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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 19 Oct 2015 14:05 
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Localisation: Quête 32 : Elysian | À la recherche des Hypogriffes perdus
À genoux près du corps de l'animal, je fais levier avec mon épée sur l'une de ses défenses. Je charcute un peu la chair autour et j'arrive tant bien que mal à sortir l'imposant morceau d'ivoire. Je me relève, essuie ma lame ensanglantée sur le cuir de la bête, et j'observe attentivement l'objet de ma récolte.
C'est une belle pièce, et le combat en valait sans nul doute la peine. Si j'en ai le temps dans mes péripéties, j'irai trouver un artisan digne de ce nom. Peut-être pourra-t-il me fabriquer une quelconque arme avec. Nous verrons ça en temps et en heure.
En parlant d'heure et de temps, je repars en toute hâte, laissant derrière moi les autres souvenirs de ce combat et rangeant la défense dans mon sac.
La luminosité baisse au fur et à mesure que j'avance. Me déplaçant d'un pas vif et discret, je remarque que la forêt fait de moins en moins de bruit. Je m'arrête quelques secondes et je regarde au loin. Le ciel semble commencer à se teinter de rouge, signe de la nuit imminente.

Dormir dans cette forêt serait folie, si je ne connais pas la faune et la flore des environs. De plus, je n'ai aucune affaire me permettant de me tenir relativement au chaud. Je pourrais à la limite dormir en haut d'un arbre... Cela m'étonnerait qu'il y ai des serpents ou autres créatures assez sournoises pour venir m'embêter en haut d'un sapin.
Je pourrai aussi revenir immédiatement dans la chambre dans laquelle j'ai dormi la nuit dernière. Le pendentif que l'on m'a remis, à moi et autres aventuriers, à mon arrivée sur Elysian, permet de se rendre dans un lieu que l'on a déjà visité. Il me semble que ce coup de magie n'est possible qu'une fois par jour, malheureusement...

J'ai encore de la nourriture dans mon sac, et dormir ici me permettrait de repartir dès le jour levé. Je décide donc de trouver un autre arbre, suffisamment haut et dont les branches me permettraient de dormir dans une sécurité relative.
Je me hâte, la nuit ne devrait plus tarder maintenant.

(374 mots)

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 21 Oct 2015 18:40 
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Crocs du Monde – Andarsté

    Ainsi périt l’une des plus anciennes créatures qui foula les terres d’Elysian, transpercée par les lames du Sindel et ce pouvoir si particulier qui était le sien. La bête déchue, la créature qui, quelques instants plus tôt, rayonnait de fureur et d’une vie farouche n’était plus qu’un amas de chairs et d’écailles dans lesquelles s’ouvraient des plaies béantes et des noirceurs calcinées, muets symboles de l’âpreté d’un combat titanesque. Elle flottait à la surface, devenue étrange et étrangère dans ce milieu qui l’avait autrefois couvée et laissée grandir jusqu’à devenir un Léviathan, fruit des expériences des Sindeldi du temps jadis.

    Lysis parvient à arracher l’une des orbes étranges qui se trouve sous la gorge de la bête, il s’agit d’objets étranges, bleutés et cristallins, peut-être pourvu de propriétés particulières.

    Lorsque Cromax s’approche d’elle, Ixtli est assise sur la pierre, hébétée, et contemple le vide devant elle. Elle laisse Cromax prendre sa main et se redresser pour lui proposer de quitter ces lieux de morts. Le regard vidé, elle tourne la tête vers le Léviathan et acquiesce avant d’aider le Sindel à rejoindre la barque. Auparavant, elle a placé délicatement une main sur sa blessure et lui a transmis une légère gangue de givre qui, si elle est désagréable, maintient le sang à l’intérieur du corps de Cromax le temps que la blessure puisse être traitée.

    - Les pendants d’Uraj ne marchent pas ici, rejoignons la surface, dit-elle d’une voix lasse tout en l’accompagnant.

    La jeune Aigail ne semble prendre aucun plaisir à la mort de la créature, ne semble emplie d’aucun sentiment de triomphe. Une fois Cromax installé dans la barque, elle prend les pagaies et entreprend de ramer.

    Ils remontent les marches qui les avaient menées jusque dans les tréfonds du manoir d’Andarsté, Ixtli soutenant toujours Cromax du mieux qu’elle le peut et ils finirent, finalement, par rejoindre la surface.

    Dehors, le soleil se couchait, s’apprêtant à laisser place à l’empyrée, illuminant les cieux d'une lueur mordorée qui se reflétait sur les ruines d'Andarsté. Ixtli releva la tête vers le ciel et ferma les yeux humant l’air frais amené par les vents des Crocs du Monde. Ces derniers, habituellement fougeux, semblaient s’être calmés en une simple brise rafraîchissant les esprits, comme s’ils avaient saisi tout le solennel véhiculé par ces êtres qui remontaient des entrailles de la terre après avoir mis à bas l’une des plus dangereuses créatures qui peuplaient ces terres, pourtant si inoffensive laissée seule où elle était.

    Le soleil disparut lentement derrière les frondaisons et les hauts pics enneigés. Soudain, le pendentif de Cromax s’auréola d’une lueur lunaire qui se transmit à son abdomen, auréolant la plaie de la même lueur.

    Ixtli observa le phénomène en murmurant d’un air fasciné :

    - Il semblerait que le pendentif te soigne, lentement, mais qu’il te soigne…


Crocs du Monde – Jättivuori

    Alors que Baratume avançait, les arbres se firent trop minces et dépourvus de branches pour que le rôdeur puisse les escalader jusqu’à se glisser sur l’une d’elles pour y dormir, cependant, il put trouver une alcôve dans une grotte inhabitée lui permettant de s’abriter des intempéries tout en se prémunissant d’un éventuel danger.

    Cependant au cœur de la nuit, il fut éveillé par le sentiment d’être observé, et, lorsqu’il releva la tête, il pu s’apercevoir qu’un loup, blanc, le toisait dans le clair-obscur des arbres rachitiques éclairés par la lune.

    Image


    Après un clignement d’yeux, il fut parti. Le reste de la nuit se passa sans que rien ne puisse le déranger et il pu reprendre la route. Il parvint finalement à atteindre la fin de la limite des arbres et pu observer les sommets enneigés de Jättivuori dans toute leur splendeur, illuminés par la lueur du midi. Cependant, il put s’apercevoir qu’entre les pitons rocheux et les névés se trouvaient une bâtisse, si bien dissimulée dans la montagne qu’elle semblait faire partie d’elle.

    Il s’agissait d’une tour étrange, blanche, de laquelle s’élevait de la fumée. Un chemin long et sinueux semblait y mener en longeant la ligne de crête, fine et escarpée.

    Image


[Cromax – xp : 3 (post), 5 (pourfendage de Léviathan);
Baratume – xp : 0,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 21 Oct 2015 21:22 
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Les lames arrachées à son œil et à son dos finissent de tuer cet adversaire magistral sans un dernier gémissement. Son dernier souffle, si bruyante qu’elle fut dans les dernières minutes de sa vie, se fait dans un silence morbide et dérangeant. Je me sens presque coupable de rompre cette paix retrouvée en nettoyant mes lames en les trempant dans l’eau du lac avant de les essuyer sur ma tunique, là où mon sang ne l’a pas trop imbibée, dans un froissement humide. Je n’ose jeter de coup d’œil à Lysis qui, sans remord, charcute la bête pour en extirper un orbe bleuté étrange, aux pouvoirs certainement magiques et mystérieux. Peut-être. Je n’y comprendrai de toute façon pas grand-chose, au final. Mais elle semble y porter un intérêt notoire, l’emportant avec elle, sans doute pour l’étudier de plus près lorsque nous serons dans un endroit familier. Encore un secret qui nous est caché. Sans le vouloir, je croise du regard les blessures mortelles que nous avons infligées, à trois, à la bête. Quelle puissance rassemblée en un même endroit pour vaincre finalement un ennemi bien plus puissant que nous pris individuellement. Quelle force unificatrice nous a liés pour nous dépasser, nous surpasser et finalement mettre fin à la menace qui pesait sur nous. Quelle horreur, au final, que d’avoir décrété pour notre pauvre survie la mort d’un être ayant vécu plus de vingt vies comme la mienne.

(Ne sois pas bête. Ce n’était rien de plus qu’un très gros poisson rouge abandonné dans son bocal, sans même plus personne pour venir le regarder ou s’en occuper. Quel sens avait cette vie passive et éloignée de tout ?)

Lysis, acerbe, n’a pas entièrement tort dans ses paroles, comme souvent, même si son manque d’émotion et d’empathie fait parfois peur.

(C’était une vie. Aucune d’elle ne devrait avoir plus de poids qu’une autre.)

(Et pourtant c’est le cas. La tienne vaut bien plus que la sienne, irrémédiablement. Que signifiait sa vie, à part la solitude et le risque qu’un jour, quelqu’un de moins puissant libère sa force dévastatrice qui aurait, une fois ressurgie des profondeurs d’Elysian, dévasté la surface, ses villes et ses habitants ? Qu’aurais-tu préféré ? Mourir à sa place ? Toi qui es ici pour sauver les élémentaires de leur disparition définitive, pour régler des situations politiques délicates afin de servir une cause plus grande visant à l’unification de peuples autour d’un même objectif, comme sur Saldana ? Quel poids a la vie de cette créature certes âgée et puissante, mais complètement inutile à quiconque dans cette grotte abandonnée ?)

(Respecte sa vie. Respecte ce qu’elle était, et respecte sa mort, nous ayant permis de survivre. J’aurais aimé que ce combat n’ait jamais eu lieu.)

(Foutaises ! Ce combat t’a prouvé ta force, notre force commune. La nouvelle répandue montrera aux yeux de ce monde qui ne te connait pas quelle puissance tu peux accumuler. Tu inspireras la peur, tu inspireras le respect chez ceux qui se présenteront comme tes ennemis. Et alors, le dialogue pourra être possible avec. Et une issue diplomatique possible, engendrant la sauvegarde de nombreuses vies d’une guerre actuellement quasiment inévitable.)

Elle est vindicative, encolérée. Ses arguments sont frappants, font mouche en moi, mais je m’insurge tout de même mentalement.

(Ce n’est pas une raison. Il y a d’autres moyens d’y parvenir. D’autres…)

Elle interrompt ma pensée, oralement cette fois, désignant d’un doigt nerveux pointé la jolie ondine qui semble un peu perdue, assise sur un roc de l’îlot central.

« Et la sauver elle, est-ce une raison qui te va ? »

Encolérée, elle s’est laissé emporter. Je pose mon regard sur Ixtli, incapable de répondre. Sortie de son contexte, la phrase de ma faera peut vouloir dire tellement de choses, être comprise de tellement de manières. Y ajouter quoique ce soit ne ferait qu’emmêler encore plus la situation. Je me renfrogne. Bien sûr que c’est une bonne raison. La vie d’Ixtli, la mienne. Bien sûr qu’il s’agit de raisons plus que valables d’avoir amené la mort sur cet ancêtre respectable, cette expérience oubliée ayant survécu à ses maîtres. Oui, elle a raison quand elle dit qu’il faudra répandre la nouvelle de cette mort, et de notre acte héroïque de ce jour. Car oui, il nous faudra le présenter comme ça : Nous avons vaincu un être à la fois puissant et ancestral, plus que quiconque ici, pour nous défendre. Pour la défendre…

Mes yeux ne parviennent plus à cesser de la regarder. Descendant douloureusement de la carcasse de la bête pour rejoindre la terre ferme, tenant ma blessure contenue par le breuvage magique que Lysis m’a fait absorber, je m’approche de l’aigail et m’accroupis à ses côtés, toujours faible malgré tout. Elle me regarde à son tour, et place une main légère et rassurante contre ma blessure. Je me crispe un peu, dans un premier temps, ne sachant pas ce qu’elle souhaite faire, mais je décide de m’abandonner à elle. Sa magie, utilisée une fois de plus d’une manière originale, place une gangue de glace dont le froid mord mes chairs désagréablement, mais qui a le mérite de cesser l’hémorragie et de préserver à l’intérieur de mon corps le sang qui est le mien, le temps que la plaie soit soignée davantage. Un sortilège de répit qui est plus que le bienvenu. Je lui adresse un maigre sourire de remerciement, que j’aurais voulu plus joyeux, mais qui se réfrène face à sa mine emplie de tristesse et de pensées noires.

Elle brise elle-même le silence gênant qui s’installe malgré moi, ne sachant que lui dire, en précisant que les Pendants d’Uraj, ces pendentifs de téléportation, ne fonctionneront pas à l’intérieur, et qu’il nous faut sortir. Lysis, rendue impatiente par la scène, et agacée de mon comportement passif, lève les yeux au ciel en grognant un soupir, avant de reprendre sa forme invisible aux yeux des néophytes, qui vient retrouver sa place dans ma tiare précieuse.

Je m’installe en silence dans la barque, et laisse l’élémentaire mener celle-ci jusqu’à un rivage que nous savons sûr, proche de la sortie. Il est inutile de nous attarder plus longtemps ici. Avant de sortir de la grotte par la porte au soleil que nous avons empruntée pour y arriver, je jette un dernier regard vers le cadavre flottant de ce monstre draconien. Par les louages de sa mort, au moins sera-t-il connu et reconnu pour ce qu’il était : un être puissant et dangereux. Ça ne le consolera sans doute pas, bien sûr… Mais puisse cela lui rendre le passage de vie à trépas moins amer que le fut sa vie de solitude et d’abandon.

Ixtli me soutient, alors que nous remontons vers la surface. Et j’avoue me laisser aller à ce soutien avec plus de plaisir et de nécessité que je ne l’aurais cru. Je me sens faible, j’ai besoin de repos. Et sa proximité, outre son aide purement physique, me rend un peu de force et de courage. Elle vit. Je vis. Oui, préserver ces vies était une bonne raison pour en prendre une autre. Celle d’une créature ayant vécu trop longtemps sans vivre réellement. Et pour son trépas, je me fais une promesse : chaque moment de ma vie sera à la recherche de plus de ferveur et d’activité que n’importe lequel de ses moments de solitude. Près de deux millénaires à tourner en rond au même endroit. C’est peut-être un peu déiste de ma part, et je m’invente peut-être des excuses, mais j’aime à penser que désormais, l’esprit de Nessie me suivra dans mes aventures, et verra pourquoi il a été bon que je survive. Je lui dédierai mes joies et mes victoires, à partir de maintenant.

Nous arrivons finalement à l’extérieur, devant un coucher de soleil annonciateur d’une nuit paisible. Le vent, lui-même, semblait apaisé de ce calme retrouvé, ne soufflant plus qu’en une légère brise soulevant à peine mes mèches défaites, et rafraichissant la peau de mon visage restée trop longtemps dans la poussière de ces ruines. Comme l’aigail, je prends une longue inspiration, mais sans fermer les yeux, pour ma part. Car ils sont posés sur le paysage splendide qui s’offre à nous, à la lueur décroissante recouvrant d’un voile tamisé les antiques ruines d’Andarsté. Je ne m’anime que lorsque le disque solaire a totalement fini de disparaitre derrière l’horizon brisé des Crocs du Monde. Au moment où je m’en rends compte, en réalité, car mes pensées se sont encore perdues dans de lointains souvenirs futurs. De ces avenirs que l’on imagine en sachant qu’ils ne seront pas tels qu’on les a imaginés. C’est la lueur que produit soudainement mon pendentif lunaire qui me ramène à la réalité, sur Elysian. Ixtli, tout aussi intriguée de cet étrange phénomène, s’approche de moi et commente d’un air intrigué :

« Il semblerait que le pendentif te soigne, lentement, mais qu’il te soigne… »

Me soigner ? Voilà une nouvelle plutôt bonne, en vérité. Je crois en avoir besoin plus que de rigueur. Voilà une bonne nouvelle, capable de faire passer les zestes d’amertumes de cette soirée naissante. Je soupire, rasséréné, et profite de l’attention d’Ixtli pour glisser une main délicate sous son menton, en une caresse du bout des doigts le long de sa ligne de mâchoire. La voix qui sort de ma bouche est enrouée et murmurante, comme si ma gorge était serrée.

« Je suis content que nous soyons en vie. Je suis content que tu vives, Ixtli. »

Cela me parait, finalement, la réponse la plus acceptable et la plus simple aux propos acides de Lysis, de trop nombreuses minutes plus tôt. Car oui, il ne sert à rien de pleurer la mort passée : c’est la vie qu’on doit se féliciter d’avoir devant nous. Dans le respect de notre adversaire vaincu, certes, mais sans en faire un martyr plus que de rigueur : c’est lui qui nous a attaqués, après tout. Je rempile :

« Merci. Merci de m’avoir aidé à surmonter cette épreuve. »

Mais il n’est plus guère temps de traîner ici sous la lune. Je prends la main d’Ixtli dans la mienne, et pose la seconde sur le pendant d’Uraj.

« S’ils fonctionnent, rendons-nous à Ilmatar au plus vite. Nous y trouverons un repos salvateur dont nous avons tous deux besoin. »

Ils devaient se recharger, entre deux utilisations, si mes souvenirs sont bons. Mais… en vérité j’ignore complètement combien de temps nous avons passés dans ces ruines. Peut-être cela suffira-t-il. Ou peut-être pas. Auquel cas il ne nous restera plus qu’à nous réfugier pour la nuit dans l’abri qu’elle s’est construit, dans ce bâtiment où je l’ai laissée se reposer. Je pense fort à la destination d’Ilmatar, espérant que le voyage se fasse.

[1789 mots (Révolution !)]

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 22 Oct 2015 15:43 
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Localisation: Quête 32 : Elysian | À la recherche des Hypogriffes perdus
J'avance, malgré l'heure, malgré la luminosité déclinante, malgré ma fatigue croissante. Les arbres sont fins, beaucoup trop fins à mon goût. Leurs branches sont petites et hautes. Après quelques minutes de recherches intensives, je commence à me faire à l'idée que je peux pas dormir en haut d'un arbre. Dommage, cela aurait été un bon plan.
J'hésite à rentrer à Ilmatar grâce au pendentif. Certes, une fois là-bas je serai en sécurité, mais ce n'est pas une utilisation raisonnable. Du moins, pas à mon goût. Je ne suis pas en danger, j'ai de quoi manger, je ne suis pas spécialement perdu. Et puis, je n'aime pas trop l'idée d'utiliser une magie que je ne connais qu'un tout petit peu, surtout quand elle concerne des déplacements. Je ne voudrais pas me retrouver avec sept jambes en plus, suite à une erreur magique ou je ne sais quoi. Neuf jambes en tout, c'est foireux.

Conclusion du bilan de la situation, je me remets en route encore un peu. Je longe un peu la montagne. Observant les alentours dans ma marche silencieuse, j'arrive à discerner une tache sombre sur ma gauche. Une grotte. Je ne prends même pas la peine de dégaine une arme, je me fie à mes sens.
Elle semble inhabitée, du moins pour l'instant. Je souris, dans l'obscurité croissante.
Je me défais de mon carquois, de mes armes et de mon armure. Laissant tout en tas, plus ou moins ordonné, je me couche à même le sol. Cela ne me dérange pas, au contraire. J'aime la vie au grand air, et j'ai été élevé à la dure.

Je m'endors rapidement. Mon sommeil, sans songe, n'est perturbé qu'au beau milieu de la nuit. Mes sens sont aux aguets. Je me lève rapidement, sans trop comprendre. Une fois à l'entrée de la grotte, j'observe les alentours. La lune est à son apogée, et dans la blanche lumière qu'elle émet, j'aperçois une forme, un être, un loup.
Blanc comme la neige, il ne bouge pas d'un poil. Il m'observe, sans rien faire. Peut-être me surveille-t-il. Quoi qu'il en soit, je suis serein. Après tout, Terhenetar n'avait-il pas adopté la forme d'un loup blanc ?
Je murmure alors, comme pour immortaliser l'instant :

« Salut à toi, Veilleur Blanc. »

La seconde d'après, le loup était partis. Cela me rassure un peu, c'était bien un signe d'un quelconque esprit.
Je me recouche l'âme et l'esprit en paix.

Je me réveille peu avant l'aube. Mon corps semble habitué à se lever tôt. Reposé, motivé, je mange rapidement quelques baies ramassées hier. Leurs goûts me restent quelques minutes dans la bouche. Je reprends mes armes, m'équipe, et repars.

Je marche rapidement, revigoré par la fraîcheur matinale. J'atteins enfin la limite de la partie boisée de la montagne. Tant mieux, au moins je vois un peu mieux où j'en suis.
Je m'arrête quelques secondes et levant la tête, j'observe ma destination. Les sommets enneigés sont comme je les imaginais : magnifiques. Le soleil rendant la neige immaculée et illuminée, je ne parviens pas tout de suite à discerner l'étrange tour se dressant là-haut. Blanche comme la neige à côté de laquelle elle est bâtie, la bâtisse se confond dans son environnement. À côté d'elle, je parviens à discerner un petit chemin partant d'elle pour arriver à proximité. Longeant la ligne de crête d'à côté, il est sinueux et très long. C'est mon seul choix possible. Je l'emprunte donc, sûr de moi.

Je vais enfin savoir ce qui m'attend là-haut.

(626 mots)

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mar 27 Oct 2015 16:11 
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Crocs du Monde - Andarsté

    Ixtli rend son regard à Cromax. Dans ses yeux il y a certes de la peine pour ce qui vient d’être fait, mais aussi une étincelle farouche, vivante, teintée de douceur alors qu’elle pose ses yeux sur le Sindel.

    Cependant, lorsque Cromax tend la main vers le Pendant d’Uraj, Ixtli lève la main qui n’est pas dans celle du Sindel pour arrêter son geste.

    - Il ne fonctionnera pas sur moi, murmure-t-elle en glissant sa main vers son propre cou où se trouve le pendentif similaire à celui de Cromax, bien que teinté d’une lueur orange.

    Ixtli se lève sur la pointe des pied et dépose ses lèvres sur celles de Cromax avant qu’ils de disparaissent.

(Suite à Ilmatar).


Crocs du Monde – Jättivuori

    Il ne faut pas moins de trois heures à Baratume pour atteindre sa destination deux longues et interminables heures où il avance sur la ligne de crête. A chaque bourrasque de vent, il menace d’être précipité vers ces deux à-pics rocheux et neigeux qui se trouvent de part et d’autre de lui. Un faucon cri au-dessus de sa tête, une longue complainte, comme un avertissement, et alors qu’il avance, les bourrasques de vent se font de plus en plus violentes et se parent de neige, devenant un blizzard sauvage et indifférent à ce pauvre humain venu d’outre-monde qui avance, un pas après l’autre sur ce chemin qui s’emplit petit à petit de neige.

    L’homme de Whiel n’est rapidement plus qu’un amas de vêtements glacés d’où ne perce plus aucune chaleur, car il n’est pas apprêté pour faire face au froid et à la froidure montagnarde. Il grelotte, tremble de froid et il ne sent presque plus ses pieds et ses doigts de pieds ne sont plus qu’un lointain souvenir lorsqu’il arrive finalement au pied de la tour en haut de la montagne.

    S’il lève les yeux, il verra qu’elle se perd dans le blizzard, mais qu’elle semble s’élever, blanche et immaculée, vers les cieux. Il peut toujours percevoir une lueur, venue de tout en haut. Devant lui se dresse une porte, petite, de taille humaine.


[Cromax – xp : 2,5 (post)
Baratume – xp : 1 (post)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 29 Oct 2015 18:40 
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J'avance. Mes pas sont souples et s'enchaînent rapidement, du moins au début. Ma tête est ailleurs. C'est quelque chose que je fais souvent, lors de grandes marches ou d'effort physique continu, le fait d'avoir la tête ailleurs. J'avale donc les mètres et les kilomètres. La pente se fait raide par endroits, un peu moins abrupte à d'autres. Dans tous les cas, je n'ai pas d'autre choix, pas d'autre chemin.

Je ne tarde pas à rencontrer l'étrange matière blanche et froide qu'est la neige. Je ne suis pas habitué à cet environnement, hostile, cruel et mystérieux qu'est la montagne enneigée. Le vent se lève aussi, de plus en plus fort et violent. Je me fais violence pour rester sur mon chemin. Je suis la ligne de crête coûte que coûte. Chaque pas un peu trop à gauche où à droite me rapproche du vide et des deux pics qui s'élancent de part et d'autres de ma piste.

Le cri d'un oiseau m'alerte. Levant la tête je ne tarde pas à reconnaître, malgré le blizzard et les larmes causées par le froid, la fine silhouette d'un faucon volant tout là-haut. Je ne m'arrête pas pour autant. Son avertissement me fait l'effet d'un vautour attendant la mort de son repas du midi ou du soir. Je m'active, accélérant l'allure malgré le vent et la neige.

Me voilà enfin au pied de l'édifice camouflé dans la montagne. Dans le blizzard montagneux, elle est presque invisible. Seul la lueur brillant en son sommet me permet de ne pas le perdre de vue.
Je suis gelé, glacé, frigorifié, humidifié, et à la limite de la cryogénisation. Le doux souvenir de mes doigts, de pieds comme de mains, me fait ouvrir la porte sans perdre une seconde.

J'espère que ce n'est pas dangereux, je suis incapable de tenir mon épée. À part faire un câlin à l'adversaire en espérant le geler, je ne vois pas grand chose...

(346 mots)

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 30 Oct 2015 12:29 
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Crocs du Monde – Jättivuori

    La porte, sous la pression de Baratume, coulisse silencieusement sur ses gonds, sans marquer le moindre à-coup ni le moindre grincement, comme si elle avait été parfaitement bien huilée.

    De l’autre côté de la porte se trouve un escalier de pierre en colimaçon, relativement étroit, et éclairé par des torches fichées à égale distance tout au long de la montée. Il n’y a, d’ailleurs, pas d’autre chemin que celui-ci.

    Alors qu’il monte, Baratume peut sentir la chaleur augmenter et l’envelopper dans une chape agréable et détendue. A mi-chemin il peut entendre de nouveau un cri de faucon résonner autour de lui. Arrivé au bout de l’escalier, il butte sur une modeste porte de bois entrouverte. S’il l’ouvre, il verra un salon cossu, chaleureux et agréable où se trouvent moult canapés, fauteuils, tables basses et guéridons. Partout où il pose les yeux se trouve un fatras d’objets divers, certains parfaitement triviaux comme des couverts, une assiette, des plumes pour écrire, des feuilles, tandis que d’autres semblent être des objets parfaitement inconnus. Une fenêtre s’ouvre vers l’extérieur, fermée par une vitre par laquelle Baratume peut voir le blizzard atteindre son paroxysme dans des volutes neigeuses. Sur le mur du fond se trouve un âtre dont le feu éclaire et réchauffe agréablement la pièce. C’est un endroit où l’on peut, instinctivement, se sentir bien.

    Dans un coin de la pièce se trouve un perchoir en bois sur lequel se trouve un faucon qui l’observe en tournant la tête avant d’émettre un nouveau cri.

    Assis à une table, sur une grand tabouret à dossier se trouve une vieille, très vieille personne à la peau parcheminée, fripée, aux yeux si vieux qu’ils sont injectés de sang. Il s’agit d’un homme, mais si ancien qu’il est impossible de deviner la race à laquelle il appartient. Malgré tout, dans sa chevelure et ses sourcils se trouvent encore des traces du noir qui devait les peupler jadis, il y a fort, fort longtemps et ses yeux son alertes alors qu’il les pose sur Baratume.

    Image


    - Entre, mon enfant, entre. Mais déchausse-toi avant. Regarde donc tes pieds que tu n'ai pas d'engelures. Et raconte moi le pourquoi de ta venue, dit-il d’une voix claire malgré son grand âge.

Si Baratume décidait de suivre le conseil du vieil homme, il verrait une engelure sur son plus petit orteil du pied droit.

[Baratume – xp : 0,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 30 Oct 2015 15:40 
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Visiblement, cette porte est fréquemment utilisée. Ou alors la ou les personnes habitant là m'attendaient et comme on attend un prince, ont tout bien préparer pour ma venue. En réfléchissant un peu, je pense que ma première idée est la bonne.
J'entre, sans bruit, tous mes sens aux aguets. Non pas tel un voleur, mais comme quelqu'un qui ne sait pas dans quoi il met les pieds.
Sans surprise, je fais face à un escalier en colimaçon. Étroit, comme la tradition des escaliers en colimaçon le veut, je n'ai pas d'autre choix que de le monter.
Mes pieds et mes jambes s'en seraient bien passés... Ils sont légèrement gelés, encore plus que tout le reste de mon corps. Plus je monte et moins j'ai froid. Je me sens de plus en plus à mon aise, et c'est avec soulagement que la chaleur m'envahit peu à peu.
Lors de ma longue ascension, j'entends de nouveau le cri de l'oiseau aperçu juste avant mon entrée ici. Un frisson me parcourt l'échine, instinctivement. Ce cri, tellement sauvage et puissant, me plaît.
Une porte en bois simple, à moitié ouverte. Je ne me pose pas de question, et j'entre, sans frapper ni rien. Le salon qui me fais face me déstabilise quelques instants. Un salon aussi chaleureux et agréable dans une tour perchée dans des montagnes désertes . Logique, je crois qu'on t'a perdue.
Il y a ici assez de canapé, de sièges, de fauteuils, et autres meubles pour accueillir des fessiers, qu'on pourrait aménager une grande maison avec. Des armoires, tables basses ou table tout court, et d'autres meubles, supportent le poids de nombreux objets divers et variés. Je ne m'attarde pas trop sur les détails, il y a tellement d'objet différents....
La pièce ne possède qu'une seule fenêtre. Par la petite vitre, j'observe pendant quelques secondes le blizzard qui se déchaîne à l'extérieur.
La cheminée, car il y a forcément une, pour chauffer tout ça, se trouve au fond de la pièce. Les flammes contrastent agréablement avec le dehors, et je souris malgré moi. On est bien, ici.

J'ai encore les larmes aux yeux suite au grand froid de là où je viens. Ma vision est trouble, et je suis un peu perdu dans mes pensées. Un cri de faucon retentit, et je sursaute, relevant les yeux. Sur un perchoir, dans un coin de la pièce, m'observe l'oiseau. Près de lui, assis à une table, sur un grand tabouret au généreux dossier, une très vieille personne m'observe quelques secondes. Fripé, parcheminé, vieilli par le temps, le terme ancien ou fossile lui convient très bien. Il me paraît quand même vivace d'esprit. M'appelant mon enfant, il m'invite à rentrer. Il me demande de me déchausser et de vérifier si je n'ai pas d'engelures. J'espère que non, j'aurai bien l'air con en rentrant sans un pied à Ilmatar...

Une fois que j'ai enlevé les bottes trempées par la neige réchauffée, le vieux veut que je lui raconte le pourquoi de ma venue. Sa voix est claire, son regard est vif, au final il n'a pas l'air si bête que ça.
Je m'approche donc, jusqu'à me poster à environ cinq petits mètres de lui, distance de sécurité. Je suis toujours méfiant et la vieillesse n'est pas forcément signe de bienveillance.
Je prends alors la parole, le visage neutre, la voix calme et posée :

« Le vent a saisi mon nom murmuré. Me voici. »

C'est tout. Je répète juste les paroles qui m'ont hanté ces derniers temps, les paroles de Terhenetar, l'Esprit du Vent.
Si le vieux en sait plus sur tout ça, il comprendra et il me donnera les informations dont j'ai besoin. L'une des meilleures techniques pour apprendre des choses, c'est de ne pas trop poser de questions.

(666 mots)

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 31 Oct 2015 12:07 
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    Une étincelle d’intérêt semble naître dans les yeux du vieillard aux paroles de Baratume, mais il répond à la place :

    - Oh, voyons, pas de manières chez moi, mon enfant, mets-toi donc à l’aise. Prend donc cette bassine, dans le coin et mets-y de l’eau depuis la carafe là-bas. Réchauffe un petit peu l’eau dans le feu, mais un petit peu seulement, attention ! L’eau doit être à peine tiède. Tu mettras ensuite tes pieds dans la bassine pour réchauffer ces vilaines engelures que tu as aux orteils, en espérant que l’on ne doive pas les couper.

    Il désigna une bassine située à côté de l’âtre, une carafe remplie d’eau posée sur une table. Le faucon poussa un cri, avec une note d’avertissement à l’intérieur.

    - Quoi ? fit le vieillard en se tournant vers lui. Ah, oui, j’oubliai, tu as raison.

    Il se mit péniblement debout et clopina jusqu’à une étagère où se trouvaient diverses fioles. Il en sortit une, remplie d’un liquide rougeâtre qu’il tendit à Baratume.

    - Mets deux gouttes de ça dans la bassine. Seulement deux, attention !

    En vérité, Baratume, alors que son corps se réchauffe, commence à ressentir diverses douleurs naissant dans ses membres ankylosés par le froid et les engelures sur ses pieds commencent à le démanger méchamment. Il commençait même à avoir des visions, ayant l'impression que les flammes s'élevaient vers lui avec un rire démoniaque. Mais fort heureusement, ce n'était qu'un simple tour de son esprit.

    Le vieillard lui ramena une miche de pain, du fromage et une théière de thé chaud avec un bol et le regarda s’afférer, de nouveau hissé sur son haut tabouret à dossier. Le faucon poussa un nouveau cri.

    - Oui, oui, oui, cela m’intéresse aussi, mais laisse-lui le temps de s’installer confortablement, voyons.

    Il ne laisse passer que quelques secondes avant de poursuivre :

    - Alors comme ça, le vent t’a mené jusqu’à nous. Mais que recherches-tu, mon enfant ? Les devinettes, c'est réservé pour les gens de mon âge, pas du tiens.


[Baratume – xp : 1 (post)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 31 Oct 2015 16:52 
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Ma phrase a l'air de faire sensation. Tant mieux, j'aurai eu l'air con si le vieux se serait contenter d'hocher la tête en me prenant pour un dingue. Au lieu de ça, il m'invite à me mettre à l'aise. Mon hôte me demande ensuite de réchauffer mes pieds meurtris par le froid en faisant chauffer l'eau d'une carafe dans une bassine.
Je m'exécute en même temps qu'il parle. Mes pieds sont dans un état lamentable, je n'étais pas préparé à affronter le froid de la montagne... J'espère juste, comme le vieux l'a si bien dit, qu'on ne devra pas me couper des orteils. J'aurai horreur de ça. C'est comme si on enlevait une partie de moi, et ça, ça me révulse.
Je prends donc la bassine et la carafe. M'approchant de l'âtre, je verse un tout petit peu de liquide dans la petite bassine de fer qu'il m'a indiqué. Je ne sais pas comment soigner des engelures, alors je me fie à ses conseils, en espérant que cela ne soit pas un mauvais tour. L'eau est tiède, je retire le récipient des flammes brûlantes.

Le faucon pousse alors un cri. Je ne le comprends pas, mais je saisis la note d'avertissement contenu dans le son. Étrangement, le vieux semble le comprendre, lui. Il acquiesce, affirmant que l'oiseau avait raison, comme s'ils étaient deux bons vieux amis, parlant la même langue. Je suis intrigué, et c'est avec curiosité que je vois mon hôte se lever. Il cherche quelque chose dans une étagère. Me tendant finalement un petit flacon contenant un liquide rougeâtre, il me dit d'en mettre deux gouttes dans la bassine. L'avertissement à la fin de sa phrase me persuade à moitié qu'il a de bonnes intentions.

Je m'assois donc sur un petit siège confortable. Posant mes armes à terre, à proximité, je me détends petit à petit. Mon corps, mon cœur et mon esprit se réchauffent. Après avoir mis deux gouttes de l'étrange potion dans la bassine métallique et tiède, je sens de nouveau mes pieds baignant dans le liquide.
Petit à petit, la présence de ma peau abîmée se fait de plus en plus ressentir. Cela me démange. Beaucoup. À tel point que je suis à deux doigts de me les éplucher avec un couteau. C'est horrible, mais je serre les dents. D'après Mère, quand cela démange, c'est que c'est la peau qui guérit. J'espère que c'est ici le cas.
Je ne me sens pas bien. Je ne sais pas si c'est le chaud-froid, ou la substance que mes pieds sont en train d'absorber... La tête me tourne et cogne légèrement. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive. J'essaie de me détendre et de penser à autre chose, le regard fixé sur les flammes dansantes. Tout d'un coup, c'est comme si ma vision était perturbée et altérée. Le feu grandit, grandit, grandit ! Encore et encore ! Sans s'arrêter ! J'ai l'impression que les flammes vont m'absorber et m'avaler tout entier ! Le tout est accompagnée d'un satané rire démoniaque, tout droit tirer des Enfers ! J'ai peur, je ne le cache pas et j'imagine que cela se lit sur mon visage. Mais je m'en fiche. J'essaye de faire ressortir le peu de courage qu'il reste encore en moi, et c'est d'une voix forte, peut-être un peu tremblante, que je m'écris, en m'attardant sur les syllabes :

« Vous ne passerez pas ! »

Tremblant, la vision se termine tranquillement. Je m'aperçois que ce n'était qu'une hallucination, et non une quelconque créature magique et dangereuse.
Le vieux se lève et ce n'est que du coin de l'oeil que je le vois me déposer de quoi me sustenter et m'hydrater. Un peu de pain, du fromage, et du thé. C'est simple, mais efficace.
Un nouveau cri de l'oiseau. Encore le même manège, le vieux semble le comprendre. Il lui répond donc que lui aussi cela l'intéresse, mais qu'il faut me laisser le temps de m'installer.
Ses questions arrivent enfin, quand il voit que je suis tout ouï mais que je ne sais pas forcément par où commencer.
Qu'est-ce que je recherche ?
Bonne question.

« Deux âmes liées par l’espace et le temps. Voici les dernières paroles que le Vent, Terhenetar, m'a soufflé. Une tâche m'attend ici, et je ne serais complet qu'après l'avoir effectué. Je suis donc ici pour prendre ce qui est à moi.

Vous n'êtes pas un élémentaire, qui êtes-vous ? Et je peux savoir ce que votre ami raconte dans mon dos ? »


M'y voici donc. Je ne dévoile pas la quête pour laquelle je suis venu sur ce monde. Cela ne le concerne peut-être pas, je verrais au cours de la discussion.
Je veux aussi en savoir plus sur son faucon, cela m'intrigue.

(865 mots)

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 8 Nov 2015 15:31 
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    Le vieil homme paraît tout excité par les paroles du jeune Baratume et trépigne sur place.

    - Tu as entendu ça, Ser ? Le vieux Loup Blanc a encore une idée derrière la tête je crois bien. Quel filou !

    Le faucon émet un nouveau cri, perçant, et quitte son perchoir pour se poser sur le dossier d’un fauteuil situé en face de Baratume.

    - Un élémentaire, moi ? Oh, non jeune homme, je ne suis pas l’un d’eux, quoi que j’en connaisse quelques-uns, ce sont de très bons voisins ! Vous savez que c’est la reine elle-même qui m’a fait livrer quelques-uns de ces meubles ? Quel être stupéfiant que cette femme, vraiment !

    Le faucon émet un nouveau cri, une sorte de remontrance.

    - Oh, oui, oui, quel soupe-au-lait celui-là, parfois. Il me trouve trop bavard… Enfin, pour te répondre, jeune homme, il est surtout curieux de ce que tu représentes, et a hâte – tout comme moi, soit dit en passant – de voir ce que ta venue va bien pouvoir receler. Le Vieux Blanc ne fait rien au hasard et ta venue possède un sens, même si ce vieux briscard aime trop les mystères pour te révéler la vraie raison.

    Il se gratta le menton en regardant Baratume.

    - Mais installe-toi donc sur ce sofa et endors-toi paisiblement, nous veillons sur toi. La nuit est déjà tombée et avec cette tempête, tu n’iras nulle part. Demain, elle sera terminée et nous pourrons sortir voir ce qu’a prévu pour toi le Vieux Blanc.

    En effet, la chaleur de la pièce et de sa boisson détendait les muscles du rôdeur et le contrecoup de sa difficile marche au travers du blizzard se faisait sentir, ses yeux commençaient à le piquer alors que le sommeil tombait sur lui.


[Baratume – xp : 1,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 12 Nov 2015 15:42 
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Excité par mes dires, le vieux trépigne d'impatience. Il veut en savoir plus, tout comme moi je veux en savoir plus sur lui et son animal. Il reparle un peu avec son faucon, l'appelant Ser et mentionnant Terhenetar sous le doux et surprenant nom de Loup Blanc. Visiblement, il le connaît bien. Cela me rassure un peu. S'il connaît l'Esprit du Vent, il doit être dans notre camp, normalement.
Un cri retenti, une fois de plus. Quittant son perchoir à oiseau, la bestiole volante vient se poser juste en face de moi, sur le dossier d'un fauteuil généreusement rembourré.

Il n'est pas un élémentaire. Mon hôte me le confirme. C'est ce que j'avais cru comprendre et observer.. C'était pour moi une manière de lui demander qui il était réellement, mais visiblement il n'a pas saisi la subtilité de ma question, ou alors il a très bien compris mais ne souhaite pas me livrer tous ses secrets. Dans les deux cas, je dois faire avec. Il m'indique néanmoins sa bienveillance vis-à-vis des fameux élémentaires peuplant ce monde. Cela va de pair avec l'amitié qu'il semble entretenir avec Terhenetar, j'imagine. Il connaît aussi la reine. En effet, il se vante de s'être fait livrer des meubles par elle, en personne !
Au moins, j'apprends des choses. Sans trop poser de questions en plus. N'est-ce pas merveilleux ?

Nouveau cri, comme une sorte de remontrance à l'égard du comportement ou des paroles de son maître. Je souris doucement, appréciant de plus en plus la complicité entre l'animal et son maître.
Sachant que je ne comprends pas son faucon, le vieux me précise que la bête le trouve trop bavard. Ils ont tous les deux hâtes de savoir ce que ma venue représente, et ce que Terhenetar a prévu pour moi.
Laissant un court silence s'installer, le vieux me regarde avec ses yeux vifs. Je ne trouve rien à redire à propos de ses paroles. Alors je me tais.
Mon hôte m'invite à m'installer sur le sofa qui se trouve juste à côté de moi afin de me reposer. La nuit est tombée, le blizzard semble redoubler d'intensité. Il me précise que demain, nous verrons ce que le Loup Blanc a prévu pour moi.

Je souris à l'idée d'en savoir plus sur ce qui m'attend, et je m'endors paisiblement, couché confortablement sur la banquette.

(414 mots)

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 21 Nov 2015 12:13 
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    Baratume s’éveille alors que le soleil franchit les cimes enneigées des pics des Crocs du Monde, les illuminant d’une douce lueur dorée embrasant le ciel. Ce qui l’a fait ouvrir les yeux sont les odeurs de pain chaud et de viandes grillées qui crépitent dans la tour. Le vieil homme fait face au feu, une casserole à la main qu’il agite au-dessus des flammes.

    Une exclamation sort de sa bouche lorsqu’il se retourne et aperçoit Baratume éveillé.

    - Bonjour, jeune garçon ! Bon réveil ! Installes-toi donc à table et mange, tu en auras besoin !

    Ce disant, il installe sur la table devant Baratume un festin de petit déjeuné, composé de pain, de fromages et de viandes. Il s’y trouve même une petite motte de beurre. Ser, le faucon, n’est cependant nulle part en vue.

    - Aujourd’hui, on va aller dans les montagnes, mais d’abord il te faut quelque chose pour te couvrir le dos, tu vas geler sinon. Quelle idée de venir dans les montagnes aussi peu préparé… Rha ! La jeunesse, de nos jours !

    Il s’affaire tout en parlant et fouille dans des étagères jusqu’à sortir une cape de fort bonne facture. Elle est faite de laine épaisse, plus douce cependant que celle à laquelle il est habitué par les moutons. Elle semble également plus chaude.

    - Tiens, prends ça, ça a été fait à partir de la mue de chèvres que l’on trouve dans les Crocs, c’est quelque chose de bien chaud. Dès que tu seras apprêté, nous pourrons y aller.


[Baratume – xp : 0,5 (post) ; 0,5 (obtention de la cape)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 22 Nov 2015 19:33 
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Je me réveille doucement. Ce n'est pas la lumière croissante qui me fait ouvrir les paupières, mais plutôt la bienveillante et bienvenue odeur de nourriture. Je relève la tête de mon lit improvisé, et j'observe la pièce. Rien n'a changé, si ce n'est qu'il fait jour dehors, et que je ne vois Ser, le faucon qui parle, nul part. Le vieil homme est dos à moi, il semble faire la cuisine. Le pauvre, il n'a visiblement pas de femme. Blague à part, il se retourne et me voyant réveillé, m'invite à m'installer et à manger. Sa salutation, bienveillante et chaleureuse, m'arrache un léger sourire. C'est fou comme les vieux perdus dans les montagnes elles-mêmes perdues, peuvent être sympathiques.

Se rapprochant de moi, mon hôte m'apporte un solide petit déjeuner. Pain, fromages, viandes grillées et même une petite motte de beurre sont au rendez-vous.
Alors que je m'attable et que je commence à manger, le vieil homme m'annonce, sans surprise, qu'aujourd'hui nous allons aller dans les montagnes. Il s'étonne que je n'ai rien pour me couvrir et me protéger du froid. En même temps, je n'ai pas vraiment eu le temps de me préparer pour toutes les situations pouvant être rencontrée dans une quête sur un monde inconnu.

Je mange. Est ce jusqu'à combler ma faim. Mon hôte s'affaire et entreprend de chercher quelque chose dans les nombreuses et diverses étagères de la pièce. Il me déniche une jolie cape de laine épaisse et résistante. Douce et chaude, elle me seras bien utile !

« C'est fort gentil de votre part, Messire. »

Il me la donne et m'annonce que dès que je suis prêt, nous pourrons y aller.
Je me hâte donc de finir de manger et de m'équiper. Cape et armure, lame et flèches, tout est là.
Je suis prêt.

(324 mots)

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 28 Nov 2015 12:22 
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    Le vieil homme les mène d’un pas clopinant jusqu’au bas de la tour. Lorsqu’il en ouvre la porte, un courant d’air froid les assaille. Dehors, les restes du blizzard se font sentir et Jättivuori se pare d’une couronne neigeuse reflétant d’éclats lumineux le soleil montant. Sans prendre le temps d’admirer la vue ainsi offerte sur les montagnes avoisinantes, le vieil homme s’avance un peu. Au lieu de prendre le chemin de crête, il se déplace sur le côté et se dirige vers un chemin longeant la tour, descendant du pic. Il s’agit d’un chemin escarpé, à flanc de montagne. Seules quelques dizaines de centimètres de chemin leurs permettent de marcher, mais cela semble suffisant pour qu’ils ne tombent dans le vide offert par l’à-pic.

    Pendant plusieurs dizaines de minutes le vieil homme guide le chemin, sans se presser, mais sans délayer non plus, avec une adresse étonnante pour un tel être. A un moment du parcours, ils sont rattrapés par Ser qui les frôle dans un cri, comme s’il les saluait et les exhortait à poursuivre la descente.

    Le vieil homme s’arrête alors sur une sorte de replat à flanc de montagne. D’un côté, la roche, dure et froide, couverte de neige. De l’autre, l’à-pic. Le vieillard reprend sa respiration avant de sortir de son sac une longue et solide corde qu’il attache de quelques gestes précis à une sorte d’anneau creusé dans la roche. Il en tend l’autre bout à Baratume.

    - Bien, jeune homme, maintenant attaches-toi ça autour de la taille, mais attaches le bien, car tu vas descendre en rappel. Moi j’attendrai ici, c’est plus d’mon âge ce genre de babioles.

    Le vieil homme l’observe un instant.

    - Et descend quand t’es prêt, petit, qu’on y passe pas la journée. Il fait froid par ici.

    Oui, Baratume avait bien comprit, le vieil homme voulait qu’il s’attache fermement avec la corde et qu’il descende en rappel jusqu’à… jusqu’où exactement ? La corde était longue, ce pouvait être fort bas, mais le vieil homme ne semblait pas disposé à lui faire part de ces informations, à moins qu’il ait tout simplement oublié.

    Le faucon poussa un cri.


[Baratume – xp : 0,5 (post)]


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