Inscription: Dim 23 Nov 2014 18:06 Messages: 23 Localisation: Omyre
|
-> Instincts enfouis((( La lecture de certains passages peuvent être dérangeants, le sang coule, dans le doute, prenez un mouchoir, bonne lecture aux autres )))Les quatre nains se sont dispersés dans la rue, je suis seul avec Prohl, non loin de la maison de Shri. Des cliquetis métalliques résonnent, suivis de râles. Ils ont dû s'occuper de miliciens qui rodaient ou des gardes de Shri. Prohl et moi avançons prudemment vers la ruelle derrière la bâtisse. La nuit est calme et fraîche, les lueurs bleues se logent sur les carreaux de la maison. Le bois sombre et taillé sur une poutre principale se marie parfaitement avec cette ambiance, reposante. Prohl s'appuie contre le mur extérieur de la maison, une sorte de clôture d'environ deux mètres. Les pierres sont bien agencées, mais la disparité de leur forme laisse des prises assez bonnes pour passer par dessus. Le nain me regarde dans les yeux, et semble me demander si je suis prêt. Je lui souris en retour, et grimpe facilement sur ce muret. (Il va s'agir d'être discret maintenant -Tu peux aussi tenter le bain de sang non?) Du haut du muret, caché par les branches d'un arbre, je scrute le moindre mouvement. Je vois deux gardes qui se baladent, ils tournent dans le jardin pas trop mal entretenu. Des arbustes, des pierres blanches qui tapissent l'herbe au sol. J'entends le bruit d'une fontaine ou d'un ruisseau. La végétation est omniprésente. (Ce Shaakt est un amoureux de la nature.)(((hrp: Début du combat))) Je ne vois aucune entrée possible. Les portes massives sont surveillées. Les volets sont fermés, il n'y a aucun moyen pour moi de rentrer. Je prends mon temps, me déplace légèrement, pour voir un peu mieux tout en étant à l’abri sous l'arbre. Une fenêtre n'est pas fermée, au premier étage. Les rideaux flottent avec la légère brise. (Faut que j'arrive à grimper là-haut... - A découvert... tu te feras tuer.) Pas faux. Je grimpe sur une des branches de l'arbre proche, et me blottis contre celle-ci. J'attends. Je suis persuadé qu'un garde passera par là. J'en vois un qui viens dans ma direction justement. Il s'avance, longe le muret. (- Mauvaise idée, les arbres regorgent de mauvaises choses.) C'est bon, il est sous ma branche, il ne m'a pas vu, et il est à portée de griffe. Que rêver de plus. Mon bras part telle une flèche en direction de sa gorge. Le coup est vif, pas très chirurgical mais suffisamment bien placé. J’atteins la gorge de sekteg qui s'étend au sol, main sur le cou, baignant dans l'herbe rougie. (-T'en fais quoi maintenant?) J'y avais pas pensé. J'ai tué juste pour le plaisir de tuer, et encore, je n'ai rien éprouvé, à part de l'excitation quand il est arrivé vers moi. Je me laisse tomber au sol, et tire le cadavre à l'abri des regards, derrière l'arbre. Avec le vêtement de la carcasse puante, j'essuie du mieux que je peux le flot de sang qui coule doucement maintenant. J'enlève son haut en cuir marron rougi, que je cache. Je tire le plus discrètement possible le corps que je vais poser contre le muret un peu plus loin, assis. Je lui donne un air assoupi en lui inclinant la tête et croisant ses bras. Je suis plutôt fier de ma mise en scène. J'entends des bruits de pas. Je me plaque rapidement contre le mur de la bâtisse, caché de celui qui arrive.
Il s'avance et voit son compagnon, assoupi, il rit. Il se dirige vers lui dans l'intention de le réveiller, mais vite il se rend compte que son torse nu est couvert de sang, et que ses épaules ne semblent pas se soulever. Le temps de son interrogation, je suis déjà arrivé dans son dos. Une main sur sa bouche, l'autre dans sa glotte. Le râle s'étouffe dans ma main, et le corps devient vite une poupée de chiffon. Je le maintiens, heureux de mon affaire. Puis une idée me vient, qui devrait me permettre d'escalader sans encombres. J'approche le cadavre frais de son ami assoupi. Heureusement, j'ai été un peu plus propre, je n'ai ouvert qu'avec une griffe, réduisant considérablement le flot de liquide chaud. Je lui appuis la tête contre le mur et le fait tant bien que mal tenir en équilibre, debout, surplombant son ami. Je pose ses mains sur les épaules de corps assis. Je descends le pantalon de laine du gobelin debout, et passe les mains de celui assis sur les jambes nues et poilues. J'esquisse un sourire une fois reculé, on n'y voit que du feu. L'illusion est parfaite, et devrait tenir les autres gardes occupés le temps que je grimpe.
Je me dirige sous la fenêtre ouverte. (Facile !) La poutre ornée dépasse d'une bonne vingtaine de centimètres du mur, et est au parfait milieu entre la fenêtre et le sol. Je grimpe très facilement dessus, et je rentre dans la maison par la fenêtre mal fermée. La pièce est éclairée par la lumière de la nuit. La chambre est bleue, il y a une commode de bois imposante et un grand lit à baldaquins de soie. Dedans, une personne de petite taille semble dormir profondément. Je sors discrètement de cette chambre, en marchant sur les tapis pour étouffer le faible raclement de mes griffes sur le sol. Un couloir s'ouvre à moi, rempli de miroirs, portraits et chandelier reflétant la lumière de la nuit. Des petites commodes meublent le couloir. Des portes un peu dispersées au hasard l'entourent. Je referme celle derrière moi, je ne veux pas que l'enfant se réveille pendant un cauchemar. Le sol est tapissé, calfeutrant ainsi mes pas. J'habitue ma vision au noir ambiant, et ouvre la première porte. Je rentre dans un bureau, de grandes bibliothèques ornent les murs. De jour, cette pièce doit être chaleureuse avec ses deux gros fauteuils qui entourent la pièce de bois imposante. Je ne distingue pas bien dans le noir, mais elle semble ornementée. Dessus, des papiers de comptes, de dettes et autres lettres. J'attrape un objet brillant, long et qui semble couper. (Pourquoi diable avoir une arme aussi tranchante et pointue dans un bureau plein de lettres ? -Pour contrer les chats maladroits?) Je souris et mets l'objet dans mon sac. Je ressors, rien d'intéressant, et laisse la porte ouverte. Le noir me fait revenir mes vertiges malgré le bandeau sur mon œil. J’entrouvre suffisamment la porte de la chambre pour laisser la lumière de la lune entrer. La douceur de cette amie me calme et rassure ma vue. Je continue dans le couloir et ouvre une autre porte, enfin essaye. Elle est verrouillée. Un escalier sur ma droite, qui descend, je vais vers le rez-de-chaussée. De la lumière, rien de bon. Je sors mes griffes, au cas où. Un garde est en train de se goinfrer de nourriture qu'il prend dans la cuisine sur la gauche. (Si je suis discret, il ne me verra pas. -Ne prends pas de risques, neutralise-le.) J'approche, discret comme le prédateur que je suis. Il ne m'entends pas, du moins ne m'entends que quand mes griffes cliquettent d'impatience au moment où j'allais le faire taire. Il se retourne et prend peur en me voyant. Un cri commence à sortir de sa bouche pleine au moment exact où mes griffes lui lacèrent le cou de panique. Il tombe, et renverse au passage une assiette qui s'écrase bruyamment sur le sol. Le bruit attire un autre garde, qui se ramène en ramonant des insultes contre le corps inerte à côté de moi. Je prends peur et mes instincts prennent le contrôle. Je me mets à quatre pattes et commence à courir vers l'endroit d'où le garde arrivera dans quelques secondes. Je le percute au moment où il allait s’engouffrer dans la salle d'entrée, composée d'une grande porte, de l'escalier et de quelques portes-manteaux. La surprise du choc le fait tomber à la renverse, moi sur lui. Il est tellement abasourdi qu'il ne dit rien tout de suite, et ne dégaine même pas son arme. Mes griffes sont animées par mes instincts sauvages et son corps est labouré de coups meurtriers.
Quand je reviens à moi, mes griffes pataugent dans un morceau de viande rougie, ouverte de toutes parts. Mes pattes, devant mes yeux, ne sont plus noires. Mes poils se sont gorgés de sang, et le sol en planches de bois voit maintenant une grande flaque rouge s'agrandir sur lui. Je me relève rapidement, l'incompréhension de mon action me fait respirer rapidement. Je retourne dans la cuisine, où je tente d'essuyer mes mains sur les habits du cadavre. Mes pattes restent rouges, mes griffes aussi. Les vertiges prennent ma tête, me forçant à m'asseoir sur une chaise. Je me prends la tête de douleur et respire calmement. (-Tu as fais ce que tu devais faire, c'était lui ou toi.) Je balance ma tête d'avant en arrière. D'habitude, la vue du sang ne me dérange pas, mais cette violence incontrôlée me choque. La vision du cadavre, aussi vivant qu'une pièce de bœuf, m'a légèrement déstabilisé. Je reprends mes esprits, et retourne vers l'escalier. Dans l'autre pièce, il n'y a qu'un salon meublé, une cheminée éteinte et une table. Plein de tapis, de têtes d'animaux et de chandeliers recouvrent la pièce, un peu partout. Je monte au deuxième étage cette fois, composé de deux pièces.
La porte de l'une d'entre-elle est légèrement ouverte, laissant place à une chambre habitée par un grand lit double, des commodes et bibliothèques. Des tapis mauves sur le sol. L'obscurité me laisse entrevoir une personne dans le lit, Shri sans doutes. L'autre pièce est verrouillée. Je me rabats donc vers la chambre, la clé des pièces verrouillées doit être ici. Je m'engouffre dans cette pièce assez grande, plus que l'autre chambre. Une sorte de petit bureau, rempli de tiroirs, est appuyé contre le mur au fond, proche des commodes. Je fouille dedans, le plus discrètement possible. Il n'y a que des broutilles, des objets inutiles, des peignes, des brosses, des flacons de parfums, des bijoux... Ne sachant pas les valeurs de ces objets, je ne mets dans ma besace que ceux qui brillent légèrement, car comme les pies, je suis attiré par ce qui brille, inconsciemment. Le bureau ne donne rien, j'ouvre les commodes, commence à chercher dedans. Des vêtements, entre autre. Je trouve de beaux vêtements dans les armoires mais aussi une grande ceinture, pleine de poches, de compartiments secrets et avec des fourreaux de dagues, que je cache dans mon sac. Je regarde sous la tapis aussi, ne sachant plus où trouver la clé.
Je n'ai pas fait attention, mais la masse dans le lit n'y est plus justement. Je ne m'en rends compte que quand j'entends le claquement de la porte, scellant la source de faible lumière à un filet très maigre qui passe sous la porte. Je me relève, mes griffes s'étendent. La faible lueur reflète l'acier d'une lame effilée qui pointe en ma direction, mais aussi une sorte d'objet métallique, un collier au cou de Shri, qui est vraisemblablement debout, face à moi. Il ne fait aucun bruit et est très discret dans ses déplacements, aussi je ne ressens qu'après trop longtemps le souffle d'une dague en ma direction, qui caresse ma cuisse et laisse une trace rouge de mon sang. Je me mets dos à la porte, que la lumière puisse éclairer les armes de mon assaillant. Je les aperçois mieux, et évite un peu mieux, bien que les coups atteignent toujours des parties de mon corps, sans grand danger. J'entends le frémissement de l'acier qui sort de son fourreau. Shri a maintenant dans sa main une rapière trop fine pour que la lumière puisse refléter quoi que ce soit. La pointe d'acier transperce ma cuisse gauche, lentement. Je retiens un cri de douleur. Le sourire luisant de Shri me permet de l'atteindre au visage d'un coup de patte, qui lui fait lâcher sa rapière et se tenir le visage. La lame trop bien affûtée est plantée dans ma chair mais aussi légèrement dans le bois de la porte. J'inspire et expire un grand coup, en même temps que j'enlève l'épée de ma jambe. Je boite. Shri est toujours la main au visage, il doit voir son sang pour la première fois. J'en profite pour ouvrir la porte, laissant la lueur de la nuit entrer dans la chambre et éclairer le Shaakt. Il est grand, maigre et le teint bleu sale relève de sa peau sombre.
Je sors dans le couloir, en évitant un coup de Shri qui retrouve vite ses esprits. Avant de me rejoindre, il tire une nouvelle dague d'un endroit caché. Je le vois, et devine ses intentions. Mes instincts me disent qu'il va maintenant essayer de me tuer, et j'évite ainsi plusieurs coups en direction de mon thorax. Il dessine des huit dans l'air, taillant avec sa dague le vide. Je n'ai pas d'ouvertures pour le frapper, et le couloir n'est que trop petit pour de grands mouvements. Je profite qu'il rate un coup en direction de mon foie pour frapper un grand coup du plat de la paume dans son nez, le fracturant et déversant sur son joli visage un trait de sang. (Je n'ai pas besoin de le tuer, je ne dois pas tuer après ce que j'ai fais au gobelin.) Je martèle son visage de coups de poings, ce qui le sonne de plus en plus. Il s'affale au sol alors que je continue mes coups au crâne. Je ne m'arrête que quand ma main me fait mal, et que son visage est plus rouge que bleu foncé.
J'attrape la clé qui pend à son cou et ouvre rapidement la pièce adjacente. Je boite, et le combat silencieux comme la nuit m'a fait tourner la tête. J'arrive dans une pièce pleine d'armes, de coffres, de bijoux et autres objets. Des étagères ruissellent d'objets en tous genres. Des tapisseries égaient les murs. Le plus rapidement que je peux, je me déplace vers les coffres, et fouille dedans une bonne dizaine de minutes, engouffrant toutes les pierres bleues que je trouve, ou qui semblent bleues dans la nuit, dans mon sac, soit une douzaine de la taille la plus proche de celle du saphir. Il y a aussi de nombreuses armes ornées, et autres tenues un peu partout, ainsi que des tonnes de bijoux et de yus dans les coffres. Une fois ce que je veux, je sors de la pièce en clopinant, et redescend l'escalier vers le premier.
Curieux, j'ouvre la pièce qui était encore fermée. J'arrive dans une sorte d'atelier beaucoup trop parfumé. Une odeur de fleurs s'en dégage. Je rentre dedans, un établi est en plein au milieu d'étagères pleines de tissus, de soies, de boutons, de fils et d'aiguilles. Des robes de femmes sont entreposées sur des mannequins, des chapeaux aussi. Les tissus des robes sont rangés de façon ordonnée. Sur l'établis, un cadre avec une peinture dedans, je reconnais Shri, un bébé et une femme. Un collier en perle est posé là aussi, ainsi qu'une bague de fiançailles. (Ce shaakt n'a pas une vie si simple... -C'est un être perfide, il mérite ce qu'il lui arrive.). Soudain, une douleur fulgurante me prends dans l'épaule. Au même moment, j'entends hurler les gobelins dehors qui ont compris ma supercherie. Je passe la main dans mon dos et sans la garde d'une lame de jet de petite taille. La lame n'est pas entrée trop profond, elle s'est arrêtée à l'os, ainsi je peux l'enlever assez facilement, malgré la douleur et le sang qui suit cet acte. Mes dents se crispent en même temps que je me retourne et vois Shri, une dague longue en main, la respiration forte, la haine habitant ses yeux. La douleur s'estompe au profit d'une sorte de brûlure autour de la plaie, qui devait être empoisonnée. Le feu se propage jusque dans mon œil gauche, m'aveuglant de haine et de rage. Je grogne sans m'en rendre compte, comme une bête sauvage. Le combat silencieux de tout à l'heure ne se reproduira pas.
Shri est le premier à s'avancer, dague en avant. Il envoie son bras en arc de cercle, visant ma gorge. Je me baisse et envoie un coup de poing dans son genou. Il se recule légèrement, puis m'assène un coup dans l’œil droit avec son poing, et essaye d'atteindre mon ventre de sa dague. La fatigue lui fait raté son coup, et ma fatigue combinée à ma douleur m'empêche de le discerner correctement. Dans le doute, j'enfonce mes griffes, dans sa jambe je crois. Il râle de douleur, j'ai dû le toucher. Il se tient la jambe quelques instants, puis cogne de la garde de sa lame dans mon visage. Je me recule, un peu abasourdi. Il a la lame vers le bas, il croit sûrement que je suis sonné et qu'il pourra me mettre à mort. Je m'élance sur lui, ce qui le surprends, et mords à pleine dents son trapèze, arrachant les muscles de son bras gauche. Il me fait cesser avec sa lame qui s'enfonce dans mon ventre, puis qui ricoche contre les os de ma hanche. Il lâche sa dague au sol pour tenir son épaule, halète et me fixe dans les yeux, le regard froid. Je roule des épaules, les chauffant avant ce qu'il va se passer. Mes griffes percent son ventre, l'ouvrent et déchiquettent sa chair. Le sang coule à flot, mais mes coups ne sont pas mortels dans l'immédiat. Je le pousse, il s’effondre au sol, le buste en dehors de l'atelier. Il va rejoindre sa femme très bientôt. Sa gorge encore chaude m'attire. En plus, il a tourné la tête, me laissant un accès libre à cette gorge ouverte. Instinctivement, mes crocs se plantent dans sa chair, le sang qui restait dans son corps s'écoule maintenant dans ma gorge, sur ma langue. Le liquide chaud fait bouillonner mes papilles, mes pupilles se rapetissent. Je croque dedans, enlevant un bout de peau que je mastique longuement avant d'avaler. Je suis assis sur le corps mort de Shri, qui regarde vers la lune. Je regarde dans sa direction à mon tour, gueule entrouverte, du sang coule encore de mes babines et de mes griffes. Et c'est là que je le vois, l'enfant, debout, une peluche dans la main droite, pendante, et la main gauche sur la bouche, il renifle son sanglot. Je cligne des yeux, reprends le contrôle de mon corps, regarde mes pattes sanguinolentes. Je rétracte vite mes griffes, et essuie du mieux que je peux mes lèvres pleines du liquide oxydé de son père. (-Tue-le). La voix est forte, sourde dans mon corps, elle est démente, le monstre de mon cauchemar habite en moi. Je suis ce monstre, je n'arrive pas à me contrôler. Et là, devant ce petit être orphelin, apeuré devant la bête que je suis, une goutte, puis deux, puis un flot de larmes coulent sur mes joues, et je m'écroule au sol, attristé et affligé de ce que j'ai fait. (((hrp: Fin du combat))) Je me redresse, regarde le petit. En reniflant, j'attrape la main de son père et enlève sa chevalière. Je me lève et dresse ma capuche sur mon visage borgne couvert de sang, monstrueux. J'avance lentement vers l'enfant qui est tétanisé. Je prends un des colliers que j'ai volé à son père tout à l'heure, y passe la chevalière et l'accroche autour du cou du fils de Shri. L'enfant ne bouge pas, ne dit rien, il respire juste. Je vais dans sa chambre, attrape quelques vêtements que je glisse dans mon sac avec des chaussures et un manteau chaud. Je retourne vers lui, il n'a pas bougé. Je lui passe le manteau sur les épaules, puis prends l'enfant dans mes bras. Il se laisse faire. Mes blessures me font grimacer sous la capuche, mais je sais que je dois emmener l'enfant avec moi, sinon Il prendra encore le contrôle de mon corps. Dehors, les gardes sont morts, Prohl est entré dans la cour et son épée a eu raison de trois ou quatre autres gobelins, il me voit descendre de la fenêtre, difficilement. Il me félicite et me demande si j'ai leur saphir. Je ne réponds pas et touche le sol. Je pose l'enfant par terre, ce qui fait pâlir Prohl d'incompréhension. Je sors de la demeure, le petit à la main, et moi boitant et saignant de mes quelques blessures dues à Shri. Il est trop jeune pour parler, je ne connais pas son nom, je le nommerai Lune, car maintenant, il sourit quand mes poils lui chatouillent la main. Son sourire me fait passer pour moins monstrueux, et dans la nuit de saphir, nous marchons ensemble.
_________________
|
|