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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Sam 30 Mai 2015 01:22 
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Le territoire de Granul s'étendait jusqu'au grand marché. Hrist avait pu en passant par les toits éviter les nombreux arbalétriers qui veillaient au grain. Sa mission n'existait pas officiellement, il valait mieux pour elle garder ses distances avec la milice mais également avec les espions que Granul avait déjà fait poster un peu partout.

Le piège que Katalina avait tendu se resserrait doucement. La fiole était toujours dans la doublure de sa robe, intacte.
" Je n'ose imaginer ce qui se passera si elle se brise et que je me coupe avec."
" Comme la vipère te le disait, il y a dans cette fiole de quoi ravager le quartier, et encore, ça c'est si elle est diluée dans des litres de bière. Imagine en contact avec le sang en étant pure. On te retrouverait dans le caniveau, les yeux rouges et l'écume aux lèvres. "

Hrist dissimula son visage avec la capuche en s'efforçant de chasser la triste image de sa mort de son esprit et continua d'emboiter le pas dans le dédale des ruelles sordides de la ville. Enjambant de temps à autre un endormi ou un cadavre, elle gagnait peut à peu du terrain au sein des terres de Granul jusqu'à arriver dans le quartier où se trouvait être la maison mère où déjà, la fête battait son plein.

Quelques ivrognes s'étaient endormis assis à même le sol et cuvaient l'alcool déjà ingéré depuis quelques heures.
" Tu... Tu ne serais pas arrivée trop tard, par hasard ? "
" Stratégie. Aucun ivrogne ne va me remarquer, c'est lorsqu'ils sont sobres qu'ils sont aux aguets. "
" Il doit bien y avoir quelques gardes privés de la tétine, sois prudente. "

La maison était une solide dépendance dans le quartier, à côté d'elle, le reste des maisons semblait délabré et fragile. Le quartier général de Granul avait été renforcé et solidifié à l'aide de grosses poutres et de briques récupérés ça et là dans les nombreux taudis d'Omyre. Hrist par souci de discrétion s'engagea par la petite porte de derrière qui menait vers le cellier comme elle l'avait espéré. Un garde était dans la pièce, il frottait ses mains au dessus d'un petit feu et avait négligemment laissé son épée dans le fourreau et hors de sa portée. Hrist aussi silencieuse qu'un serpent tendit la corde entre ses mains et la glissa sous le menton du Garzok. Il se redressa brusquement, faisant crisser sur le sol le tabouret sur lequel il était assis, la pression grandissante dans son crâne, il eut à peine le temps de tirer sa dague et de gesticuler le bras armé dans les airs, espérant toucher l'assassin. Hrist maintenait la pression, poussant de la main droite et tirant de la gauche pour augmenter la force qu'elle exerçait sur son adversaire, elle craint cependant que le bruit bien que faible n'attire du monde jusqu'à elle. Lorsqu'il faiblit et que son arme cessa de remuer et de fendre l'air, elle glissa sa main sous son menton et d'un geste vif, brisa la nuque de sa cible, essayant de ralentir sa chute pour atténuer le bruit.

Le corps inerte lâcha la dague qui heurta le sol dans un bruit métallique.
" Oops. J'espère pour toi que personne n'a entendu. Tu as une solution ? "

N'écoutant que son instinct de survie, Hrist trouva un stratagème pour camoufler le corps sans avoir à le déplacer ni inquiéter quiconque de son absence. A la ceinture, le Garzok portait une gourde et la pièce était remplie de pichet de vin et de bière à moitié vides. Elle versa le contenu de l'un d'eux sur le corps du Garzok après l'avoir allongé non loin du tabouret puis, bu une rasade de bière dont l'amertume la fit grimacer.

" Eerk. Je déteste ça... Ici, tout me fait regretter l'hydromel Tulorien. "

Puis, elle se pencha sur le visage raide du garzok et ouvrit sa bouche avant de placer la sienne au dessus et mis deux doigts dans le fond de sa gorge pour se faire vomir. L'effet fut immédiat, le goût amer de la bière et ses doigts qui chatouillaient le fond de sa langue firent rendre à son estomac tout son contenu. Elle s'efforçait de vomir en silence et de ne pas tousser trop fort. Lorsqu'elle eut terminé, elle s'essuya du revers de manche et alla se dissimuler dans un coin sombre de la pièce, derrière un grand bassin où trempaient toute la vaisselle du festin.

Deux orques entrèrent.

" Hey l'planton. T'es où ? "
" Guette par ici. J'y crois pas, il dort c.. Il dort ? "
" Vois ! Il dort pas, il est mort. Il est mort étouffé dans son vomis, tout seul. "
" File prévenir le chef !"

Hrist dans l'ombre tira lentement la dague de son fourreau de daim et s'apprêta à intercepter le garzok qui voudrait aller donner l'alerte.
" Attend... Si on le fait, il va nous envoyer l'enterrer quelque part ou le jeter plus loin... J'ai envie de continuer à ripailler moi, j'ai le ventre vide depuis deux jours. "

Silencieuse et à l'écoute des moindres mouvements, elle rangea doucement son arme, laissant les Garzoks s'en aller d'eux même. Elle était précisément là où il fallait déposer le poison, deux morts de plus tués par lame serait trop compliqué à camoufler sans que la fête ne soit abandonnée.
" T'as p'être raison ! Autant en profiter, de toutes façons, il risque pas d'ailler bien loin. Prends sa dague et on va partager sa bourse avant que quelqu'un d'autre ne le trouve ! "

Désireux de ne pas se faire prendre, les deux garzoks s'en allèrent après avoir récupéré le maigre butin du cadavre et prirent bien soin de fermer la porte derrière eux.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 1 Juin 2015 02:00 
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[:attention:] [:attention:] Torture de chaton - Sale, sanglant. [:attention:] [:attention:]

Le poison avait été versé dans les cuves. Hrist avait profité de la fête pour s'éclipser et gagner un grenier abandonné situé à quelques rues du quartier général de Granul. Le logis était sommaire, spartiate même, aucune couchette, une odeur rance et âcre de champignon et un tapis de poussière qui se soulevait à chacun de ses pas. Après avoir fermé la porte le plus solidement possible à l'aide de ce qu'elle récupérait, elle s'installa enfin à même le sol et souffla un peu. Il lui fallait maintenant attendre le petit matin pour quitter son refuge et se rendre au rendez-vous convenu avec le lieutenant ennemi pour en finir.

Adossée contre le mur, elle se massait la nuque et observait ses mains usées par la corde. Sa peau avait été endolorie et abîmée par les récentes strangulations et elle commençait à perler un peu de sang.
" Il faudrait que je demande à quelqu'un d'attacher une lanière de cuir à cette corde pour qu'elle ne frotte pas ma peau lorsque j'étrangle quelqu'un."
" Ou alors investir dans des gants. C'est pas le matériel militaire qui manque par ici. "
" Je ne sais pas trop... " Dit-elle en inspectant ses doigts sous différents angles à la faveur d'une lumière lunaire bien pâlotte qui arrivait à passer entre les défauts de la toiture. '' J'aime assez avoir une liberté de mouvements, j'ai toujours trouvé que les gants me gênaient. ''
" C'était avant de passer des cordes autour des gorges. Pourquoi tu ne reviens pas aux lames, tu as une dague légendaire et tu l'utilises à peine. "
" Question de charme je trouve. "

Un léger bruit sur le renfort de la toiture se fit entendre, un bruit mat et presque inaudible. Hrist instinctivement plaça sa main sur la paume de sa dague et guettait le moindre signe d'intrusion.

C'est un miaulement timide qui alerta ses sens et fit monter en elle une poussée d'adrénaline. Un chaton plaintivement, annonçait sa présence et entra dans la pièce en se laissant chuter de l'ouverture que le temps et le vent avait creusé dans la toiture.

Il s'agissait d'une petite boule de poil au pelage gris rayé de noir, un jeune chaton assez maigre qui avança vers la tueuse en miaulant une seconde fois.
" Quelle menace. Quand je pense qu'il a pu te faire peur. Il est tout mignon. On dirait qu'il sent que tu as à manger sur toi. "
" C'est le cas. J'ai un peu de viande séchée. "

Hrist attrapa le petit chat sous le ventre et l'installa sur ses genoux. L'animal miaulait et semblait même se laisser volontiers porter par une inconnue. Il était tout léger et sous son pelage, Hrist pu sentir les os du petit félin frotter contre sa peau. De l'autre main, elle tira la bande de cuir qui renfermé le morceau de viande séchée de sous sa cape et frotta son doigt à la surface du met pour le mettre face à la gueule du petit félin qui lécha et téta avidement en maintenant ses petites pattes sur la main de Hrist pour l'empêcher de retirer son doigt luisant de graisse qui nourrissait l'animal.

" Hoooo. Mais il a faim. Tu en veux encore ? "

Elle avait beau le tenir au creux de ses genoux, lorsqu'elle retirait le doigt, le chat gesticulait ses petites pattes pour essayer de le rattraper. Et lorsque la femme redonnait un peu de gras au chaton, il fermait les yeux et mordillait le doigt de la femme en poussant des ronronnements de bonheur. Il ne tarda pas à cesser et s'endormit, la truffe pleine de gras et les pattes aux griffes tirées qui grattaient toujours la peau de la jeune femme lorsqu'elle essayait de retirer son doigt.

" Tu devrais peut-être te reposer. L'aube arrivera bien vite. "

" Regarde le... Si paisible et doux. Je comprends que certains se laissent séduire par cette petite frimousse toute moustachue et son petit air si vulnérable. "

Hrist commençait à serrer de plus en plus le chat, ce dernier quitta ses rêveries et commença à miauler de façon plus plaintive et Hrist desserra la pression que ses doigts exerçaient sur ce petit corps tout mou.
" La nature est bien faite. Je peux sentir ses os se tordre et son petit cœur bat si fort qu'il se pourrait bien qu'il finisse par lâcher."
" Mouais... T'as un grain, ma vieille. "

Elle frotta de nouveau son doigt dans les ultimes morceaux de viande et l'offrit de nouveau au chaton qui porta le met directement à sa bouche. Hrist enfonça son doigt jusqu'au fond de la gueule du chaton. Paniqué, le petit animal fermait un oeil, probablement de douleur mais ses instincts poussaient la boule de poil à en garder un alerte pour voir son adversaire. Il gesticulait les pattes arrières essayant de repousser le doigt qui s'insinuait dans sa bouche tandis que les pattes avant essaient de griffer la main sans succès.

Hrist enfonçait doucement son ongle au fond de la gorge du petit chaton, la langue râpeuse de l'animal était paralysée et il ne serait que la glotte d'un petit animal si étroite qu'elle sentait les muqueuses et les tissus s'étirer sous sa pression.

Amusée par ce spectacle, elle laissa le chaton s'échapper sur quelque centimètres avant de lui saisir la queue et le trainer par terre, lui si terrifié qu'il enfonçait ses griffes dans le bois pour essayer d'échapper à l'emprise de Hrist.

" Il aurait pu avoir de la chance et être tombé sur un orque qui se serait contenté de le bouffer..."

De nouveau, Hrist serra entre ses doigt le corps du petit chaton dont les os furent mis à rude épreuve et non contente de l'entendre miauler de peur, elle lui écrasa doucement la truffe contre le plancher, prenant bien soin de voir son petit visage de déformer et commença à frotter le sol avec, infestant le petit pelage doux du chaton d'une quantité étonnante de poussière. Lorsqu'elle en eu assez, elle tordit la patte arrière du chaton jusqu'à ce que l'articulation jaillisse hors de son attache et le laissa repartir pour voir sa démarche boiteuse. Il petit chat se traînait plus qu'il n'avançait, il alla se terrer dans un coin d'ombre où il se roula en boule pour espérer ne plus être vu. Mais Hrist le voyait, elle avait suivi la petite bête et encore une fois, elle attrapa l'animal, cette fois ci par la patte blessée et le transporta ainsi, faisant miauler de douleur le petit félin.

" J'ai cru remarquer que cette gouttière était pleine d'eau... "
Dit-elle non sans un petit sourire sadique et en s'approchant de la toiture défaite, elle enfonça la truffe du chat dans l'eau et l'observa se débattre et gesticuler ses petites pattes arrières à grande vitesse comme s'il voulait échapper à un grand danger.

" Bon... C'est terminé oui ? On dort maintenant, tue le une fois pour toute ou laisse le mais on va finir par attirer du monde avec ces miaulements imbéciles. "


Hrist le tira de l'eau. Le chaton avait la truffe dégoulinante et encore couverte de peluches poussiéreuses. Hrist attrapa ses oreilles d'une main et les tira en arrière, forçant le félin à ouvrir la bouche où elle enfonça deux doigts et sous la seule force de ses doigts, elle défit la mâchoire du chat, déchirant ses parois et alla jusqu'à chercher son petit coeur fatigué pour l'extraire par la trachée avant de l'observer de près et de l'écraser entre ses doigts. Elle laissa le petit animal retomber sur le sol.

Il n'avait plus qu'un aspect de chiffon usé et sale qui laissait s'écouler du sang par une gueule défaite et défoncée.

Hrist essuya ses doigts sur le petit pelage avant de l'envoyer d'un coup de botte croupir dans un coin de la pièce. La tueuse satisfaite s'étira et tout en s'adossant au mur dit d'une voix amusée :
" Voilà, je peux faire de doux rêves maintenant."

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 1 Juin 2015 04:48 
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[:attention:] [:attention:] [:attention:] Scène mettant en avant des conditions de vie déplorables. [:attention:] [:attention:] [:attention:]


" Vous êtes en retard. " Clama Grun à son arrivée.

Hrist avait choisi délibérément de traîner un peu, elle voulait être certaine que l'assimilation du poison dans le corps de son ennemi avait bien eu le temps de se faire et qu'il soit déjà condamné, même s'il l'ignorait jusqu'à présent.

Grun la toisait du haut des marches de la petite maisonnée située à quelques mètres de leur quartier général où la fête était organisée plus tôt. Par expérience, Hrist savait quand un orque était malade, Grun avait tous les symptômes annoncés par Katalina, une légère sudation sur le front et les mains qu'il ne cessait de frotter, le teint un rien pâle que n'importe qui mettrait sur le compte de la beuverie de la veille. Hrist savait que bientôt, il aurait les extrémités tremblantes et qu'il serait déjà trop tard pour toute tentative de guérison.

" Si peu... Pourquoi un tel empressement ? Vous êtes mourant ? "

Grun se renfrogna et fit un signe brutal l'invitant à grimper les marches.
" Les assassins... Tous les mêmes. Fichue vermine. J'pensais qu'seriez plus facile que Kataline. "
" Katalina. Son nom, c'est Katalina. "
" Qu'importe. Grimpez donc, vous z'êtes bien venue visiter notre petit commerce, pas me faire des présentations. "

Hrist escalada les quelques marches moites et usées qui conduisaient jusqu'à une grande porte. La devanture laissait imaginer à une de ces salles où les Kendrans feraient des banquets et l'intérieur s'y rapprochait étrangement.

" Lors d'un raid à Oranan, on a trouvé une bâtisse de ce genre, les hommes faisaient griller des chèvres, des sangliers et même des boeufs entiers dans la salle. Ah, rien qu'd'y penser, ça me fend l'estomac. Enfin, Granul a voulu construire quelque chose de semblable, on y a même piqué la d'vanture. Ca a de la gueule hein. "

La salle était rectangulaire, un immense foyer éteint était le centre de la pièce et autour, alignés avec soin, des tables, des chaises et des bancs donc les moulures n'avaient rien à voir avec le mobilier orque, cent fois plus brut, solide et résistant.

" Regardez moi ça, ces bancs ! Ah, z'en trouverez nul part ailleurs, du vrai coussin en plume d'oie et fourrure de bouloum. "

Hrist encaissait les explications jusqu'à décider ne pas avoir à supporter tout ça et au bout d'une énième remarque sur le confort de telle chaise ou bien la gravure amoureusement taillée d'une table, elle coupa Grun d'un ton un rien sec.

" 'Coutez... C'est joli certes, mais j'ai pas l'intention d'acheter. Vos esclaves ? Ils sont là ? "

Grun se renfrogna de nouveau, il essuya son front et laissa échapper une quinte de toux et dégluti bruyamment. Hrist dissimula un petit rictus.

" V'nez pas dire qu'on est des barbares sans sentiments. J'aime bien l'art des humains. J'ai essayé de tailler les mêmes gravures sur le crâne de mes ennemis vaincus ! "
" Vous êtes un homme de goût, Grun. Les esclaves, donc ? "
Il toussa encore. Un écho derrière elle annonça qu'un autre Garzok a son tour, toussait. Un garde situé à l'étage supérieur qui devait l'observer de là où il était.
Grun dit d'une voix enrouée et sombre :
" En sous-sol..."

D'un geste de la main, il conduit Hrist jusqu'à une trappe qui descendait à l'aide d'un escalier de bois vers une cave ou un cellier totalement vide dont les murs étaient couverts de mousse malodorante et de champignon dodus. Une seule porte permettait de continuer la visite, celle-ci menait vers les quartiers des esclaves.

L'odeur y était infecte. Hrist manqua de vomir à tel point qu'elle se cacha le visage à l'aide de sa cape. Grun lui renifla un coup et fit une petite grimace, assurément dérangé par l'odeur même s'il essayait de persuader la femme que non.

" Ils boivent notre alcool de contrebande, deviennent dépendant et ensuite vendent jusqu'à leur chemise pour un verre. Quand ils ont plus rien, on les vend pour couvrir les dettes. "

Toutes ces ombres maigres et malades attachées les unes aux autres, assis à même le sol et tous enchaînés des pieds aux poignets. Le confort était absent, au milieu de la pièce se trouvait une vieille marmite qui renfermait le souper des esclaves, un garzok devait descendre de temps à autre pour enfoncer une louche de brouet directement dans la bouche des prisonniers. Aucune gamelle, pas d'eau en réserve, aucune latrines, les esclaves se chiaient dessus et pissaient à même le sol où ils dormaient.

" Ils sont dans un état lamentable... Vous en tirez combien par tête ? "
" Par tête ? Non, on les vend pas dix, sinon personne n'achète. De toute façons, ça finit toujours à l'arène alors bon. Ici il y en a une cinquantaine."

Hrist observa quelques visages, les yeux roulaient dans le vide, les lèvres gerçaient balbutiaient quelques mots inaudibles et les yeux desséchés par des larmes abondantes étaient devenus rouges. De l'homme, de la naine, des garzoks et même du gobelin, Hrist cru même reconnaître un elfe mais il était en si mauvais état qu'elle n'en fut même pas sûre.

Grun commença à tousser, plus fort cette fois-ci. L'odeur n'arrangeant pas sa quinte de toux, il fut bientôt plié en deux à essayer de recouvrer ses esprits.

" Donc... Vous avez besoin de mon territoire pour augmenter votre... Bétail. C'est regrettable, ils sont envoyés à la mort sans même pouvoir se battre. Si ils avaient été équipés et nourris, ils auraient pu faire de bien meilleurs combattants. "

Grun vomit, il cracha quelque chose de noir et pâteux qui semblait à une vieille mélasse de fond de casserole mais Hrist avait bien compris ce que c'était, cette odeur, malgré la tiédeur de la pisse et de la merde et des cadavres dévorés par les mouches, Hrist reconnaissait l'odeur du sang entre toutes.

" Vois. Ce ne sont que des ombres, des morts, des cadavres ambulants qu'il serait inutile de soigner. Votre cupidité a condamné l'espoir d'en faire des guerriers, avec toutes ces têtes, il y aurait de quoi prendre un village Oranais ! Et tu en aurais récolté quoi ? Quelques pièces ? De quoi te payer un sanglier à rôtir dans ta magnifique salle de banquet ? "

Elle décocha un coup de botte dans l'estomac de Grun qui roula sur le côté, essayant de tirer son arme.
" Qu'est ce que tu as fait ? "
" Je purge. Je nettoie. J'assainie. Difficile de le faire quand il y a des raclures dans ton genre. Tu voulais réduire mon territoire en quartier d'esclaves ? Priver mes hommes de leur dignité, de leur force puis les vendre comme on le ferait avec un veau ? Moi vivante, jamais. "

Hrist envoya un nouveau coup de botte, sous la mâchoire cette fois-ci pour sonner suffisamment Grun afin de l'empêcher de tirer son arme. Le guerrier essayait de remuer les jambes et de se redresser en vain avant d'écoper d'un nouveau coup dans l'estomac. Un bruit à la surface attira Hrist qui tira son arme de son fourreau. Elle avait entendu des bruits de pas alertés par le malaise de Grun et la tueuse s'installa patiemment à côté de la porte.

Lorsqu'elle s'ouvrit, un garzok déboula à toute vitesse dans la pièce pour aider Grun à se relever, cependant, à peine la triste victime tendit la main pour se redresser, le garde eut un hoquet et tomba sur le lieutenant de la maison.

Hrist se tenait juste derrière le cadavre, la dague ensanglantée et le regard chargé de haine qu'elle déversait sur Grun.
" Granul est mort à l'heure qu'il est. J'ai empoisonné vos vins hier, tes hommes meurent à petit feu. Ce soir, je crains qu'il ne reste plus qu'une poignée de survivants, ceux qui ont eu la chance de ne pas boire le poison. "

Elle se pencha vers Grun et murmura doucement :
" Tu peux t'estimer chanceux que je ne te fasse pas subir le même sort qu'à ces pauvres âmes. Ton territoire est à moi maintenant... "

Elle se retourna sans rien dire, sans même écouter les insultes qu'il lui lançait dans sa langue barbare. Sans mot dire, la tueuse grimpa les quelques marches de l'escalier et retourna dans la salle des banquets où elle décrocha une torche. Un autre garde plié en deux vomissait un tas de bile ensanglantée avant de se rouler à terre de douleur.

" Fêtons donc cette petite victoire en faisant un petit feu de joie... "
Hrist laissa tomber la torche qui alla rouler et mourir sous une teinture poussiéreuse qui s'embrasa en un clin d'oeil. Le bois sec et les charpentes s'enflammèrent assez vite, le reste des boiseries étant du mobilier plus soigné avait été verni et résista plus longtemps avant de dégager un écran de fumée opaque et suffocante.

La Murène profitait du spectacle juste sur le pas de porte, en bas des escaliers où Grun l'avait accueilli quelques minutes plus tôt. Le feu crépitait et éclatait les vitres, vomissait des gerbes d'étincelles et des hurlements auxquels le vent et le bois se mêlaient en choeur.

Dans cet opéra flamboyant, ce boléro du feu, la fumée commençait à asphyxier les esclaves et Grun qui n'avait pas pu se trainer hors de cet enfer à temps.

Hrist souriait à mesure que les flammes gagnaient de la hauteur et purgeaient la maison de Granul et ses fervents en les réduisant en cendres.
" On dirait bien qu'on va commencer à parler de nous..."

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Sam 6 Juin 2015 03:36 
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Le bois avait été rongé par les flammes à une vitesse telle que les maisons alentours commençaient déjà à roussir. La vague de panique que génèrent les incendies plaisait toujours à Hrist, la foule s'éclipsait et s'alarmait autour d'elle, immobile, comme si le temps s'était figé pour elle. Comme un peintre observerait avec attention son tableau pour en rechercher le moindre défaut, la tueuse était au pas de l'escalier à profiter du spectacle flamboyant. Ses vêtements encore humides de la pluie passée fumaient sous l'effet de la chaleur et sa peau commençait à démanger tant les flammes vomissaient des murs par les moindres interstices et fissures.

Dans cette folle animation, une femme vint se figer elle aussi. Hrist n'eut pas besoin de tourner la tête, elle avait compris que l'ombre silencieuse qui était venue s'insinuer dans son carnage n'était autre que la jeune recrue des Murènes. La tueuse n'était pas bonne pour retenir les noms mais étrangement, elle n'avait pas oublié le sien, elle avait trouvé que le nom sonnait bien, que sa prononciation était propre et agréable. Lorsqu'elle lâcha soudainement qu'elle espérait que la Relique antique de la Maléfique Noire ne se trouvait pas dans le brasier, Hrist leva un sourcil interrogateur et dit simplement :

" 'Ffectivement... "

C'était donc Katalina qui l'avait conduite jusqu'à elle. Hrist n'avait pas mené de recherches concernant la relique, de plus, elle méprisait assez les Shaakts pour refuser en détenir un artefact.

Elle inspecta d'un petit coup d'oeil l'équipement de la jeune Ashen et remarqua que la jeune femme ne possédait pas d'objet de valeur manifeste. Elle lui évoquait même son passé, lorsqu'elle n'était qu'une petite voleuse de Tulorim qui ne possédait aucun bien sur elle. Un strict nécessaire et de préférence résistant et peu encombrant.

Pendant ce court instant où elles s'échangèrent ce regard, les flammes achevèrent de ronger les derniers morceaux de la structure qui commençait déjà à chavirer.

" Devriez venir avec moi, cette fumée est nocive et dangereuse. Allons plus loin, je doute que la dague soit quelque part dedans, c'était leur salle des banquets et les dortoirs des esclaves. Assez nombreux d'ailleurs... Mais à cette heure, je doute que ça ait de l'importance. "

Elle s'arrangea un peu la tenue en tirant sur les pans de sa robe noire et en rajustant correctement sur ses épaules la capuche tout en veillant à ne pas avoir de cheveux devant le visage. Hrist posa doucement une main sur le dos de la jeune Murène et la conduisit un peu plus loin dans la rue. Même si la chaleur faisait encore effet, elles étaient maintenant loin des nuages de fumée.

" Katalina m'a surtout envoyé tuer le lieutenant. J'ai fait un peu de zèle, à ce que tu vois... Hm.. D'ailleurs, j'aime autant qu'on ne se vouvoie pas. A vrai dire, vu le métier qu'on fait, on peut bien se passer de cérémonie. La Dague de la Maléfique j'en ai entendu parler une fois, en cherchant ma dague, une relique aussi. Mais de là à savoir où elle peut se trouver... " Elle réfléchit un temps en posant le doigt sur sa lèvre boudeuse.

" Allez, je suis de très bonne humeur et il me reste du temps à tuer. Bien qu'on ne puisse pas se partager un tel butin, je te laisserai en profiter. Vois ça comme un second cadeau de bienvenue. " Dit-elle en posant un regard sur le pendentif en forme de Murène qu'une chaîne suspendait autour du cou gris de la femme.

" Katalina t'as donné une piste ?"

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Jeu 11 Juin 2015 03:38 
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Hrist écoutait avec attention les propos de la jeune femme. Le rapport qu'elle lui rendait déterminait également son rôle, si Katalina avait estimé que les derniers fervents représentaient encore un danger, il fallait s'en occuper sans délais. Pour ça, rien ne valait un interrogatoire dans les quartiers de Granul, songea la tueuse.

La rue dans laquelle les deux tueuses se trouvaient était le coeur même du territoire de Grun et Granul, déjà six pieds sous terre. L'incendie avait mobilisé une attention énorme et la fuite de nombreux habitants, dans cette débâcle totale, les rares gardes encore capables de se battre avaient étés déroutés par les bouchons et la panique.

" Si on doit trouver les derniers fervents de Granul, autant aller directement dans son quartier général, on est juste à côté. Par contre... Tu devrais te couvrir le nez."

Hrist eut un léger sourire amusé et avala en silence les quelques mètres qui menaient à la porte du quartier qu'elle avait infiltré la veille, cette fois-ci, elle y entrera par la grande porte. Une fois devant, elle dissimula une partie de son visage, jusqu'à la moitié de nez à l'aide de la doublure de sa cape.

Elle fit un léger geste de la main pour indiquer la porte d'entrée à Ashen.
" C'est ici qu'on devrait trouver une réponse... Si il y a encore âme qui vive."

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mar 16 Juin 2015 03:21 
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Hrist ouvrit la porte dans un grincement sinistre. Le grand festin qui avait pris place la veille dans cette maison était encore manifeste. Le sol jonché de déchets aux ombres fantomatiques éclairés par le feu du foyer central affaibli par un manque de bois. L'odeur âcre du cuir, des restes et de l'alcool se mêlait au tons insupportables de l'urine, de la sueur et des excréments.

Quelques formes erraient doucement dans l'ombre, la plupart se tenant le ventre, marchant en silence, le regard dans le vide et le visage livide et trempé de sueur, des orques se savaient mourants. L'un d'eux essaya de lever son Kikoup en voyant les deux intruses entrer mais son état était si faible qu'il ne pu assurer l'assaut et tomba à terre dans un bruit mou de cuir froissé. Hrist remonta davantage sa cape pour s'épargner les odeurs chaudes des malades.

Les autres n'avaient même plus la force de se battre, ils restaient là, assis ou marchaient doucement sans but. Ils étaient misérables, la veille ces solides guerriers auraient pu soutenir un siège et aujourd'hui, ils attendaient la mort la fiente collée aux chausses.

" Hier une heure de gloire, aujourd'hui une défaite amère. " Ironisa Hrist en enjamba le corps qui venait de choir devant ses bottes. " J'ai empoisonné les réserves d'alcool hier. Une idée de Katalina. Ils vont se vider peu à peu de leurs fluides avant de mourir. Regarde, celui-ci avance tout en se chiant dessus... Si tu dois interroger quelqu'un profite en... "

Hrist se pencha sur la dépouille de quelques cadavres pour examiner le contenue de leurs bourses.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Ven 24 Juil 2015 03:16 
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A peine avait-elle fait quelques pas dans la rue que trois solides gaillards quittaient les thermes et emboîtèrent le pas derrière elle. Ils étaient silencieux, aucun d'eux n'avait demandé où ils allaient mais tous savaient que la Murène se passait de gardes en temps normal et qu'il y aurait sans doute une bonne dérouillée à la clef. Ils sortirent leurs haches et leurs épées et suivaient la femme au travers des ruelles qui menaient jusqu'au quartier où se trouvait la taverne du rat putride.

Plusieurs badauds et passants s'écartaient en voyant le quatuor armé et détournèrent le regard. Arborant son dragon aux yeux rouges à la poitrine, même les novices de la milice tournaient à la plus proche ruelle en regardant le sol.

Hrist et ses hommes arrivèrent sans mal à la taverne, par une meurtrière taillée dans la pierre, elle jeta un rapide coup d'oeil dans la taverne peu comble et identifia sans mal un petit groupe de gobelins joyeux qui agitaient des chopes en dévorant le contenu de quelques écuelles.

L'odeur de la nuit qui tombe était une des préférée de Hrist, l'air sentait bon les relents frelatés d'alcool et le goudron. Derrière eux, un petit garzok peignait les murs d'une bâtisse à l'aide de goudron pour la rendre étanche. C'était sans doute pour ça que les bâtiments à Omyre ressemblaient tous à des vestiges arrachés à de la lave.

Hrist lui fit un petit signe du doigt et dit :
" Viens me voir."

Le garzok devait à peine avoir une quinzaine d'année. Quelques cicatrices sur son torse nu laissaient entendre qu'il suivait une formation martiale et qu'il ne s'agissait pas que d'un simple ouvrier de clan. Il hésita puis avança vers elle armé de son pinceau dégoulinant de goudron gras et luisant, visiblement peu à l'aise.

Hrist se pencha doucement vers lui et demanda avec un petit sourire.
" Sais-tu qui je suis ? "
Le jeune garzok ne se démonta pas, même s'il semblait un rien intimidé par l'escorte de Hrist qui s'était doucement rassemblée autour de lui, arme à la main, il répondit d'une voix ferme.
" Vous êtes Hrist, la Murène. "

Son sourire s'accentua, même les gaillards ricanèrent. Il continua.
" Mon mentor a déjà parlé de vous. Il vous a vu dans l'arène tuer deux colosses pour gagner votre nom. Il dit aussi qu'partout où vous allez, ça finit mal. "

" Ton mentor est un guerrier sage. Donne moi ça. " Dit-elle en tendant la main pour récupérer le pinceau. Il le lui tendit, surpris par la requête. Lorsqu'il fut entre ses mains, Hrist se tourna vers la porte et commença à écrire quelque chose. Comme elle était juste en face, personne n'arrivait à lire ce qu'elle traçait. Tous étaient d'ailleurs étonnés même si certains avaient déjà entendu parler du comportement parfois étonnant et décalé de la femme lorsqu'elle était de bonne humeur.

Elle rendit le pinceau et dit au jeune Garzok : " Tu as dit la vérité, je te laisse donc la vie. Viens me voir à l'occasion, j'aurai du travail pour toi. " Elle lui glissa quelques pièces, ordonna à un homme d'empêcher quiconque d'entrer et entra avec les deux autres. Sur la porte, on pouvait lire en lettres soignées :

Abattoir de Sektegs

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Jeu 30 Juil 2015 18:23 
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Hrist avait fait rassembler les mercenaires de Katalina. Ses anciens hommes de main du temps où elle fut Baronne à Keresztur. Ils étaient alignés, fidèle à la discipline qu'on leur prêtait. Les armures propres et presque toutes identiques, les épées et dagues à la ceinture. Une belle ribambelle de tueurs et assassins silencieux qui écoutaient la jeune Sindel expliquer l'opération.

" Aujourd'hui, je ne me salirai pas les mains. Ce sera plutôt votre travail. Nous allons entrer dans le quartier de la taverne le rat putride. Une fois sur place, un groupe d'hommes entrera avec moi et inspectera la bâtisse de fond en comble pour y trouver un chef de bande gobelin. Comme nous ne savons pas à quoi il ressemble et que la seule personne pouvant l'identifier ne viendra pas avec nous pour protéger sa vie, vous tuerez à vue tous les gobelins que vous croiserez et ramènerez leurs têtes. Un autre groupe d'hommes se chargera de tenir à l'écart les intrus et de traquer dans les rues les autres gobelins restant."

Elle recula de quelques pas pour laisser passer un soldat à cheval avec de grands sacs accrochés à la selle, prévus pour contenir les têtes de gobelins.

" N'oubliez pas, ceux qui nous entravent peuvent être sacrifiés. Pas de temps à perdre, le chef gobelin a été vu il y a peu dans la taverne et pourrait la quitter à n'importe quel moment. Armez-vous de torches, nous y allons sur l'heure. "

Entourée par deux soldats en noir, Hrist emboîta le pas jusqu'à la taverne du rat putride suivie par une quinzaine de soldats armés qui éclairèrent les rues de leurs torches.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Ven 31 Juil 2015 19:43 
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La pluie tombait dru. A peine furent-ils tous sortis qu'ils étaient déjà trempés et que les armures ruisselaient et les torches dont la flamme s'amenuisait, crachaient autant de fumée que de lumière. La rue se réchauffait à mesure que la taverne s'incendiait, les flammes n'avaient pas encore attaqué tout le bâtiment mais celui-ci était vieux et branlant, si le feu venait à se propager, il aurait tôt fait de réduire ce lieu de perdition en cendres.

Les soldats en extérieur avaient appréhendé deux gobelins qui gisaient morts à terre, décapités eux aussi. Hrist se doutait bien qu'aucun de ces deux là n'étaient celui qu'elle recherchait. Les deux cadavres transportaient des peaux et des fourrures, ce n'était que de simples coursiers venus ici au mauvais moment, mais les ordres étaient clairs.

Les soldats s'apprêtaient à rentrer sur l'heure mais Hrist décida de ne pas les suivre, elle se trouvait non loin des quartiers de Fiori et estimait qu'une visite chez son passeur s'imposait. Si elle était maudite, sa priorité n'était plus la mission de milice mais bien de disparaître jusqu'à ce que le mal quitte son corps et qu'elle puisse reprendre ses activités. Elle pourrait se dissimuler dans une des cabanes d'échanges du passeur en attendant ce jour, au moins, serait-elle loin d'Omyre et de ses dangers. Elle envoya sa garde rejoindre les thermes sans garder ne serait-ce qu'un homme de main avec elle, ce fut là sa plus grande erreur.

Omyre est une grande ville, ancienne et pleine de secrets et de lieux chargés de tristesse et de colère. Tandis que la femme marchait dans le noir et les ruelles étriquées, deux ombres suivaient de près chacun de ses mouvements, tapis dans le noir.

La ruelle dans laquelle Hrist venait de s'engager était bien sinistre, usée et la plupart des habitations étaient si délabrées qu'elle n'était même plus à même d'accueillir des sans abris et des nécessiteux. La tueuse enjamba une charogne de molosse et continua son chemin, trop occupée à songer pour se rendre compte qu'elle était suivie et qu'une autre ombre traversait les toits au dessus d'elle en écrasant les tuiles.

Ce n'est qu'au milieu de la ruelle délabrée, entourée de gravas et prenant bien soin de ne pas mettre les bottes dans des flaques croupies qu'elle entendit un débris tomber à côté d'elle. Elle leva la tête et au travers des goutes qui lui martelaient le visage, elle pu distinguer dans le noir de la nuit une ombre disparaitre derrière une charpente en ruine.

Hrist serra instinctivement son arme d'argent par réflexe, elle se mordit les lèvres lorsqu'elle se souvint que celle-ci lui serait désormais inutile. Derrière elle, une petite ombre se distingua. Une forme humanoïde avec une tête ronde dotée d'oreilles pointues sur lesquelles pendaient des anneaux.

" Alors, tueuse. Paraît que c'est toi qui est venue faire les sales besognes de Fiori ? "

Il n'avait pas eu besoin de se présenter ni de s'annoncer, Hrist l'avait déjà compris et savait que de chasseuse, elle était devenue la proie. L'ombre qui était sur les toits se laissa tomber de l'étage situé juste au dessus de sa tête, une suintement de lame se fit entendre et Hrist esquiva in-extremis un coup mortel.

Rastaganarak était accompagné d'un assassin Shaakt et ce dernier avait le pas très léger. Hrist tourna pour faire face à l'ombre noire masquée par un foulard qui se déplaçait avec une élégance de félin. Le gobelin derrière elle s'approcha d'un pas plus lourd et essaya de prendre la tueuse à revers. Ne pouvant attaquer, Hrist ne pu qu'envoyer un coup de botte dans un échafaudage branlant qui menaçait de s'effondrer entre elle et ses opposants pour prendre la fuite dans le bâtiment en ruine.

Ce fut là sa seconde plus grande erreur. L'échafaudage craqua et emporta avec lui un pan de mur de brique dont le mortier était devenu aussi résistant que du gravier. Le tout tomba sur le sol pavé de la ville et contre toute attente, le sol du trottoir se brisa dans un vacarme ahurissant, soulevant des nuages de poussières suffocants et emporta avec lui de nombreux gravats de pierre comme de bois mais aussi les trois êtes, le Shaakt, le gobelin et la Murène qui chutèrent dans les profondeurs d'Omyre là où les ténèbres étaient si lourds et présents que même la lumière de la ville ne parvenait pas à l'éclairer.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Ven 31 Juil 2015 23:07 
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Schezalle pouvait observer les reflets orangés de silhouettes projetées sur le mur derrière Elina, sa flamboyante chevelure accentuant sur l'opposition entre les ombres des ruelles alentours et la soudaine lumière émanant de l'auberge.

Son interlocutrice affichait à présent un regard pétillant. Etait-ce en rapport avec le déchaînement spontané de violence ou le crachin qui commençait à tomber ? Elle ne saurait le dire, mais elle partageait secrètement l'aspiration qu'il s'agisse du premier cas, car elle comprenait tout à fait ce genre d'élan. La partie sombre de son esprit, celle responsable de ses instincts les plus vicieux pouvait comprendre cette sombre fascination pour la destruction gratuite, comme une forme de beauté dans la révélation du côté éphémère de certaines choses, cela agissait comme un véritable coup de fouet et redonner un voile de piquant à l'existence.

~ Schezalle.

Un mot, simple, toujours prononcé de cette voix douce et chaude, enrobant les mots de sa chaleur comme une forme de miel destinée à les aider à glisser subrepticement jusqu'à la cervelle de ses interlocuteurs, tentant d'endormir leur méfiance.

La Shaakt retrouvait son sourire, recomposant un sourire de circonstance seulement affecté par la pluie perlant sur sa peau d'ébène et sa chevelure de nacre commençant à coller contre elle.

Elle plaqua l'humaine contre le mur de la ruelle sans mouvement avant-coureur, déposant une main délicate sur ses lèvres avant de les entourer de sa cape. Son geste n'avait rien d'agressif, malgré leur proximité inattendue et le souffle de la shaakt sur la peau de l'humaine, elle tournait la tête tout en tendant de dissimuler sa chevelure, trop reconnaissable dans le noir alors qu'une silhouette féminine passait devant la ruelle.

Schezalle avait reconnu au dernier moment la femme qui avait mené l'assaut contre la taverne et, ignorant tout de ses actions, avait préféré se dissimuler, quitter à sauver son interlocutrice, plutôt que de laisser sa chevelure flamboyante signaler leur présence.

Mais la femme ne s'arrêta pas, visiblement inconsciente de son environnement, elle ne semblait pas avoir repéré la silhouette qui l'avait prise en chasse, avançant silencieusement en longeant les murs, profitant de sa taille réduite.

La jeune shaakt libéra lentement la bouche de sa compagne, lui intimant le silence d'un regard avant de se diriger vers le coin de la ruelle, l'invitant à la suivre d'un geste.



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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Sam 1 Aoû 2015 15:08 
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La shaakt se présenta enfin à Elina, sous le nom de Schezalle. C'était un nom étrange pour l'humaine, qui avait vécu toute sa vie uniquement avec des orcs et leurs dénominations gutturales et barbares, mais elle ne le fit pas remarquer.

Soudain, alors qu'une silhouette s'approchait d'elles, la shaakt la plaqua contre le mur en bloquant sa bouche de sa main avant de les envelopper toutes deux de sa cape. Elina, comprenant l'intention de sa camarade, la laissa faire, mais un vertige la prit alors qu'elle cognait doucement le mur. Pendant un moment elle avait presque oublié ses crises, mais un simple choc suffit à lui rappeler la cruelle vérité sur son état physique. S'efforçant de rester sur ses deux jambes, elle s'agrippa aux épaules de la shaakt, chancelante. Leurs corps étaient très serrés, et Elina, malgré sa sobriété retrouvée, ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain désir monter en elle. Mais, sa fidélité retrouvée en même temps que son bon sens, elle refoula ses sentiments et garda ses mains à un endroit chaste.

Lorsqu'elle relâcha enfin sa prise, Schezalle se dirigea vers le coin de la ruelle en faisant signe à Elina de la suivre. Celle-ci s'exécuta, mais non sans silencieusement s'énerver de la façon dont la shaakt semblait vouloir prendre le commandement. Arrivé à l'angle, l'humaine, élevée pour être une meneuse, décida de mettre les choses à plat avec elle immédiatement.

« Que les choses soient claires, je t'ai laissé faire et t'ai suivie car ton initiative me semblait bonne, pas parce que tu as une quelconque autorité sur moi. Je mène, je ne suis pas, et les seuls ordres que je reçois sont ceux qui permettent à mon clan de s'élever encore et toujours. C'est mon contact que nous allons voir demain, et c'est toi qui me demande mon aide, alors comprend que si une prise de décision importante doit se faire, c'est moi qui aurais le dernier mot, ou tu devras te débrouiller seule. »

Elina avait affiché son habituel air impassible et avait adopté un ton dur pour faire comprendre à Schezalle qu'elle ne comptait pas lui abandonner l'autorité de leur binôme ; une fois son sermon terminé, soucieuse de garder l'elfe dans sa poche, elle pris cependant un air plus doux et attrapa ses mains avec délicatesse.

« Ceci dit, si tu acceptes cette condition, sache que je suis juste et que je ne compte pas abuser de toi. »

Elle accompagna ses paroles d'une caresse à la joue : si l'ivresse avait disparu, il restait en elle une certaine tension sexuelle à son égard, que leur proximité dans la ruelle n'avait absolument pas arrangée.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Dim 2 Aoû 2015 19:53 
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La petite humaine voulait jouer visiblement, elle s'offusquait des prises de décisions de la shaakt et tombait un peu plus dans ses filets en réagissant comme prévu. Lui adressant un laïus sur son existence et son mode de vie, elle reprenait petit à petit du poil de la bête, dévoilant une âme de meneuse, une piètre meneuse, mais une meneuse tout de même, aussi Schezalle devait elle inverser la vapeur si elle ne voulait pas perdre le profit de son travail du soir.

Les silhouettes s'effaçaient dans les ombres dans son dos, il était trop tard pour les rattraper silencieusement et la shaakt ne connaissait pas les rues, ne pouvant donc pas estimer d'une direction ou d'un raccourci à prendre, prise entre sa curiosité pour un vrai personnage de pouvoir et les pauvres gains de son arrivée, elle se décida à continuer sur une ligne directrice qui avait plus de chance de se montrer profitable.

Son discours achevé, la jeune femme lui prit les mains dans un geste doux, une tentative visiblement destinée à atténuer le côté impérieux de son laïus, de la manipulation... Elle ne comprenait visiblement pas l'ordre dans lequel les choses devaient être établie et Schezalle s'en amusait secrètement, toutefois décidée à jouer le jeu. Baissant la tête, elle imita une attentive de remord, dissimulant son visage derrière ses mèches d'albâtre et le tissu de sa capuche.


~ Pardonnez-moi, je ne cherchais pas à prendre le pas.

La suite fut plus inattendue, une simple demande d'aide semblait correspondre pour elle à un serment de vassalité à son égard. Curieux, mais pas dénué d'intérêt. Cette petite humaine avait peut-être un centième de sang shaakt après tout si l'on devait en croire son goût pour le pouvoir et la domination, deux notions que son interlocutrice comprenait parfaitement. Le geste qui suivit ne fut donc pas une surprise pour Schezalle, l'humaine tentait d'étendre son empire sur son corps maintenant qu'elle pensait posséder sa loyauté.

Le contact de la main de l'humaine sur sa joue, rafraîchie par la pluie, lui rappela le besoin qu'elle avait de trouver rapidement un lieu de villégiature pour la nuit, aussi poussa t-elle sa chance. Elle ne se prit pas à tenter de pleurer, même un imbécile comprendrait la supercherie, aussi joua t-elle sur un autre registre, déposant sa propre main sur celle d'Elina, elle s'approcha d'elle, la tête toujours baissée, profitant de sa petite taille pour se coller au torse de son "chef", posant la tête sur son épaule, elle susurra quelques mots.


~J'acceptes, je te servirais du mieux que je le puisse Elina.

Elle marqua une pause, laissant au cerveau de l'humaine le temps d'assimiler ses paroles avant d'ajouter sur le même ton.

~ Mais si tu le permets, j'aimerais te recommander de ne pas rester dehors, j'ai crû entendre parler de "thermes" une sorte de deuxième taverne dans les environs. Peut-être pourrions nous y trouver une chambre. Qu'en penses-tu, chef ?

Le mot était lancé, elle abandonnait tacitement son indépendance au profit des actions de la flamboyante jeune femme qui se tenait contre elle, une proposition d'alliance dont le contrat ne serait jamais signé que par le vent chaud des mots de la shaakt, jouant avec l'oreille de l'humaine.



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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 3 Aoû 2015 18:08 
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Connaissant de réputation – et quelque peu d'expérience – le tempérament des fiers shaakts, la réaction de Schezalle étonna quelque peu Elina ; l'elfe noire, en effet, attrapa sa main et s'approcha d'elle d'un mouvement affectueux, posant sa tête contre l'épaule de l'humaine en lui promettant de la servir du mieux qu'elle pourrait. Elina, plus habituée aux attaques frontales typiquement garzoks qu'aux manipulations shaakts, resta mitigée quelques instants. Une telle situation semblait plutôt suspicieuse, mais en même temps son interlocutrice semblait bien innocente et éduquée pour se trouver à Omyre, aussi était-il possible qu'elle se soit simplement trouvée au mauvais endroit et soit trop gentille pour la cité noire. Ou bien elle ne s'était pas fourvoyée lorsqu'elle était alcoolisée et avait réellement une ouverture avec la demoiselle ? Telles étaient les conclusions de l'humaine qui, si elle était la Maîtresse des Ombres de son clan, n'en restait pas moins très naïve en ce qui concernait les coups bas.

Acceptant donc finalement la chaleur du corps de Schezalle contre elle, elle passa une main dans ses cheveux d'un geste affectueux tout en gardant l'autre contre sa joue. Elle était intraitable avec ses ennemis, mais elle n'en restait pas moins une adolescente en mal d'amour, et elle sentait déjà une vague d'affection se former à l'égard de la shaakt. Elle se laissa aller quelques secondes, profitant du corps de sa nouvelle subordonnée pour reprendre un peu de force et laisser ses vertiges se calmer quelque peu, après quoi elle décida de finalement rompre le contact.

Schezalle lui avait proposé de se rendre dans un lieu appelé les thermes – non sans faire preuve d'un respect qui flatta légèrement l'ego de l'humaine, même si elle n'appréciait que moyennement les tournures de phrase pompeuses dont elle faisait preuve.

« Tu n'as pas à m'appeler ''chef''', Elina suffira amplement. »

Elle prit le temps de réfléchir à la suggestion de l'elfe noire quelques instant avant de secouer la tête en signe de négation.

« Ma sœur m'a parlé de cet endroit, on a toutes les chances de s'y faire trancher la gorge. Je ne voulais pas y aller ce soir parce qu'il me laisser pas boire, mais on va aller voir mon contact directement, il devrait avoir des matelas à nous prêter. Il n'aime pas les shaakts par contre, évite de le provoquer. »

Sa dernière remarque lui semblait presque idiote une fois lancée, elle discutait avec elle depuis plusieurs minutes et elle n'avait rien fait d'autre que s'exprimer d'une politesse presque exagérée.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 3 Aoû 2015 18:47 
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Schezalle s'abstint de sourire, mais un éclat de satisfaction éclaira son regard un bref instant. Tout comme sa déesse, elle tissait lentement sa toile à l'aide de mots doux et de flatteries, des fils qui enserreraient si délicatement l'humaine qu'elle ne sentirait jamais leur contact.

Elle marqua un temps d'arrêt avant de s'écarter d'un pas, le visage affichant une mine concentrée, écoutant la brève tirade de sa supérieure directe. Elle semblait préférer les familiarités aux relations précises de domination. Soit, la shaakt pouvait s'en accommoder, elle trouvait cela étrange, voir presque stupide. Comment faire comprendre à son subalterne qui donne les ordres et ce qu'il encourt pour chaque déception alors qu'on le laisse nous appeler par son nom ? De l'indiscipline, tout simplement. Elle ne doutait plus alors de la justesse des sentiments de ses pairs sur l'espèce humaine. Une bande de barbares indisciplinés et incapable de comprendre qui détient le pouvoir dans une espèce, reléguant leurs femelle dans des positions de second ordre. Elle n'avait pas pour but de révolutionner les espèce faibles, au contraire, elle allait jouer de cette faiblesse.

Elle utiliserait cette familiarité pour pénétrer l'esprit de sa supérieur et bientôt... Un franc sourire mental illumina des lèvres qui n'existaient que dans l'esprit de la jeune Shaakt alors qu'elle observait Elina continuer, lui expliquant les raisons de leur départ pour le lieu de rencontre avec son informateur.

~ Bien Elina, j'éviterais de prendre des initiatives et resterait un pas derrière toi en sa présence.

Une attitude sérieuse, une absence de sourire pour marquer sa compréhension des éventuelles complexités de la chose. L'homme n'aimait pas les shaakt ? Elle le lui rendrait bien à n'en pas douter, de par son genre, mais surtout son mépris. Il ne devait simplement pas comprendre ses pairs et prendre pour de l'arrogance un simple aveu de supériorité, qu'il le prenne donc ainsi, cela n'ouvrirait que plus grand la porte à la meilleure arme de son peuple, la subtilité.

Emboîtant le pas d'Elina, elle entreprit une petite expérience afin de juger des réactions de celle avec qui elle devrait compter maintenant.


~ Mais si tu souhaites entendre mon avis, à te voir ainsi, il ne risque pas de détourner les yeux de toi un instant.

Un petit caillou dans une mare souterraine cause de grandes ridules sur la surface de l'eau, c'était à présent à elle de déterminer comment se comporterait ces modifications. Mais le doute resterait de loin sa plus grande arme dans cette relation, aussi préféra t-elle le laisser poindre concernant la teneur de ses propos.

~ Ce serait peut-être une bonne idée de garder une arme près de toi pendant la nuit.



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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Ven 7 Aoû 2015 10:00 
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Discussion de taverne VI


(Ca va pas être de la tarte de faire son trou dans ce merdier. Mais c’est ça qu’est bon.)

Beorth craignait de s’ennuyer, mais à mesure qu’il s’enfonce dans les rues d’Omyre en direction de ce qu’Arkos lui a indiqué comme étant le marché, son inquiétude s’apaise, laissant place à une forme de réjouissance mauvaise. Dans les rues, il croise bien quelques humains, et globalement des représentants de toutes races, mais enchainés, ou franchement minoritaires pour ceux qui vont en liberté. Pour le reste, il avance au milieu de sektegs et de garzoks. Pas que ça lui déplaise franchement : le mercenaire n’est pas raciste pour un sous, ses préoccupations sont tout autres que celles de la naissance de son interlocuteur, de son faciès, de sa couleur de peau ou il ne sait quoi encore. Il y a les ennemis, les futurs ennemis, les ennemis potentiels, les alliés que l’on peut acheter, les gens avec qui faire des affaires, des catégories claires et pragmatiques, sur lesquelles on peut solidement s’appuyer. A Exech, il a bossé avec des représentants de pas mal d’ethnies, et ça n’a fait que renforcer son opinion : pour entuber un crétin, pas besoin de savoir à quel peuple il appartient. Suffit simplement de connaître ses faiblesses.

Loin d’être naïf, il sait que tout le monde ne pense pas comme lui. Il a connu des marlous qui n’auraient pas vendu une ville à un thorkin, sous prétexte que leur taille ne leur revenait pas, des contrebandiers qui refusaient de faire des affaires avec les peaux vertes pour des raisons toutes aussi ridicules et obscures. Toute une clique d’idiots qui ont laissé passer des bénéfices rondelets. Peu enclin à considérer que les gens sont moins cons ailleurs, Beorth se dit que la même stupidité doit régner à Omyre, et qu’il trouvera bien un natif du coin pour lui chercher des noises parce qu’il n’a pas la gueule pleine de crocs, ou le teint de la bonne couleur. C’est bien cela qui lui redonne de l’énergie. A Exech, il avait fini par se retrouver au calme, trop au calme. Omyre, c’est un renouveau. Il ne règne pas en maître ici, il est inconnu, et les cadors qui dominent semblent d’une autre trempe que ceux de sa petite ville d’Imiftil. Derrière les murs noirs, il va pouvoir se tailler une place à sa mesure – littéralement.

(Mais d’abord, une piaule où crécher. Pas moyen que je pionce sous un porche, et de me faire réveiller le jet de pisse du premier poivrot qui passe… Une fois, pas deux… Pas besoin d’un lit, juste un coin abrité, tranquille, pour le coucher, je me démerderai.)

Il y a toujours moyen de se démerder. Trouver un apprenti charpentier qui clouera quatre planches si on lui paie une passe avec la putain qui le fait baver – sans aller jusqu’à lui préciser qu’on a obtenu un rabais parce qu’elle est plombée comme un cercueil – monnayer un peu de paille à un garçon d’écurie qu’à pas de quoi lamper avec tout le fumier qu’il trimballe, et tout. Faire jouer les menues combines, les petits bras serviables – serviles – suffit à se dépatouiller si on se contente de peu. Et pour l’heure, Beorth se contentera de peu. S’il veut coucher dans un vrai plumard, le genre rupin, il se dit qu’il trouvera bien un bordel qui aura investi. Son lit du commun, il le veut simple, pratique, interchangeable, le genre qu’il ne regrettera pas s’il doit le cramer pour ne pas avoir trop froid en hiver, et une paillasse qu’il peut facilement bazarder si elle est pleine de gerbe un lendemain de cuite.

(C’te shaakte va peut-être pouvoir me renseigner en même temps qu’on règlera nos affaires. Autant faire d’une pierre deux coups.)


Le coffre et l'araignée

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La plupart des hommes aimaient mieux être appelés habiles en étant des canailles qu'être appelés des sots en étant honnêtes : de ceci, ils rougissent, de l'autre ils s'enorgueillissent.

Thucydide, Guerre du Péloponnèse III, 82


Beorth - Humain - Guerrier


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