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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Jeu 20 Aoû 2015 20:50 
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"Une aldryde ! En tout cas vous êtes très jolie !

La petite prit un air sérieux lorsque l’aldryde lui fit signe de se taire. Puis elle sourit lorsqu’elle vit sa mère arrivée avec les autres. Elle se contenta d’un : « C’est pas grave ! » devant l’incapacité d’Ellébore de ressusciter l’oiseau mort, puis courut dans les bras de sa mère.

Le liykor relâcha son étreinte, et recula de quelques pas, laissant mère et fille se retrouver, sans cesser de les observer distraitement.

Le vieil homme pour sa part entra directement dans l'auberge, clamant sa faim. Et le chat le suivit non sans avoir jeté un coup d'oeil furtif à l'aldryde.

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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Ven 21 Aoû 2015 17:39 
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La réaction de l'enfant surprit agréablement Ellébore.
- Une aldryde ! En tout cas vous êtes très jolie ! Le compliment, direct et sans arrière pensée de la petite, comme un simple constat qu'elle faisait, fit plaisir à Ellébore, mais ce qui la toucha plus encore fut la distance émotionnelle dont elle fit preuve face à l'inévitable ordre des choses : « C’est pas grave ! ». Ainsi en était-il de la vie et de son corollaire. L'oiseau ne ressusciterait pas !

Cette petite était l'opposé de cette chouineuse théâtrale croisée plus tôt dans la journée. Elle était différente, posée, un brin philosophe pour son âge, avec du recul par rapport à la mort de ce petit être dont elle semblait pourtant s'être souciée. Cela plut bien à l'Aldryde. Vraiment.
Elle la regarda s'élancer pour se jeter au cou de sa mère. La vision de cette étreinte fit écho en elle. Cette émotion, bien qu'assez nouvelle pour Ellébore, ne lui était pas totalement inconnue, il y avait eu ce couple dans les bois… (Les humains... une race bien étrange et si fascinante...). Une expression emprunte de tendresse put se lire sur le visage de la jeune femme, ses yeux brillèrent imperceptiblement, avant qu'elle ne se ressaisisse et chasse ce petit élan d'affection qui ne manqua pas de l'étonner elle-même. Sans doute à cause de cet attendrissement soudain, Anraël lui revint en mémoire. Une pensée emplie de remords l’assaillit subitement, elle avait plusieurs heures de retard et le vieux pêcheur devait être en proie à la plus vive des inquiétudes. Il fallait qu'elle rentre à présent.

La vue du liykor, qui avait lâché dame Picard et qui observait lui aussi la scène à distance, la ramena définitivement à la réalité. Un frisson bleuté serpenta le long de sa jambe et se perdit sous sa tunique.
Guidé par la faim et le chat à sa suite, le vieil homme sans passé traça directement dans l'auberge, sans se soucier des retrouvailles en cours, ni de quoique ce soit d'autre.
Restait Esmé. Madame Esmé ! Ellébore s'avança à sa rencontre.

- Tout le monde est à l'abri à présent et je ne doute pas un instant qu'elles demeureront hors d'atteinte en votre compagnie. Son regard se posa un instant sur le duo mère-fille. Je suis attendue et n'ai déjà que trop fait attendre cet homme humble et bienveillant. Je suis d'ailleurs certaine qu'il vous plairait. En évoquant les qualités dont était doté Anraël, le ton ce fit plus enjoué et affecté d'une réelle émotion. Cette affirmation, bien que péremptoire ,sembla à Ellébore être une telle évidence qu'elle ne douta pas un seul instant de son bien fondé. Anraël était un homme d'exception ! Même si elle ne pouvait se targuer d'en connaître beaucoup, pour ainsi dire pas, elle le savait, elle l'avait su à l'instant où elle l'avait rencontré : il était de ces êtres rares qui s'imposent à vous et qui, sans jamais faire effraction, vous font appartenir à quelque chose de plus grand que vous, quelque chose qui vous dépasse et vous transcende. Vous voudrez bien transmettre mes salutations à votre compagnon de ma part, je vous prie, et lui témoigner mes sincères souhaits de bon rétablissement quant à sa mémoire. Ellébore s’interrompit un instant. Comment devait-elle prendre congé de cette sorcière sans manquer à l'étiquette ni froisser sa susceptibilité ?

- Madame Esmé, ce fut un immense plaisir de faire votre connaissance. A défaut de trouver mieux, l'Aldryde se dit que les choses les plus simples étaient souvent les meilleures. Sa formule de politesse s'accompagna d'un léger signe de tête, alors que son esprit prenant de l'avance s'envolait déjà vers le quartier des pêcheurs.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Dim 23 Aoû 2015 15:20 
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Mauvais souvenirs

Finalement, le retour à l’auberge se fait sans encombre, et les craintes de la sorcière se sont avérées superflues : pas d’embuscade, pas de vengeance, et l’aldryde est là, comme elle l’avait annoncé. Ces moments sont de ceux où elle est satisfaite de s’être trompée. Un peu de la tension retombe lorsque le liykor se décide à lâcher madame Picard pour laisser cours aux retrouvailles avec sa fille, une effusion de joie qui semble traduire une sincérité dans leurs rapports ; si elles ne sont pas mère et fille, elles sont tout du moins des complices bien plus proches que ne l’exige le seul appât du gain, ou bien meilleures actrices que ne pouvait l’imaginer Esmé. En homme pratique, l’amnésique, talonné par le chat, s’en retourne dans l’auberge commander quelque chose à manger. La kendrane le suivra sans doute dans les instants à venir.

Comme tout revient à la normale, son esprit suit le même chemin, et elle serre maintenant dans son poing une boule de glaise chaude, prête à être modelée, reprendre forme. Et au milieu de ce retour et de ces retrouvailles, l’aldryde vient lui faire ses adieux, dans une forme qui plait à la sorcière.

« Je vous remercie d’être partie en éclaireur pour nous ouvrir la route. Je ferai mon possible pour que cette soirée ne se termine pas plus mal qu’elle a commencé. Malheureusement, il y a toujours un danger qui rôde, c’est pour ça que je prends mes précautions » explique-t-elle en tapotant le poignard à sa ceinture ; et ce faisant, elle songe également à sa magie, mais n’en dit pas un mot. Elle aimerait confier quelque chose à l’aldryde, en souvenir de la rencontre – et surtout en souvenir d’une sorcière – mais rien de ce qui traine habituellement dans ses poches ne saurait constituer un présent utile à une femme ailée de trente centimètres de haut.

(A moins que… Après tout, c’est une question de volonté. Je peux en faire de la glaise, je peux bien en faire autre chose.)

« Si votre temps n’est pas à ce point compté, prenez donc cette glaise. » dit-elle en tendant la pierre transformée à Ellébore. « Modelez là dedans quelque chose qui vous serait utile, si le cœur vous en dit, je pense pouvoir vous le changer en quelque chose de plus solide et élégant que cet argile. Sinon… Eh bien merci encore, et puissent les dieux bénir vos jours. »

De l'argile au mitrhil

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Lun 24 Aoû 2015 16:23 
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Son esprit revint vers la Sorcière qui la remerciait aimablement de ce qu'il fallait appeler une bien modeste contribution. Bien qu'arrivée à l'auberge et apparemment hors de danger, Esmé ne semblait guère baisser la garde : « Malheureusement, il y a toujours un danger qui rôde, c’est pour ça que je prends mes précautions », ajouta-t-elle en tapotant le poignard qui ornait sa ceinture. Elle marqua une pause, comme absorbée par une quelconque pensée avant de reprendre : « Si votre temps n’est pas à ce point compté, prenez donc cette glaise. Modelez là dedans quelque chose qui vous serait utile, si le cœur vous en dit, je pense pouvoir vous le changer en quelque chose de plus solide et élégant que cet argile. » Comme il fallait s'en douter, les pouvoirs de cette sorcière s’étendaient bien au-delà du maniement de sa lame et au vu de sa proposition, elle maîtrisait également la matière, ce qui n'était pas donné à tout de le monde, loin de là.

Ellébore regarda Esmé sous un jour nouveau, cette femme de poigne était aussi une femme de cœur! Accompagnant son geste par une petite bénédiction pour l'Aldryde, Esmé lui tendit la boule de glaise. Toute occupée à l'écouter et plus encore à revisiter l'image qu'elle s'était faite de la Magicienne, Ellébore avança machinalement ses mains, sans réaliser un seul instant que le poids de ce pâton était bien trop important pour elle. L'Aldryde eut à peine le temps de ressentir la douce chaleur que la Sorcière avait communiquée à l’argile, qu'elle fut entraînée avec lui vers le sol par la force gravitationnelle. Retirant ses mains avant que l'impact ne les lui coince entre la boule et le pavé, la jeune femme s'en tira à bon compte. Ramenée bien malgré elle à sa petitesse et à son incapacité à réaliser des choses aussi simples, seule sa fierté en sortie quelque peu froissée.

Ellébore se posa à même le sol pour la première fois de la journée. Contemplant cette boule sans forme apparente, la jeune femme y voyait déjà une multitude de possibilités. Son regard revint se poser dans celui d'Esmé : «  Ce que je veux », fit-elle. Ce n'était pas une question, mais une sorte de réassurance, comme pour se convaincre qu'elle avait bien compris, qu'il était possible qu'une étrangère, humaine, sorcière et de surcroît très peu sympathique au premier abord, lui fasse pareil don… La jeune femme ne dit plus mot, pas même un merci ne franchit la barrière de ses lèvres. Sa gratitude mêlée à de l'émerveillement s'était lue dans ses yeux qui s'étaient revêtus des reflets de l'enfance. Concentrée sur sa nouvelle tâche, elle fixa son attention sur l'objet à venir, en fit le tour, l'examina sous tous ses angles, jusqu'à ce qu'il naisse en esprit et se dessine dans l'argile. (Mes ailes...)

L'Aldryde se mit alors à l'ouvrage. Le monde aurait pu s'écrouler autour d'elle que cela ne l'aurait en rien distraite. Elle commença par s’aménager une zone de travail propre et dépourvue de toute particule. N'ayant que peu de choses à sa disposition, elle fit avec les moyens du bord. Enlevant son sac, elle en vida le maigre contenu, une lame, sa flûte ainsi que des aiguillons, qu'elle disposa soigneusement à même le sol et entreprit de briquer quelques pavés avec sa besace. Celle-ci ne tarda pas à être crasseuse tandis que les petits carrés de chaussées se paraient d'un joli voile luisant.
Ceci fait et ne possédant pas de dons particuliers pour la sculpture, la jeune femme mit à profit son sens de l'organisation et son pragmatisme. Elle s'arma de son couteau et poursuivit son ouvrage, non sans mal, en découpant la sphère en deux parties égales. Chacune fut ensuite découpée en trois autres parts. (Voilà!) Les six parties de son armure, ou plutôt la protection de ses ailes, étaient prêtes à être modelées.

Se saisissant de l'une des pièces qui, bien que lourde pour ce petit être, était à présent aisément transportable par l'Aldryde, elle la déposa sur l'un des pavés préparés à cet effet. C'est à la force de ses bras et de ses poignets que la petite créature malaxa l'argile, puis le faisant rouler sous ses paumes sur toute sa longueur le façonna en une sorte de fin et long cylindre. Saisissant sa flûte, dont elle ôta le bec, elle s'en servit comme d'un rouleau à pâtisserie. Une fois le premier ruban de glaise confectionné, elle le roula délicatement sur lui-même en veillant à ne pas le déchirer et passa à la pièce suivante. L'opération fut ainsi répétée cinq fois encore. S'épongeant de temps à autre le front d'un revers de main, Ellébore ne ménagea pas ses efforts, jusqu'à l'obtention des six rubans de terre désirés.

La partie délicate approchait. Il fallait maintenant leur donner leur forme définitive. Déployant à peine son plumage, un à un, elle les prit et les posa sur la partie saillante de ses ailes, là où se trouvaient ses os, puis les déroula ensuite délicatement. Ne restait plus que la phase finale, celle de la prise d'empreintes. Avec d'infinies précautions, Ellébore referma sa main sur l'argile afin de lui donner la forme voulue. Elle prit soin de laisser la marge nécessaire pour pourvoir les retirer par la suite et veilla également à avoir l'amplitude nécessaire au niveau des différentes articulations. Ellébore s'assura pour finir que tout était comme elle l'avait souhaité et, donnant doucement toute l'envergure à ses ailes, leva enfin les yeux vers Esmé.

- Navrée d'avoir été si longue, je crains de vous avoir fait perdre beaucoup de votre temps, déclara la petite Aldryde, qui avait ainsi l'air d'un épouvantail. Ses excuses étaient sincères, mais la joie et l'amusement se peignaient néanmoins sur son visage. «  J'espère que vous pourrez opérer la transformation sur ma personne sans que je ne doive ôter chaque pièce. Je redoute de les déchirer, l'argile est si fine par endroit ! »

Sans plus bouger, gardant la position comme un modèle devant son peintre, Ellébore attendait le verdict de celle qui par ce don sauvait probablement sa vie par anticipation.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Mar 1 Sep 2015 23:41 
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Retour à l'auberge

Esmé regarde avec étonnement la petite créature ailée être entrainée vers le sol par le poids de la boule d’argile.

(Va vraiment falloir songer à quelque chose de léger. De très léger. Je me demande si elle a les os creux, comme certains oiseaux… L’acier, pas question. Le bronze non plus, et puis de toute façon ce n’est forcément ce qu’il y a de plus solide. Quelque chose qui encaisse les chocs, quelque chose qui ne l’empêche pas de voler…)

Laissant ses pensées aller leur chemin propre, elle observe d’un œil attentif le travail manuel auquel s’adonne l’aldryde posée au sol. De ce qui ressemble à un instrument de musique elle fait un outil, mais ce sont surtout ses mains – et derrières elles tout un travail d’organisation, de préparation, de réflexion – qui impressionnent la sorcière dans leur balai. Lorsqu’Ellébore sépara la boule en six parties égale, Esmé ne comprit pas ce à quoi elle voulait en venir. Elle s’imaginait une sorte d’armure, mais peu convaincue cependant, même si l’étalage de l’argile semblait aller dans ce sens.

L’achèvement de l’opération lui fait prendre tout son sens, et la lumière se fait dans l’esprit de la kendrane.

(J’ai pensé comme une humaine… Mais elle dispose d’ailes. Je n’ai pas pensé comme un être avec des ailes. ‘Man Grenotte me disait toujours « si tu veux comprendre ce que fait la pierre, pense comme une pierre ». Faut dire que j’ai pas vraiment eu l’occasion de m’exercer sur autre chose que des pierres, des chèvres et des idiots ces dernières années…)

Prévenante, l’aldryde s’excuse pour le temps passé à la confection, et s’enquiert de la possibilité de procéder à la transformation sans retirer l’assemblage des ailes.

« Vous ne m’avez pas fait perdre mon temps. Vous voir faire fut très instructif. Je m’en souviendrai. » Quant à savoir ce qu’il serait possible de faire avec la glaise transformée, elle se contente d’annoncer : « Je vais m’arranger pour changer tout ça de mon mieux. C’est pas un peu d’argile qui va se mettre en travers de mon chemin, ni gâcher votre bel œuvre. »

Esmé s’agenouille auprès de l’aldryde, crottant au passage sa robe, ce dont elle n’a cure : le défi appelle toutes ses pensées à la concentration sur un seul objectif. Etendant les mains sans geste brusque, elle effleure l’assemblage à chaque aile, et marmonne. « Si un truc cloche, dites-moi. »

Déjà ses yeux se sont fermés, et il faudrait bien plus qu’une simple parole pour la tirer de sa transe. L’idée lui est venue en voyant faire Ellébore, mais pour bien la saisir encore, elle doit replonger dans son passé, avant la rupture. Esmé se souvient.

Le temple de Gaïa. Une femme portait une armure resplendissante. Je n’avais que… Quatre ans, je ne sais pas. Elle se tenait debout dans toute sa splendeur, sa cuirasse d’un métal bien plus extraordinaire que l’argent flamboyait dans le soleil. Sa harangue à destination des fidèles incitait à la méfiance, presque à la haine, de tous les serviteurs de Thimoros, qui portent en eux sa marque indélébile, le fluide de l’horreur qui corrompt, qui noircit les âmes, les tache à jamais. Plus vindicative encore, elle brandissait sa lame, comme un trait de lumière brandit, dont un joyaux sur le pommeaux jetait une lumière plus pure encore, clignotant à une vitesse folle. La guerrière expliquait que la pierre détectait les âmes corrompues, ses ennemis, et qu’il en était dans le temple, qu’il en était pour bafouer la lumière de Gaïa. Chacun de ses mouvements était d’une aisance extraordinaire, malgré tout le métal reposant sur ses épaules elle allait à grands pas, faisait des gestes amples, prenait des poses… Tout ce discours m’était destiné. Je ne comprenais pas… Seule cette armure avait impressionné mon esprit juvénile, son éclat, cette impression de liberté malgré la protection. C’est là tout ce que j’ai demandé à ma mère en rentrant de la prière. Sans doute trop heureuse que je n’ai pas saisi plus que cela – ou soulagée de n’avoir pas directement été prise à parti – elle a tiré pour moi de son coffre à bijoux une tiare du même métal. Elle m’a dit son nom : mithril. Puis m’a parlé des nains, des forges. J’ai pris l’objet entre mes mains comme un cristal délicat, de peur de le briser, et ma mère a ri, dissipant mes craintes.

Ce souvenir ambivalent réveille une colère sourde chez Esmé, qui ressent avec le recul ce que sa faible expérience de la vie lui avait épargné, comme à chaque fois qu’elle y songe – et cela lui était déjà revenu plus d’une fois suite aux récents évènements. C’est pourtant à cette seule image de la guerrière en armure dont la voix résonnait dans le temple, au poids de la tiare dans ses mains enfantines, qu’elle peut se raccrocher. Porter un bijou ou une arme de ce métal précieux raviverait trop sûrement sa rancœur. L’offrir lui semble être un moyen comme un autre de conjurer le passé.

Elle laisse donc la magie s’écouler le long de ses paumes et lentement transformer l’œuvre d’Ellébore.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Mar 8 Sep 2015 18:18 
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Durant le temps de son labeur, Ellébore, toute concentrée qu'elle était à sa tâche, n'avait pas prêté la moindre attention à la Sorcière qui n'avait pourtant eu de cesse de l'observer. Aussi, fut-elle rassurée et comblée de l'entendre la féliciter à sa manière.

- Vous ne m’avez pas fait perdre mon temps. Vous voir faire fut très instructif. Je m’en souviendrai. Je vais m’arranger pour changer tout ça de mon mieux. C’est pas un peu d’argile qui va se mettre en travers de mon chemin, ni gâcher votre bel œuvre.

(Mon bel ouvrage ! Pour sûr que cela va être détonnant! Des ailes pareilles, personne n'en aura jamais vues!), s'enorgueillit la petite créature qui était pourtant peu accoutumée à se laisser aller à de tels élans de vanité. Mais, il fallait bien l'avouer, là, ce n'était pas rien. Elle attendait avec impatience de voir la magie opérer… lorsque, se mettant à sa hauteur et effleurant l'argile de ses mains, la femme en marmonnant quelques mots la tira de ses rêveries héroïques. (Comment ça ? « Si un truc cloche », je vous le dis!...). Son imagination prit un virage à cent quatre-vingts degrés et elle envisagea le pire. Ses os broyés sous la pression de l'argile qui en durcissant se rétractait (Oh, par Yuimen ! C'est vrai que la terre en séchant et en se libérant de son eau craquelle… elle se réduit!), puis se fut la vision effrayante de ses ailes qui, se déformant sous la force transformationnelle, prenaient des formes étranges et monstrueuses telles des proéminences hideuses et dégénératives… Mais il était déjà trop tard, la Sorcière semblait à l’œuvre. Les yeux fermés, en proie à une vive concentration, Ellébore n'osa pas l'interrompre. Blême comme un germe fendant à peine la peau de la graine qui l'avait engendré, elle n'avait plus qu'à attendre et… à prier.

(Par Zewen, Dieu des dieux, toi qui préside à ma destinée et par Rana qui sur ton souffle me berce dans l'immensité azurée, faites que cette sorcière sache ce qu'elle fait!)

Une étrange expression passa sur le visage d'Esmé. L'aldryde n'aurait su dire si c'était sous l'effet du fluide, de la concentration ou d'une indicible colère, mais elle n'en menait décidément pas bien large.

La suite dissipa ses craintes. Une douce chaleur l'envahit. Des paumes de la Magicienne, à l'argile en mutation, elle gagna d'abord ses os qu'elle inonda, comme l'aurait fait un bain chaud et régénérateur, détendant tous ses muscles, puis irradia chaque calamus jusqu'à la pointe des rachis. Tout son plumage en fit bientôt l'expérience. Les barbes et barbules s'en hérissèrent imperceptiblement d'extase et un frisson parcourut Ellébore dans tout son être, traçant sur son passage une veine bleutée sur sa peau, qui naissant de la pointe de son pied vint mourir dans le noir irisé de ses yeux.

Elle contempla l’œuvre qui était désormais celle d'Esmé. La fine armure qui recouvrait maintenant la partie supérieure de ses ailes, étincelait sous les lueurs dansantes des torches accrochées de part et d'autre de la porte de l'auberge. Un métal argenté, presque blanc, d'une beauté qui ne laissa aucun doute à l'Aldryde. (Du mithril ! Comme l'épée de Lyana… Whaoouu !).

- Vous êtes une magicienne !

Ellébore donna des ailes doucement, sans un bruit et avec amplitude (Et cette légèreté…). Puis décrochant un sourire qui valait bien tous les discours, elle prit appel d'un pied et fusa dans les airs. Elle y testa toutes les figures possibles avant de revenir se poser près de sa bienfaitrice.

- Madame Esmé, je ne sais quoi vous dire, tant votre présent est somptueux. J'aimerais tant vous dire toute ma gratitude et mon admiration, mais les mots me manquent et je n'en connais qu'un qui ait assez de valeur : « Merci ».

La petite créature, regarda subitement autour d'elle, semblant chercher quelque chose. Elle se pencha et ramassa sa flûte. De la paume de sa main, Ellébore en essuya le corps en buis qui couvert d'une fine pellicule blanchâtre ne s'était pourtant pas laissé pénétrer par l'argile, à l'aide d'un aiguillon elle réussit à extraire les petits ronds de terre qui s'étaient glissés dans les trous, ajusta l'embouchure et se tournant vers Esmé lui présenta l'objet à plat dans ses deux mains.

- C'est un bien modeste présent, qui ne saurait rivaliser avec votre générosité, mais il est signe de ma reconnaissance. Cet objet vient de chez moi et a été réalisé par une luthière des plus expérimentées. Le son qu'il produit est si remarquable que les mélodies qu'il produit rivalisent avec le chant de certains oiseaux. Il est bien petit pour vous, poursuivit Ellébore avec un petite rire malicieux, pour tout dire, je doute que vous puissiez en tirer tout le bénéfice, mais, qui sait, si dans cette petite curiosité vous ne pourriez pas y trouver un avantage ou tout au moins un certain plaisir.

Toutes proportions gardées, la flûte avait la taille d'un sifflet pour la Sorcière, elle aurait grand peine à obstruer indépendamment les trous et à émettre toute l'étendue de la gamme qu'il offrait. La puissance de son souffle jouerait aussi indéniablement sur la qualité sonore, mais, il ferait probablement un appeau très honorable pour peu qu'elle ait quelques accointances avec ses lointains cousins.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Mar 15 Sep 2015 23:18 
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Les remerciements d’Ellébore provoquent chez Esmé une bouffée de fierté, si bien qu’elle ne relève même pas le titre de magicienne qui lui est accordé, et qui dans d’autres circonstances lui aurait tiré une remarques : les magiciens sont bien trop tape-à-l’œil pour une sorcière tout ce qu’il y a de plus respectable. Même si le sort est au-delà de ce qu’elle s’accorde habituellement, ayant même franchi la barrière du spectaculaire, elle est plutôt satisfaite du résultat : les mouvements des ailes ne semblent pas entravés par l’armature de métal, comme en ont témoigné les pirouettes aériennes de l’aldryde.

« Oh, vous savez, ce n’était qu’un cailloux et un poil de magie. Un merci le vaut largement. Et puis vous avez participé grandement. »

Elle saisit dans sa main le présent de l’aldryde, un sourire tirant ses lèvres vers le haut.

« Ce sifflet a lui aussi toute sa valeur. Un arbre a dû pousser pendant de longs mois, voire de longues années, pour qu’une des vôtres le façonne, travaillant la matière de ses mains, comme vous l’avez fait. C’est là une magie bien plus belle, et bien plus puissante que tout ce que les fluides et les sorts pourront jamais faire. La magie, ça va, ça vient, on nait avec, un coup de chance. Mais le travail des gens, ça, ça a du mérite. »

Elle considère un instant le sifflet, puis la protection des ailes, elle ajoute :

« Je ne sais pas si je saurai aussi bien m’en servir que vous volez, mais je le garderai en souvenir. Qui sait, peut-être qu’un jour en sifflant, j’attirerai un oiseau pas trop regardant, un caneton qui aurait besoin d’une mère. »


La part d'ombre

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Mer 16 Sep 2015 22:30 
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A ne pas s'y méprendre, ce fut bien de la fierté que vit passer Ellébore sur les traits de la Sorcière. D'une manière tout aussi ridicule, l'effet se propagea chez l'Aldryde qui en éprouva à son tour. Allez savoir pourquoi ?! Être fière d'être à l'origine de la fierté d'une autre personne ! Qu'y avait-il de plus superficiel, pour ne pas dire vaniteux ? Enfin, si elle n'en était pas vraiment la cause, l'admiration qu'elle avait témoignée à Esmé et la splendeur de l'armure en étaient plus probablement la raison. Par simple effet de ricochet la petite créature, se retrouvant au centre de ce sentiment, en était devenue la digne dépositaire.
Elle s'amusa par ailleurs de la réplique de la femme qui, en contradiction totale avec son langage corporel, lança avec une sorte de fausse modestie : « Oh, vous savez, ce n’était qu’un caillou et un poil de magie». C'était drôle et vrai à la fois, ce qui rendait la chose encore bien plus extraordinaire aux yeux d'Ellébore. Mais après tout, peut-être en était-elle convaincue, ou cherchait-elle simplement à se départir de ce petit travers qui, commun à bien des êtres, se serait manifesté avec une spontanéité qu'elle réprimait a posteriori. Car, une chose était certaine, elle n'avait rien de commun cette Esmé.

Elle poursuivit : « Un merci le vaut largement. Et puis vous avez participé grandement. » C'était vrai là aussi. Il s'agissait d'une œuvre commune, le résultat rutilant de deux compétences qui s'étaient alliées à merveille pour l'occasion. Et quelle occasion ! Une rencontre, une simple petite rencontre… Y avait-il meilleur prétexte? Probablement pas. En cet instant, l'Aldryde se dit que sa nouvelle vie commençait à lui plaire. Combien de rencontres avait-elle pu faire dans cette première journée qui s'achevait ? Combien d'expériences nouvelles ? A quelques encablures de sa forêt natale, le monde semblait s'ouvrir à elle pour la première fois et il était immense dans sa profusion de petites choses qui venaient s'ajouter les unes aux autres en un tableau toujours mouvant.

Alors que la sorcière la délestait de son petit présent, Ellébore ressentit le poids de l'amure. Oh, aucune lourdeur dans ce qui était devenu, irrémédiablement, un prolongement d'elle-même, aucune pesanteur d'aucun ordre, juste une présence rassurante, la garantie d'être un peu plus forte à présent, un peu moins vulnérable dans ce monde de géants.

- Ce sifflet a lui aussi toute sa valeur. Un arbre a dû pousser pendant de longs mois, voire de longues années… Ainsi, cette humaine connaissait la vraie valeur des choses. Ellébore lui sourit avec tendresse et une fierté cette fois toute généreuse, de celle que l'on adresse à un enfant lorsqu'il vient de vous montrer qu'il a grandi, qu'il a passé un cap. Parmi tous ces éphémères qui taillaient des brèches dans sa forêt à coups de hache, il y en avait donc qui respectaient la vie qui courrait sous l'écorce, qui comprenaient le long cheminement de la sève qui années après années façonnait ces géants qui, puisant leur énergie de Yuimen lui-même, tendaient les bras au ciel pour enlacer Rana.
Elle avait ajouté aussi : « le travail des gens, ça, ça a du mérite. », « c’est là une magie bien plus belle ».

- Faut-il vraiment les opposer ? Les dieux ne sont-ils pas à l’œuvre tout autant dans le fluide qui s'est échappé de vos mains, pour faire naître cette armure, que dans la fluidité des mouvements de l'artisan façonnant une flûte ? Ne faut-il pas répéter inlassablement les mêmes gestes, les mêmes sorts pour enfin maîtriser le don que l'on s'est vu confier ? Le véritable mérite, n'était-il pas dans l'utilisation que les êtres font de leur don, dans l'intention même qu'ils y mettent?

Esmé avait examiné tour à tour le sifflet et la protection des ailes : "- Je ne sais pas si je saurai aussi bien m’en servir que vous volez, mais je le garderai en souvenir. Qui sait, peut-être qu’un jour en sifflant, j’attirerai un oiseau pas trop regardant, un caneton qui aurait besoin d’une mère."

Ellébore aurait pu rire volontiers de cette idée saugrenue d'adopter un caneton, mais l'image qu'engendra cette réplique, loin de toute hilarité l’entraîna dans des sphères de douceur. Pour sûr, elle ferait une drôle de mère avec son air sérieux et déterminé, cette manie de tout diriger comme si elle était investie d'une mission divine connue d'elle seule, mais elle ferait une mère et probablement une bonne.

- Votre âme est plaisante et généreuse Esmé. Le moment venu, Rana se penchera sur vous et guidera votre souffle.

Il était temps de faire ses adieux à la sorcière, elle ne pouvait plus faire attendre le vieux pêcheur si elle voulait se montrer digne de l'amitié et de l'intérêt qu'il lui avait témoignés.

- Je dois vous laisser à présent. Au-delà, du nouvel éclat de mes ailes, c'est le souvenir de cette rencontre que j'emporte avec moi, il restera gravé en ma mémoire. Que Zewen inspire vos pas, Madame Esmé.

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 Sujet du message: Au combat !
MessagePosté: Mar 27 Oct 2015 15:56 
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Poussant les passants lorsqu'ils ne s'écartaient pas à mon appel de voix, je tentai d'échapper à mes poursuivants. Je tournai la tête à chaque coin de rue pour voir si ils me chassaient toujours : malheureusement, ils étaient endurants et rapides, ce qui me forçait à redoubler de malice pour les semer.

Je passai à présent sous le château. Les chemins pavés qui l'entouraient étaient pour ainsi dire déserts : seuls quelques vieillards se promenaient sur la voie. J'entendais les pas des Shaakts derrière moi. L'un d'eux me cria :

"Eh l'humain ! Ca fait plusieurs semaines qu'on te cherche ! C'est toi, le meurtrier de notre frère d'arme ?"

( Leur frère d'arme ? Mais qu'est-ce qu'ils racontent ces crétins d'elfes ?)

Ayant à présent fini de courir sous le château Harthfeld, je me retrouvai en face de la rivière, dans le port de commerce. Plusieurs barges reposaient le long de la berge. Un petit groupe d'enfants jouaient avec des figurines en bois. Le bruit de la course des Shaakts se rapprochait de plus en plus. Ne sachant pas où aller, je courrai vers la rivière. Les petits s’arrêtèrent, me regardèrent avec de grands yeux. Puis, voyant les elfes noirs arriver à ma suite, ils prirent leur jambe à leur cou en criant de leurs petites voix aigus.

Le boucan attira l'attention d'un corps de garde qui passait par là. Apercevant les Shaakts et - surtout - les couteaux qu'ils tenaient en main, ils dégainèrent leurs armes d'une traite et vinrent à ma rencontre au pas de course. Le soldat de tête, qui devait être le chef, me héla :

" Eh ! Vous là-bas ! Qui êtes-vous ? Et pourquoi ces Shaakts vous poursuivent-ils ?"

" Je m’appelle Tyr, je suis soldat itinérant : et ces elfes me poursuivent dans le but de me tuer alors que je ne les ai offensé en aucun point !" je dis d'une voix apeurée. J’espérais alors que mon mensonge lui semblerait vrai.

Le soldat me considéra d'un air suspicieux. Puis, se tournant vers les autres, il leur cria :" Allons-y ! Les Shaakts ne nous apportent décidément que des problèmes dans cette ville !".

Se tournant vers moi à nouveau, il me dit :

" Nous aurions bien besoin de tes talents de guerrier, soldat : ces Shaakts semblent prêts à défier la mort pour te tuer."

" Vous pouvez compter sur moi, monsieur ...

" Nivïel. Mon nom est Nivïel".

Décrochant la hallebarde de la sangle qui la retenait contre mon dos, je me préparai à combattre les elfes. Je mis la lame en direction de l'arrière ; tenant la lance à deux mains, je m'élançai au contact de l'ennemi, accompagné de mes nouveaux alliés.

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 Sujet du message: La fureur des Shaakts
MessagePosté: Mer 28 Oct 2015 14:02 
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Faisant tournoyer la lance dans ma main, je m’élançai à la rencontre des Shaakts. J'entendais le martèlement des bottes des miliciens sur les rues pavées. Nivïel, courant à mes côtés, avait opté pour une fine épée de bretteur. Il la brandissait à la manière d'un duelliste : le torse perpendiculaire aux jambes, la main gauche dans son dos et le bras droit plié, pointant la lame vers l'avant. Un autre soldat se trouvait près de moi : il avait quant à lui l'air d'une force de la nature, avec son torse nu, qui laissait entrevoir maints tatouages et cicatrices. Il tenait dans sa main gauche une énorme épée, dont la garde avait la largeur de mon poignet.

En face de nous, les trois Shaakts s'étaient arrêtés, hésitants : puis celui qui courait en tête - le même qui m'avait accusé du meurtre de son frère d'arme - bondit dans les airs, jouant avec les couteaux qu'il tenait dans sa main. Atterrissant sur le sol avec une grâce déconcertante, il courut sur nous en criant le nom de son dieu :

- Thimoros ! Confère-moi ta rage, qui je puisse accomplir mon destin vengeur !

Il ressemblait à un félin enragé, avec ses longs cheveux blancs descendant sur son visage, ses pas rapides et ses mouvements vifs. Les deux elfes derrière lui ne tardèrent pas à réagir, et se divisèrent, de façon à attaquer le corps de garde de trois côtés.

Le premier choc fut d'une violence inouïe. Le Shaakt était arrivé plus vite que prévu sur moi, et, n'ayant pu pointer la lame de ma hallebarde vers l'avant dans le but de le transpercer, je ne pu que saisir le manche et venir à la rencontre de son coutelas. Réagissant de suite, je réorientais mon arme pour venir l'abattre sur l'elfe. Mais celui-ci fut plus rapide, et esquiva mon attaque. La lame vint frapper le sol avec un bruit cristallin.

Les deux autres créatures était à présent en train de fondre sur notre groupe. Alors que les six hommes se trouvant derrière moi ( dont le capitaine Nivïel, l'autre soldat inconnu se battant à présent avec le Shaakt que je venais d'attaquer ) se positionnaient pour affronter une attaque de deux côtés, une chose inattendue se produisit : les Shaakts bifurquèrent brusquement et vinrent s'attaquer à l'arrière de la troupe. Ils s'attaquèrent à un seul et même soldat, de petite taille et un peu gras.

L'un des elfes vint l'attaquer sous le menton, l'autre se baissant pour lui porter un coup au ventre. Le malheureux muni pour toute arme d'un gourdin et d'un petit bouclier rond en bois ne put parer que l'attaque de l'elfe qui s'était presque accroupi. Le couteau vint se planter en plein dans sa gorge. L'homme s'effondra sur lui-même, lâchant son gourdin pour porter sa main à sa gorge. Un flot de sang s'échappa du cou de la victime, qui était prise de soubresauts en essayant de respirer, et vint couler lentement entre les pavés.

Les passants commencèrent à crier et à partir dans tout les sens. Se reprenant aussitôt, le capitaine Nivïël gueula un ordre, et les soldats vinrent se placer face aux deux elfes. Le meurtrier essuyait le sang qui dégoulinait de son couteau sur l'armure du cadavre qui se trouvait à ses pieds. Les deux Shaakts regardèrent derrière moi, et eurent un sourire. Je me retournai et senti mon cœur accélérer.

L'elfe noir que j'avais combattu peu de temps auparavant bondissait autour du soldat-colosse. Ce dernier balançait sa grosse épée de part en part, mais le Drow était trop rapide. Le Shaakt lui assénait de petits coups de couteau rapides lorsqu'il se trouvait loin du danger, multipliant les plaies sur le torse musclé et saillant du guerrier.

Reprenant mes esprits, je fondait sur le Shaakt isolé, afin d'aider le colosse, tandis que le reste du corps de garde se jetait sur les deux elfes.

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 Sujet du message: Un duel sans pitié
MessagePosté: Mer 28 Oct 2015 15:32 
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Je criai de frustration. Ce Shaakt n'était pas exceptionnellement agile, mais il était beaucoup trop rapide pour que la hallebarde le touche. Et je ne pouvais pas compter sur l'aide du colosse : les multiples blessures infligées par le Drow le rendait trop lent. La moindre erreur serait fatale à l'elfe : pourtant, il semblait anticiper le moindre de mes mouvements. Je décidai de changer de tactique :

" Aurait-tu au moins la politesse de m'indiquer ton nom, elfe ? "

" Et pourquoi te le donnerais-je, humain ? Le dernier elfe noir dont tu connaissais le nom est mort de ta main ! "

Tout en parlant, l'elfe ne relâchait pas sa concentration : il semblait même parfaitement détendu. Je continuai de lui parler tout en le harcelant de ma lame.

" J'ai tué beaucoup de Shaakts, il est vrai : comme tu as dû abattre des miens ; aussi, révèle-moi le patronyme de celui que tu veux venger. "

L'elfe s'apprêtait à me répondre. Il ouvrit la bouche, mais la stupeur s'empara de ses traits. Au même moment, un cri strident retentit : le capitaine Nivïel poussa lui aussi un cri de victoire. Le bruit sourd d'un corps tombant sur le sol retentit. Je devinai qu'un des elfes devait s'être fait avoir, et saisit ma pertuisane de façon à transpercer le ventre du Shaakt. Mais ce dernier vit mon mouvement, et bondit une nouvelle fois au-dessus de moi. Je me retournai afin de lui faire face, et je vis la scène derrière lui :

Deux cadavres étaient étendus à terre, celui d'un humain, et celui d'un elfe. Alors que celui du soldat n'avait qu'une plaie béante en plein milieu du ventre, celui du Drow était criblé de petites tâches de sang partout sur le corps. Sa jambe avait dû prendre un coup de massue, car elle formait un angle de quatre-vingt dix degrés au niveau du genou- le bas de la jambe partant sur le côté.

J'eu alors la pensée que les soldats de la milice avaient adopté la technique des elfes, et s'étaient abattus sur l'elfe à six contre un. Le deuxième elfe avait ramassé le couteau de son confrère : il tremblait de rage et grondait de colère.

Le Shaakt que j'affrontais se mit alors à tourner autour de moi tel un chat enragé : je n'arrivais plus à le distinguer, la faute à mon unique œil. Je l'entendis alors crier :

" Pour Kiilda'ran ! Meurt, ennemi des Shaakts ! "

Et je sentis son couteau se planter dans ma côte droite. Le souffle coupé, je tombais sur le sol. Ma hallebarde tomba dans un bruit métallique. Portant une main sur ma blessure, je sentis le sang chaud couler entre mes doigts. Le couteau était si fin et si aiguisé qu'il avait transpercé ma cotte sans rencontrer aucune résistance. Je vit l'ombre de l'elfe qui se penchait sur moi :

" Adieu, Tyr ... " susurra-t-il d'une voix blanche." Et que Kiilda'ran voit que je t'ai vengé ..."

A peine eut-il prononcé ces mots qu'un rugissement retentit derrière moi. Le bruit que fit l'épée était semblable à celui de la machette d'un boucher lorsqu'il découpe dans la viande. Et la tête du Shaakt vint rebondir devant mes yeux.

Me retournant - non sans difficultés - avec un grognement, je vis la silhouette de l'homme qui m'avait sauvé. Le colosse. La pointe de la lame de son épée était posée contre le sol. Il s'appuyait dessus, et il avait la respiration bruyante. Il me lança un sourire, puis se retourna vers le dernier elfe. Celui-ci était occupé à faire tournoyer ses lames afin de parer toutes les attaques des gardes. Lorsqu'il vit son compagnon allongé, dépossédé de sa tête, il siffla de colère. Puis il bondit hors de portée des attaques des miliciens, et s'enfuit en direction du château : il disparut dans l'ombre des murailles.

Alors que trois soldats commençaient à le courser, le capitaine Nivïel les arrêta d'un mot. Son épée et sa tenue étaient tachées de sang. Des gouttes de sueur perlaient de son front. Il s'assit sur les pavés et dit d'une voix calme :

" Vu le boucan que nous venons de faire, toute la cité doit être au courant de sa présence. Il ne pourra pas sortir de la ville. Soignons nos blessés et enterront nos morts : quand à leurs corps, qu'ils soient jetés dans la rivière. " dit-il en désignant les Shaakts.
Puis il se tourna vers moi : " Quand à toi, Tyr, tu vas me devoir un bon nombre d'explications : et ton histoire a intérêt à être valable. Il va me falloir annoncer les morts aux familles, et je n'ai jamais aimé cette besogne. Le petit jeune qui est mort, là : il était entré il y a à peine deux jours dans la milice.

A ces mots, une boule se forma dans mon ventre : j'étais responsable de la mort de ce garçon qui venait à peine d'atteindre l'âge de se battre. Je sentis les larmes monter à mes yeux, mais la blessure eut raison de moi avant : je m'évanouissais près du port de Yarthiss, entouré des blessés et des cadavres de mes ennemis.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Mer 11 Nov 2015 17:40 
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Le sifflet

Esmé se contente de sourire à l’évocation de l’opposition qui n’a peut-être pas lieu d’être entre l’usage des fluides et le talent de l’artisan, et répond d’un « Peut-être » à Ellébore ; même si elle est consciente que bien des mages passent des années à maîtriser les sorts, et qu’il leur faut absorber des fluides pour augmenter leur pouvoir, comme l’ont fait bien des membres de sa famille, elle a trop côtoyé ces thaumaturges pour ne pas voir en eux l’équivalent de celui qui soigne de ses seules mains, de celui qui fait pousser le blé dans ses champs, de celui qui forge, de celui qui sculpte, de celui qui moule, de celui qui façonne. Pour elle, le mage est plus artiste qu’artisan, et elle n’aime guère les artistes.

C’est sans remarque aucune qu’elle reçoit les paroles de l’aldryde concernant les dieux, la bénédiction de Rana, l’inspiration de Zewen sur ses pas à venir : elle-même invoque de telles faveurs, car les gens croient aux dieux, et qu’il est parfois meilleur d’en appeler à eux plutôt qu’à l’âme purement terrestre et mortelle de ses interlocuteurs, les dieux n’étant souvent aux yeux des gens que ce qu’ils daignent bien déverser dans leur image. La sorcière aimerait bien en croiser un, un jour, Rana si le choix lui est donné, ne serait-ce que pour voir si son esprit est commensurable avec celui d’une divinité, au point qu’elle puisse tenir avec elle une conversation. Simple curiosité professionnelle, des dieux, elle n’attend rien : aide-toi et les dieux t’aideront, disait ‘Man Grenotte. Elles sont loin les heures de dévotion imposées par son père et sa mère, et encore plus loin ces discours plein de haine et de mépris. Plus jamais, elle l’espère, elle n’aura à les subir.

« Les dieux soient également avec vous Ellébore. » Pour une fois, elle pense un peu plus la formule que dans son usage machinal.

Et la petite créature humanoïde ailée répond à cette bénédiction d’un signe de tête, puis ramasse ses affaires. Avec une certaine grâce, sans être gênée d’aucune manière par son nouvel équipement, la voilà qui prend son envol, et lance à Esmé un dernier regard. La kendrane croit y lire quelque chose comme de la tendresse, une douceur certaine. Peut-être est-ce à cause de la nuit, se dit-elle.

(Pas le temps pour la sensiblerie !)

Car le principal atout de la sorcière, c’est l’aplomb, la contenance, et la capacité à faire comprendre à tous ses contemporains qu’à côté de sa volonté, le roc, c’est de l’argile, et les glaces de Nosvéria une brise d’été. Il est temps pour elle de reprendre autant que faire se peut le contrôle de la situation, et de tirer au clair cette affaire de meurtre, ou tout du moins d’en donner l’impression. Un cliquetis de verre dans son sac alors qu’elle bouge lui rappelle ses achats, et le moment est venu, avant de rentrer, tandis que tous sont encore là, de dissiper quelques doutes sur ses pouvoirs. Pas besoin de se servir de la magie, ça non, au contraire, moins elle s’en sert, mieux elle se porte – même si quelques malotrus, parfois, méritent qu’on leur apprenne le respect, comme le gros notable rougeaud. Descendant le sac de son épaule, elle y cherche deux fioles de fluides d’ombre.

Le liquide est là, plus sombre que la nuit qui les environne, et pourtant distinct, agité de volutes, de reflets inversés, comme des tâches d’anti-lumière. Sur la nature des fluides, Esmé ne compte pas spéculer. Elle a déjà fait l’expérience de ceux de terre, et en garde un souvenir ému – ce qu’elle n’admettra sans doute jamais. Cependant, concernant cette variété spécifique, tant en accord avec ceux dont la naissance l’a dotée, elle ne sait rien. Ce sera ce soir une tentative nouvelle, dont elle compte jouer, et ne pas perdre la maîtrise.

Le premier bouchon saute, et le liquide est bu d’un trait ; pas le temps de se concentrer sur les sensations que cela lui procure, aussitôt elle ouvre et ingurgite le contenu d’une deuxième fiole. Il lui semble perdre la vue soudainement, comme environnée de ténèbres que rien ne pourrait dissiper. Un instant seulement, et ce sens lui revient. Mais un froid intense, incomparable avec ce qu’elle a jusque là pu éprouver au cœur des hivers les plus rudes des montagnes de Nirtim l’envahit. Au fond d’elle, au sens propre comme au sens figuré, il lui semble expérimenter la mort et la souffrance. Les mots lui manqueraient pour décrire exactement la sensation, cela ne ressemble à rien de connu ; l’idée la plus proche qu’elle s’en fait serait d’une lame qui lui déchirerait les entrailles de sa matrice morte jusqu’à la gorge, vidant de leur air ses poumons, Elle étouffe, elle succombe, elle souffre, elle meure. Voilà la finalité de sa magie, voilà la force qu’elle a fait entrer en elle. Puis, aussi soudainement, tout s’estompe avant même qu’elle ait pu manifester un signe de faiblesse, s’effondrer, défaillir, suffoquer. Seul son cœur bat plus fort, et son souffle est un peu plus court. En revanche, elle perçoit clairement dans son corps ce surplus de puissance, et une soudaine envie de la déchaîner monte en elle.

Déjà, elle sait qu’elle pourrait extorquer des aveux de cette fine équipe dont elle ne sait rien, mais soupçonne qu’elle lui cache quelque chose. Comme réagirait ce liykor, une main d’ombre serrée autour de son cou, lorsque la vie s’échapperait. Et la femme, quelle serait son attitude tandis que la vie quitterait peu à peu sa carcasse, et que se creuseraient les rides sur sa peau, se flétrirait son teint, se racorniraient ses lèvres sur des dents déchaussés.

(ASSEZ !)

L’exigence envers les autres, la poigne dont elle fait preuve à leur égard, tout cela elle doit d’abord se l’appliquer à elle-même. Car, s’il y a bien une chose dont Esmé à horreur, c’est de perdre son propre contrôle. La force l’habitude l’aide à retrouver contenance, et elle replace les fioles vides dans son sac, puis s’en va vers la porte de la taverne en lâchant un simple : « Rentrons » qui ne laisse aucune équivoque quant à sa valeur d’ordre.

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Dernière édition par Esmé le Mar 29 Déc 2015 15:38, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Lun 23 Nov 2015 05:13 
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Comme s'ils avaient déjà pris l'habitude d'écouter les ordres de la sorcière, ils entrèrent tous dans l'auberge sans dire un mot, le chat y compris.

Ils furent accueillis par les deux propriétaires. La femme parut soulagé de voir que la mère n'avait rien, en apparence du moins le jugeait-elle. Elle lui apporta une petite couverture qu'elle lui mit sur l'épaule, puis offrit un bon thé chaud à tout le monde. Le chien se précipita vers le vieil homme à chapeau et se dernier le caressa derrière les oreilles et dans le cou en haut de son collier. Après avoir caressé le chien, l'homme demanda encore de la soupe.

La mère et la fille prirent place sur une table non loin de la fenêtre. Le chat reprit sa place à la fenêtre.

Et le liykor apparemment soucieux, s'adossa contre le comptoir de façon à tous les voir. Difficile de savoir qui il regardait ainsi.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Mar 29 Déc 2015 15:36 
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La part d'ombre

Le picotement familier de l’ombre parcoure encore le corps d’Esmé lorsqu’elle pénètre dans la taverne. Son esprit, lui, est libéré de cette influence néfaste, à nouveau prêt à fonctionner en harmonie avec la volonté de la sorcière. Tout le monde a suivi son ordre, de la gamine au liykor, et voilà l’auberge à nouveau occupée par ceux qui se trouvaient là lorsque furent jouées les prémices du drame – à l’exception des deux morts, à moins que leurs esprits n’aient suivi les vivants, pour leur glacer les sangs ou souffler le nom des coupables.

(Pour une fois qu’un de ces mages noirs qui causent avec les morts nous serait utile, je serais pas fâché d’en avoir un sous la main… Même si je préfère de loin qu’ils laissent les trépassés au repos éternel. C’est déjà bien assez d’ennuis de vivre, faudrait pas en rajouter après la mort…)

Une fois à l’intérieur, la tavernière propose à chacun un thé chaud, offre que la kendrane accueille avec un remerciement presque chaleureux, où pointe une légère touche d’approbation. Rien de tel qu’une boisson chaude pour se remettre des fortes émotions de la nuit. Au moins la brave femme n’a-t-elle pas proposé d’adjoindre une lampée d’alcool fort dans les chopes, ce qui aurait déplu à la sorcière. Boire en des heures sombres, lorsque l’esprit se doit d’être clair et lucide, est une très mauvaise idée à ses yeux ; elle n’est que mauvaise le reste du temps. L’alcool, c’est tout juste bon pour les pratiques médicinales. Et encore.

L’homme au chapeau commande à nouveau de la soupe, sans doute pour terminer son repas interrompu plus tôt. Il est rejoint par le chien, tandis que le chat reprend sa place vers la fenêtre, comme si rien ne s’était passé. La mère et la fille ont aussi retrouvé une place pas loin du chat, sirotant à petites gorgées prudentes l’infusion fumante.

Ce serait avec plaisir que la sorcière reposerait un peu ses jambes et passerait le temps en attendant d’aller dormir, si ses réflexions n’étaient pas encore entachées de tout le sang versé ces dernières heures. Assise, il lui faudrait quelques secondes qui pourraient s’avérer précieuses pour se lever et faire face à une menace. De plus, aucune table ne présente vraiment un bon point de vue sur l’ensemble de la salle et des clients. Aussi choisit-elle, à l’instar du liykor, de s’adosser au comptoir, non loin du lupin d’ailleurs, à qui elle jette, d’un ton léger qui se veut toutefois entendu :

« Drôle de soirée, hein. »

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Lun 4 Jan 2016 03:07 
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Le lupin regarda à son tour la vieille femme semblant la jauger quelques secondes avant de lui répondre.
Puis, il se décida enfin à lui répondre tout en lui tendant le mouchoir qu'il avait ramassé un peu plus tôt. Ce mouchoir que le mangeux de soupe avait laissé échappé.

" Encore plus que vous le croyez ! "

Si Esmé prend le mouchoir blanc de tissu que le liykor lui présente. Elle pourra observer qu'il s'agit d'un tissu fin, et que tout le pourtour est finement brodé. Et qu'un nom y est inscrit dans un coin, à l'aide d'une fine laine doré tout comme le pourtour : Gaspard !

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