L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 26 Sep 2015 11:54 
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Localisation: Quête 32 : Elysian | À la recherche des Hypogriffes perdus
Sans surprise, la bestiole ne perd pas une seconde et s'élance à ma poursuite. Le bruit de ses sabots me fait penser qu'un cheval aurait bien été utile dans cette foutue situation.
J'ai bien calculé ma trajectoire, ou peut-être est-ce juste un coup de chance. Quoi qu'il en soit, le gros sanglier perd un peu de vitesse lorsqu'il tente de traverser les broussailles qui me séparent de lui.
Ma réjouissance est de courte durée. En effet, même s'il perd de précieuse seconde qui aurait suffi à m'éventrer, il regagne presque instantanément sa vitesse de pointe.

Certes, j'arrive par je ne sais quelle magie à courir plus longtemps et plus rapidement que d'habitude, mais je ne suis pas dupe. Il arrivera bien à me rattraper... Je me demande si ce n'est pas grâce au muutos, que je suis capable d'un tel exploit.. Quoi qu'il en soit, rien n'est encore gagné.

Le Sanglier toujours sur mes talons, j'élabore une solution viable qui serait de monter en haut d'un arbre, en espérant que ledit arbre soit suffisamment résistant pour ne pas succomber à la charge de la grosse bête qui a décidé de me m'empaler.
J'observe donc avec attention mon environnement, en prenant toujours garde de ne pas tomber et surtout de ne pas perdre du temps.

Dès que je croise un gros arbre, j'entreprends de grimper dessus, le plus rapidement possible en essayant de me tenir hors de la portée de la bestiole. C'est un peu simple, comme idée, mais j'espère que cela marchera. Une fois là-haut, si la bête ne s'en va pas, je n'aurais plus qu'à la tuer avec mes flèches, même si je doute que cela suffise pour un aussi gros monstre.

(305 mots)

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Multi de :
Hawke de la maison Zear'ël', Sindel, Chevalier du Chaos
Eva d'Arkheval, Semi-elfe, Enchanteresse


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 26 Sep 2015 13:52 
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Je sens un contact se créer entre la créature colossale et moi, alors que je tends vers lui le pendentif lunaire. Pas jusqu’à être une compréhension, mais… suffisamment pour créer un moment de latence, pendant lequel je le sens m’écouter, même s’il ne comprend sans doute pas mes mots. Ses yeux intenses et furieux sont fixés sur le pendentif. Il y est lié, indubitablement. Mais j’ignore encore en quoi. Symbole de ses créateurs, il les reconnaît en celui-ci ? Nous étions dans des ruines sindeldi, le pendentif a peut-être aussi un lien avec Sithi, la déesse lunaire vénérée par mon peuple. Peut-être un artefact ancien qui a trouvé sa source dans sa divinité, et Nessie, lié aux gris, y trouverait une source d’admiration pieuse. Ou simplement est-il intrigué par la magie puissante qui l’habite, comme nous l’avons été l’instant d’avant Ixtli et moi, dans un moment de subjugation muette et admirative.

Mais je n’ai guère le temps de pousser plus loin ma réflexion le concernant. Apparemment, il prend plutôt mal le fait que je dégaine mon arme, et qu’elle se transforme en lance. Même si le processus, initialement, était fait pour ne pas paraître agressif ou belliqueux, puisque l’arme est en retrait dans ma main, il ne semble pas si dénué de bon sens, et y perçoit quand même une menace. Et là, sa colère éclate dans un rugissement monstrueusement bruyant, qui résonne de toute son ampleur dans la grotte immense, comme si les fondations même de l’endroit allaient se retrouver ébranlées par le cri de rage du monstre aquatique. Je reste interdit un instant, assourdi par la puissance du beuglement rauque, avant de me ressaisir, et à temps !

Effectivement, une seconde d’hésitation supplémentaire m’aurait sans doute couté la vie. Ou un bras, une jambe, la moitié de mon torse et peut-être un bout de colonne vertébrale. Le gigantesque serpent lézard poisson dragon (biffez la mention inutile) plonge tête la première sur le promontoire d’où nous le toisons de toute notre petitesse. Vive, l’ondine esquive l’assaut en bondissant sur le côté, et je l’imite bien vite en chassant ma carcasse sur la droite, m’élançant avec rapidité, mais pas aussi loin qu’elle, puisque je profite de cet assaut aveuglé par la colère pour porter mon premier coup à la bestiole, d’une lance dans son museau. Hélas, le coup ripe sur sa puissante armure naturelle : ses écailles sont aussi solides que de l’acier, et il faudra user de force et de ruse pour les passer. S’attaquer aux points faibles, aux failles de sa défense. Ses yeux, sa gueule ouverte (encore que cette option occasionnerait quelques prises de risque), son ventre, sans doute plus tendre que son dos, ou encore les énormes perles bleues, sortes de bubons cristallins, qui parsèment sa gorge déployée.

Ixtli, de son côté, ne reste pas à rien faire. Effectuant une sorte de chorégraphie rituelle sans doute censée appeler en elle la puissance de sa magie aquatique, elle invoque depuis la surface de l’eau une trombe aqueuse, un véritable bras d’eau, qui vient percuter de plein fouet le monstre marin, le désorientant temporairement sous la rudesse du choc. Pas mal : cela nous permettra de créer des failles dans sa défense, de la déséquilibrer le temps de lui assener des coups puissants. Il ne reste qu’à espérer qu’Ixtli ne soit pas trop fatiguée pour mener ce combat jusqu’au bout.

Elle ne semble cependant pas totalement satisfaite de son coup : elle indique que la créature résiste apparemment à l’eau. Diantre, ça ne va pas être simple si ses pouvoirs y sont uniquement liés. Je lui jette un coup d’œil inquiet : elle est restée près de l’autel, et je suis pour ma part proche du pont. Elle me renvoie mon regard, et s’exclame en criant :

« Cours de l'autre côté, pars ! Je l'occupe ! »

Les mots résonnent en moi comme un mauvais souvenir, plusieurs fois. Et ce n’est pas le visage d’Ixtli que je vois les hurler, mais bien celui de Sidë, ma compagne earion qui s’est sacrifiée à ma sœur et ses sbires écailleux pour que je sois sauf, et que la Larme de Thimoros que je transportais ne vienne pas à Oaxaca. Une mort qui aurait pu être évitée, si j’avais été plus brave, si j’avais été plus fort, si j’avais été préparé à affronter Sisstar et ses troupes d’hommes-lézards. Partir et la laisser… Une erreur que je ne commettrai plus. Une lâcheté qui ne sera plus mienne, quitte à remettre en cause mon puissant instinct de survie, et mon égoïsme notoire. Je regrette trop d’avoir laisser périr cette elfe pour une cause qui était tant la sienne que la mienne. Je regrette trop de lui avoir survécu sans tenter de la sauver, sans tenter de la faire fuir en ma compagnie. Mes sourcils se froncent, alors que ma main se raffermit sur la lance que je tiens. Je dégaine ma rapière dans la seconde, déterminé à ne pas laisser Ixtli se donner pour moi, ni même tenter ce sacrifice. En réponse à ses mots, je grogne :

« Non ! je ne te laisserai pas. »

Oui, nous pouvons prendre la créature sur deux bords, sur deux fronts, afin de la déstabiliser un maximum. Et dans cette optique, il n’est d’autre solution que de renforcer encore cette possibilité. J’en suis intimement persuadé.

(Lysis. À toi.)

(Oh, avec plaisir.)

Et elle libère sa rage flamboyante. Sortant du couvert de mon bandeau d’argent, elle prend sa forme humanoïde enflammée, qui la fait tant ressembler aux Ekhi de ce monde. Flottant au-dessus du sol non loin de moi, elle se tourne vers la créature et, sourire sadique aux lèvres, s’exclame :

« Si elle résiste à l’eau, voyant comment elle réagit au feu ! »

Plus que la volonté de la tuer, elle veut là faire la preuve de son efficacité par rapport à Ixtli pour combattre ce monstre antique. Un petit duel de fierté. De ses mains orangées sort une terrible vague de feu qui part en direction du monstre, prenant bien soin d’éviter la zone où se situe Ixtli, bien entendu. Pour ma part, aucune hésitation possible : je fonce dans le tas. Suivant la vague flamboyante, ce qui aura sans doute comme effet de couvrir ma charge, je fonce droit vers la tête de l’animal qu’il retire lentement mais sûrement. Et une fois à portée, sans hésiter le moins du monde, je bondis, lames en avant. Mon arme se change en rapière, si tant est que je suis muni de deux armes semblables alors que je saute vers la créature dans l’intention d’atterrir sur sa tête et d’y planter mes lames, idéalement dans l’un de ses yeux, mais dans le but final qu’elles y restent fixées, et moi attaché à elles pour que je puisse me hisser sur le crâne de l’animal, et que ses zones sensibles soient plus aisément accessibles. Bon… la tuer sur le coup ça peut être pas mal aussi, mais… j’ai comme un petit doute sur l’exécution, pour le coup. Ce monstre va nous donner du fil à retordre, mais nous le vaincrons. Ou nous périrons tous.

Je ne laisserai pas Ixtli derrière. Je ne la laisserai jamais.


[1201 mots]

[HJ : Lysis lance une vague de feu niveau 50 sur le bestiau. (va y avoir un peu de brouillard XD) et Cromax la charge pour bondir sur sa tête et y planter ses lames.]

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 26 Sep 2015 18:19 
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Crocs du Monde – Andarsté

Lysis : réussite.
Cromax : réussite.
Nessie : sur Lysis : échec. Sur Ixtli : échec. Sur Cromax : réussite.
Ixtli : réussite.


    Ixtli regarde d’un air atterré la créature de feu apparaître soudain aux côtés de Cromax et asséner une pique narquoise qui résonne dans la grotte, adressée à la créature dressée devant eux et à la jeune Aigail.

    Le jet de feu atteint le Léviathan sur son corps sinueux là où il dépasse de l’eau, car elle a dû éviter la tête pour épargner Ixtli et la créature semble se rétracter sous la douleur, poussant un rugissement titanesque au moment où Cromax arrive au contact et bondit sur sa tête gigantesque. Sa lame métamorphe ricoche sur ses écailles tandis que la seconde parvient à trouver l’œil et s’y enfonce, et, alors que la pupille se crève, elle projette sur l’armure de Cromax des gouttelettes aqueuses et jaunâtres.

    Cependant, sous l’effet de la douleur, le Léviathan redresse brutalement la tête et la secoue, déstabilisant Cromax qui se retrouve projeté sur le pont, sa rapière de l’Ombre toujours fichée dans l’orbite à présent éteinte de la bête. Nessie, poussant un profond rugissement de rage et de douleur, s’enfonce soudain dans les profondeurs.

    Tout autour d’eux la brume s’est levée, fruit du contact des flammes de Lysis avec les eaux du lac. Entre deux volutes opaques Ixtli regarde, les yeux écarquillés et haletante, Cromax et la créature à ses côtés. A côté d’elle s’agite encore comme animé d’une vie propre le bras d’eau qu’elle a fait émerger et qu’elle n’a manifestement pas voulu utiliser de peur de toucher le Sindel ou d’annuler les effets de feu de la créature qui l’accompagne. Un calme s’installe, seulement perturbé par un léger clapotis de l’eau.

    - Elle utilise la magie…

    Fait-elle référence à Lysis, ou à Nessie ?

    Le calme se rompt car soudain la tête du Léviathan et son rugissement fendent de nouveau les eaux qui ruissellent de part et d’autre de sa tête tandis que sa vaste queue apparaît et balaye puissamment la surface du lac, projetant une gigantesque vague d’eau sur les trois compagnons d’infortune. Elle ne parvient guère plus que mouiller Lysis qui parvient à en éviter le gros, tandis que devant Ixtli apparaît soudain un mur de glace sur lequel la vague se fend, laissant la jeune femme recroquevillée derrière. Cromax, quant à lui, est touché de plein fouet, ne possédant pas les protections magiques de ses deux compagnes, et se fait brutalement emporter par la lame d’eau, l’entraînant violemment en arrière, vers le précipice qui signe la fin du pont.

    Soudain, les eaux qui l’emportaient se figent et il retombe brutalement sur le sol, le corps encore sur le pont, mais la tête et une partie des épaules au-dessus des eaux devenues tumultueuses du lac. Devant lui se dresse un second mur de glace et s’il tourne la tête, il peut voir Ixtli, le poing légèrement remonté vers les airs dans sa direction.

    La créature semble prête à lancer une nouvelle attaque frontale, la Rapière de l’Ombre toujours fichée dans son œil gauche, et sa tête fend vers Ixtli dont l’attention est tournée vers Cromax, prête à l’embrocher derrière le mur de glace qui l’a protégée de la vague.


Crocs du Monde – Jättivuori

    Baratume parvient à grimper in extremis à l’arbre car, alors qu’il se hisse sur la plus proche branche, il sent les défenses gigantesques du sanglier lui effleurer la jambe et un grognement de dépit se fait entendre.

    Cependant, alors qu’il monte, qu’il monte se mettre en sûreté, il peut sentir et voir la tête du sanglier percuter brutalement l’arbre et le faire trembler jusqu’à ses profondes racines. Le sanglier lance un grognement rageur vers les branches sur lesquelles est assis le rôdeur et recule, s’apprêtant manifestement à charger l’arbre de nouveau. Il ne semble pas prêt à abandonner ainsi l’être qui l’a dérangé.


[Cromax – xp : 2 (post)
Baratume – xp : 0,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 26 Sep 2015 21:27 
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La vague de feu envoyée par Lysis, puissante et destructrice, formée de la magie la plus brulante ne touche hélas pas la tête de l’animal. Prudente, bien que ça ne soit pas une caractéristique qui lui soit propre, elle a préféré esquiver Ixtli dans sa zone terrible. Elle n’en touche pas moins le monstre de plein fouet, lui brûlant les côtes à la base de l’endroit où son corps dépasse de l’eau, près de ses nageoires. La créature mythique accuse le coup, se tordant de douleur devant sa chair qui brûle sous la chaleur de la vague de feu. Et je profite de cet instant éphémère d’inattention pour foncer sur ma cible, bondissant comme un fauve sur sa proie, lames vers l’avant. Si la rapière métamorphe ne touche pas du tout, ripant comme précédemment sur les écailles solides du serpent gigantesque, il n’en est rien de la rapière de l’Ombre, cadeau personnel du dieu de la Mort, et faiseuse de mort elle-même. L’arme divine, donc, perce de sa pointe acérée et sombre l’œil jaune de la créature, le transperçant sans pitié alors qu’il rejette un écœurant liquide jaunâtre qui vient souiller ma belle armure de fines gouttelettes.

L’œil crevé, elle y verra déjà moins, cette satanée bestiole. Et la douleur que ça lui occasionne une fois de plus la fait se cabrer de plus belle de rage, de colère. Courroucée, elle remue la tête avec acharnement. Je m’accroche tant bien que mal à la poignée de ma rapière, solidement plantée dans son œil, et force sur mon bras musclé pour me tenir en position, mais la force centrifuge est trop forte, et je sens mes doigts ployer sous sa puissance. De mes pieds, je cherche des prises sur sa tête : cornes et replis de peau écailleuse… mais rien n’y fait : le monstre est trop frénétique, et je perds tout contact avec ma rapière, glissant sur ses écailles jusqu’à me faire littéralement expulser de sa tête, avec force.

(Merde, merde, merde !)

Je me sens tomber, voyant mon ennemi cesser ses simagrées remuantes, ma rapière plantée dans son œil désormais éteint. Mais la vision n’est que trop courte : une seconde après, le choc se fait ressentir, brutal, me coupant la respiration. Mon dos rencontre la pierre du ponton avec violence, et je crains à un moment que mes os ne cèdent sous le choc… mais non. La douleur est cuisante, mais il y a plus de peur que de mal : rien de cassé. C’est le principal. Je reste apte au combat malgré tout. Et il n’y a pas de temps à perdre pour poursuivre ce combat entamé. Comme j’en ai émis l’hypothèse plus tôt, ce truc est sans doute l’ennemi le plus coriace qu’il m’ait été donné d’affronter jusqu’ici. Une terreur digne des dieux, pouvant ébranler Oaxaca elle-même sur son sombre trône. Je me relève d’un bond, profitant tant de ma force que de mon agilité pour prendre l’élan allongé et me retrouver d’un saut campé sur mes pieds. Une pirouette qui fait toujours pas mal d’effet sur mes ennemis humanoïdes, impressionnés par ma souplesse. Mais… là c’est tout juste s’il me remarque, trop occupé à plonger de tout son être dans les profondeurs de cet immense lac souterrain après avoir rugi une nouvelle fois de colère et de douleur.

C’est difficile à croire, mais la puissance déployée ici, tant par le monstre, Ixtli, Lysis ou moi-même, aurait de quoi détruire une ville complète en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. De quoi faire trembler les fondations de la terre sous nos pieds. Heureusement que nous ne sommes pas en zone habitée, ou même habitable, sans quoi tout aurait été rasé par l’intervention du feu de Lysis et du bras d’eau d’Ixtli, qui balaie toujours l’air furieusement, alors qu’elle ne s’en est pas servi pour blesser la créature, de peur sans doute de me toucher, ou de réduire l’attaque flamboyante de ma faera préférée. La seule que je connaisse, en vérité, ce qui rend le qualificatif un peu désuet.

(Hey !)

Le feu, à la rencontre de l’eau du lac, a produit de la vapeur instantanément, nous plongeant irrémédiablement dans un brouillard épais, sortant des flots en volutes terribles. De nouveau sur mes pieds, donc, je jette un coup d’œil à Ixtli, et croise son regard interloqué. Oui… il y avait sans doute des manières plus douces, délicates et diplomatiques de lui présenter Lysis, de signifier son existence, à cet ange gardien qui court aujourd’hui à ma rescousse. Mais… bon. C’en est une qui a le mérite d’être directe et efficace. Dans l’action, dans le combat, je trouve l’aigail encore plus belle et désirable qu’à l’accoutumée. La passion d’un être enragé qui voit sa vie en danger n’y arrange rien. J’ai envie de lui bondir dessus, alors que le calme retombe sur l’énorme caverne. Et tant pis pour le monstre, et tant pis pour nos vies… Je la veux.

Mais… le monstre ne m’en laisse aucunement l’occasion. Alors qu’Ixtli s’étonne qu’elle use de magie, et que je rétorque, interloqué : « Elle ? », me demandant comment elle connaît le sexe de ce mastodonte des profondeurs, le calme se rompt soudain avec brusquerie, alors que la tête draconienne de l’avatar des temps anciens perce à nouveau la surface du lac, rugissant de plus belle de toute sa hargne terrifiante. Cette fois, alors que l’eau dégouline de son chef courroucé, c’est de sa queue qu’il faut se méfier : elle balaie la surface du lac avec une telle puissance qu’une trombe d’eau, véritable vague nait du mouvement pour venir s’écraser sur les rocs de l’ilot et nos tronches y étant perchées.

Lysis, par chance, y réchappe pas mal, puissante pour esquiver les dégâts élémentaires malgré sa nature flamboyante. Sa peau orangée, à peine mouillée, se met quasiment aussitôt à fumer de vapeurs vengeresses. Ixtli, de son côté, use avec rapidité de sa magie d’eau pour créer un mur de glace la protégeant de l’impact de la vague. Un réflexe salvateur qui lui vaut sa sauvegarde. Le problème, c’est que je n’ai ni la résistance de Lysis, ni la magie d’Ixtli. Et la trombe d’eau, je me la ramasse en pleine poire. Elle me balaie de sa force brute comme une poussière dans un ouragan. Je chois à nouveau sur le sol, volant, emporté par la lame d’eau, vers le ponton et le précipice qui le suit. Je sens que j’ai bien fait de me relever, tiens. Ça valait la peine.

Je ne prends pas vraiment conscience de la chute qui m’attend si je recule davantage, tête et épaules dans le vide alors que le gros de mon corps stagne sur le ponton, maintenu là grâce à un nouveau mur de glace venu de nulle part. Ixtli. Je regarde dans sa direction pour la voir me regarder elle aussi, poing levé. Je l’ai échappé belle… Et c’est en partie grâce à elle. Mais dans mon coup d’œil vers elle, et si mon regard se veut plein de reconnaissance, il se fait panique lorsque du coin de l’œil, je vois le monstre prêt à charger de nouveau. Et sur Ixtli, encore bien, qui n’y prête pas du tout attention, trop occupée à prendre soin de moi.

(Bon sang !)

Ni d’une, ni de deux, je me relève une fois de plus d’un bond leste, prêt à agir, et voit bien que cette fois, je suis bien trop loin pour agir au corps à corps sans me déplacer. L’action est imminente, et je n’ai pas le droit à l’erreur. Mon arme métémorphe, c’est en une énorme arbalète que je la change subitement, ajustant mon tir sur l’œil encore intact de la créature, espérant toucher celui-ci de plein fouet afin de la rendre aveugle à notre présence. Et ni d’une, ni de deux, n’attendant pas qu’elle charge pour à mon tour protéger ma compagne d’aventure, je tire. Un trait magique épais, puissant, part à toute vitesse de mon arme en direction de l’animal. J’ai presque envie de fermer les yeux tant la tension est forte.

De son côté, Lysis semble se concentrer sur ma position. Sur mon arme, plus particulièrement. Elle veut y insuffler sa magie pour la rendre plus puissante, plus forte. Mais ça ne semble guère être une chose aisée : elle se concentre avec ardeur sur l’arme pour qu’elle se couvre de flammes.


[1397 mots]

[HJ : Cromax tire dans l'œil de la bestiole. Lysis, elle, utilise de sa capacité de "Lame élémentaire" sur l'arme métamorphe de Crom]

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 27 Sep 2015 18:22 
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Crocs du Monde – Andarsté

Cromax : réussite.
Nessie : réussite partielle.
Lysis : réussite.
Ixtli : incapacité à agir.


    Alors que la tête gigantesque du serpent des mers fond sur Ixtli, Cromax se relève d’un bon leste et, de l’arbalète qu’il a fait naître de ses mains part un trait, qui, au moment où le Léviathan allait heurter Ixtli, s’enfonce dans son orbite déjà vide, à un pouce de la Rapière des Ombres. La bête, aveuglée par la douleur, rate en partie sa cible, qui au lieu d’être happée par ses dents gigantesques, est envoyée valdinguer contre les rochers et retombe lourdement derrière l’autel. L’Aigail gît sur le sol, pâle créature aux couleurs vert d’eau que Cromax peut entrapercevoir entre deux piliers de l’autel, mais il ne peut dire si ses poumons ont exhalé leur dernier souffle.

    La concentration de Lysis, pendant ce temps, a porté ses fruits, et, alors que la créature s’enfonce une nouvelle fois sous les eaux, l’arme métamorphe de Cromax reçoit les propriétés magiques que sa faera lui a insufflée.

    Mais la créature ne tarde pas à jaillir de nouveau, et cette fois c’est après Cromax qu’elle en a, source des deux maux enfoncés dans son orbite percée. La créature s’élève à quelques pas de Cromax et fond sur lui telle une flèche grognante.


[Cromax – xp : 2 (post)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mar 29 Sep 2015 10:40 
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Le trait qui part de mon arme est précis, meurtrier, et bien frapper avec force l’œil de la créature. Peu de jubilation intense, cependant, puisqu’il s’agit de son œil déjà crevé, où ma précieuse rapière gît toujours, droite et fière, comme le symbole de ma victoire future sur ce monstre des abysses du monde. Il n’en est pas moins que mon tir, bien que peu pertinent vu ma position, est une réussite probante. Un nouveau témoin de ma grande capacité à utiliser presque aussi bien que mes armes de corps à corps des armes de jet ou de lancer. J’en avais déjà fait le constat sur la terrible île d’entrainement des sergents d’Oaxaca, en compagnie de la froide elfe blanche Sinaëthin. Une maîtrise naturelle, instinctive, peut-être issue de mon ascendance elfique, voire des conseils prodigués par mon mentor taurion, dans la forêt de Tulorim. On dit ceux de son ethnie particulièrement à-même d’utiliser les arcs et les armes du genre. Ou peut-être est-ce simplement lié à ma maîtrise des armes de corps à corps : je connais les points faibles de mes adversaires, leur manière de se déplacer, de bouger en combat, et il m’est sans doute plus aisé de prévoir leurs mouvements pour ajuster une frappe. Qu’elle soit à distance ou de proximité, viser puis toucher reste semblable.

Quoi qu’il en soit, Ixtli peut sans doute me remercier de mon geste qui aveugle une nouvelle fois d’une rage intense la bête immense qui dévie son attaque furieuse malgré son vif élan. Ses dents acérées ne transpercent pas la peau délicate de la délicieuse ondine, cette peau pâle qui semble si douce et si fragile quand on la voit. Il n’empêche que sa lourde tête à corne la percute tout de même, et l’envoie bouler puissamment vers l’autel. Elle percute une colonne avant de choir sur le sol. Voyant son corps ainsi projeté, et retomber mollement comme si elle n’avait plus aucun tonus, ou comme si ses os avaient été liquéfiés par le choc, je hurle dans sa direction :

« Ixtli ! »

Je n’en postillonne pas moins généreusement, en l’honneur de son élément. Car dans la précipitation et le feu de l’action, je me rends compte que son nom, si élégant soit-il à porter, est un peu rude à prononcer. Il faudra que je m’entraîne, à l’occasion, histoire de ne pas le massacrer dans l’étreinte d’une nuit de passion.

Bref, mon attaque tant que mon cri ont le mérite d’attirer vers moi l’attention de Nessie, qui se tourne furieusement dans ma direction, faisant officiellement de moi sa nouvelle cible. Bon. En vrai c’est plutôt positif qu’il ne continue pas à s’acharner sur le petit corps inerte de l’aigail, qui attise mon inquiétude sur son état général et sa survie, surtout après les difficultés qu’elle a déjà subies aujourd’hui. Mais j’ai du mal, présentement, à en apprécier la logique. Voir un monstre serpentin d’un tel acabit retourner sa colère contre soi, ce n’est pas tout à fait l’idéal pour apprécier de manière objective et raisonnée la situation. En toute logique, l’instinct de survie prend le dessus. Et… c’est un peu le cas ici, même si cette image de ce corps meurtris sur la pierre, inerte et inconscient, s’est fixée dans mon esprit et augmente ma nervosité, mon anxiété de cette situation dangereuse où tout peut basculer d’une seconde à l’autre… Comme ça a été le cas ici.

Je dois me concentrer sur les points positifs. Et en guise de point positif, il y a l’enchantement de Lysis qui, après une forte concentration de sa part, parvient à renforcer de sa puissance magique l’efficacité de mon arme métamorphe, qui par-dessus son apparence bleutée translucide se pare désormais de flammèches incandescentes. Une arme de feu, que je change instantanément en un épais épieu à pointe acérée, faite pour pénétrer les chairs même les plus solides, et en ressortir rapidement afin que je ne me fasse pas priver de ma seconde arme… ce qui me mettrait dans un embarras certain, sans l’ombre d’un doute. Au pire, me dis-je, pourrai-je toujours, si je sens une tension dans l’arme, la changer en quelque chose de plus petit et fin, afin qu’elle sorte facilement de la plaie. Ainsi mentalement préparé, je me laisserai moins surprendre si ça arrive encore, comme avec ma rapière précédemment.

Mais l’heure n’est plus à la réflexion. Le monstre, se dressant de toute sa taille en me regardant furieusement, s’apprête à me charger d’une attaque similaire à celle qu’a subit Ixtli. N’ayant aucune envie de me faire embrocher par la bête, je mets rapidement en place un plan de fortune, plus une improvisation entendue sur le moment qu’autre chose, en réalité. Ainsi, au moment où la créature amorce son mouvement offensif à mon égard, j’active la puissance qui m’a été conférée sur ce monde, Elysian, ce Muutos que j’ai appris à maîtriser en compagnie du puissant maître de l’air, et qui a comme effet sur mon corps de le rendre… moins perceptible lors de vifs mouvements. De quoi leurrer potentiellement l’horreur borgne qui me charge avec rage, aussi rapidement que si elle avait été elle-même une flèche.

Au moment où elle va m’atteindre, je plonge littéralement en avant, disparaissant partiellement sous l’effet du muutos pour me fondre dans les airs et flouter ma présence. Je plonge en avant pour esquiver le choc et ne rencontrer ni dent, ni me faire percuter violemment comme Ixtli juste avant. Mais pas juste une esquive… ça manquerait d’épique de ne pas tenter des choses osées, nécessaires pour vaincre, avec style en plus, ce type de créature légendaire et ancestrale. Au même instant, donc, Lysis lance une nouvelle vague de feu vers la créature, plus haut que ma position afin de ne pas me toucher, car j’espère que le corps de la bête fera écran pour que je ne sois pas moi-même brûlé. Et moins puissante aussi. En plus de la volonté de blesser Nessie, ça a aussi comme but de la faire se tordre, de la faire redresser sa tête vivement sous l’effet de la douleur, à laquelle elle réagit plutôt mal à chaque fois, et de m’offrir l’occasion de ma nouvelle position, après mon bond, pour lui planter l’épieu flamboyant à travers sa gorge. Juste sous le menton, là où chez toute créature, la peau est plus fine, et où il n’y a pas d’os pour protéger les organes. Une opportunité qui ne se présentera plus de le blesser grièvement, voire de mettre fin à ses jours.

Une tentative risquée, osée… Mais ne faut-il pas jouer le tout pour le tout, dans ce type de situation où tout peut basculer ? N’est-ce pas l’apanage des héros, de réaliser des actes fous qui, s’ils réussissent, finissent en légendes ? Je n’ai guère pensé à tout ça, bien sûr, en effectuant mon mouvement… Mais je l’ai fait, naturellement, parce que ma folie, ma combativité, ma rage de vaincre cet adversaire ayant blessé Ixtli me l’a dicté.

Et advienne que pourra.

[1164mots]

[Lysis lance une vague de feu niveau 40. Cromax active son muutos et plonge sous le menton de Nessie pour lui donner une attaque simple de son épieu dans la partie molle entre le menton et la gorge]

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 3 Oct 2015 11:47 
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J'aperçois un pin qui m'a tout l'air d'être assez solide pour supporter mon poids et une possible charge de l'énorme sanglier qui semble bien décider à ne pas me lâcher. Tel un faucon fonçant sur sa proie dans un ballet aérien, je me dépêche de monter aux branches de l'arbre. Me hissant tant bien que mal sur le premier étage de branchage, je sens dans un moment de frayeur inoubliable les énormes défenses de la bête m'effleuraient la jambe droite. Plus de peur que de mal, elles ne m'ont faits aucun mal mais cela me ramène à la réalité et à la dangerosité de l'instant présent.

Un grognement rauque monte de la créature qui se trouve à quelques mètres de moi. Je monte quelques branches et une fois que je suis bien haut, je m'arrête et observe la situation. J'ai toujours mon arc à la main, et mes flèches remplissent mon carquois. Tout d'un coup, je sens une énorme secousse. L'arbre bouge dans tous les sens, et je plains un court instant ses possibles habitants, écureuils comme oiseaux. Mais l'heure n'est pas aux considérations philosophiques.
Le sanglier vient de charger l'arbre, comme la brutasse qu'il semble être. Lançant un autre grognement empli de rage, il se recule et s'apprête à charger de nouveau.

À ce moment-là, deux choix s'offrent à moi. Enfin, deux choix s'offrent à mon pauvre esprit. Soit je reste là, lame en main, prêt à bondir pour l'empalé tel le plus épique des guerriers. Soit je lui tire une flèche avant d'engager une quelconque autre action, c'est une occasion en or.
Une troisième idée me vient alors. Je peux aussi attendre et voir si par pure chance, ses défenses se plantent dans le bois. Il serait ainsi incapable de faire le moindre mouvement pendant quelques secondes. C'est une idée folle, bien trop folle à mon goût.

Je choisis donc la deuxième solution. Tirant une flèche de mon carquois, je l'arme sans attendre sur mon arc fraîchement acquis. C'est comme à la chasse, à Tulorim. Les seules différences sont que je suis tout seul, et que je suis perché en haut d'un arbre. Et aussi que je risque ma vie, en cas de bêtise.
Bandant ma corde, je retiens ma respiration, tel que l'on me l'a appris dès mon plus jeune âge. L'idéal serait d'essayer de le blesser à une de ses pattes avant. Ainsi, les charges seraient plus difficiles pour lui, et je pourrais le finir plus sereinement. L'exercice est compliqué, et je doute d'y arriver dès mon premier coup. Mais qui sait, peut-être que ce premier essai sera le bon. Quoi qu'il en soit, je vise sa patte avant droite. Je me concentre ainsi pendant quelques secondes, arrêtant de respirant pour ne pas que mes poumons se remplissant d'air froid fassent bouger mes bras et gêne ainsi mon tir.
Perché ainsi sur une branche, à plusieurs mètres de lui, après quelques secondes de stress et de concentration, je décoche mon trait qui se veut blessant. Je ne sais ni si je vais le toucher, ni si je vais réussir à le blesser et à le rendre handicapé.

Qui vivra verra.

(558 mots)

Tentative d'apprentissage de la CC AJ :
Epinglé : le tireur vise un bras ou une jambe de son adversaire, pour le blesser à l'aide d'un de ses projectiles chargé de ki, afin de réduire son aptitude à se servir du membre touché. For +0 ; esquives -0.5/lvl si coup aux jambes ; maîtrises -0.5/lvl si coup aux bras. L'effet dure jusqu'à ce que la blessure soit soignée (soin magique, bandage + repos, bandage magique, potions,...)

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 4 Oct 2015 12:49 
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Nessie : échec.
Lysis : réussite.
Cromax : réussite.
Ixtli : réussite critique.

    Le Léviathan interrompt un bref instant son mouvement lorsque Cromax active son muutos et se fond dans les airs, avant de reprendre de plus belle. Mais cette brève hésitation a permis à Cromax d’esquiver sans mal l’attaque. A ce moment, la vague de feu de Lysis entre en contact avec le corps de la bête, sur la partie ayant déjà été brûlée. Quelques écailles semblent roussir, devenir noirâtres et écornées. Mais ce n’est pas là sa seule réaction, car Nessie, comme escompté, relève la tête dans un grondement blessé.

    Cromax parvient à profiter de la situation et à percer la créature sous le menton, enfonçant son arme de quelques dizaines de centimètres. Cependant le Léviathan parvient à se défaire de l’attaque et l’arme glisse en sens inverse, le libérant de sa piqûre.

    Car de piqûre s’agit-il bien ici. Nessie semble énervé, blessé et enragé. Il a un œil en moins, les écailles roussies et du sang coule sous son menton là où Cromax l’a atteinte, mais la créature semble encore maîtresse d’elle même, quoi que ces mouvements soient entachés de haine. Le filet de sang qui coule de son menton semble moins important qu’il n’aurait dû l’être, comme si l’arme métamorphe renforcée par la magie de Lysis avait fait bien plus mal sur le coup qu’elle n’aurait dû, mais avait également cautérisé la plaie. Cependant le Léviathan en semble encore plus gêné, souffrant de la brûlure en plus de la blessure.

    Pendant ce temps, Ixtli semble s’être relevée, s’aidant de l’autel pour se tenir debout. Son visage semble déterminé, farouche. Elle a les yeux fermés, et les sourcils légèrement froncés.

    La créature hurle de nouveau de rage, sa queue battant l’eau avec hargne et soudain, une sorte de miroitement apparaît autour de Cromax, de Lysis et d’Ixtli, sans indice cependant sur sa nature.

    Mais voilà que le serpent marin attaque de nouveau, son attaque cette fois portée sur Lysis. Il plonge vers elle en montrant les crocs. Ixtli est à l’autre bout du pont, mais Cromax, au centre, n’est pas loin d’elle.


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Baratume : réussite.
Sanglier : échec.


    Le sanglier géant, hargneux, s’élance plusieurs fois d’affilée contre l’arbre, alors que Baratume se concentre, mais ne parvient guère plus qu’à faire frémir ses branches et son tronc, faisant tomber quelques feuilles mortes. L’arbre est manifestement plus solide que le sanglier n’est fort.

    Cependant, lorsque Baratume laisse filer son trait, celui-ci percute de plein fouet la hanche de la bête et s’enfonce profondément dedans, lui valant un cri perçant et strident de douleur. La créature, comme drainée de sa détermination en même temps que de sa hanche, s’effondre sur le sol, à la merci de Baratume. Elle reste néanmoins capable de l’embrocher sur ses grandes défenses, s’il s’avisait de s’approcher trop près.


[Cromax – xp : 2 (post)
Baratume – xp : 0,5 (post) ; 0,5 (apprentissage validé)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 4 Oct 2015 13:20 
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La grosse bête refait quelques essais, pour essayer de faire tomber l'arbre. Visiblement je l'ai bien choisi, il résiste aux charges effrénées de mon agresseur. Le sanglier semble toujours vouloir ma mort, mais mon acte change définitivement la donne.
Ma flèche part et fait mouche. En pleine hanche, je ne distingue plus que le bout de l'empennage, elle semble bien profondément enfoncée. Le cri de ma proie retentit, faisant écho à la douleur ressentit. Ma proie, oui. Je ne suis plus le chassé mais le chasseur. Cette pensée me fait tout drôle et je me demande pendant quelques secondes si ce que je suis en train de faire vaut réellement la peine d'être fait. Le bruit de la bête s'effondrant sur le sol tapissé de feuilles me ramène à la triste et dangereuse réalité.

La bête est à mes pieds, ou plutôt aux racines de mon perchoir. Je pourrai très bien l'achever à l'arc, ce dernier ayant montré sa qualité il y a quelques instants. Comme je pourrai lui trancher la gorge avec l'une de mes lames. Je me demande même s'il faut vraiment lui enlever la vie. Enlever est le bon terme. C'est moi qui suis normalement en tort, l'ayant dérangé sur son territoire.
Me faut-il vraiment l'achever là ? Et laisser son corps pourrir au gré du vent froid ? Je ne sais pas. Peut-être que pour un être humain, je l'aurais achevé. Après tout, avec une blessure peut-être mortelle, loin de tout, il vaut mieux une mort rapide et délicate, qu'une longue agonie remplie de souffrance.

Mais là ce n'est pas l'un de mes semblables, encore moins une créature dotée d'une quelconque intelligence comme nous les humains. C'est une bête, un animal, un sanglier géant. L'honneur est-il important pour les sangliers géants, pour les bêtes, pour les animaux ? Je ne sais pas, mais une chose est sûre c'est qu'elle m'aurait tué, si elle en avait eu les moyens, cela ne fait aucun doute.

J'expire l'air chaud maintenu dans mes poumons pour ensuite inspirant profondément. J'ai pris ma décision et je ne reviendrai pas dessus. Je compte bien lui rendre la pareille, en espérant qu'elle prenne comme une forme d'honneur d'être tombé au combat.
J'arme mon arc d'une nouvelle flèche et je vise. Le rituel accompli précédemment se renouvelle : Je retiens ma respiration, me concentre, et décoche mon trait.
Cette fois si je vise la gorge ou la tempe de la bête, en espérant par là que mon attaque lui soit fatale.

On ne m'attaque pas impunément.

(449 mots)

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 7 Oct 2015 15:49 
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Notre plan marche merveilleusement bien. Je sens de la part de mon gigantesque ennemi une hésitation lorsque je plonge vers l’avant, usant de mon muutos pour troubler mes mouvements et me rendre ainsi moins aisément détectable par l’œil unique de la grosse bestiole écailleuse qui nous tient lieu d’ennemi millénaire. Une hésitation qui devient une faille, un gouffre alors que Lysis déchaine ses pouvoirs flamboyant, calcinant les écailles solides de cet être ancestral dans une odeur de chair brûlée qui aurait fait monter un haut-le-cœur chez n’importe quelle personne normalement constituée. Mais… Je ne suis pas vraiment normalement constitué, et dans la ferveur du combat, j’ai bien autre chose à penser qu’à renifler les blessures de mon adversaire. J’ai mon rôle à jouer dans cette attaque, et je m’y emploie avec précision et force, avec souplesse et fermeté. Alors que je suis campé, genoux fléchis, sous le gosier béant de l’animal, je me relève avec puissance, poussant sur mes cuisses pour lui asséner un coup vertical de mon épieu, droit dans la gorge et ses zones plus sensibles. Le feu de Lysis animant ma lame aide à la pénétration, et là où mes coups précédents n’ont fait que riper sur son armure invincible, enfin j’entrevois une faille, dans laquelle je m’engouffre avec fureur, perçant les chair du monstre et lui arrachant un nouveau grognement sinistre, faisant trembler les pierres et l’air. Un cri déchirant qui se répercute jusque dans ma chair, m’arrachant un frisson d’horreur. Quelle puissance, quelle force. Il est inutile de me le répéter une fois de plus, mais jamais je n’ai combattu un tel ennemi. Est-ce la folie qui me fait rester là sans tenter de fuir, est-ce l’espoir fou d’une victoire, qui me pousse à ne pas abandonner une personne extérieure pour sauver ma propre peau plutôt que la sienne ? Est-ce cela que l’on nomme l’honneur, l’attachement à un être poussant à se sacrifier pour lui ? Est-ce ça, l’amour ?

Je l’ignore, mais ces questions me frappent alors que le feu de mon arme brûle les chairs béantes de mon ennemi, mais ne trouverons aucune réponse. J’ignore ce qu’est l’amour, je méprise l’honneur indéfectible reliant des humbles à un puissant, un servant à son maître, des croyants à un dogme. Non, si je suis là c’est avant tout pour moi. Pour prouver, me prouver que je suis un survivant, un battant, un guerrier dans l’âme, un héros. Et alors que la créature crie, je lui sens une faiblesse. Elle n’est pas invincible, elle n’est pas intuable. Ici, sur Elysian, tout est possible. Les Dieux, même eux peuvent mourir. Alors de tels monstres aussi. Et si c’est le cas, ça sera de ma main, par mes armes. Car je le sais maintenant : j’en ai la possibilité. L’opportunité. Oh ça ne sera pas simple, mais au moins, avec un peu de chance et de brio, c’est à ma portée.

Nessie se redresse, furieux, blessé tant physiquement que dans sa fierté. Lui qui se pensait invulnérable et puissant se voit meurtris aujourd’hui par des êtres qu’il doit considérer comme bien inférieurs à lui. Des êtres qui semblent des moucherons, pour lui. Ah, qu’elles ont bien tort, ces personnes qui affirment que les petites bêtes ne mangent pas les grosses. Je leur prouverai le contraire. Ce soir, je mangerai du colosse reptilien des temps anciens. Rôti à point par les flammes sulfureuses de Lysis.

Profitant de la hargne furieuse, mais maîtrisée malgré tout, du monstre, je jette un regard vers Ixtli. Elle s’est redressée. Elle va bien. Ou du moins aussi bien que possible après la violence du choc qu’elle a subi juste avant. Faible malgré tout, touchée par l’épuisement et les heurts physiques, elle doit se tenir à l’autel pour se maintenir droite. Déterminée, fière, elle ferme les yeux, à la fois concentrée et résolue. Elle fait appel à ses pouvoirs, sans l’ombre d’un doute.

Dans l’eau, Nessie bat de la queue en rugissant, éclaboussant les rocs et ruines. À cet instant, de curieux miroitements apparaissent, éclairant çà et là nos trois personnes, comme des relfets d’une lumière lointaine sur la surface d’un lac paisible. La magie d’Ixtli ? Ou celle de Nessie. Rien ne permet pour l’instant de le déterminer. Et je ne compte pas attendre indéfiniment pour le savoir, d’autant que l’immense bête se prépare à attaquer de nouveau. Brûlée douloureusement par la faera humanoïde, c’est vers elle qu’elle se retourne maintenant pour déverser toute sa haine en une nouvelle attaque piquée, crocs et gueule en avant, prêts à embrocher la créature de fluides avec toute la puissance dont elle est capable. Je ne me fais pas trop de crainte : si je connais les réflexes et la quasi invincibilité de ma compagne enflammée, testant celles-ci pour mon plus grand désarroi sans pouvoir la toucher une seule fois alors qu’elle me malmenait, il n’en est rien de la créature aquatique, qui fond sur elle comme elle fondrait sur nous. Je sais Lysis capable de surmonter le choc, de l’éviter même. Ce qu’elle tente de faire sans plus tarder, plongeant souplement dans ma direction, sans m’atteindre toutefois.

Et j’en comprends la logique instantanément. Nos esprits liés fonctionnent à mille à l’heure, nos pensées conjointes se relient instantanément. Elle veut approcher la charge du monstre de ma personne pour qu’il me soit accessible. Dans le mouvement, je jette un regard vers Ixtli. Elle a besoin de secours, sans doute… mais je ne suis pas en mesure de lui en donner maintenant. Ça serait trop risqué de m’approcher d’elle. Nous ferions une cible conjointe trop facile. Autant qu’elle n’attire plus l’attention sur elle pour le moment. La meilleure manière que j’ai de l’aider reste de buter cette saloperie sans plus tarder. Et pour ça, comme je le pense depuis le début, rien de tel qu’une action héroïque et spectaculaire. Celles dont on parle seulement dans les légendes et les contes des bardes et ménestrels.

J’attends que la bête charge Lysis pour changer mon arme en une hache formidable. Mais pas n’importe laquelle. Une hache dont la lame, aussi tranchante que possible, s’hérisse d’ergots pointus et crochus qui n’ont d’autre but que de pénétrer la chair et d’y rester coincés. Une hache qui utilisera toute ma force, et celle de la magie qui l’anime. Une hache au manche long, dont je me saisis à deux mains, la passant par-dessus ma tête pour que, lorsque le cou, la tête, la collerette de cornes de la créature passera à ma portée, je puisse l’y abattre avec toute ma rage, toute ma force, criant ma volonté de vaincre. Et cette arme, maniée de mes deux mains, lorsqu’elle aura fendu l’air d’un formidable coup de haut en bas, je ne la lâcherai pas. J’y resterai agrippé pour grimper sur la nuque de l’animal, sur le sommet de son crâne, arrimé par la hache que je saurai toujours, en cas de perte d’équilibre ou de glissement palmaire, récupérer en en changeant la forme. Mais mes espoirs sont forts, et ma volonté de fer.

Pour affaiblir encore la bête, Lysis prend soudain une teinte plus sombre, une teinte appelant à ses côtés les plus ténébreux, à ses fluides d’ombre dont je suis quasiment le seul à connaître l’existence, elle qui est si visiblement de feu. Elle puise dans cette réserve d’ombre cette apparence plus sombre, plus effrayante de son être, sa peau d’ambre se couvrant de volutes noirâtres, de marbrures mordorées courant comme des veines sous une peau translucide. Ses yeux flamboyants s’intensifient, alors que de ses mains les volutes noires de son être perlent furieusement, cernant ses doigts, ses poings, ses poignets, coulant le long de ses bras en serpentant furieusement, mais non sans une certaine sensualité. Le flux noirâtre et brumeux s’enroule autour de son buste, de ses hanches, coule jusqu’à ses jambes pour former finalement une masse noirâtre intense qu’elle rassemble comme la plus sombre des énergies dévastatrices entre ses mains ouvertes, mais dont les paumes se regardent.

Puis, avec la mine fermée, les dents serrées, la hargne visible et la volonté d’en finir terrible, elle relâche toute sa puissance occulte et noire vers Nessie, en un tourbillon de ténèbres qui file droit vers ce puissant ennemi. Une magie pure, brute, qui s’infiltrera de par sa nature viciée et traitresse au plus profond de son être, qu’importent ses défenses, la solidité de son armure d’écailles. Un souffle obscur visant à arracher la vie elle-même des entrailles du Léviathan terrible. Une attaque inédite dont elle n’a jamais gratifié le moindre de mes combats. Mais en elle je sens une volonté infaillible d’en finir. La même qui m’anime. Identique en tout point. Nous la partageons, fussent nos corps séparés.

Si nous sortons vivants de ce combat, nous en ressortirons plus forts, unis. Ce lien déjà immuable entre Lysis et moi se retrouvera renforcé encore, et que dire de celui qui m’unira désormais à Ixtli. Nous serons survivants de l’extrême. Rescapés d’une expérience que nous serons les seuls à avoir vue. Et liés par elle.

[Tentative d'apprentissage du "Souffle de Thimoros" à sa puissance maximale par Lysis. Le coup de Cromax... est dur à résumer. [:Dforme:] ]

[1501 mots]

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 10 Oct 2015 18:19 
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Cromax : réussite.
Lysis : réussite.
Ixtli : réussite.
Nessie : échec partiel.


    Cromax parvient à pourfendre de sa hache le haut du cou de la créature marine qui hurle de douleur, un cri qui se répercute jusque dans les tréfonds de l’abîme où plonge le lac. La bête est blessée, elle saigne. Les volutes d’ombre la pénètrent, entrant par le moindre orifice, la moindre blessure, par sa bouche béante qui ne s’en ouvre que plus, hurlant son agonie, son désespoir, son impuissance. Son incompréhension. Des pics de glace se joignent au ballet macabre dansé par les trois protagonistes, ils éraflent, s’enfoncent, percent les écailles, aussi dépourvus de merci que les volutes.

    Mais la créature est mortelle, et même dans les affres de la souffrance, elle devient des plus dangereuse. Pour échapper à ces souffrances, pour fuir et se cacher, pour se lamenter de ses blessures, elle plonge. Elle plonge dans les profondeurs du lac, Cromax toujours accroché à son arme métamorphe, agrippé à la bestiole, emporté par elle et avec elle. La tête du Léviathan perce la surface et bientôt l’amant de la Rose la heurte et pénètre à son tour dans les eaux sombres du lac.

    Cependant, aucune lame d’eau, aucune morsure du froid ne vient balayer son visage, malgré son corps baigné d'aigue. Autour de son visage, à quelques dizaines de centimètres, le miroitement qu’il avait pu observer s’est comme solidifié, laissant son corps entrer et sortir de sa gangue, mais maintenant un air respirable, repoussant l’eau loin de lui. Cromax se sent balloté dans tous les sens et peine à s’agripper, mais la lâcher serait suicidaire, plus encore que d’y rester accroché.

    Nous laissons là notre héro, balloté son courage, pour revenir à la surface où Ixtli et Lysis font face à un raz-de-marée, une véritable vague gigantesque et agressive qui s’approche d’elles pour les happer dans son sillage. Mais une fois encore, le miroitement qui les entoure se solidifie, cette fois en un mur protecteur faisant face à la vague qui vient s’y éclater, l’eau giclant de part et d’autres des deux femmes avec une puissance extrême. Les quelques gouttes qui parviennent à passer mordent la chair, témoins de la puissance de l'attaque, mais ne parviennent à laisser de traces. La vague perd finalement de sa puissance, avant de refluer et de retourner au lac d'où elle vient.


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Baratume : réussite critique.


    Le trait de Baratume va se ficher directement dans la gorge du sanglier qui s’effondre soudainement, prit de soubresauts, le sang giclant de la plaie par pulsation de ce cœur qui ne tarde à s’éteindre, maculant l’herbe verte d’une tâche rouge qui s’étend.

    Elle met quelques minutes à mourir, quelques longues et douloureuses minutes, s’étouffant dans son sang par quintes. Finalement, son corps se détend et devient inerte, la bête est morte.


[Cromax – xp : 2,5 (post), 0,5 (apprentissage) ;
Baratume – xp : 0,5 (post) ; 1 (pourfendage de bête)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 11 Oct 2015 17:55 
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Ma flèche vient se ficher en plein dans la gorge de la bête. Déjà à terre, elle s'agite un peu pour finalement ne plus bouger du tout. Ses derniers soubresauts durèrent quelques secondes. Quelques secondes qui me laissent le temps de réaliser peu à peu que je viens de tuer l'animal. Je n'y reviens d'abord pas. Je n'avais pas vraiment de chance de m'en sortir, et c'est bien la première fois que je combats réellement et que j'affronte une grosse bête comme ça seul.

« Au moins tu n'es pas prête de me manger. Mes plus sincères excuses, grosse bête. »

Mes mots sortent tout seul, comme une excuse. Bien futile, maintenant que la bête est morte.
Je viens de lui arracher la vie en deux flèches. Une seule flèche m'a suffi pour couper le mince fil qui la retenait encore dans ce monde. Je ferme les yeux quelques secondes et je pense à ce que je viens de faire. C'était légitime, il le fallait. Elle ne m'aurait pas agressé, je ne l'aurai pas tué, on s'en serait arrêté là. Cela aurait été bien simple.

J'ouvre les yeux et regarde en bas de mon perchoir. Le corps ne bouge plus, figé par la mort. Je descends donc tranquillement et silencieusement de mon arbre. Récupérant mes flèches en tirant d'un coup sec, je me refuse de partir sans prélever quelque chose de mon ennemi.
Tirant donc ma lame, j'essaye de déloger un de ses crocs. Un trophée bien maigre, mais un trophée quand même.
Une fois chose faite, je repars rapidement vers la route que j'ai quittée il y a peu. Il ne faut pas que je m'attarde davantage. J'ai une mission à mener à bien.

(302 mots)

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 12 Oct 2015 17:41 
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Alors que la magie de Lysis, plus noire que jamais, et bien loin de l’élément du feu que je lui connaissais, semble aspirer la vie du monstre directement au plus profond de son être, buvant sa nature même au calice de son corps défait, mon coup prodigieux touche avec une violence inouïe. La hache crantée perce l’armure naturelle de la créature des profondeurs pour s’enfoncer, à l’aide de l’acier enchanté et du feu magique. La faille est créée, et je m’y engouffre avec toute la hargne, toute la force dont je suis capable, afin que les ergots restent coincés dans la chair et commettent le plus de dégâts possible. Et la manœuvre fonctionne, tant pour les dégâts que pour y rester accroché, puisque le hurlement que produit l’écailleux vénérable n’a nul autre pareil : mélange déchirant de colère et de peine, il assourdit mes ouïes avec force et douleur, et je sens ma chair frémir sur mes os à l’entente de ce cri qui me fait presque pitié. Pourquoi ne meurt-il pas, au lieu d’ainsi souffrir ? Pourquoi espère-t-il encore nous vaincre, alors que nos coups le blessent jusqu’au plus profond de son être. Un battant. Un inconscient. Un être qui met sa vie en avant de tout le reste. Et… à vrai dire je me reconnais en cet immense reptile aquatique. Sa force, sa vaillance, son courage, sa détermination. Sa solitude. Sa colère. Je les comprends et les partage. Mais la pitié ne doit pas retenir mon geste. Cet animal n’est doté ni de raison, ni de pitié, et s’il avait l’ascendant sur nous, il n’aurait pas la moindre considération sur nos propres affects. C’est lui qui nous a attaqués. C’est lui qui paiera pour ça.

En attendant, le combat est loin d’être gagné, et la puissance dévastatrice et de plus désespérée de Nessie ne joue pas en notre faveur : plus il est blessé, plus sa colère est furieuse, et plus il risque d’être dangereux, imprévisible et mortel. Furibond, il ne manque pas de nous le prouver instantanément, alors que son sang et sa vie s’écoulent de ses plaies. À l’ombre et à l’acier, la glace d’Ixtli s’ajoute en pics acérés qui viennent érafler sa superbe et blesser encore plus qu’elle ne l’est déjà sa chair fatiguée. Et donc, elle nous prouve sa détresse, hurlant et s’agitant avant de plonger avec virulence dans les eaux glacées de ce lac sans soleil. Avec moi sur son dos.

(…)

(Bigre. Je n’avais pas pensé à ça.)

(Tes capacités intellectuelles baissent fameusement quand je ne squatte pas ta cervelle, mon Cromax.)

M’agrippant tant bien que mal à l’aide de ma lame plantée, je prends néanmoins conscience d’une chose : il serait plus dangereux pour moi de la lâcher, maintenant, que de la laisser plantée et de m’y accrocher. Même si, voyant l’eau approcher, je sens ma dernière heure arriver. Avant de me faire fouetter par la surface des flots calmes, mais rendus tempétueux par les agitations de Nessie, je prends une grande et vive inspiration. Mourir noyé serait la plus horrible des morts, je crois. On la voit trop venir. On se sent trop partir. Comme emprisonné de l’élément aqueux, et privé de respiration. Je serre mes mains sur le manche de mon arme, et n’ai que le choix de me laisser emporter par mon adversaire dans les profondeurs noires du lac souterrain.



Rien : pas de douleur cuisante, de gerbe aqueuse en pleine face me faisant avaler en une gorgée forcée la moitié des eaux croupies depuis des décennies. Je suis balloté d’un côté à l’autre, certes, rendant la prise sur mon arme plus dure encore à cause de la pression des flots, mais… un événement étrange m’a protégé, moi et mes poumons, d’une bonne rasade mortelle. Et pourtant, je suis trempé, bordel !

(Que s’est-il passé ?)

La réponse, je la perçois en ouvrant les yeux, et en voyant face à eux une sorte de… barrière protectrice de glace. La magie de l’ondine, qui me sauve une nouvelle fois la vie par sa gangue gardienne, laissant l’eau à l’écart de mon visage, et préservant pour ma bouche et mes orifices nasaux assez d’air pour respirer confortablement. Bon sang que c’est pratique ! Mais il est temps d’agir, maintenant : je ne peux laisser la créature s’enfoncer trop profond dans le lac et y rester : ça serait la mort assurée pour moi. Indéniablement. Une horreur que je ne peux me permettre. Sans rire. Je ne me bats pas pour ma vie pour finir noyé au fond d’une flaque par un lézard, si vaste soit-elle, et si ancien et immense soit-il. Aussi, une idée point dans mon esprit (malgré l’absence de Lysis, comme quoi), et je la mets aussitôt à exécution. Agrippé à mon arme, je décide d’en affirmer l’accroche dans le corps de ma victime oppressante. Ainsi, à l’instar de la rose qui pousse en mon être, et dont je contrôle le flux et les reflux floraux, je laisse les ergots de mon arme métamorphe se faire plus intrusifs, profitant de leur tranchant bien planté pour les allonger, les courber en de cruels crochets, tournoyant comme des tire-bouchons en de cruelles et douloureuses vrilles pénétrant les chairs. Une arme qui, si elle était sortie, ne serait pas maniable, bien sûr… Mais là, ça prend tout son sens. Et si les crochets arrivent à atteindre son centre nerveux, sa moelle ou son cervelet, c’est encore mieux ! Si ça ne la tue pas sur le coup, ça lui occasionnera une douleur telle qu’elle n’aura de choix que d’obéir à mes ordres. Et c’est bien là ce que je compte faire.

Profitant du courant qui m’emporte vers l’arrière de sa tête, je tords le manche de mon arme par la pensée, et y laisse une dragonne souple m’entourer un poignet, assurance supplémentaire de ne pas lâcher prise. Ainsi repositionné dans le sens du courant, et non plus perpendiculaire à celui-ci, il devrait être moins… déséquilibrant, même si je sais que je devrai rester irrémédiablement prudent pour ne pas choir de ma nouvelle monture épique. Je passe tant bien que mal mes jambes de part et d’autre de son coup, véritablement à cheval par-dessus lui, et tire subitement sur mon arme. Pas pour la retirer de la plaie, bien entendu : les torsures de l’arme spirituelle sont trop profondément ancrées dans sa chair pour s’en décrocher si facilement. Non, le but ici est de lui occasionner une douleur vive et ciblée marquant ma volonté brute et implacable. Tout le pouvoir que je peux exercer sur elle. Et tirant vers le haut, j’espère Nessie suffisamment sensé pour comprendre qu’il doit remonter à la surface sans tarder, sans quoi je tire à nouveau.

Tirer à gauche pour tourner à gauche, pareil pour la droite, en haut pour monter et en bas pour descendre. Je me croirais presque dans mon atmos… Si ce n’est que le Léviathan n’a pas été conçu pour ça à la base, et que ça requiert quelques cours pratiques… Et un peu de temps. Aussi ne tenté-je pas pour l’instant l’expérience, me contentant de lui faire comprendre qu’il doit remonter, croisant mentalement les doigts pour y parvenir. Mentalement, oui… Car je ne dois lâcher prise sous aucun prétexte. Et puis en croisant les orteils, je risque la crampe, alors mieux vaut éviter.

Hors de l’eau, sur l’îlot au centre du lac, les deux élémentaires font face à un tout autre danger : l’ire du colosse marin a déclenché un véritable raz-de-marée qui submerge de ses lames violentes l’île. La magie d’Ixtli, se solidifiant une nouvelle fois sous sa forme glacée, les en protège partiellement. Presque totalement en vérité, puisque l’eau les contourne puissamment, les effleurant à peine… et de manière assez violente pour que ça se sente. Sans le mur de glace, elles seraient toutes deux écrasées par le poids de l’eau, leurs chairs déchirées par la pression. La vague se calme, après un moment, et le mur tient bon jusqu’à sa fin…

Lysis, une fois que c’est terminé, se tourne vers Ixtli et la fixe de ses yeux brûlants. Elle hésite, je le sais. Elle ne veut pas lancer un nouveau sortilège destructeur en direction du lac, sans savoir exactement où se trouve Nessie, et surtout en sachant que je suis sur son dos. Si elle le tue : elle me tue avec. Si elle le touche, elle me touche avec. D’une voix qui ne souffre pourtant d’aucune faille, elle s’adresse avec assurance à ma compagne d’archéologie.

« Pas d’attaque tant que Cromax est sur son dos. Et si dans ton grimoire interne, t’as une idée pour l’aider à se sortir de là, n’hésite surtout pas. »

Elle se tourne à nouveau vers les flots sombres, scrutant la surface qui retrouve petit à petit son calme, ne prêtant plus attention à Ixtli. Pourtant, sa voix résonne à nouveau, perçante de cynisme dans la situation.

« Oh. Et moi c’est Lysis. Je fais… partie de Cromax. »

Ça veut tout dire. Et rien à la fois. Ixtli ne peut déterminer ce qu’elle est : unique en son genre, il n’y a d’autre manifestation humanoïde d’une faera. Jamais. Ça ajoute à l’incongru de la situation, sans l’ombre d’un doute.


[1538 mots]

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 16 Oct 2015 15:55 
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Crocs du Monde – Jättivuori

    Baratume parvint à déloger l’une des massives défenses de la bête vaincue, affalée à ses pieds. C’est une belle pièce d’ivoire, fait d’un matériau assurément très solide, en vérité probablement plus que certain métaux et qui, entre les mains d’un artisan de renom, pourrait se transformer en arme redoutable.

    Alors que Baratume reprends son chemin, le couvert des arbres commence à s'obscurcir et les animaux se taisent petit à petit, plongeant la forêt dans le silence. Il peut voir au loin le crépuscule commencer à poindre, il ne tardera assurément pas à faire nuit.


Crocs du Monde – Andarsté

Cromax : échec critique.
Nessie : réussite.


    Ixtli rend son regard à Lysis, où celui de la faera est brûlant de son feu intérieur, celui de l’Aigail est aussi froid que la glace qui court dans ses veines.

    - Pas d’attaque, approuve-t-elle. Et je n’ai aucun moyen d’attendre directement la bête en étant certaine de ne pas toucher Cromax.

    Autrement dit, il se retrouvait face à lui-même. A la seconde remarque de Lysis, Ixtli hocha la tête, sans quitter la faera des yeux. Son trouble était clair, ne serait-ce que par son visage trop fermé et trop inexpressif.

    - Ixtli, mais j’ai le sentiment que tu le sais déjà.

    L’arme métamorphe de Cromax, de son côté, parvient effectivement à s’insinuer dans la colonne vertébrale de la créature cauchemardesque, mais au lieu de donner la maîtrise de la bête à Cromax, elle provoqua une réaction extrêmement violente. Sous le coup de la douleur intense et de l’action insidieuse des nerfs, le corps entier du Léviathan échappa à tout contrôle. Il se mit à tournoyer dans l’eau à grande vitesse, emportant Cromax sur son chemin, qui peinait grandement à rester accroché à la créature. Il fonçait dans les falaises sous-marines qui bordaient le lacs, les heurtant de plein fouet avant de se diriger vers une autre et la heurter à son tour, Cromax manquant à chaque fois de peu d’être tout bonnement écrasé contre la roche sous le poids et la force de la bête dépourvue de toute maîtrise.

    Elle se débattait, s’enroulant autour d’elle-même, accélérant, plongeant, remontant, avec un cri muet et atroce qui se réverbérait dans toute la grotte. Soudain, la créature tourna brutalement la tête et la releva pour remonter à la surface, embrochant le Sindel à califourchon derrière ses grandes cornes. Il fut transpercé dans le creux du ventre, une blessure large et profonde, mais aucun organe vital ne semblait avoir été touché.

    De la surface, Ixtli et Lysis ne pouvaient voir que des remous et une forme, gigantesque, devenue folle, et craindre pour Cromax. Petit à petit, elles virent sa forme remonter, plus lentement, et le Léviathan perça la surface avec un ultime cri, avant que la douleur ne l’emporte dans les limbes d’une inconscience. Cromax était toujours sur son dos, sa blessure cuisante au ventre. Ixtli, voyant la scène, plongea sans attendre dans l’eau afin de ramener Cromax jusqu’au rivage.

    Le Léviathan n’était pas mort, mais ce n’était plus qu’une masse blessée et inconsciente flottant à la surface, sa tête gigantesque penchée du côté où se trouvait la Rapière de l’Ombre encore enfoncée dans son orbite vide.


[Cromax – xp : 2,5 (post);
Baratume – xp : 0,5 (post) ; 0,5 (récupération d’une défense de Sanglier d’Elysian]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 18 Oct 2015 10:44 
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Alors que je suis bien en dessous de la scène, à m’échiner à faire obéir ce monstre colossal de ma poigne déterminée et, je l’avoue, un peu désespérée, les demoiselles se mettent d’accord pour ne pas m’aider. Chouette alors ! Je ne saisis pas tout de leur courte conversation, trop occupé à me maintenir en place sur le dos remuant de Nessie, mais j’en capte quelques bribes éparses via l’esprit de feu de ma faera incendiaire. Elles n’attaqueront pas. Pas sans me voir, pas sans savoir l’exactitude de mon état. Pour ne pas me mettre en danger. Et elles ont raison, même si au fond de ces abysses, je me sens seul désormais pour parer à cette menace monstrueuse qui m’emmène avec elle vers sa perte… et la mienne. Lysis, elle, n’a cure de la mine que fait Ixtli, et se fiche bien de savoir ce que l’ondine pense d’elle. Elle ne répond pas à la dernière question de la jeune aigail, toute penchée vers les flots ténébreux au fond desquels deux créatures de légende se débattaient pour en finir la première avec l’autre.

De mon côté, même si mes intentions sont claires, je sens que mon avenir n’a jamais été si obscur, si trouble. Maintes fois je me suis retrouvé dans des situations dangereuses, rocambolesques et terriblement risquée pour moi et mes proches, mais jamais autant je n’ai été aussi dépourvu de solutions pour vaincre un ennemi aussi puissant et acharné. Lysis ne peut venir, salvatrice, en deus ex machina pour me sauver les plumes. Non, cette fois elle a déjà mis toute sa puissance dans le combat. Elle a déjà usé de ses puissants pouvoirs pyromantiques pour mettre à mal Nessie, le blesser le plus possible, lui arracher vie, douleur et espoir de vaincre… Mais rien n’a réellement fonctionné jusqu’au terme : la bête vit encore, et je me suis moi-même emprisonné sur son dos, à la merci de ses mouvements erratiques et aquatiques.

Ma tentative de maîtriser son système nerveux et de contrôler ses mouvements par l’injonction d’une pression opposée à la direction désirée s’avère… une catastrophe sans nom. Finalement, je suis bien loin de mon atmos qui, s’il m’a été complexe à piloter la première fois, au moins répondait correctement à mes commandes et mes désirs, même si ma manipulation était un peu brutale. Ici, la réaction est pire que tout : je sens mon arme se fondre comme prévu autour de ce qui lui sert de colonne vertébrale, s’insinuer douloureusement dans sa moelle et ses terminaisons nerveuses. Comme prévu. Mais là où j’ai imaginé une maîtrise via cette technique, je me suis mis foutrement le doigt dans l’œil jusqu’au coude. La réaction du colossal Nessie est extrême au possible, et la peine que je lui inflige par l’incrustation de mes tentacules solides et acérés dans son épine dorsale ont tôt fait de le rendre fou de douleur. La créature aquatique a un spasme monstrueux qui parcourt tout son corps et manque de me désarçonner. Mais je m’agrippe des deux mains au manche relevé de mon arme, tenant bon malgré tout sans me faire rejeter de son dos. Pour l’instant, du moins. Car la plainte rageuse qui monte de son ventre comme s’il mettait au monde un monstre quatre fois plus grand que lui déchire les abysses et résonne au-delà de la grotte en une plainte colérique et peinée qui fait trembler les fondations rocheuses de l’îlot du lac, et se répercute jusque dans mes os, les faisant frémir par cette intensité inconnue encore jusqu’ici.

Et, hurlant son courroux, le monstre commence à se faire frénésie, et tourne, tourne sur lui-même comme dans un odieux manège. Pour mes yeux, tout est flou, derrière les bulles et les flots perturbés par des mouvements plus rapides. Ma proprioception est à cette heure bien incapable de me dire si j’ai la tête en l’air ou en bas… Ni même si les nombreuses vrilles de l’animal en sont réellement. Incapable de me repérer dans cet espace immense qui pourtant semble se réduire autour de moi comme les murs de la mort qui referme ses serres sur mon être, je ne peux que m’accrocher à mon arme, et à la vie, en forçant sur mes mains et mes poignets, donnant toute ma confiance en ma force, en ma pugnacité, ma rage de vaincre… Et en la solidité de mes membres. Pourvu qu’ils ne se brisent pas avant la fin. Pourvu qu’ils n’éclatent pas. Pourvu aussi que mon corps n’heurte pas une paroi ancestrale de ce lac oublié, explosant sous le choc pour ne laisser de moi qu’un être défait, brisé.

Les heurts se font, mais je peux remercier ma chance dans ma déconvenue : jamais mon corps ne se fait défaire. Celui de la créature, en revanche, est ballotté de spasmes de plus en plus désespérés, de chocs rudes et sans pitié qui l’amènent à s’autodétruire petit à petit, sans avoir plus lui-même le contrôle de ses mouvements. Je ferme les yeux. Je tâche de me replier, sans perdre ma concentration physique, vers un havre de paix mental qui n’a pour but que de ne pas faire entrer le stress, la nervosité, la peur d’y passer dans cette équation déjà complexe pour ma survie. Bon sang ! Vais-je vraiment mourir là, invisible aux yeux de tous, écrasé comme un vulgaire moustique contre un mur ? Ne restera-t-il de moi qu’une trace rougeâtre au cœur d’un lac de ténèbres ? Et Lysis, et Ixtli ? Que deviendraient-elles alors, quand la fureur du monstre les aura rattrapées ?

Pour le havre de paix mentale, on repassera. Il n’y a qu’un mot auquel je pense, symbole d’une peur qui m’a toujours habité : mort. Ma propre mort. Mon déclin, mon trépas, mon agonie. Mort, mort mort.

Mort.

C’est elle que je vois lorsque, furieusement, la créature jette la tête en arrière pour remonter à la surface, bien involontairement. Et cette corne de sa collerette, c’est au ralenti que je la vois arriver vers moi, droit sur mon ventre, prête à me transpercer, à m’éviscérer. Je crispe les mâchoires, comme pour vainement atténuer la douleur. Mais celle-ci est impitoyable, et me cueille malgré toutes mes armures, magiques comme physiques. La corne blanchâtre arrive à bout de ma gangue végétale, traverse mon armure de mithrill et transperce ma peau et mes chairs dans un éclair blanc d’affliction.

Ma vue se trouble, je ne vois plus que l’eau, bleue. Puis le sang, rouge, qui m’entoure alors que la bête sort son piton acéré de mon ventre. J’ai le cœur au bord des lèvres. Je lâche prise, au bord de l’évanouissement. Ah, je ne suis pas une chochotte, et les douleurs des combats ne m’effraient pas, habituellement. Mais là… Là elle est peut-être synonyme de fin. Mes mains lâchent mon arme, qui ne me retient plus désormais que par la dragonne, tordant mon poignet et l’emportant avec moi à sa suite sans que je ne contrôle plus rien. Je perds espoir, je perds toute volonté de me battre : blessé à mort, un trou plus gros qu’un poing dans le bide, je laisse juste mon sang s’écouler, ramenant ma main libre à la plaie comme un réflexe bien inutile. Car le sang gicle en volutes aérienne, dans ce grand bassin rempli d’une eau désormais souillée.

La frénésie des mouvements s’estompe, mais je m’en rends à peine compte. L’eau me submerge, et je ne respire plus, de peur d’en remplir mes poumons. La lumière s’éclaircit, petit à petit, et je ne comprends que lorsque j’émerge finalement des flots que c’est vers la surface que le monstre, inconscient désormais, me ramène.

La tête me tourne, et ma vision est trouble. Je tousse de l’eau. Peut-être en ai-je avalé, finalement. Je ne sais plus.

Je ne sais plus rien. Je gis sur le dos de l’animal, sur mon propre dos moi-même, la main coincée dans la dragonne de mon arme, la tête tournée vers le ciel de roc. Blême, hagard. Au loin, la silhouette d’Ixtli, comme irréelle, plonge dans les flots pour me secourir. Lysis abandonne quant à elle sa forme humanoïde pour revenir au plus vite dans mon esprit, au creux de moi. Je l’entends crier, crier pour me ramener, mais je n’ai la force de lui répondre.

Quand l’ondine arrive à mes côtés, j’ignore combien de minutes ont pu passer. Je redresse péniblement la tête. Lysis est à nouveau sous sa forme humanoïde, près de moi. Elle a fouillé mon sac et tente de me faire boire une potion de soin de mon sac. Je déglutis péniblement le breuvage magique, peu convaincu dans son efficacité sur un trou pareil. Mais… étrangement je sens la vie couler en moi. Hors de moi aussi : l’hémorragie n’est pas arrêtée, mais… je vis. Je vis, irrémédiablement. Je me redresse sur mes coudes, plongeant mon regard de ténèbres dans celui de l’aigail. Je passe une main sur mon visage, comme pour me donner de la consistance, avant de lui tendre.

Elle m’aide ainsi à me relever, péniblement. Fourbu, blessé, je me tiens courbé, appuyé sur elle comme une colonne soutient une voute. Je me penche vers le manche de mon arme métamorphe, et en change l’apparence pour qu’elle sorte du corps défait de la créature. Les lames tranchent sa peau, sa chair à nouveau, et un gémissement involontaire sort de la gueule béante de la bête. Elle est inconsciente, mais pas morte pour autant. Aussi, lorsque j’avise ma rapière plantée dans son orbite vide, je peine à articuler :

« Il faut… l’achever. »

Je me détache d’Ixtli. J’œuvrerai seul dans cette mise à mort relevant plus de la pitié, désormais, que de la cruauté ou de la volonté de vaincre. Je m’approche, titubant, de l’œil crevé, et mes doigts se referment sur la rapière. Je change mon autre arme en rapière toute semblable, et la pointe vers l’orbite, à son tour. Puis, rassemblant tout ce qui me reste de force, je me laisse choir vers l’avant, transperçant l’orbite et le crâne de l’animal de mes deux lames plantées. Et je maintiens la pose, comme j’ai déjà pu le faire. Mais avec moins de fougue, cependant. Je relâche des salves d’épines vers mon ennemi, tuant, tuant la créature sans lui laisser plus le loisir de souffrir. Puis, récupérant mes lames, je laisse disparaitre ma peau de rose et glisse sur le dos, une fois de plus, perché sur la tête de l’animal. Je jette un regard sur Ixtli, sur Lysis. Je suis à bout de force, mais en trouve néanmoins un peu pour m’exclamer, douloureusement.

« C’est fini. C’est… fini. »

Lysis sait que je vivrai. Elle profite de ce moment de répit pour observer plus avant les grandes pierres bleues incrustées dans la gorge de l’animal, vérifiant leurs propriétés magiques, et si elle peut les ôter de la chair de l’animal. Je n’ai pas la force de la retenir, de l’empêcher de profaner cet ennemi défunt qui fut le plus puissant que j’aie jamais combattu. Celui qui, du plus proche, m’a fait entrevoir la mort.

Nous n’avons plus rien à faire ici, désormais. Je jette un regard sur le pendentif, qui n’a toujours pas révélé ses secrets, et me rends, cahin-caha, vers Ixtli. Un dernier regard sur l’autel, l’îlot, afin d’en apprécier une dernière fois l’aspect morne et triste. Je prends en ma main celle d’Ixtli, me redressant tant bien que mal pour lui signifier mon désir profond :

« Ne nous attardons pas dans cet endroit de mort. »


[1918 mots]

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