L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Dim 4 Oct 2015 00:08 
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" Enfin... "

Hrist s'était extirpée d'un cagibi donnant sur une petite ruelle détrempée et sale. Sous le poids de sa douleur, elle flancha et tomba à terre sous le ciel grisonnant. Ainsi affaiblie, elle se voyait à la merci de n'importe quel bandit cherchant une gorge à trancher. Ses sens amoindris, Hrist essaya de reprendre sa respiration sous la douleur cinglante que lui envoyait l'épine de Tarentula toujours enfoncé dans sa chair.

De l'autre côté de la ruelle, une ombre s'approchait d'elle d'un pas déglingué. Hrist serrait entre ses doigts de la boue et se mordait les lèvres de douleur. Le souffle court, elle luttait de nouveau contre l'évanouissement. Le froid et la pluie maltraitaient ses sens, elle qui venait à peine de s'arracher d'un souterrain étouffant et tiède.

Une main solide et lourde vint attraper son épaule et la soulever, lui arrachant un cri de douleur. Elle essaya de se débattre en agitant ses doigts couverts de boue devant le visage de son ravisseur qui la soulevait à bout de bras. Les yeux brouillés et les muscles endoloris, Hrist ne comprit pas tout de suite qu'elle ne touchait déjà plus le sol.

" Et bien, gamine. J'te manque pas ? "

Cette voix si familière. Hrist cessa de se débattre, exploitant ses souvenirs pour tenter de mettre un nom sur ce visage qui n'était qu'une ombre floue et sombre.

" T'étais plus combative la dernière fois hein. "

" Grall ?... " Souffla doucement la femme suspendue au bras du solide garzok.

Il la reposa avec un semblant de délicatesse, essayant de voir si elle tenait encore debout sans avoir besoin de soutien. Hrist s'accouda à une barrique à demi éventrée dans laquelle grouillait une famille de rat à demi-endormis.

" Hé... Regarde toi un peu. " Il se pencha sur la jeune femme et du bout du doigt souleva le tissus ensanglantée. " Très vilain ça... Une flèche ? Un carreau ? " Il souleva davantage et reçu une tape sur le poignet.

" Va chier... " Dit Hrist avant d'enfoncer sa tête entre ses bras et de fermer les yeux. " A connu pire. P'tite égratignure. "

Grall connaissait bien le caractère de la tueuse pour avoir survécu avec elle à une tempête de neige alors qu'ils traquaient tous deux des ennemis de Pohélis. Il savait parfaitement qu'elle serait un véritable fardeau s'il mentionnait simplement le mot " chirurgien " ou " danger de mort ". Elle refuserait d'arrêter sa mission avant même qu'elle ne soit enfin terminée, quant bien même sa vie soit en grand danger. Et c'était le cas, se dit Grall en soufflant de lassitude.

" Von Klaash m'a engagé. " Il marqua une courte pause. " Ta copine insupportable a envoyé pas mal de mercenaires te chercher dans les quartiers. Tas toujours une chance insolente, pas vrai ? On m'dit que tu veux dessouder un chef de clan ?"

Hrist ne répondit que d'un grincement agacé, trop occupée à se concentrer sur le fait de ne pas mourir dans cette ruelle.
" On dirait que tu tiens l'bon bout... " Ironisa-t-il d'un ton grave.
" Tu sais où il crèche ton voyou ? "

Hrist ne répondit rien. Elle tenta de se relever maladroitement en prenant appui sur tout ce qu'elle pouvait trouver. " Prête à parier qu'il est en train de savourer sa victoire en se saoulant. "

Grall resta juste derrière la femme, prêt à la cueillir si jamais elle venait à chuter de nouveau et la suivait de près.

Hrist était têtue, obstinée et très très bornée. Cèles elle même n'arrivait plus à la raisonner malgré l'avalanche de conseils que la Faera lui envoyait à l'oreille. Non, elle n'en fit rien et continuait d'avancer jusqu'à la taverne du rat putride, là où toute cette histoire avait commencé et là, où, elle l'espérait, cette histoire prendrait fin pour de bon.

Grall escorta la tueuse sur les longues minutes qui les séparaient de leur objectif. Avant d'arriver à terme, la femme lui agrippa le poignet avec fermeté, elle ricanait doucement et entre deux soupirs, lâcha :
" C'est dommage que tu n'aies pas ton chariot... Ferait bien une petite pause."

Grall resta immobile tandis que la frêle jeune femme à côté de lui se redressait et inspira pleinement une bouffée d'air avant d'emboîter de nouveau le pas.

Lorsqu'ils furent enfin devant la taverne, Grall ouvrit la porte et laissa passer la jeune femme.

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Ven 12 Fév 2016 15:49 
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    Une nocturne incursion.


Ce ne fut qu’aux heures les plus sombres de la nuit qu’intervint, comme promis, le vieux marin à l’oeil torve. Gurth avait beau avoir le sommeil aussi lourd que sa carcasse obèse, l’homme n’avait en rien été discret pour rejoindre sa chambrée, frappant le plancher de sa jambe de bois, et toussant du fond de sa gorge comme s’il éructait quelques vieux glaires amicaux. Ainsi, le somme fragilisé fut totalement rompu lorsque de sa voix grumeleuse il s’adressa à l’Ogre.

« Hé! Oh, hé ! M’sieur Gurth ? V’là qu’l’heure d’leur fourrer une dérouillée approche. »

L’ogre grommela dans son demi-sommeil, encore englué par les songes sadiques qui s’offraient à lui comme les messages divins de ses dieux sombres. Il était éveillé, bien sûr, et conscient de devoir quitter le confort, quoique douteux, de sa paillasse miteuse, mais tirer du lit un homme comme lui relevait de l’exploit. Gargarisant à nouveau ignoblement, le marin à la pipe d’écume s’écria de plus belle.

« Oh, m’sire. C’est l’occasion, là. On les a localisés, pis on n’attend qu’vous pour leur rentrer dans l’lard. »

Lard. Un mot qui fit gargouiller le lourd estomac du géant, qui dut se faire à l’idée que même s’il détruisait ce trublion, il ne pourrait se rendormir. Alors, de sa masse spectaculaire, il se retourna, faisant grincer tant la literie que le plancher sous elle, et grommelant de plus belle, remit à la verticale son corps massif, aussi péniblement que son poids l’accablait. Sa mine, pourtant, était fermée et rude. Ses yeux laiteux fixaient sans ciller ce pirate à contrejour dans l’éblouissante trainée lumineuse entrant par la porte entrouverte, stigmate d’une chandelle d’appoint du couloir supérieur des termes. Nul mot n’était nécessaire pour signifier qu’il était prêt, ajustant sa ceinture de crânes autour de sa robe noire tendue de crasse et de sueur. Il glissa religieusement sa coule noire de cuir sur son crâne chauve, et caressa la poignée de sa précieuse dague rituelle, acquise si durement dans le cimetière de Tulorim. Il était prêt. Il l’était toujours, en vérité, quand il s’agissait de faire couler le sang.

Lentement, il avança vers le pirate, vers la lumière. L’homme, s’il n’avait paru impressionné jusqu’ici de la carrure immense de l’Ogre s’écarta vivement de sa route, l’air peu rassuré. Un réflexe de survie dont il lui savait gré. Il n’est guère pertinent de se trouver sur la route d’un ours s’éveillant d’un long sommeil de jeûne et s’en allant chasser. Le pas pesant de Gurth faisait grincer les lattes d’un parquet abimé par les années, et peu entretenu. L’établissement, quoiqu’actif à toute heure de la nuit, était calme, actuellement. Aucun bruit ne flottait, si ce n’était celui de sa pénible respiration, et de sa vertigineuse avancée au pas lourd.

Ils furent dehors en peu de temps, car rien n’obstrua leur chemin. Dehors, Omyre était silencieuse, comme consciente de ce qui allait se passer, attentive et curieuse. Le frimas nocturne fit souffler une évanescente brume par les naseaux de Gurth, sans l’ennuyer pourtant. Il n’avait cure du froid, avec cette quantité de graisse. Et bien longtemps, il s’était retrouvé à prier de longues heures,mi-nu et blessé dans une cave de pierre pas chauffée. Le vieux loup de mer souffla dans ses mains calleuses et tremblota sur place comme pour initier un commentaire, qui ne vint cependant pas, lorsqu’il leva son oeil unique sur le visage fermé de l’Ogre.

Leur trajet jusqu’à la planque de ses cibles se fit sans le moindre mot, sans la moindre parole. Juste deux ombres, l’une massive, l’autre plus chétives, claudiquant comme des bossus dans ces rues parsemées d’ombres, dont le sol détrempé reflétait la lueur macabre d’une pleine lune dévoilée. C’était une ruelle reculée des artères principales, devant laquelle quiconque aurait pu passer sans même la remarquer. Etroite et chargée de débris divers, de poutres de travers, de plaques de bois rongé par la mérule jusqu’à la maille, de blocs de roches tombés des bâtisses à moitié en ruines et de déchets divers laissés là sans que personne ne s’en soucie. Gurth dut à plusieurs reprises se baisser, enjamber, faufiler son énorme carrure pour enfin parvenir jusqu’à l’endroit où l’homme de Von Klaash l’emmenait. Il repéra rapidement, tapis dans les ombres, plusieurs silhouettes calfeutrées, aux regards brillants sous la lune, et l’observant de leur cachette avisée. Derrière des toiles déchirées, à croupis dans la fange ou coincés entre deux pans de murs, ils attendaient là, les fameux renforts qu’on lui avait promis. Des ruffians, des coupe-gorges, toute la racaille que pouvait comporter un galion pirate démantelé, à l’hygiène inexistante et au cerveau rongé par les poux et l’alcool. Le borgne souffla ses informations au visage de l’Ogre, qui avant d’entendre sentit l’odeur âcre de son haleine, due tant à l’alcool qu’à quelques dents pourries. Rien, cependant, qui n’équivaille l’odeur de la mort, d’un cadavre en putréfaction, même si quelques notes musquées s’en rapprochaient de loin : l’infection guettait le vieux marin.

« Y sont tous planqués là d’dans. Pis y’a qu’une seule sortie, c’la porte qu’est là. Sont faits comme des rats. »

Des rats. Il n’y avait plus qu’à espérer que leurs instincts ils n’avaient pas. Car ces rongeurs des dégoûts, à la fois nombreux et répugnants, trouvaient toujours une faille pour s’enfuir, quand le danger se faisait pressant. Des hommes. Des hommes et des shaakts. Toute une organisation de malfaiteurs ayant trop mis les pieds dans les affaires des Murènes. L’ordre qu’il avait reçu était clair : leur faire comprendre définitivement qu’il ne fallait pas interférer avec les hommes de Von Klaash. Et l’ogre était ce messager tout spécial, qui leur dispenserait le message à sa manière… Mort et chaos. Destruction, meurtre, sang. Les lames émoussées des sabres d’abordage et autres dagues acérées habituées à plonger dans des corps et à se teindre de rouge sortirent de leurs étuis, luisant à leur tour sous la lune.

Les forbans, l’épée tirée, attendaient patiemment l’ordre.
Ils allaient sous peu les nuques briser et les cous tordre.

_________________
Gurth Von Lasch - l'Ogre de Tulorim

Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
(Baudelaire - Le mort joyeux)


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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mer 13 Juil 2016 13:51 
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Localisation: Omyre la Magnifique
Druss conserve les paupières closes quand il se réveille, vieille habitude après une cuite. Il a l’impression d’être dans un navire qui tangue, encore et encore… La tête dans l’coltard, l’corps dans un agréable plumard, notre voleur n’a qu’une envie, n’pas bouger. Faut dire qu’en plus d’cette foutue impression d’mouvement, un clocher lui explose ses tympans d’l’intérieur.

(Ah putain, j’ai encore abusé sur la picole hier…)

Son ventre se serre, l’envie de vomir monte mais il se retient, n’ayant pas envie d’faire plus ample connaissance avec son repas d’hier. Il a beau faire le dur à cuire, devant l’alcool, tous les hommes sont égaux, tous finissent par vomir leurs tripes. Toujours aussi peu motivé à l’idée de bouger ou d'ouvrir ses mirettes, Druss envoie son pif en éclaireur, sentant les senteurs imprégnant la pièce. Il analyse l’tout, décèle des odeurs familières d’écorces et d’fleurs...

« Laaaa Roooose » beugle-t-il alors, convaincu d’être dans l’arrière-boutique de son amie.

Une voix cristalline lui répond en retour qu’il n’a qu’à venir de lui-même s’il veut lui causer. Druss soupire, par trop conscient que c’est bel et bien lui qui va devoir y aller. Il se redresse en se tenant le ventre, la bouche fermée. Il titube quelque peu, avec cette sensation de faiblesse dans les gambettes.

« Oh putain… glurb. » maugrée-t-il avant de ressentir une nouvelle pression au niveau d’son ventre.

D’un pas qui se veut traînant, il avance à travers la pièce qui sert à la fois de chambre et de réserve à l’apothicaire. La modeste pièce se compose d’un lit bourrée de paille, de vieux grimoires qui traînent sur un bureau aussi vieux qu'le monde et de quelques étagères sur lesquelles reposent des bocaux aux contenus… pour le moins appétissant.

(A condition d’aimer bouffer des yeux et d’l’écorce d’arbre quoi. )

Il franchit finalement le pan de tissu qui le sépare de son amie qu’il trouve en plein travail. La Rousse prépare activement une potion dans son petit chaudron de cuivre, remuant avec une épaisse louche la mixture dont se dégage un fumet âcre… Elle regarde alors le voleur et lui sourit en coin avant de le menacer de son ustensile.

« Toi ! Tu dois encore être mal après c'que t'as bu hier. Ah ça sait faire le con mais pas assumer après hein ! Et en plus l'bestiau qu't'es refuse de boire ma potion ! » Le sermonne-t-elle en arborant un air faussement mécontent.

« Mais j’y peux rien si ton remède l’est encore plus dégueulasse qu’d’la pisse de sekteg ! » vitupère le voleur avec conviction.

La rousse se contente alors de regarder froidement le voleur, droit dans les yeux, croisant les bras en-dessous de son opulente poitrine. Druss comprend qu’il doit présenter ses excuses à son amie… c’qui ne l’enchante pas, faut dire qu’il déteste ça, dire pardon.

« Pardon La rousse… » Murmure-t-il comme si les mots lui brûlaient la langue.

Il fait pourtant cet effort, les vrais amis sont rare à Omyre et il est préférable de les ménager, pis, La rousse est quand même bien sympa. Cette dernière hausse
finalement les épaules et d'un ton jovial, lui assure que c’n’est pas grave.

« Maintenant bois, jusqu’à la dernière goutte. Et ne t'avises pas d'faire tes manières ! »

Druss déglutit à la vue du breuvage mais s’en saisit et d’une grande goulée, avale le tout sans broncher. Enfin, un peu quand même, il ne peut empêcher un soubresaut mais réussit malgré tout à se dominer, lui et son envie de rendre l'tout. Il commence à être bien habitué et sait bien que la mixture ne va pas mettre longtemps à agir. Aussi décide-t-il d’embrasser La rousse avant de partir en quête de son autre ami, le P’tit Grobert, ce dernier doit encore lui verser sa prime pour le dernier braquage… faut dire que notre voleur n’a plus grand-chose en poche pour payer ses prochains coups.

_________________


“De la bourse ou la vie, le voleur vous laisse le choix. La femme exige les deux.”
― Samuel Butler




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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mer 13 Juil 2016 22:35 
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Druss débarque dans la rue, son regard se veut fier, la réalité ? Une autre affaire… Il ressemble à un cadavre ambulant, empestant la mort, les traits tirés et le dos voûté. C’est d’une démarche hasardeuse et périlleuse qu’il s’traîne vers la taverne du P’tit Grobert. Dans ses yeux brûlent la flamme de l’espoir, celui de recevoir un bon pourboire. Ses plans pour la journée sont d’jà tracé… picoler, s’amuser et une fois la nuit venue, détrousser des inconnus, jusqu’à leur chez-eux s’il l’faut.

Notre voleur déambule dans les rues insalubres de la cité qu’est Omyre, pulsante de vie. Une ville où la loi du plus fort et du plus rusé prime sur le reste, un endroit où en somme, il fait bon vivre. Les ruelles et allées sont toujours débordantes d’activités, des orques, des gobelins et des humains, pour beaucoup esclaves, vont et viennent, tout en grognement et injure.

L’atmosphère sanglante qui règne ici ne cesse jamais. Les cadavres et les attaques sauvages sont le commun des habitants d’Omyre pour qui l’avenir ne peut s’améliorer qu’en tuant, dépassant ceux qui vous surpassent encore… L’important est d’être le meilleur, pour ce point, Druss a encore du mal. Lui se contente de faire ce qu’il faut pour survivre, des petits boulots sans réelle envergure, sans risque non plus.

Il tourne à gauche, guidé par son instinct malgré son mal de tête persistant. Le remède de La Rousse commence déjà à faire effet et l’envie de vomir s’est dissipée, c’est déjà ça. Les ruelles s’enchaînent sans que le décor ne change. Druss se voit parfois obligé d’enjamber les cadavres, fouille à l’occasion un corps, sans grand résultat cependant. L’air lui-même est vicié, les corps en décomposition, l’urine et le sang qui macule le sol n’y sont pas étrangers. Mais le voleur n’est pas dérangé par ce qu’il apprécie comme un délicat fumet, cela fait bien des années qu’il s’est fait à ces odeurs qui sont maintenant devenues familières.

Druss évolue dans ces dédalles labyrinthiques qu’il connait comme sa poche. A force d’écumer la cité à la recherche d’or, lui qui a une très bonne mémoire visuelle, il parvient toujours à se repérer dans la grande et tumultueuse Omyre. Le voleur emprunte certaines allées désertées, seul les rats et de rares passants sont présents. La taverne est maintenant proche et Druss se voit donné des ailes en pensant à ce qu’il l’attend.

Un cri soudain brise alors sa rêverie. Druss se retourne, prêt à agir promptement. Un sekteg est attaqué par un shaakt, ce dernier menace le gobelin de sa lame effilée, la pointe en direction de sa gorge. Druss repère immédiatement une opportunité, la victime serre dans l’une de ses mains une bourse qui semble bien remplie… Son agresseur, une saloperie d’elfe noir a la tête ailleurs, uniquement concentré sur sa cible… Druss s’avance dans son dos, aussi silencieusement que possible, dégaine sa dague et la serre compulsivement.

(Je vais avoir de quoi manger et boire c’soir et j’parle pas de cet enfant de putain que j’vais pouvoir tuer sans peine !)

Druss est fou de joie, une bourse bien remplie se profile à l’horizon, peut-être que le shaakt lui aussi a quelque chose à offrir, en dehors de sa propre vie… L’elfe siffle et érafle la gorge du sekteg qui s’agite et essaie de se défaire de l’emprise mortelle de son adversaire. Druss continue d’avancer… il n’est plus qu’à quelques mètres…

Le Shaakt, excédé, finit par tuer la peau-verte qui s’affale misérablement au sol, son cadavre baigne vite dans une mare de sang. L’elfe entreprend de fouiller le corps, saisit la bourse… c’est le moment que choisit Druss pour frapper. D’une impulsion il bondit vers son adversaire au dos tourné, la lame brandie en direction de la nuque.

L’elfe se retourne alors ! Comme alerté par un bruit, il affiche un air dépité avant d’élever son bras en guise de protection. La lame du voleur entaille la peau du Shaakt au niveau du poignet, pénètre à peine… Le coup devait se planter, pas trancher, la force n’était pas suffisante, Druss le sait. Il a maintenant peur… son ennemi semble être aguerri et l’effet de surprise n’est plus possible… Pourtant, il sait que ces elfes sont des êtres véloces, lui tourner le dos n’est donc pas envisageable, pas comme avec ces patauds d’orques…

Druss fait craquer ses jointures et affiche un sourire nerveux alors que l’elfe, en le voyant, part dans un rire à gorge déployé.

« C’est un cloporte comme toi qui pense me tuer… ? Tu as tenté ta chance, tu as perdu… Dis adieu à la vie que tu chérie pitoyable humain. » déclame-t-il d’un ton moqueur.

Les yeux du voleur se réduisent à de fines fentes, mue par l’énergie du désespoir et de la haine, il est bien décidé à se battre, à vaincre… Sa tâche commence ici et maintenant, avec cette engeance elfique dégénérée. La lame fermement tenue, Druss n’attend qu’une chose, que le combat commence. Sa mâchoire est crispée, tous ses membres, ses muscles, sont tendus, prêt à parer toute éventualité.

C’est le Shaakt qui prend l’initiative, il bondit tout en rugissant et essaie d’éviscérer Druss qui d’une parade parvient à dévier la course de l’arme adverse. L’elfe continue d’attaquer, entaille le voleur à hauteur d’épaule, des bras… Le sang coule bientôt abondement mais Druss n’a qu’une idée en tête, une simple envie… qui le pousse pourtant dans ses retranchements. Il doit le tuer.

(Aussi simple que bonjour en somme.)

Le Shaakt poursuit son assaut hargneux, obligeant Druss à se défendre uniquement. Mais ce dernier n’est pas en reste… D’une ruade il bouscule l’elfe qui percute le mur derrière lui. Il ne lâche pas son arme mais laisse au-moins le temps à Druss de récupérer, de penser à un plan… Il n’est clairement pas de taille contre son adversaire dans un duel régulier… il va falloir ruser, vite et bien.

« Alors tête d’cul, on s’repose ? » clame-t-il à l’intention de l’elfe qui commence à peine à se redresser, son expression n’augure rien d’bon, une face austère et glaciale. Le Shaakt regarde Druss, droit dans les yeux, puis, comme de rien, s’époussette rapidement d’une main distraite, le regard toujours braqué sur Druss. Un fin sourire nait aux commissures de ses lèvres… il a trouvé comment battre ce foutu elfe.

Il commence de courir en direction du cadavre du sekteg et le soulève à bras le corps, un sourire devenu dément éclaire maintenant son visage, ses yeux pétillent. Il se retourne et en poussant un hurlement projette le corps inanimé sur le Shaakt qui est juste derrière. Ce dernier d’une pirouette évite le corps, prenant même appui dessus pour bondir vers Druss… Le voleur affolé bondit en arrière mais il est trop tard… L’elfe est déjà sur lui, il le larde de coups de couteaux, trace des sillons sanglants sur les bras de Druss qui est heureusement protégé au niveau du torse, les coups ne font qu’entailler la surface. Le voleur expire et se concentre alors… Il bande ses muscles qui atteignent leur limite… et commence à frapper comme un berserk, rendant coup pour coup au Shaakt qui lui aussi commence à saigner… Il frappe les bras en priorité, zone généralement peu protégée et plus propice à se faire toucher que le visage. Les guerriers comme eux ne laissent jamais de réelle ouverture à ce niveau, et Druss veut juste fatiguer son adversaire, pas le faire reculer.

L’adrénaline le quitte cependant vite mais Druss a réussi à blesser son assaillant, c’est déjà un bon point. Son palpitant pompe du sang en abondance, frappe contre sa poitrine avec véhémence. Le voleur se sent à la fois fatigué et déterminé, il voit enfin une chance de vaincre. Certes, son plan précédent a échoué, mais le prochain sera le bon !

« T’vas voir foutu elfe… Ton crâne va m’servir d’choppe ce soir ! » dit-il pour provoquer et faire enrager son adversaire.

Le Shaakt bouille de rage, il rugit une nouvelle fois et lui jure de le tuer avant que l’éclat du soleil n’atteigne le porche situé à sa droite. Druss regarde, d’un œil distrait dans la direction et y voit un miracle… L’elfe grogne et commence à foncer vers lui, sa lame au clair et prête à le saigner comme un porc. Le voleur esquive d’un bond l’attaque et tirant la langue, encourage son adversaire à le pourchasser.

Il se souvient maintenant qu’il court, qu’il a vu où il est… Juste avant le porche de pierre il y a cette balustrade que Druss a déjà escaladé par le passé. Il suffit de sauter au bon moment, les mains s’accrochent et d’une impulsion l’on est en haut. Dans sa tête, tout est clair comme d’l’eau de roche, encore faut-il qu’il y parvienne. Toujours talonné par le Shaakt qui n’est plus qu’à quelques mètres, Druss arrive devant la balustrade, d’une impulsion il bondit, les mains brandies. La première tape contre la pierre sans rencontrer de prise mais la deuxième s’agrippe in extremis. Le voleur se hausse à la seule force de son bras et accroche le rebord de l’autre main avant de se hisser péniblement en haut.

L’elfe est en bas et le regarde avec haine. Il est arrivé quelques secondes trop tard pour intercepter Druss, qui est maintenant en position de force, si le Shaakt s’avise de grimper, le voleur pourra alors s’en donner à cœur joie. Il le sait, Druss le sait, les deux s’affrontent droit dans les yeux, comme des chiens qui se jaugent avant d’attaquer.

« C’est qu’t’as peur d’monter donzelle ! Pas si fort que ça l’loustic tout compte fait ! » balance Druss d’un ton railleur, brandissant son majeur en même temps.

L’elfe recule de quelques pas avant de… bondir en prenant appui sur le mur opposé. Il arrive en surgissant de nulle part, décroche un solide coup de pied à Druss qui s’affale contre le mur tandis que le Shaakt prend place sur la rambarde, comme un chat.
Il regarde le voleur tel le prédateur affamé, ses yeux irisés de pourpre s’étrécissent, ses dents mordent sa lèvre inférieur… Druss ressent une peur viscérale… il ne veut pas mourir, pas comme ça, pas avec cet elfe noir. Une dernière secousse d’énergie parcourt son corps, poussé par le désespoir, il se saisit de sa dague par la pointe de la lame et la projette avec force sur le malandrin. Le projectile ne fait qu’effleurer le Shaakt, Druss étant trop paniqué pour bien viser… cependant, l’attaque a eu pour effet de surprendre l’elfe. Le voleur y voit là sa dernière chance et donne un nouveau coup de pied dans l’abdomen de son adversaire.

Ce dernier qui n’a toujours pas reprit ses esprits se laisse faire… le coup l’atteint et ainsi déséquilibré, il chute la tête la première. Druss capte son regard devenu suppliant alors qu’il perd pied et va repeindre le sol. Le voleur respire avec peine, encore sous le choc d’être passé si proche de la mort. Ce combat l’avait poussé dans ses retranchements, jamais il n’a eu à se battre si farouchement… contre un adversaire si agile… Il ne peut s’empêcher de l’envier, lui ne sait pas bondir aux murs, n’est tout simplement pas assez bon…

(Peut-être est-ce un foutu signe… Les gens ne m’attendent pas pour devenir plus fort… à force ma vitesse ne suffira plus… ni ma déplorable agilité. Si je dois mourir, autant que je sois préparé.)

Druss s’inspecte rapidement, ses bras sont blessés à de multiples endroits, ses jambes également… Il a horreur de ça mais il va devoir faire appel à La Rousse pour le soigner. Il sait qu’elle est efficace, mais à quel prix… ces remèdes sont immondes, ses pratiques douteuses… pourtant sa marche et le voleur ne connait personne d’autre.
C’est toutefois avec une motivation renouvelée que le voleur entreprend de descendre. Il va lui falloir boire cependant… il en a terriblement besoin. Sa gorge est si sèche… heureusement, il a toujours sur lui cette flasque en cas d’urgence comme celle-ci. Avant de regarder ou de fouiller les cadavres de l’elfe et du sekteg, Druss s’empresse de boire goulûment, vidant pour le compte sa flasque d’alcool.

Allant un peu mieux, il décide de commencer par retrouver sa dague et la distingue rapidement… au sol, une partie de la lame s’est brisée dû au choc. Druss soupire avant de la ramasser, sait-on jamais, et se retourne vers le cadavre encore chaud du Shaakt. Son corps est en partie réduit en bouillie et ce n’est pas pour lui déplaire, le visage est méconnaissable, comprimée sur toute une partie.

Le voleur récupère tout ce qui lui semble avoir de la valeur, dont la dague, et entreprend pour finir de pisser sur le trépassé. Il s’en donne à cœur joie, vide sa vessie comme pas deux et se retourne finalement vers le gobelin. Il marche quelques minutes et discerne le mort. Il le fouille à son tour mais ne trouve rien… hormis quelques dents. La bourse repose tout près et quand il s’en saisit, un mauvais pressentiment l’envahit…
Le contact est… mou, ce qui ne devrait pas être le cas avec des choses précieuses comme des diamants, de l’or… C’est angoissé que Druss ouvre finalement la bourse pour y découvrir… des oreilles… vertes, blanches, noires…

« Putain mais voilà sur quoi j’tombe ! Par les bourses de Kubi j’vais devoir boire pour oublier ça ! »

Totalement dépité, Druss laisse tomber à terre la bourse remplie d’organes et recommence à partir en direction de la taverne, n’ayant rien d’autre à espérer ici. Il abandonne l’idée d’aller se faire soigner pour le moment, se contentant de serrer des bandes de tissus prélevées sur le gobelin pour enrayer le saignement.

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Dernière édition par Druss Vide bouteille le Mar 19 Juil 2016 13:07, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Jeu 14 Juil 2016 09:07 
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Druss arrive bientôt à la taverne du P’tit Grobert. A peine entré, une odeur mêlée de crasse, de sueur et d’alcool lui prend l’nez. Il inspire alors une grande goulée avant d’se faire interpeller par un épais personnage qui se tient derrière le comptoir. La taverne et sa décoration sont sobres au possible. Quelques tables en bois affublées de chaises parsèment l’espace séparant le badaud qui entre du comptoir où il pourra trouver à boire et à manger. Les fenêtres qui donnent sur l’extérieur sont ternies par la crasse, de sorte que seul quelques rayons du soleil percent et éclairent l’intérieur, constamment plongé dans un semi-obscurité, même en pleine journée.

« R’voilà Vide bouteille ! Content d’te revoir mon gars ! Tu vas ptêtre apporter un peu d’joie dans c’trou à rats !» s’exclame le cuisinier d’une voix grave.

« Salut Grobert ! » répond Druss en le saluant de la main avant de reprendre, égal à lui-même « Et salut les connards ! Là dès l’matin hein ? »

Quelques grognements résonnent en guise d’réponse alors que Druss avance d’un pas joyeux vers son ami. Dans sa tête se font déjà entendre le bruit des yus qui tombent sur le comptoir… Le voleur arrive devant Grobert, s’assied sur un des tabourets de bois disposé de part et d’autre et dévisage le tavernier.

« T’as un truc pour moi si j’m’abuse. »

Le P’tit Grobert se gratte la tête, affiche un air embêté et évite le regard de Druss avant de poser ses grosses mains sur le bois qui sépare les deux hommes. Son corps massif se rapproche de celui du voleur, son visage n’est plus qu’à quelques centimètres de celui de Druss.

« Mon gars, tu m’connais, si j’dois baiser quelqu’un, c’sera pas toi, mais ton dernier coup n’a qu’peu rapporté… Et les affaires vont mal. »

« Donc… ? » rétorque Druss qui sent venir les emmerdes, haussant un sourcil.

« Donc, j’te propose d’t’offrir ta prime en nature, t’façon, hormis voir une pute, t’aurais fait quoi du reste du fric ? Hein ? » propose le tavernier d’un ton conciliant.

« J’serais venu boire et manger ici… » confesse le voleur en soupirant.

Le visage du P’tit Grobert s’éclaire quand il affirme qu’il était sûr de pouvoir trouver un arrangement avec Druss. Il lui demande d’attendre, et en patientant, lui débouche une première bouteille. Quand le voleur s’en saisit, Grobert jure et questionne Druss sur le pourquoi de ses blessures.

« Juste un plan prometteur qui a mal tourné. Mais j’l’ai tué ce fils de chien d’elfe ! Il est mort et re-mort ! Bref, c’du passé, n’me reste qu’à boire main’tnant. » braille Druss avec assurance et bravade.

Certains clients du rade dans lequel il se trouve sont des Shaakts, l’un d’eux se retourne et dévisage d’un œil mauvais le voleur qui ne s’en rend pas compte, trop occupé à boire et à converser avec son vieil ami.

« M’ouais. Bon c’ton corps t’façon. Pour revenir à c’qui nous intéresse vraiment, j’ai un autre plan pour toi c’soir… tâche d’pas trop boire, on sait tous comment t’es une fois bourré, c’drôle, mais pas en pleine mission. »

Druss adopte son air innocent quand il rétorque :

« Soit, tu m’en r’parleras c’soir. En attendant, j’veux bien la p’tite sœur, j’ai déjà presque terminé la première bouteille. »

Le P’tit Grobert le regarde, médusé, avant de répliquer qu’elle est encore pleine. Druss le regarde alors, puis comme en réponse à cette vérité, s’empare de la bouteille et s’affaire à la finir en cul sec, avant de la reposer sur le comptoir.

« Boarp. »

Grobert soupire, hausse les épaules, vaincu, et se baisse avant de déposer des petits verres à l’éclat terni. Il y verse un liquide aussi sombre que le charbon et en déplace deux devant le voleur tandis qu’il en garde deux également.

« J’vois que j’vais pas pouvoir te dissuader d’boire hein, autant faire les choses bien ! Bois don’ ça, tu vas m’en dire des nouvelles. »

Druss regarde avec avidité les verres, appâté par les paroles de son ami, et en attrape un avant d’le boire d’une traite. Il sent le liquide brûlant qui se déverse à travers sa gorge… l’effet est grisant, euphorisant. Bientôt c’est tout son corps qui est pris de tremblement, son corps commence à recevoir ses doses, il va mieux. Il prend l’autre dans la foulée puis… alors que Grobert est occupé avec un autre client, se charge de finir également ceux d’son ami.

L’effet monte vite, trop vite… Druss se sent déjà partir, il se lève, maladroitement, et titube vers une autre table. Déjà atteint par les pattes griffues d’l’alcool, le pauvre n’est plus parfaitement conscient d’ses faits et gestes.

Un sekteg discute avec un garzok, les deux sirotent leurs épaisses choppes. Le voleur arrive devant eux, et sans préambule, prend le verre du plus p’tit et en boit l’contenu avidement. Le concerné regarde Druss, exhibe ses crocs et braque sur lui un regard haineux. Le voleur tapote gentiment la joue du gobelin avant de le féliciter.

« Braaaaa…vo…. Toi t’gentil ! M’donner ton verre… »

Sans attendre sa réaction, le voleur se retourne déjà vers l’autre personnage attablé et entreprend d’prendre l’autre chope. A peine a-t-il posé une main dessus qu’une main gigantesque vient s’abattre sur sa pommette, l’envoyant valser à quelques mètres. Le garzok se lève, accompagné du gobelin et va se positionner devant Druss qui rigole et se redresse en s’appuyant sur un tabouret.

« Eh c’nard ! C’pas… g’til ça… j’vais d’voir t’corriger ! » bafouille-t-il avec une voix inintelligible.

L’orque s’approche avant que ne s’interpose le P’tit Grobert. Le reste est flou pour Druss qui essaie d’avancer avant de se prendre un méchant pain d’la part de son ami, cette fois il tombe à terre mais n’se relève pas, assommé pour le compte.

Le tavernier verse en compensation de nouvelles chopes aux deux peaux-vertes et se charge d’emmener Druss dans son arrière-boutique.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Jeu 14 Juil 2016 11:30 
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Druss se réveille, le crâne en compote. Sa mâchoire est douloureuse et quand il tâte sa peau, il la découvre tuméfiée, bien gonflée. N’ayant que peu d’souvenirs, il se contente de se relever et constate vite qu’il est dans l’arrière-boutique du P’tit Grobert…

(Et qui dit arrière-boutique dit stock…)

Le voleur entreprend d’ouvrir les étagères, ne trouvent guère mieux que quelques bouteilles poussiéreuses dont il doit se contenter. Les débouchant rapidement, il s’empresse d’avaler de tout son soûl l’alcool contenu dedans avant de les remettre à leur place, comme de rien. Le divin liquide lui réchauffe le corps, le fait tout de suite se sentir mieux… plus en paix, enfin, il croit.

Druss rejoint la salle principale qui est le théâtre d’une activité folle. Les chants résonnent, les bras de fer s’enchaînent, des parieurs excédés derrières les valeureux les tannent de faire mieux. L’un des orques en a d’ailleurs marre, de son autre main, continuant le bras de fer, il saisit à la gorge l’un des gobelins vociférant, il serre si fort que tous autour entendent les os craquer avant que le corps ne s’abatte au sol.
Le P’tit Grobert s’affaire à servir ses clients, hurlant parfois, menaçant les mauvais payeurs. C’est qu’il a l’œil, le P’tit Grobert, capable de lire la culpabilité comme dans un livre, et l’bestiau est doté d’une bonne mémoire et d’une vue perçante. Druss s’avance et va s’attabler au comptoir, sur le dernier tabouret libre. Du sang macule le bord devant lui, il décide de l’ignorer, ainsi que les gémissements d’un sekteg à ses pieds, déjà complètement bourré.

« Sers-moi un verre Grobert ! » s’écrie Druss avec un grand sourire.

Le tavernier s’approche alors, jauge du regard le voleur se penche et renifle son haleine. Il fait claquer ses mains sur le comptoir et braque un regard méfiant sur Druss qui hausse les épaules en demandant c’qu’il y a.

« Y’a qu’t’as bu putain ! J’le sens d’ici ! J’te rappelle que t’as un truc prévu c’soir. Alors va bosser au lieu d’lambiner, tu pourras t’saouler en revenant. » rugit Grobert avec colère.

« Juste un p’tit ! Après j’y vais, promis ! Un dernier ! Allez ! » supplie le voleur en joignant ses mains dans un geste de prière.

Le visage du tavernier reste fermé quand il annonce que sa putain de décision est irrévocable. Druss a beau pester, rien n’y fait, agacé par la réaction d’son compagnon, il sent son sang bouillir dans ses veines. Druss entend alors un commentaire dans son dos… sur lui l’commentaire s’il est besoin d’le préciser, et pas vraiment gentil en passant. Il y est question d’sa mère, de lui, et d’une chèvre, enfin il croit.
Le voleur se retourne vivement, manquant de tomber de son tabouret avant de se lever et d’observer la salle.

« Qui est l’fils d’chienne qu’a osé s’fout’d’moi ?! » hurle-t-il avec véhémence.

Le silence tombe alors sur l’assistance, tous les regards sont rivés sur Druss et sur… une forme verte massive qui se redresse à son tour. Un énorme orque lui fait face, sa musculature saillante est impressionnante, parsemé de tatouages sinistres.

« C’est moi. T’as un problème avec ça p’tit homme ? » dit-il avec un regard féroce.

Réalisant que le risque est grand, bien trop même… Druss se débine et d’une voix diplomatique répond que non, c’était même très drôle. Il se retourne alors, la queue entre les jambes et appelle Grobert. L’tavernier se contente de lui montrer son majeur, accompagné d’un énorme sourire avant de repartir dans sa discussion avec une femme à l’air mal embouchée…

Un pouffement résonne alors, juste à gauche de Druss… Le voleur jette un rapide coup d’œil, apeuré de tomber une nouvelle fois sur un gigantesque Garzok… il n’en est rien. Ce n’est qu’un misérable sekteg qui prend plaisir à se moquer de Druss qui se sent cette fois en position de force.

Il refait son même numéro mais n’attend pas de réponse cette fois et vient s’planter devant le gobelin avant de lui asséner un méchant coup de tête dans l’groin. Il hurle de douleur le nez en sang tandis que Druss se masse le front, légèrement endolori.

« Et maintenant, tu fermes ta gueule ! »

Mais c’est toujours par ce genre d’action isolée que démarre les rixes si fréquentes dans l’établissement du P’tit Grobert… Un homme hurle à la baston générale, vite rejoint par des peaux-vertes, d’autres hommes… Tout devient bientôt chaotique, la salle se voit être la scène de bataille mêlant épique et ridicule. Des Garzoks avinés se foncent dessus, des sektegs sont pris dans la mêlée, commencent à mordre et à griffer. Un homme s’approche de Druss qui emporté par l’émulation de la rixe s’empare du tabouret sur lequel il était assis et le projette sur le malandrin qui se rapproche de lui. L’homme n’a pas le temps d’esquiver et se le mange en pleine poire, tombant au sol par la même occasion.

Druss se jette ensuite dans la mêlée à son tour, il se prend des coups de poing, en donne lui aussi et rit férocement. C’est une véritable cohue, les corps se mélangent, les coups se perdent. Druss ressent une douleur à l’épaule et découvre un sekteg le mordant. D’une nouvelle impulsion, il balance un méchant coup de tête en plein dans le nez du gobelin qui disparait aussitôt en braillant, aspiré par la mêlée. Les projectiles comme les tabourets et les verres vides volent à travers la pièce, se brisent sur les bagarreurs pour qui bientôt l’heure de la sieste forcée est arrivée. Le voleur est toujours en forme bien qu’il s’soit mangé des mauvais coups.

Il se fraye un chemin à travers la masse compacte et saute sur le dos d’un garzok, avant de le frapper aux tempes et à la base du crâne. Le bestiau remue et d’une main massive, attrape Druss par son col. Le reste est plutôt facile à prévoir, ainsi ferré, l’orque n’a aucun mal à projeter le voleur à travers la pièce qui va s’écraser contre le comptoir, sur le dos.

La dernière chose qu’il voit est le P’tit Grobert qui soupire en l’observant d’un air mécontent… Druss devrait ptêtre se sentir coupable pour ça, mais… non. Il se contente de sourire sans réussir à causer et s'laisse porter comme un sac de patate par Grobert qui le dépose derrière l’comptoir.

La dernière chose qu’il entend se borne à :

« Putain mais quel con… »

Puis, le voleur, épuisé et le dos en compote, s’endort comme une masse.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Jeu 14 Juil 2016 16:40 
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Druss se réveille en sursaut, le front en sueur, les articulations douloureuses. Des paluches le chopent aussitôt par le col et l’amènent à hauteur d’un visage furieux, dont les yeux jettent des éclairs. Il faut avouer que le voleur commence d’être habitué à pareille surprise au réveil, cela fait bien des lunes qu’il ne s’est pas éveillé dans son propre lit et en pleine possession d’ses moyens.

Une voix grave et tonitruante tonne à ses oreilles, des postillons l’atteignent tandis que le P’tit Grobert l’engueule et le remue compulsivement. Druss sent soudain que ça sent mauvais, son ventre se serre horriblement.

« Grobert… grobert… arrête d’me secouer comme ça. » bafouille-t-il en réprimant des hauts le cœur.

Mais le bougre ne l’écoute pas, plus concentré sur le fait d’engueuler Druss que de l’écouter. L’inévitable arrive bien vite et c’est souillé que le tavernier lâche Druss avec un air dégouté.Il regarde Druss droit dans les yeux, semble réfléchir puis finit par soupirer, retirant sa chemise plein de vomissure.

« T’as d’la chance que j’t’aime bien bordel. Parfois tu m’donnes envie de t’éventrer ! M’enfin… le boulot t’attend toujours, si t’es intéressé et en état. » dit Grobert d’un ton mêlant agacement et attachement.

Après avoir vomi ses tripes, le voleur a l’esprit plus clair et accepte, le tavernier l’oblige cependant à boire, devant lui, un remède de La Rousse qu’il sort de sa poche. Druss vitupère mais coopère après quelques minutes et boit la fiole en s’pinçant le nez pour s’épargner un peu du goût immonde qu’il ingurgite.

« Remplis ma flasque avant qu’j’y aille s’t’eu plait. » demande-t-il en faisant les yeux doux, avant de voir celui incendiaire, de son compère, se sentant alors obligé de rajouter « Pour après l’casse bien sûr, pour fêter ma victoire, célébrer un peu Kubi… Par Oaxaca t’vas pas m’priver de ça merde ! J’suis pas un gosse. » continue-t-il, haussant le ton involontairement.

Grobert grogne et saisit la flasque des mains du voleur et la remplit avant de lui balancer avec mauvaise grâce. Il le regarde d’un œil inquisiteur, le menace du doigt.

« T’as pas intérêt à boire avant Druss, tu vas encore finir mal et rien foutre. T’étais bien plus productif gosse tient. »

Le concerné hausse les épaules en partant et lui crie qu’il n’y a pas à s’inquiéter, qu’il gère parfaitement. Il traverse la salle maintenant déserte et se rend dans les rues d’Omyre, fougueux et intrépide. Le P'tit Grobert l'arrête en s'écriant qu'il n'a pas encore expliqué à Druss la maison cible...

"C'vrai que ça peut être utile que tu m'le dises."

Le tavernier lui indique donc la marche à suivre, la demeure à cambrioler n'est qu'à quelques centaines de mètres de la taverne, un coup facile et avec des yus à la clef promet -il. Druss l'écoute avec un intérêt renouvelé avant de hocher de la tête et de lui assurer que le travail sera bien fait. Il le salue alors et prend la porte.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Jeu 14 Juil 2016 20:58 
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A peine Druss est-il dehors qu’il sort la flasque de sa poche intérieure et en boit une bonne rasade. Puis une autre… et une autre, jusqu’à vider la flasque de tout son contenu. Le cocktail entre l’alcool noir de Grobert et le remède concocté par La Rousse est explosif. Les deux liquides se mélangent et s’affrontent dans l’bide brutalisé du voleur qui s’sent on n’peut mieux.

Il commence à suivre les indications de Grobert et s’enfonce dans les rues sales d’Omyre. La cité est plongée dans l’obscurité, un voile sombre s’est abattue sur la ville qui va voir se réveiller la partie la plus néfaste de ses habitants. Jusqu’au matin, la violence va devenir encore plus courante, déjà que la journée Omyre n’est pas réputée pour son calme, la nuit elle devient littéralement sauvage… C’est à ce moment que Druss se sent le mieux. Quand la capitale est à son effervescence, les chances et opportunités d’obtenir des yus s’accroissent grandement… ce qui n’peut qu’ravir notre voleur, n’est-ce pas ?

Druss sent un effet étrange monter en lui au fur et à mesure qu’il avance, il se sent bien conscient de ses actes et pourtant… ce soir il a envie de faire les choses en grand, pas de se contenter du connard de base. Il veut faire plus, mieux que d’habitude, il veut dépasser ses limites, s’envoler ! Voler un riche et le devenir à son tour ! Pouvoir assumer une semaine de beuverie et de pute sans avoir à travailler ! Un énorme sourire fleurit sur sa face de pet tandis qu’il se décide à changer de plan, optant pour les quartiers plus proches du centre. Il est connu que plus quelqu’un est influent, puissant, il siège plus proche du centre, les autres zones ne sont là que pour accueillir les pouilleux et les faibles. Mais ce soir, Druss n’a pas envie d’être faible mais ambitieux. Il veut prouver sa valeur lors d’un casse d’exception, un truc bien vilain qui rapporte bien.

Motivé comme jamais, Druss commence à courir sans se soucier des regards à son égard. Il bouscule quelques orques et gobelins, ne prend pas la peine de s’excuser et file comme l’vent à travers les passants. La lune est haute dans le ciel et lui fournit un éclairage agréable, il n’a pas besoin de forcer pour discerner la route qu’il emprunte, baignée dans le halo de lumière de la souveraine de la nuit.
Druss monte une série d’escalier de pierre et pendant encore une bonne heure, il court à en perdre haleine, sans jamais s’arrêter.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Lun 2 Jan 2017 21:01 
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Omyre la sombre... Au soleil couchant, quand les rayons ne parviennent pas jusqu'aux sales ruelles, elle porte bien son nom. Guidée par l'esclave du temple, nous allons par des chemins relativement sûrs ; du moins pas les plus dangereux. Par contre, mes bottes en prennent pour leurs grades à travers la fange boueuse qui constelle le sol, mélange de crasses et d'excréments animaux, auxquels s'ajoutent des cadavres de rats et d'autres bestioles peu ragoûtantes.
Mais ce n'est pas le sol qui m'importe le plus à l'heure actuelle. Toujours remuée par les révélations du grand prêtre, je ne peux m'empêcher de regarder tous les passants de la foule, me demandant pour chacun s'il fait partie des troupes d'Aerq. Suis-je surveillée depuis mon arrivée dans cette ville voire même depuis mon départ d'Oranan ? Et si mon combat était un coup monté depuis le départ ? Et si le maître d'armes étaient lui aussi au courant, voire même qu'il m'avait provoqué sous l'ordre du grand prêtre, ou d'Aerq, ou de Vallel ?
Je déteste cette situation et malgré mon corps, il s'avère que je déteste cette ville. Pourquoi donc n'ai-je pas simplement récupéré mon corps d'elfe et ma vie de combat contre Oaxaca lors de mon réveil ? Pourquoi donc ai-je fait cette folie de venir jusqu'ici, dans ce guêpier ?

C'est donc l'esprit inquiet que je vois l'arène s'approcher à mesure de mes pas. Ce n'est pas bon, mais pas bon du tout avant un combat aussi critique. Alors que j'arrive près de l'entrée, l'esclave me regarde avant de retourner au temple en courant, il redoute manifestement que je le fasse combattre à ma place. Je m'avance donc seule vers la porte et le garde.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mer 1 Fév 2017 19:53 
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Le premier geste de Kurgoth, après avoir passé les portes fut de ranger sa bourse à l'intérieur de son gilet mais à peine l'avait-il saisi à sa ceinture qu'il apperçu un enfant se mordre la lèvre de frustration.

"Ne rêve pas gamin!"

Nul doute que cet endroit était rentable pour le jeune voleur, il pouvait ainsi faire les poches de tous ceux qui entraient sans réellement savoir où ils mettaient les pieds. Alors que l'enfant retournait se mettre à l’affût, le guerrier réalisa qu'il venait de lui subtiliser son garde-manger qui, pas de chance pour le pickpocket, était vide comme son ventre le lui rappelait. Il avait beau apprécier le spectacle des passant s’entre-tuant pour des broutilles, il avait été habitué au grand air et la puanteur ambiante était suffocante. Il fut par ailleurs saisit d'un haut-le-cœur en voyant ses bottes de fourrure s'imbiber du mélange de boue et d'excréments dans lequel elles pataugeaient.

Bien que déjà animée de bagarres et divers passages à tabac, la ville semblait encore partiellement endormie. Kurgoth pu ainsi avancer sans encombres jusqu'à ce qu'il se retrouve face à une patrouille s'amusant à brutaliser les pouilleux endormis sur le côté de la chaussée. On lui avait dit de suivre cette rue et il craignait de se perdre en se réfugiant dans une ruelle pour les contourner. Par ailleurs il avait entendu les gardes des portes parler du grand prêtre de Thimoros et il ne souhaitait pas paraître comme une victime à exécuter en confessant son blasphème. Regardant autour de lui pour trouver de quoi détourner l'attention de la patrouille, il fut soudainement tiré en arrière entre deux bâtiments de bois et de boue séchée.

"Je te sauve la vie et tu me payes un repas au Rat Putride. Maintenant reste à terre en silence!"

Le guerrier resta immobile dans la fange le temps que la patrouille passe son chemin, en se relevant il se rendit compte que son sauveur n'était autre que le jeune garçon croisé à l'entrée de la ville. Celui-ci lui tendait à présent son sac d'un air dédaigneux et déclara.

"J'te l'rends! Quelle idée de voyager sans nourriture! On a pas idée de faire des faux-espoirs aux pickpockets, c'pas réglo tout ça!"

L'adulte récupéra son bien et le remis à sa ceinture avant de commencer à essuyer la crasse dans laquelle il avait baigné tandis que son sauveur poursuivait:

"Un marché est un marché, ta vie est sauvée maintenant tu me payes un repas! Et même deux avec le coup du sac vide! Et n'espère pas partir sans payer, les gardes sont encore proches et si je crie ils viendront te faire la peau!"

Amusé par le culot du gringalet, Kurgoth lui lâcha quelques pièces avant de tourner les talons et continuer en direction du temple. Il n'eut aucun mal à reconnaître ce dernier, bien qu'il eu quelques doutes en arrivant devant. Son architecture tranchait tellement avec le reste de la ville, comme s'il n'avait pas été construit par les garzoks mais par une autre race et reconverti par la suite. Qu'importe, il était temps de pousser la lourde porte de bois couleur jais car c'est ici qu'il espérait racheter sa faute.

567mots

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Jeu 2 Fév 2017 21:32 
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Kurgoth fit quelques pas en aveugle en dehors du temple, ébloui par la différence de luminosité, avant de s'arrêter en entendant une petite voix juste devant lui.

"Il fait beau aujourd'hui hein? Pourquoi t'es allé dans ce vieux bâtiment bizarre? Les mecs dedans me font froid dans le dos brrr."

Devant lui se tenait, le regard malicieux, l'enfant qui l'avait successivement volé puis fait échapper aux violences d'une patrouille de gardes lors de son entrée en ville.

"Pourquoi tu me suis gamin? Je t'ai donné de quoi manger alors casse toi!"

"T'es un peu bête toi non? J'ai que dix ans alors on m'a volé l'argent quand j'ai commandé à manger! Il t'en resterait pas un peu des fois? T'as l'air gentil pour un garzok."

Ce petit voleur venait une fois de plus lui demander de l'argent le sourire aux lèvres. Le garzok, qui faisait presque deux fois sa taille, restait muet devant tant l'assurance et l’impertinence de l'enfant. Face au silence de son interlocuteur l'humain continua.

"Non j'ai une meilleure idée! Vu que t'as l'air un peu paumé, je vais te servir de guide et en échange... Tu me payes à manger! Et tu me protèges en cas de problème mais ça même un garzok comme toi l'avait compris, sauf si tu tiens à te perdre..."

Le guerrier allait répliquer quand son estomac se fit entendre. Se mordant la lèvre supérieure de frustration, il lisait une satisfaction débordante dans le regard de cette vermine qui n'allait à coup plus le lâcher. Serrant son arme dans sa main droite, songeant sérieusement à régler son compte à l'outrecuidant garnement, il fut stoppé par les tiraillements de son ventre qui le plièrent littéralement en deux. Couvert de honte, il répondit en fulminant:

"Soit! Montre moi ce rade pourri dont tu parlais, mais une remarque et je t’étripe sur place!"

"Le nom c'est "Rat Putride" mais j'avoue que c'est un rade pourri... Suis moi c'est par là!"

Comme il s'y attendait, le gosse avait encore répondu mais la faim le tiraillait trop pour qu'il ne le tue, surtout maintenant qu'il semblait pouvoir lui être utile. Les rues se remplissaient au fur et à mesure que la matinée passait. Le jeune guide semblait parfaitement connaître les ruelles de la ville, coinçant parfois son garde du corps en se faufilant entre deux bâtiments trop rapprochés pour lui avant de revenir en arrière pour contourner l'obstacle.

(Moi, qui ai grandit en pillant et terrorisant des humains et qui me destinait à cette vie, me voilà à rassurer un de leur morveux dans Omyre... Par Thimoros j'aurais décapité quiconque me prédisant un tel avenir...)

La demi-portion qu'il accompagnait avait en effet tendance à s'immobiliser au moindre danger notable, bien sûr tout était dangereux dans cette cité mais certaines choses plus que d'autres, jusqu'à ce que le garzok ne le pousse nonchalamment, suite à quoi le garçon lui tapotait l'avant bras avec un sourire jusqu'au oreilles, rassuré. Profitant d'un de ces moments où ils étaient à l'arrêt, Kurgoth demanda:

"Comment un gamin humain de neuf ans est-il arrivé ici?"

Le garnement tourna son visage, étrangement sérieux vers lui et répondit:

"Esclavage. J'ai grandi au camp de déportation voisin jusqu'à ce qu'une certaine Aenaria ne mène une révolte, jamais je ne l'oublierai tant elle était belle. Ensuite, entre le désert et cette ville, j'ai choisi d'apprendre à me débrouiller seul là où il y avait de la nourriture à voler et des cadavres à dépouiller quotidiennement."

Ré-affichant son sourire habituel il enchaîna :

"Voilà! On est arrivés! Reste donc pas dehors je sais que t'as faim!"

C'était effectivement un rade pourri. Les murs de boue séchée étaient sales et s’effritaient tandis qu'un amas désorganisé de planches s'apprêtaient à tomber sur le pas de qui semblait être la porte d'entrée. D'étranges symboles étaient peints sur ces planches avec du sang. Kurgoth supposa qu'il s'agissait du nom de ce bar miteux, mais comme il ne savait pas lire, il ne s'attarda pas sur ce détail et entra derrière son guide.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Sam 4 Fév 2017 18:30 
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Le garzok et l'humain sortirent du trou puant appelé "Rat Putride" pour revenir dans une rue qui, malheureusement pour leurs narines, ne sentait guère meilleur, au moins ils n'avaient plus à s’asseoir sur les planches poisseuses imbibées d'absinthe noire. Ils reprirent donc leur traversée de la ville alors que Kurgoth demandait à son jeune guide de le conduire à leur prochaine destination.

"J'ai besoin d'un marchand d'armes ou d'un forgeron pour vendre tout ça!"

Jaugeant l'équipement désigné par son interlocuteur, l'enfant réfléchit un instant avant de répondre.

"Si on va au marché à cette heure on est morts, on y trouve tout ce qu'on veut mais surtout la mort... J'sais pas c'que ça vaut car j'ai jamais eu besoin de forgeron, mais j'ai entendu parler d'une garzok appelée Galdrünk. Il paraît qu'elle tient une forge seule et que ces prix sont imbattables... enfin c'est c'qui s'dit au Rat Putride donc à part si t'as envie d'aller t'faire étriper par les gardes des treize en entrant sur le marché... c'est par là!"

Kurgoth suivit nonchalamment son guide au travers des rues. Sachant ce qui l'attendait dans la soirée, la solution la moins risquée était bienvenue car chaque blessure qu'il aurait en entrant dans le temple serait une cible supplémentaire facilitant le travail de ses bourreaux. Alors qu'il arrivaient aux abords du quartier commerçant, le garçon sorti le géant qui l'accompagnait de ses pensées.

"Bon ça doit être dans le coin mais va falloir jeter un œil dans chaque baraque ou repérer la fumée de la forge car mes infos s'arrêtent là... Sinon tu n'as toujours pas répondu à ma question, qu'est c'que tu faisais dans le bâtiment bizarre tout à l'heure?"

Alors qu'il entrait sa tête dans les taudis alentours pour y repérer la forge, il répondit sèchement:

"C'est pas parce qu'il n'est pas fait de merde séchée qu'il est bizarre, respecte un peu le temple de Thimoros! Et comme j'ai une faute à expier, j'y retourne au coucher du soleil."

"Tu me déçois mon grand, j'pensais que t'étais un courageux guerrier, pas un lâche qui se met à genoux devant des statues!"

A ces mots, le garzok s’immobilisa, la tête dans un petit bâtiment où semblaient entassées diverses armes et armures. Au delà d'un rideau déchiré derrière un comptoir poussiéreux, il entendait des coups de marteau. Ressortant son crâne de la fenêtre pour passer par la porte il dit simplement:

"Une kitranche ou une kikoup suffisent à tuer un mortel, appelle moi quand cela marchera sur un dieu... En attendant, je préfère avoir leur soutien plutôt que de le laisser à mes ennemis. Viens c'est ici!"

Il entra alors chez Galdrünk suivit de l'enfant qui ne semblait pas convaincu par sa réponse, lui qui avait toujours survécu en ne comptant que sur lui-même.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mar 7 Fév 2017 21:22 
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Sortant en trombe de la forge, Kurgoth ne remarqua pas qu'il venait d’assommer un passant qui eu le malheureux destin de se trouver derrière la mauvaise porte au mauvais moment, au plus grand bénéfice du garçon accompagnant son agresseur qui lui déroba sa bourse. Avec le froid, l'hiver apportait aussi des journées plus courtes et celles-ci raccourcissaient encore dans la cité aux gigantesques murs d'Olath, à l'intérieur desquels les habitations de terres et excréments séchés ne pouvaient se développer qu'en hauteur. La tour noire de la reine et ses multiples répliques que les mages les plus puissants se faisaient construire n'aidaient en rien le soleil à briller plus longtemps sur la ville.

Avançant d'un pas rapide pour pouvoir profiter du sens d'orientation de son guide tant que ce dernier pouvait voir, le guerrier lâcha simplement à l'enfant qui le suivait:

"Ramène moi au temple de Thimoros, l'endroit "bizarre" tu te rappelles?"

"Oui oui par ici... Mais euh... Ta faute, il te faudra combien de temps pour la racheter?"

Le garzok ralenti, le regard plongé dans le ciel écarlate d'un air pensif.

"Un an? Deux peut-être, aussi longtemps que le grand prêtre le jugera nécessaire... "

(Ah les lumières du ciel nocturnes me manqueront si je reste enfermé là dedans)

Il contemplait ce qui serait certainement le dernier ciel qu'il pourrait observer avant longtemps. Le coucher de soleil lui donnait une teinte sanglante particulièrement alléchante alors que les multiples tours de la ville d'y détachaient telles de sombres crocs noirs et acérés. D'un coup d’œil jeté vers son guide, il aperçut l'air effaré de celui-ci qui ne semblait pas concevoir qu'on puisse s'enfermer ainsi aussi longtemps, Kurgoth lui-même se demandait s'il supporterait le retour à une condition d'esclave. Sentant que le jeune vagabond serait prêt à tout pour garder le contact, il pris les devants et lui dit simplement:

"N'essaye pas de me suivre là dedans... Je vais être torturé et toi aussi si tu veux rejoindre le temple... Et tout ce que tu gagneras sera un retour à l'esclavage."

L'enfant tourna alors vers lui un regard implorant, il avait vu juste, le morveux s'était attaché à lui. Tous deux marchaient à présent dans un silence pesant et tranchant avec l'agitation environnante. Le guerrier se sentait mal à l'aise, se sentait-il lui aussi lié à l'humain? Toutes ces années avec Olur, traité comme un esclave mais dans le même temps délaissé comme un mendiant, le faisaient-elles se reconnaître dans ce garçon des rues?

(Les jeunes garzoks sont, comme je l'ai été, abandonnés à eux même douze ans... Cet humain ne les as pas et pourtant il survit seul dans Omyre... Il ferait un bien meilleur garzok que bon nombre d'entre nous...)

Alors que ces pensées l'assaillaient, il ressentait en lui un mélange de compassion et d'admiration pour le blondinet qui marchait à ses cotés. Ce dernier avait indéniablement un talent pour survivre ainsi et il savait que s'il le prenait sous son aile, il ferait de lui un bon combattant. Il n'était encore pas lui-même un grand guerrier mais leurs talents conjugués ne le rendraient, lui aussi, que plus fort. N'étant pas encore certain si ses paroles à venir seraient ou non la plus grosse sottise qu'il ne dirait jamais, il hésita puis déclara enfin en désignant le bâtiment devant lequel ils arrivaient:

"Si vraiment tu veux qu'on fasse un bout d'aventures ensemble... Soit là quand je sortirai de ce temple. Survit comme tu le fais jusqu'à ce jour et si tu es encore là je t'emmènerai avec moi. Tu me serviras comme si j'étais ton mentor et en échange tu pourras m'accompagner tant que je ne jugerai pas la situation trop dangereuse."

Se retournant vers l'enfant qui s'était arrêté, il vit ses yeux azur scintiller telle une nuit remplie d'étoiles alors qu'ils s'humidifiaient progressivement. Continuant son chemin vers la porte il entendit une petite voix lui demander:

"Au fait, ton nom c'est quoi?"

"Kurgoth."

"Enchanté! Moi c'est Eden! A bientôt Kurgoth!"

Saluant le jeune voleur d'un signe de la main, il poussa la lourde porte du bâtiment pour s'enfoncer dans les ténèbres.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mar 21 Fév 2017 23:52 
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Il fallu quelques minutes à Kurgoth pour habituer ses yeux à la clarté du jour. Alors qu'il avait les mains plaquées sur son visage, laissant lentement passer un par un les rayons du soleil afin de minimiser la douleur, il entendit une voix qu'il se surprit lui-même à reconnaître si rapidement.

"Jolie robe mon grand, moi qui croyais que les guerriers dans ton genre préféraient les armures en plaques... on en apprend tous les jours! Sinon pas la pein de cacher ton visage je t'ai reconnu... et je sais à quel point tu es moche!"

L'attitude de l'humain n'avait en rien changé depuis leur dernière entrevue et, esquissant un sourire, le garzok lui répondit:

"Toujours vivant? J'aurais juré devant Thimoros que tu te serais fait étriper depuis longtemps en faisant si peu attention à ce que tu dis! J'ignorais aussi que tu vivais devant le temple à présent..."

"Hahaha, c'est pas demain la veille que quelqu'un m'aura dans cette ville! Et non je ne vis pas ici, ça ne rapporte pas assez, tu as juste eu de la chance de sortir quand je passais devant... Au cas où tu ne l'ais pas remarqué, j'arrive à me débrouiller sans toi!"

Le guerrier écarta enfin les mains de son visage et remarqua que l'enfant avait bien grandit durant son absence, rien d'anormal pour son âge cela dit. N'ayant toutefois pas de temps à gaspiller dans de longues et émouvantes retrouvailles, il informa son futur compagnon de voyage de ce qui les attendait.

"Pas de temps à perdre, on a trente jours pour ramener le meilleur sacrifice possible au temple! Et si je dis "on" c'est que si on revient bredouille... alors c'est toi que sacrifierai, j'espère que c'est une motivation suffisante pour m'aider..."

Après un léger mouvement de recul que son interlocuteur remarqua, le jeune humain répondit avec son air confiant habituel.

"Depuis le temps que je trouve de quoi survivre ici, soit certain qu'avec moi ton sacrifice te tombera tout cuit entre les mains! Bon par contre les dieux, tout ça, j'y connais rien moi... Il y a quelque chose qui pourrait lui faire plaisir?"

Après un instant de réflexion sur le sujet, le premier depuis que le grand prêtre lui avait confié sa mission, il déclara enfin:

"Je pense que quelqu'un ne croyant pas en lui, ou même s'opposant à lui, serait préférable... Mais j'avoue que je n'y ai pas vraiment réfléchi..."

"S'opposant à lui? Je croyais que tes dieux ne pouvaient être tués, alors pourquoi s'opposer à eux? Dis moi... Par hasard, ils s'affronteraient pas par serviteurs interposés comme les treize au marché?"

Alors qu'il se tournait vers Eden en réfléchissant quoi lui répondre, il réalisa soudain que ce dernier lui avait offert la solution à son problème.

"Si, bien sur! Ces stupides humains vénèrent une déesse appelée Gaïa qui est totalement l'opposé de Thimoros. Au lieu d'apprécier leurs souffrances, elle passerait son temps à les materner en préférant les faiblards pacifiques aux puissants guerriers, même s'ils combattent en son nom! C'est bien, tu es déjà utile, ce serait vraiment dommage qu'on arrive pas à capturer un de ses prêtres ou un paladin."

Prenant un instant pour observer la vie animer la ville autour de lui, ce qui contrastait fortement avec ce qu'il voyait de la cité dans le temple, il demanda enfin:

"Bon assez perdu de temps, on a besoin de cordes pour notre prisonnier et de suffisamment de vivres pour tenir jusqu'à notre retour ici! Tu as parlé du marché, tu peux m'y emmener?"

"Le grand marché? Tu es sûr de toi? Parce qu'entre les voleurs et les gardes des treizes aux entrées j'ai déjà vu des ruelles sombres moins hostiles!"

L'enfant ne semblait pas du tout emballé par cette idée mais le garzok avait pris sa décision.

"Tu es un voleur toi aussi non? Attrape les simplement la main dans le sac s'ils s'approchent de moi, le temps que je les décapite, et tout se passera bien. Pour les gardes on avisera selon comment ça se présente!"

Le jeune guide ne semblait pas vraiment convaincu mais, sachant qu'il devrait se plier à ses décisions s'il voulait suivre le guerrier, consenti finalement à le mener jusqu'au grand marché d'Omyre alors que Kurgoth profitait du trajet pour tenter de repérer au mieux le plan de la ville par rapport à ce qu'il avait déjà traversé.

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 Sujet du message: Re: Les Rues et les Ruelles
MessagePosté: Mar 14 Mar 2017 21:14 
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Alors qu'ils s'éloignaient du marché, le jeune garçon, qui ne semblait pas encore s'être remit de cette expérience, se mit à brailler:

"Je peux savoir pourquoi t'as pas couru comme les autres? J'ai failli me faire piétiner à cause toi? Pourquoi t'es resté à regarder ces monstres? T'es malade?!"

Sans s'arrêter d'avancer, le garzok répondit sèchement:

"Si j'étais parti en courant, tu m'aurais lâché et là, tu serais mort piétiné,. Je t'ai servi de bouclier alors ne commence pas à m’énerver! Et non je ne suis pas malade, j'apprends. Si un jour je veux pouvoir les affronter, je dois les connaître. Maintenant rejoignons les portes de la ville, je veux être loin à la tombé de la nuit!"

L'humain, après avoir grommelé quelque chose à propos de l'incapacité de son compagnon à être un jour capable de résister à ces créatures, entreprit de le mener aux portes tout en évitant les rues les plus larges. Leur cargaison semblait en effet attirer de nombreux regards dans les ombres et éviter les rues trop peuplées permettait à Kurgoth, qui gardait ses kitranches dégainées bien en évidence, de surveiller leurs alentours immédiats et de dissuader les plus aventureux en exposant un peu plus le tranchant de ses armes. Alors qu'ils marchaient ainsi, l'humain émit une suggestion:

"Si tu tiens vraiment à ce qu'on soient loin à la nuit, tu ferais mieux de prendre les sacs que tu m'as donné, ça pèse quand même lourd, je sais pas si je vais tenir."

Lui qui espérait être soulagé de sa charge fut bien déçu par la réponse obtenue, laquelle semblait sans appel.

"Je te rappelle que c'est toi qui veux me suivre... Si t'as un problème avec mes consignes vas t'en! Ça me fera quelque chose en moins à surveiller! Et tu portes ta part de nourriture. Si tu n'en veux pas, c'est ton problème mais il n'y a pas grand chose que tu puisses chasser par ici... Enfin n'espère pas en profiter sans rien porter."

Tentant une autre approche pour se débarrasser de la nourriture qu'il portait, Eden fit une autre suggestion.

"Et si on achetait une monture? Non seulement on irait plus vite mais on pourrait aussi charger la nourriture dessus non?"

Malheureusement pour lui, le guerrier avait une fois de plus un argument à opposer à son idée.

"On va chercher un utilisateur de magie, je ne sais pas exactement de quoi il est capable et il y a des chances pour qu'il s'échappe au retour. S'il le fait en ces terres qui lui sont inconnues et qu'il est à pied, je le rattraperai, l'endurance d'un garzok n'a rien à voir avec celle d'un humain. Si on lui offre la possibilité de voler une monture en s'échappant... Il faudra rentrer bredouille... Et dans ce cas c'est toi qui sera sacrifié. Toujours intéressé par une monture?"

L'enfant n'ayant rien à répondre, il se contenta continuer à guider le fanatique vers le passage le plus proche au travers des hautes murailles sombres. Le trajet se déroula sans encombre particulières, l'itinéraire indiqué par l'enfant les avait menés à la sortie de la ville sans croiser de grandes avenues et le garzok avait réussit à tenir à distance tous les voleurs potentiels. Il s'avançaient maintenant vers les grandes portes et les gardes surveillant les entrées.

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Dernière édition par TheGentleMad le Mar 3 Juil 2018 11:37, édité 2 fois.

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