L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Dim 10 Jan 2016 13:41 
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ArtMots doit donc se diriger vers le bâtiment de la milice pour y trouver une mission et se faire de l'argent. Il ne connaît pas très bien cette ville, il demande donc son chemin à une personne au hasard, à l'air plutôt sympathique. Cette dernière le lui indique et ArtMots poursuit sa route. Il rencontre divers gens à la tête bizarre mais il n'y fait pas attention. Il se concentre uniquement sur son objectif premier.

Il fait un peu froid mais le soleil est déjà bien présent. Les rues sont animées et c'est parfois difficile de se frayer un chemin. Cependant, quand on veut, on peut et ArtMots n'hésite pas à bousculer des personnages. Il possède peut-être une petite taille, mais il sait se battre. Après tout, c'est un bon guerrier. Certes, il est novice, et il ne demande qu'à apprendre auprès d'un maître d'arme. Pour le moment, il n'a pas assez d'argent, donc ce n'est pas possible. Un jour, il pourra et il sait qu'il sera un bon élève.

Après plusieurs minutes de marche, le jeune guerrier arrive face au bâtiment imposant de la milice de cette ville. Il reste planté devant et il se demande quand même si c'est une bonne idée. Seulement, il se dit qu'il n'a pas de choix. Il doit se faire de l'argent afin de pouvoir par la suite voyager. Il se décide donc à pousser la porte principale et à entrer à l'intérieur du bâtiment...

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Dim 10 Jan 2016 19:58 
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ArtMots vient de sortir du bâtiment de la milice. Il repense aux paroles du milicien et il se dit qu'il y a forcément un pépin quelque part. Les serpents des forêts ne sont pas venimeux, ils n'ont pas pu tuer le bûcheron. Quelque chose d'autre c'est passé, et le jeune guerrier va tenter de trouver la réponse.

Mais avant de se lancer dans sa première aventure dans Yarthiss, il faut qu'il mange. Il décide donc de prendre le chemin qui mène à l'auberge de l'au-delà. Il va aussi en profiter pour questionner le barman sur certains points.

Dans les rues, il y a toujours autant de monde. Les gens affluent dans tous les sens et certaines personnes n'ont pas l'air très commode. L'une d'entre-elle bouscule ArtMots tout en grognant. Ce dernier n'y prête aucune attention, il doit garder son calme pour se concentrer sur sa nouvelle mission. Il sent qu'il a besoin de se laver aussi mais ça, c'est pour plus tard, quand il aura du temps devant lui.

Le jeune guerrier n'a rien comme équipement. Son bâton à deux mains devrait suffire, de toute façon, il n'a pas assez d'argent pour s'acheter une nouvelle arme. Il n'a pas non plus de monture pour son trajet dans la forêt. On fait avec les moyens du bord, c'est tout, pas le choix.

Au bout de quelques minutes, ArtMots arrive devant l'auberge de l'au-delà. Il se précipite à pousser la porte de cet endroit, et entre ensuite à l'intérieur...

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Lun 11 Jan 2016 15:22 
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Le jeune guerrier solitaire n'est pas content du tout. Le barman de l'Auberge de l'Au-Delà n'a pas été très aimable avec lui et il ne lui a apporté aucune information intéressante sur la mort du pauvre bucheron. Cependant, il a le ventre plein, il a donc assez de force pour se rendre dans la forêt et s'occuper des nombreux serpents si il arrive à les trouver.

Il y a par contre un problème. Par où commencer ? Quel est le chemin à emprunter pour se rendre à la Forêt ? ArtMots décide donc d'interpeller une personne masculine qui est en train de siffloter joyeusement tout en marchant.

" Bien le bonjour, désolé de vous déranger, mais par où dois-je passer pour me rendre facilement à la forêt de Yarthiss ? "

L'homme le regarde de haut en bas, il sourit puis il répond qu'il faut aller à l'Ouest des montagnes. On ne peut pas la rater, la forêt borde la ville. ArtMots s'incline respectueusement et poursuit son chemin dans la direction indiquée.

Il marche, encore et encore, à un rythme normal tout en pensant à sa déesse, Rana.

( Donne-moi de la force et du courage pour cette première mission. Tu arrives à me guider à travers mes rêves, je vais donc suivre mon instinct... )

Au bout de plusieurs minutes où il ne se passe pas grand chose, le jeune guerrier arrive devant la forêt tant espérée...

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Mar 30 Aoû 2016 01:13 
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Une journée de plus venait de passer et la nuit tombait sur la ville. Je n'avais rien pu me mettre dans le ventre aujourd'hui et je mourrais de faim. Mais je ne comptais pas laisser cette journée se terminer sans avoir trouvé quelque chose à me mettre sous la dent

(En plus de cette chaleur insoutenable je dois encore subir cette faim qui ne me lâche jamais)

Je décida donc de me lever et de quitter le muret sur lequel j'étais resté adossé bien trop longtemps. Après quelques minutes de marche, j'aperçu deux hommes au loin près du pont ; l'un était pour le moins suspect à surveiller constamment les alentours. Il avait visiblement quelque chose à cacher, et il est toujours utile de connaître les secrets des autres. J'entrepris alors d'emprunter une rue parallèle afin d'arriver dans leurs dos. A la faveur de la nuit, je me glissa le long du mur avant de finir accroupis derrière une caisse. J'étais à présent suffisamment proche pour entendre la fin de la conversation :

"J-Je ne pense pas que je pourrais..."

"Mais enfin, c'est juste une femme ! Et imaginez tous ce que vous pourriez faire avec cet argent !"

"Je suis désolé, vous vous adressez à la mauvaise personne. Je dois y allez maintenant"

Je n'entendis plus rien l'espace d'un instant, aussi, je décida de jeter un coup d’œil furtif par dessus la caisse. Je ne fus qu'à moitié surpris de ce que j'y vis. Un des hommes s'était retourné pour partir et c'était fait planter par un poignard dans le dos :

"Vous ne pensiez tout de même pas repartir vivant avec ce que vous saviez..."

C'était couru d'avance que cela se terminerait ainsi. Le malheureux devait être paniqué. Mais quelque chose me turlupine.

(Ce sale type n'a quand même pas l'intention d'engager quelqu'un pour tuer une femme quand même ?)

Je ne pouvais pas le laisser s'en aller avant d'en avoir le cœur net, et pour ça, il n'y avait qu'une seule solution. Je décida de me lever doucement, et commença a marcher vers lui en le saluant :

"Aah, c'est moche de tuer dans le dos. Enfin, je ne suis surement pas la bonne personne pour faire ce genre de réflexion"

"Qui êtes-vous ? D'où sortez vous ?"

"Je vous pris de m'excusez, je me prénomme Sareth, et je suis à la recherche d'une quelconque façon de me nourrir. Par ailleurs, j'en suis profondément désolé mais, il se trouve que j'ai été témoin par inadvertance de la fin de votre conversation. Et je me suis laissé dire que vous pourriez avoir du travail pour moi. Serais-ce le cas ?"

"Du travail ? Haha ! Oui, oui ! Bien sur ! Ah vous ne savez pas à quel point vous me sauvez la vie. Je commençais à croire qu'on ne pouvait compter sur personne dans cette ville ! Tous des bons à rien"

"Ne vous en faites pas, tant que vous avez suffisamment d'argent je suis prêt à faire couler du sang"

"Oh... et bien je pense que vous n'avez pas de soucis à vous faire de ce côté là vous voyez ! Héhé"

"Parfait, dans ce cas, dites m'en plus sur ce "travail" si vous voulez bien"

"Avec grand plaisir ! Vous voyez, il y a cette sorcière que j'ai pour demi-sœur qui tente depuis un bon moment de me voler l'héritage qui me revient de droit ! Cette garce, je ne peux vraiment plus la supporter, il faut absolument qu'elle disparaisse ! Et par là je veux dire qu'il faut que vous la tuiez, la découpiez, la trucid... !"

C'est bien ce que je pensais, si je laisse ce type partir, cette femme encours un grand danger. Sans même lui laisser le temps de finir sa phrase emplie de haine, je continua d'afficher un grand sourire et un air calme, tout en m'approchant de lui et en saissisant ma dague que je lui planta au niveau du foie.

"Mais que... q-que faites vous...?"

Ses yeux qui me fixaient et sa bouche grande ouverte traduisaient sa stupéfaction et son incompréhension. Je ne pris pas la peine de lui répondre, et enleva violemment la dague. Il se retourna en tombant a genoux. Je le regarda ramper deux mètres avant de m'approcher de lui et de lui asséner le coup fatal en lui tranchant la gorge. Il tomba raide mort.
Je me retrouvais avec deux cadavres sur les bras, mais au moins je pourrais dormir tranquille ce soir en sachant que j'ai peut-être sauvé la vie d'une femme. Cette satisfaction à elle seule me suffisait. Mais cela ne me nourrira pas, c'est pourquoi je décida de fouiller tout naturellement les cadavres avant de les jeter dans le fleuve. Mais je fus bien vite déçu, je ne trouva seulement que 20 yus. Je pouvais toujours me consoler avec sa dague, mieux vaut deux lames qu'une. L'homme que j'avais tué avait lui toutefois une jolie cape elfique qui pourrait s’avérer très pratique dans le futur.

(Comment un type pouvant s'acheter ce genre de chose pouvait vouloir encore plus d'argent au point de désirer la mort de quelqu'un ?)

Avec un sentiment de satisfaction et la conscience tranquille, je repartis a mon endroit habituel pour passer une fois de plus la nuit dans la rue. 20 yus c'est tout de même peu pour la vie d'un homme, mais au moins je pourrais me nourrir demain.

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Dernière édition par Sareth le Ven 2 Sep 2016 18:29, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Mer 31 Aoû 2016 02:24 
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Je me réveilla en sursaut lorsque j'entendis des cloches résonner autour de moi. Apparemment les gardes avaient été alertés d'un meurtre et étaient à la recherche du criminel.

(Comment est-ce possible ? Ils ont déjà retrouvé les cadavres ?)

Quoi qu'il en soit, je me devais de déguerpir d'ici le plus vite possible. Je ne pouvais tout de même pas me laisser exécuter pour si peu. Je me leva de mon lit de fortune improvisé qui se trouvait par terre, et commença a courir dans la direction opposé des gardes que j'avais aperçu plus loin au bout de la rue. Malheureusement je les entendis m'interpeller.
Ils m'avaient repéré. Si je m'arrêtais maintenant s'en était fini pour moi. Je couru à toute vitesse à travers les rues de la ville sans pouvoir parvenir à les semer. Je m’apprêtais à tourner dans la prochaine rue tout en observant la position de mes poursuivant lorsque soudain, en un fragment de seconde, je percuta le poing d'un garde qui venait de cette rue que je comptais emprunter. La panique m'a fait perdre mes moyens. Assommé, je tomba et ma vision s'embruma.

[Le Chateau Hartefeld]

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Lun 1 Mai 2017 14:44 
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Venant des Portes de la Cité

Les Rues de la Cité:

Alors, les portes se refermèrent derrière moi.

Je n'eus à peine le temps de faire quelques pas de plus que le Soleil commençait déjà à se lever pour laisser paraître son voile éclatant. Ainsi, tous les habitants sortirent de chez eux, arborant des visages pressés et désireux, pour envahir les rues. D'entre eux tous étaient différents, les bûcherons prirent la direction des bois, les habitués se dirigèrent vers la taverne et les guerriers rendirent visite au forgeron.

Je pris alors la décision de parcourir les rues, afin de découvrir quelles opportunités la Cité avait à offrir. Les minutes passaient tandis que j'explorais sur le pavage irrégulier des artères et ce, à un rythme effréné. Je pris rapidement conscience de tous les vices qui altéraient la vie à Yarthiss, les ruelles étaient remplies d'ivrognes ayant pour seul compagnie leur fond de bouteille. Rarement sains d'esprit, ces laissés pour compte se complaisaient dans leur désarroi. Bien que choqué par cette dure réalité, je ne m'y attardai pas et poursuivis ma balade.

Les enseignes rutilantes des différents commerces présents en ville venaient contraster cette vision de désespoir dont je fus atteint, quelques minutes auparavant. Magasins, comptoirs ou auberges, les propriétaires de ces lieux affichaient tous de longs sourires insouciants lorsqu'ils me virent traverser le pont dans leur direction. C'est à croire qu'ils pensaient faire de moi leur nouveau client, hors de question.

«Que cela soit bien clair», tins-je à ces rapaces, «Je ne suis guère ici pour me prélasser ou bien pour m'encombrer d'inutiles babioles, alors laissez-moi tranquille». Ces derniers, sûrement déçus de ne pas être parvenus à me dérober quelques Yus, retournèrent dans leurs échoppes, la queue entre les jambes.

Lassé par tant de marche, je décidai de pénétrer dans la première taverne dont je vis l'entrée. Cette imposante bâtisse, ornée d'une immense cheminée qui venait enfumer toute l'allée, me parut au premier abord assez peu attractive. Mais malgré tout je m'y aventurai, ma fierté me précédant.

Vers la Porte des Enfers

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"On ne trouve la vie qu'à travers la conquête de la peur et de la mort dans sa propre intimité, son propre esprit. Vider l'esprit de toutes les formes d'attachement, charger et conquérir l'adversaire dans un éclair décisif."


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 Sujet du message: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Jeu 25 Mai 2017 00:45 
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Acte I, scène 1 : Un nouveau voleur en ville



Par un mouvement de balancier, Muha'Omyri faisait sauter une pièce dans sa main ouverte. Ce geste nonchalant et désinvolte n'était que la façade d'une intense réflexion : accoudé contre la façade d'une maison, le jeune homme voyait déjà plus opportunités d'évasions si sa victime ou son légataire potentiel (il préférait ce terme) venait à remarquer le rapt soudain de sa bourse. La pièce retomba dans sa paume avant que le voleur la range calmement dans sa bourse.
Biensur, il avait tout prévu. Muha'Omyri toucha une dernière fois un seconde bourse (celle-ci habilement dissimulé dans une des replis de sa tunique) en cuir d'un modèle courant à Yarhniss qu'il avait soigneusement rempli de bouts de ferraille sans valeur, trouvés à proximité d'un atelier. Le chapardeur attendait son heure à l'ombre de la façade. Le temps commençait à lui paraître long. Son regard se perdit quelques secondes sur les pavés déchaussés, la boue et la mauvais herbe au sol. Il ne s'agissait pas exactement de la rue la plus huppée de la ville mais quelqu'un de riche y passerait bien un jour. Mais à ce rythme, l'attente serait être longue.
Muha'Omry bougea imperceptiblement vers un rôdeur dont la bourse lui paraissait mûre mais celui-ci fut aussitôt rejoint par deux compères aussi cabochards que lui. Mieux valait éviter de détrousser un groupe, même légèrement armé. Cela réduisait les portes de sortie. Le jeune homme finit par ressortir sa pièce fétiche et se remit à la jeter en l'air, la rattrapant avec un tintement agaçant. Quelqu'un allait bien arriver... Une bourse bien remplie lui suffirait pour un temps.
Il finit par trouver le légataire idéal : un vieux grincheux à moustache, pipe et moustache au vent, probablement un marin en retraite vu son accoutrement. Le vieux loup de mer avançait sans se presser, donnant le rythme à la rue avec sa canne. La bourse en question était solidement attachée à sa ceinture. Muha'Omry n'aurait que peu de temps mais c'était le moment où jamais. Cessant de jeter sa pièce, il s'approcha en se donnant l'air affairé pour aller tamponnait l'épaule de vieil homme. De haute stature, il rattrapa le vieil homme déséquilibré de ses bras puissants... D'un seul de ses bras car l'autre était occupé à défaire la lanière pour faire prestement tomber la bourse :

« Faites attention où vous mettez les pieds, jeune homme ! Vous ne devez pas y voir grand chose avec ce turban ridicule sur les yeux.
-Mes excuses, vieil homme. Fit Muha'Omry, impeccable dans la surprise qu'il affectait à mimer. J'étais si préoccupé que je ne vous ai point vu.
- Vous y étiez sûrement plus préoccupé par ma bourse que par ma personne, malandrin ! Rendez la moi. Pesta le vieillard en s'écartant brusquement pour donner brandir sa canne. Vous n'avez aucune honte, vous autres jeunes gens. Je devrais appeler appeler la milice mais vous me faites pitié, grand échalas.
- Il faut bien se nourrir. Répliqua le voleur sur un ton neutre, en tendant la bourse.»

Sans attendre, le veillard la lui arracha des mains et s'éloigna en pestant contre la jeunesse dépravée. Muha'Omry avec un air triste, partit dans la direction opposée. Il n'aimait pas voler, encore moins un vieillard. Mais il n'avait pas vraiment le choix pour le moment. Il y a quelques années, il l'aurait fait sans remords, pour s'amuser... Des bêtises de gamin. Au moins, avait-il laissé la fameuse pièce de l'ennui dans le sac rempli de petite ferraille que le vieux portait à présent à sa ceinture. Le voleur préféra attendre d'être à l'abri pour compter son pécule. Les gens des basses rues de Yarthiss étaient habitués aux pick-pockets ; ceux-ci devaient innover sans cesse.

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Dernière édition par Muha'Omyri le Dim 28 Mai 2017 18:35, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Jeu 25 Mai 2017 16:38 
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Acte I, scène 2 : Un nouveau voleur en ville



Les sandales de Muha'Omyri naviguaient presque d'elles-même entre les pavés déchaussés et les mauvaises herbes de la rue. Il quitta la rue en empruntant une allée bloquée entre deux bâtiments aussi grands que délabrés. Traversant une cour intérieure, le jeune ne prêta que peu d'attention à la dispute d'un couple par fenêtres interposées et au gamin en haillons qui balayait le pas de la porte du réduis dans lequel il vivait avec ses parents. De manière général, Muha'Omyri pouvait paraître comme assez détaché de l'ambiance locale. Peut-être parce qu'il était étranger à cette ville ou tout simplement parce que le chapardeur comptait la quitter dès que possible.
Il quitta la cour et s'enfonça plus avant dans l'allée. Muha'Omyri savait que derrière ce batiment se trouvait un terrain vague peu connu des habitants de Yarthiss. Il y dormait parfois et venait s'y ressourcer ou prier. Personne ne viendrait le déranger dans un endroit aussi éloigné de la rue.
En franchissant l'arche qui séparait l'allée du terrain à l'abandon, son pied buta contre une vieille boite en fer. Cela rappela au voleur que sa condition était si misérable qu'il devait vivre dans le dépotoir d'un des pires quartiers de la ville. L'objet émit un râle métallique avant d'être propulser contre une grande planche moisie. Triste vision.

Continuant sa route, les pas de Muha'Omyri l'amenèrent vers un coin d'herbe à l'ombre d'un vieux Selav tout dépenaillé. L'arbuste, bien que mal en point fournissait juste assez d'ombre pour rendre le recoin agréable dans la chaleur de la journée. Il sorti de son sac de cuir une couverture qu'il étendit par terre pour être à l'aise.
Le jeune homme nota pour plus tard dans un coin de sa tête qu'avec des plantes séchées et un peu d'adresse, il pourrait se tresser une natte. Muha'Omyri avait vu comment procéder dans son enfance mais n'était pas sûr de la technique. Cela paraissait presque idiot mais le fait de sentir un tapis tressé sous ses pieds le rassurait. Fut un temps où il y aimait s'y installer pour écouter les histoires des anciens, l'épopée de la tribu Kel Ouleiad, les aventures extraordinaires de marchands du désert dans des pays lointains, les combats au sabre traditionnel par une nuit de pleine lune, les contes de sagesses pour inculquer les valeurs essentielles aux jeunes. Tout cela lui manquait cruellement mais le vagabond ne pouvait retourner en son pays en vaincu. La honte serait trop grande. Pour l'instant, il était en vie, c'est tout ce qui comptait.
Perdu au milieu de cette ville inconnue et de ses habitants étranges, Muha'Omyri n'avait d'autre choix que de s'en remettre à Toumlanayh, le Dieu unique du clan Kel Ouleiad. Dans l'esprit des membres de la tribu, il s'agissait d'un même Dieu à deux visages : Celui de Yuimen, le dieu bienveillant de la nature et de la vie et de Phaïtos, le dieu de la mort.
Tandis que les autres peuples de Yuimen vénéraient ces deux dieux séparément, les habitants du désert avaient développé une manière bien spécifique de vénérait l'entité unifié des deux immortels :
Muha'Omyri se mit dans une position semblable à celle des fidèles du dieu Phaïtos, à la différence qu'il ne présentait pas se nuque au Dieu unique. A genoux et les mains jointes au niveau de ses épaules, il ferma les yeux pour se concentrer les prières apprises et répétées maintes et maintes fois. Il y adjoint une mention : « Merci Toumlanayh, mon seigneur tout puissant de m'avoir permis de vivre quelques lunes de plus. Un jour je m'en irais comme le vent qui défait les traces dans le sable pour te revenir. »

Après un quelques minutes de recueillement, il ouvrit les yeux et regarda autour de lui. Le paysage était toujours le même, morne et désagréable mais le cœur du jeune homme était apaisé de toutes les mauvaises pensées de ces derniers jours. Heureux de la paix apportée par son Dieu, Muha'Omyri sortit une flute en os de sa besace et la porta à ses lèvres pour jouer un air.
Comme si Toumlanayh avait dénié répondre à son appel, une brise légère caressa le visage du jeune Duniate. Muha'Omyri joua encore quelques accords puis, satisfait, il reposa l'instrument au fond du sac pour en ressortir son pain de céréales. Il en brisa un morceau de sa main puissante et reposa le pain sur la couverture.

Mâchant tranquillement sa pitance, Muha'Omyri se dit que cela vaudrait peut-être le coup de faire étape par la guilde des bûcherons. On avait toujours besoin d'un grand gaillard comme lui pour taper dans du bois ou sécuriser la marchandise. Il ne perdait pas grand chose à essayer. Cela lui permettrait d'arrêter de voler et construire une vie plus stable. Le jeune homme but aussi un peu d'eau de son outre et se leva pour ranger ses affaires, déterminé à améliorer sa situation.

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Dernière édition par Muha'Omyri le Dim 28 Mai 2017 18:38, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de la Cité
MessagePosté: Sam 27 Mai 2017 16:28 
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Acte I, scène 3 : Un nouveau voleur en ville



Le jeune homme revint sur ses pas. Il n'avait pas d'itinéraire précis en tête mais l'image du grand bâtiment de la guilde lui revint en tête. La journée était déjà bien avancée mais il n'avait pas grand chose à faire d'autre pour le moment.
D'un pas déterminé, Muha'Omyri longeait le côté ombragé de chaque rue. La plupart de celles-ci se ressemblaient alors il fallait regarder le sol. Plus les pavés tenaient en place, plus on s'approchaient du centre-ville et des rues les plus fréquentées. L'office de la guilde n'était pas la porte à côté mais il pouvait y arriver dans la moitié d'une heure s'il pressait le pas.
C'était un peu idiot de sa part de n'y avoir pas pensé plus tôt. Cela faisait un mois qu'il était complètement fauché et le jeune homme était passé par plusieurs phases, de déprime et de mal-être avant de redresser lentement la tête. Son estime de soi en avait prit un coup, de s'être fait pigeonner aussi facilement par cette bande de truands. Il se souviendrait toujours des yeux bicolores de celui qui semblait être leur chef... Un brun et un bleu. S'il recroisait cet énergumène un jour...
Muha'Omyri redressa soudain la tête : il n'avait pas vu les miliciens qui s'approchaient mais son oreille alerte faisait son travail. Impossible d'être discret quand on porte des plates et des casques aussi encombrant. Ceux-ci n'avaient aucune raison apparente de l'arrêter mais le chapardeur préféra éviter de les croiser... Un simple réflexe de précaution.
Nonchalamment, il fit mine de s'appuyer contre un mur pour enlever une pierre imaginaire de sa chaussure. Personne ne prêterait attention à un type qui a mal aux pieds. Le jeune homme avait besoin d'évaluer les échappatoires potentiels dans la rue mais rester planté là à chercher, ne l'aurait rendu que plus suspect.
En réalité, les gardes n'avaient même pas remarqué sa présence, tant ils étaient occupés à bavarder mais Muha'Omyri était des plus méfiants depuis son dépouillement, le mois précédent. Pas question de se faire à nouveau bastonner par qui que ce soit. Il finirait bien par passer au delà de ce traumatisme. Le jeune homme aperçut une ruelle de l'autre côté de la rue et... Un Thorkin qui lui faisait signe.
Muha'Omyri tourna la tête de tous côtés mais c'était bien à lui qu'il s'adressait. Il observa le nabot de plus près mais ses traits proéminents et son gros tarin rouge, pas plus que sa tignasse rousse ne lui rappelait quelque chose. Le jeune homme fit mine de l'ignore mais le petit être insista de plus belle, l’appelant de vive-voix :
« Eh toi, avec le turban ! Je te cherchais partout ! »

Le chapardeur décida de s'approcher, au moins pour le faire taire. Moins il était connu dans cette ville, mieux c'était. Le bonhomme portait une tenue de marin standard qui le boudinait un peu, comme si on avait essayé d'enrouler un jambon avec trop peu de tissus :
« T'inquiète pas, je vais pas te manger l'enturbanné. Approche !
- On se connaît toi et moi ? Lança Muha'Omyri, incrédule.
- Toi non mais moi oui, je te connais. Je t'ai vu plusieurs fois traîner dans la ville, tu viens d'où ? »

Muha'Omyri était maintenant un mètre du Thorkin. Il ne comprenait absolument pourquoi il lui parlait et ce qu'il lui voulait. Le jeune homme avait rencontré peu de Nains dans sa vie et encore moins un qui daigna lui adresser la parole sans raison apparente :

« Ça ne te regarde pas, le nabot. Abrège. Qu'est que tu me veux ?
- T'emballe vieux. C'est juste que j'ai jamais vu un mec aussi discret dans cette ville. T'es un voleur, c'est ça ? Écoute, t'as pas l'air d'avoir beaucoup de thunes, ce que je te propose...
- Ne m'appelle pas « vieux ». Nous n'avons pas gardé les moutons ensemble. Je comprends rien de ce que tu me baragouines, là
- C'est simple, je te propose un boulot. Dit brusquement le Nain. Un boulot de voleur.
- Ne te fiche pas de moi, comment un petit bonhomme comme toi pourrait me trouver un boulot ?
- Ce n'est moi qui te le propose directement, c'est mon patron. Il apprécie beaucoup ta dextérité d'ailleurs. Il t'a vu à l’œuvre. »

Muha'Omyri ne savait s'il pouvait se fier à cette petite peste apparue de nul part. Un boulot... Ce n'est pas comme s'il avait la possibilité de cracher dessus... Autant essayer. Le jeune voleur finit pas céder aux imprécations du nabot. Il ne perdait pas grand chose à le suivre, en espérant que cela ne soit pas un traquenard. Le petit bonhomme l’entraîna dans la ruelle. Ils traversèrent un bon nombre de carcasses de tonneaux, de caisses éventrées, les herbes folles, la boue...

« Alors tu viens d'où ? Insista le Thorkin. Vu ta tête, pas d'ici. Ne t'en fais pas, je ne viens pas d'ici non plus... Enfin, tu dois t'en douter.
-D'un pays que tu ne dois même pas connaître, à mon avis.
-C'est vrai que j'y connais pas grand chose en pays mais je ne suis pas né de la dernière pluie pour autant.

Le voleur avait peine à croire qu'il tenait conversation avec un inconnu qu'il venait de croiser, de surcroît un nain. Les autres nains paraissaient austères et réservés mais pas ce petit bonhomme. Comme de nombreuses ruelles de cette, on finissait par aboutir à une cour intérieure. Muha'Omyri vit que la ruelle de laquelle venait en était la seule issue directe... Ça ne sentait pas très bon. Ça refluait même la bouse. Le première étage de la cour était cerclé d'une mezzanine où l'on aurait pu facilement trouer la peau des visiteurs à coup de flèches. Mais point d'archer, seulement un vieil homme avec une pipe :

« D'accord. Lui lança Muha'Omyri. Je n'aurais peut-être pas dû vous détrousser tout à l'heure. Mais je vous assure que j'ai vraiment besoin de cet argent.
-Il est trop tard ! Vous m'avez détrousser en me prenant pour un vieil impotent, ce qui est encore plus grave ! Où est passé la morale dans cette ville ? Eh bien, je vais vous répondre : Elle a été piétinée depuis bien trop longtemps. Je m'en vais la rétablir.
-Je suis juste fauché et je comptais trouver du travail aujourd'hui. Continua calmement Muha'Omyri. Je vous rembourserez dès que je pourrais. Je n'ai pris aucun plaisir à vous voler. »

Mais le vieux loup de mer n'écoutait pas ce qu'il disait. Imperturbable, il continua son discours :
-Depuis des années, la milice assure nous protéger mais ils ne descendent jamais dans les « bas-quartiers » de notre ville. Quelle serait leur surprise s'ils savaient tous les voleurs et les assassins qui y rodent. Moi, Hanck Welksson et mes fils sommes là pour rétablir cet équilibre.
- Je ne veux pas vous vexer, Hanck mais ce que vous faites ici est du ressort d'autorités compétentes. Articula lentement Muha'Omyri, lui-même peu convaincu de son discours. »

Le jeune homme commençait à stresser. Mais comment aurait-il pu prévoir qu'en détroussant un vieux retraité, il se serait attiré les foudres d'une bande de tarés qui se font justice eux-même ? Malgré sa fébrilité et son état d'énervement, Muha'Omyri réussit à percevoir que le nabot bougeait derrière lui. Il approchait en faisant traîner un objet au sol... Et vu, le bruit, c'était extrêmement lourd.

« Je vais vous laisser le choix, jeune homme. Reprit le marin, sûr de la peur qu'inspirait sa menace.
- Écoutez, je vais vous rembourser tout de suite et on en parle plus, hein ? Je vous dois combien ? Le chapardeur s'aperçut qu'il n'avait même pas regardé ce que comptait le bourse du vieux, bloqué par ses remords.

-Vous pouvez partir, vous et vos sales manies de profiter des honnêtes citoyens ou... Muha'Omyri resta suspendu à ses lèvres. Ou mon fils vous fera passer un sale quart-d'heure, si ce n'est moins.
-A... Attendez, quoi ? Mais vous êtes un humain et c'est un... Enfin euh... Il est trop petit. Il sentait presque le regard du nabot lui transpercer la peau. Ce n'est pas possi...

Un bruit sourd coupa Muha'Omyri : Le nain venait de frapper le sol avec un énorme marteau de guerre, l'air menaçant. Bien que d'aspect antique, le voleur ne doutait pas de l'efficacité de l'objet. Le choix imposé par le marin ne fit qu'un tour dans la tête du Duniate : Il avait le choix entre quitter la ville ou se faire broyer la tête par un jeune Thorkin fou... "Jeune".
Les pensées défilaient à toute vitesse dans la tête du chapardeur mais son attention se fixa sur le mot « jeune ». Il ne l'avait pas vu au premier abord mais le nabot était très jeune, presque un enfant. N'ayant pas vu beaucoup de Thorkins dans sa vie, le Duniate avait souvent du mal à évaluer leur âge. Malgré le fait qu'il soit aussi bien charpenté que ceux de son peuple, il peinait à soulever cette antiquité qui avait dû appartenir à un guerrier dans la force de l'âge, peut-être son père. Enfin son père biologique car le gamin semblait convaincu que son vrai père se trouvait devant eux, sur le balcon.
Encore secoué par le stress, le jeune fixa son attention sur le regard de l’adolescent nain. Bien qu'âgé d'à peine 21 ans, Muha'Omyri savait jauger le mental d'un adversaire grâce à son attitude. Cela avait de lui fait un lutteur redoutable pendant son adolescence. On ne survivait pas longtemps dans le désert si l'on ne savait pas s'adapter à l'adversaire. C'était là, la force du peuple des Dunes.
Muha'Omyri lut ou plutôt déchiffra ce que le nain transmettait par son regard... Le gamin était incertain derrière une apparente détermination. C'est là qu'il comprit : Le petit bonhomme ne s'était jamais servi du marteau pour tuer ou faire du mal. Il s'agissait d'une simple menace même si elle paraissait sérieuse.
Les autres voleurs et assassins (S'ils n'étaient pas le fruit d'un coup de bluff) n'avaient pas risqué de se battre contre un Torkin armé d'un marteau de guerre. Le gamin, sûrement convaincu par le vieux loup de mer qu'il faisait le bien sans pour autant tuer ou faire du mal physiquement exécutait les ordres sans broncher.
Il s'agissait bien là d'une historiette raconté par un fou mais Muha'Omyri n'avait pas d'autre choix que de s'adapter à la situation. Reprenant courage dans une certaine mesure, le jeune homme lança un regard plein de défi à l'adolescent :
« Qu'il s'amène, je n'ai rien à me reprocher finalement.
-Vous êtes plus courageux que la moyenne, jeune Duniate. Reconnu Hanck. ECRASE LE POUR LA JUSTICE, THORIN. »

Comme il l'avait escompté, le gamin marqua un léger temps d'hésitation. Il n'avait rien d'un guerrier et le voleur avait décidé d'en jouer :

« Thorin ? Quel manque d'originalité. Sourit Muha'Omyri. A ta place Thorin, j'en voudrais à un père qui m'a donné un nom aussi ridicule. »

L'hésitation avait disparu du visage du garçon. Il réussit à soulever son arme et fonça vers le Duniate en criant de toutes ses forces. Il réussit à porter un coup maladroit mais puissant à la tête que le jeune homme évita en se baissant. Presque aussitôt redresser, il esquiva un second coup qui le surprit de par sa rapidité en se reculant d'un élégant enchaînement de pas.
Même si ce n'était qu'un gamin et qu'il était petit, il ne fallait pas le sous-estimer : un seul coup de ce marteau pouvait enfoncer ses cottes ou briser son crâne en miettes. Tout en continuant à le provoquer verbalement, le Duniate attira le jeune Torkin vers un mur porteur.
Il se colla contre le mur pendant que le gamin brandissait son arme au dessus de sa tête au dessus de sa tête pour l'écrabouiller de toute sa force. Esquivant l'objet de mort au dernier moment, le Duniate plongea sur la gauche et fit une roulade.

Son plan, quoi qu'un peu suicidaire avait fonctionné. Le mur porteur, bien que très épais n'avait pas résisté au choc de l'arme mais le marteau était à présent fiché dans le mur. Terminant sa roulade à proximité du nabot, Muha'Omyri réussit à se redresser pour s'installer dans une position accroupie.
Avec la vitesse surprenante d'un lutteur aguerri, le jeune homme mit ses mains au sols et se servit de sa position pour bondir sur son adversaire à la manière d'une grenouille.
Frapper un plus jeune que soit, même un être aussi solide qu'un Torkin ne réjouissait pas trop Muha'Omyri. Mais avait-il le choix ? Fort de sa vitesse, le Duniate arma son poing derrière son épaule et lançant un redoutable uppercut dans la nuque épaisse du nabot. Le garçon, encore sonné par le choc de son arme ne parvint pas à éviter l'attaque à temps. Propulsé face contre sol, il n'eut d'autre choix que de lâcher le marteau.
La situation était différente à présent. Le gamin désarmé, Muha'Omyri possédait maintenant un avantage certain ; même compte tenu de la grande force du jeune nain. Pour un Torkin, le petit bonhomme était sacrément costaud, ce qui impressionna le chapardeur.
Pendant que celui-ci se relevait, le Duniate se mit en garde. Aveuglé par la douleur de l'attaque, le nabot décocha au hasard un crochet dans la cuisse de Muha'Omyri qui ne s'y attendait pas du tout et fut déstabilisé sur ses appuis. Le voleur parvint néanmoins à asséner un autre coup de poing dans le visage du gamin. Muha'Omyri devait se dépêcher de mettre le nabot hors combat avant d'être totalement essoufflé. L'endurance n'avait jamais été son fort. Le combat à mains nues se poursuivit mais le voleur avait clairement l'avantage. Poing après poing, il usait le physique mais aussi l'espoir du gamin de pouvoir gagner.
Finalement, un ultime direct à la poitrine du Thorkin l'obligea à tomber à genou. Muha'Omyri le toisa du haut de son mètre quatre-vingt. Il n'y avait pas d'honneur à continuer de s'acharner sur un gamin. Quant à lui, le Duniate était encore relativement en forme, bien que le nabot ne fut pas tendre quand il frappait.

Comme l'autre ne bougeait plus, Muha'Omyri revint au centre de la cour et chercha le vieux des yeux. Il ne le vit nul-part en haut, puis tourna à nouveau la tête vers le gamin. Arrivé par la porte du bâtiment, Hanck Welksson secouer le jeune garçon avec toute la force dont il disposait pour son âge. Muha'Omyri savait que le vieux aurait du mal à porter son fils adoptif tout seul et la milice de la ville n'allait pas tarder à se pointer après tout le raffut provoqué par l'affrontement. Le chapardeur revint vers ses deux adversaires d'un pas décidé.

« La milice va sûrement se pointer et je me doute que vous avez aussi peu envie que moi d'expliquer ce foutoir. Je vais vous aider à le porter.
-Tirez vous, chien ! Vous avez failli tuer mon fils ! »

Muha'Omyri aurait bien répliquer que c'était lui qui avait commencé mais l'heure était à la diplomatie. Même si la force et la survie primait dans le désert, il aurait été impensable pour ceux des dunes d'abandonner un vieillard et un jeune blessés aux mains d'une bande de brutes. Cela en allait de l'honneur de Muha'Omyri et de celui du clan Kel Ouleiad.
Le vieillard le fixa d'un air méchant, prêt à donner un coup de canne au besoin mais il renonça en entendant le cri caractéristiques du milicien énervé qui cherche à se faire comprendre de ses camarades. Appuyant le gamin sur son épaule, Muha'Omyri suivit le vieillard à travers la ruelle.

« Eh bien... Je crois que je peux faire une croix sur le fait de trouver un travail aujourd'hui. Pensa t-il avec un sourire. »

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Dernière édition par Muha'Omyri le Mer 25 Avr 2018 19:54, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de la cité
MessagePosté: Mer 19 Juil 2017 18:45 
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Une foule oppressante fourmillait dans les artères urbaines, à croire qu’elles n’étaient pas prévues pour autant de monde. Les mollets en feu, les cuisses contractées et la tête lourde de fatigue, le guerrier soupira, désespéré… Quand allait-il pouvoir se reposer ? Pas maintenant, en tout cas. Il gratta sa barbe légèrement velue, puis se décida à plonger dans cette marre de gens, l’esprit à moitié ailleurs. Une taverne gîtait à sa gauche, l’ambiance bruyante paraissait au rendez-vous, ainsi ce ne serait guère là qu’il irait dormir.

Errant à la seule force de sa volonté, Fromritt en oublia même de faire attention à son environnement, marchant droit devant lui en espérant qu’une solution apparaisse comme par magie. Quelle idée avait-il eu de faire le chemin de Dehant à Yarthiss en une traite, sans repos et en mangeant à peine quelques provisions… C’était un défi digne de ce nom, qu’il avait relevé sans la moindre peur ! Cependant, les retombées furent plus violentes qu’il le crut initialement. Son corps ne répondait plus correctement à ses ordres, ses mouvements patauds lui donnaient l’impression de légèrement tanguer à droite, à gauche, des vacillements plus ou moins contrôlés…

Enfin, ultime rédemption, un banc s’offrit à son fessier. Il s’affala, se fichant du regard des passants, comme si le bois était un nuage confortable. Son dos endolori se posa sur le dossier, se laissa choir de toute sa masse.

« Fiou ! Je sais pas depuis combien de temps je tourne en rond… » Il secoua sa tête, comme pour se maintenir éveillé. « Mais bon, je vais pas pouvoir rester là trop longtemps. » Dit-il à faible voix.

Son visage se balada ça et là, regardant dans tous les directions, doucement, péniblement…

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Dernière édition par Fromritt Verlorgot le Jeu 20 Juil 2017 21:40, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de la cité
MessagePosté: Mer 19 Juil 2017 19:23 
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Alors qu'il balayait son entourage des yeux, Fromritt ne put capter l'approche d'une silhouette qui se dégageait de la foule sans la moindre difficulté. Le dos droit et le visage neutre, celui qui suscitait de nombreux regards s'avançait d'un pas doux et dur à la fois vers le guerrier vanné et à moitié écroulé sur le bois d'un joli banc de rue. A quelques pas de lui, l'inconnu se fit remarquer en se raclant la gorge et en tapotant le pied contre le sol, la mine agacé par ce qu'il voyait. Un regard sur lui suffirait à n'importe qui pour graver le bonhomme dans sa mémoire, qu'il s'agisse de sa tenue aussi improbable qu'étonnante de couleurs variées ou de son délicieux et magnifique faciès de muse. Laissant le temps à l'errant pour relever son visage jusqu'à lui, l'homme ouvre enfin ses lèvres pour traduire ses pensées.

"C'est bien ma veine... Je suppose que vous ne comprenez pas le dilemme auquel je fais face ?"

Laissant le temps à son interlocuteur de capter à nouveau son regard insistant, le sublimé serre ce qui semble être un bouquet de fleurs dans sa main droite et glisse l'autre dans sa barbe avec une légèreté envoûtante.

"Mon ami, votre postérieur est installé sur ma place favorite, c'est à dire l'une des plus fréquentées de la ville. En soi, vous pourriez rependre votre sueur sur tous les murs que je ne dirais rien. Cependant, cette... place m'est chère et vous l'occuper actuellement. Vous me suivez ?"

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Dernière édition par Gentil Animateur le Mer 19 Juil 2017 22:50, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de la cité
MessagePosté: Mer 19 Juil 2017 22:20 
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À force d’entendre les bruits environnants, ceux-ci devinrent silence, un mutisme inquiétant ou plutôt un amalgame de sons lointains. Ses paupières étaient pesantes… Sa tête ballait… Il se mit à bâiller, un bâillement fort et long. Puis un raclement de gorge émana d’un certain côté. Cette dernière sonorité interloqua le Verlorgot qui sembla se réveiller d’un coup. Il fallut tout de même quelques secondes pour que le guerrier retrouve sa source. Une personne habillée tout en couleurs, aux atours aussi improbables qu’étonnants toisait le fatigué et son air irrité n’annonçait rien d’amical.

Des mots, des phrases sortirent de la bouche de cet excentrique. Fromritt ouvrit grands ses yeux puis fronça ses sourcils, signe qu’il résistait au doux appel du sommeil pour comprendre les dires de cet homme. Il prit également une grande inspiration, aussi muette que possible pour ne pas déranger ce pauvre gars semblant avoir besoin de ce banc. Il fut pris d’une gêne certaine et se confondit en milles explications, dans sa tête, pour finalement ne rien en retenir. Il toussota sur son bras avant de prendre la parole.

« Écoute, je suis désolé de ce que j’ai pu comprendre… » Il s’arrêta une poignée de secondes. « Tu as bien dit que cette place t’était chère, c’est ça ? Dans tous les cas, pour l’heure je ne me suis pas assez reposé les jambes pour repartir. »

Son espadon à l’allure plutôt basique commençait à sérieusement le gêner… Il fallait dire qu’étendre son dos sur le banc, alors que son arme s’y trouvait était une bien mauvaise idée. Le sommeil pouvait faire faire des erreurs même aux plus téméraires Wiehlenois.
Ainsi, après avoir fait un signe pour ne pas affoler son interlocuteur, il prit la garde en main, puis fit glisser la lame hors de son fourreau. Il la posa simplement sur le côté, pointe sur un joint de pavé et la coinça sur un bord du banc. Le Tulorien se perdit un peu à la regarder, à admirer quelques initiaux sur la base de la lame dont deux similaires : F. V, K. V et S. V, avant de recroiser les yeux bleutés de l’inconnu.

« Des fleurs, hein ? » Reprit d’un coup Fromritt en se décalant le plus possible. « Tu ne passes pas inaperçu, une femme, ou plusieurs, peut-être ? Ou en décoration, qui sait… Promis, je me ferais tout petit. »

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Dernière édition par Fromritt Verlorgot le Jeu 20 Juil 2017 21:26, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de la cité
MessagePosté: Mer 19 Juil 2017 23:22 
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Les incessants bâillements du jeune homme vinrent titiller la patience de l'inconnu qui rajusta son veston en soufflant du nez. S'il écoutait le gêneur sans sourciller, il n'en paraissait pas moins outré de son insolence. Aussi, plutôt que de lui prêter davantage d'attention, le sublimé prit le temps de tapoter quelques parties imaginairement sales de sa veste et de ses braies colorées avant de rafistoler le bouquet qui perdait peu à peu de sa superbe après tout ces mouvements. Mais s'il paraissait totalement déconnecté, l'apparition de l'espadon suscitait un brin d'inquiétude de sa part. Sans peur visible, il gardait les yeux sur l'arme jusqu'à ce que Fromritt la lâche et se décale en bout de banc, signe flagrant de sa coopération à sa requête.

Tout en s'asseyant, l'avatar de beauté occupa la place libérée et releva l'extrémité arrière de son veston à son assise pour ne pas l'écraser. Enfin, il prêta l'oreille aux remarques de son voisin, visiblement intéressé par l'histoire du bouquet.

"Vous avez beau avoir l'air d'un quelconque mercenaire, il se trouve qu'on vous a doté de manières. Une surprise, ma foi, bien agréable."

Une main vint se tendre vers le guerrier, une main qu'il serait impoli de refuser.

"Riosodi Cappelindro, enchanté. Et si mon nom vous est familier, je vous prie de ne pas l'ébruiter. J'ai beaucoup de conquêtes, en effet, à défaut d'avoir de nombreux amis."

Sur ces mots, il porta le bouquet près de son nez fin et en inspira une profonde respiration. Les yeux fermés, il expira l'air de ses poumons et promena son regard sur la foule en mouvement.

"Malheureusement, vous ne profiterez d'aucun spectacle en ma présence aujourd'hui. J'ai du fuir ma compagne avec hâte sur ordre de son paternel, le tenancier d'une auberge de voyageurs. Notre histoire était aussi douce que la soie et intense comme un orage, mais elle est désormais terminé."

La mine accablée, Riosodi s'accouda sur ses genoux et se perdit dans ses pensées, ne se relevant que quelques secondes après, la joie sur son visage.

"Mais peut-être pourriez-vous m'aider ! Vous semblez exténué après votre... voyage ou je-ne-sais-quoi, vous avez donc besoin d'un endroit où passer la nuit ! Laissez-moi vous expliquer : j'ai besoin d'un homme de bon cœur, d'une personne qui me permettrait de mettre un terme à ce chagrin qui m'accable. Je vous guiderais jusqu'à une excellente auberge, réputée pour son venaison grillé, en échange de quoi vous tenterez de récupérer la bague de fiançailles que j'ai failli passer au doigt de ma douce lorsque son paternel nous a surpris. Je pourrais ainsi lui refaire ma demande en bonne et dû forme ! Dites moi que vous acceptez de sauver l'amour d'un homme pour sa bien-aimée !"

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Mr. Ouaf

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 Sujet du message: Re: Les rues de la cité
MessagePosté: Jeu 20 Juil 2017 02:48 
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Bien qu’à moitié endormi, il ne put contenir un petit sourire quand le charmeur s’assit, avec ses drôles de mimiques. Ce n’était ni de la moquerie, ni même un quelconque contentement… Ses lèvres ne résistaient juste pas à l’envie de s’étirer. Le Magnifique complimenta Fromritt sur le peu de manières qu’il détenait… Ce dernier fit un léger signe de la tête, preuve qu’il avait apprécié et qu’il renvoyait la pareille.

« Fromritt Verlorgot, de même. Ne t’en fais pas, je ne suis pas du genre à crier ce genre de choses sur les toits. » Le brun serra la main que lui avait tendu Cappelindro, sans grande énergie, pas par manque de volonté mais par faiblesse. « Peut-être est-il mieux que ce soit dans ce sens, plus de conquêtes que d’amis… Je ne sais pas. »

Riosodi exprima les raisons de sa présence, quelle surprise de découvrir que pareil séducteur ait dû abandonner sa demoiselle sur ordre de son père. En fait, là où cette histoire aurait pu déclencher un simili-rire de Fromritt, il n’en fit rien… Sans doute était-ce encore trop tôt pour se moquer d’une histoire d’amour brisé, peut-être le serait-ce pour toujours. La bouche semi-souriante de l’épéiste laissa échapper un soupir, comme pour compatir avec sa nouvelle connaissance.

Soudain, les traits graves du cavaleur manifestèrent un enthousiasme surprenant ! Il posa un monologue retournant l’esprit du pauvre guerrier exténué. Celui-ci dut se concentrer intensément pour ne pas louper une miette de ce discours sympathique. Le bougre savait y faire pour que l’on s’intéresse à son cas… Toutefois, il en demandait un peu trop à un quasi-inconnu. De plus, le Verlorgot savait que s’il se faisait prendre, non seulement sa réputation allait en pâtir mais qu’en plus cela pouvait mal se terminer. Et dans son état actuel, même un enfant pouvait être un gros problème.

« Je ne suis pas contre le fait d’être guidé vers cette auberge, néanmoins, en plus de ne pas être assez en forme pour subtiliser tel ou tel objet, je ne suis pas fait pour ceci. Tu m’es sympathique, mais je n’irai pas m’attirer des ennuis pour la bague d’une personne que je ne connais presque pas. » Il posa son crâne dans l’une de ses grosses mains, comme pour réfléchir. « J’espère que tu comprends mes raisons, mais une fois que j’irai mieux je pourrais te rendre la monnaie de ta pièce d’une autre manière. Je ne suis pas contre le fait de t’aider. »

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Dernière édition par Fromritt Verlorgot le Jeu 20 Juil 2017 21:29, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de la cité
MessagePosté: Jeu 20 Juil 2017 10:10 
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L'enthousiasme de Riosodi Cappelindro s'éteint peu à peu tandis que Fromritt refusait sa requête. Les raisons énoncés étaient justes, mais le séducteur était tout de même accablé par sa réponse. Néanmoins, il ne se laissa pas morfondre longtemps, car il ne lui fallut qu'une poignée de seconde pour se relever et pointer le doigt dans une direction.

"A défaut de m'aider, je vais tout de même vous indiquer l'endroit en question pour que vous preniez du repos. Prenez cette rue jusqu'à l'Auberge de l'Au-Dela, vous ne pouvez pas la rater. De toute façon, tout le monde la connaît et saura vous aider si vous vous égarez."

Rajustant son veston une dernière fois, Riosodi salua son interlocuteur une dernière fois avant de disparaître dans la foule qui l'avait emmené.

"Et bon séjour à Yarthiss, jeune homme."

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