-Message Guilde pour Delaynna-

"Une auberge? Pardi vous avez de la chance, je connais la meilleure de la ville. C'est juste un peu plus loin, suivez moi!"

Il te saisit alors par la manche, te guidant adroitement à travers la foule. Tant et si bien que bientôt vous sortîtes de la grand rue pour vous retrouver dans un endroit un peu plus calme. Un peu plus sombre aussi.

"C'est par là..."

Maintenant que tu pouvais vraiment le voir, tu pus constater le poignard qui pendait à sa ceinture. Il t'entraina encore un peu plus loin dans la ruelle, qui abritait son lot de mendiants. Les lieux étaient assez lugubres...

La jeune elfe suivit le jeune homme, puisqu'il l'a tirait par la manche. Elle semblait intrigué de l'endroit ou il l'amenait. C'était la meilleure ? Lui avait-il dit. Elle le suivit sans rien dire. Mais son esprit se questionnait. Ces endroits étaient lugubres. Elle fronça les sourcils.

-Sommes-nous bientôt arrivé ? demanda-t-elle au jeune homme.

-Message Guilde pour Delaynna-

La voix du garçon se fit un peu moins agréable. Peut-être n'était-ce que ton imagination, mais ses mots s'étaient faits un peu moins doux, quoique toujours un peu mielleux.

"Oui on arrive bientôt. La prochaine rue à droite"

Il tourna effectivement sur la droite, mais tu pus très vite te rendre compte que c'était en fait une impasse. Il se retourna vers toi, faisant un signe dans la direction de la ruelle que vous veniez de quitter.

Comme pour répondre, deux ombres vinrent masquer le peu de lumière. En effet, deux grands gaillards te coupaient à présent toute retraite. Enfin, un quatrième homme, petit et malingre sortit d'une porte, jouant avec une dague. Ses cheveux étaient longs et gras, collant à son visage moite.

"Alors qu'est-ce tu nous as ramené cette fois? Une elfe... Elle a l'air pauvre... C'est pas grave, les oreilles des elfes se vendent toujours aussi bien aux shaakts..."

Ses yeux noirs faisaient penser à ceux d'un rat, petits et mesquins. Toujours la dague en main, il jouait à présent à se curer les dents.

-Message Guilde pour Delaynna-

"Qu'est-ce que l'on veut? Vous entendais ça les gars? Qu'est-ce qu'on veut?"

Les deux molosses partirent d'un rire gras, particulièrement désagréable. Le petit qui t'avait conduite dans ce piège avait reculé, l'air beaucoup moins avenant que quelques instants auparavant. Ce fut finalement le chef, Yeux de Rat, qui parla:

"Et bien soit tu nous donnes ta bourse, ta bague, ton sac et tes vêtements, sois je te découpe les oreilles après avoir pris mon pied avec toi..."

Il s'approcha de toi, son haleine désagréable arrivant déjà jusqu'à tes narines. Tout semblait perdu, tout ça pour avoir suivi un jeune homme qui avait l'air innocent. La ville blanche et belle abritait elle aussi ses dangers, et cruellement ces dangers s'en étaient pris à toi.

Alors que ton cœur battait la chamade, tambourinant à tes oreilles, tu entendis un craquement derrière toi, en provenance des deux brutes. Le chef laissa tomber sa dague, commençant à trembloter. Le garçon quant à lui mouillait déjà son pantalon, tout en claquant des dents.

Un rugissement animal te parvint, les deux brigands se carapatant alors, laissant tous deux une belle trace d'urine derrière eux... Une voix grave et sonore se fit alors entendre:

"Vous allez bien?"

Derrière toi, ceci:

Del recula de quelque pas et ferma les yeux, de dégoût. Son haleine était d'une puanteur infecte. Elle n'osait ouvrir les yeux.

-Vous êtes dégoutant! S'exclama-t-elle.

Elle recula encore de quelque pas, et cessa net de bouger. Elle entendit un craquement qui provenait de derrière. Elle n'osait plus bouger. Elle rouvrit les yeux et vit les brigands tremblé de peur et uriner dans leur pentalon. Elle eut une mine de dégoût.

Dès qu'ils s'enfuirent tous, elle se retourna et fut surprise de voir un animal se dressé devant elle. Elle cria de surprise et recula de quelque pas.

-Qui êtes-vous ?! s'exclama-t-elle.

< Taverne des sept sabres

Amenth atterri brutalement sur le sol pavé de la ruelle derrière la taverne. Le choc lui fit expirer le peu d'air qui restait dans ses poumons. Il prit finalement une grande inspiration puis cracha du sang.

Le liquide rouge dégoulina entre les pavés de la ruelle. Il observa un instant ce spectacle tout en reprenant ses esprits. La nuit avait eu le temps de tomber sur Kendra Kâr pendant qu'il était à la taverne. Il entendait des cris d'excitation mêlée à de l'agitation à l'intérieur. Mais au bout des quelques instants qui lui fallut pour reprendre son souffle, il perçut de plus en plus des pas de course qui s'approchaient. Il tenta de se remettre sur pieds, relevant d'abord son buste pour se mettre en position assise, ce qui lui dû une douleur cinglante dans le dos. Puis posant un genoux a terre il réussi enfin à se stabiliser sur ses deux pieds. Ses côtes lui faisait mal, il les massa un petit moment esquissant un rictus de douleur. Les pas étaient très proches maintenant, il n'avait plus le temps de fuir. Le puissant orc déboula dans la petite ruelle détruisant sur son passage un vieux panier en osier qui avait été abandonné ici.

« Tu m 'as fait mal » dit l'elfe.

L'orc eut un rire rauque et fit un pas en avant, la main posée sur l'épée courbée qu'il avait au coté. Le voleur eut un mouvement de recul. Il ne faisait pas le poids face à un tel adversaire, il le savait, d'autant plus qu'il était blessé. Mais qu'avait-il à perdre ? Si il réussissait à fuir, ce qui était fort improbable, il y avait toujours le garde et il ne pouvait plus revenir à la taverne … Se faire tabasser était son destin aujourd'hui apparemment, il allait donc y faire face. Tels furent les pensées du jeune voleur à cet instant, des pensées qui le poussèrent à dire ceci :

« Je comprends que tu veuille te venger. Même si je trouve cela un peu exagéré ... » Et il fit un signe de tête vers la fenêtre brisée de la taverne. « Mais si tu comptes me démolir, et c'est surement ce que tu vas faire, sache que tu recevra quelques coups également. »

L'orc ricana de plus belle, il fit craquer les phalanges de ses deux mains et s'avança vers Amenth au pas de course, le poing en avant. Le voleur regarda le mastodonte lui foncer dessus sans réagir, encore sonné par sa chute. Il réagit au dernier moment et se déplaça de quelques centimètres sur la droite afin d'éviter que le poing de l'ennemi ne vienne s'écraser sur son nez. L'attaque de l'orc fini cependant sa course sur la pommette du jeune elfe ce qui lui fit violemment tourner la tête sur la gauche et craquer les vertèbres.

Sans lui laisser le temps de reprendre son souffle, l'orc enfonça son épaule visqueuse au fond de l'estomac d'Amenth et poussa. Le voleur recula sous la force de son assaillant. Il frappa le dos de la créature qui lui était ainsi offert de toutes ses forces, en vain … Il fini par trébucher sur un pavé mal égalisé et s'écroula sur le dos.

L'orc lui tomba dessus. Amenth pouvait sentir l'odeur nauséabonde qui émanait de son assaillant, un mélange de sueur et de mauvaise bière. Il se redressait au-dessus de lui, ses jambes suintantes et verdâtres entouraient le frêle corps du jeune elfe. Le premier coup vint en même temps qu'un grognement de fureur, il s'écrasa sur son œil, laissant à Amenth une douleur fulgurante. Le voleur avait le goût du sang dans la bouche, quelque-chose s'enfonçait dans son dos et ses cotes lui faisait atrocement mal. Mais ce n'était malheureusement pas fini et le premier coup fut suivi par une avalanche d'autres. Le voleur sentait son visage enfler au rythme des poings qui le touchaient.

Lorsque l'orc s'arrêta, le sang emplissait la bouche de l'elfe, et coulait dans sa gorge, il débita la totalité sur le visage de son agresseur. Le sang mêlé à la salive coula le long des joues de l'orc. Ce dernier se lécha les babines appréciant le goût de sa proie, puis il attrapa les cheveux couverts de poussière de l'elfe et se mit debout, entrainant le corps dans sa course. Amenth lâcha un grognement de douleur.

(Je vais mourir ici dans cette ruelle puante) pensa-t-il dans un éclair de lucidité après la raclée qu'il venait de prendre.

(Je ne veux PAS mourir dans cette ruelle puante !)

Et d'un geste tremblant, il saisi la lame attachée a son genoux et visa le cœur. Son geste fut rapidement stoppé par l'orc dans un ricanement sadique. Le mastodonte serra si fort le poignet du jeune elfe que celui-ci lâcha son arme. Cette tentative désespérée fut couronnée par un nouveau coup dans la vessie de l'elfe qui se plia sous le choc. Amenth toussa à nouveau, ses bronches le brulaient, l'air qui y entrait était froid et avait une odeur d'hémoglobine. Il devait se sortir de là, à tout prix. Il arma son bras droit de toutes les forces qui lui restait et décocha un violent coup de poing dans la mâchoire saillante de l'orc. Surpris par cette vive réaction, l'ennemi n'eut le temps d'esquiver et encaissa le coup par quelques pas de recul. Il était quelque peu sonné.

Le voleur saisi sa dernière chance. D'un mouvement vif, il ramassa son arme à terre et s'enfui à pleines jambes dans la direction opposée de son agresseur.

Amenth avait peu de temps avant que l'orc ne le rattrape, il devait disparaître, et vite ! Se tenant le côté gauche, il fila à toute vitesse à travers la ruelle, évitant au mieux les nombreux débris qui y étaient parsemés. Arrivé au croisement, il pris à gauche, bouscula une femme portant une caisse de fruits qui se renversa par terre. Elle poussa un hurlement suivi d'une succession d'insultes que l'elfe ignora. Les injures s'étouffèrent rapidement dans un cri d'étonnement et il l'entendit tomber au sol. Son agresseur était déjà sur ses pas, à environ cinq mètres de lui. Il prit le premier croisement à droite, puis à gauche, et de nouveau à gauche. Les ruelles s'enchainaient, poussé par l'adrénaline, il évitait les obstacles tel une proie poursuivie par son prédateur. La peur lui donnait des ailes …

Au détour d'une rue tortueuse, il aperçut sur sa droite une minuscule ruelle, d'à peine un pied de large, elle laissait difficilement la place à un corps de passer. Néanmoins, il décida de s'y faufiler, de profil. Le dos d'Amenth était collé à la paroi derrière lui, et son nez touchait presque celle de devant. Sur les murs, un liquide visqueux et puant coulait. Le voleur avait l'impression de s'enfoncer à l'intérieur de la gueule d'une énorme créature. L'orc ne tarda pas à apparaître au bout de la minuscule ruelle. L'orc examina le passage et en conclut qu'il ne pouvait y pénétrer vu son gabarit. Il tendit son gros bras velu vers Amenth, mais le voleur était hors d'atteinte. Enfin, il poussa un ultime grognement et disparut, tentant sans doute de faire le tour pour cueillir le voleur à l'autre bout.

« Un moment de répit » murmura la proie avec soulagement.

Puis il s'enfonça dans la tranchée sombre. Au bout de quelques mètres, la paroi devant lui changea de texture. C'était à présent une petite palissade de bois rongé par les rats. Le voleur y assena quelques coups de pieds qui suffirent à faire plier une des planches, formant un trou dans la barrière. Il s'y engouffra et atterri au beau milieu d'un jardin mal entretenu. Des herbes hautes en envahissait la surface et un arbre mort trônait en son centre. L'elfe fit quelques pas dans ce qui ressemblait à un paradis après ce qu'il venait de subir. Il s'adossa à l'arbre et se laissa glisser le long du tronc. Ainsi assis au milieu du jardin, il reprit son souffle et ses esprits. Après de longues minutes il entendit un hurlement orque non loin, c'était un hurlement de colère. Le voleur se mit à ricaner.

« Enfoiré ... » murmura-t-il.

Alors qu'il prononçait ses paroles sa vue s'assombrit, les herbes devant lui devenaient un amas vert et flou. Ses paupières se fermèrent. Il resta comme ceci pendant un temps indéterminé, pendant que la nuit à Kendra Kâr poursuivait son cours. Au loin on pouvait entendre le claquement des armures de la milice faisant sa ronde. Soudain il sentit une odeur différente, une odeur douce de fleur, une odeur chaleureuse. Il tenta d'ouvrir ses paupières endolories et gonflées, mais ne perçu qu'une vague forme de visage et un mélange de couleurs. Cependant, il y avait une présence, une présence féminine. Le voleur grommela quelque-chose d'incompréhensible.

« Chhhhhhhht ! » dit doucement la présence.

Et ce furent les seuls souvenirs qu'Amenth eut de cette journée mouvementée.

> Auberge de la Tortue Guerrière (a venir)

-Message Guilde pour Delaynna-

La créature renifla un instant, tel un canin cherchant une piste. Ou un loup s'imprégnant de la peur de sa victime... Sa voix résonna de nouveau, intense mais ne révélant aucune agressivité:

"Armand est mon nom. N'ayez peur pas, je vous aider."

Les deux hommes qui étaient étendus à ses pieds ne bougeaient pas, un peu de liquide sombre et gluant se répandant sur le sol sale. La créature n'y avait pas été de main morte.

"Je vous guider hors d'ici. Dangereux pour femme seule. Où vous habiter?"

-Message Guilde pour Delaynna-

La bête renâcla, avant de cracher une glaire épaisse sur le sol. Son regard inspirait le respect, mais pas la crainte. Du moins pas lorsqu'il te regardait toi.

"Vous avez raison. Vous pouvez pas. Si vous voulez ici rester, d'accord, j'oblige pas."

Les lieux étaient toujours aussi sombres. Des sons de voix, ou plutôt des murmures provenaient des ruelles: sûrement les nombreux mendiants affamés que tu avais vus sur le chemin. D'ailleurs en parlant de chemin, tu n'étais pas à proprement parler perdue, il ne te faudrait pas longtemps pour retrouver les grands axes. L'itinéraire exact par contre, tu n'en avais qu'une vague idée.

-Message Guilde pour Delaynna-

Le regard de la créature ne t'avait pas quitté une seconde. Ses oreilles frémirent d'une manière toute canine lorsque tu lui répondis.

"Cette ville grande et dangereuse. Tout ce qui brille n'est pas d'or. Suivez moi"

Il se retourna lentement, faisant un premier pas en direction de la ruelle. Tu ne pouvais pas le remarquer plus tôt, mais Armand boitait légèrement. D'ailleurs tu pouvais discerner dans au niveau de sa hanche une tâche sombre, souillant discrètement ses vêtements. Cela semblait récent, datant de quelques heures tout au plus.

Le lykor vérifia bien que tu le suivais, avant de prendre la première à droite, marchant assez lentement.