D’un geste énergique, elle agrippa les poignets de l’homme, et les attacha fermement aux montant du lit à l’aide de ses sangles ajustables, le visage impavide. Déterminée, précise et indifférente.
A cet instant, seul le bruit du cuir embrassant la chair et le tambour de leurs cœurs ne parvenait à troubler le silence pesant qui s’était installé. Peut-être que le constat de la réalité glacée parviendrait à brûler les bords obstinés de son inconscience ? A la tension de ses muscles, et l’accélération progressive de son souffle, elle s’aperçut que la fébrilité commençait à le gagner enfin, mais trop peu ou trop tard au goût de l’elfe.
Elle jouait avec sa proie comme un chat jouant avec une souri, le titillant, l’agaçant avec une excitation non feinte. Seul le feu de son regard en disait long sur les sentiments qu’elle pouvait éprouver, au plus profond d’elle-même. Cette passion impure…
Ses doigts délicats s’emparèrent de sa mâchoire, avant de lui imprimer une brusque torsion et de lui révéler son cou, exposé et tentateur, avec sa peau d’un blanc onctueux, et ses maigres tentatives de se dérober à son emprise. Toute à son plaisir égoïste, elle bourra la cavité de bouche avec une boule de tissu arrachée au drap pour le faire taire.
Penchée contre lui, Shytlara fit passer sa langue chaude et humide le long de sa clavicule jusqu’au creux de son cou, la où la veine palpitait comme au appel à la chaire, puis y planta ses dents avec férocité. Le sang gicla dans sa bouche, mais pas en un flot continue, juste suffisamment pour éveiller ses sens. Elle ne désirait pas le vider de son sang, et n’avait pas touché l’artère. Son autre main s’était enfouie dans ses longs cheveux blonds presque inconsciemment, et les caressait en un geste presque apaisant en comparaison de ce qu’elle venait de lui faire subir.
Le bâillon improvisé étouffait ses cris humains, et elle le regretta presque. Mais ses yeux discouraient d’avantage que sa gorge, tant ils reflétaient une nuance infinie de sentiments, de la peur naissante, à la souffrance qu’on ne peut exprimer.
Ravie, elle lui tapota la joue et l’embrassa fugacement sur le front, comme on récompense un enfant trop têtu qui finit par céder devant l’autorité d’un parent.
Elle défit sa propre ceinture et le fourreau de son épée qu’elle posa à bas du lit, et reprit l’une de ses deux dagues en main, l’exhibant devant ses yeux pour en admirer le tranchant. Elle aimait ses armes comme ses enfants, les connaissaient dans leur moindre détail, et en prenait le plus grand soin. La laissant de côté pour le moment, elle défit un à un les boutons et les lacets de ses vêtements, afin de mettre son torse à nu.
Le tranchant glacé de la dague courut sur son visage et dévala son corps en une dangereuse caresse, avant de s’arrêter à la hauteur de sa poitrine, qui se soulevait au rythme de son souffle, où la jeune elfe eu tout le loisir de laisser des sillons sanglants, gravant consciencieusement un message. Le sang ruissela paresseusement.
Rien de tout ce qu’elle lui faisait subir n’était guidé par la moindre pulsion de sadisme pur. Elle allait le laisser en vie, pour cette fois là uniquement, et ne désirait pas le faire souffrir outre mesure. Mais elle ne laisserait certainement pas ses provocations impunies. Ces moments partagés avec lui n’étaient que des douceurs sucrées, à ses yeux, rien de comparable à la véritable torture, celle qui marque indubitablement le corps et l’âme au fer rouge.
C'était le moment d'en finir. Impérieuse, sa chevelure d'argent cascadant sur ses épaules, elle leva la dague au dessus de son cœur, s’apprêtant à porter le coup fatal, mais lorsqu’elle l’abaissa, au dernier instant, la lame dévia de sa trajectoire et alla se planter dans le matelas, frôlant l’homme tétanisé.
« Tu vivras Théodore. J’épargne ta misérable vie. Pour cette fois. Nous voilà quittes. »
L’elfe enleva le bâillon de tissu de sa bouche. Et elle le libera. De ses liens, de son emprise, laissant sa pauvre carcasse ensanglantée gisant sur le lit, dont les draps défaits sur lesquels il reposait avait prit la couleur rouge vif de son sang. Sans un regard pour lui, elle ramassa ses affaires, d'un geste mécanique, comme sous l'emprise d'une étrange langueur. Puis sans un mot de plus, elle s’en alla.
(((HRP : Si tu veux RP quelque chose avant son départ, fais-le moi savoir et j'éditerais

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