancher sa soif. Il ne m’a pas entendu arriver. Je m’abaisse derrière des buissons pour ne pas qu’il me voit. Je me déplace lentement sur le sol pour ne pas faire de bruit. L’animal n’est plus qu’à un jet de pierre de moi. Je me prépare à bondir vers lui, le sourire en coin. Au moment où j’allais sauter, une flèche atteint le cerf en pleine gorge. L’animal s’écroule lourdement au sol dans un dernier râle d’agonie.



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 Sujet du message: Re: Les bois aux alentours de Bouhen
MessagePosté: Jeu 2 Fév 2017 20:28 
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La Chasse Sauvage

Je m’immobilise immédiatement. La dépouille du cerf est à portée de main. Quelques instants auparavant encore, j’aurai pu passer mes doigts dans sa fourrure. Mais désormais il n’est plus. Une longue flèche est plantée en travers de son cou. Du sang frais coule de la plaie et se mêle à l’eau de la source qui se teinte de rouge. Je l’arrache d’un mouvement sec. Mais il est trop tard. L’animal est bel est bien mort, la gorge transpercée. Son regard noir fixe le sol. Par respect, et par mimétisme de ce que j’ai pu observer chez les humains, je lui ferme les paupières. Je me relève et regarde rapidement à gauche et à droite pour voir d’où provient le projectile qui a tué l’animal que je pourchassais en jouant. Une silhouette émerge d’entre les troncs. Un homme d’une trentaine d’année, vêtu de toiles usées s’approche de moi en criant :

« Hé ! C’est le mien ! Dégage vaurien ! »

Tout m’inspire le dégoût en regardant cet être se rapprocher de moi. Sa figure creusée. Ses cheveux noirs, longs et sales. Il s’avance vers moi en faisant de grands mouvements avec les bras, comme pour chasser un chat sauvage un peu trop entreprenant. Je tremble de rage. Une brume opaque envahi mes pensées. Ce n’est pas la première fois que je vois un animal mourir, mais celui-là… Je regarde le noble cadavre à mes pieds. Je serre les dents. Je n’arrive plus à réfléchir. Je sens une larme couler le long de ma joue. Ce n’est pas une larme de tristesse, non. Je relève les yeux. La silhouette en face de moi est devenue floue. Je distingue juste ses mouvements dans l’immobilité de la forêt. Je suis aveuglé par la rage. Je n’entends plus non plus ce qu’il essaie de me dire. Ses mots ne font plus sens, comme s’il parlait une langue inconnue. Je casse la flèche en deux et la jette au sol. Je pousse un puissant cri rauque et me jette sur lui, épieu en avant.

Mon attaque se voulant puissante, elle se révèle finalement désordonnée et me fait perdre l’équilibre, m’envoyant valser au sol. Mon adversaire a réussi à esquiver ma charge d’un bond sur le côté. Je roule par terre et me retourne presque immédiatement. La forme vague de l’homme me fait face. Il n’est pour moi plus une personne, mais juste un individu quelconque. Un individu qui a tué une création de la nature. Par plaisir ? Par jeu ? Je ne sais, mais cela n’a aucune importance. Il devra payer pour ce qu’il a fait.

Je grogne et me remets debout. Il ne s’en tirera pas comme ça. Je charge à nouveau dans sa direction, en donnant de violents coups de lance devant moi. Mes coups sont peu précis, incohérents. Mes attaques sont erratiques, aléatoires, ce qui ne permet pas à mon adversaire d’identifier mon angle d’attaque. Je le sens crispé en face de moi, ne sachant pas où je vais venir le blesser, mais esquivant nombre de mes assauts. J’arrive enfin à le toucher au bras, faisant une longue entaille dans sa chair. Mon épieu taillé par mes soins s’avère finalement utile. J’entends vaguement mon adversaire grogner. Je le vois lâcher au sol un long objet en bois. Sûrement son arc. Il se répand en injures à mon égard qui sonnent encore une fois absurdes à mes oreilles. Je suis trop concentré sur ses mouvements et comment le mettre hors d’état de nuire pour les entendre ou chercher à les comprendre.

Il me charge les deux poings en avant. Je suis surpris et n’arrive pas à esquiver ou contrer son attaque d’un mouvement de ma lance. Son poing droit m’atteint s’abat lourdement sur ma mâchoire. Je suis sonné par le coup et fais quelques pas en arrière. Mais ma rage reprend de plus belle. Un coup rendu pour un coup pris. Il paiera pour ce qu’il a fait au cerf. Je sens que je bous intérieurement de plus en plus fortement. Ma rage me prend au corps, de manière incontrôlable. Presque à m’en faire mal. Je serre les doigts sur mon épieu jusqu’à ce que mes phalanges blanchissent.

L’homme revient à la charge. Je me sens plus préparé cette fois à encaisser son coup. Mais au lieu de me viser moi, ses deux mains viennent agripper mon arme pour tenter de me l’arracher. Je suis une fois de plus surpris, mais je résiste tant bien que mal à son assaut. Je tente de le repousser mais son emprise sur l’épieu est forte. Nous nous toisons mutuellement sans que l’un ou l’autre n’arrive à déstabiliser son adversaire. Soudain je ressens une vive douleur au niveau de l’estomac qui m’arrache un cri. D’un puissant coup de genou bien placé, l’homme a réussi à me faire lâcher mon arme. Je tombe sur les genoux, me tiens le ventre des deux mains, le souffle coupé.

Je toise mon adversaire d’un regard mauvais. Ce dernier semble satisfait de ce qu’il vient d’achever. Un sourire mauvais barre son visage. Il jette l’épieu et se rapproche de la dépouille du cerf. Mon sang ne fait qu’un tour. Poussé par l’énergie du désespoir, je me relève péniblement et me rue vers lui en titubant. Ma mâchoire et mon ventre me lancent à chaque pas, mais j’essaie de faire abstraction de la douleur. Je me jette sur le braconnier et tente de l’immobiliser à la force de mes bras. Il ne se laisse malheureusement pas faire et nous tombons tous deux sur le sol, emporté par mon poids et mon assaut. Nous nous débattons désormais à même la terre. Il réussit encore à prendre l’avantage et je me retrouve sous lui. Il m’assène un violent coup de poing en pleine thorax puis tente de me bloquer les mains pour m’empêcher de réattaquer. Je me débats comme je peux mais il finit par les maintenir au sol, serrant mes poignets brutalement. Son visage est à quelques centimètres du mien. J’enrage de ne pas pouvoir agir. Sans réfléchir, je plante mes dents dans son cou et serre le plus fort possible. L’homme hurle violemment et me lâche. Je sens la chair qui se déforme sous mes canines et je commence à sentir le goût métallique du sang envahir mes papilles. Mon adversaire essaie de me faire lâcher prise mais je résiste, serrant de plus en plus fort.

D’un mouvement du corps, j’arrive à nous faire rouler sur le sol et échanger nos places. Je suis désormais en position de force. Je desserre la mâchoire. L’homme émet un nouveau hurlement et plaque une main dans son cou pour tente de contenir le début de saignement. Je commence à rouer de coups mon adversaire, martelant son corps de mes poings fermés. Je ne sens plus la douleur de ma tête ou de mon ventre. Ni même celle de mes phalanges qui s’abattent à chaque fois sur la chair meurtrie de ma proie. Je ne contrôle plus ce que je fais. Cet homme a tué. Il devra payer.

« Arrête ! Es-tu devenu fou ?! »


Le Souffle de Vie >>>

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 Sujet du message: Re: Les bois aux alentours de Bouhen
MessagePosté: Jeu 2 Fév 2017 20:32 
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Le Souffle de Vie

La voix est impérieuse et me stoppe net dans mon action. Je distingue dans un premier temps une silhouette grise et brumeuse se rapprocher de moi. Je penche la tête et plisse les yeux. La forme floue se fait précise et je reconnais l’inconnu encapuchonné de Bouhen. Je me demande bien ce qu’il peut me reprocher. J’ai du mal à respirer et mes mains me font mal. Je les regarde. Elles sont pleines de sang. Puis, entre mes doigts, je distingue un corps, inanimé. L’individu devait déjà être sale à l’origine mais sa face est désormais recouverte de trace de contusions et de plaques de sang séchées. Il semble encore respirer mais ce avec difficulté. Je comprends bien trop tard que je suis responsable de son état. Je pars en arrière et recule comme je peux, horrifié par le spectacle. Une véritable douche froide. Je balbutie.

« Je… Je… C’est moi qui … ? »
« Tais-toi et viens réparer tes erreurs ! »
« Qu’est-ce que je peux faire ? »
« Utilise ta magie pour le soigner ! Et vite ! »

Je me rapproche à 4 pattes et me penche sur le corps de l’homme. Il est vraiment mal en point. Je ne comprends pas ce qui s’est passé. Comme si j’avais fait abstraction de la dernière demi-heure que je venais de vivre. Que tout avait été effacé. Comme par magie. Je suis aussi surpris par l’état de l’homme. Je n’étais pourtant pas quelqu’un de brutal, ni de gratuitement violent à la milice. Même quand les autres m’insultaient. Il a dû se passer quelque chose de grave, que je n’ai vraiment pas apprécié. A côté de lui se trouve la dépouille d’un beau cerf. L’homme devait être chasseur. Ou sûrement plus un braconnier, chassant et tuant le gibier de manière clandestine dans les forêts du comté.

Je m’assois sur mes talons. Je ne sais pas trop comment faire. La première fois que j’ai fait appel à ma magie, cela s’est fait de manière complètement instinctive. Je lève un œil vers la silhouette grise, mais son visage est fermé et masqué par sa capuche. Il ne m’aidera pas. Je déglutis. Il va falloir improviser. Je réfléchis à toute vitesse, encore un peu décontenancé par ce que je viens de commettre. Je me suis soigné au contact de la paume de ma main. Je place mes deux mains sur le torse de l’homme. Ensuite, j’ai ressenti de drôle de sensations lumineuses me parcourir le corps. Et c’est là que ça va coincer. Comment faire pour les rappeler ? Je ferme les yeux pour essayer de me concentrer.

Je pars en exploration intérieure à la recherche des volutes étincelantes que j’avais pu découvrir pour la première fois hier. Ces fameux « fluides », comme les a appelé l’inconnu. Je me focalise sur mon action du mieux que je peux, faisant abstraction des bruits alentours. Je ressens un léger picotement le long de ma colonne vertébrale. Il se propage doucement le long de mon dos, se transformant en douce chaleur. Cette sensation m’envahit, me faisant ressentir une certaine quiétude. Le calme après la tempête. Ce nouvel état d’esprit est extrêmement reposant après ce que je viens de vivre. Du moins, ce que je pense avoir vécu car je ne m’en souviens plus du tout.

Dans le vide de mon esprit je vois commencer à se former des petites volutes de lumières. Elles semblent faibles, mais me font étrangement penser aux manifestations lumineuses qui se dessinent dans le ciel ces derniers temps. Je me reconcentre pour attiser ces lueurs et les faire grandir. Peu à peu les arabesques blanches et dorées se font plus importantes, ondoyant délicatement à travers mes veines. J’essaie de canaliser cette énergie magique, ces fluides, vers la paume de mes mains. A ma grande surprise, ceux-ci m’obéissent tranquillement, se déplaçant et se concentrant activement vers mes mains. Je sens la douce chaleur se mouvoir avec eux. La première partie est terminée. Maintenant il me faut essayer de soigner l’homme étendu à mes côtés.

J’essaie d’envoyer ces fluides dans le corps de la victime, mais je sens que je perds le contrôle une fois qu’ils quittent mon corps. J’ouvre les yeux et vois de petites étincelles danser dans le vide. Je retire vivement les mains et regarde le sol, la tête baissée.

« Je suis désolé… Je n’y arrive pas… »
« Yuimen ne s’est pas fait en un jour. Il te faut de l’entrainement, mais tu me sembles apprendre vite. Recommence, je vais t’aider. »

L’inconnu s’agenouille à son tour et place ses longues mains fines sur le corps de l’homme. Je remarque pour la première fois que celles-ci sont de couleur gris pâle. Je repose moi aussi mes mains sur l’homme et referme les yeux. Invoquer à nouveau mes fluides me demande moins de concentration que juste précédemment. Ils sont présents, ondulant lentement, attendant mes indications. Je concentre ce flot d’énergie lumineuse au niveau de mes paumes et l’envoie dans le corps de l’inconnu. Je focalise mon attention pour éviter qu’ils se dispersent encore dans le vide, une fois qu’ils ne sont plus dans mon corps. Je communique l’ensemble de mes fluides dans le corps du blessé, en essayant de les rendre les plus doux et chaleureux possible. Je les sens qui coulent délicatement à travers les tissus en formant des motifs irisés, éclairant légèrement le corps au passage. Soudain, une présence noire commence à se faire ressentir dans le corps de l’homme. Des formes épaisses, tentaculaires, noires comme la nuit se dessinent. A leur contact, mes émanations lumineuses grésillent. Je fronce les sourcils. Je n’aime pas trop ça. Pourtant leur présence ne se veut pas agressive. Leur contour se fait doux et délicat. Ils dégagent aussi une légère chaleur froide. On dirait qu’ils essaient d’imiter mes projections dorées, dans une sorte d’amalgame inachevé. Je me concentre et décide d’orienter mes fluides ailleurs, assez peu rassuré par cette découverte. Je m’active pour essayer de soigner les blessures, faire disparaître les contusions et essayer de lui faire reprendre son souffle par la force de la pensée.

Je perds toute notion du temps. Je n’ai absolument aucune idée du temps que nous avons passé à soigner l’homme. Enfin, je sens la cage thoracique du blessé se soulever, et s’abaisser. Pour recommencer. Je rouvre les yeux. Il respire. Son état s’est stabilisé, mais il semble encore évanoui. Les nombreuses ecchymoses qui ornaient son visage ont disparu. Je suis éreinté. Mon corps entier me fait souffrir. L’étranger se lève rapidement.

« Allons nous reposer un peu plus loin d’ici. Je pense qu’il vaut mieux ne pas trainer dans les parages quand il se réveillera. »

Je me lève à mon tour en chancelant. La tête me tourne. Je récupère au passage mon épieu et jette un dernier regard au cadavre du cerf, le cœur serré. Puis, je suis en titubant mon nouveau mentor, sans un mot. Il n’y échappera pas cette fois : l’heure des réponses a sonné.


Ænarion >>>

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 Sujet du message: Re: Les bois aux alentours de Bouhen
MessagePosté: Dim 5 Fév 2017 13:51 
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Ænarion

Entre mes blessures et l’utilisation de magie, le trajet m’est particulièrement pénible. Je n’attends qu’une seule chose, que nous nous posions enfin pour que je puisse souffler un peu. Nous marchons pendant de longues minutes avant de nous retrouver dans la clairière dans laquelle nous avions précédemment campé. Sans un mot, je me redirige vers le ruisseau, où je m’asperge le visage et bois longuement. Je me redresse et distingue vaguement mon reflet dans l’eau. Je fais peur à voir avec mon œil au beurre noir et ma lèvre fendue. Je retourne retrouver l’inconnu et je me plante face à lui, les poings serrés.

« J’ai besoin de réponses. »
« Je pense qu’il est en est temps effectivement. Mais mange un morceau avant. »

Il me tend un nouveau morceau de pain, comme la veille. Avec toutes ces histoires, j’en ai complètement oublié ma faim. J’accepte la pitance, m’assois et commence à la dévorer sans quitter mon interlocuteur des yeux.

« Que veux-tu savoir ? »
« Je ne comprends plus rien de ce qui se passe. Tout d’abord cette magie. Depuis que je l’ai utilisée à la milice, j’ai l’impression que le monde tourne à l’envers. Que tout a basculé. Que je ne contrôle plus rien. Qu’elle a pris le pas sur moi… Et puis cet homme que j’ai attaqué. Pourquoi ? Je n’ai jamais aimé la violence, mais là c’était plus fort que moi. Je n’avais plus le contrôle. Je me contentais d’obéir à des voix. A une pulsion plus forte et plus grande que moi… Et finalement ces rêves que je fais depuis quelques nuits. Ils sont de plus en plus forts, de plus en réels. J’ai souvent du mal à distinguer ce qui est le rêve et ce qui est la réalité. Cet enfant qui me hante… Cette femme… La forêt… Tout est flou… Je ne comprends pas… Je ne comprends plus… Pourquoi moi ? Pourquoi ?! »

Je me tiens la tête des deux mains, le regard dans le vague. L’étranger ne dit rien. Il se contente de retirer sa capuche. Un long visage émacié me fait désormais face. Sa peau est grise et pâle. De grands yeux, couleur améthyste, me fixent intensément, au point de me faire détourner le regard. De longs cheveux blancs finissent d’encadrer sa figure. De petites pointes percent à travers ses cheveux au niveau de ses oreilles. Un elfe… C’est la première fois que j’en vois un. Il prend finalement la parole sur un ton calme et clair.

« Laisse moi te raconter une histoire. L’histoire d’Ænarion, un elfe gris né de famille noble. Cependant, il fut frappé par ce que beaucoup considère comme une malédiction : il maitrisait les ombres et la mort. Qui était à l’origine de cet ouvrage ? Nul ne le sut, mais beaucoup considérait qu’il s’agissait de l’œuvre de Thimoros. Sa famille le renia et il erra seul dans le monde. Il fut tenté de basculer entièrement dans les ombres et de se laisser devenir l’esclave de ses pulsions meurtrières qu’une petite voix lui chuchotait à l’oreille. Ou de mettre fin à ses jours, pour annihiler ce qui lui avait été donné à la naissance. Et pourtant il n’en fut rien. Il se battit pour apprivoiser ce cadeau empoisonné et en faire sa force. Aujourd’hui, il en est même fier, car il est maître de ses démons. Longtemps chassé, souvent renié par la société, il porte aujourd’hui un regard sans haine sur ses contemporains, faisant le bien, aidant son prochain, sans attendre quoi que ce soit en retour. Il sait qu’il ne rentrera jamais dans le monde tel qu’il est aujourd’hui, mais cela n’a plus d’importance pour lui. Car on ne choisit pas toujours qui on est, mais on peut choisir qui on devient. »

Il marque une pause.

« C’est votre histoire ? »
« C’est mon histoire, mais c’est aussi l’histoire de beaucoup d’autres de ce monde. Je peux t’enseigner la magie. Te guider dans le contrôle de ces puissances avec lesquels tu ne fais désormais qu’un. T’apprendre à ne pas renier le cadeau qui t’a été fait. »
« Je ne sais pas si je peux encore considérer ceci comme un cadeau après ce qui vient de se passer… »
« Il s’agit bien d’un cadeau ! Tu as le don de soigner, ce que certains appellent le souffle de vie. C’est un don que bien des personnes aimerait posséder. J’ai dû me battre avec moi-même pendant des années pour arriver à faire ce que tu fais de manière innée. Certes ce don est moins spectaculaire que le fait de brûler une maison en un claquement de doigts, mais il va à l’encontre des règles naturelles. Soigner les blessures, les maladies ! On raconte même que certains guérisseurs sont capables de ramener les morts à la vie ! »
« Mais pourquoi moi ? »
« La nature est parfois cruelle. Nous autres mortels ne sommes parfois que des pantins dans un jeu bien plus grand que mêmes les Dieux ne comprennent pas toujours. L’Equilibre du Monde. Pourquoi certains d’entres nous sommes touchés par une affinité magique ? Nul ne le sait. Peut-être que les Dieux s’amusent de nous là-haut. Beaucoup ne le savent jamais. D’autres, comme toi ou moi et plein d’autres dans ce monde, l’apprennent à des moments marquants de leur vie. Comme moi, c’est désormais à toi de trouver ton point d’équilibre. Mi-elfe, mi-homme, deux éducations, entre la forêt et la ville… A toi de voir maintenant ce que tu feras de ton talent. »

Il s’arrête. Je suis encore sceptique mais je pense que cet elfe, cet Ænarion, a sûrement beaucoup de choses à m’enseigner pour que je comprenne ce qu’il se passe. Pour que j’apprenne à maitriser la magie. Il serait mieux que je le suive pendant quelques temps. Surtout si je suis amené à perdre à nouveau conscience comme ce matin.

« Très bien. Je veux bien être votre élève. Mais concernant mes rêves et ma perte de conscience, de quoi s’agit-il ? »

L’étranger devient subitement sombre.

« Ceci dépasse mes connaissances et compétences. Je sais qu’il existe une certaine personne à Oranan qui se dit capable de lire et d’expliciter les rêves. Cela pourrait être une piste pour que tu comprennes ce qui est arrivé. Je te propose de faire une partie du chemin avec toi, mais je ne pourrai t’accompagner jusqu’à Oranan. Nous profiterons de ces quelques semaines pour nous focaliser sur le contrôle de la magie. Maintenant va te reposer. Nous partirons à ton réveil. »

Mon estomac rempli, je sens effectivement une grande fatigue m’envahir. La demi-journée que je viens de vivre n’était pas de tout repos. Je ferme les yeux et me laisser emporter dans une courte phase de repos, profond et sans rêves.


A travers les plaines d'Ynorie >>>

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 Sujet du message: Re: Les bois aux alentours de Bouhen
MessagePosté: Jeu 28 Juin 2018 10:21 
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Localisation: Dans les bois aux alentours de Bouhen.
Méarïndël venait de quitter son village natal. Il s’engouffra dans la forêt, sur le chemin que lui avait indiqué son père afin de rejoindre Bouhen. Il avait décidé de partir après la tombée du soleil afin de se déplacer sous le couvert de la nuit. Possédant une vision nocturne, un des héritages de son peuple, il se déplaça sans problème, se faufilant entre les arbres et les bosquets et ce, sans bruit. Le temps était clair, la nuit fraiche, mais portant sa cape, le vent ne lui posait pas de problème.
Après deux heures de marche sur le sentier, Méarïndël entendit quelques murmures. Il se dirigea doucement vers les voix et caché derrière un grand buisson, il découvrit deux personnes autours d’un petit feu.

« Mais... mais qu’est-ce que nous allons faire Téringe? »

La première personne ayant pris la parole était une petite femme aux vêtements sales et abîmés. Elle sanglotait et avait les yeux rouges et le nez coulant.

« Je ne sais pas Déandra, mais nous ne pouvons pas rester trop longtemps ici! J’ai entendu trop d’horribles histoires à propos de cette forêt! »

La personne répondant à Déandra était un homme. Il n’était vêtu que d’un pantalon déchiré et était aussi petit de taille, mais plus frêle que Déandra. Il se mit lui aussi à pleurer.

(Raaah. Malgré l’envie de passer mon chemin, je ne peux décemment pas laisser ces pauvres petites personnes seules...)

Après quelques minutes de réflexion, Méarïndël décida de sortir de derrière sa cachette et s’approchant des deux pleurnichards, prit la parole.

« Allons bon petits êtres, quelle est donc la cause de vos pleurs? »

« Qu.. qu.. qui êtes vous? Nous n’avons plus rien à vous donner.. pour l’amour de Gaïa, laissez nous tranquilles! » s’exclama Déandra.

« Ne soyez pas stupides! Je suis loin d’avoir perdu la vue. Il est évident que vous ne possédez que les yeux pour pleurer. Toi, petit homme! Quel est le mal qui vous terrasse? » Répondit le Taurion.

« Nous avons été attaqué lors de notre retours pour Bohen par deux Gobelins, mais nous ne sommes pas des guerriers.. Nous ne pouvions nous défendre. Nous avons donc laisser notre charrette pleine de nos récoltes ainsi que nos deux ânes et nous sommes enfuis dans les profondeurs de la forêts afin de survivre. Les Gobelins ont essayés de nous rattraper, mais nous sommes suffisamment petits que nous avons réussis à nous cacher derrières deux gros arbustes et à contre vent. »

Téringe venait de parler à une vitesse où il était presque impossible pour Méarïndël de suivre ce que le petit homme disait. Il le laissa donc reprendre son souffle et le fixa d’un regard grave tout en portant main à sa ceinture.

Déandra se rapprocha de son apparent partenaire de chair dans la peur de subir le pire, mais ses yeux fus frappés par la surprise lorsque la main de l’Elfe réapparue de sous sa cape avec une bourse noire. Méarïndël jette la bourse en direction des deux petits êtres et leurs indiqua le chemin d'où il venait.

« Partez dans cette direction. Dans deux heures environ vous arriverez à mon village natal. Demandez Briǟndĕl, mon père et dites lui que je vous envoies. Il vous aidera à rejoindre Bouhen. »

Les deux pleurnichards se relevèrent maladroitement. Déandra était à deux doigts de tomber, mais réussit à se rattraper au bras de son compagnon. Ils remercièrent tout deux leur sauveur. Après avoir obtenu le nom de l’homme à la capuche, Ils ne tardèrent pas à filer vers le village de Méarïndël, non sans avoir pris la bourse souillée par la terre.

« Attendez! »

Ils stoppèrent leurs course, effrayés que l’elfe n’eu décidé de renoncer à son bon geste.

« Où avez-vous laisser votre charrette ? »

Ils levèrent la main et montra la direction demandée par leur Héros et dans les secondes qui suivirent, Méarïndël n’était plus qu’une ombre dans la nuit aux yeux de Déandra et Téringe.

(Des gobelins? D’après ce que j’ai lu, ce sont des ennemis redoutable lorsqu'ils sont en groupe, mais deux? Ça ne devrait pas être trop difficile.)

Il s’empara de son arc qu’il portait en bandoulière et s’empressa de rejoindre le lieu indiqué par les deux victimes.

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 Sujet du message: Re: Les bois aux alentours de Bouhen
MessagePosté: Jeu 5 Juil 2018 12:15 
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Son arc dans la main droite, Méarïndël courait rejoindre le lieu où fût abandonné la charrette de ses bénéficiaires. Il se faufila entre les arbres, sauta au-dessus des ruisseaux, telle une ombre dans la nuit, jusqu'à ce qu'il arriva devant une petite clairière où se trouvèrent deux petits Gobelins à l'apparence des plus écoeurante. L'air avait une odeur de fer et quelques boyaux traînaient ici et là. Les deux petites créatures vertes étaient en train de se disputer un bout du cadavre d'un des ânes; le second quadrupède, effrayé, était attaché à un arbre, à la fin de la clairière. Méarïndël, caché derrière quelques arbres, observa les vils assassins.
Les deux gobelins étaient habillés d'armures de cuirs et de vieux vêtements troués. Tout deux étaient armés d'épées rouillées.

Méarïndël observa les alentours et eu une idée. Il s'empara d'une flèche, banda son arc et en sortant par la droite des arbres, il décocha une flèche en direction du plus grand des deux adversaires. Celle-ci se figeât dans le corps de la bête qui, malgré la douleur, resta debout.
La surprise s’empara du visage de l’Elfe. Après tout, c’était son premier combat contre des bipèdes pensant. Il décida de réitérer son attaque et par un coup de chance, la flèche fit son chemin dans l’oeil du monstre. Il tituba quelques secondes avant de s’effondrer sur le sol mousseux de la prairie. Son compagnon qui était en train de dévorer le restant de l’âne, venait enfin de réaliser que c’était le moment de passer aux choses sérieuses.

Il ramassa la lame à ses pieds et se dirigea vers Méarïndël le pas rapide. Méarïndël l’observa et commença à réfléchir. Il se dit qu'il pouvait essayer de prendre appui sur le tronc devant lui, mais si son atterrissage se voulait mauvais, il pourrait se blesser gravement. C’est donc la raison qui l’emporta et, alors que l'adversaire ne se trouva plus qu'à quelques mètres de lui, il saisit une flèche de son carquois dorsale et en fermant les yeux décocha une flèche.

Il entendit un bruit sourd, suivit d’un grognement et d’une légère vibration. La flèche s'était figée dans la gorge du gobelin et celui-ci gisait à présent sur le sol de la prairie où l’odeur métallique devenait insupportable.

Il décida de fouiller les cadavres gisant, mais ne trouva rien rien qui ne valait d'être gardé. Il se dirigea donc vers l’arbre où l'âne était attaché et le libéra. Il l’attacha à la charrette de Téringe et Déandra et se mettant à la droite de l’âne, ils commencèrent à avancer vers Bouhen.

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 Sujet du message: Re: Les bois aux alentours de Bouhen
MessagePosté: Jeu 12 Juil 2018 14:26 
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Méarïndël n’en pouvait plus. Après plusieurs heures à tirer la charrette, il décida de s'arrêter pour méditer. Certes, il s’était arrêté plusieurs fois afin de reprendre son souffle, mais il commença à ne plus sentir ses bras. Il posa la charrette près d’un ruisseau et détacha l’âne. S'agenouillant près du ruisseau, il se passa de l’eau sur le visage et en but quelques gorgées. L’âne aussi se désaltéra avant de fermer les yeux quelques pas plus loin. Méarïndël s’allongea contre un arbre à la mousse sèche et confortable afin de s’adonner à sa méditation.

Ainsi, pendant près de deux heures, il resta à cet endroit, la respiration lente et sans bouger. Le vent était léger de par les nombreux arbres les entourants. Il fut réveillé par une voix familière.

« Méarïndël. Allez, sors donc de ta méditation mon fils. »

C’était Briǟndĕl. Il était accompagné de deux autres Elfes et de deux petites créatures. Méarïndël se réveillant doucement, commença à discerner le visage de son père.

« Père ?! Quel plaisir de vous voir! Que faites-vous donc ici? »

Briǟndĕl raconta à son fils comment Déandra et Téringe arrivèrent au village en courant et en hurlant son nom. Après les avoir réchauffés et nourris, Briǟndĕl écouta le récit de leur mésaventure et se décida à les escorter jusqu’à la ville de Bouhen. C’est en chemin qu’ils étaient tombés sur le jeune Elfe en pleine méditation.

« Voilà, tu sais tout. Quant à toi mon fils, j’en déduis à l’unique corde accrochée à la charrette que tu as aidé ce pauvre âne à la tirer jusqu'à la ville. »

Dit Briǟndĕl en montrant de la main l'âne qui venait de se faire réveiller par ses propriétaires qui le couvraient à présent de câlins et d’amour.

« Exactement père, mais je me devais de m’arrêter de par la fatigue qui commença à atteindre tout mes membres. »

« N’en dit pas plus. Je ne suis pas venu seul et mes compagnons vont prendre le relais. De plus, cette pauvre bête a bien besoin de repos. »

Les deux compagnons de Briǟndĕl attrapèrent les deux manches de la charrette et le groupe se mît en route. L’air frais de par l'obscurité offerte par les arbres se réchauffait à mesure qu’ils se rapprochèrent de l’orée de la forêt. En chemin, il firent la rencontre de nombreux petits animaux, certains timides et d’autres curieux. Un petit écureuil s’était prit d’affection pour Méarïndël et le suivit jusqu'à ce que celui-ci sorte de la forêt. Dès lors, le groupes continua son chemin vers la ville de Bouhen.

> Le marché de Bouhen. <

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 Sujet du message: Re: Les bois aux alentours de Bouhen
MessagePosté: Mar 20 Nov 2018 10:54 
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Je couru, couru, couru, m'enfuyant de mon propre clan. Merde, merde, merde, mais qu'est-ce que c'était que cette blague! Tout mon corps est meurtri, mais je le sens à peine. Pas un seul de mes frères et sœurs ne m'ont même regardé après cela. C'était abjecte. Tout ceci est abjecte. Mais qu'est-ce que c'était que cette merde? Finalement, je m’arrête, au beau milieu de la forêt, complètement essoufflé. Je tombe à genou et, finalement, pousse un long cri, faisant fuir les oiseaux aux alentours.

"GRAAAAAAAAAGH! RAAAAAAAAGH!"

Je donne libre cours à ma rage pendant une trentaine de seconde, quoique mes blessures me font cracher un peu de sang après... Alors que le sang se mélangeait à ma salive, une seule pensée envahit mon esprit.

(J'ai faim... si faim. Je dois chasser, trouver quelque chose à manger!)

La tête remplie de cette obsession, je fais une rapide mise au point sur où j'étais. Cette partie de la forêt, quels animaux y vivaient? Alors que j’essaie d'investiguer, je me butte à un mur, jusqu'à ce que je sente une piquante odeur tout près. Je la traque jusqu'à un arbre pour mieux l’analyser. Je la reconnus bientôt. Du renard! Il y avait du renard par ici! Immédiatement, je me mis à la recherche d'une piste fraîche aux alentours, et j'eu de la chance! Il y avait des traces près d'un ruisseau. Un renard devait venir s'y abreuver souvent. Je décidai donc de grimper à un arbre et d'attendre.

Cela pris quelques heures, et je m'endormis presque à force d'attendre, mais des bruits m'alertèrent; une bête s'approchait pour boire! Je m’agite un peu pour avoir une meilleure vue sur l'animal. À ma surprise, ce n'est pas un renard qui s'approche, mais un blaireau. Putain, il se débattra probablement bien plus! Et en plus... mais ce petit idiot m'a vu! Merde! Rapidement, je dégainai mon arbalète et tirai un carreau au plus vite. Manqué! Et la petite bête ce met à fuir en plus! Je recharge comme je peux, et j'arrive à tirer à nouveau bien assez tôt; touché, cette fois! Sur le côté! Ai-je même...? Oui! Par chance, il semble assommé pour quelques instants. Pour économisez quelques carreaux, je m'élance donc d'arbre en arbre, endurant la douleur de mes blessures. Puis, le blaireau étant encore étourdi, je saute droit devant lui, alors que j'essaie de l'attraper et de le tuer. Quelle peste! Reprenant ses esprit, le blaireau commence à me griffer les bras et je gémis de douleur, mais je n'abandonne pas. J'ai faim, et ce n'est pas un blaireau quelque peu vénère qui m'empêchera de manger! Alors qu'il essaie de s'enfuir après m'avoir attaqué, je réussi finalement à l'attraper par le cou. Il me griffe de plus belle, mais j'en ai assez! Je mets mes doigts longs autour de son coup et je tords, lui brisant la nuque.

C'était pas trop tôt! Je ramasse le carreau que j'ai raté, mais celui que j'ai planté dans le blaireau avait brisé alors qu'il se débattait. Je décide ensuite de remonter sa piste et, très près du ruisseau, je trouve sa tanière. Bon... je vais être à l'étroit là-dedans, mais c'est mieux que rien. M'assoyant sur le terrier, je me prépare à un festin; je plonge à pleine dents dans la chaire du blaireaux. Délicieux! Même si c'était une vrai teigne, ça en valait vraiment la peine! Je m'empiffre donc ainsi pendant quelques minutes.

Alors que je lèche mes doigts, je commence à repenser à ma situation. J'étais... seul. Vraiment seul. Il n'y avait pas de réintégration au clan ou quoi que ce soit, maintenant. Terrifiant... Que ferais-je maintenant? Pas question de vivre seul au fond de la forêt! Non, non, pas question! Devoir se battre comme ça, chaque jour, sans aide, juste pour de la bonne viande? C'est une vie débile. Essayer de joindre un autre clan, peut-être? Ah ça non! Je me suis assez fait humilié comme cela, pas besoin d'en rajouter d'avantage. Hmm... alors que je réfléchissais, je regarde mon arbalète par hasard. Quelque chose attire mon attention. Une sorte de signe gravé dans le bois... il montre ce genre de bouclier étrange que certains humains utilisent... avec deux de leurs épées, croisées... Je crois avoir vu ce signe, porté par un des humains que le clan à capturé récemment. Il disait... il disait être "soldat". Celui qui m'a donné l'arbalète aussi était un soldat n'est-ce pas. Si je trouve leur base... leur "ville", peut-être pourrais-je m'attirer les bonnes grâces de d'autres humains? Peut-être pourrait-il m'aider?

Bon, peu importe, aujourd'hui, j'ai vécu bien assez. Je me tasse donc dans la tanière du blaireau. Je repenserai à tous cela demain, je suis trop blessé de toute manière, alors je vais dormir un peu...



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Dernière édition par Iriak le Jeu 22 Nov 2018 08:28, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les bois aux alentours de Bouhen
MessagePosté: Jeu 22 Nov 2018 08:01 
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Seul, Partie 2

Partie 1


Je me réveille un bon moment avant que le soleil se lève, déjà plus réveillé, plus en forme qu'hier, et mes ecchymoses et contusions variées étaient déjà en meilleur voie de guérison. J'ai presque honte de cette faim soudaine qui m'a poussé à me battre ainsi! Mais je n'ai pas la chance de prendre beaucoup de repos présentement. Donc... cette "ville", où se trouverait-elle? Bien sûr, il existe une route pas trop loin d'ici, je pense? J'y ai pigeonné plusieurs voyageurs. Je pourrais me remettre à cela, mais ça devient dure lorsque les humains voyagent pas trop... et ça en plus, ça se produit généralement l'hiver. Bon, oui, j'en suis sûre, je tente ma chance pour trouver leur clan. Je me prépare rapidement à repartir, ce qui n'est pas bien long avait le peu de matériel que je trimballe.

J'essaie une direction, qui me semble être la bonne vers la route. Au passage, je collecte aussi quelque baies. Bien sûr, elles sont dégoutantes face à de la chair bien juteuse, mais je n'ai pas tant le temps de chasser, et je dois tout de même apaiser ma faim. Après avoir voyagé pendant quelques heures, je commence à entendre deux voix au loin.

"Je t'avais bien dit que ces feuilles ne m'inspiraient pas confiance. Bon, d'une manière ou d'une autre, ça va mieux?"

"Ma main est un peu moins enflée. Une chance qu'il y avait ce ruisseau tout près."

Bon... Une paire de voyageurs donc. Ils doivent probablement savoir où se trouve la route... je crois... Oui. Allons-y. Me hâtant, je m'approche deux jusqu'à apercevoir leur longues silhouettes. Immédiatement, je me révèle à eu, me composant une expression la plus niaise possible.

"Bonjours! Vous aider Iriak, Iriak aider vous?"

"Quoi? Mais... Un gobelin! Alna, prépare-toi à courir, je vais le retenir!"

C'est Sekteg, espèce de verrue ambulante! Malgré tout, je lève les bras en l'air, apparemment un signe de paix pour les humains, alors que le mâle tiens un bâton de ses deux mains en tremblant.

"Iriak pas vouloir battre. Iriak vouloir aider. Besoin aide?"

En arrière d'eux, je peux aisément apercevoir quelques sacs d'herbes diverses; la femelle, qui semble s'être irrité la main droite, se tient un peu en retrait, ayant l'air confuse par mes propos. Tant mieux.

"Nous... aider? En échange de quoi? On a rien de valeur, gobelin."

"Pas valeur. Iriak aider porter plantes. Échange, vous aider Iriak chercher "ville". Chercher..."

Je leur montre le symbole sur l'arbalète. Les deux tressaillent, mais lorsqu'il comprit, le mâle ouvre grand les yeux.

"Tu... tu cherches Bouhen? Pourquoi? Et as-tu... volé cette arbalète? Comment..."

"Bou... hen? Être nom tribu humaine? Gentil humain donner arbalète Iriak. Lui dire être "soldat". Iriak penser ça être tribu gentil humain."

"Je crois que nous pouvons l'aider. Il n'a pas l'air méchant, n'est-ce pas? Et Bouhen n'est qu'à trois heures à cheval."

Le mâle soupire profondément, alors qu'il a l'air de réfléchir.

"J'imagine que tu as raison. Je crois que je me sentirais mal à le laisser comme ça au beau milieu de la forêt. Nous pourrions l'amenez là-bas après une petite halte, mais je vais rester vigilant. Donc, gobelin, laisse-moi cette arbalète, et pas de coup fourré!"

Alors pour ça, tu ne me donnes pas la tâche facile! Ça ne te dirait pas d'être plus poli?

"Iriak être sage! Iriak pas coup fourré!"

Je regrette de devoir faire ainsi, mais j'ai un but. Je lui laisse donc l'arbalète question de me faire bien voir et je ramasse quelques sacs, toujours arborant un grand sourire alors qu'il me guide quelque part. Où se passera cette halte? Alors que nous marchons, le mâle me lance constamment des regards suspicieux, et s'enquiert souvent de l'état de la femelle, qui le rassure à chaque fois, disant qu'elle va bien et qu'il n'a pas besoin de s'inquiéter.

Bon sang, va-t-il arrêter de perdre du temps comme ça! À un moment, la femelle dit d'approcher un peu, ce que je m'empresse de faire malgré un regard désapprobateur de l'autre, leur montrant toujours une belle face idiote.

"Alors, tu te nommes Iriak, c'est bien ça?"

Je hoche la tête et réponds: "Iriak être Iriak!"

"C'est un bonheur de faire ta connaissance, Iriak. Je suis Alma, et l'autre grognon, là-bas, c'est Valen."

"Femella Alma, mâle Valen?"

"Euh... oui, c'est ça. Dit, si ce n'est pas indiscret, je me demandais, qu'est-ce qu'un gobelin comme toi fais ici? Je n'ai jamais entendu d'un d'entre vous qui soit si aimable."

"Hm? Pourquoi Iriak ici?" Je feigne de penser quelques instants, me grattant le crâne. "Clan Iriak, méchant. Autres Sektegs dire Iriak pas place dans clan. Poussé Iriak hors clan. Alors Iriak chercher clan humain. Iriak pas vouloir être seul."

"Par Gaïa, c'est horrible! Les gobelins traitent ainsi leur propres semblables? Pauvre petit..."

"Alma, s'il-te-plaît, tu ne vas pas te prendre de pitié pour un gobelin! C'est un sauvage, pas un animal sans défense. Il nous aide présentement, mais restons prudent."

"Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas au moins le traiter civilement. Mais je suppose que tu marques tout de même un point..."

Après cela, Alma se tient plus silencieuse, mais me sourie tout de même. Il ne m'aime vraiment pas celui-là... pourquoi est-ce qu'il ne veut pas arrêter un peu de ce méfier? C'est énervant à la fin! Après une vingtaine de minute, nous arrivons à une habitation bizarre, toute en bois. Est-ce là-dedans que vivait les humains? Ça devait être ça, parce que Valen prend rapidement la peine de me prévenir à voix basse.

"Le gobelin, tu restes ici, et tu ne fais pas de bruit." Il approche ensuite de la porte et appela à l'intérieur. "Hé l'ermite, on est de retour! On a pu emmené quelque plantes, mais Alma s'est irrité la main."

Une voix grinçante lui répond. "Dit-lui de venir ici. Je vais examiner cela. Mais n'y-avait-il pas une troisième personne avec vous? Un autre pas. Plus rapide, plus court, plus léger. Un enfant?"

"Eh bien, ce n'est pas très impor-"

"Qu'il rentre aussi, ça ne me dérange pas. Viens, petit."

"Mais... madame, en fait, c'est un gobelin. On ne peut pas le laisser entrer"

"Oh? Et pourquoi l'avez-vous pris avec vous dans se cas?"

"Il n'a pas l'air bien méchant, en fait. Il nous a bien aidé à ramener les sacs d'herbes."

"Bon, pour un peu de sécurité, Alma, laisse-le à l'étable. Tu lui apporteras un plat un peu plus tard."

Alors que Valen et Alma emmène les sacs à l'intérieur, j'ai le temps d'apercevoir une femelle humaine étrange, toute plissé et ratatiné, dont les yeux était étrangement laiteux. Elle était assise sur une chaise bien luxueuse, tout en bois et rembourré. Une fois qu'ils ont fini, Alma revient vers moi, l'air désolé et m'emmène à un petit bâtiment adjacent. À l'intérieur se trouvait beaucoup d'herbe séché et deux de ces chevaux que les humains utilisent comme montures.

"Vraiment désolé, Iriak. C'est bête de devoir être aussi méfiant. Après tout, tu n'es pas méchant pour deux sous, n'est-ce pas?"

Quelle naïveté celle-là. Je pourrais lui dire que je ne cherche qu'à survivre, je me demande comment elle réagirait. Si je devais tuer elle ou son compagnon, je n'hésiterais pas, après tout! Malgré tout, pour l'instant, j'avais besoin d'eux et devait jouer la comédie.

"Pas inquiéter pour Iriak! Ici comfortable!"

"Oh, si tu le dis. Je suis contente que tu t'y plaises, au moins. Bon, je dois y aller. Je te rapporterai un repas dans quelques minutes."

Je continue à sourire bêtement jusqu'à ce qu'Alma sorte, et mon sourire se transforme en grimace. Je me demande s'il y a quoi que ce soit de valeur dans cette étable, comme ils l'ont appelé, et rapidement, je fouille dans la paille pour trouver quoi que ce soit que je pourrais prendre. Malheureusement, il semble n'y avoir rien d'intéressant, et le regard de ces idiots de chevaux commence à m'énerver. Ils ont dis qu'il m'apporterait un repas, mais si j'avais mon arbalète? Restreint comme ils sont, ces animaux n'auraient pas pu se défendre! Mais alors que je pense à cela, Alma revint avec un plat fumant qu'elle dépose sur le sol.

"Et voila! Désolé de l'attente. L'herboriste nous a préparé un ragout, j'espère que tu appréciera."

J'en prends une poignée que j'apporte à ma bouche pour gouter. C'est délicieux! Je porte immédiatement le bol entier à ma bouche pour engloutir son contenu.

"Je... je vois que tu adores ça."

"Ragout délicieux!"

"D'accord, d'accord, je vais t'y laisser alors. Nous parlons de comment nous t'emmènerons à Bouhen."

Elle repart donc. Qu'est-ce qu'il y avait donc dans cette délicieuse bouillie? Je peux y identifier divers légumes et plantes, ainsi que de la viande. Un dernière ingrédient semblait m'échapper, par contre. Je reconnais l'odeur, mais pas le gout. C'est alors que je réalise. Ils font de la nourriture à partir de gras? C'est curieux. Peu importe, je dévore le tout puis sors à l'extérieur. Alors que je regarde, je remarque un sentier juste à côté. Il mène probablement à la route, si je ne me méprend pas. Je remarque aussi un étrange carré de terre retourné, où pousse diverses plantes. Elles sont toutes en rangs, très bien organisées. Les humains auraient-ils trouvé un moyen d'apprivoiser les plantes? Alors que j'explore un peu ainsi, Valen sort de l'habitation.

"Nous t'avions dit de ne pas sortir de l'étable!"

"Iriak jambes engourdies..."

Il se renfrogne. "Oui, bon, tu ne peux pas être patient? En tout cas, d'une manière ou d'une autre, on a décidé que je t'accompagnerai jusqu'à la ville. Je vais essayer que les gardes te laissent passer, mais honnêtement, je doute fort que ça arrive."

Il marche jusqu'à l'étable, alors qu'Alma sort pour me saluer.

"Au revoir, Iriak, et prend soin de toi. J'espère que tout ira bien pour toi à Bouhen."

"Au... revoir. Au revoir, Alma."

Elle sourit et m'ébouriffe les cheveux. Quelques minutes plus tard, Valen ressort avec un cheval et le bol que j'ai vidé, qu'il donne à Alma.

"Il est temps d'y aller, gobelin. Soit calme autour d'Azure, elle peut être nerveuse, d'accord?"

Il me soulève, et me pose sur un étrange appareil qu'il avait installé sur le dos du cheval, qui devait être Azure. Je m'agrippe immédiatement, car ce cheval est beaucoup trop grand! Le cuir par contre empêche mes ongles de pénétrer la peau, ce qui est peut-être pour le mieux, car le cheval semble déjà être un peu nerveux avec moi sur le dos. Valen monte ensuite en avant de moi.

"À plus tard, vous deux. Essaie de ne pas faire de bétises, Alma."

"Valen, s'il-te-plaît! Bon, à plus tard à toi aussi."

Avec cela, Valen donne un léger coup de talon sur les flancs du cheval, qui commence à avancer sur le sentier à côté de la maison.



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Dernière édition par Iriak le Lun 26 Nov 2018 09:30, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les bois aux alentours de Bouhen
MessagePosté: Lun 26 Nov 2018 09:28 
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Seul, Partie 3

Partie 2



Nous chevauchons depuis un bon moment déjà. Je le jure, les mouvements de cet animal vont finir par me tuer! Je me tiens à la monture tant bien que mal, alors que Valen ne semble pas incommodé le moins du monde. Bien sûr, c'est beaucoup plus facile, quand on est grand, n'est-ce pas? Pendant le trajet, nous n'avons rencontré personne jusqu'alors, et ni moi ni Valen ne sommes très confortable. Le silence commence à devenir lourd... Ça m'énerve, alors je me décide à poser une question pour rompre cette atmosphère oppressante.

"Quoi Valen et Alma faire maison forêt?"

"Nous habitons seulement là."

"Pas habitué forêt."

Il se prépare à répliquer, mais semble ne rien trouvé à dire. "Plus malin que tu ne le sembles, toi... On est les apprentis d'une vieille femme, c'est tout."

"Apprentis?"

"Oui, on apprend à ce servir des plantes et... Tu sais quoi, gobelin? Je n'ai pas à te parler de ça."

Nous retournons donc au silence, ce silence pesant et énervant. La forêt défile autour de nous, arbres après arbre, sans un seul animal en vue, ni humain ou gobelin. Je commence à m'habituer au cheval, quoique j'espère tout de même ne pas avoir à monter sur ces choses trop souvent. Je me mets à observer Valen et ce qu'il a sur lui. Ses vêtement n'ont pas l'air de valoir grand chose. Il a bien entendu toujours mon arbalète pendue à la hanche, ce qui est fantastique. Il n'a pas l'air de trimballer une quelconque bourse, malheureusement, et il n'y a rien sur la bête que l'on monte qui semble précieux non plus.

Finalement, quelque chose se produit, et alors là merde, mais j'aurais préféré que non!

"La bourse ou la vie!"

Un humain était sorti des fourrés, nous barrant la route. Il est bien plus grand que Valen, et plus musclé aussi. Il a une grosse matraque qu'il frappe de manière menaçante dans la paume de sa main, alors qu'il sourit à pleine dents, dents aussi jaunâtre que les miennes.

Valen marmonne: "Un bandit..." Il énonce ensuite plus clairement: "Je n'ai pas d'argent, ni rien de précieux! Nous ne voulons pas d'ennui, seulement aller à Bouhen. Je vous en prie."

"Ah, bah ça c'est ballot, uh? Voyez, c'est un peu c'que tout le monde dit et-" Il pause un moment, alors qu'il me regarde droit dans les yeux. "Un gobelin? Pfhahahaha! Toi tu manques pas d'air! Tu t'ballades vraiment avec ça?"

Il s'approche rapidement, souriant de plus belle. Le cheval, effarouché, se cabre, nous désarçonnant et frappant le bandit qui rugit, enragé. Immédiatement, mon instinct de survie prend le dessus alors que je prends mon arbalète de la ceinture de Valen et déguerpis, quoi que je reste à la lisière de la forêt pour le moment.

"Hey! Putain de gobelin!"

"Heh... peut pas leur faire confiance, ces merdes!" Il frappe sa matraque dans le vide. "Vide-toi les poches, l'paysan!"

"Je vous l'ai dit, je n'ai rien!" Il serre le bâton avec lequel il m'a menacé un peu plus tôt.

"Mais merde, pas capable de faire c'qu'on te dit!?" Il va pour frapper Valen à l'épaule droite, qui bloque de justesse en plaçant son bâton au perpendiculaire de la matraque, et alors commence le combat.

De base, le malfrat à l'air bien plus à l'aise que Valen à combattre et profite de la légèreté de son arme pour frapper plus vite, tantôt à la hanche, ensuite à l'épaule, puis vers la tête ou les jambes. Valen se défend tant bien que mal avec son arme improvisé, mais n'a aucune chance de contre-attaquer devant le barrage de coups. Malgré tout, il collecte moins de bleu que je ne l'aurais pensé.

Il me faut faire un choix: je pourrais très bien fuir, retourner dans la forêt, ou alors, aider cette homme qui m'a dit qui m'emmènerait à Bouhen, ma destination présente. Je m'en arrache presque les cheveux alors que j'essaie de me décider. Bon, l'idiot de bandit est distrait par son combat avec Valen, alors je me décide finalement. Je remets mon arbalète à ma ceinture, me lance contre un arbre en m'agrippant à, je saute ensuite vers une branche que j'attrape et, utilisant le tronc comme point d'appui, me redresse sur la branche. Je suis maintenant dans une bonne position pour tirer, mais j'entends Valen crier, alors qu'un coup puissant l'atteint au bras. Il ne tient plus son bâton aussi fermement...

Rapidement, je me décide à tirer. Je vise un peu rapidement et laisse partir le carreau, qui se fiche au pied du voleur. Celui-ci lève les yeux vers moi, furieux.

"Mais... saloperie de p'tite merde! Déguerpis, ou je te réduis en bouilli apr-"

Je tressaillis, mais alors qu'il me parlait, Valen en a profité portant un coup dans le ventre, coupant le souffle au bandit, qui se dépêche de retourner son attention sur lui, juste à temps pour parer un autre coup de Valen, alors que je prépare déjà un autre carreau. J'anticipe une des esquives de notre ennemi, puis laisse le carreau voler, se fichant dans une cote. La brute grogna, mais cette fois-ci ne se laissa pas distraire. J'essais d'envoyer deux autres carreau, mais ceux-ci manquent d'un bon trente centimètres. Il ne me restait plus que trois carreaux... Je décide d'essayer d'utiliser le même coup qui m'aide bien à chasser, celui capable d'assommer la cible, essayant de viser la tête du bandit pour se faire. Malheureusement, je touche un peu trop bas, à l'épaule, et finalement le bandit prend le dessus sur Valen, utilisant un coup de pied à ras du sol pour lui faucher les jambes, alors qu'il va porter un gros coup à la tête. Je me dépêche le plus possible pour recharger une nouvelle fois, et le temps semble ralentir. Je ne crois pas avoir suffisamment de concentration pour réessayer le coup assommant plus d'une fois... Je concentre mon énergie... je crois que je peux ajouter plus de... poids à cette attaque... Enfin, je suis prêt.

"Mais tu vas crever, oui!"

J'appuie sur la gâchette. Le carreau décolle, et je remarque même comment il se courbe d'un coté et de l'autre en quittant l'arbalète. J'ai peur que je manque, mais au dernier moment, le bandit penche la tête juste assez pour arriver dans la trajectoire du carreau, qui le frappe lourdement sur la tempe. Le bandit échappe son arme alors qu'il est déséquilibré par le coup. Il tombe, soulevant un nuage de poussière. Je saute de l'arbre, alors que Valen, s'étant relevé entre-temps, va assainir un puissant coup au bandit. J'arrive ensuite, prenant mon dernier carreau et le plantant dans le crâne de ce salaud.

Valen crie: "Non!"

Mais il est déjà trop tard. Je retire ma munition du crâne, alors que ses yeux se révulsent. Un goût de bile me monte à la bouche, je ne sais trop pourquoi, mais je l'ignore de mon mieux. Valen me prend et commence à me secouer, et le temps semble recommencer à s'écouler normalement.

"Merde! Merde! Je t'ai entendu, espèce de sale petit parasite! Une phrase parfaite! Tu nous jouais la comédie, c'est ça! Et tu l'as tué! Sans aucune hésitation! Mais merde, je savais qu'on..."

Il arrête de me secouer, brusquement.

"Et tu m'as aussi sauvé la vie..."

Il me repose sur le sol et se prend la tête d'une main.

"Que suis-je sensé faire de toi..."

"Iriak-"

"La ferme avec ta petite comédie!"

Je décide que ça ne sers plus à rien d'essayer de le berner.

"... d'accord. Si tu veux."

Il me regarde, accusateur. "Pourquoi nous as-tu menti ainsi?"

Je prends un moment avant de répondre. "Vous ne m'auriez jamais fait confiance. Je vous connais, les humains. Vous jugez au premier regard. Un Sekteg intelligent peut ben aller crever, hein?"

"Si vous n'éti-"

"J'me suis fais battre par des tas de tes semblables, juste parce que je parlais bien votre langue, alors que j'voulais juste un bon échange. C'est seulement en me faisant passer pour un imbécile que vous ne vous méfiez pas."

"D'accord. Peut-être marques-tu un point... Je vais quand même t'emmener à Bouhen, mais je veux qu'ensuite, tu ne t'approches plus jamais de moi ou d'Alma, compris, gobelin?"

Je m'esclaffe: "Putain, oui! Ça ne me dérange pas du tout de rester loin de votre habitation crasseuse."

Il a l'air de se retenir pour ne pas me gifler. Nous allons nous préparer pour repartir. Je ramasse mes carreaux, quoique un autre ce soit brisé dans la mêlée. Puis, je me trouve un silex, que je frotte contre un de mes carreaux pour allumer un feu, et brûler le corps du voleur de grands chemins. Valen est capable de rattraper le cheval, qui ne s'était pas enfui bien loin, et nous reprenons la route. Une heure de chevauché plus tard, nous apercevons finalement les portes de la ville.


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