L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mar 12 Jan 2016 17:18 
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Aaria'Weïla confirme mes craintes concernant mon premier cheval alors que le palefrenier me tend les rênes d'une jument pie, très belle également, douce et calme, qui semble avoir reçu un dressage d'exception, mais à l'allure bien moins impressionnante que Nuit. J'ai toujours préféré les mâles foncés aux femelles claires. Mais je suppose que c'est de ma faute pour avoir tenté d'échapper à la présence nauséabonde de Faëlis au lieu de réfléchir quelques instants de plus. Ironie de la situation, j'ai échoué à me débarrasser de lui.

Je me tourne une dernière fois vers la Reine, lui adresse un signe de tête respectueux et enfourche ma monture rapidement, prête à me mettre en route vers Ilyria.

Nous chevauchons toute la journée – ou ce qu'il en reste, donc très peu de temps – dans le silence, à peine perturbé par la faune locale et une conversation à mi-voix entre Faëlis et Cromax, pour arriver au soir dans une clairière ou la femme poisson propose de monter le camps.

Alors que nous descendons de nos montures, Hrist se propose d'aller chercher du bois pour faire un feu, et nous demande si nous l'accompagnons. Espérant que Cromax occupe Faëlis, je hoche la tête en direction de la Sindel et la suit. Si nous voulions être efficace, elle aurait proposé à ce que nous n'allions pas au même endroit – et je doute qu'elle craigne assez la faune locale pour nous vouloir en tant que combattants – mais elle nous a demandé de l'''accompagner''. Je suppose donc que c'est plus une tentative de faire la conversation, créer un lien quelconque, qu'un réel besoin d'aide.

« Nous serons assez de deux, » fais-je aux hommes, comme pour les dissuader de nous suivre. Je n'aurais rien contre la compagnie du Sindel, mais l'Hinïon est bien où il est. « Nous ne devrions pas trop nous éloigner, » ajouté-je à mon binôme. « Rester à portée de voix, juste au cas où. »

Sur ces paroles, je m'approche d'elle, pour poursuivre à mi-voix, de sorte à ce qu'elle soit la seule à m'entendre. Je ne veux pas la froisser, mais j'aimerais au moins savoir sur quel pied danser.

« Dis-moi, » lui fais-je, risquant un tutoiement. « Tu as l'air bien plus coriace que tu ne sembles vouloir le montrer. »

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 13 Jan 2016 05:40 
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Ce fut la jeune archère qui se porta volontaire, jetant une œillade aux deux hommes déjà occupés à discuter, elle opina du chef sans hésiter et rejoint Hrist sans plus attendre. Les deux femmes descendirent de leurs montures. La plaine que Dupoisson avait choisi était, selon Hrist, particulièrement exposée et la végétation dense à proximité faisait un excellent abri pour qui voudrait se cacher et attendre le bon moment pour attaquer. Bipède ou animal sauvage, Hrist n'est voyait pas de grande différence.

Elle caressa l'encolure de Peste Noire et se dirigea avec Pureté vers les feuillus en plaisantant à sa remarque.
" Je ne crois pas qu'il y ait lieu de s'inquiéter, ils devraient pouvoir s'en sortir sans nous le temps de quelques minutes. " Sa voix avait été douce et posée malgré la moquerie qui s'y cachait. La tueuse devait cacher son jeu jusqu'au bout et se lier au mieux avec les voyageurs de Tulorim pour ne pas éveiller de soupçons. Être une envoyée de Xenair n'est pas toujours à mettre dans les atouts qui valent un bon accueil.

Elles eurent le temps de faire quelques pas dans les fourrés pour trouver quelques bois morts. Beaucoup de brindilles encore vertes qui ne feraient pas un bon feu faisait un véritable tapis sur le sol. Au passage, elles affolèrent une colonie de cloportes, dissuadèrent quelques rongeurs d'approcher et terrifièrent une nuée infernale de mouche. Hrist vit au sol de petites boulettes de fiente noires et brillantes et comprit que l'endroit devait être un véritable terrain de jeu pour les lapins. Certes, les Sylphes avaient déjà pensé à ces besoins là et avec un peu de chance, personne n'aurait besoin de chasser quoique ce soit.

Tandis que Hrist se penchait pour ramasser quelques branches mortes et assez sèches, Pureté vint s'approcher d'elle et lui lança une remarque singulière, comme quoi, elle avait remarqué que Hrist semblait plus " coriace " qu'elle ne le laissait entendre.

Dans un moment de doute, l'espace d'une seconde ou deux, Hrist resta le regard figé à essayer de comprendre le sens de la question, si c'en était une. Est-ce que cette jeune femme venait de la démasquer ? Si tel était le cas, sa remarque n'ayant rien de vindicatif, elle pouvait estimer qu'elle ne représentait pas là une sérieuse menace pour sa discrétion. Le ton de la voix de cette jeune archère n'avait rien de menaçant ou d'accusateur, elle semblait juste exprimer son impression. Hrist hésita un court instant avant de répondre.

" Disons que... J'ai beaucoup voyagé par le passé. Parfois dans des situations assez inconfortables. Il ne faut pas prendre mon silence pour de.. L'arrogance ou y voir quelque chose de hautain. "

Elle se redressa, les yeux plongés dans ceux de Pureté, elle lui adressa un sourire amical et continua, changeant un peu de sujet :
" Et puis, vous avez tous l'air de vous connaître un peu, j'attends de voir quelle sera ma place au sein de ce groupe. Mais j'ai cru voir quelques différents avec les autres voyageurs ? "

Après une petite moue de la lèvre, elle acheva de monopoliser la conversation :
" Ne vous en préoccupez pas trop." En faisant un petit coup de tête vers l'endroit où elles avaient laissé Faëlis, Cromax et Dupoisson. " Selon les dires des Sylphes, il y aura bien assez à faire pour être coincée avec quelqu'un que l'on apprécie guère. "

Elle aurait bien demandé ce qui avait pu la conduire jusqu'ici, mais elle se ravisa au dernier moment de peur qu'elle ne lui demande la même chose.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 14 Jan 2016 17:49 
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Le silence tombe entre nous, comme si l’elfe n’avait pas vraiment de réponse à me fournir. Connait-il seulement le Temple des Plaisirs autrement que par son nom et ce qu’on a pu lui en dire ? Son regard pâle se perd sur l’étendue du lac dont nous quittons rapidement les abords pour retourner dans cette montagne forestière aux sentiers escarpés. Au détour d’un rocher, derrière une futaie plus touffue, nous surprenons une harde de cervidés en plein repas. Notre présence, perceptible de loin au vu de notre vive chevauchée, n’a pas l’air de les avoir effrayés d’avance. Cependant, à notre irruption, ils détalent sans demander leur reste. Mon regard se perd dans leur fuite souple et éperdue, à la fois panique et innocente, insouciante. Car ces animaux sont sauvages, et ne connaissent rien des êtres des villes. Ils sont bien loin de toutes ces intrigues de cour, ces complots visant à ébranler des mondes… Eux sont vraiment libres.

(Ah ouais ? Parce que ça te tente, toi, de courir à poil dans les bois en tendant l’oreille pour te casser au moindre bruit suspect ?)

(Heu… Non. Enfin… ça dépend la situation, je présume.)

(Il n’y a pas qu’une liberté. La tienne, tu l’acquiers par le tranchant de tes lames et le poids de ta réputation. Toi, tu n’as pas à fuir, car tu es libre de rester.)

L’elfe blanc finit toutefois par me répondre, par un propos dont j’ai du mal à cerner le but. Il affirme ne pas être contraire à servir les renseignements du royaume, et précise qu’il abhorre être utilisé à son insu. Je lève un sourcil scrutateur alors que mes yeux se tournent vers lui. Ma monture est fiable et stable : je peux me le permettre. Sans que j’aie à lui demander d’explication, il poursuit en admettant ne connaître du temple que sa façade, la comparant à une caste hédoniste sans doute hinionne nommée les Adeptes du Cristal de Neige, dont les membres étaient perclus de secrets enfouis.

Je hausse les épaules, de mon côté. Je ne connais pas ce groupe, ni n’ai envie de me prononcer maintenant sur les secrets des éminents membres du Temple. Son intervention indiquant il pourrait travailler pour les renseignements du palais est plus inquiétante, cependant. Et il confirme mon trouble en posant l’hypothèse que la royauté kendrane pourrait s’intéresser aux affaires du Temple. Le Roi est l’un de nos clients, à n’en pas douter, même s’il ne sait peut-être pas le lien entre le Temple et ses activités secrètes lui-même. Je masque mon doute par un éclat de rire moqueur.

« Ahah ! Les empoudrés de la Haute Cour seraient jaloux de ce qu’ils appellent eux-mêmes un bordel de luxe ? »

Je poursuis, l’air conspirateur, pour entrer dans son jeu.

« Et quels ont été les ordres implicites qui font de toi leur émissaire forcé, maître hinion ? Si la cour s’intéresse au Temple, les portes lui seront ouvertes. Mais je gage que Solennel ne cautionnerait pas une visite si officielle dans un tel lieu de débauche. »

Rieur, je ne prends aucune pincette avec lui. Je poursuis.

« Mais dis-leur alors que s’ils entrent, leurs propres secrets pourraient être révélés, s’ils tentent de percer ceux des habitués du Temple. Car c’est quasiment une devise de ces lieux, que de préserver les secrets de ses visiteurs. Un mot d’ordre, un code d’honneur. Et c’est ce que j’aime en ces lieux : chacun est libre de s’y sentir libre, sans crainte d’être épié ou jugé comme dans ces nobles cours où les faux-semblants font office de routine. »

Puis, tentant de capter son regard malgré notre route sinueuse à dos d’un cheval inconnu :

« N’y as-tu jamais rêvé, de tels moments où l’insouciance serait tout, durant lesquels tu pourrais t’abandonner aux plus secrets de tes vices cachés sans que nulle menace ne pèse ? Si c’est le cas, ce dont je ne doute pas, tu ne devrais pas craindre le Temple et ses secrets. Tu ne devrais pas y voir une menace, mais un havre où cela est possible. »

Ne souhaitant pas de réponse qui ne soit pas réfléchie, je frappe du talon les flancs de mon cheval pour en accélérer un peu le trot, et m’avance à hauteur d’Ixtli, notre guide, pour poursuivre la route en sa compagnie. Silencieux, je lui souris juste en la rejoignant, laissant ma monture s’accorder à la sienne. Et ainsi, nous poursuivons la route, descendant des Crocs du Monde dans un territoire sauvage, mais pas aussi hostile que Jillian semblait le prétendre. Les prédateurs n’ont qu’à bien se tenir, car en moi ils trouveront un maître. Et aucun n’aura les dents aussi longues que mes propres crocs d’acier.

Alors que le soleil décline dans les cieux, et colore ceux-ci de lueurs orangées crépusculaires, je sors une pomme fraiche de la besace de mon canasson pour la grignoter à moitié en guise de collation, avant de me pencher sur l’encolure du destrier pour glisser l’autre moitié dans sa bouche reconnaissante.

Peu après, Ixtli signale une halte de la compagnie pour la nuit. Nous dresserons ce soir le campement dans une clairière plane au cœur des bois montagneux. Les arbres nous cernant sont plus feuillus qu’épineux, attestant d’une altitude plus basse qu’Ilmatar. Bien que nous soyons encore en montagne, l’air est plus aisément respirable, et la température plus douce. Acceptant la position d’un accord tacite, nous descendons de nos montures, et les deux dames de Yuimen nous abandonnent à la recherche de bois mort pour le feu. Il nous incombe le montage d’un campe digne de ce nom. Alors que les deux demoiselles s’éloignent, je lance aux autres :

« Un seul abri sous toile sera suffisant, pour quatre dormeurs et un garde. Nous nous y tiendrons chaud. »

Aucun sous-entendu dans mes propos, c’est la logique même qui parle.

(Hem…)

Oui, bon, presque aucun sous-entendu. Mais à moins que l’un d’eux n’ait une pudeur exagérée, ce qui dans une certaine mesure ne m’étonnerait pas des masses, de la part de Pureté, ni même de ma consœur sindel, nous aurons plus vite monté ce soir, et serons plus vite partis demain en œuvrant de la sorte. Faisant choir sur le sol toile de tente et couvertures tout en lorgnant un endroit où les arbres sont suffisamment proches pour tendre la toile entre eux en une tente de fortune sans piquets, à peine juchée à cheval sur une corde bien tendue, je m’adresse à Ixtli :

« Prépare un endroit où faire un feu, pour le retour de ces dames. L’allumer ne sera pas un problème, même si le bois est un peu humide. Mais il faudra veiller à ce qu’il ne brûle pas toute la forêt. On va s’occuper de la tente. »

Elle est la seule, avec Lysis, à savoir de quoi je veux parler. Je ne souhaite pas l’écarter, mais ça me permet de rester un instant de plus avec l’intriguant elfe blanc.

« Faëlis, tu pourrais ? »

Je désigne du regard la toile dont je me saisis de deux côtés pour qu’il m’aide à la tendre pour en voir la surface, et la poser ensuite près de l’endroit tout indiqué qui me semble opportun, entre deux arbres fins, mais solides et vigoureux. D’une voix bien moins forte, je lui pose une simple question :

« Alors, mon ami. Quels sont tes propres vices ? Qu’aimes-tu faire, que ça soit ou non mal vu des tiens ? »

Je me saisis de la corde mise à notre disposition et enroule une extrémité au premier arbre, espérant que mon comparse fasse de même avec son propre bout. De corde. Parce que bon, on ne sait jamais, avec vous. Je suis curieux d’en apprendre plus sur ce singulier personnage qui semble avoir une grande passion pour l’apparence qu’il laisse. Et sans le savoir, ni que ça m’ennuie particulièrement, je me sens un peu Pulinn, dans mes interrogations.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 14 Jan 2016 19:45 
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Nous nous éloignons vers les bois pour nous afférer à notre tâche ; Hrist met un certain temps avant de répondre à ma question voilée. Tant de temps que j'en viens à me demander si elle n'a pas complètement décidé de l'ignorer. Mais après quelques longues secondes de silence, alors que nous ramassons du petit bois et quelques branchages plus gros, elle prend finalement la parole. Elle me dit avoir beaucoup voyagé, et par « voyager » je ne crois pas qu'elle parle de quelques jours en carriole sur les grandes routes. Elle semble aussi craindre de paraître hautaine. C'est pourtant tout l'inverse, c'est bien cela qui m'a laissé croire qu'elle était plus dangereuse qu'elle ne le montrait. Ce silence là ne peut être que celui de quelqu'un qui manque d'expérience ou celui de quelqu'un qui en déborde sans vouloir le montrer. Et quelqu'un qui manque d'expérience ne se déplace pas avec tant d'aisance : il a peur, il est fébrile, il ne sait pas où se placer, peu importe, mais il ne paraît pas si... à l'aise. Sauf s'il est arrogant, auquel cas il ne reste pas muet et il en fait des caisses, ce qui ne colle toujours pas avec le profil de la Sindel.

« Non, » la rassuré-je, « tu n'as pas l'air hautaine. Tu as l'air discrète. »

Je n'ai pas encore décidé si ce caractère si secret était une bonne ou une mauvaise chose, mais je décide de lui accorder le bénéfice du doute.

Elle change rapidement de sujet pour aborder ma relation tendue avec Faëlis, m'assurant par la même occasion qu'une fois aux royaumes humains j'en serais très certainement débarrassée. Je l'espère grandement, effectivement. Mais je remarque qu'elle continue à me vouvoyer, ce qui me dérange quelque peu : je ne suis pas très douée avec les conventions sociales guindées (ce qui augure de certains problèmes pour la suite des événements, mais disons que j'improviserais), et j'espérais pouvoir établir une certaine relation de confiance avec mes compagnons de fortune – ou tout du moins deux d'entre eux.

« C'est que je viens de passer deux journées entières avec lui, » lui fais-je à propos de l'Hinïon, « et un autre Sindel presque aussi énervant. De prime abord on peut croire qu'il est amusant, mais après l'avoir côtoyé plus de quelques heures on en vient rapidement à espérer qu'il s'étouffe avec sa nourriture. Et... je dois avouer ne pas être particulièrement patiente. D'autant qu'il représente tout ce que je peux haïr dans la noblesse. »

Je décide de jouer franc jeu avec elle. Pas la peine de prendre des gants, j'aimerais savoir dès ce voyage si je peux avoir confiance en elle, si nous nous entendrons, alors autant qu'elle entende ce que j'ai à dire, que je sois fixée dès maintenant si elle est plutôt du genre courtisane que dissidente. Je termine par une requête, désireuse de faire tomber la barrière de la familiarité entre nous.

« Est-ce que l'on peut se tutoyer ? Je n'aime pas trop les protocoles. »

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 14 Jan 2016 21:03 
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Cromax ne semblait guère prendre l'affaire au sérieux, annonçant le temple des plaisirs comme un lieu de débauche, auquel la cour peut rendre visite sans problème, mais une petite pique laissait entendre que de mauvais tours de la cour pourraient bien leur valoir de sombres secrets malencontreusement exhumés. Le message était intéressant et, si Faëlis gloussa avec un amusement de noble, il se félicitait intérieurement d'avoir cet avertissement. Le frisson de l'intrigue se mêlait à celui de la luxure. Sa mère n'avait-elle pas dit un jour qu'elle n'était jamais aussi chaude qu'après une soirée entourée de politiciens véreux et manipulateurs ? De sa part, c'était sans doute un jeu d'esprit puisque, pour ce qu'en savait le jeune homme, elle n'avait probablement pas touché à son père depuis... hé bien depuis 80 ans.

Cependant, de l'avis du sindel, le temple était surtout un havre où s'exprimaient les vices cachés, un lieu où il se sentait bien et surtout pas un lieu de danger et de crainte, ce dont le jeune elfe ne doutait pas. Il termina en laissant en suspens la question hautement poétique de savoir si Faëlis n'avait jamais rêvé d'un tel lieu, avant de s'éloigner sans attendre de réponse.

L'elfe regarda le dos de son interlocuteur qui s'éloignait, réfléchissant intensément à ses paroles. Dans quel guêpier s'était-il fourré ? Était-ce une chance ou un malheur ? Il ne comprenait pas grand-chose à ce que représentait ce temple, mais il devinait que c'était plus qu'une simple maison de débauche, même si cela restait sans doute sa fonction principale.

Construire une maison pour le plaisir ! Comme si une telle chose pouvait être enfermée ! Il n'y avait que les humains et leur pragmatisme méticuleux et pudique pour faire une chose pareille ! Mais au moins, il s'agissait d'une maison de luxe...

Il laissa rêveusement son regard parcourir les alentours, admirant les arbres qui se rapprochaient maintenant davantage de ce qu'il connaissait d'ordinaire. Des feuillus classiques dans lesquels il y a quelques mois encore il aurait grimpé avec insouciance en s'imaginant vivre des aventures passionnantes. Quelle dérision !

Il coiffa doucement le crin de son cheval, encore partagé sur ce temple des plaisirs. Une idée fit son chemin. Au-delà des intrigues politiques, il se demandait si Neolia y avait déjà été. Cela expliquerait son talent dans les arts nocturnes... Rien que pour cette opportunité, il avait bien envie d'aller voir ! Et puis, cela réglerait peut-être aussi son... autre problème. S'il doutait que le légendaire Cromax soit de ce genre, il ne doutait pas de trouver dans un lieu dédié au plaisir et à ce que les humains appelaient « le vice », d'autres charmants jeunes hommes pour diversifier les loisirs !

Cela dit, maintenant qu'il y pensait... si Cromax aimait tant ce lieu, ne pouvait-il pas avoir des envies plus sinistres, qu'il ne pourrait exprimer ailleurs ? Les images qui vinrent à ses yeux le firent frémir. Non, cela il s'y refusait. Il était un Nyris ET un Kassilian. Les fouets étaient pour les chevaux, c'est tout. Enfin, il ne fallait pas se laisser entraîner par son imagination...

… surtout qu'on ne voit alors pas le temps passer et que le soir peut surprendre au moment où on l'attend le moins. Une chance qu'ils n'aient pas été attaqués par des bêtes sauvages car perdu dans ses pensées comme il était, il aurait fini en pâté pour tigre, ou quelles que soit les créatures qui avaient pu griffer Kerenn, et être toujours en train de se poser des questions existentielles en cherchant distraitement son chemin dans les intestins du matou !

Hors donc, le groupe s'arrêta pour dresser le campement, et là, un autre problème se posa. Bien sûr, il avait souvent dormi à la belle étoile, sous le couvert de la forêt, cela suffisait bien. Mais ici, même s'ils descendaient des montagnes, il faisait encore assez froid, et le groupe était en droit d'attendre un minimum de confort.

Ses études militaires n'avaient jamais atteint le stade du dressage du campement, et de toute façon, cela avait toujours été plutôt l'occasion pour lui de faire dresser d'autres choses. Du coup, il ne savait pas monter une tente et tout juste allumer un feu. Enfin, avec un briquet, hein ! Comme les filles du groupe se réservaient la seule tâche qu'il était en mesure de réaliser : chercher du bois, il se sentit tout bête lorsqu'il démonta au milieu de la clairière élue et resta planté là.

Heureusement, Cromax vint à son aide, l'invitant à venir l'aider pour la tente. Le sindel assumait sans se poser de questions une position de chef, qui, il est vrai, lui revenait logiquement. Ixtli se retrouvait avec pour mission d'allumer un feu. Restait la tente. Décidé à se rendre utile, l'hinion alla tenir deux coins de la toile et essayant de suivre les mouvements de son binôme pour comprendre ce qu'il devait faire.

Il tira précautionneusement pour tendre la toile. Bon, pour l'instant, ça avait l'air d'être ça. Ensuite... pourquoi il bougeait ? Il voulait tendre encore plus ? Faëlis tira de son côté. Ils restèrent deux secondes à se « battre », tirant chacun de son côté, avant que l'elfe blanc comprenne qu'il cherchait à emmener la toile sous deux arbres. En rougissant légèrement, il suivit le mouvement et commença à disposer la toile.

Comme pour le perturber davantage, Cromax lui glissa une question, maintenant qu'ils étaient plus éloignés. Il souhaitait... connaître les vices cachés de l'hinion ! Rien que ça ! Bon, s'il y avait encore un doute, il était dissipé : la pudeur n'était pas sa spécialité ! En temps normal, Faëlis aurait apprécié, mais une telle question titillait les parties les plus sombres de son âme et il se crispa légèrement. Alors qu'il continuait à imiter son compagnon, essayant d'attacher comme il pouvait la corde pour tenir la tente à l'un des arbres, il glissa en toute sincérité :

« Le vice est quelque chose de négatif. J'ai été élevé dans l'idée qu'aucun désir ne saurait être négatif, excepté celui qui ne serait pas partagé. Je n'ai donc aucun vice. »


Une fois le nœud fait, il s'approcha pour lancer un clin d’œil coquin :

« Mais je vois ce que tu veux dire... cependant, je ne compte pas révéler cela sans un petit gage... »

Un gage.. et aussi un moyen d'être fixé sur la crainte qu'il avait eu quelque temps plus tôt.

« Et toi, quel est ton vice que tu ne peux exprimer que dans ce temple ? Dis le moi, et je te dirais quel est le mien. »

Bizarrement, il avait presque envie que son interlocuteur n'ose pas répondre, car lui-même avait un peu peur de l'éclat de rire s'il révélait son plaisir coupable...

(((1127 mots)))

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 15 Jan 2016 02:54 
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Pureté avait de ça d'intriguant que Hrist ne voyait pas trop où elle voulait en venir. La jeune archère ne semblait pas avoir la langue dans sa poche et elle afficha sans détour son opinion vis-à-vis de Faëlis. Certes, elles étaient bien assez loin pour qu'il ne puisse entendre ce que disait la femme mais la Sindel n'avait pas encore forgé son avis à ce sujet.

Elle mentionnait également avoir passé quelques jours en sa compagnie et trahit par ailleurs l'existence d'un autre Sindel tout aussi irritable à ses yeux. Pensive, Hrist se dit : (" Encore un Sindel... Ca va faire un choc à la population locale qui pense que nous avons disparu depuis des lustres. ")
(" 1800 ans ! Pourvu qu'ils n'assimilent pas ça aux Élémentaires. ")

Hrist eut un petit sourire amusé lorsque Pureté clamait qu'elle rêverait de le voir s'étouffer en avalant quelque chose. Même si la remarque avait un petit côté perfide, comme si elle essayait de dire, d'une façon très détournée, qu'il valait mieux que ces deux là ne se tournent pas le dos et qu'ils ne quittent sous aucun prétexte leur ration des yeux. Mais ce qui la fit réagir de prime abord, c'était la notion de Noblesse. Elle laissa s'échapper un :

" Et bien ? " étonné, puis enchaîna " Faëlis n'est pas à assimiler à la Noblesse. De près ou de loin. J'ai rencontré des paysans qui avaient plus de noblesse dans le cœur que les prétendus nobles. La noblesse ne consiste pas à vivre en vantant les exploits d'un ancêtre lointain et de revendiquer son rang par sa naissance. "

Elle ramassa davantage de bois, ployant presque sous le poids d'une bûche couverte de feuilles mortes et de fourmis affolés.

" Non. " Dit-elle le souffle court. " Je crois bien que la Noblesse a rejoint les Dieux de ce monde. Morte et enterrée. Elle aurait pu subsister si elle s'était préoccupée autant de ses branches que de ses racines. Un lâche et un imbécile bien nés ne valent pas mieux qu'un traine-savate qui travaille pour nourrir ses enfants et les élever avec amour... Mais j'ai bien peur de m'égarer avec une telle philosophie. "

(" Hm. Tu en fais un peu trop. Elle ne prendra pas.")

Alors qu'elles avaient ramassé assez de bois pour se tenir chaud un bout de temps, Pureté demanda s'il était possible de se tutoyer. Hrist n'y voyait aucun problème, même si elle se mordit la lèvre en réalisant que la jeune archère avait déjà commencé à la tutoyer mais que c'était elle qui la vouvoyait sans même s'en rendre compte.

" Oui. Oui bien sûr. C'est juste une vieille habitude qui revient. Ne m'en tiens pas rigueur si je venais à te vouvoyer, c'est souvent sans même m'en rendre compte. "

(" Bin voyons. Tant qu'on est dans les confessions, précise lui que tu a un sens de l'humour et de la justice très très très très très TRÈS approximatif. Non, c'toujours bon à savoir. ")

"Je crois qu'on a assez de bois. Maintenant je suis curieuse de voir comme notre Noblieau dresse un bivouac, à moins que tu ne veuilles qu'on discute encore un peu. Je veux dire, à l'abri des regards." Demanda Hrist tout sourire.

Sans s'en rendre compte, une branche avait soulevé sa cape et dévoilé la garde brillante d'une arme dissimulée à la ceinture. Juste assez longtemps pour que Pureté le remarque. Hrist avait été trop occupée à observer les alentours du coin de l'oeil, essayant de repérer un éventuel curieux ou espion.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 15 Jan 2016 11:24 
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L’elfe, tout précieux qu’il soit, se joint bien vite à moi pour le montage de la tente. Il semble peu habitué à la manœuvre, cependant, sans doute coutumier de nombreux suivants qui s’en chargent à sa place, véritable armée de serviteur œuvrant dans son intérêt pour son propre petit confort. Ainsi, maladroit, il ne semble pas comprendre ce que je veux faire de cette large toile, et hésite avant de finalement comprendre mon but. Je lève les yeux au ciel sans le vouloir, et lâche malgré moi un petit soupir exaspéré. Pour la corde, c’est plus simple, puisqu’il n’a qu’à m’imiter pour la nouer autour de l’arbre jumeau du mien, à la même hauteur afin que la tente ne soit pas bancale. Je noue mon côté d’un nœud solide pour la tension, mais facilement dénouable pour le démontage, et m’assure de la tension idéale de la corde.

Et voilà qu’il me répond alors de la manière la plus impolie qui soit, puisqu’il me renvoie ma question sans gêne, manquant à la courtoisie la plus élémentaire. Il explique cependant n’être détenteur d’aucun vice, puisqu’il considère le désir comme quelque chose de sain, quel qu’il soit. J’opine du chef d’un air entendu avant de rétorquer :

« Oui. C’est aussi ma vision, même si je crois la mienne plus large encore. Disons que j’emploie le mot vice là où je devrais employer le mot plaisir. Car pour moi, tous se valent dans leur nature, et qu’importe celle-ci. »

Il s’approche alors de moi et me gratifie d’un clin d’œil digne des plus évidents badinages. Même pas voilé pour un sou. En voilà un qui semble savoir ce qu’il veut, même si je ne m’attendais pas à une tentative si évidente de séduction de sa part. Pas aussi directement, en tout cas. Je lève un sourcil surpris, mais ne peux m’empêcher de sourire de manière affable, rentrant dans son petit jeu plutôt amusant. Je le laisse s’approcher sans reculer. Pire, j’avance moi aussi, jusqu’à pénétrer dans ce que les gens nomment leur bulle privée, trop proche pour être décent pour la plupart des êtres de notre société. Je plonge mon regard dans le sien, et lui réponds par un murmure.

« Un gage ? »

Et alors qu’il répond à la question, indiquant qu’il ne révélerait pas ses vices sans connaître les miens, je mordille le coin de ma lèvre inférieur en une expression expressément provocatrice. S’il est libertin, il rencontre aujourd’hui son maître. S’il ne l’est pas, ça se verra tout de suite à sa réaction.

« Il n’est aucun plaisir à n’exprimer que dans ce Temple. J’aime de nombreuses choses, et je ne m’en cache de personne. C’est un peu ça, mon vice : je suis libre et sans gêne. Rien ne m’arrête, ni norme ni règle. Je suis sans foi, ni loi. Et j’aime ça par-dessus tout. »

Un être dangereux, guidé par ses désirs, que rien ne peut arrêter. Voilà un portrait assez correct. Mon regard ne se fait cependant pas moins insistant, et sans que j’aie à la prononcer, il doit se douter que maintenant, j’attends sa réponse à ma question. Il n’y coupera pas.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 15 Jan 2016 12:21 
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Le sindel confirma partager la conviction que le vice n'existait pas. Comme pour appuyer ça, il s'approcha davantage, oubliant manifestement complètement la tente. Sa proximité était chaude et curieusement inquiétante tandis qu'il se collait presque à lui. Faëlis était stupéfait. Il n'avait pas remarqué que cet homme était à ce point subjugué par son charme. Il murmurait, visiblement l'esprit empli de sauvagerie, qu'il n'aimait rien tant que la liberté. Pas de règles, pas de gêne, seulement le libertinage le plus total.

En temps normal, l'hinion aurait dû rappeler l'importance à ses yeux du partage et du désir commun, et son rejet des gens qui, comme son père, étaient prêts à faire souffrir les autres pour leur propre plaisir, car il avait plus que jamais des doutes sur son interlocuteur.

Mais la « privation » qu'il endurait depuis maintenant un certain temps était plus forte. Son cœur battait la chamade et il sentit un sourire qu'il devinait carnassier s'afficher sur son visage.

(Je suis un Nyris ET un Kassilian, je suis un Nyris ET un Kassilian...)

Mais en cet instant, il était un Kassilian ET un Nyris. Il laissa échapper un gloussement qui pourrait passer pour celui d'une petite noble stupide s'il ne montrait pas les dents, le visage à quelques centimètres de la peau grise qu'il aurait volontiers mordillé.

« Je suis sûr que les caves de ma demeure familiale vous intéresseraient au plus haut point alors... peut-être aurais-je l'occasion de vous y inviter un jour... »

Mais il se reprit. Son esprit Kassilian avait trouvé un levier d'action : il devait maintenant répondre à la question. C'était la priorité. Il recula d'un pas, souriant et frémissant. Il voyait la lumière au bout du tunnel, car manifestement, son propre vice caché calmerait un peu le sindel.

« Une promesse est une promesse. Pour ma part, bien que je sache qu'il est stupide de se vanter d'une beauté que je n'ai rien fait pour mériter, j'avoue apprécier une chose plus que tout : être adulé, vénéré par de beaux jeunes hommes et de charmantes jeunes femmes. Savoir ma perfection vantée et élevée comme celle d'une divinité. Quand bien même ce ne serait qu'une douce hypocrisie, l'illusion n'est-elle pas aussi source de plaisir ? »

Puis, il embrassa d'un geste les alentours.

« Je n'aurais rien contre l'idée de me rouler sauvagement dans l'herbe avec toi, mais il serait plus galant, lorsque ces dames reviendront, qu'elles trouvent la tente prête plutôt que nous en train de batifoler au milieu d'une toile arrachée sauvagement. Et puis, que penserait dame Ixtli ? »

Il lança un nouveau clin d’œil coquin, mais la question était concrète. Pas question d'avoir une querelle de jalousie avec une alliée élémentaire !

(((453 mots)))

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 15 Jan 2016 16:08 
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Un instant, je vois dans son regard la lueur de ceux qui sont prêts à céder. Sur son visage nait un sourire que je ne connais que trop bien. Celui d’un séducteur qui sait qu’il plait, et qui s’apprête à fondre sur sa victime, sa proie… En l’occurrence, nous semblons tous deux être prédateurs dans ce domaine. Va-t-il s’ensuivre un combat métaphorique d’ascendance séductrice ? Cela se pourrait bien, car il annonce de but en blanc, dans une proposition à peine voilée, que les caves de sa demeure familiale pourraient bien me plaire. En quoi, je l’ignore, et il ne me donne aucune précision dessus, mais je me doute que s’il m’en parle, c’est qu’elles doivent être réputées pour leur haut degré de libertinage. D’instinct, je leur devine un aspect des plus glauques, ornées de chaines et de tenailles, et percluse les nuits de hurlements mêlant plaisir et douleur. Et subitement, cela me rappelle une propre expérience, bien qu’elle n’ait vraiment rien de propre, en soi, avec Zya, la fille du Capitaine de l’Eventreur des Mers, qui m’avait à l’époque fait découvrir les délices que pouvait procurer une domination par la douleur. J’étais alors presque innocent, à l’époque, sous sa férule matriarcale de shaakt féline. Et sans le vouloir, ce souvenir fait monter en moi un petit grognement de satisfaction mélancolique.

Mais le blanc pas si pur que son apparence ne semble le montrer finit par reculer, rompant la proximité ambigüe avec une pudeur retrouvée et presque surprenante après ses propos provocateurs, et me donne finalement la réponse à ma question. Et je ne peux m’empêcher une expression surprise lorsqu’il l’évoque sans complexe, affirmant trouver énormément de plaisir dans l’admiration qu’il suscite chez autrui. Un nombrilisme notable, courant chez ses frères blancs, mais mise à son point le plus extrême, chez lui, apparemment. De surpris, je me ressaisis, et lui souris, rétorquant naturellement :

« Il est vrai que tu n’es pas dépourvu de qualités physiques qui plaisent à nombre des tiens, et pourraient faire fantasmer les jeunots des cours humaines. L’elfique immaculé y a la cote, en ce moment, sans l’ombre d’un doute. »

Je le détaille voracement de haut en bas, ne mettant aucune retenue dans ce regard gourmand. Après tout, si ça lui fait plaisir, autant le lui accorder sans gêne. Il a cependant un nouvel élan de pudeur entreprenante : il m’annonce que s’il aurait bien envie de batifoler avec moi fissa, là, tout de suite, délaissant nos tâches pour nous abandonner à nos pulsions les plus primaires, il serait sans doute mal vu par nos consœurs travailleuses d’apercevoir le camp démonté lorsqu’elles reviendront de leur chasse au bois sec. Il évoque même Ixtli, un peu plus loin, se souciant de ce qu’elle pourrait penser. J’étouffe un petit rire. S’attendait-il vraiment à ce que je lui saute dessus sans retenue ? Non. Enfin… peut-être, finalement. A une époque, je n’aurais pas hésité, mais là… tout semble si différent sur ce monde. Ixtli est présente, et sa seule évocation efface tout autre désir que je pourrais avoir. Oui, je pourrais abandonner toute tâche sur le champs pour rouler dans l’herbe malicieusement… Mais avec elle uniquement. Une exclusivité que jamais je n’ai accordée à la moindre de mes conquêtes, au grand dam de certaines, comme Lillith, qui semble si attaché à moi. Je jette un regard dans sa direction, et souffle le surplus de désir qu’elle m’inspire. Bon sang, mais que m’arrive-t-il ?!

(Tu t’ramollis, voilà tout. Elle n’a rien de plus que les pimbèches qui ornaient tes draps jusqu’à il y a quelques semaines.)

Et pourtant… et pourtant ça semble différent. Sans que je parvienne à l’expliquer. Aussi n’allé-je pas à l’encontre des conclusions de Faëlis, et précisé-je à son attention, me penchant vers la toile au sol pour la jucher sur la corde tendue :

« Allons, alors. Montons-le, ce camp. Les caves et les cumulets attendront bien. »

Une fois la toile juchée, il nous faudra la maintenir au sol à l’aide de piquets de bois qu’il nous faudra planter, en espérant que la clairière ne soit pas trop venteuse, ni le sol trop meuble ou pas assez. Je commente toutefois, pendant que nous œuvrons :

« Un plaisir intéressant, qui n’aurait aucun mal à trouver sa quintessence au sein du Temple. Il serait bon de t’y voir, une fois tout ceci terminé. Alors, et seulement alors, je t’accompagnerai voir ces courtisans curieux, et autres poules de luxe vertes de me voir à ton côté. »

La tente est presque montée : espérons que Pureté ne fasse pas des siennes parce qu’il n’y en a qu’une. Si elle est si pudique, elle dormira dos à dos avec la grise, et ça ira bien ainsi. Je me vois pour ma part plutôt bien calé entre la moiteur chaleureuse des bras délicats de la délicieuse ondine, cette nuit.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 15 Jan 2016 17:02 
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Finalement, Cromax ne rit pas, mais il le détailla du regard avec un intérêt évident. Fier comme un coq, le jeune elfe bomba légèrement le torse. Lui qui vantait la liberté semblait presque esclave de ses pulsions, ce qui ne retirait rien à son charme, il fallait l'admettre. Quelle chose étonnante que de voir un si célèbre héros révéler à quel point il s'intéressait à des choses à la fois si spirituelles et si terre à terre. Car c'est là l'essence du désir, à la fois basique et incroyablement raffiné... une complexité qui témoignait de son importance.

Mais le rappel de la présence de l'aigail fit effet, étonnamment. Alors que l'hinion s'attendait à un commentaire grandiloquent sur le fait qu'il n'était enchaîné à personne, voilà qu'au contraire, il semblait brusquement se rappeler... qu'il était bel et bien enchaîné. Faëlis se sentit alors submergé par une vague de compassion, car il ne connaissait que trop bien ce sentiment, qu'il avait découvert tout récemment avec Neolia. L'étrange ressentit du séducteur qui s'est laissé séduire. Du cœur de pierre vantard qui se découvre une tendresse dont il ignorait même l’existence. Soudain empli de mélancolie, il aida à planter des pieux et tendre la toile tandis que Cromax, comme si de rien n'était, expliquait que ses propres fantasmes seraient aisément réalisables au temple des plaisirs. La tête un peu ailleurs, l'elfe blanc répondit :

« Après tout cela, j'espère que tu m'y emmèneras. J'aimerais découvrir ce lieu. Et je serais fier que ce soit avec toi. »

Puis, comme il se sentait obligé d'ajouter quelque chose, il se surprit lui-même à ouvrir son cœur. Il fit un signe de tête en direction d'Ixtli :

« Tu as bien de la chance. Elle est magnifique. J'ai... une maîtresse qui m'attend à Kendra Kâr... Et il y en avait une autre avant... »

Mais la seule pensée de Célimène était insupportable. Il détourna son esprit avant que les larmes ne lui montent aux yeux. Neolia... elle, elle était toujours vivante. Mais elle était loin, et de toute façon, même quand ils étaient côte à côte, la maîtresse archère, déjà mariée, noble et reconnue, était et serait toujours lointaine. Il se contenta d'ajouter :

« C'est un sentiment étrange pour qui est habitué à séduire sans entrave que de se sentir soudain attaché à quelqu'un. »

Il lâcha un petit rire qui se voulait joyeux mais qui sonnait plutôt amer :

« Profites-en bien. La séparation est si vite arrivée... »

(((414 mots)))

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 17 Jan 2016 13:17 
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Crocs du Monde - Jättivuori

    Le vieil homme, au flot de questions de Baratume, éclate de rire.

    - Ce sont des hommes qui ne mangent pas d’hippogriffes, du moins il en était ainsi la dernière fois que je les ai vus et vivent six mois par an la nuit et six mois par an au soleil. Tu devras voyager une journée entière puis la moitié d’une autre avant d’apercevoir un mont différent, dont le sommet a la forme d’un arc. Là-bas, tu devras ralentir et descendre sur terre, car il serait impoli de te rendre en leur fief par la voie des airs. Le reste du chemin sera fait à pied, jusqu’à ce que tu trouves leur ville ou qu’ils te trouvent avant. N’aie crainte, un chemin t’y mènera.

    Il fit une pause.

    - La dernière fois que j’ai vu ces hommes, c’était un peuple bon et ouvert en leur glorieuse cité, mais c’était il y a fort longtemps et les temps ont peut-être changé. Vol bien, jeune homme !

    Il accompagna Baratume et Rivä jusqu’en bas de sa tour et leur donna des vivres pour le chemin. Une fois en bas, il attendit que le jeune homme enfourche sa monture avant de donner un coup amical dans la croupe de l’hippogriffe.

    - Vol bien toi aussi, brave être. Tu verras des choses que jamais hippogriffe n’a vécu.

    Il leur fit signe et les laissa s’éloigner. Ser lui suivit pendant près d’une heure avant de rentrer dans un dernier cri d’adieu, les laissant seul dans l’immensité des montagnes enneigées des Crocs du Monde.

[Tu peux raconter le trajet jusqu’à lui nuit tombée en inventant si tu le souhaites quelques péripéties. Si tu as des questions ou si tu souhaites plus de détails, n’hésite pas à m’en demander.]


Crocs du Monde – Vers Illyria

    Hrist ne perçut aucune menace dans les environs, simplement une chouette perchée sur une branche qui les observait en penchant la tête sur le côté.

    Ixtli s’était occupée des chevaux, les avait dessellés, bouchonnés et fait tout ce qui était nécessaire pour qu’ils passent correctement le nuit avant de s’atteler à préparer l’emplacement du feu. Elle rit à l’adresse de Cromax lorsqu’il lui dit craindre un feu de bois :

    - Nul besoin de s’inquiéter de l’humidité des branches ou d’un feu de forêt avec une princesse aigail à vos côtés ! dit-elle en riant, un grand sourire flottant sur ses lèvres alors qu’elle préparait un cercle de pierre pour le feu.

    Elle laissa les deux hommes discuter ensemble, sans s’immiscer dans leur conversation.

[Je vous laisse la soirée du coup si vous voulez discuter en groupe, je vous reprends au moment de la nuit. Vous pouvez considérer qu’Ixtli prendra un tour de garde. Je pourrais faire des interventions ponctuelles si vous vous adressez à elle]


[Cromax – xp : 6,5 (post) ;
Faëlis – xp : 4,5 (post)
Leykhsa – xp : 1 (post)
Hrist - xp : 3,5 (post) ;
Baratume : 0,5 (post) ; 0,5 (questions)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 18 Jan 2016 13:05 
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La tente est montée de main de maître, finalement. Elle fera un très bon abri pour cette nuit. Je ne suis pas sans savoir que nous avons chacun une tente individuelle accrochée aux fontes de nos montures, mais j’ai préféré n’avoir qu’une toile à installer ce soir, et surtout à replier demain matin. Qui plus est, tous ensemble, nous nous tiendrons plus chaud qu’individuellement, dans ces monts à l’altitude haute, quand bien même nous les descendons. Notre travail achevé, Faëlis s’approche de moi et affirme qu’il serait heureux si je l’amenais voir le Temple, une fois que tout ceci serait terminé. Je lui envoie un regard entendu pour confirmer ses propos. Après tout, je suis déjà lié à lui par la promesse de l’accompagner dans son monde à lui, les cours de nobles. Alors autant m’assurer de sa fidélité en le faisant d’abord voir et aimer le mien, de monde.

Mais alors que nous retournons vers Ixtli, qui semble avoir mis la priorité à s’occuper des chevaux, leur ôter scelles et sacs pour les installer confortablement pour la nuit, l’elfe blanc m’avoue avoir lui aussi une maîtresse à Kendra Kâr, qui l’attend. Et une autre, avant elle. Je ne peux nier une touche de tristesse, de nostalgie peut-être, dans ses paroles et sur son visage. Il y semble fort attaché, à l’une comme à l’autre. Il semble plus romantique et sensible qu’il ne le laissait montrer par son attitude moqueuse et pédante. Et à vrai dire, ce n’est pas un mal, même si un excès de sensiblerie est nuisible, comme tout abus. Il élargit ce qui semble le troubler en lançant une question plus philosophique que personnelle, notant l’étrangeté pour un séducteur libertin de soudain s’attacher plus que de rigueur à l’une de ses conquêtes. Ne parle-t-il que de lui, ou dois-je comprendre qu’il a deviné la chose, pour moi et Ixtli. Est-ce si évident à voir, alors que moi-même je ne suis sûr de rien ? Alors que moi-même je me sens perdu dans ce qui m’arrive concernant la jeune aigail ?

Sa conclusion, rude, tombe cependant comme un couperet qui me fait revenir à moi-même en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Et c’est à mon tour de le sermonner sur ses sentences aussi désagréables que pessimistes.

« Il n’y a que le présent, dont on puisse profiter. Regretter le passé ou craindre l’avenir ne fait que gâcher ce présent. Car au final, il n’y a que lui que nous pouvons façonner à notre image. Car nul ne peut ni ne devrait changer le passé. Et l’avenir dépend de trop nombreuses choses pour s’en inquiéter. »

Je regarde Ixtli terminer de boulotter les chevaux avant de finalement se pencher vers un coin qu’elle arrange pour poser les réserves de bois que les deux demoiselles sont parties quérir en forêt. Elle est vraiment charmante, et ça ne m’étonne qu’à moitié qu’elle ait pensé en priorité aux chevaux. Amoureuse de la vie sous toutes ses formes, elle est vive, profondément gentille. Il serait déplacé de ma part de la traiter comme une simple conquête. Je n’en ai pas envie, en vérité. Et si je ne sais de quoi l’avenir sera fait, au moins sais-je sourire du présent, de ce qu’elle m’inspire, sans savoir mettre de mot dessus.

(Ouais. Sauf qu’en fait t’as peut-être déjà eu des tas de gentilles filles dans tes conquêtes sans t’en apercevoir, bougre d’âne.)

Mais ça, je n’en ai cure. Car elle, Ixtli, j’ai appris, un peu plus que les autres, qui elle est. Et c’est la seule chose qui importe. Mon conseil à Faëlis, je l’adopte également : ne pas regretter le passé, ni craindre l’avenir. Sourire au présent, et être libre. Libre et fier.

Rieuse, elle se tourne vers nous pour me provoquer d’une boutade concernant l’humidité du bois. Il est vrai qu’une élémentaire d’eau, si elle est spécialisée en mouillage de matériaux, peut aussi les débarrasser de toute humidité. Et pour répondre, sur le même ton allègre, à son assertion, je me permets de m’exclamer :

« Qu’importe, même la plus humide des buches ne pourrait résister au feu qui brûle en moi. »

Il y a tellement de manière de prendre cette phrase que je préfère me taire sur les différentes propositions. Ixtli saura, elle, de quoi je veux parler. Faëlis aussi, sans doute, pourra se douter de quelques-unes des significations possibles, sans parvenir à les saisir toutes.

Sans me départir de mon sourire, sans parvenir à l’ôter, quand bien même je l’aurais voulu, tant ce début de soirée me plait dans son déroulement, je me penche pour aider l’ondine à installer le cercle de pierre qui accueillera le feu. Une fois le rond dessiné, je m’assieds tout à côté, et farfouille la besace laissée à nos soins par Aaria pour en sortir un fruit à peine plus gros qu’une pomme, mais à la chair plus tendre et juteuse à la fois. M’aidant de mon couteau, je le tranche en quartiers, que je propose à mes deux compagnons, histoire de grignoter un peu en attendant le retour des expertes du bois sec, sans qui nous ne pourrons pas cuisiner. J’en mange moi-même un morceau, savourant le sucre du fruit dont la saveur explose en bouche avec le jus giclant de la chair.

« Espérons qu’elles ne tardent plus trop. »

Non pas que nous puissions mourir de froid, avec les lourdes couvertures dont nous avons été pourvus, mais j’aurais bien aimé profiter de la soirée pour apprendre à un peu faire connaissance avec notre nouvelle recrue, et voir quelles sont les idées du groupe pour notre entrée à Illyria.

[940 mots]

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 18 Jan 2016 15:33 
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Finalement, la tente est montée. Une bonne chose de faite, et l'elfe doit bien admettre qu'il est content de lui. Quel dommage de penser que ce travail si soigneux, doive être démonté le lendemain même ! Mais qu'importe. Il a fait quelque chose de ses mains, et c'est suffisamment rare pour qu'il s'applaudisse intérieurement.

Cromax, de son côté, est évidemment plus habitué. De plus, il ne semble pas particulièrement touché par le commentaire de l'hinion, affirmant ne se soucier que du présent. Faëlis grimace devant cette vision simpliste. Hélas, l'avenir appartient à ceux qui savent s'en préoccuper. Qu'importe, l'heure n'est pas à se lancer dans une telle discussion. Ils reviennent devant le feu de camp, où le sindel se proclame capable d'embraser les bûches que ramèneront les deux femmes par ses seules ardeurs. À ce commentaire peu discret mais bien placé, l'hinion rit et réceptionne un morceau de fruit qui lui est tendu en guise d'apéritif. Il mord dedans, ayant trouvé un appétit qui semblait impensable dans la journée.

Comme le soleil baissait il se concentra, car c'était l'occasion après tout, et fit irradier une lumière autour de lui, histoire de ne pas être pris de court par les ténèbres. Il en profita pour rebondir :

« Puisque notre cher sergent a assez de chaleur pour nous réchauffer, enfin j'espère qu'il en gardera un peu pour moi et nos deux chercheuses de bois sans doute frigorifiées... »

Il joignit un sourire caustique à son commentaire.

« … laissez-moi, pour ma part, apporter un peu de lumière ! »

Il regarda autour de lui, cherchant à voir jusqu'où il pouvait éclairer. Mine de rien, s'il y avait des bêtes sauvages par ici, éclairer assez pour les voir arriver ne serait pas un mal. En attendant que les deux chercheuses de bois reviennent, il réfléchit un peu à leurs problèmes et une idée bête lui vint :

« Dites-moi, si vous le savez, ma dame, les nobles humains de ce monde ont-ils aussi l'habitude de se poudrer de blanc le visage ? »

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 18 Jan 2016 16:04 
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    Ixtli éclata d’un petit rire argentin à la question de Faëlis avant de se ressaisir, masquant avec peine une hilarité bonne enfant.

    - Pardonnez mon amusement, Sieur Faëlis, mais je n’en ai pas la moindre idée ! En tout cas je n'en ai jamais vu, répondit-elle toujours en souriant. Et je n’ai jamais vu ce genre de pratiques chez les élémentaires et j’avouerai que sur mes écailles, cela aurait un effet fort peu pratique ! A quoi cela sert-il ?


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 18 Jan 2016 19:06 
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A ma remarque sur la noblesse, Hrist me paraît surprise. Elle me dit que la noblesse n'a rien à voir avec les idiots de cour comme Faëlis, elle me dit que la noblesse passe par d'autre valeurs. Que le paysan travaillant dur pour subvenir aux besoins de sa famille est infiniment plus valeureux que ces gens-là. Je souris intérieurement à sa remarque. Elle n'a pas tout à fait tort, et il est vrai que, si je suis d'ordinaire plutôt misanthrope, je m'entends plus facilement avec le bas peuple qu'avec les précieuses et les lâches de la haute société, mais je n'en reste pas moins très loin de toutes ces considérations philosophiques. Je ne m'intéresse pas assez aux différentes sociétés, aux différentes races intelligentes, pour cela. Et en l'occurrence, par noblesse je faisais référence au titre, pas à la qualité. Elle s'excuse ensuite de m'avoir vouvoyé après mon tutoiement. Une vieille habitude, dit-elle.

Après quelques minutes entre les grands feuillus, nous voilà chargées de bois sec, de quoi faire un long feu pour nous tenir chaud et nous permettre de manger un repas digne de ce nom. J'aurais presque envie de chasser un lapin, pour la forme, mais ce serait gaspiller la nourriture dont nous a généreusement chargé Aaria'Weïla.

Hrist me demande si je veux revenir au camp, pour voir les avancées de nos chers mâles, ou si je préfère continuer à discuter avec elle « à l'abri des regards ». Je ne comprends pas trop s'il y a une allusion derrière cette tournure de phrase, mais je balaie rapidement l'hypothèse : elle ne me semble pas être du genre à faire ce genre de remarques, ce doit être de traîner autour de Faëlis qui me fait voir le mal partout.

« C'aurait été avec grand plaisir, » fais-je en lui adressant l'un de mes rares sourires. « Mais les autres nous attendent très probablement pour faire un feu à l'heure qu'il est. »

Je n'ai au final que peu – voire pas – appris sur elle concernant le fond, mais j'ai toutefois décidé que je l'appréciais. Elle m'a l'air d'être charmante, quelque peu secrète, peut-être, sûrement même, mais qui ne l'est pas ? Après tout, je ne me souviens pas avoir crié sur les toits que j'avais étranglé ma sœur avant de lui enfoncer une flèche dans la gorge. Ce n'est pas le genre de choses dont j'aime à me vanter, et il serait bien hypocrite de ma part de ne vouloir me faire un avis qu'en connaissait tout de leur vie. Autant pour Hrist que pour Cromax ou Faëlis. D'ailleurs il ne m'en a pas fallu beaucoup non plus pour décréter que je détestais ce dernier.

Je repars alors en direction du camp, Hrist certainement sur mes talons, pour trouver une unique tente montée et un Cromax assis devant un cercle de pierre, très certainement destiné à héberger notre feu. Faëlis, quant à lui, s'est mis en mode lanterne.

Je lâche mon tas de bois à côté du cercle et m'affaire immédiatement à placer les petits bois de manière à commencer un feu convenablement.

« Rassurez-moi, » fais-je à l'attention de l'Hinïon, « vous comptez vous éteindre lorsque le feu sera allumé ? »

Mon ton est neutre ; je ne souhaite pas commencer une nouvelle querelle, je veux juste lui faire comprendre que j'apprécierais qu'il désactive son muutos. J'aime la nuit, ce n'est pas pour avoir un soleil portatif qui me suit partout.

« Vous n'avez pas réussi à monter plus d'une tente ? » fais-je, à l'attention de Cromax, cette fois.

Je force un sourire, qui doit avoir l'air particulièrement effrayant dans la pénombre ambiante, vu que je suis incapable de sourire correctement lorsque ce n'est pas spontané. Ma remarque était une plaisanterie, évidemment, mais j'ai tendance à être pince sans rire, et je ne voudrais pas qu'il méprenne mes propos. Une seule tente, c'est du temps de gagné demain matin lorsque nous nous en irons pour Ilyria. Tant que l'on ne me force pas à dormir à côté de messire loupiote, ça ne me dérange pas.

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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