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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 28 Jan 2016 19:40 
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Faëlis ne semble pas prêt à s'occuper des deux en même temps, mais nous n'avons plus trop le choix, je le vois qui est trop prêt du premier pour ressortir son arbalète et je suis désarmée, ne me laissant plus que la possibilité d'utiliser un sort long qui me laissera vulnérable face au second. C'est donc en boitillant légèrement, toujours sonnée par le coup d'épaule de la chimère, que je me rue vers lui, avant de bifurquer pour le laisser tenir les deux en respect avec son épée toute neuve. Je lève donc mon bras droit devant moi, paume vers le ciel, pour concentre mon sort, mais il advient bien vite que j'ai largement surestimé les compétences d'escrime de l'Hinïon, dont l'espérance de vie de plus en plus douteuse me déconcentre à maintes reprises, trop pressée que je suis de charger mon sort pour lui venir en aide. Je ne l'ai réussi qu'une seule fois, et l'action avait pris du temps. Beaucoup de temps.

Consciente que sa situation nuit à ma tâche, je ferme mon esprit et me force à cesser de regarder dans sa direction. Bien vite, les fluides convergent dans ma main, avant de s'en extraire pour former une sphère parfaite, noire, d'une taille convenable. Je jette enfin un œil à la scène, évaluant la zone que je veux arroser. Trois mètres devraient suffire. La sphère à la taille adéquate, je la lance en l'air, et la voit s'approcher lentement de la zone de combat de Faëlis, qui est maintenant désarmé. Lorsqu'elle retombe finalement sur eux, je crie mon avertissement à l'Hinïon.

« Ecarte-toi ! Maintenant ! »

L'intéressé bondit hors de portée des créatures au moment où de sombres étincelles viennent s'abattre sur toute la zone de combat, brûlant les créatures et noircissant l'herbe sous leurs pattes. Leurs cris déchirent à nouveau la plaine, alors qu'ils s'enfuient, un peu tard, de la zone, chacun de leur côté, se séparant de nouveau. Mais presque toutes les gouttelettes noires les ont touchées, et les chimères, après nos assauts répétés, sont plus fatiguées que jamais.

Celle à la flèche en travers de la gorge, maintenant proche de moi, me fonce de nouveau dessus, mais bien plus lentement qu'auparavant, presque sans conviction. Je peux voir que ma magie lui a percé les ailes et a endommagé l'un de ses yeux, qu'il maintient fermé. Je n'ai plus que quelques flèches dans mon carquois, et la plupart ont été brisées par ma chute, mais j'en trouve néanmoins rapidement une intact et attend la créature de pied ferme. Je n'ai jamais été très douée au corps à corps, mais c'est ma dernière chance. Lorsque la chimère arrive sur moi, je me décale sur la gauche, me plaçant du côté de son œil défectueux et l'obligeant à ralentir tout en tournant la tête vers moi. Il approche sa gueule pour me donner un coup de mâchoire, et c'est à ce moment là que je fiche ma flèche dans son deuxième globe oculaire, le perçant juste assez pour l'aveugler, alors que son assaut se transforme en coup de tête alors qu'un énième cri déchirant transperce la plaine.

Je prends cependant son crâne de plein fouet dans le buste, ravivant par la même les douleurs du précédent choc, qui n'avaient pas vraiment disparues. Encore une fois, je vole en arrière, mais cette fois moins loin. Je tombe sur le dos, brisant par la même mes dernières flèches, dont l'une des pointes traverse mon carquois pour se ficher dans ma hanche, m'arrachant à mon tour un gémissement désagréable. Je me redresse tant bien que mal pour voir la créature s'affaler au sol en poussant une longue complainte qui tiendrait presque du miaulement. Je me lève et m'approche d'elle doucement, alors que je la voix abandonnant presque la vie, son cri se transformant petit à petit de celui de la bête féroce et sauvage à celui de l'animal blessé. De l'animal perdu, et en peine. Lorsque j'arrive à sa hauteur, je ressens un vif pincement au cœur. Qu'arrive-t-il à ces pauvres âmes, lorsqu'elles passent dans l'autre monde, si aucun Dieu n'est là pour la recueillir, pour la guider ? Y a-t-il même un autre monde, dans un univers sans déité ? Je m'accroupis près d'elle et chuchote quelques paroles de réconfort alors que ma main agrippe l'empennage de la flèche. Elle ne se débat plus. Elle attend la mort. Et d'un coup sec en direction de son cerveau, j'abrège ses souffrances. Les muscles se relâchent, elle s'écroule.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 28 Jan 2016 21:00 
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Le monde est alors plongé dans une nappe de ténèbres. Les créatures poussent des hurlements, fuyant précipitamment dans des directions opposées. Faëlis, toujours à quatre pattes, tente de recharger son arbalète mais il est bientôt percuté par la créature et roule de nouveau à terre. Il se retrouve alors légèrement désorienté, nez à nez avec les crochets de serpent qui lui font face. Impossible de reculer. Mue par l'instinct de survie, il se jette entre les pattes du monstre qui, désorienté et tout de même affaibli, à du mal à se repositionner. Il est à quatre pattes sous le poitrail de la bête !

Mais l'elfe ne se fait pas d'illusions. Dans cette position, il ne peut pas se battre. Il a lâché son arbalète et son épée est trop longue. Finalement, ne trouvant rien d'autre à faire, il pose les mains contre le corps qui le surplombe... et pousse. Le visage crispé, les muscles au supplice, il mobilise toute sa volonté dans ce geste. De toute la force de ses jambes, il se relève, portant sur ses épaules le monstre colossal ! La manticore, stupéfaite de se trouver en l'air, ouvre ses ailes, par réflexe afin de s'envoler, mais déjà, le jeune elfe la jette de côté. Avec un craquement horrible, une aile se brise et le monstre rugit de douleur.

Faëlis tire alors son épée et s'abat sur le ventre exposé de son adversaire, levant bien haut de ses deux mains la lame... qu'il plonge dans le cœur de la créature.

Il se relève, un peu secoué, mais bien vivant. Il cherche Leykhsa autour de lui, tout en invoquant distraitement son pouvoir pour soigner sa griffure à la jambe et les quelques hématomes qui dénaturent son corps parfait. L'archère est plus loin, achevant d'un coup sec son propre adversaire, déjà mortellement blessé. Elle semble presque triste. L'elfe se souvient de ce qu'elle a dit, sur le fait que ces animaux ont autant le droit de vivre. Il hocha la tête et s'approcha :

« J'ai fait vœux de protéger des vies, qu'elles soient d'elfes ou d'hommes. Mes ennemis sont les forces du mal. Ces créatures n'étaient pas mauvaises je ne sais, mais je ne peux laisser des gens se faire dévorer sans réagir, je suis ainsi. Mais j'ai vécu dans une forêt, et parmi quelques taurions. Même si nous ne sommes pas d'accord, je respecte votre opinion à leur sujet. Il est regrettable d'en être arrivé là. »

Il inspecta les plaies de la jeune femme.

« Peut-être, si j'avais été seul, mon sort de pacifisme aurait pu éviter ce gâchis. Mais là, elles n'auraient fait que se retourner contre vous ou les autres. Bref, oublions ça. Vous êtes blessé. »

Il invoqua de nouveau la lumière guérisseuse de Gaïa pour faire disparaître les estafilades sans lui demander son avis, mais il y avait plus grave. Elle avait dû tomber sur une de ses propres flèches, et celle-ci lui avait transpercé la hanche, avant de se briser.

« Il va falloir retirer ça, sinon vous n'irez pas loin. Et vite avant que les autres ne nous voient. »

Mais là, difficile de faire sans son consentement.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 28 Jan 2016 21:41 
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Lorsque je me redresse, Faëlis est proche de moi. Mon cœur est toujours serré d'avoir dû ôter la vie à une créature qui ne voulait très probablement que se nourrir. Ce dernier acte, de reddition et de trouble, perdu qu'elle était de se trouver privée de sa vue, si important pour un animal, n'a fait que créer une empathie à l'égard de cet être. Qu'il aurait été simple que cette chimère ne soit qu'une créature vile et destructrice, ce que l'on appelle un monstre.

L'Hinïon me répète son opinion, celle d'un elfe blanc qui a placé la vie des races sapiens au premier plan. Je m'apprête à le rembarrer, persuadée d'avoir droit à un discours moralisateur, mais il enchaîne immédiatement sur le statut de ces créatures, et sur ma propre opinion, m'assurant qu'il aurait également aimé ne pas avoir à les mettre à mort. A ces paroles, je reste silencieuse.

Il se tourne ensuite vers mes estafilades et autres blessures pour les soigner sommairement d'un simple sort de guérison. Eh bien, qui aurait cru qu'il se montrerait si utile dans une telle situation. On dirait bien que ce coq de cour est plus aguerri qu'il ne le laisse penser. Il inspecte ensuite la flèche qui a pénétré ma hanche. L'empennage est toujours dans le carquois, attaché à mon dos, il ne peut donc pas dégager la plaie facilement. Décidée à déguerpir au plus vite d'ici, au cas où les humains se dirigeraient vers nous, j'attrape la tige de ma main gauche et la casse nette, puis dégage l'étui à flèches de mon épaule avant de retirer délicatement mon armure pour ne pas l'abîmer d'avantage. Ainsi vêtue d'une simple chemise courte, que je déchire à l'endroit de la blessure pour l'exposer aux yeux de l'Hinïon, je le laisse me rafistoler sans un bruit. Une fois sa tâche terminée, je me rhabille prestement avant de remettre mon carquois à sa place.

Ainsi presque indemne grâce aux talents de guérisseur de Faëlis, je fais le tour du petit champ de bataille pour retrouver mon arc, je récupère quelques flèches perdues, et celles encore en bon état fichées dans les corps des chimères. C'est là que j'aperçois mon cheval, proche qui lance des oeillades inquiètes à l'encontre des chimères.

« Eh bien, si c'est pas une jument dressée pour la guerre, ça... »

Prête à partir et de nouveau sur le dos de ma monture, je me tourne vers Faëlis.

« Bon, en route, la route jusqu'à Ilyria ne va pas se faire seule. Ah... et... merci pour les soins, » ajouté-je à contrecœur. Puis, pour noyer ces remerciements dans notre conversation, je continue avec un demi-sourire : « Et désolée pour le coup de te mettre les deux sur toi, à te voir avec une si belle épée je pensais que tu savais quand même t'en servir. »


(((J'ai pris la liberté de passer sur le soin pour pas faire un demi-post, dis moi si ça te pose problème.)))

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 28 Jan 2016 22:37 
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Elle retire une part de ses vêtements sans mot dire. Le spectacle, aurait sans doute été appréciable s'il n'y avait pas eu autant de sang. Faëlis serre les dents, comprenant qu'il doit avoir affaire à une partie molle et donc très sanglante du corps. La blessure n'est sans doute pas aussi dangereuse qu'elle paraît, mais tout de même...

Il prend la flèche, prépare ses fluides... et tire un grand coup. La jeune femme ne crie même pas, ce qui est tout à son honneur. Il soigne immédiatement derrière. Ici, ses capacités de soin resteront limitées, mais au moins, il reconstitue tant bien que mal la chaire, s'efforçant de guider le flux de magie comme il peut. Il se concentre sur la peau, l'exhortant à se reformer, sentant avec fascination comme des milliers de petits êtres vivants se multipliant pour combler l'ouverture. Sans doute une vue de l'esprit.

Ils vont ensuite récupérer leurs chevaux et se hâtent vers Ilirya, laissant les deux corps derrière eux. L'archère daigne finalement le remercier, et fait remarquer son étonnement vis-à-vis de ses maigres talents à l'épée. Il grimace :

« Ainsi que je l'ai déjà dit, je n'ai jamais appris à manier ce genre d'arme. Ma formation militaire est celle d'un archer. Je me suis un jour trouvé avec une épée dans les mains à devoir défendre ma vie. J'ai réussi, et depuis je fais de mon mieux avec... Mais aussi belle que soit l'arme, je dois avouer en être bien indigne... »

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Dernière édition par Faëlis le Ven 29 Jan 2016 14:02, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 29 Jan 2016 05:23 
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Cromax, le Seigneur de l'ombre semblait être très joueur. En effet, face au regard de Hrist et son geste, il joua la carte de la surenchère et enfonça l'intégralité de sa lame au travers de la gueule du terrible félin déjà terrassé, ce jusqu'à la garde, faisant disparaître son poignet au travers de la muraille des crocs acérés du monstre. Cèles ricanait, attendant de voir le moment où la rapière léserait un nerf ou un muscle, faisant refermer subitement la mâchoire sur sa main, mais il n'en fut rien. Seul le fil brillant du métal traversa le cuir écailleux derrière l'imposant crâne de la bête. Morte, la dépouille bougeait alors au grès des mouvements de la lame lorsqu'il la ressorti. Hrist serait bien restée sagement à observer davantage jusqu'à ce qu'elle sente une présence morbide non loin d'elle.

Ses instincts eurent en effet raison. Un de ces monstres déjà blessé au cuissot avançait lourdement d'un pas déglingué pour attaquer la Sindel toute trempée de sang animal. Elle pu éviter l'assaut sans mal, l'ayant vu venir d'assez loin pour descendre de son cadavre exsangue et se préparer. Le félin frappait avec acharnement et sans autre méthode que la férocité que la nature lui avait offert, moulinant des pattes musclées et claquant des crocs. Hrist vit que la blessure à la patte arrière était assez profonde, un coup d'estoc avait probablement blessé le muscle en profondeur, suffisamment pour l'empêcher de jouir de toute sa vitesse et sa force.

Toujours aussi joueuse, Hrist frémissait d'avance de pouvoir achever une autre de ces créatures, elle avait eu juste assez de la première pour satisfaire sa colère, restait encore sa soif de sang. Soulevant un nuage de poussière et labourant la terre de ses griffes, la bête dans sa fureur envoyait en l'air herbe, feuilles et poignées de terre avec une vivacité telle que Hrist ne tarda pas à être également couverte de terre et de brindilles.

Ne trouvant aucune faille dans l'attaque féroce, Hrist dégrafa le dragon de bronze qui retenait sa cape et sa capuche afin de pouvoir se déplacer plus facilement et d'empêcher le fauve de pouvoir s'accrocher à ce tissus ample qui aurait pour effet de la déséquilibrer. Au bout de quelques secondes, Hrist constata que le monstre, en se tenant sur ses deux pattes arrière pour la dominer de toute sa hauteur avant de tenter de l'écraser, avait tendance sous le contrecoup de sa blessure à flancher vers la droite. Lorsque ça arrivait, non seulement il poussait un râle furieux mêlant douleur et rage, mais il devait se ressaisir pour continuer ses assauts. S'il y avait une faille dans la défense de ce monstre qu'était l'attaque, c'était là.

Hrist se débarrassa de sa cape et gardait la vieille rengaine fermement au creux de la main, elle tenta de frapper une patte dans son élan mais la manqua de peu. Elle savait que le poison aurait pour effet de briser encore plus ses appuis, si la patte blessée à la croupe ne parvenait pas à soutenir tous ses mouvements, la créature ne pourrait pas garder une telle opiniâtreté si Hrist parvenait à la priver d'un second appui.

Lorsque la bête attaqua de nouveau, Hrist réagit un quart de seconde trop tôt et se fit désarmer. Le monstre avait tapé en plein dans la lame, l'enfonçant entre ses coussinets et l'arrache de la prise de la tueuse. Sous l'effet d'une douleur singulière et très vive, le félin se cambra sur ses pattes arrières, vociférant et crachant son fiel sous la douleur de cette épine cruelle qui continuait à diffuser son poison mortel dans son sang.

Hrist ayant brisé sa défense essaya de se glisser derrière elle mais fut renversée par un coup de queue reptilienne qui la faucha par derrière, l'envoyant au sol. Voyant là une opportunité rare, la bête surmonta la douleur et essaya de croquer la gorge de la victime étendue qui ne le voyait pas d'un bon oeil.
Dans un réflexe salvateur, Hrist tira la Tueuse de Mage et frappa au travers de la gueule du monstre. Il attaqua encore, crachant sur la femme une salive épaisse et rougie de sang. Hrist ne parvint à s'en défaire qu'au bout de la troisième frappe, ayant lardé de part en part le museau et l'oeil droit du félin. Il n'attaquait plus de ses crocs mais en s'affalant, le prédateur venait de coincer Hrist sous son poids et malheureusement pour elle, la femme n'avait pas la force de pousser ce poids mort pour s'en dégager. Mais la bête vivait toujours. Elle se redressa en tremblant de tous ses membres et leva la patte droite dans un ultime effort, prêt à l'abattre avec force sur le visage de la jeune femme.

Encore une fois, Hrist appuya son désaccord en envoyant sa lame se plonger sous la mâchoire ensanglantée de la bête. En ressortant, la lame transperça la langue et manqua de percer le palais pour aller y trouver derrière un petit cerveau certainement dissout sous ses années d'instincts primaires, la faim grisante et peut-être même la rage.

Pulsés sous une douleur nouvelle, le monstre se redressa juste assez pour que Hrist puisse se dégager, la bête devenue victime se coucha sur le flanc et ne bougeait plus. Autour de Hrist, le combat venait de se calmer. Les cris se firent plus rares et les animaux gisaient étendus ou clopinaient pour sauver leur cuir, poursuivis par les guerriers visiblement un tantinet rancuniers.

Les yeux de violette de Hrist croisèrent la pupille plate de tueur imbécile de ce monstre devenu borgne. Il respirait fort, soulevant ses côtes à chacune de ses expirations, son museau entreouvert avait cessé de gueuler et ses griffes ne fendaient plus l'air. Seule sa queue ondulait de gauche à droite avec trop de nonchalance pour être encore dangereuse. Hrist caressa la collerette écailleuse de cet adversaire vaincu avec une douceur étonnante, comme si elle cherchait par ce geste à apaiser l'esprit de sa victime. Elle arracha ensuite à la patte lésée la Vieille Rengaine en enfonça la lame empoisonnée derrière l'oreille pour que sa pointe n'aille éteindre la dernière étincelle de vie qui siégeait dans son crâne bestial.

Cromax de son côté, dans un boléro de fer et de feu terminait d'achever quelques créatures rassemblées autour de l'une d'elle. Hrist ne comprenait pas ce qui venait de se passer mais l'état de l'un de ces fauves était si pitoyable que n'importe qui aurait considéré qu'elle avait été " tartinée " sur le sol. L'odeur des poils embrasés commençait à sentir sérieusement fort et le crépitement des écailles rôties allait être à coup sûr un des pires souvenirs de son nez.

La Tueuse observait avec une certaine attention Cromax, admirative devant son arme qui semblait changer de forme au gré de son envie faisant de son détenteur un excellent combattant, peu important la situation. Essuyant ses lames dans la fourrure de sa dernière victime, Hrist entendit alors Cromax renouveler ses grands discours et leva les yeux au ciel, agacée d'avance à l'idée de supporter ça pendant un temps. Elle se tourna vers le groupe, un peu à l'écart. Aucun des monstres étendus sur le sol ne bougeaient et pas un des humains ne s'était présenté, ils reprenaient leurs esprits. Hrist décida de faire de même en ramassant sa cape dégueulasse de boue et de sang et soupira.

(" Pour la bonne impression et la noblesse... Faudra tenter sa chance ailleurs. ")

Cromax, son récent époux vint à sa rencontre et de toute sa hauteur, plongea son regard noir dans le sien. Hrist trouvait déjà qu'il était plus difficile d'y déceler quelque chose que la nuit où ils avaient conclu leur pacte. Ses yeux ne reflétaient rien, aussi vide que dur. Soit il avait tout d'un excellent prédateur, soit il était complètement imbécile mais Hrist commençait à envisager sérieusement que la première possibilité était la bonne. Il posa sa main collante de sang contre sa joue. Elle réalisait à quel point elle devait être sale, couverte de sang, de terre et ses cheveux collés à son front sous l'effet des gerbes de sang reçue - dont il était d'ailleurs responsable - complétaient l'aspect glauque de sa personnalité.

Elle attrapa avec douceur la main du Sindel et dit tout doucement de sa voix la plus douce :

" Je vais bien. " Et s'en défit avant de pencher la tête sur le côté pour distinguer derrière l'Elfe la brochette d'humains qu'elle salua d'un simple geste de la tête avant d'annoncer timidement.

" Nous avons entendu qu'un combat faisait rage par delà les collines que mon mari et moi même arpentions. Pardonnez mon cher et tendre d'avoir été aussi directif. " Dit-elle en lui prenant doucement la main et lui adressa un petit regard avant de s'adresser de nouveau aux humains. " Mais vous êtes les premiers humains que nous rencontrons sur ces terres. Je me prénomme Lenneth."

(" Bin voyons... Ca faisait longtemps. ")

Elle désigna de sa main libre Cromax, mais à la suite de son affrontement elle ne trouvait pas de faux nom à lui attribuer, elle éluda la présentation à l'avantage de son acolyte Sindel.
'' Je laisse à mon mari le loisir de se présenter. " Simple et précise, elle fit une petite révérence et s'effaça, laissant Cromax briller en société, il en sera sans doute reconnaissant.

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1500 mots.

1 victime

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 29 Jan 2016 15:13 
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Crocs du Monde – Vers Illyria

Pour Cromax et Hrist


    Les quatre combattants, essoufflés, restèrent quelques instants en place, observant le massacre autour d’eux avant de reporter leurs regards sur les deux nouveaux venus, leurs sauveurs, assurément. Ils se rassemblent tous les quatre derrière l’un d’eux, un homme de relative haute stature aux cheveux mi-longs bruns, à la barbe de quelques jours et aux yeux bleus. Il est vêtu d’une tenue de cuir et tissus parfaite pour les longs voyages quoi que d’extrêmement bonne qualité. S’il est grand, ses deux compagnons, cependant, le feraient presque paraître petit.

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    Il nettoie sa rapière sur un pan de pelage de l’une des bestioles non maculées de sang avant de la remettre dans son fourreau et de s’approcher des deux Sindeldi.

    - Je crois, manifestement, que vous nous devons la vie, dit-il avec un sourire en coin en lançant un regard à la dérobée aux macchabées. Laissez-moi l'honneur de vous présenter mes compagnons. Voici la ravissante Kariny, ma sœur en tout sauf par le sang.

    La jeune femme du groupe, blonde aux cheveux ondulés lui arrivant au menton, se fendit d’une légère révérence, sa rapière toujours tenue en main, avant de relever des yeux d’un vert forestier sur Hrist et Cromax. Elle était elle aussi vêtue d’habits de voyage dans les tons rouges foncés et bruns, quoi qu’elle fût pourvue d’un décolleté possiblement agréable au regard. Le reste de sa tenue, un pantalon moulant rentré dans des bottes, laissaient entrevoir la femme magnifique qu’elle était. Elle ne souriait pas, mais les regardait avec un grand intérêt.

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    - Sir Selirant de Lanholt, l’un de mes plus fidèles compagnons.

    - Mes hommages comme mes remerciements, Gente Dame Lenneth et à vous également, Sieur Sauveur.

    La voix provenait d'un homme vêtu d’une armure complète, constituée de plaques de diverses plaques de métal qui semblaient être autant là pour l’impression générale de puissance qu’elles donnaient que pour le protéger. Il tenait en main une épée impressionnante. Il retira son heaume pour libérer une chevelure châtaine et des yeux bruns. Selirant de Lanholt leur adressa un salut militaire avec un grand sourire charmeur.

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    - Egil, l’homme qui toujours garde mes arrières.

    Il s’agissait du guerrier roux vêtu d’une cotte de maille. Il tenait nonchalamment en main une hache ensanglantée ainsi qu’un bouclier de bois renforcé de fer. Son visage encadré d’une opulente chevelure rousse agrémentée de deux tresses était barré par une grande cicatrice qui semblait fraîche de quelques mois à peine. Il émit un grognement à l’égard de Cromax et de Hrist.

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    - Quant à moi, je suis Va…

    - Valé… le coupa Kariny, une mise en garde dans le timbre de sa voix.

    Il se tourna vers elle avec un sourire rassurant, presque juvénile cependant qui la fit froncer les sourcils, mais n’insista pas plus.

    - Il serait peu honorable de ne pas nous présenter à tels que nous sommes à nos sauveteurs, ma chère, dit-il avant de se tourner de nouveau vers Hrist et Cromax. Je suis, pour ma part, le Prince Valérian, fils du roi de Valmarin. Nous vous sommes plus que redevables.

    Il sembla hésiter un bref instant avant d’ajouter :

    - Seriez-vous des elfes ? Je n’en ai jamais vu de semblables à vous, si vous excusez mon audace.

    Le froncement de sourcils de Kariny s’accentua tandis que l’un des sourcils de Selirant se haussait avec intérêt.

[Le prince n'a bien évidemment pas d'arme à feu à la hanche, contrairement à son image.]


Crocs du Monde – Vers Illyria bis


Pour Leykhsa et Faëlis


    Les deux aventuriers à présent séparés de leur groupe initial s’avançaient dans la forêt achevant les Crocs du Monde. Ils pouvaient sentir qu’ils ne tarderaient pas à en découvrir l’orée. Cependant… plus ils avançaient, plus ils sentaient une force étrange, presque imperceptible au début, qui se faisait pourtant de plus en plus sentir. L’ennui est qu’ils auraient été absolument incapable de dire d’où elle venait et en quoi elle agissait sur eux.

    Alors, ils suivaient le chemin, sur les pas de ce qu’ils supposaient être le sentier indiqué par Ixtli avant qu’ils ne se séparent. Au bout de quelques heures, les ombres commencèrent à tomber sur la forêt, l’obscurité accentuée par les arbres. Alors qu’il devenait nécessaire de trouver un abri pour la nuit, les deux aventuriers, suivant toujours le chemin, tombèrent sur une petite maison perdue parmi les arbres, un petit ruisseau coulant non loin d’elle. Aucune lumière n’en émanait et ils n’entendaient rien d’autre que les bruits de la forêt.

    Image


[Cromax – xp : 0,5 (intériorisation), 1 (décisions), 4 (combat), 5,5 (longueur) ;
Faëlis – xp : 0,5 (intériorisation), 1 (décisions), 4 (combat), 0,5 (apprentissage), 5,5 (longueur) ;
Leykhsa – xp : 0,5 (intériorisation), 1 (décisions), 4 (combat), 0,5 (apprentissage), 6 (longueur) ;
Hrist - xp : 0,5 (intériorisation), 1 (décisions), 4 (combat), 5,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 29 Jan 2016 16:36 
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Faëlis me répond en grimaçant qu'il n'a jamais réellement manié l'épée, me tirant à mon tour une grimace. Nous sommes donc deux experts en combat à distance... il y a plus complémentaire. Nous n'aurions pas dû nous séparer. Enfin bon, je suppose que c'est trop tard, et nous n'avons plus vraiment le choix. Et sur ces paroles, nous pénétrons dans un bois dans la direction supposée d'Ilyria.

Le voyage se déroule en silence. Si cet affrontement contre ces créatures a, j'ai l'impression, légèrement diminué les tensions entre nous, nous restons en désaccord sur la plupart des sujets que nous avons abordés jusqu'ici. Cela fait quatre jours que je le côtoie, et en dehors du champ de bataille, aucune amitié, aucune confiance ne s'est installée entre nous. Et je doute que cela change un jour. Donc, par respect pour la légère complicité de notre combat, je ne pipe mot. Pas de conversation, pour éviter les disputes inutiles.

Et puis, il y a autre chose. C'est cette forêt, elle est lugubre. J'ai l'impression d'être épiée, observée, j'ai l'impression qu'elle cache quelque chose, ou que quelqu'un s'y cache, je ne saurais le dire. Toujours est-il que, à mesure que nous avançons, mon malaise s’amplifie, jusqu'à ce que je sois absolument certaine qu'une étrange aura nous entoure. Une force, presque. Elle est là, tout autour de nous, mais nous ne pouvons la percevoir, l'identifier. Je ne suis pas à l'aise.

Alors que la nuit commence à tomber, et que, ainsi cachés par les arbres, nous nous retrouvons presque dans le noir le plus complet, nous arrivons dans une petite zone dépourvue d'arbre, un petit ruisseau coulant non loin d'une maison qui ne semble être guère plus qu'une cabane. Aucune lumière, aucun bruit n'en sortent. Nous sommes tombés sur une chaumière vraisemblablement abandonnée, et pourtant en bon état, dans une partie inoccupée du monde. Pile au moment où nous en avions besoin. Après qu'une impression de malaise nous ai suivis pendant des heures.

« Ca pue la merde, » fais-je en sortant mon arc de mon épaule immédiatement.

La réputation des élémentaires parmi les humains est très mauvaise, si bien que, si personne ne me l'a dit clairement, j'ai tout de suite imaginé qu'aucun village humain ne se trouvait dans cette partie du continent. Peut-être ai-je tort, mais je vois Ilyria comme la première trace de civilisation que l'on peut trouver devant Ilmatar. Les humains auraient peur de s'établir plus proche que cela des régions sauvages des élémentaires, et les autres races ne voudraient pas s'approcher si près des humains. Donc. Que fait. Cette chaumière. Ici ? Peut-être suis-je devenue complètement paranoïaque après cette longue chevauchée, éreintée que j'étais, à travers la forêt, mais cet endroit ne me dit rien qui vaille. Pour autant, peut-on décider d'éviter un tel abri, une telle aubaine, à cause d'un mauvais pressentiment ?

« Je sais pas toi, mais je le sens moyen, » continué-je.

En même temps, qu'est-ce qu'une maison pourrait bien nous faire ? Et rien ne dit que cette étrange sensation était liée à cet endroit. Les coups de bol, ça existe. Ou peut-être que c'est bien cette force indécelable qui nous a guidé ici, mais pour nous guider, pour nous aider, et non pour nous lâcher une sorcière à moitié folle sur le coin de la gueule. Même si on dirait plus le début d'une histoire de sorcière...

« Je vais essayer de voir s'il y a quelqu'un à l'intérieur, » ajouté-je en descendant de ma monture, en prenant toutefois soin d'attraper une flèche dans mon carquois.

Et, sur ces mots, je m'approche en tapinois de la cabane pour en observer l'intérieur à travers la fenêtre du rez-de-chaussée. Mes yeux s'habituent très vite au noir, je devrais pouvoir discerner s'il y a quelqu'un, ou quelque chose, sans trop de problème.




(((635 mots)))

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Ven 29 Jan 2016 17:15 
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Le voyage se déroula ensuite en silence. Ils avaient tous deux besoins de récupérer. Faëlis inspectait ses flèches pour s'occuper. Les petits projectiles avaient souffert d'être tirés contre des rochers et quelques pointes étaient émoussées, mais la plupart restaient utilisables. Il en jeta deux qui étaient vraiment trop abîmés et poursuivit la route.

Il lui fallut un certain temps pour sentir quelque chose d'étrange qui planait dans l'air. Il crut d'abord que c'était le talent redoutable de sa compagne pour ruiner toute ambiance de bonne humeur, mais il semblait que c'était autre chose. Quelque chose d’indéfinissable. Le soir tombait et il ne pouvait s'empêcher de se demander s'ils étaient toujours sur la bonne route. Celle qu'ils suivaient s'enfonçait dans une forêt et, lorsque le soir tomba, les lieux devinrent étrangement lugubres. Finalement, ils arrivèrent devant une petite maison perdue dans les bois. Il n'y avait aucune lumière, mais de la fumée s'échappait de la cheminée. Leykhsa n'était pas rassurée, et, bien qu'il soit incapable de dire pourquoi, Faëlis ne l'était pas non plus. Pourtant, passer la nuit sous un toit serait fort convenable, et puis, normalement, il n'y avait pas d'autre magie que celle des élémentaires, qui ne leur était pas hostiles. Elle proposa d'aller voir ce qu'il y avait à l'intérieur.

« Oui, un peu d'aide pour trouver notre chemin ne serait pas de refus... Je vais rester en arrière. Pour vous couvrir. »

Tout en disant cela, il inspecta le sol. S'il n'avait pas les talents d'un pisteur, il s'approcha, cherchant tout de même des traces de pas, de l'herbe aplatit ou des branches cassées témoignant d'un passage récent.

(((271)))

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 30 Jan 2016 14:17 
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La grise m’indique qu’elle va bien avant de se débarrasser de ma main sur sa joue avant de se tourner vers les quatre humains afin d’expliquer brièvement les raisons de notre intervention dans leur combat. Elle s’excuse pour moi de mon comportement directif, faisant passer comme convenu qu’elle est mon épouse, et expliquant celui-ci par le fait qu’ils sont les premiers humains que nous croisons depuis notre arrivée en ce monde. Habile, même si j’ai du mal à voir le directif dans mon intervention, qui certes verbalement alambiquée, n’était au final qu’une simple question, et flatteuse à bien des égards. J’ai du mal à ne pas pouffer lorsque mon épouse annonce s’appeler Lenneth, suggérant que je me présente moi-même et me laissant ainsi le choix de mon patronyme en ce monde. Elle semble, malgré son habitude d’être assurée et distante, vouloir se montrer à la fois timide et polie. Un revirement de rôle qui ne manque pas de me surprendre. Pris au dépourvu dans cette prise de décision à laquelle je ne m’attendais pas, je tourne le regard vers les quatre humains, expectatif, les toisant tour à tour d’un regard assuré. Mon esprit, pourtant, l’est un chouïa moins.

(Merde, merde, merde… Quel nom choisir ? Il m’en faut un qui n’ait aucun lien avec Yuimen, qui ne soit ni le mien, ni celui d’une célébrité de notre monde qui aurait pu franchir les frontières sous forme de légende… Merde… merde !)

Rien ne vient. Je suis à court d’imagination, pour le coup. Par chance, mon esprit est pluriel, et Lysis tranche pour moi, fermement.

(Amarthan.)

Anonnant intérieurement, et fonçant droit sur l’opportunité qu’elle me tend, je réponds franchement :

« Amarthan. Je me nomme Amarthan. »

Rien besoin d’ajouter pour l’instant : ma question tient toujours, même si son effet a été réduit par l’intervention de ma chère épouse factice. Au lieu de cela, l’opportunité saisie, je m’interroge sur cet élan inventif de la part de Lysis.

(D’où tu tiens ça ? Si tu me dis que c’est la traduction de « merde » en langage faerique, je te défonce !)

(Oh, mais je n’attends que ça.)

(…)

(Non. Il est vrai que j’aurais pu, mais ce nom a une toute autre signification. Amarthan, destiné, ou condamné, dans la langue originelle des sindeldi. Comme autrefois tu m’as donné le nom que je porte aujourd’hui, je te donne celui que tu portais alors, lorsque tu vins au monde : Cromast d’Amarthan.)

Je reste interdit, silencieux et muré dans mon for intérieur, regard dans le vide posé sur ces quatre inconnus. Mon nom. Quel nom ? Je n’en ai qu’un, Cromax, celui que je me suis forgé à la pointe de mes épées. Celui par lequel on me connait. Que signifie ce nom que m’ont donné mes parents, dont je n’ai aucun souvenir, et qui m’ont abandonné ? Rien. Strictement rien. Et pourtant, nombre de fois, j’ai voulu le connaître, l’apprendre, avant d’abandonner toute recherche sur mon passé pour prôner l’intérêt de ma vie actuelle et future. De mes aventures. Je n’ai rien d’un noble pendouillant mollement au bout d’une longue et prestigieuse lignée. Je ne suis que moi, Cromax, indépendant en tous points.

(Et pourtant, c’est ton nom.)

Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Rageur, je mure mon esprit à ces pensées, et me concentre sur les êtres qui consentent enfin à se présenter, dussé-je paraître dur de mine.

Ainsi, c’est l’homme à la rapière qui le premier prend la parole, et présente tour à tour ses compagnons. Lui-même est plutôt grand, mince, les cheveux mi-longs de charbon et le regard clair et déterminé d’un homme qui sait ce qu’il fait. La qualité et la noblesse de ses habits de voyage en cuir fait aisément de lui le chef de cette petite expédition. Et c’est en cette qualité qu’il prend la parole pour manifester une certaine reconnaissance de notre intervention pour l’assurance de leur survie. Il commence, galamment, par présenter la demoiselle du groupe : Kariny. Il dit de cette jeune femme au teint clair, aux cheveux d’or ondulé et mi-longs qu’elle est sa sœur en tous points, hormis celui du sang. Je souris intérieurement devant ce miroir inverse de ma propre situation avec Sisstar. Car ce qui me lie à elle, bien qu’elle ait le corps de ma jumelle, n’est plus que le sang qui coule dans nos veines. Alors, que veut-il dire en la nommant sœur ? Est-ce ainsi, dans sa ville d’origine, que l’on nomme les amantes illégitimes ? La donzelle a un joli minois, et son décolleté pigeonnant fort bien garni n’est qu’un indice agréable sur la beauté suggérée du reste de son corps. À moins que ce ne fut son amie, sa confidente depuis des temps ancestraux. Une connaissance fidèle de longue date.

Quoi qu’il en soit, la belle salue brièvement, polie mais pas souriante pour un sou. Rapière toujours en main, elle a la mine boudeuse, et ses yeux d’émeraude se font analytiques alors qu’ils se posent sur nous. Mais je ne puis la juger sur son armement toujours apparent : moi-même, si j’ai rengainé ma métamorphe, je suis toujours appuyé, tel sur une canne, sur mon élégante rapière, les toisant d’un air non moins revêche que le sien. Un rôle pas naturel pour un sou, que les circonstances me poussent néanmoins à adopter à la perfection.

Le suivant sur la liste des présentations est le guerrier en armure, qui débarrassé de sa barbute orné de crin carmin arbore un visage tel que Faëlis a dû souvent en voir, dans les cours de nobliaux. Loin d’être un guerrier rude couturé de partout, ser Selirant de Lanholt, puisque tel est son nom, semble plutôt être un jeune premier, chouchou des courtisanes. Sa belle gueule aux longs cheveux lisses et châtain donnent au personnage un charisme puissant qui n’est pas dénué de charme. Le héros générique, modèle beau-gosse, en somme.

(Une tafiole, quoi.)

Il est vrai que selon les standards, un humain garant de la force qui a la tronche d’un elfe et les manières de ceux-ci est souvent considéré comme… un peu efféminé. Mais étant moi-même elfe de mes origines, je suis mal placé pour le juger, sacrebleu. Habile dans le domaine de l’oralité diplomatique il nous remercie en grandes pompes, me surnommant dès lors Sieur Sauveur, pour mon plus grand amusement.

Vient alors le dernier, le plus rustre du groupe : ce guerrier rouquin barbu à la hache, dont les cheveux sauvages forment comme une crinière de lion autour de sa face burinée et rude, celle d’un vrai guerrier, et non celle d’un peigne-cul anobli. Egil est présenté comme le garde du corps de notre locuteur, et ne fait que grogner en réponse aux présentations de son maître. Lorsque vient le tour pour l’homme à la rapière de préciser son nom, Kariny s’interpose vivement, pleine de méfiance, pour l’en empêcher, mais il a tôt fait de la rabrouer pour indiquer qu’il serait inconvenant de ne pas se présenter à nous alors que nous venons de les sauver. Aussi le fait-il, et j’ai du mal à maintenir un visage fermé lorsqu’il annonce être le prince Valérian, fils du Roi de Valmarin. Et héritier, sans aucun doute, vu l’unicité du terme de fils employé. Valmarin… c’est de sa régence que le pamphlet anti-Aaria que j’ai lu à Ilmatar a été écrit. Sont-ils toujours aussi fermés sur la question des élémentaires ? L’heure n’est pas venue pour nous de l’apprendre. Trop tôt, il serait mal avisé d’en parler. Ce qui compte, ici, c’est les points que nous marquons d’entrée de jeu : garants de la survie de l’héritier d’une grande ville humaine de ce monde, on commence fort. Autant poursuivre sur cette voir, dès lors.

Vient alors le juste retour de ces présentations, car de nous ils ne connaissent finalement que le nom. Le prince demande, prudemment, si nous sommes des elfes. L’occasion d’amener à l’avant de la scène notre couverture, à Hrist et moi. Lenneth, pardon. Ne me départissent pas de mon port altier, j’engage la réponse à sa question.

« Des elfes, oui. Encore que nous ne sachions pas à quoi ressemblent ceux de votre monde, n’en ayant jamais rencontrés. »

De quoi troubler leur précieuse assurance, et doubler la soupçonneuse vigilance de la demoiselle du groupe, que je reluque de plus belle, plongeant mon regard corbeau dans l’émeraude des siens avant de revenir sur ceux, céruléens, du prince de Valmarin. La notion d’un autre monde ne devait pas être connue de tous, si elle l’était seulement tout court pour l’un d’entre eux. Je ne devrai pas douter de mes mots, en les prononçant. Avoir rejoint les Amants, le Temple a au moins exercé sur moi des talents dans l’art du mensonge et du jeu d’acteur que je n’avais pas soupçonnés jusque-là.

« Autrefois, les nôtres, elfes d’argents, parcouraient ces terres en conquérants. Andarsté était une colonie prospère de notre monde, Eden. Mais voilà de longues années que toute vie sindel a été éradiquée de vos contrées. Les sages d’Eden, soucieux de retrouver les accords brisés d’un passé révolu, nous ont mandés ici pour que nous enquêtions sur les puissantes cités de ce monde, afin de rétablir de fructueux accords commerciaux entre nos peuples. Nous nous rendions, mon épouse et moi, à Illyria, dont on dit qu’elle est la plus riche cité d’Elysian. »

Je laisse mes mots faire leur effet. J’ai sciemment fait jouer le poids des rivalités entre Valmarin et Illyria, pour le coup, afin que le prince perçoive une opportunité de taille dans mes propos. Je poursuis, énigmatique :

« Mais peut-être est-ce le destin qui a placé sur notre route de si qualitatifs représentants de Valmarin. On dit de votre cité qu’elle possède une flotte de renom. Mais ces informations doivent dater… Sont-elles toujours d’actualité ? »

Je laisse Hrist poursuivre éventuellement, si elle croit cela pertinent. De mon côté, même si j’aurais encore beaucoup à dire, je m’en tiens là, en attente de réponses et, surtout, de réactions.

[1666 mots [:devil:] ]

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 31 Jan 2016 03:15 
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Préférant s'effacer et laisser Cromax prendre les devants, Hrist écoutait silencieusement ce qui se disait, gardant une certaine distance pour essayer d'être plus impartiale et avoir un point de vue différent aux situations qui s'offraient à elle. Son Compagnon quant à lui semblait se jeter tête basse et corps et âme dans ce qui lui semblait être une belle occasion de s'exprimer. Aussi habile avec le verbe que la lame, il savait cependant s'entourer d'un voile de mystère et à cette heure, Hrist était toujours partagée entre l'envie de lui faire confiance et celle de ne pas le quitter des yeux une seule seconde.

Le premier humain qui vint à prendre la parole tout en nettoyant sa lame ensanglantée sur un cadavre étendu, comme le faisait plus tôt la Sindel, reconnu de bon cœur et sans un soupçon de honte que leur arrivée avait été salvatrice.

('' J'ai une sale impression. ")
(" Oui, hein. ")

Les humains se rassemblaient, reprenant leurs esprits après l'affrontement épuisant, ils prenaient tour à tour place derrière cet homme qui déclinait les présentations. Même maculés de sang et de tourbe, ils avaient encore cette fière allure que leur donnait cette assurance humaine que l'on confondait facilement avec de l'arrogance. Certains silencieux, observaient à la dérobée les deux Sindels.

La jeune femme à l'épée fut la première à être éclairée des présentations de rigueur. Kariny, tel était son nom. La jeune femme ne dit rien, elle ne prit même pas la peine de bouger les lèvres, était-elle confinée par la surprise de voir en ces lieux deux Elfes ? Hrist ne saurait dire, mais la femme lui laissa immédiatement une impression néfaste au fond de la gorge. Le chef de ce petit groupe la présenta comme l'égal de sa sœur, bien qu'il ne soit en rien son frère, Hrist comprenait cependant, acceptait que l'on puisse concevoir que la famille ne se limitait pas aux liens du sang.

Le second à être présenté quant à lui, adressa des propos plus avenants qu'un silence mutin. Presque trop aimable, il ne manqua pas de lui évoquer Faëlis quoique de stature plus imposante. Il soulevait avec fermeté une épée massive à la lame encore ensanglantée. En retirant son casque, il dévoila un visage plus fin que ce que Hrist aurait imaginé. D'ailleurs, elle ne savait pas trop à quoi s'attendre. Un homme à la mâchoire carrée, des sourcils systématiquement froncés et des yeux ayant été témoins de nombreux carnages ? Visiblement, les humains échappaient parfois au cliché.

Celui qui marqua le plus l'attention de Hrist fut le garde du corps du chef de meute. Un solide rouquin aux mauvaises manières, croisement du bûcheron consanguin et du guerrier écervelé à la gueule fendue couronnée par une épaisse toison coiffée en deux tresses qui encadraient son visage ferme.

Des quatre aventuriers, elle n'avait entendu que deux d'entre eux parler, considérant qu'un grognement n'était pas à proprement considérer comme une conversation ni même une tentative. Un semblant de tentative, à la rigueur. Il semblait contrairement à l'autre humain encarapacé, ne pas avoir entendu la subtile évidence de se protéger entièrement le corps, mais Hrist était bien la première à comprendre qu'une tenue légère et simple était moins lourde et permettait de bouger très vite.
(" Au moins... Tu n'as pas la gueule fendue de travers. C'est déjà un bon point. ")

Quant vint son tour au chef non proclamé de se présenter, il fut interrompu vivement par la jeune femme. C'était là première fois qu'elle ouvrit la bouche, sur un ton de réprimande. Il ne fallait pas avoir un excellent sens de l'analyse pour y trouver là beaucoup de suspicion et de doutes. Ils n'étaient pas encore en ville que les soupçons planaient déjà lourdement au dessus de leur tête.

(" Reconnais quand même que la situation est pas très très enviable. Et je ne parle pas de ce cimetière de Chimères. Je parle de ce monde qui perd sa magie comme on perd son sang.")

Lorsqu'il se présenta enfin, après avoir fait durer l'attente le temps d'une justification que la jeune femme accepta sans broncher, il s'exclama être le fil légitime héritier de Valmarin. Hrist avait entendu qu'il s'agissait là d'un port de renom et pour cause, la carte qu'elle avait en sa possession affichait Valmarin comme étant un insulaire et comme on pouvait s'y attendre, l'île avait sans doute développé une économie grâce à la pêche et au commerce qu'elle accordait avec les autres villes.

Cromax quant à lui, se présentant sous le nom d'Amarthan, ne cacha pas sa stupéfaction mais l'ayant vite ravalée, il répondit de bon coeur à la question du Prince, à savoir s'ils étaient des Elfes. Les regards se firent déjà curieux et Hrist n'appréciait déjà pas être sous les feux de la rampe.

Malgré cela, elle gardait cette coquille, cette protection de femme réservée, timide et candide. Elle décida d'attendre que Cromax ne termine de jouer les diplomates camelots dans le but d'allécher les humains, leur faisant miroiter un trésor débordant alors qu'ils étaient en plein milieu d'un bourbier épouvantable, et ce, sans peut-être même le savoir.

Hrist lâcha la main de Cromax qui, avec une certaine habilité jouait des mots pour obtenir des réponses à des questions qu'il connaissait déjà, ce dans le but d'effacer tous les soupçons de ses connaissances jusqu'à présent acquise sous la coupe d'Ilmatar.

Nouvellement nommée Lenneth, elle ne croyait pas les humains, ni même la Reine d'Ilmatar. Elle préférait garder cette distance et vérifier les choses par elle même. Lenneth s'approcha alors timidement du grand rouquin en armure et, dodelinant la tête comme un oiseau curieux, elle tendit la main vers le visage de celui-ci comme pour vérifier qu'il n'était pas une ombre immatérielle. Sans même l'effleurer, elle demanda d'un air léger.

" C'est une vilaine blessure que vous avez là, Maître Egil. Elle ne semble pas faite par une de ces bêtes mais plutôt par une lame. Vous avez eu de la chance de ne pas perdre votre précieuse vie. "

Puis, le serpent qu'elle était tenta de mordre une fois.
" Êtes-vous en guerre contre un peuple en ce monde ? "

Puis, elle se tourna presque complétement vers le Prince Héritier, tournant le dos au Rouquin et mordit une seconde fois.

" Navrée Prince, mais je ne connais que des vestiges du protocole d'usage. " Dit-elle en s'inclinant d'une légère révérence.
" Vous avez eu de la chance de pouvoir compter sur d'aussi fidèles compagnons en ces terribles lieux. "

D'une façon légèrement détournée de montrer elle aussi ses doutes, elle demanda avec ce sourire naïf accroché aux lèvres et ce ton à la fois timide et enjoué de curiosité :

" Mais... Prince Valérian. Je vous prie de pardonner mon ignorance, toutefois je m'imaginais que les habitants de Valmarin, ayant une grande flotte comme le souligne mon Époux, commerçaient avec ceux d'Ilyria via les flots. Or je ne vois nul océan ni mer à l'horizon... Qu'est ce qui vous a conduit dans cette dangereuse expédition ? "

Elle avait hésité à demander s'ils étaient en guerre contre Ilyria ou si eux aussi comptaient infiltrer la ville à la faveur de la nuit, mais elle été curieuse de savoir comment ils allaient répondre. Ou plutôt, comment il allait répondre puisque jusqu'à présent, le Fils Héritier était le seul à monopoliser la conversation dans ce groupe d'humains.

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1200 mots.

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 31 Jan 2016 15:02 
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Crocs du Monde – Maison dans la forêt

    Faëlis ne trouva aucune marque sur le sol autour de la maison.

    Cependant, Leykhsa, en s’approchant, pu, à l’aide de sa vision améliorée dans les milieux obscurs, s’apercevoir que l’intérieur de la maison ne semblait pas être occupé par âme qui vive. Rien ne bougeait, tout était silencieux. La pièce qu’elle avait devant les yeux ressemblait à une petite pièce à vivre, avec un lit simple qui était fait, un âtre dépourvu de feu mais avec quelques ustensiles de cuisine comme des marmites ou des broches. Il y avait même un petit tapis sur le sol au milieu de la pièce où trônait une petite table agrémentée d’une chaise. Elle put voir à côté de la porte d’entrée un escalier menant à l’étage. Rien n’indiquait que la maison avait été occupée récemment, pas plus qu’il n’y avait l’indice de l’inverse.


Crocs du Monde – Vers Ilyria

    Le quatuor hoche la tête à la présentation de Cromax et écoutent ses paroles avec un intérêt non feint. Kariny soutint le regard du sindel sans détourner le sien, et, lorsqu’il eut achevé de prononcer ses mots, elle échangea un regard avec Selirant avec ce qui semblait se rapprocher beaucoup de la surprise. Valérian, cependant, garda un visage avenant.

    - J’ai entendu parler des splendeurs d’Andarsté et de la perte qu’elle fût pour Elysian, mais je vous avouerai que je croyais ces histoires légendes. Cependant votre présence devant nos yeux est une preuve des plus marquante de la véracité de ces histoires. C’est un honneur de vous rencontrer, d’autant plus que vous venez sur ces terres en paix et avec la volonté de commercer avec nous. Valmarin est en effet le port le plus ouvert sur le commerce et nous accueillerions votre venue avec joie et tous les égards qu’il se doit. Je vous invite, que dis-je, je vous conjure de vous rendre à Valmarin lorsque vous aurez achevé votre mission à Illyria, vous verrez que ma cité a beaucoup à offrir et qu’elle ravira vos yeux.

    Elgin eu un léger mouvement de recul lorsque Hrist approcha sa main de sa tête et plissa les yeux. Et, lorsqu’en plus elle s’adressa d’abord au garde, les regards des quatre se teintèrent de méfiance.

    - Je ne suis en guerre avec personne, répliqua l’homme d’une voix bourrue et méfiante.

    Valérian ne répliqua pas tout de suite à ses paroles, se contentant de l’observer, cherchant manifestement à comprendre où elle voulait en venir.

    - Je crains malheureusement que les affaires qui nous amènent ici ne soient du ressort de ma cité et de mon Roi. Nous n’allons guère nous attarder par ici, ajouta-t-il en hochant la tête pour indiquer qu’il allait prendre son congé, tout en ajoutant d’un ton affable : Dame Lenneth, Sieur Amarthan, Illyria est au sud, vous trouverez sans peine sa trace. Si d’aventure vos pas vous menaient à Valmarin, mandez-moi en personne, vous y serez reçu comme les sauveurs que vous êtes, et nous serions honorés d’avoir la visite de dignitaires d’outre-monde.


[Cromax – xp : 0,5 (intériorisation), 0,5(enquête), 0,5 (informations reçues), 1,5 (longueur) ;
Faëlis – xp : 0,5 (marques au sol) ;
Leykhsa – xp : 0,5 (intériorisation), 1 (observation de l’intérieur de la maison), 1 (longueur) ;
Hrist - xp : 0,5 (intériorisation), 0,5(enquête), 0,5 (informations reçues), 1,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 31 Jan 2016 17:53 
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Hrist, moins officielle que moi dans son approche, semble vouloir jouer la femme de peu allant s’enquérir des petits bobos du petit personnel. Ses questions, néanmoins, sont aussi délicates qu’un guerrier nain obèse dans une étroite boutique d’herboristerie elfique : un pas de travers, et tout se brise. Lorsqu’elle évoque, sans la moindre notion de diplomatie officielle, des questions comme la guerre éventuelle entre Valmarin et une autre puissance, ou encore qu’elle interroge le prince sur la raison de sa présence ici, je sens une tension naître en moi. Je la savais frontale, après son intervention brute de décoffrage face à Faëlis… mais autant que ça ? Je ne m’y attendais pas. Heureusement qu’elle y met la forme, et s’excuse à plusieurs reprises de son insistance outrancière.

Aussi, cette tension ne disparait pas tant que le prince, ayant pris en compte les propos de ma compagne et des miens, finit par me répondre en priorité. Il indique, non sans vanter les légendes anciennes racontant les merveilles d’Andarsté, qu’il est surpris de nous voir parcourir ces contrées. Notre présence, selon lui, est la preuve de tout ce qu’on avance, et il nous remercie de venir avec de tels projets d’alliance marchande. À ce titre, il nous invite même, à peine pressant, à nous rendre à Valmarin sitôt notre visite d’Illyria terminée. Une première victoire dans cette mission qui met du baume au cœur. Valmarin est la cité que je pensais la plus rude à atteindre, au vu de sa position scabreuse envers les élémentaires, et de sa rivalité reconnue avec Illyria. Cette rencontre, et ce sauvetage, sont une aubaine sur laquelle il nous faudra reposer. L’opportunisme ne m’ayant jamais dérangé, je compte bien en profiter. Et je me félicite d’avoir lancé la veille la discussion sur notre plan d’approche d’Illyria, tant pour le groupe, désormais éclaté, qu’avec Hrist, car désormais nous pouvons en jouer bien plus tôt que prévu.

Hrist, par contre, se fait un peu rembarrer dans ses interrogations. Si le garde du corps grogneur répond qu’il n’est en guerre avec personne, le Prince, lui, met carrément un stop à sa question, précisant que leur présence ici ne nous regarde en rien, et ne concerne pas plus que le Royaume de Valmarin. Je fronce imperceptiblement les sourcils à cette annonce, bien malgré moi. Qu’a-t-il voulu dire par là ? Qu’il est en mission secrète pour son paternel royal ? Quelle raison pourrait bien amener un fils héritier à parcourir des terres si proches des Crocs du Monde, et si éloignées de son archipel natal ? Le lien avec le drainage est trop évident, et puisqu’ils n’ont pas l’air d’être en possession d’un artefact volumineux ou particulièrement encombrant à transporter, je mets l’hypothèse de côté. Mais alors, quoi ? Un lien moins direct, peut-être. Illyria n’a pas l’air sur leur route. En viennent-ils ? Du peu que je m’en souviens, ces contrées où nous sommes ne mènent à aucun autre pays que celui des Elementaires, et Aaria nous aurait précisé une alliance, même secrète, avec les hommes de Valmarin. Hrist n’a pas tort de les suspecter, mais elle s’y prend sans doute mal pour leur faire cracher une quelconque vérité.

Valérian nous indique ensuite la position d’Illyria, réitérant son invitation à Valmarin, et précisant de le mander en personne lorsque nous y serons arrivés rappelant l’honneur que nous leur ferions de leur rendre visite officiellement, dignitaires prestigieux que nous sommes. Il ne semble pas trop perturbé par l’idée d’un monde extérieur, et… C’est une bien bonne chose. Les légendes ont du bon, apparemment. À mon tour de jouer, désormais, pour tâcher d’en apprendre plus sur eux, sans éveiller des soupçons qui seraient plus que malvenus.

« Les légendes, messires, sont parfois bien en deçà de la vérité. Nous irons à Valmarin, soyez-en assuré. Nous ne pourrions décliner si généreuse invitation. Nul doute que si les habitants de votre cité sont à votre image, je serai séduit. »

Je laisse traîner, un peu trop, peut-être, mon regard sur la demoiselle du groupe, une fois de plus. Elle est fort plaisante à regarder, il est vrai. Et si je prends plaisir à la mirer, mon insistance est toute calculée : quelle réaction, auprès d’elle ou de ses pairs, ce compliment sous cape peut-elle donc provoquer ? Fixant à nouveau Valérian, je poursuis.

« Mais dites-moi : les attaques de telles créatures sont-elles fréquentes, dans la région ? Cela représente un danger notable, pour un héritier royal et sa suite, même si je ne doute de la vaillance d’aucun de vous, après le combat que nous venons de mener. N’aurions-nous pas un intérêt commun à nous joindre l’un à l’autre, pour un temps ? Vous nous aideriez à rejoindre Illyria, nous présentant directement aux bonnes personnes afin de faciliter nos transactions et d’accélérer nos affaires sur place afin de rapidement rejoindre Valmarin, et en échange, nous pourrions vous escorter dans votre tâche, quelle qu’elle soit. Dans l’ordre qui vous semblera le plus opportun, bien entendu. Qu’en dites-vous ? »

L’art d’en demander beaucoup pour obtenir, de manière moindre, quelque chose au final ? Peut-être. Mais ça peut marcher. Ils ont vu notre expertise du combat, et savent désormais que nous sommes étrangers à toute alliance sur ce monde, puisqu’en arrivance directe d’Eden. Ils n’ont que peu de raison de se méfier de nous, surtout au vu de la manière dont je leur montre patte blanche. Leur présence à nos côtés à l’entrée d’Illyria pourra renforcer notre légitimité dans nos rôles et s’ils acceptent de nous laisser les escorter de nos fines lames expertes, nous découvrirons également quels sont leurs desseins dans ces régions reculées. Peut-être, même, y verront-ils l’espoir d’une alliance plus que commerciale avec mon peuple. Ou rien qu’avec nous deux : notre intervention sur ces créatures a dû les impressionner un minimum.

[972 mots]

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 31 Jan 2016 22:46 
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La discorde peu à peu s'installait. Les yeux se plissaient, les regards devenaient méfiants et gardaient la femme l'oeil sous une barrière de sourcils froncés. Lenneth avait lancé ces quelques accusations dissimulées pour voir, par curiosité malsaine et par amour du soupçon. Les humains ne se démontaient pas pour autant, farouche, le garde du corps rouquin reculait à mesure que son doigt moqueur s'approchait de son visage. Les autres, particulièrement le prince héritier gardaient sur elle un œil étonné, ne voyant visiblement pas où la femme voulait en arriver.

Lenneth avait tout de suite entendu dans la voix du Prince héritier Valérian que sa venue ici n'était pas un pur hasard, et les réponses entendues par son guerrier et lui même ne firent qu'accentuer cette sensation.

Ils mentaient. Le garde du corps qui lui avait répondu cette fois par autre chose qu'un grognement bestial avait dit avec beaucoup de simplicité qu'il n'était en guerre contre personne. Certes, ce n'était pas un mensonge, lui, personnellement n'était pas en guerre, ce n'était pas son rôle de garde du corps, son vrai travail était de défendre au prix de sa vie s'il le fallait celle de Valérian, lui était représentant de quelque chose et pouvait donc décider des guerres à mener ou non pour le bien et le nom de son Royaume.

Bien et nom qu'il justifia par ailleurs lorsque la Sindel avait demandé en riant ce qui les conduisit aussi loin des flots. La question était certes rhétorique, Lenneth n'était pas surprise d'entendre une réponse vague. On avait tout simplement éludé ses questions et il y avait une raison derrière cela. Un homme reconnaissant d'avoir la vie sauve est souvent emporté dans l'euphorie et tais moins ses secrets, à moins que ces derniers ne soient inavouables. Quoiqu'il en soit, Lenneth eut un sourire radieux à ses lèvres et dit d'une voix douce :
" Bien entendu... Ma question était sans doute déplacée. "

(" Mais pas la réponse. Un compagnie de menteurs. Tout le monde ici a un secret à cacher, Cromax, Pureté, Faëlis le Dindonneau, eux et même toi. ")
(" Pour qu'un Prince soit dépêché quelque part avec une petite escorte, ça sous entend plusieurs choses. La première est que la raison est toute officielle et trop importante pour mandater un émissaire. La seconde, est qu'il doit être discret et faire ça incognito. Alors peut-être veut-il éviter Ilyria sous risque d'être reconnu. ")

Amarthan quant à lui, semblait plutôt préférer qu'ils se joignent à leur petit duo. Lenneth n'y voyait pas là une excellente idée mais si cela pouvait confirmer son hypothèse, à savoir qu'il évitait Ilyria, ça serait toujours un plus pour appuyer ses soupçons. Il ne pourrait pas y couper, il fallait répondre à Amarthan mais il ne se permettrait sans doute pas de lui répondre trop vivement, au mieux, il s'en excusera et prétendra encore que sa mission pour son Royaume étant des plus importante, elle ne souffrirait d'aucune dérogation.

Ayant trop peu d'information à cet instant, elle ne pouvait que spéculer mais Lenneth sentait déjà le complot à des kilomètres et estimait qu'il s'agissait d'un excellent terrain de jeu.

Elle se fit un rapide plan dans sa tête et constata que Aaria avait envoyé des aventuriers pour enquêter auprès des humains sur l'utilisation d'un artefact ou d'un vieux rituel en privilégiant les grandes villes qui auraient sans doute les meilleures ressources afin d'engager un tel projet. Elle étaient donc deux, Ilyria et Valmarin, toutes deux grandes villes florissantes et commerciales et également toutes deux rivales. Là, prêts à se rendre à Ilyria, ils rencontrent un quatuor d'aventuriers et parmi eux, un Prince Héritier loin de la mer, sans monture ni escorte lourde mais tous apprêtés à un voyage à pied.

Hrist ne fit pas le lien faute d'information clefs mais il y avait quelque chose d'étrange, la raison de sa présence en ces lieux hostiles n'était pas anodine et encore moins légale aux yeux d'Ilyria si il venait à confirmer malgré lui qu'il ne pouvait s'y rendre en dépit de la demande légitime d'Amarthan.

(" Je commence déjà à avoir du mal avec ces prénoms, prochaine fois, trouvez en plus tôt qu'on puisse s'y habituer. ")

Hrist siffla sa monture qui, toute docile qu'elle était, vint à sa rencontre sans paniquer dans ce cimetière déjà ronflant sous le bruit des mouches. Hrist souhaitait précipiter les choses, si ils s'en allaient maintenant, les aventuriers allaient sans doute parler de cette rencontre entre eux et ce serait là une excellente opportunité de tester la fonctionnalité de ses bracelets en ce monde. Même Cromax (" Amarthan ! ") avait des réserves quant au succès de cette magie, Hrist (" Lenneth ! ") ne voyait pas de raison pour laquelle elle échouerait. Son compagnon avait bien pu déclencher un feu par magie, la sienne n'était pas beaucoup plus difficile à employer.

Elle s'approcha donc de lui, prenant ses deux mains dans les siennes et lui dit d'une voix radieuse :
" Nous avons peut-être encore fort à chevaucher avant d'arriver à Ilyria. Il me tarde de visiter cette ville qu'on dit être splendide. " Sans lâcher les mains d'Amarthan, elle dit également en tournant la tête vers Valérian " Soyez assuré, Prince, que nous ne manquerons pour rien au monde une aussi délicieuse invitation. Votre Cité par delà les flots innonde déjà mes rêves. "

D'un pouce, elle releva doucement sa manche, dévoilant à Cromax ses bracelets de l'Ombre et lui adressa alors un petit sourire, espérant qu'il entende là son message. S'ils partaient maintenant, les aventuriers rassembleraient leurs esprits et il y avait fort à parier qu'ils discutent de cette entrevue entre eux, chose que Hrist pourrait entendre grâce à l'espionnage magique.

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930 mots

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 1 Fév 2016 15:28 
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Tandis que derrière moi Faëlis me couvre, je m'approche de la maisonnée et observe l'intérieur. Dedans, rien ne bouge, pas le moindre signe de vie. Pour autant, rien n'indique que la cabane soit à l'abandon, ni même le contraire. Un lit, fait, quelques ustensiles de cuisine, une table et une chaise sur un tapis... mais aucun sac, aucune nourriture à portée de vue, et pas d'énormes tas de poussière ou de toiles d'araignées. L'endroit aurait pu être déserté il y a une semaine comme il y a deux heures. Etrangement, ça ne me rassure pas particulièrement. Déjà parce que le manque d'information concrète me laisse toujours autant dans le flou. Ensuite parce que tout cela semble toujours trop beau pour être vrai. Manquerait plus qu'on trouve du gibier déjà découpé et des bûches pour la cheminée et le tableau serait complet.

Pour autant, je ne sais pas si l'on peut se permettre de passer à côté de cet abri juste à cause d'un mauvais pressentiment, qui n'a comme base que cette étrange force que je n'arrive pas à cerner.

« Faëlis, » appelle-je à mi-voix. « Personne à l'intérieur. J'entre, couvre-moi. »

Et, sans attendre sa réponse, j'appuie sur la poignée de la porte et entre, toujours le plus silencieusement possible, dans la maison. Sachant déjà qu'il n'y a rien dans la pièce à vivre, je monte directement les marches qui font face à l'entrée pour aller vérifier l'étage, arc et flèche toujours en main, sur la pointe des pieds.



(((250 mots)))

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Lun 1 Fév 2016 15:44 
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Il n'y avait rien à terre. Visiblement, du peu qu'il en savait, personne ne semblait être venu ici depuis longtemps. Comme sa compagne regardait par la fenêtre, il se décida à s'approcher, toujours suivi par cet étrange sentiment oppressant.

La semi-elfe lui signifia son intention d'entrer. La maison semblait abandonnée depuis peu.

« Je n'ai vu aucune trace de visiteur récent... J'ai une certaine habitude des manipulations de l'esprit, et je n'en sens aucune ici. Cependant... »

Il hésita. Était-il trop prudent ?

« Nous ne savons pas si la porte n'est pas piégée. Je devrais... »

Mais elle avait déjà tourné la poignée et était entrée. Il leva les yeux au ciel et la suivi, prenant son arbalète en main. Il prit bien la peine de refermer la porte derrière, autant par réflexe de savoir-vivre que pour ne pas que quelqu'un ne découvre qu'il y avait déjà des visiteurs, puis, il la suivit à l'étage.

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
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Le thème de Faëlis


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