Le Sindel s'attendait à une réponse positive, à quoi pouvait-il s'attendre d'autre ? Il acquiesça de la tête pour revenir à son étude, archéologue studieux. Rosa adressa un regard à son protecteur, il s'amusait à tenter , sans succès , de remettre correctement son casque déformé. L'humain constata une ouverture, assez large pour faire passer un doigt, il poussa un soupir face à ce désastre. La shaakt en revint au guide dans un sourire, qu'elle effaça aussi tôt. Celui ci les fixait d'une manière dérangeante. Ce qu'il pouvait aimer s'entourer de mystère ! Ses mots furent tout autant étranges. Dans sa traduction du mur, il faisait face à une formule qu'il ne saisissait pas : il la qualifia de « charabia elfique », de la bouche d'un elfe gris ! Miurah leur énonça alors leur nouvelle piste : La ville souterraine de la matriarche. Thalo lâcha son casque pour rentrer dans la conversation d'un ton très morne :
« Souterrain, matriarche... Aïe. Ça sonne très shaakt ! »
Il fut coupé par un son, celui d'un mécanisme. Le groupe contempla alors l'autel qui se déplaçait, le sol montra alors une partie cachée du temple. Une trappe qui renfermait une lueur, mieux que ça, l'aventurier reconnaissait cette lueur, c'était le doux salut des yus ! Miurah conclut qu'avoir prononcé « la ville souterraine de la matriarche » avait déclenché l'ouverture, si c'était le prix pour le voyage !
« Gaïa soyez-en remerciée ! Ma parole, nous avons de quoi remplir nos poches ! J'avais failli oublier pourquoi tant de personnes partaient à l'aventure. » Le fils de marchand parlait.
« Il y en aura assez pour une nouvelle armure ? » Quelle sympathie de la part de Rosa !
« Oh la réparation des pièces qu'il me reste, l'achat de nouvelles oui bien sur. Il va falloir faire les comptes ! Je m'en occupe, ça me rappellera l'enfance huhu ! »
Le guerrier s'improvisa une table des comptes sur l'autel sacré, il leva les yeux comme pour demander la permission puis s'attela à compter l'argent d'une façon experte.
« Pouvez-vous dater ce temple Miurah ? Il va falloir chercher la bonne cité... Celle qui était ou est encore dirigée par une matriarche assez prestigieuse pour qu'elle apparaisse ici, sous une telle formule. »
« Trois cents quarante et cinq... La seule ville elfe noire que je connaisse en Imiftil, et c'est un fils d'armateur qui vous parle, c'est Khonfas. L'endroit est délicieux mais malheureusement interdit pour les non-shaakts. Je me permets de m'exprimer ainsi sur votre peuple parce que je sais que vous ne le portez pas dans votre cœur, si vous devez aller là bas... Il y a de fortes chances que vous y allez seule. Quatre cents.»
« Nous ne sommes encore surs de rien. C'est très vague. De plus, les reliques ont été dispersées dans tout Yuimen.Tu peux solliciter notre ami lutin ? Tu le faisais si bien. »
« Il fallait justement que je frappe quelqu'un ! Retenez que j'en suis à quatre cents. »
Pendant que le wiehl s'approchait dangereusement de Grip'sec, la mage se mit à réfléchir devant ces inscriptions. Le Sindel ajouta à cette piste brumeuse d'avantage d'ombre avec un indice déconcertant, selon lui le prêtre Sethi passait son temps à la taverne ! Était-ce de l'ironie ou bien l'architecte du temple avait en horreur ce prêtre et voulait discrètement glisser quelques insultes à son encontre sur les murs ? Rosa montra une mine surprise et un ton maladroit :
« Pouvez-vous développer ? Ce Sethi aimait les tavernes ou bien... Nous conseillez-vous d'aller chercher de l'aide à ces endroits ? » Miurah laissa paraître son désir de sortir, ce qu'elle comprenait « Bien entendu. Thalo, tu as fini ? Nous essayons d'en savoir un peu plus auprès de Grip'sec puis nous quittons cet endroit. »
De l'autre côté de la salle, un duel commença entre le wiehl et le lutin. Grip'sec offrait un amusant spectacle ! Il se montrait complètement désabusé, désespéré face à un tel échec, des aventuriers avaient pillé son temple ! Si l'armure se montrait menaçante, le ton restait plus ou moins poli :
« … Allez, un tout petit indice en plus. De quelle matriarche avons-nous affaire ? Quelle ville ? J'espère que cette sieste ne vous a pas rendu sénile ! »
« Thalo ? Nous aimerions regagner la surface. »
« Je n'ai ni fini les comptes, ni de régler mes comptes avec ce monsieur ici présent. Enfin... »
D'un bras, le guerrier poussa le tas des pièces encore non comptées et les petites piles de yus vers son sac, guettant le moindre son terrible qui indiquerait que l'une d'entre elles tenterait de s'enfuir au sol. Ils avaient raison, l'air frais lui manquait terriblement. Il leur adressa un signe de tête puis suivit Rosa. Ils quittèrent la salle de l'autel et marchèrent d'un pas léger vers la sortie.
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