L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 288 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16 ... 20  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Mar 30 Aoû 2011 21:54 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 9 Aoû 2011 00:36
Messages: 2616
Localisation: Dans les remugles de Tulorim
Le lendemain de son arrivée à Tulorim, elle déambulait parmi les ombres mouvantes de la cité, fantôme hantant les lieux inexorablement liés à son passé. Rien n’avait changé en deux années d’absence, le temps n’avait pas eu de prises sur la carcasse Tulorienne, le souffle brûlant fouettait les bâtiments les plus exposés, le soleil dardait ses rayons ardents aux heures les plus chaudes, sans toutefois percer les entrailles sempiternellement noires de certains quartiers, généralement les plus miséreux.

Shytlara disposait de tout son temps pour reprendre contact avec ses anciens associés, mais l’évènement de la veille avait remué en elle quelques appréhensions justifiées ; Son retour était attendu, et le charmant comité d’accueil avait été extrêmement ponctuel pour la recevoir au port côtier. Elle se savait à la fois étroitement surveillée, et en même temps, étrangement protégée. Ses ennemis savaient à qui ils avaient affaire, et ses amis étaient pour la plupart de puissants et fidèles alliés. Elle avait, au cours de ces dernières décennies, patiemment tissé une toile qui s’étendait sur le continent d’Imiftil, et plus particulièrement dans cette cité nourricière. Ce réseau lui permettait d’assurer ses arrières et de répondre à certains de ses besoins les plus récurrents, car le danger était une de ses vieilles compagnes les plus vicieuses.

Son visage était modestement dissimulé dans l’ombre de sa capuche, mais en réalité, elle ne faisait rien pour se cacher du regard des citadins. Les plus aguerris reconnaissaient sans mal cette svelte silhouette, au pas léger, presque aérien, naviguer entre les rues, comme si sa présence était dans l’ordre naturel des choses, une évidence, tant elle semblait dans son élément.

Ses pas la conduisaient vers le seul endroit où elle se sentait relativement en sécurité, au point de s’abandonner et de se rendre vulnérable, moments privilégiés auxquels elle s’adonnait si rarement dans son existence. Elle possédait une propriété, sorte d’habitation de ville, légèrement en marge du tumulte des zones marchandes les plus fréquentées, pour la tranquillité, mais pas suffisamment en retrait pour l’accessibilité et la discrétion. Quoi de moins effacé qu’un phare au milieu d’un océan ? Cette petite habitation était le compromis parfait pour satisfaire l’elfe blanche, et lui permettait en plus d’avoir un pied à terre, chose pratique lorsque l’on cours les routes comme elle.

Le bâtiment avait un charme Tulorien typique, sans le luxe ostentatoire qu’affichaient les nobles des quartiers les plus aisés. Proche de la côte, ces résidences arboraient les couleurs du paysage dans les tons ocres, blanc, beiges, et marrons, claires et chatoyantes dans les lueurs crépusculaires. Le soleil, au soir, se noyait sur la ligne d’horizon paresseusement esquissée par l’océan sur la toile bleue du ciel, seulement perturbé par l’envol de quelques mouettes repues.
La crique était également le domaine de quelques pêcheurs qui allaient et venaient des petites bicoques de bois éparpillées sur la plage, leurs filets de pêche à la main, s’apprêtant à reprendre la mer sur les petits radeaux.

Les hautes herbes qui bordaient le versant ouest donnaient un ton sauvage et un caractère indomptable à la vue imprenable que ce lieu réservait. Cet endroit particulièrement serein, aux effluves presque poétiques, était à des lieux des dédales poisseux qui parcouraient le cœur de la ville portuaire. Et c’était pourquoi elle l’avait choisie.

La végétation qui bordait son domicile avait quelque peu perdu de son vert profond. Les rares endroits où l’herbe parvenait à pousser, étaient dorénavant aussi jaune et sèche que le sable qui longeait la côté.

Depuis son retour à Tulorim, c’était probablement l’instant où elle se sentait la plus vivante, envahie par les souvenirs brumeux de sa vie ici, et de certains moments en particuliers ; ceux où son regard perdu errait sur l’horizon imprenable et infini de l’océan. Une plénitude s’emparait d’elle, et la soulageait de ses vices comme un condamné libéré de ses propres chaînes. Le temps, ici, n’obéissait guère aux lois du commun et de la trépidante vie citadine, le temps ici, était une légère caresse qui bannissait de l’esprit tous les doutes, les remords, les règles. Elle était une enfant du ciel et de la terre, de la faune et de la flore, de la pluie et du vent. Ici, elle était chez elle.

Arrivant sur le seuil de la demeure, elle nota avec circonspection que l’extérieur avait été entretenu, les buissons taillés, les plantes à sol rocailleux légèrement plus imposantes que dans sa mémoire, comme si quelqu’un qui habitait ici en avait prit soin. Les agaves et les albizia s’étendaient le long de la petite allée menant à la porte, charnues et fièrement dressées malgré l’accablante soupape de chaleur qui persistait dans la région. L’air frais de la côte emportait le parfum exquis de leur fleurs jusqu’aux narines de Shytlara, qui frissonna presque en respirant les effluves l’espace d’un instant délicieux.

Machinalement, sans plus se poser de question, elle désactiva le piège qui protégeait l’entrée, par un simple mécanisme associé à un mot de pouvoir, et fit grincer la lourde porte pour pénétrer dans obscurité fraîche de l’entrée. Ses pupilles se dilatèrent pour s’adapter à l’obscurité de cette zone qui faisait office de sas et ne comportait pas de fenêtres. L’autre porte menant à la salle à manger reliée aux cuisines était close.

Elle la savait dans les parages. Son odeur féminine planait dans l’air comme une innocente invitation à la rejoindre. La bâtisse ne sentait pas le renfermé d’une maison restée inhabitée pendant deux longues années, sans que ni la vie, ni l’air n’y circule. Là, les murs semblaient conter une histoire à la visiteuse, celle d’une jeune femme qui souriait, vivait, respirait et faisait exister chacune des pierres de cet endroit.

Shytlara se délesta de sa cape sur ce qu’elle savait être une chaise, ombre inconsistante dans les minces ténèbres environnantes. Poussant le rideau de l’entrée sans bruit, ses yeux s’élargirent à la vue de la jeune femme endormie sur la table de la salle de vie, la tête posée entre ses bras repliés sous elle, et en guise d’oreiller, l’étoffe de soie du patron froissé, étendu sur la table et entouré de son matériel de couture. Ses cheveux noirs chutaient sur ses épaules et dans son dos, cheminement sensuel sur les ondulations du corps de la belle endormie. Elle ne l’avait pas entendue entrer. La reconnaissance et l’euphorie gonflèrent le cœur de l’elfe Tulorienne, devant ce spectacle si réconfortant, et secrètement tant convoité.

Elle chassa toute cette excitation déplacée comme on écrase un insecte, et se dirigea vers la pièce de la cuisine, simplement séparée par une arche de granit, pour faire le point de tous ces événements qui la mettaient si mal à l’aise. Ou était sa place, où devait-elle aller… et plus terrible encore, qui était-elle ? Derrière ce masque immuable, se cachaient les incertitudes, les doutes, les espoirs, tout ces sentiments qui n’avaient pas leur place dans sa réalité …

Cette humaine était la seule faille qu’elle avait laissée l’atteindre à ce point. Pourquoi l’assassin avait-elle laissé consciemment cette faiblesse s’infiltrer elle, comme un poison redoutable ? Elle aimait avoir le sentiment que sa vie reposait, malgré ses inconstances, ses dangers de tout les instants, sur des fondations aussi solides que le granit de sa maison, mais en réalité, la pierre s’effritait inexorablement au fil des années, découvrant les parties cachées d’où suintait du cœur putride les miasmes que chacun redoutait plus que nulle autre chose en ce monde.

S’affaissant sur le sol à la fraîcheur apaisante, elle sombra dans le desespoir, le visage enfoui dans ses mains, cachant sa misère avec honte et aliénation, renonçant à toute contenance.

Des yeux largement ouverts d’inquiétude l’observaient, depuis le seuil de la pièce.

Elle avait senti sa présence, aussi palpable que si cette dernière avait posé sa main sur son épaule, faisant frissonner son échine telle une décharge la traversant de part et d’autre.
Si spontanée, elle était la seule qui parvenait à la comprendre. Redoutant qu’elle ne sache la vérité à son sujet, Shytlara avait pendant longtemps cru qu’en la découvrant telle qu’elle était, sa compagne la fuirait aussitôt, tenterait de mettre le plus de distance possible entre elles. Elle était restée, malgré la crainte continuelle, la menace latente. Elle avait renoncé à sa sécurité – et autant renoncer à sa vie – pour elle…

Sur la pointe des pieds, comme portée par un nuage, elle s’était faufilée dans son dos, aussi douce et sensuelle qu’une chatte. Le souffle tiède comme un baume apaisant, les lèvres se collèrent à son cou et en aspirèrent toute défiance, comme la lame de sa compagne aspirait la vie et donnait la mort, elle donnait l’oubli. Des mèches de ses cheveux au parfum suave et féminin effleurait les joues de l’elfe, qui se remplissait de toute sa fragrance comme pour se remplir d’un élixir dont la magie purgerait son âme de toutes ses vicissitudes.

Un laissa échapper un soupir presque douloureusement, exhalant un souffle d’air laborieux entre ses lèvres entrouvertes, les paupières délibérément closes dans le but de s’abandonner à l’intensité de ce moment afin d’en imprégner les pages noires de sa mémoire.

Un murmure brisé s’éleva à son oreille :

« J’ai tellement rêvé ce moment… que je ne sais plus si je dois y croire. »

Shytlara se contenta de lui faire face pour mieux capter son regard, s’imprégnant de toute l’incroyable beauté de ses yeux juvéniles, et enveloppa délicatement son visage de ses mains afin de l’ approcher du sien :

« Tu m’as attendu deux longues années, deux années humaines.. je n'oublie pas que le temps passe si vite pour vous. » Elle l’effleura délicatement ses lèvres d’un baiser et reprit :

« Pardonne-moi Joce, mais j’ai douté de toi, je ne peux m’empêcher d’imaginer le pire à chaque fois que je pense à toi. Je doute qu’un jour je parvienne à te faire confiance… »

Jocelyn eu une de ces expressions que l’elfe ne redoutait que trop, le genre de regard qui lui rappelait à quel point cette femme avait un don pour voir en elle aussi nettement qu’à travers un voile translucide. Shytlara savait que sa compagne et elle avaient noué des liens étroits, et que leur compréhension mutuelle dépassait celle de simples amantes. Elles étaient comme deux sœurs spirituelles, différentes en tout point, et pourtant complémentaire : Deux pièces d’un puzzle.

Lorsque Shytlara l’avait trouvé, Jocelyn, qui n’avait vu passer que 24 hivers, était une fille des rues, avec ce que cela impliquait : Vol, prostitution, fréquentations peu recommandables... et une espérance de vie diminuée à une peau de chagrin. Sa vie avait changée depuis leur rencontre. Quelque chose d’indéfinissable et d’incomparable s’état installé entre elle, depuis leur première rencontre. S’étant sentie en danger, Shytlara avait préféré la fuite plutôt que d’affronter ses émotions en présence de cette femme humaine, si troublante. Mais Jocelyn avait finit par la retrouver…

Pour fêter son retour, Shytlara lui mitonna une de ces recettes qu’elle avait apprises au cours de ses vagabondages, dans un de nombreux pays visité. Un plat à base de ragoût de lapin, de miel et d’épices. Le tout agrémenté de quelques fruits confits, qu’elle avait du remplacer par des dattes de la région. Elle mangèrent, burent plus que de raison, et Jocelyn ne pu s’empêcher de rire à en tomber de table devant certaines des imitations de son amie, qui lui montrait par exemple comment les hommes d’un des nombreux peuples qu’elle avait pu rencontrer, faisaient pour s’attirer les faveurs d’une femme désirée, ou les futiles tentatives d’un membre d’une de ces petites races chapardeuses qui avait une fois tenté de lui subtiliser ses « affaires » au beau milieu d’un marché empli de monde.
La nuit était déjà fort avancée, lorsque Jocelyn profita de ce moment pour lui offrir les bracelets et les jambières de cuir qu’elle avait patiemment confectionné à son attention. C’était de remarquables pièces, le cuir était d’excellente qualité, travaillé avec soin, les incrustations d’argent sur les motifs qu’elle avait dessiné montrait la beauté que pouvait apporter de telles finitions sur de simples pièces d’armure. Devant ces présents inattendus, Shytlara se fit mélancolique, songeant aux caprices et aux aléas du destin pour ce que réservait ce monde emplit d'imprévus...

Déterminée à se sortir de la misère, et poussée par Shytlara, elle était parvenue à se faire engager comme apprentie auprès d’un vieil ami de l’elfe, le plus grand artisan du cuir de Tulorim ; Maître Ragnvald. Ancien sellier de la capitale, son amour des voyages l’avait poussé à explorer les limites du continent, allant jusqu’à braver la mer et ses tempêtes pour assouvir sa curiosité, et profiter de ses expéditions pour en apprendre d’avantage auprès des compagnons artisans aux techniques si différentes et pourtant ô combien instructives.

Quant à Jocelyn, son amour pour le travail manuel et la place de choix que lui avait déniché sa compagne lui avait permis de mettre toute son habileté au service de l’art et de conceptions en tout genre. Elle avait apprit à travailler sur toutes sortes de matières, et avait décidé dernièrement de se tourner vers des tissus fins, de la soie noble, du lin, de la laine, des tapisseries de coton… afin de varier ses créations, leur donnant parfois une apparence très exotique. Elle confectionnait des robes pour les dames, des costumes pour les spectacles, quelques pièces d’armure en cuir, mais ses pièces les plus abouties étaient sans nul doute ces merveilleuses selles d’exposition dont raffolaient sa clientèle, plutôt excentrique ou raffinée.
Son inspiration ne connaissait pas de limites.

Le petit matin était sur le point d’apparaître lorsque les deux femmes, cœur contre cœur, s’étaient endormies, rêvant d’une vie où leurs désirs se matérialisaient dans leurs rêves les plus secrets, l’innocence de deux petites filles qu’elles croyaient à jamais égarée, retrouvée le temps d’une parenthèse éphémère…

_________________
۞ Fiche de personnage
Image

Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Mer 26 Oct 2011 18:20 
Hors ligne
 Profil

Inscription: Dim 18 Oct 2009 17:36
Messages: 7555
Localisation: Tulorim
Journal de recherches

Janvier 13, hiver -5 du nouveau calendrier


Enfin ! Mon projet se met en place !
J'y ai placé tant d'espoir, tant d'efforts, tant de rêves que je ne puis raisonnablement envisager l'échec. Oh ! Je sais que la route sera longue et semée d’embûches, mais je parviendrais à mes fins, dusse-je tout sacrifier pour cela ! Allons ! La vie éternelle, bientôt à ma portée !



Tâchons d'être plus clair … il sera un temps où ce journal me sera d'une grande utilité pour me rappeler les erreurs de jadis. Je ne voudrais pas me perdre dans un fouillis d'élucubrations puériles, alors je vais commencer par le commencement.

Le mois dernier, j'ai fais savoir à Père que sa position, et ses occupations qui l'y avaient mené, ne m'intéressaient aucunement et que je préférais consacrer mon temps à la recherche, sans pour autant lui préciser la finalité de celles-ci. Après une longue hésitation de plusieurs semaines, il finit par accepter et porta alors ses espoirs sur mon jeune frère Ethan. Celui-ci assurera à l'avenir la pérennité de la famille An'Dariel et de ses affaires. Je gage que mon cadet sera tout à même de satisfaire Père, surement d'avantage que je ne l'ai jamais fait ces seize dernières années, à plus forte raison ces deux dernières – depuis la mort de Mère.

Mère ... Dame Lamia ...
Sa mort fût le déchirement de mon âme, et la source de ma terreur la plus profonde. Honni soit le fils de chien qui m'instilla cette peur désormais omniprésente. Elle hante mes nuits comme mes jours, et j'ai acquis seulement aujourd'hui l'unique arme qui m'aidera à la combattre : une opportunité, la liberté d'élargir mon savoir dans le mystérieux domaine de la vie et de la mort. J'y placerais mon temps, ma vie, mon sang, mon âme même s'il le faut, et un jour ... un jour prochain, je vaincrais la mort elle-même !

Je devrais cesser de tergiverser ainsi, et revenir à des considérations plus pragmatiques. L’apitoiement n'apporte aucun remède. Et encore moins au mal que j'affronte.

Bref.
Après avoir acquis l'approbation de mon père, j'en terminait derechef avec l'éducation prodiguées par mes tuteurs afin de me consacrer entièrement à mon œuvre, et me fit installer un laboratoire dans l'une des cave du manoir – la seconde plus grande ; celle-ci étant d'avantage aérée que la première, je risquerais moins de subir certains effets potentiellement néfastes des vapeurs que je pourrait produire. Large de vingt-sept pas et profonde du double, j'avais amplement la place d'y disposer instruments, composantes et livres anciens, procurés ci et là au cours de ces deux dernières années :
- Un établi en dessous du soupirail sur lequel trône un alambic, trois creusets en fonte, des mortiers de diverses tailles, moult fioles encore vides et une ribambelle hétéroclite d'outils de manipulation en étain, en argent, en cuivre ou encore en bois.
- A droite, un large four en terre spécialement conçu pour accueillir les creusets en sont centre, mais aussi l'alambic, en son dessus.
- De l'autre côté de l'établi, un pressoir neuf en chêne et cuivre, savamment conçu pour être destiné à n'importe quelle utilisation.
- La pièce est entourée d'étagères sur lesquelles reposent les traités d'alchimies, les contes et légendes, les essais de médecine moderne et les tomes de magie indispensable à mes recherches.
- De même, plusieurs coffres ceignent la pièce, destinés à accueillir les plantes et autres ingrédients dont j'aurais besoin, mais aussi le fruit de mes recherches, ainsi que des outils de rechange.
- Un brasero réchauffe la salle, et éclaire le bureau sur lequel je rédige actuellement ce journal. J'ai aussi acheté suffisamment de parchemin, de plume et d'encre pour tenir des années à écrire mes résultats et mes procédés. J'espère toutefois que cela ne prendra pas autant de temps ...
- Un table de dissection trône au centre de la pièce, juste sous le lustre en San-Divina sobrement forgé pour l'occasion. Plusieurs lames, pinces et ciseaux en argent attendent patiemment d'être utilisés sur une petite console haute, à côté de la table.

Je ne cache pas mon enthousiasme, et l'excitation que j'ai éprouvé cette semaine lors de l’aménagement était très supérieur à tout ce que j'ai pu ressentir depuis longtemps.

Ma seule hâte maintenant est de me mettre au travail ...

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Mer 26 Oct 2011 18:45 
Hors ligne
 Profil

Inscription: Dim 18 Oct 2009 17:36
Messages: 7555
Localisation: Tulorim
Journal de recherches

Février 5, hiver -5 du nouveau calendrier


Ô jour tant attendu ! Je suis tellement fébrile que j'ai peine à écrire …

J'ai reçu ce matin même mes premiers échantillons ! J'avais dépêché une troupe de mercenaires me chercher ce dont j'avais besoin il y a quelques semaines. Je ne m'attendais pas à les recevoir si vite !
Quelle ne fut ma surprise lorsque j'appris que certain d'entre eux étaient revenu ce matin même ! J'ai bondi de ma chaise et me suis précipité sur-le-champ au point de rendez-vous convenu, sans même finir mon repas, et sous les yeux indignés de Père !

J'irais plus loin en disant que cette petite course me valu même une belle suée ... mais qu'importe !
Je ne souffrais pas d'attendre d'avantage.

A peine arrivé dans la taverne, je m'enquis de la qualité des colis.
Ils étaient admirablement frais, les paquets bien conservés, transportés comme convenu dans des caisses réfrigérées en helcéa que je payai comptant, probablement bien plus cher qu'ils ne les avaient eux-même achetée. Mais peu m'importe. Au total, 440 yus pour la commission, et un bonus de 50 yus par personnes pour les délais. Je me sentais d'humeur généreuse mais ne m'étais pas attardé d'avantage : deux des laquais qui m'avaient suivit portèrent les coffrets jusqu'au manoir, tandis que je les suivais avec l'air guilleret d'un gamin le jour de son anniversaire alors qu'on lui apporte ses cadeaux. J'avais tellement hâte de me mettre au travail ...

Une fois bien installé dans mon labo, et les caisses rangées dans un des coffres à proximité de l’établis, je relisais une fois encore un passage du livre qui m'avait inspiré cette première piste de recherche : De la nature et sa faune extraordinaire, un recueil plutôt complet de tous les monstres bizarres vivants sur la planète. L'un d'entre eux en particulier m'avait tout de suite intéressé ...

"Troll, ou tröll :

Créatures massives et brutales, elles sont une force indomptées de la nature et représentent souvent dans l'imaginaire collectif un mal bête, vorace, violent, répugnant. Qui n'a jamais entendu ses parents dire un jour "Si tu n'es pas sage, un troll viendra t'emporter dans la nuit et te mangera !" ...?

Plus objectivement, les trolls sont une espèce de créature humanoïde, dont la taille varie entre 2m60 et 3m80 - selon l'âge et l'espèce - pour un poids compris entre 250 et 400 kg. Le plus grand spécimen jamais capturé, un troll des montagnes de Nosveris, mesurait exactement 3m91 et pesait 402,2kg. Bipède, ce monstre se déplace donc debout, mais voûté. Sa démarche est pataude et, quand il se met à courir, ses longs bras traînent souvent au sol. Il peut cependant faire preuve d'une agilité déconcertante, un peu à la façon d'un grand singe, notamment lorsqu'il chasse de petits animaux, ou escalades les flancs escarpés d'une montagne.

La peau du troll est d'un vert grisâtre - quoiqu'il existe des différences de pigmentation selon la race - très épaisse et d'aspect caoutchouteux; elle est très difficile à percer avec des armes conventionnelles et résiste étonnamment bien aux sortilèges. Ils restent néanmoins très sensible aux flammes et à l'eau, quoiqu'il s'agisse d'avantage d'un réflexe phobique que d'une réelle vulnérabilité.

De fait, l'hygiène de ces créatures laisse plutôt à désirer, et il n'est pas rare de voir un troll couvert de champignons et de mousse, en plus de toutes les autres immondices qu'il peut accumuler au cours de sa vie.

Disposant d'un esprit proportionnellement inverse à sa puissance musculaire, le troll est un être bien plus bête et naïf que réellement malfaisant, comme tendent à le dire les contes pour enfants ou les racontars du coin du feu. On est bien loin de toutes ces histoires de croque-mitaine ...

Il ne s'agit pas pour autant d'une créature inoffensive ! Vivants dans des contrées sauvages, ils n'hésitent pas à attaquer les villages isolés et fermes avoisinantes afin de constituer des réserves suffisantes pour tenir tout l'hiver - durant lequel il ne sortent jamais de leur grotte. Utilisant des armes de fortune adaptées à leur force colossale, telles que des troncs ou de gigantesques rochers, il peuvent sans peine abattre arbres ou maison d'un revers nonchalant.

Mais sa particularité la plus étonnante, outre son aptitude à digérer absolument tout y compris les cailloux, est sa régénération physique qui défie toutes les lois de la nature. La moindre de ses blessures se referme en un temps record du fait d'un procédé métabolique inconnu qui laisse aujourd'hui encore les plus éminents savants perplexes. Il n'est pas à exclure que ce phénomène soit du à la forte concentration fluidique de leur corps et leur sang et qui laisserait à supposer une prédominance pour la magie, si leurs capacités intellectuelles pouvaient le leur permettre.

Leurs origines sont incertaines : certains prétendent qu'il s'agit des premiers habitants de ce monde, créatures de terre créés par Yuimen puis perverties par Thimoros, jaloux de son frère. D'autres, qu'ils seraient issu d'une catastrophe magique de grande envergure, ce qui expliquerait que leur corps soit imprégné de magie. Ce qui est sur, c'est que les trolls existent depuis aussi longtemps que le plus ancien des hinïons s’en souvienne ... "


… la régénération métabolique accélérée …

En d'autres termes : l'immortalité ! Plus de maladies ! Plus de risques de mourir la gorge tranchée dans son sommeil, ou empoisonné à tous les repas ! La sécurité, enfin !

Malheureusement, je ne peux me permettre de me précipiter et de dénaturer mes précieux échantillons. Je sais que de part leur nature, et du fait de l'helcéa, je parviendrais à les conserver plusieurs mois s'il le faut. J'ai cependant hâte de commencer à les disséquer …

La première chose à faire serait de terminer la compilation des résultats de recherches menées jusqu'alors sur les trolls. Deux semaines que j'y travaille, mais les dossiers récents tardent à me parvenir. J'ai mandé un commissionnaire chargé de récupérer les résultats d'un scientiste kendran renommé, Arthas Jestebal, éminent spécialiste en médecine expérimentale et manipulation des espèces dites « non-humaines ». Je sais de source sûre qu'il a reprit ses études sur la question trollesque, et j'aurais souhaité me procurer ses dernières observations.

Lorsque je les aurais, je pourrais enfin commencer ...

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Jeu 27 Oct 2011 15:51 
Hors ligne
 Profil

Inscription: Dim 18 Oct 2009 17:36
Messages: 7555
Localisation: Tulorim
Journal de recherches

Février 7, hiver -5 du nouveau calendrier


Impossible d'obtenir les dossiers d'Arthas ! Impossible ! D'après mon commissionnaire, ce salaud sénile aurait catégoriquement nié avoir reprit ses expérimentations et aurait même refusé de le laisser accéder à son laboratoire. Toujours selon lui, deux gardes lui seraient perpétuellement assignés en guise de protection rapprochée, et il ne pouvait en aucun cas se permettre d'entrer par eff … subrepticement.
Que Thimoros le fouaille, ce fils de catin !

Qu'importe, je me débrouillerais sans. Je n'ai pas besoin des pitoyables et hypothétiques résultats d'un vieux fou enlisé dans sa pseudo-science. Je saurais y parvenir de moi même ...

_________________
Image


Dernière édition par Sethis le Lun 21 Nov 2011 17:34, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Jeu 27 Oct 2011 16:28 
Hors ligne
 Profil

Inscription: Dim 18 Oct 2009 17:36
Messages: 7555
Localisation: Tulorim
Journal de recherches

Mars 14, hiver -5 du nouveau calendrier


Voici plus d'un mois que je travaille sur mes échantillons, et je n'arrive à rien.
Un honteux constat s'il en est.

J'ai d'abord pensé soumettre les chairs mortes à divers éléments destructifs tels que l'eau-forte, l'arsenic et le plomb en fusion afin d'observer la réaction nécrotique des tissus mais je me suis ravisé après un premier essai infructueux, jugeant rapidement que les membres n'avaient plus aucun pouvoir régénérateur. J'aurais probablement détruit en vain mon premier échantillon si j'avais persévéré.


Par la suite, j'ai disséqué une jambe entière, afin d'observer par moi même la disposition des os, muscles et vaisseaux. Bien qu'ayant attentivement étudiés croquis et schémas de mes prédécesseurs, j'estimais que rien ne valait mieux qu'une expérience de première main. Celle-ci pesait facilement son quintal, et j’eus toutes les peines du monde à l'installer sur la table par moi même ...

La peau fut un calvaire à découper, mais je découvris par hasard que les lames en argent avaient d'avantage de facilités à la percer. Cela ne m’étonne guère car tout le monde sait que ce métal dispose de propriétés surnaturelles. Je n'appris rien de nouveau, mais dénotais une contraction des fibres musculaires et des veines à l'endroit de l'amputation. Probablement un réflexe afin de limiter la perte de sang, et un prémices à la guérison de la bête.

Je me demande si les humains sont eux aussi doté d'un tel réflexe lors de la perte d'un membre ...?

Curieux, j'embauchais un guérisseur, discret et pas trop regardant, afin de venir le soir même dans le but de tester si un sort de soin serait efficace sur le membre en question mais il ne se passa rien, en dehors du regard dégoûté dont me gratifia l'homme lorsqu'il reparti avec la bourse que je lui confiait en guise de dédommagement.

Ce furent mes deux premières expériences. Deux fiascos retentissants.

...


Puis d'autres tentatives, et d'autres encore se succédèrent.
J'essayais d'observer de jour en jour la décomposition d'un doigt à l'air libre et température ambiante. Un autre sous cloche de verre et température identique. Un autre encore, sous cloche aussi mais en présence d'une barre de xiuhl afin de réguler la température de l'air à exactement 32 degrés, température interne d'un troll vivant. Pour l'anecdote, je suis curieux de savoir comment les savants ont réussis à déterminer à combien elle s'élevait …

- Après deux jours d'observation, il s'avère que le premier attire inévitablement les mouches. Il commence à prendre une couleur crayeuse et semble plus rigide qu'à l'ordinaire.
- Après quatre jours, le second commence à montrer des signes similaires au premier - les mouches en moins - lequel est lui même dans un état sensiblement plus avancé qu'auparavant : devenu presque blanc, il perd son ongle à l'extrémité tandis que la peau se ride et se craquelle.
- Après huit jours, les mouches ont disparus. Le premier doigt est aussi dur que de la pierre et serait complètement méconnaissable si je n'avais pas assisté à la transformation tout du long. La transformation du second semble prendre d'avantage de temps, mais suit le même pattern.
- Étonnamment, le troisième ne subit toujours aucune variation visible.
- Après quinze jour, le premier n'est plus que poussière, alors que le second à entamé le processus de calcification tel que l'était le premier entre le 7e et le 8e jour.

J'ai commencé à me poser des questions à propos du troisième doigt, mais celui-ci perdit sont ongle le vingtième jour. Cette fois-ci cependant, il ne tomba pas comme ce fut le cas des deux autres. Il disparu simplement du jour au lendemain. Je suspecte une désagrégation du fait de la chaleur. Tout s'enchaîna très vite, car cinq jours après, le dernier doigt se décomposa comme les deux précédents.

J'étais certain d'avoir trouvé une piste … la température du corps ?
Mais ce n'était de toute évidence pas suffisant. C'est comme si le corps réagissait à la chaleur et luttait contre la décomposition … comme s'il attendait quelque chose, autre chose …

Je réitérai l'expérience, mais cette fois, les doigts se trouvèrent dans une fiole contenant chacune une solution différente : la première d'eau salée, la seconde d'alcool concentré, la troisième dans un distillat de térébenthine. Le tout chauffé à 32 degrés. Le test fut cependant un nouvel échec. La troisième fiole se colora en brun et le doigt se putréfia en quelques heures seulement. A contrario, le premier et le second semblent se conserver sans problèmes, et ce depuis deux semaines maintenant. J'attends de voir ce qu'il en adviendra d'ici une autre semaine. Quoiqu'il en soit, ni l'eau salée ni l'alcool ne paraissent faire réagir le membre d'avantage que l'air, tout au plus ils ne font que le maintenir en état.

Bien sur, durant ce laps de temps je me suis attelé à d'autres expériences mais elles ne m'ont rien appris d'intéressant :
- Les rats et les chiens trouvent la viande de troll à leur goût, j'en déduit donc qu'elle est comestible – quoique je ne me risquerais pas à vérifier par moi même …
- La lumière accélère le processus de calcification des membres sectionnés.
- Des aiguilles de keraunos plantés de part et d'autre d'un membre frais le font se mouvoir faiblement et de manière erratique, visiblement très similaire aux spasmes post-mortem.
- Les os sont d'une incroyable densité, estimée trois fois supérieure à celle d'un homme. Ils se conservent parfaitement bien si méticuleusement nettoyés après que la chair soit retirée. J'en déduit que la chair en se décomposant fait fondre l'os et l'absorbe, puis sèche avant de se réduire en poussière d'elle même.
- Une glande dans la bouche, située sous la langue, secrète une huile très vraisemblablement destinée à préserver leur dentition. Il s'agit sans nul doute d'une question de survie pour ces ogres dont le seul but est de manger sans cesse d'avantage.

Au final, j'ai pataugé dans les entrailles et le sang de troll pendant un mois entier pour rien. J'ai peur de ne plus guère avoir de motivation pour continuer dans cette voie ...

_________________
Image


Dernière édition par Sethis le Lun 21 Nov 2011 19:13, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 6 Nov 2011 17:09 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 19 Jan 2011 09:51
Messages: 1074
Localisation: Gwadh
Thalo la rejoignit avec quelques doutes. L'air de la ville ne lui réussissait pas et elle n'avait pas l'air dans son état normal. Il monta les marches d'un pas plus assuré qu'elle, prêt à s'excuser auprès du propriétaire. Personne ne semblait tenir le salon pourtant le thé se présentait servi.

« Dites moi ? Vous pénétrez souvent chez les gens comme cela ? »

« La porte est ouverte... Il y a des signes qui me laissent penser que cette maison a un lien avec Lichia Vela. »


L'elfe se sentait même persuadée qu'ils tenaient là une piste. Les infects émanations de la ville se dissipèrent pour une odeur familière. Elle eut l'image de la maîtresse de feu et sa loge, sa voix résonna dans sa tête «  les choses voyez vous, pour les mages comme nous, doivent être vues sous un autre angle... » Cela ne semblait qu'un murmure, un écho du passé mais il perturba ses sens. Sans prendre le temps de réfléchir, elle goûta la tasse, ce qui décrocha un soupire du guerrier perplexe. Si cette maison appartenait à quelqu'un ou non, elle était liée aussi à son chemin ou celui de la pyromancienne. La shaakt se tourna alors sur les parchemins qui traînaient, elle allait tous les lire s'il le fallait.

« Dame... Nous allons passer pour des voleurs. »

« Il n'y a personne. Si le maître des lieux nous prend sur le fait, il aura sûrement des réponses à bien des questions. »

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 6 Nov 2011 18:11 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 29 Oct 2008 22:23
Messages: 5134
Dirigé de Rosa


Une fois les premières observations faites, tu pourras découvrir en marchant une petite trappe dans le sol. Si tu décides de t'en approcher, elle sera secouée, puis finalement ouverte par une main qui venait de la cale. A en juger la qualité du plancher, si quelqu'un s'était trouvé en dessous, il aurait immédiatement entendu les craquements et se serait précipité à la surface pour en chasser les voleurs.

Mais ce ne fut pas le cas. Car l'homme qui s'extirpa de la cale semblait s'y attendre, comme si quelqu'un l'avait tenu au courant de ton arrivée, et ce n'était certainement pas le chat. Cette homme avait des allures de prêtre, peut être même était-il un fervent défenseur de Gaïa, comme ton armure, mais l'habit de fait pas le moine.

A votre vue, il répondit simplement :
« Je... M'attendais à quelqu'un d'autre. Si vous venez de sa part, montrez moi ce qu'elle vous a offert, si mes mots sont dénues de sens, partez, je vous prie. » Dit-il en tendant la main, un sourire légèrement crispé sur le visage.

--------------

_________________
Image

La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour s'inscrire au jeu : Service des inscriptions
Pour toutes questions: C'est ici ! [:help:]
Pour vos demandes de corrections ou de dirigés : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 6 Nov 2011 18:42 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 19 Jan 2011 09:51
Messages: 1074
Localisation: Gwadh
Thalo leva le pied. Visiblement il se postait sur une issue secrète et empêchait un individu de sortir. La trappe s'ouvrit et laissa entrer un homme d'une curieuse allure. Le wiehl voulut s'excuser pour deux, lui expliquer que leur intrusion n'avait rien de malavisé malgré le thé dérobé et les affaires dérangées. Cependant il ne semblait pas courroucé et lança une requête pour les moins surprenantes. Les mots ne le concernèrent pas, ils revenaient à sa protégée qui probablement détenait une réponse. Il s'ôta du chemin entre les deux et laissa l'elfe parler. Elle s'expliqua naturellement, tout cela le dépassait décidément.

« Je viens de la part de dame Vela. Elle ne m'a offert qu'un nom et une destination et je pense que cet endroit à un rapport avec ce qu'elle voulait entreprendre. »

La mage reposa un parchemin qu'elle tenait dans ses mains. Elle contempla le gardien de cette salle, une robe richement brodée, de la soie qui laissait penser qu'il appartenait à un ordre religieux. La jeunesse se portait sur son visage mais il apparaissait posé et réfléchi contrairement à la plupart des jouvenceaux humains. Son sourire la fit douter, peut-être que son imagination l'aveuglait totalement. Il fallait néanmoins vérifier. Cette piste s'apparaissait comme la bonne. 

« Que savez-vous sur une relique qu'une mage de feu pourrait désirer ? »

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 6 Nov 2011 18:53 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 29 Oct 2008 22:23
Messages: 5134
Dirigé de Rosa


Dès la première phrase prononcée, l'homme semblait déjà se détendre, sa stature droite fondit un peu et il souriait déjà plus sincèrement.

« Mais oui ! Elle m'en avait parlé, je m'attendais à ce qu'elle vienne elle même, mais elle m'a indiqué qu'une jeune mage viendrait. Nos faeras communiquent. C'est bien plus rapide et tellement plus sûr. » Il conclut en vous invitant à vous assoir, le désordre considérable donnait un côté de défi à cette proposition amicale, à croire que les mages transformaient une pièce commune en véritable chantier à l'aide de quelques parchemins.

Il alla fermer la porte et se présenta sous le nom de Xéhnon. Détenteur de la relique que tu cherches. Visiblement bien préparé à ton arrivée, il trouva sans aucune peine l'objet de tes envies, sous forme d'une petite boîte noire. Cubique, close, cependant il n'y avait ni serrure, ni même un loquet, pas de gonds, rien qui ne permettait son ouverture.

« Admirez plutôt... » Dit-il en la jetant dans tes bras tandis que le chat s'en alla trouver perchoir sur l'épaule de ton compagnon en lui miaulant dans le heaume.
« Il n'y a qu'un seul moyen d'ouvrir cette relique, et je n'y suis pas encore parvenu. Lichia pensait y arriver, si elle vous dirige sur cette quête autrefois la sienne, c'est qu'il s'agit là d'un défi pour voir ce dont vous êtes capable.»

_________________
Image

La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour s'inscrire au jeu : Service des inscriptions
Pour toutes questions: C'est ici ! [:help:]
Pour vos demandes de corrections ou de dirigés : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 6 Nov 2011 21:33 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 19 Jan 2011 09:51
Messages: 1074
Localisation: Gwadh
Le sourire crispé se dissipa, une mine plus chaleureuse apparut. A la grande surprise de Thalo, Rosa avait vu juste. L’elfe adressa un sourire à son protecteur qui apparaissait plus crédule. Les vagues informations de la comédienne cachaient bien plus que l’apprentie ne pensait. Elle ne cherchait pas l’objet en lui même mais le moyen de l’obtenir, quel habile secret ! La relique se cachait juste là, à la fois si proche et si inaccessible. Cette prison noire ne disposait d’aucune ouverture, scellée de tout indice au premier coup d’œil. Elle s’assit à la demande de leur nouvel hôte, toujours le regard retenu par cette cage. Sa perception laissait croire à un puissant enchantement, un mystère assez complexe pour détourner l’attention d’une mage puissante.

Le propriétaire lui jeta l’objet dans ses mains. Elle le remercia du bout des lèvres pour contempler ensuite cette boîte. La shaakt la manipula avec grand soin, délicatesse et avec minutie Il annonça ensuite qu’un moyen, un unique moyen existait pour l’ouvrir. Où recelait la difficulté ? Elle daigna détacher ses yeux pour l’homme :


« Quel est ce moyen ? »

Thalo surprit un chat maintenir sa position sur son épaulière. L’animal lui adressa un bruyant salut. Il tourna son heaume pour mieux voir ce présomptueux assaillant. Ses yeux bleus analysèrent la profondeur de ceux du félin.

« Ma parole… C’est votre faera ? Quels êtres pleins de surprises ! »

Rosa qui ne connaissait absolument rien aux êtres clairvoyants adressa un visage surpris à la supposition de son guerrier. Impatiente de la réponse du détenteur, elle s’en remit à celui qui détenait la plupart des réponses.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 6 Nov 2011 22:00 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 29 Oct 2008 22:23
Messages: 5134
Dirigé de Rosa


Sous les questions posées, le mage alla s'assoir, déplaçant une pile dodue de parchemins tous entassés les uns sur les autres.

« Non, en fait, ce n'est pas ma Faera, c'est juste un chat du voisinage qui vient ici de temps en temps. » dit-il d'un air amusé en observant l'animal essayer de garder l'équilibre sur le glissant de l'armure.

Puis il se tourna vers Rosa, lui expliquant que l'objet qu'elle détenait entre ses mains est scellé par magie.

« J'ai bien essayé l'alchimie pour percer le coffre, mais finalement, au bout de quelques années de recherches j'ai enfin découvert un parchemin. Hum, malheureusement il est quelque part dans tout ce... Rangement. Mais ! Mais dans les grandes lignes, il faut y verser une larme et une goutte de sang pour entrer en rêve. Une fois en rêve, l'esprit est immédiatement enfermé dans le coffre. Deux personnes ont tenté l'expérience, je crois. Au moins une. Celle qui a expliqué comment faire, mais elle n'est pas parvenue à comprendre l'univers qui s'y trouvait. Elle est resté y errer des jours et des jours, mais rien à faire. Ha, on peut vous réveiller de l'extérieur aussi, vous ne serez pas perdue à jamais dans le coffre. »

_________________
Image

La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour s'inscrire au jeu : Service des inscriptions
Pour toutes questions: C'est ici ! [:help:]
Pour vos demandes de corrections ou de dirigés : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Lun 7 Nov 2011 15:09 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 19 Jan 2011 09:51
Messages: 1074
Localisation: Gwadh
Thalo baissa la tête et s'éclaircit la gorge, visiblement loin d'être perspicace sur la nature des Faeras. A la vue du simple chat qui manquait d’équilibre, Il le prit l dans ses mains pour le reposer sur le plancher. Un de ses nombreux rêves d'enfant s'annonçait toujours inassouvi, voir de ses propres yeux les petits êtres magiques. Il se persuadait qu'un jour une petite fée allait venir à lui pour le guider mais comme de nombreuses utopies, le wiehl oublia avec l'âge. A moins que sa faera ne soit une grande shaakt aux cheveux blanc comme la neige...

La magie puissante qui scellait l'objet mettait à l'épreuve les aventuriers d'une subtile manière. Il fallait percer le métal par les chemins oniriques. Cet enchantement aussi puissant qu'il paraissait ne semblait pas mortel et l'aventure pouvait être tentée sans problème. Alors elle allait quitter ce bas monde pour un univers si infiniment petit, de la taille d'une boite et qui pourtant pouvait engendrer une errance de jours entiers. Ce que la magie tient à défier.

« J'imagine que si je tente de la forcer avec mon épée, mon arme va se briser ou je vais être projeter contre le service à thé ? »

« La force n'est sûrement pas la clef. »


Un temps.

« Je serai la troisième. Pouvez-vous nous aider à réaliser le rituel ?  Ou suffit-il juste de verser la larme et le sang sur le reliquaire ? »

« Puis-je vous être utile ? Du moins partir avec vous ? »

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Lun 7 Nov 2011 18:04 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 29 Oct 2008 22:23
Messages: 5134
Dirigé de Rosa


Le chat fila loin de ton compagnon pour se réfugier sur tes genoux, semant généreusement ses poils sur tes parures tout en tournant sur lui même, cherchant la position la plus confortable pour roupiller sagement en ronronnant.

« Et bien... On dirait qu'il vous aime. Pour répondre à votre question mon ami, j'ai essayé à de nombreuses reprises d'user d'instruments tranchants, de loupes au soleil plus grosses les unes que les autres, des acides mais rien ne l'affecte. L'acide roule sur sa surface, les lames ne se brisent pas, mais elle ne coupent en rien. Pas dangereux en lui même, il ne vous fera pas de mal, mais ceci n'est qu'une perte de temps. »

Il s'offrit une tasse de thé d'un geste ample, observant tout sourire son félin qui ne bougeait maintenant plus du tout, installé sur les genoux de Rosa.

« Je tiens à vous prévenir, les mondes dans lesquels les mages sont entrés auparavant étaient sensiblement différents, même s'il n'y avait que deux essais, aucun point n'était similaire quant à ce qu'ils avaient rencontrés, attendez-vous à perdre vos repaires. Je crois que c'est également pour ça que votre compagnon ne pourra pas vous accompagner... Il risque d'être projeté dans un autre cadre. Peut être loin de vous. »

Xehnon se dressa. Quittant son assise pour aller farfouiller dans une étagère pendant que tu pourrais t'entretenir avec ton compagnon. Le mage cherchait dans divers petites sacoches de cuir et quelques coffrets noirs brodés de rouge. Ainsi fait, il déposa ses trouvailles devant toi, une petite lame de chasseur, une pointe de flèche, et une longue aiguille dorée.

« Tenez, une goute de sang suffit selon les livres, pour la larme en revanche, je n'ai rien pour faciliter vos pleurs. Il faudra faire un effort. Usez d'un de ces charmants instruments pour vous piquer ou vous couper, on vous laisse faire, nous ne sommes pas tortionnaires. » Dit il en se reculant tout sourire, bousculant par mégarde ton compagnon et se confondit en excuse immédiatement.

_________________
Image

La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour s'inscrire au jeu : Service des inscriptions
Pour toutes questions: C'est ici ! [:help:]
Pour vos demandes de corrections ou de dirigés : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Lun 7 Nov 2011 21:08 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 19 Jan 2011 09:51
Messages: 1074
Localisation: Gwadh
L’elfe posa les yeux sur l’animal. Etait-ce vraiment un simple chat ? Elle le laissa s’installer sans protestation. Elle se préoccupait de ce qui l’attendait, le rêve qu’elle devrait traverser. L’inconscient détenait des portes qu’il ne valait mieux pas ouvrir. Et si elle devait traverser des souvenirs ? Rosa frissonna alors que ses jambes souffraient la chaleur du félin contenté. Elle haussa les sourcils à la remarque de leur hôte, la jeune mage ne s’attendait pas à recevoir l’admiration d’un petit auguste à quatre pattes.

Rosa prit la tasse de thé , il y en avait décidément beaucoup, boisson enrichissante. Le gardien la mit en garde sur l’inconnu qui l’attendait, quelque chose qu’elle ; et elle seulement ; verrait et disparaitra avec elle. Thalo ne viendrait pas et déjà les protestations montaient en lui, il voulut intervenir mais la mage leva la main.


« Non, j’irai seule. Tu as bien entendu, nous serions séparés et dans ces conditions il est inutile que tu viennes avec moi. »

« Mais qu’en savons-nous ? Est-ce réellement sans risque ? La magie m’est inconnu mais de là à vous laisser mettre votre âme en tel péril… »


« Tu feras honneur à ton héritage plus tard. Sieur Hélionis attendra. Je préfère courir le risque seule. De plus si je ne reviens pas mes chasseurs ne te poursuivront pas. »


Le gardien revint avec tout un attirail de bourreau. Thalo à ses mots le dévisagea quelque peu déconcerté, après tout cet homme surgissait d’une cave. Il ne savait même pas à qui ils avaient affaire :

« Vous en savez long sur cette relique… Vous n’avez pas l’air d’un simple antiquaire si je puis dire or nous ne nous sommes pas présentés. Enfin il est temps de rattraper les usages ! Je me nomme Thalo et vous remercie de votre accueil. »

Rosa prit l’aiguille, elle tapa son doigt sur la pointe. Une goute s’échappa sans plainte, tomba en silence et perla sur le coffre. Il fallait ensuite la larme, bien plus rare à verser. Elle réfléchit, la fatigue ne jouait pas en sa faveur et ses yeux ne voulait pas en donner. La shaakt explora alors ses pensées. A la première tentative, son imagination se taisait face à telle demande et son crâne fermait les portes du passé. Elle se concentra alors, une improvisation de catharsis. Son index lui lançait une douleur de plus en plus gênante. Rosa se sentit soudain très lasse, assise sur le fauteuil et le chat qui lui pesait. Les vapeurs du thé devinrent tapantes et lui montèrent à la tête. Elle plissa les yeux alors que la conversation entre Thalo et le gardien semblait s’éloigner. Son front lui fit mal et de là revint un état rétrospectif. Ce mal de cerveau lui revenait à chaque fois dans une salle particulière, lorsqu’elle devait rendre service à son ancienne maîtresse, la table qui disposait les tasses s’allongea et se munit de chaînes froides qui pendaient dans le vide. Les murs s’assombrirent, pas une fenêtre. Une silhouette l’observait dans l’obscurité. Les chaînes retinrent un homme allongé, son visage caché sous un sac cherchait à savoir ce qui l’entourait. La douleur se répandit dans toute sa main droite, elle baissa la tête, l’aiguille s’était changée en poignard aux motifs repoussants. La table s’approcha ou Rosa s’avançait. Les bruits de pas agitèrent les sens du prisonnier qui tournait son visage caché vers elle.

« S’il vous plait... Non !»


Elle grimaça, la larme coula. Le prix a couté fut cher pour cette fouille macabre, quelques souvenirs revinrent, boisson enrichissante. Elle disposa alors du liquide sous les yeux inquiets de son protecteur. La mage se montra prête.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Lun 7 Nov 2011 22:06 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 29 Oct 2008 22:23
Messages: 5134
Dirigé de Rosa


« Thalo ? Un plaisir, je me suis déjà présenté, mais je peux peut être vous proposer une tasse de thé ? Votre compagne est déjà partie, regardez. » Dit-il en présentant de la main le visage de Rosa que toute expression avait abandonné.

La jeune mage était désormais loin, quelque part dans un univers différent. Lorsque la larme tomba sur le coffret, la réaction fut immédiate. De ses yeux, l'univers entier éclata comme un miroir qui venait de se briser en d'innombrables petits morceaux.

La pièce qu'elle venait de quitter était maintenant peinte de la main d'un fou. Des bras étaient accrochés au plafond et pendaient dans le vide, tandis que le chat lové sur ses genoux bondit au sol et hérissa les poils en sifflant. Il était devenu noir, les poils sales et les yeux rouges. L'animal fila sous un meuble, observant la jeune femme d'un air menaçant, dissimulé dans le noir.

La maison semblait trembler, bouger, basculer. Quoiqu'elle fut, les bras bougeaient en harmonie en fonction des déplacements de celle-ci. Le fauteuil sur lequel tu étais installée était toujours aussi confortable, mais les accoudoirs eux, avaient changés, tu avait maintenant deux jambes d'enfant, raides, glacée qui faisaient office de repose mains. Les deux hommes avaient disparus, le bois était noir, la cheminée crépitait et vomissait plus de fumée que de chaleur. Un cognement plus fort se fit entendre et te fera chuter de ton assise, t'envoyant un mètre plus loin étalée sur le sol, la canne roulant près de toi.

Tu peux entendre au loin un murmure, une chanson répétant la même mélodie :

Rosa souffrant, pour lui se vend... ♫

_________________
Image

La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour s'inscrire au jeu : Service des inscriptions
Pour toutes questions: C'est ici ! [:help:]
Pour vos demandes de corrections ou de dirigés : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 288 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16 ... 20  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016