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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Mer 18 Mar 2015 02:06 
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Jehan n'avait jamais été gâté par la vie.

A commencer par sa mère, morte en lui donnant naissance ; puis par son père, fou de douleur suite à son décès, qui sombra dans l'alcoolisme. Le salaire misérable que celui-ci gagnait en tant que docker disparaissait dans les bouteilles d'alcool fort qu'il consommait quotidiennement ; si bien qu'un soir, son père renversa accidentellement un chandelier sur la table de la misérable bicoque qu'il occupait avec son fils. Trop alcoolisé pour s'en rendre compte à temps, il périt dans les flammes, et sa maison partit également en cendres. Jehan n'eut la vie sauve que grâce à une chose : la fumée.
Cette fumée qui s'infiltra entre les planches de sa chambre à l'étage tandis qu'il dormait, cette fumée à l'odeur âcre qui le réveilla alors que les flammes avaient presque entièrement dévorées l'escalier.
Le jeune Jehan réussit à s'échapper par miracle, traversant la maison en flammes, mais cela eut un prix : le côté gauche de son visage heurta une poutre incandescente qui le brula au troisième degré, et la fumée inhalée eut un effet dévastateur sur ses cordes vocales et ses poumons, les altérant de manière irrémédiable.

A l'époque, Jehan avait sept ans.

Il en avait désormais vingt-quatre, et n'avait subsisté que par la rapine et les combines délictueuses. Il n'avait rien d'un voleur de grande envergure et possédait une attirance regrettable pour les jeux d'argent ; cependant, il n'aurait pas survécu aussi longtemps dans la rue si il ne s'était pas fait des contacts, et il disposait donc de solides relations dans le monde du crime de Kendra Kâr, où il était plus connu sous le pseudonyme du "Cendré", rappel cruel à l'accident qui l'avait jeté à la rue, défiguré.

C'est cette même attirance pour les jeux d'argent qui le conduisit à connaître Missen. Le guérisseur avait alors 17 ans, et il aimait s'encanailler dans des maisons de jeux louches - maisons de jeu que Jehan fréquentait également. Un soir, alors que le voleur avait perdu gros, Missen se présenta à lui et proposa de l'aider à éponger ses dettes, en échange de quoi Jehan l'introduirait dans le milieu criminel. Le nobliau voyait à l'époque cela comme un jeu, mais le voleur y vit une aubaine ; il accepta, et cela fut le début d'une relation conflictuelle, gouvernée uniquement par les profits et avantages que les deux parties pensaient pouvoir retirer. Nulle amitié ne les unissait, uniquement les services mutuels ; pour tout dire, ils ne s'appréciaient guère.




-C'est ainsi que tu salues tes vieux amis ?


Missen sentit la dague s'éloigner de ses côtes ; l'étreinte autour de son cou se desserra, puis l'individu qui lui avait tendu ce traquenard le repoussa d'une secousse un peu plus brutale que ce qui était nécessaire. Il perdit brièvement l'équilibre mais réussit à ne point s'étaler sur les pavés malpropres, à grands renforts de moulinets.
Tachant de regrouper les fragments de sa dignité ébréchée, il se redressa de toute sa hauteur, passa une main dans ses cheveux et se retourna pour faire face à l'homme.

Il vit un jeune homme brun et frêle drapé dans une grande cape noire rapiécée. Un baudrier de cuir usagé pendait autour de sa taille ; plusieurs couteaux y étaient glissés. Son pourpoint gris était taché et recousu en de multiples endroits, tandis que son pantalon, d'une étonnante couleur verte, était parsemé de traces d'humidités. L'ensemble était si dépareillé qu'il eut prêté à rire, mais le regard dur que l'homme affichait, associé aux vieilles cicatrices de brûlures qui marbraient sa joue gauche, désamorçaient toute velléité désopilante.
Enfin, l'homme parla, de l'étrange voix sépulcrale et éraillée qui était la sienne.

-Missen.

-Jehan, répondit le patricien d'une voix neutre.

-Je te croyais enfermé chez les moines.

-Je me suis échappé.

-Hmm. Pour de bon, cette fois ?

-Je l'espère.

Jehan eut un sourire sans joie, puis il rengaina sa dague.

-Tu as eu de la chance de tomber sur moi. Distrait comme tu étais, même un aveugle t'aurais fait les poches.

Missen se contenta de hausser les épaules.
Le silence s'installa et s'épaissit entre les deux hommes que tout opposait. Durant cette période, l'esprit du nobliau tournait à plein régime ; Jehan était à même de l'aider à se renseigner sur sa "cible", de par son réseau de relations étendues ; cependant, il était clair qu'il ne l'aiderait pas gratuitement ; à Missen de trouver une contrepartie susceptible d'intéresser son interlocuteur.
Enfin, après une ou deux minutes sans que le moindre son ne soit proféré, Jehan finit par reprendre la parole.

-Cela fait quoi, deux ans que tu as disparu de la circulation ?

-Quelque chose comme ça. Ecoute Jehan, je dois te parler de quelque chose qui pourrait t'intéresser, vraiment.

-Tu m'en diras tant... Tu débarques comme ça, avec un plan miraculeux ? Je suis tout ouïe.

La voix de Jehan suintait l'ironie.


Missen secoua la tête, espérant que son coup de bluff fonctionnerait.

-Pas ici, les murs ont des oreilles.

Le voleur poussa un soupir résigné.

-Chez moi, alors... Je ne sais pas pourquoi je perds mon temps à t'écouter, mais qui sait, cela pourrait m'être utile.

Et sur ces mots, il tourna les talons et partit à vive allure, sans se soucier que Missen le suive.

Le jeune noble réprima un soupir de soulagement et lui emboîta le pas.



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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Sam 9 Mai 2015 17:44 
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Précédemment: En chemin pour de plus sombres affaires


En ce lieu c'est une tout autre lois qui régnait et Oryash ne le savait que trop. Elle venait à peine de passer les portes, qu'elle manqua se faire assomer par une potiche qui vola à travers la rue avant que les cries d'une femme ne retentissent et que l'objet ne s'écrase contre le mur de la maison voisine. Oryash émit un sifflement tout en calmant sa monture qui venait de se cabrer. De la maison provenait toutes sortes de noms d'oiseaux.

-Espèce de pourriture! Sale porc! Tu croyais quoi que ta putain allait pouvoir se vautrer dans nos draps sans que le vienne à l'apprendre! Sort d'ici et va donc la rejoindre! Dehors!

La peau blanche secoua la tête et poursuivit son chemin. Il lui fallait trouver l'homme qui vendait des sorts d'obscurité et vite. Il ne serait pas facile à dénicher, étant toujours en mouvement. Mais allez donc savoir pourquoi, elle avait la sensation idiote que ce dernier savait déjà qu'une de ses clientes était à sa recherche.
Elle sillonna les rues malfamées durant des heures, en long, en large et en travers, nulles traces de l'homme. Avait-il été arrêté? Elle pensait rebrousser chemin, lorsqu'au détour de la rue, elle tomba sur lui et ces sbires.
L'homme encapuchonné marqua l'arrêt, de même que les personnes armées qui l'accompagnaient. Il reconnut alors la Phalange de Fenris et l'apostropha.

-Aurait-on besoin mes services, peau blanche?

-A ton avis marchand! Penses-tu que je suis ici pour ta charmante compagnie!

Devant la répartie de la demoiselle, l'individu eut un rire gras.

-Approche donc, qu'on fasse affaire! J'ai le souvenir d'une cliente qui paie bien et qui pose pas de question quant à la provenance de ce que je vends!

Oryash fit donc avancer son destrier à pas lent, et une fois à hauteur du petit groupe mit pied à terre.

- Il me faudrait deux parchemins spécifiques. Le soutien des ténèbres et la puissance obscure, ainsi que deux fioles de fluide et les meilleurs qui soient. Tu ne m'as jamais déçu. Ton prix sera le mien.

Une fois ça demande faite, Oryash attendit qu'on vienne à lui fournir ce qu'elle voulait.

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Lun 11 Mai 2015 22:19 
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Le marchand encaisse les 1300 yus qu'il te réclame et te donne en échange ce que tu lui as réclamé.

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Mar 12 Mai 2015 22:44 
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Précédemment: Achats en toute illégalité


Oryash n'eut pas à attendre longtemps, l'homme encapuchonné envoya un de ses sbires chercher ce que la demoiselle voulait. Il revint quelques minutes plus tard et tendit les fioles et les parchemins à la peau blanche. Entre temps cette dernière avait payé son dû au marchand.

-Toujours un plaisir de faire des affaires avec toi, peau blanche.

Oryash fit disparaitre sa commande dans les plis de sa cape.

-Un plaisir, vraiment? Pas pour ma bourse en tout cas, mais tes produits sont de qualité,donc cela compense de loin leur prix. A la prochaine.

Elle enfourcha son cheval, salua les hommes et quitta les lieux. Elle remonta les ruelles, laissant Herumor marché au pas. Le quartier était toujours aussi riche de misère, où ivrognes, voleurs et prostituées se côtoyaient au gré de leur va et vient. Et dans cette foule des gamins jouaient en toutes innocences comme le faisaient ceux des beaux quartiers, mais cela n'attira nul sourire à Oryash. Toute humanité ou sentiments l'avaient quitté ou du moins, elle voulait s'en convaincre. Une fois arrivé à la porte qui menait du port à la cité, elle l'a franchi. Elle stoppa sa monture un instant, réfléchissant à la prochaine étape. Elle hésitait entre la boutique de Lilo et celle du tatoueur. Après quelques minutes, elle finit par se décider et reprit sa route....

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Ven 28 Aoû 2015 18:15 
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De retour chez moi. Enfin. Une pièce de dix-sept mètres carrés, cernée par des murs de pierres branlantes qui ne cessent de s'effriter jour après jour sur le bois pourrissant du parquet. La moisissure s'est emparée de la moitié de la façade gauche, produisant une odeur nauséabonde presque irrespirable. Un genre de poutre maintes fois rafistolée soutient le toit, prêt à s'effondrer au moindre mouvement brusque et cette porte d'entrée dont le loquet rouillé m'oblige à batailler avec pour parvenir à l'ouvrir et la refermer. Vide de meubles, de décorations et de fenêtres, quémandant la lumière artificielle d'une bougie à chaque fois que j'ose pénétrer dans cette ruine qui est pourtant la mienne. Seule une paillasse griffant mes chairs et une simple couverture presque totalement rapiécée me rappellent que je passe chacune de mes nuits dans cet endroit. Et tout cela pour à peine une dizaine de Yus par mois, plus un supplément pour que la vieille folle qui me l'a loué garde le silence sur ma présence.

Les récents événements m'ont considérablement ralenti dans mes expériences, m'obligeant à mettre l'entièreté de mon travail en suspend. J'étais pourtant si proche de mon but, si proche de la vérité. J'ai fait preuve de laxisme en me gardant d'achever cette foutue gamine, beuglant sa souffrance dans la ruelle où je l'ai saignée comme un pourceau de mon scalpel. La prochaine fois que j'ai l'occasion d'ouvrir un corps encore vivant au milieu de la cité, je lui coupe la langue et lui coud les lèvres. Ca m'évitera de me faire attraper par la première patrouille de gardes qui passent aux alentours.

Il n'a pas été difficile de s'échapper de leur prison supposée infaillible, mais j'en ressors entièrement démuni de mes équipements ainsi que de mes ouvrages de recherches sans aucune chance de les revoir un jour. Quel malheur pour l'humanité de perdre mes précieux recueils de connaissances, probablement brulés par une bande d'attardés sans la moindre étincelle d'intelligence...

La situation est critique, désormais. J'ai besoin de remettre l'ensemble de mon travail à jour, d'atteindre les objectifs que je me suis fixé. J'ai de grands projets pour mes expériences et il va me falloir plus qu'une poignée de Yus et de la bonne volonté pour y parvenir. Des locaux plus spacieux et équipés, un acolyte pour m'assister dans les tâches les plus complexes et davantage de moyens et de ressources pour un rendu de qualité. Et ce n'est pas en restant assis dans ce cocon pourri jusqu'à la moelle que je vais y arriver.

La nuit tombe, il va être temps de se mettre au travail...


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Dernière édition par Ellyan Crow le Lun 16 Nov 2015 22:03, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Jeu 1 Oct 2015 14:17 
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Corrompu et pourri jusqu'à la moelle, voilà comme je décrirais ce quartier si on me le demandait. Les rues sont à l'image des passants, en ruine et démunis. Se succèdent clochards, ivrognes, prostituées et truands sur le pavé, créant ainsi cet endroit qui transpirent la puanteur de l'homme et de ses vices. L'argent, la boisson, le plaisir et l'avarice sont les seules choses que les habitants de cette ville sont capables de produire à foison. Mais soit. Profitez donc de vos putes et de votre argent, bénissez chaque jour au nom de votre déesse aussi prude que vicieuse. Il arrivera un jour où je viendrais vous chercher et vous me remercierez d'utiliser la moindre des parties de votre corps pour faire évoluer mes recherches...

Je suis dehors, au milieu de la populace, sans aucun but précis. Pourquoi suis-je sorti de ma bicoque ? J'aurais au moins pu me reposer après mon évasion, reprendre des forces avant de me remettre au travail. Je sens que quelque chose en moi a changé. Quelque chose qui me dis que je vais dans le mauvais sens depuis le début. S'agit-il là de la voie que j'ai emprunté ? Est-ce ainsi que je vais pouvoir réaliser mon rêve, celui qui me tire hors du lit chaque matin et qui hante mon sommeil la nuit ? Vais-je pouvoir, un jour, ne serait-ce qu'effleurer le fruit de mes recherches si ardues ? Aussi stupide soit-il, l'homme est une machine difficile à comprendre. J'ai tant de choses à découvrir à son sujet. Il existe en lui un pouvoir que lui-même ne connaît pas, quelque chose de presque irréel, mais que j'ai réussi à distinguer. Il y a tant de mystères dans aussi peu de chair et pourtant, personne ne s'y intéresse. Le corps humain est à lui seul le plus grand secret de ce monde.

Et moi dans tout ça ? Je tente de faire progresser une espèce qui ne me respecte pas, qui veut ma tête sur un pique et mon corps en morceaux. S'agit-il d'un intérêt personnel ? D'une envie particulière ? Ou simplement de sadisme ? Je n'en ai foutrement aucune idée. J'avoue prendre plaisir à découper la chair et les os, observer les battements du cœur au milieu d'une poitrine ouverte. Alors pourquoi m'en priver ?

...

Rien. Des heures à fouiner et à me cacher dans les rues à la recherche d'une proie facile, tout ça pour m'en mordre les doigts. Même mon détour par le cimetière n'y a rien changé. J'espérais au moins y trouver une veuve pleurnichant devant la tombe de son défunt mari, mais rien. Je déteste ce sentiment d'inutilité qui m'accable chaque fois que mes recherches sont stoppés. Cette sensation d'exister pour vider la ville de ses aberrations, c'est si frustrant. Comme une charogne qui mendie à l'entrée d'un abattoir. Kendra Kâr ne me donne que ce dont elle ne veut pas, toute sa populace de clochards et soûlards, tels un furoncle sur sa soit-disante pureté et dignité. Mais que puis-je y faire ? Je n'ai rien, et surement pas la possibilité d'y changer quelque chose dans l'immédiat. Laissons la cité gagner ce soir et rentrons, je l'emporterais bien une fois prochaine.

...


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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Mer 7 Oct 2015 11:05 
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Encore une nuit cloîtré comme un animal dans ces murs pourrissants alors que l'air extérieur se remplit de cette obscurité qui me va si bien. Loin de tout et proche de rien, je reste dans mon repaire, assis dans un coin de la pièce la tête dans les bras et l'esprit ailleurs. Tout cela ne peut plus continuer. Je n'ai même plus de vêtements pour me couvrir, simplement ce tablier couvert de sang séché, seul témoignage de mes activités passées. Qu'il me manque, le temps où il me suffisait de tendre la main pour avoir quelque chose. Aujourd'hui, n'importe quel pataud est armé et prêt à tuer s'il le faut. Je n'ai rien d'un guerrier et encore moins d'un soldat. Et sans matériel et moyens, pas de sujets d'expérience. Pas de sujets, pas de travail. Et sans travail, je m'ennuie.

...

J'ai surpris à l'instant le bruit d'une patrouille d'attardés de la Milice. Je pense que mon évasion a dû suffisamment les bousculer pour qu'ils se mettent sérieusement à ma recherche. Je ne sais comment ils sont parvenus à deviner qu'il fallait accentuer leurs recherches sur le quartier des Docks, mais je ne suis plus en sécurité ici. Je devrais disposer d'un court instant pour m'échapper de ce trou à rats, sans quoi je suis fait. Hors de question de me faire attraper à nouveau. Je les entends s'éloigner, il est temps de quitter cet endroit pour ne plus jamais y revenir.

...

Après une bonne heure à éviter les gardes, je suis parvenu à quitter le périmètre qu'ils avaient établi. Les rues ont commencée à se remplir de passants et il aurait été impossible de continuer davantage la fuite habillé ainsi. Véritable aubaine pour moi, la cabane dans laquelle je me suis réfugié semble appartenir à une troupe d'ouvriers affectés au port. J'ai pu y trouver des tenues de travail usagés, mais elles feront l'affaire pour me mêler à la foule sans attirer l'attention. Des braies longues tâchées à divers endroits, une chemise, blanche à l'origine et une paire de chausses trop serrés pour moi. Me voilà aussi banal que cette merdaille, idéal pour se fondre dans la masse. Pour ce qui est de mon masque, un foulard à moitié décousu me servira à voiler une partie de mon visage. J'ai même fait l'acquisition d'un sac en toile humide qui, à l'odeur, devait contenir des filets de pêche. Suffisamment large pour y fourrer mon tablier et mon cache-visage en jute. Je prends quelques minutes de répits avant de repartir en quête d'un abri permanent pour m'y établir à nouveau.

...


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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Mer 28 Oct 2015 06:31 
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-Nous y sommes.


Le duo dépareillé s'arrêta au pied d'une petite bicoque qui avait manifestement connu des jours meilleurs ; un certain nombre de tuiles manquaient au toit et la porte de bois était galvaudée par l'humidité. Ce ne fut d'ailleurs qu'au prix de moult ahanements et d'un coup d'épaule rageur que le Cendré réussit à ouvrir ladite porte, pour pénétrer dans son domicile.
Contre toute attente, l'intérieur de la maison se révélait être plutôt douillet, bien loin de ce que sa façade laissait présager. Le lieu était propre et en ordre, les planches du sol fraîchement astiquées, et les murs étaient couverts de rayonnages ; le tout dégageait une atmosphère chaleureuse, bien que l'âtre soit froid -Le Cendré avait peur du feu, Missen le savait-, et c'est avec joie que le guérisseur s'installa sur le fauteuil que lui présentait Jehan.

-Alors, qu'est-ce que le Duc a à me proposer ?

Le Duc... voilà bien longtemps que ce pseudonyme n'avait pas tinté aux oreilles de Missen. Le milieu criminel de Kendra Kâr étaient friands des sobriquets, plus ou moins ridicules, que s'attribuaient entre eux les voyous de tout poil afin de compliquer le travail des gardes. Ainsi, Jehan était exclusivement connu sous le nom du Cendré par bon nombre de petites frappes des environs ; à force de s'acoquiner avec ce type d'individus, Missen avait fini par être affublé du surnom du "Duc", en référence à ses traits patriciens ; il se voyait fort marri d'être ainsi désigné par un sobriquet risible, mais ne pouvait que s'estimer heureux d'avoir échappé à "Face d'Ange" ou "le Cocufieur"...

Il retint tout de même une grimace de mépris à l'évoquation du surnom honni, mais ne s'y attarda pas, et exposa le plan qu'il avait ébauché sur le chemin en ces termes :

-J'ai besoin d'informations, à propos d'une aristocrate de la ville, une certaine Turil Caldaraën ; ses habitudes, les endroits qu'elle fréquente, ce genre de choses. Un prétendant éconduit me paye grassement pour prendre sa vertu, et j'ai besoin d'avoir une meilleure vision du type de personne qu'elle se trouve être. Voilà pour la première phase, je t'expliquerais la deuxième à son terme.


La réponse fusa, sèche et cinglante.

-Et qu'est-ce que je gagne à t'aider à te vautrer encore dans la débauche ?

C'était le moment de sortir son va-tout.
Missen soutint calmement le regard teinté de mépris de Jehan, et lui répondit avec une lenteur calculée :

- Chez les moines, j'ai appris de nombreuses choses. Et notamment l'art d'utiliser les plantes pour soigner. Si tu m'aides, je m'employerais à guérir ton visage et ta gorge.

Le jeune nobliau n'avait pas réussi à trouver un meilleur moyen de pression que celui-ci. Il n'ignorait pas que le Cendré serait prêt à tout pour retrouver une apparence et une voix normale ; en revanche, tout son stratagème reposait sur un coup de bluff, puisque Missen, il le savait, était incapable de prodiguer ce genre de soins ; tout juste savait-il panser éraflures et autres ecchymoses, faute d'assiduité dans ses leçons monacales. Il ne lui restait donc plus qu'à prier pour que le Cendré soit suffisamment complexé par son physique pour se jeter sur la perche qu'il lui tendait sans davantage se poser de questions.

Jehan en prenait d'ailleurs le chemin ; suite aux mots de Missen, il se leva brusquement et s'exclama, toute morgue ayant déserté sa voix :

- C'est possible ??

Il se reprit bien vite et ajouta, une lueur de folie dans les yeux :

-Si tu te moques de moi le Duc, si tu m'entourloupes, je te tue. Qu'est-ce qui me dit que tu ne me racontes pas des craques ?

Missen resta impassible, mais intérieurement, le jeune séducteur n'en menait pas large. Maintenant que l'espoir d'une guérison avait été donné au Cendré, il convenait de jouer finement, sans quoi il finirait probablement haché menu.
Ne laissant rien paraître de la tension qui l'habitait, il haussa les épaules, répondant d'un air désinvolte :
-Rien. Mais je ne suis pas fou, et je sais parfaitement que si j'essayais de t'arnaquer, je finirais égorgé en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Je n'ai aucune envie de finir ainsi, tu peux me faire confiance.

Jehan se tut une longue minute, le jaugeant d'un oeil torve et inquisiteur, sa méfiance naturelle luttant contre le fol espoir qui venait de naître en lui. Ce dernier l'emporta toutefois : le bandit frappa soudain dans ses mains et s'exclama (pour peu qu'il est possible de s'exclamer de façon sépulcrale) :

-Je vais te laisser le bénéfice du doute. Ça ne me coûte pas grand chose : tu ne peux pas aller bien loin, et si tu m'as roulé, ou que tes potions ne sont pas aussi efficaces que tu le penses, je finirais tôt ou tard par te mettre la main dessus. Et là...

Puis il reprit, la voix à nouveau teintée d'ironie.

-Tu as bien de la chance, mon ami... Je connais quelqu'un qui me doit une fière chandelle, et en plus d'autres activités il est cocher... La Murène, qu'il s'appelle. Il a ses entrées dans les écuries des maisonnées les plus luxueuses de la ville, le bougre ! Et ma main à couper que la maison de ton aristocrate fait partie du lot. Je vais faire en sorte qu'il me fasse un compte-rendu de ses allées et venues. Dans trois jours tu connaîtras tout d'elle, jusqu'à la couleur de ses bas !

Missen éprouvait quelques difficultés à imaginer comment un palefrenier pouvait connaître la couleur des bas de son employeuse, mais cette remarque lui arracha tout de même un sourire. Tout se passait comme prévu. Dans trois jours, il allait pouvoir passer à la seconde étape de son plan.



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Dernière édition par Missen le Sam 2 Avr 2016 22:36, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Sam 31 Oct 2015 23:07 
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[:attention:] [Contenu violent et explicite]

Sixième entrée du journal


*Les pages qui suivent ne sont qu'une succession de mots et d'insultes incompréhensibles. Certaines pages sont tachées de gouttes de sang à divers endroits.*

...

Je vais les tuer. Je vais tous les tuer. Tous. Leur peau me servira de reliure pour mes livres et chaque goutte de sang qui s'échappera de leurs corps sera l'encre qui écrira chacune de ses pages. Putains de s------

...

ILS NE M'AURONT JAMAIS ! JAMAIS !!! POURCEAUX ! RACLURES DE MERDAILLE ! ILS ONT OSES M'ATTAQUER, MOI, ELLYAN CROW ! JE VAIS LEUR MONTRER ! JE CRACHERAIS SUR LA CARCASSE SANGUINOLENTE QUI VOUS SERVIRA DE CADAVRE !

...

La nuit. C'est la nuit. Je ne peux plus. Je n'en peux plus. Courir, ramper, sauter. C'est fini. Je pensais pouvoir fuir de cette patrouille qui m'avait repéré à l'angle de l'avenue qui traverse le port de la ville. C'était sans compter sur un second groupe de miliciens qui remontait la rue à contre-sens, vers ma position. J'ai dû me faufiler au milieu des passants, mais l'un d'entre eux est parvenu à m'entailler le flanc, me condamnant à une mort lente mais certaine. J'ai senti la lame toucher les os de mon bassin, c'était froid et brûlant à la fois.

Trois heures après, ils m'avaient retrouvé. J'étais parvenu à me cacher près de la place du marché, là où ils entreposent les marchandises. Un commerçant a dû me balancer aux gardes, ils savaient parfaitement où aller en arrivant jusqu'à moi. J'ai couru, couru, couru. Encore, encore et encore. Sans jamais m'arrêter. Le soleil se couchait et la lumière quittait les rues de la cité. Et maintenant, je suis là, dans une ruelle aussi puante que les égouts eux-mêmes, les mains couvertes de sang.

Quand je pense que tout a commencé pour les organes d'une gamine, j'arrive encore moins à croire que tout se termine entre deux piles de déchets, assis contre une caisse de bois pourri. Je ne peux pas finir comme ça. Impossible. Ils ne trouveront pas Ellyan Crow croupissant dans un recoin sombre à se cacher de leur fausse justice qui empêchent l'humanité d'avancer, non... Je partirais dans un éclair qui traversera leurs vies à tout jamais. J'entaillerais leurs corps de mes ongles, inscrivant mes initiales à même la chair. Laissez-moi en emporter le plus grand nombre avec moi, Kendra-Kâr n'a pas fini d'entendre parler de moi...


(Le journal s'arrête ici, les pages suivantes étant totalement vierges.)

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Dernière édition par Ellyan Crow le Lun 16 Nov 2015 22:01, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Dim 1 Nov 2015 01:25 
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Le loup et l'agneau


Mes deux mains se rejoignent. Entre elles, mon journal se ferme, pressant l'encre et le sang qui ornent les pages les unes contre les autres. Je regarde la couverture une dernière fois, passant lentement mon index ensanglanté le long de la reliure de cuir. Je n'en ai plus aucune utilité désormais. Tout ce que je souhaite, c'est qu'on le retrouve. S'il doit passer dans les mains d'un autre, je veux qu'il lui souffle la voie que j'ai choisi, qu'il lui murmure comme elle est belle et merveilleuse. Hélas, si seulement davantage de ces imbéciles savaient lire...

Alors que je tente de me relever avec difficulté, ma blessure me lance à nouveau. La main droite pressée contre la hanche, je tente inutilement de stopper ou au moins ralentir le sang qui s'échappe, grappillant quelques précieuses minutes de vie supplémentaires. Mon coude frappe contre la caisse de bois à mes côtés, renversant son contenu contre le mur de pierre dans un fracas à réveiller les morts. Je me rattrape sur une autre surface de justesse, manquant de m'écraser face contre terre dans la douleur.

Quelle soirée... J'ai le souffle court, irrégulier et la bouche tapissée de sang, perturbant ma respiration comme un lépreux proche de la mort. Je ne peux que tousser et me racler la gorge, crachant une gerbe ensanglantée qui vient s'ajouter à la quantité non négligeable qui se trouve déjà sur mes vêtements qui collent contre ma plaie. Ils ne me servent plus à rien, inutile de se cacher davantage quand la mort elle-même vous recherche. Je me débarrasse du superflu, jetant ma tunique et mon cache-visage dans une flaque nauséabonde, songeant à l'image que j'aurais une fois que la vie m'aura quitté. Si je dois m'en aller, alors autant le faire en spectacle.

De la même manière qu'un clochard qui fouille dans les poubelles, je vide mon sac de son contenu et m'empare de ma tenue de travail, laissant le conteneur tomber au sol. Songeur, je fixe un court instant le masque que j'ai moi-même confectionné. En un mot, horrible. Mais je laisse le choix aux bienheureux qui passent sous ma main experte : mon visage est-il plus agréable à regarder ? Rares sont ceux qui ont pu me répondre la langue percée par un crochet.

"Qui... QUI VA LA ?!"

(Une voix d'homme. Tiens donc. Jeune avec ça. Je pensais être seul dans cet endroit. Sûrement quelqu'un qui a entendu le bruit de tout à l'heure. Quelqu'un qui aurait très certainement dû rester au lit ce soir...)

La silhouette s'affine peu à peu, une petite lueur dans les mains. Sa torche éclairant à peine la zone autour d'elle, la peur l'oblige à avancer à tâtons dans une respiration mêlant effroi et incertitude. Je me délecte de son malheur, stoïque au milieu du passage, attendant avec impatience le moment de l'inévitable rencontre.

"Y'A QUELQU'UN ?! MONTREZ-VOUS !!!"

(Oui... Tremble de peur... Ce que tu m'excites, à suer comme un porc prêt à être découpé... Je vais tellement te tourner le cou. Avance encore... Trouve-moi. Je veux lire l'horreur sur ton visage, cette sensation quand tu sais pertinemment que tu vas mourir...)

Les quelques secondes de marche qui nous séparent sont finalement écoulées et le bas de mon corps entre dans la clarté de sa lumière artificielle, stoppant brusquement son avancée dans un petit cri de surprise. Instantanément, les tâches de sang sur mon tablier l'interpellent et l'obligent à brailler des ordres qui sont loin de refléter ce qu'il ressent à cet instant précis.

"BOUGEZ PAS ! QU'EST-CE QUE VOUS FOUTEZ A CÔTE DE CHEZ MOI AUSSI TARD ??!! RÉPONDEZ !!!"

Sa main tenant la torche tremble, l'obligeant à rajuster sa prise sur celle-ci avant de l'avancer à bout de bras pour dévoiler la partie supérieure de mon corps. Et maintenant, j'apparais à lui dans mon entièreté. Il me voit, me regarde de ses yeux presque exorbités et ne peut retenir un pas de retrait, sans quitter mon masque du regard.

"C'EST QUOI CE TRUC ?! POURQUOI VOUS ÊTES DÉGUISÉ ?! RÉPONDEZ BON SANG !"

"SSSHHHHhhhhhhh.... C'est fini, c'est terminé..."

Il se mord les lèvres, comme pour obéir, comme pour s'empêcher de hurler. Pourtant, je le sens prêt à éclater au moindre moment, prêt à s'enfuir vers la rue principale en lâchant sa lumière comme un dératé. Cette peur... Hmmm.... Je me délecte. Voyons jusqu'où il est capable de résister.

Un pas.

"J'AI DIS BOUGEZ-PAS !"

Deux pas.

"VOUS M'ECOUTEZ BORDEL ?! RECULEZ !!!"

Trois pas.

"HAAAAAAAAA !!!"

C'est le moment. Je m'élance à sa poursuite, si l'on peut en appeler une ainsi. En à peine quelques mètres, je plonge sur lui, recouvrant la totalité de son corps et l'écrasant à terre. Le temps qu'il comprenne ce qu'il se passe, je réagis instantanément et couvre sa bouche de mes mains encore sanglantes, l'empêchant d'hurler encore une fois. C'est là que commence le régal.

Il est difficile pour une homme de moins d'une vingtaine d'années de se libérer de l'étreinte d'un autre ayant presque le double de son âge. Certes, je suis loin d'être aussi fort qu'un athlète, mais une proie juvénile comme celle-ci, c'est un met rare et précieux. Alors qu'il tente de se débattre, ma seconde main vient se placer à l'arrière de son crâne. Comme s'il venait de comprendre ce qu'il allait lui arriver, le braillard grogna davantage, mais en vain. Ma prise était bien trop certaine, il n'allait que pouvoir sentir et contempler.

Mes deux mains se mirent à tourner alors que mes yeux se fermèrent pour apprécier le moment à son paroxysme. Hurlant de plus belle, je resserrais davantage, presque pour l'écraser entre mes paumes. Vint le moment où son cou se mit à bloquer, signifiant que l'articulation avait atteint sa limite. Connaissant trop bien ce signal, il n'en fallu pas plus pour presser davantage d'un léger coup sec et la nature opéra.

*CRAC*

Plus de bruit. Plus de braillement sourd. Plus un geste. Amorphe, la vie venait de quitter le corps tout chaud, encore pressé contre moi. Allongé à terre, la tête morte posée sur mon torse, je prend le temps qu'il me faut pour apprécier le moment au maximum. Cependant, l'adrénaline redescendit rapidement, m'obligeant à reprendre conscience de ma blessure au flanc. Il va falloir s'en occuper au plus vite...

"HAAAaaaaaa.... Quelle ville de merde..."

Le destin continue...

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Dim 1 Nov 2015 02:39 
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D'aussi loin que sa mémoire portait, Hrist n'avait aucun souvenir des bas quartiers de la ville. Fort heureusement pour elle, aucun poste de milice n'avait été rencontré. Au grand air, sa tenue semblait plus supportable et sa nausée fuyait un peu son esprit. Elle avançait au grès du hasard, maudissant intérieurement Fiori de ne pas avoir pu la conduire directement jusqu'au repère de sa Caste.

Recouverte intégralement de haillons maculés de crasse dont les multiples épaisseurs dissimulaient jusqu'à ses bottes, la femme avançait tête basse, aidant sa marche d'un bâton d'appui qui faisait parti de la panoplie de la parfaite mendiante. Pour plus d'authenticité, Hrist imitait une posture déglinguée, voutée et le pied bot, elle se trainait littéralement, sachant que personne ne viendrait lui poser le moindre problème. Les prostituées accoudée devant les troquets grimaçaient et les bavards cessaient de parler pour pousser des exclamations dégoûtées à son passage. Certains, plus discrets et charitables, jetaient quelques piécettes à ses pieds car hors de question d'approcher une clocharde de cette trempe. Ses guenille grouillaient littéralement de puces et de poux, la vermine faisait bouger le tissus et une nuée de moucherons volait à proximité de sa capuche rapiécée maintes fois.

La nuit était déjà tombée depuis quelques heures. Le vent du large s'engouffrait en hurlant comme un Diable dans les ruelles descendant vers le port et les Docks et éteignait sur son passage quelques torches. Les passants précipités rentraient chez eux ou vomissaient ce qu'ils avaient d'alcool à la sortie d'un troquet improvisé sous une toile tendue où quelques marins buvaient des alcools fort en se réchauffant auprès d'un feu de bois.

Hrist jubilait d'avoir la couverture parfaite, ainsi vêtue, personne ne lui adressait la parole ni même n'essayait de lui subtiliser sa bourse puisqu'une misère pareille laisse entendre que la femme n'a même pas de quoi se nourrir.
Elle avança encore au hasard des ruelles, toute perdue qu'elle était jusqu'à ce qu'un bruit se fasse entendre. Hrist décida de prendre la direction opposée, accélérant un peu la cadence mais un nouveau cri dans la nuit vint se lover à ses oreilles. Un hurlement, un cri d'homme. Un mélange entre la peur et la surprise, une frayeur aveugle avait poussé quelqu'un a perdre sa dignité et à hurler au secours par une froide nuit noire.

Hrist s'adossa à un mur. Le cri ne venait pas de bien loin, non, il semblait même provenir de la ruelle étroite derrière laquelle elle se trouvait. Au dessus de sa tête, quelques bruits, des voix, une mère interdisant à ses marmots de s'approcher de la fenêtre suivi par un claquement de volet et des bougies soufflées.

De nouveau dans le noir. Hrist s'était promise de ne tuer personne d'autre que ses cibles, mais curiosité faisant, elle jeta un regard discret dans la dite ruelle et vit deux formes.

Deux ombres baignant dans le noir total, un homme étendu à terre, les jambes légèrement écartées et les bras au dessus de sa tête étonnamment positionnée par rapport au reste de son corps. Un autre assis à côté de lui, la tête dissimulée dans un sac de toile. Il ne tournait pas le visage vers elle, aussi jusqu'à présent, qui-qu'il soit, il lui était impossible de voir qu'il était espionné.

Hrist se recolla au mur de façon à ne pas être vue. Sa malchance persistait, de toutes les ruelles possible, elle avait débouché dans la seule qui accueillait un assassin et sa victime. Mais peut-être allait-elle trop loin, il s'agissait sûrement d'un voleur à la petite semaine qui se débarrasse d'une victime après que sa dérobade ne tourne mal.

" Il lui a brisé la nuque. En tout cas, on dirait que c'est la première fois qu'il tue. Regarde le, assis à côté de sa victime à contempler son spectacle. "
" Ou bien il est tétanisé... " Souffla-Hrist à voix basse.

La femme, curieuse jusqu'au bout jeta un nouveau regard mais l'homme en question n'avait pas bougé, sa victime... Encore moins. Ni déplacé, ni dépouillé. L'idée d'être tombée sur un voleur s'estompait pour laisser de plus en plus la place à l'assassin.

Sans trop savoir pourquoi, Hrist approcha doucement par derrière l'assassin et pour rentrer dans le jeu de la mendiante jusqu'au bout, elle se pencha sur le cadavre et essaya de palper sa tenue pour voir s'il détenait quelque chose d'intéressant. Avec un peu de chance, ça ferait fuir le tueur, si non, elle avait estimé en voyant sa blessure et sa main ensanglantée qu'il ne ferait pas long feu s'il voulait ajouter à sa liste une autre victime.

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Dim 1 Nov 2015 04:25 
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Une pièce pour la mendiante


La douleur remplaçait progressivement le plaisir du meurtre, jusqu'à totalement l'englober. Les sensations s’amenuisent avec le temps, on dirait. Après tout, je ne suis pas un simple coupe-jarret qui tue pour de la monnaie. Je me plais dans la recherche et la science, même si l'assassinat est un art que je respecte comme véritable passion ou mode de vie. Quoi qu'il en soit, tout ce petit manège m'a fait du bien. Maintenant, il va être temps de s'occuper de cette blessure qui ne cesse de saigner.

Alors que je tente de me redresser sur mes avant-bras, une forme à mes côtés s'agite sur le cadavre que je viens de lâcher. Je termine de me traîner dos au mur à l'aide de mes coudes et relâche mon corps une fois les efforts terminés afin d'étudier plus minutieusement la silhouette penchée à quelques mètres de moi.

Une femme. Du moins, on dirait. Plus misérable que la famine et la maladie rassemblées. Cachée sous de nombreuses couches de toiles crasseuses et déchirées, elle semblait générer de la poussière d'elle-même. N'importe qui se sentirait plus riche et classe que cette pauvresse, très certainement démunie du moindre bien. Elle semble cependant s'accrocher à cette vie de pouilleuse, allant jusqu'à fouiller les poches de mon bien-aimé braillard. Comme quoi, il aura eu du succès, ce soir.

Haletant bruyamment, mais à un rythme normal, je me débarrasse de mon masque qui empêche l'air d'atteindre correctement mes poumons et dévoile mon visage à la mendiante, pensant qu'il suffira à la faire fuir et accompagnant le geste d'une remarque qui me vint en tête comme un réflexe.

"Laisse-moi le corps, j'en ai besoin pour travailler..."

Le destin continue...

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Dim 1 Nov 2015 05:21 
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Hrist s'était tenue prête à repousser le moindre assaut. Elle fléchissait doucement les genoux et choisissait une position dans laquelle elle ne serait pas déséquilibrée si jamais son potentiel adversaire venait à lui sauter dessus.
(Hey ! Hey mais hey ! Tu surchauffes du citron là ! Fouiller un cadavre à côté d'un tueur ? Tu veux finir au bûcher directement ?)
(" Non, il n'y a pas de milicien dans les docks. Si je me souviens d'une chose, c'est bien ça. Ce type là, il me semble pas net. Il a tué ce passant sans raison. On dirait.. Enfin, tu comprends. ")
(" On dirait toi quelques années plus tôt ? Non j'comprends pas bien, en effet. Sous prétexte que tu es nostalgique, tu t'assois avec un malandrin dans la première ruelle qui sent la pisse ? ")

Hrist comprit bien vite qu'il ne la repousserait pas. Il n'avait pour ainsi dire pas bougé d'un pouce. Adossé à un muret, il observait la scène en spectateur non pas en prédateur, dommage pour elle qui pensait que sa venue et son sans-gêne provoquerait chez l'inconnu une quelconque réaction.

Rien.

Au bout de quelques secondes, comme s'il prenait doucement conscience de son état de santé précaire, il retira son masque de jute et de toile et entre deux souffles lourds et suffoquant demanda d'une voix sombre à ce qu'elle recule et laisse cet homme pour son travail.

Quel travail pouvait bien faire ce sinistre personnage aux cadavres ? Hrist observa rapidement au travers des couches de tissus qui l'étouffait le visage maigre et déchaussé de l'homme. L'ironie était toujours au rendez-vous. La femme se cachait pour éviter d'être reconnue mais lui semblait se démasquer comme s'il voulait que son visage marque les esprits. Étrange rencontre.

Au sol, à côté d'eux, flambait timidement un reste de torche à bout de toile probablement égarée par la victime. Elle dégageait une fumée épaisse qui plongeait la scène dans un brouillard malodorant. Hrist laissa à la demande de l'assassin le cadavre mais ne quitta pas les lieux pour autant. La tueuse analysa la scène et vit un livre, une petite reliure de cuir sale dont les pages dégueulaient de part et d'autre de la couverture. Si elle en croyait les traces de sang semblable à celle qui ornaient le tablier de l'homme, l'ouvrage était à lui. Se demandant quelle lecture un homme de la sorte pouvait-il avoir, elle le prit dans ses mains et ouvrit, tombant sur un passage où le sang avait déjà coagulé et s'était mélangé à l'encre dans de grosses goutes sombres et informes.

Elle n'avait pas encore prononcé un mot. D'ailleurs, elle ne s'était pas encore décidée s'il valait mieux lui adresser ou non la parole.

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Dim 1 Nov 2015 06:19 
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Trop fausse pour être vraie


Aucun son. Aucun mot. Rien. Seulement des gestes. Tu débarques comme ça, dépouillant le cadavre que je sème sur la beauté artificielle de la cité, tel un furoncle purulent. Je ne te connais ni de nom, ni de vue, ni même d'odeur. Et pourtant, tu émanes, tu répands, tu empestes cette puanteur morbide qui s'accroche à la peau comme la peste.

"Cette ville... n'est qu'une putain trop avide de pourboires. Je ne suis qu'une chiotte, une raclure qui ramasse ce qu'elle me donne... *teuheuheueheu* Hahahahahahahaha... Je raconte ma vie à une sous-race qui accompagne les derniers moments de ma vie... Comment ai-je pu tomber aussi bas ?

Sans même la regarder ou la fixer, elle passe devant moi et examine la scène, ne dispensant qu'un regard froid sur ma personne. Aucun moyen de savoir d'où elle vient et où elle va, mais je commence à comprendre ce qu'elle prétend être.

"Tu me... Tu me crois aussi con que la merdaille qui vit ici ? Hahahaaaaaaa... Je ne pense pas. Tu dois me voir comme une étincelle, un souffle, un murmure. Le début d'une cure à ce que l'Homme est devenu... Je suis l'espoir de l'Humanité, de la voir un jour diriger cette ère... Au lieu de ça, on me chasse jusqu'à poser ma tête sur une pique. Personne ne peut comprendre mon travail...

D'une difficile tentative de me tourner, je parviens à suivre la soit-disant mendiante dans son avancée, ne la quittant des yeux que pour cligner des paupières. Elle semble analyser l'endroit, à la recherche de quoi que ce soit d'intéressant. Me serais-je tromper ? S'agit-il vraiment d'une banale crève-la-faim qui tente de rentabiliser sa soirée ? Non... il y a quelque chose...

"Tu ne cries pas. Ne cours pas, ne m'achèves pas... Même la plus affamée n'oserait ne serait-ce m'approcher. Tu y parviens pourtant sans le moindre effort, sans la moindre peur ou hésitation."

La toux ensanglantée reprend de plus belle, m'obligeant à couper court à mes accusations. Elle, de son côté, ne s'arrête pas dans ses recherches. Ces dernières semblent même avoir abouties, au vu de ce qu'elle ramasse. Mon journal. Mon récit.

Dans un ultime effort, je m'appuie contre le mur et tente une ascension jusqu'à pouvoir tenir debout sans appui, ce qui me demande des efforts supplémentaires. Enfin, boiteux, la plaie semi-bouchée par l'une de mes mains et la mine plus ravagée que jamais, je m'arrête à quelques bons mètres d'elle et tente de lever ce mystère qui, j'en suis sûr, n'est pas aussi anodin qu'il en a l'air.

"Si tu le lis, ce journal va te dévoiler qui je suis. C'est donc à toi de me dire... Qui...es...tu ?..."

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 Sujet du message: Re: Les Docks
MessagePosté: Dim 1 Nov 2015 17:52 
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Hrist parcourait quelques pages du récit tandis que l'homme se relevant conversait. Hrist ne parvenait pas à concilier l'écoute et la lecture mais de temps à autre, elle relevait la tête des lignes ensanglantées pour surveiller ce mystérieux individu dont elle ne savait rien.

Au détour d'une ligne décousue, elle pu y trouver son nom. Ellyan Crow, ces lettres propres écrites sur une page tâchée de sang qui rendait la lecture délicate et complexe. La plupart des passages étaient illisibles, écrits dans la rue ou dans un abri précaire, le soin apporté à sa rédaction était douteux mais le fond était là.

Hrist leva doucement un regard sur l'homme, il ne la quittait pas du regard mais n'était en rien menaçant. Elle alternait entre le visage dont l'obscurité masquait l'ensemble des traits qu'elle devinait peu communs et la blessure qu'il compressait de sa main. Beaucoup de sang avait coulé, il dodelinait de la tête comme secoué de vertiges et le sang sur le tablier était luisant et brillait à la faible lueur de la torche trahissant sa fraicheur.

Hrist ferma le livre dans un claquement qui fit voler deux pages vierges à terre. Elle savait que le dispensaire ne se trouvait pas loin mais qu'il ne serait pas en mesure de l'aider, lui même blessé, le dispensaire aurait été la première destination pour toute personne douée de raison.

Mais il restait là, Hrist n'avait pas entendu la moitié de ses dires, elle avait l'impression qu'il contait le récit de ses écrits à l'oral, en tout cas, la similitude était frappante. A l'heure actuelle, sa première crainte était d'être retrouvée, elle n'avait pas vu la cité Royale depuis des lustres et se savait hautement recherchée par tous les corps armés de la ville et des alentours.

La tueuse pointa du doigt la plaie de l'homme et, tout en dissimulant l'ouvrage dans ses fouilles, elle masqua sa voix d'un bout de guenille et murmura :

" Vivre ? Suivre. Vite. " D'une voix déformée, décousue et hachée par un petit tremblement inconnu, la femme se releva en s'appuyant sur le bâton de marche, exagérant un peu la démarche d'une boiteuse et se mit en tête de trouver le dispensaire.
(" Un coup de main serait le bienvenu... ")
(" J'en reviens pas. Tu le prends avec toi ? T'es quand même HORS NORME hein ! Tu trouves le premier meurtrier que tu croises, blessé en plus et tu le conduis dans ton repère ?! ")
(" Un coup d'instinct. Alors, le dispensaire, ça vient ? ")
(" C'qu'il ne faut pas entendre... La meilleure chose à faire, ça serait de lui enfoncer ta lame au travers des côtelettes et partir. Pas de témoin, pas de problème. ")
(" Je rends la monnaie de sa pièce au passé. ")
(" Bon... Puisqu'on n'y coupera pas. Descend la ruelle principale, au bout de quelques coins, tu verras une lanterne violette. Ça sera là. Sans lui, ça serait encore mieux. '')

Hrist fit un signe de main à l'étranger pour l'inviter à la suivre et elle s'engagea dans les ruelles descendante vers le port.

------------------------

Tu peux Rp la suite de ton texte ici, je ferais la prochaine intervention au Dispensaire des Pivoines, inaugurant ainsi le lieu et ton entrée dans la guilde !

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