À l'heure où l'heure où le Sans-Magie sera plus puissant que tous, à l'heure où l'ombre ploiera sous le nombre, à l'heure où les peuples se seront perdus, la mort déferlera sur le monde. Une mort impitoyable, sanglante, une mort qui ravagera les landes du Sud au Nord. Une poignée de Mages Libres sauront défier l'ombre, à l'aide d'Etrangers. L'astuce les mènera à la victoire sur la Mort, mais ils n'auront pas le droit à l'erreur...

Qu'est-ce que ça signifiait ? Un ensemble de mots qui n'énonce pas clairement une chose bien qu'Eva m'en précise le sens. Nous avons livré les mages libres, les Esserothiens. Les Ouessiens seraient alors de l'autre côté ? Pourquoi ? Je m'interroge alors qu'Eva continue de me parler, de me demander ce que j'ai fait.

Elle a raison, il faut se tirer d'ici. Délicatement je pose une main sur son épaule et lui sourit.

" Ouais, on s'en va. "

Puis je passe à côté d'elle pour me diriger vers la belle blonde Esserothienne.

" Tu penses pouvoir ouvrir un portail pour Fan-Ming ? La cité va tous vous accueillir. Le trouduc' du conseiller devrait te laisser tranquille. "

Puis je me tourne vers la mage rousse.

" Ca ira. "

Je lui dis ça sur un ton rassurant, ne sachant même pas si c'est possible.

Puis je fais un pas plus en avant dans la salle, inspirant un grand bol d'air. J'imagine qu'il faut réveiller les Mages-Libres avant de les transporter. Sont-ils endormis ou juste enfermés mentalement par toute cette magie ? Je me mets en tête qu'ils sont simplement endormis et pas manipulé. J'espère qu'ils vont entendre raison. Et si les Ouessiens veulent s'en prendre physiquement à moi je suis prêt à les recevoir mais pour éviter d'en arriver là, je pense avoir un coup de bluff qui pourrait fonctionner.

Je ne suis pas en colère simplement déçu et je compte bien avoir une explication puis permettre aux réfugiés de partir sans qu'il y ait plus de violence.

Mes poumons pleins d'air je crie de toutes mes forces pour réveiller le temple.

" Debout ! "

Je ne bronche pas quand la prêtresse me gifle. A aucun moment je songe à rendre le coup. Je redresse simplement la tête et sourit tout en me frottant la joue quand elle nous pointe la sortie d'un doigt rageur en nous bannissant.

Certains viennent vers moi en m'interrogeant et je prends alors la parole assez fort, une fois encore, pour que tous m'entendent.

"Je suis de ceux qui pensent que chacun est libre de prendre ses décisions. Si vous voulez rester ici, pour communier avec votre fameux Unique." J'appuie le mot en fixant Fin' dans les yeux.

"Je ne vais pas l'empêcher, je n'utiliserai pas la force pour vous emmener loin de là où vous voulez être. Je vais juste vous informer que nous" Je me désigne ainsi qu'Eva, Sim' et la mage rousse. "Nous, nous avons décidé de partir et Eva va peut-être vous expliquez pourquoi, mais avant laissez-moi vous dire que je reviens de Fan-Ming et que le conseiller accepte de réfugier les Esserothiens au sein de la cité. Et aussi…"

Je marque une pause, je dois être le plus naturel possible pour faire avaler ce qui va suivre.

" Des renforts sont arrivés aujourd'hui par le portail. Des dizaines de milliers d'hommes, venant de Yuimen pour sauver votre monde. Des soldats, des mages, des tacticiens, des mercenaires, des hommes capables de soigner les blessures, d'autres de se faufiler dans les ombres pour s'introduire dans n'importe quel bâtiment. Ils sont déjà partis vers Esseroth pour empêcher l'armée d'avancer, reprendre Esseroth puis marcher jusqu'à la source du problème. "

Je marque une autre pause, affichant un sourire satisfait pour faire croire que je suis vraiment persuadé de ce que je raconte et que nous allons facilement gagner la guerre qui a commencé. Je suis également conscient que dix mille c'est bien moins que l'armée que nous avons vue à Esseroth. Si quelqu'un le soulève, j'ai un autre as dans ma manche. Pour conclure je sors mon sifflet de ma poche et l'agite sous les yeux de l'auditoire.

"Le plus drôle, c'est que un type ressemblant à votre unique m'a confié ceci. Un truc très utile. Je doute qu'il est venu m'aider pour que vous puissiez rester ici à attendre en vous tripotant que tout se termine. Mais c'est à vous de voir."

Xël ose posait une de ses mains sur l'épaule de l'enchanteresse de glace. Souriant délicatement, il la rassure un peu en déclarant qu'ils s'en allaient.

Il se rapproche ensuite de Simaya et lui demande si elle est en mesure d'ouvrir un portail vers Fan-Ming. Il essaye au passage de rassurer Glanaë.
Inspirant un grand coup, il fit quelque chose qu'Eva n'attendait pas du tout. Elle se dit d'abord qu'il prenait du courage pour s'avancer et réveiller doucement les Esserothéens de leurs crises. Au lieu de faire ça, ce qui aurait été, d'après Eva, la solution la plus douce et la plus calme, il cria de toutes ses forces.

« Mais c'est pas possible... Il ne pouvait pas faire autrement ? » murmura Eva en le regardant d'un air consterné.

La prêtresse, comme l'avait pensé Eva, n'avait pas perdu une miette de son échange avec Xël. C'était d'ailleurs un des buts de la semi-elfe. Il fallait voir le point de vue de la rousse par rapport à la décision du dirigeant de la cité. Et surtout si elle comptait se mettre en travers de leurs routes.

Visiblement, cela ne lui plut pas trop... Surtout quand le mage de vent cria dans le Temple. N'en pouvant plus, la femme au carré s'avança et le gifla bruyamment.
S'emportant, elle s'offusqua et déclara que c'était finis, et qu'ils étaient tous les quatre, Eva, Xël, Simaya et Glanaë, bannis du Temple.

Indiqua l'imposante porte par laquelle ils étaient arrivés, elle souhaitait qu'ils sortent au plus vite. Ce qu'ils allaient faire, mais pas tout de suite.

Tout ce qui étaient endormis, il y a quelques instants, s'éveillèrent difficilement.

Triman, l'Ouessien qui leur avait servis de guide, et Arthès, le meneur des Esserothéens s’avancèrent vers les aventuriers.

L'homme au chapeau leur demande ce qui se passait et leur expliqua que les Ouessiens étaient en train de leur offrir repos et sérénité.
L'Oussien confirma ces paroles d'un petit geste de tête.
Fin', quant à lui, ne tarda pas à rejoindre le petit groupe. En colère, bien qu'encore un peu absent, il leur ordonna de ficher le camp d'ici. Il voulait prier l'Unique en paix. Devant ces paroles colériques, Simaya fronça quelque peu ses fins sourcils.

Xël fut le premier à réagir. Il déclara calmement à Fin' qu'il ne s'opposera pas à sa volonté de rester en ces lieux calmes et reposants. Il continua en disant qu'il n'utilisera pas la force pour les emmener là où ils ne voudraient pas être. Le mage de vent précisa ensuite que seul Eva, Simaya, Glanaë et lui avaient décidé de partir. Il souligna le fait que le Conseiller de Fan-Ming avait accepté de leur donner l'asile.

Puis, il expliqua, un air convaincant au visage, que des renforts étaient arrivés. Des gros renforts. Des légions de soldats, des magiciens expérimentés, des chefs de guerre assidus, tout une vraie armée sur-entraînée. Il termina ses dires sur une petite provocation concernant le cadeau de l'Unique et la volonté des Esserothéens de rester ici. Chose qu'Eva avait en partie, déjà fait.


C'était maintenant au tour d'Eva. Il fallait briller, il fallait rassurer. Et surtout, il fallait mener.

(À moi maintenant.)

Déjà, elle n'était pas du tout d'accord avec le clochard. Les Esserothéens n'avaient malheureusement pas le choix. Ils étaient l'objet d'une prophétie, et surtout, le seul moyen de survivre pour ce monde. Hors de question qu'ils restent ici, avec des conspirateurs.

« Tout d'abord, rebonjour à vous, Arthès, Triman et Finarfin. » commença-t-elle, en inclinant la tête, un très léger sourire, plus poli et froid que sincère et chaleureux.

« Sachez déjà qu'il nous faut partir, Unique ou pas, bien-être ou pas. Vous connaissez la Prophétie, je pense. Vous savez donc quel être votre destin. Ce n'est sûrement pas de rester dans cette cité à attendre que l'ennemi vous égorge. Sachez déjà que je n'aurais aucune pitié à galvauder mes pouvoirs contre ceux qui se dresseront contre les ennemis d'Oaxaca. »

Marquant une courte pause, elle laissa le temps à ses interlocuteurs de digérer ses paroles.

« L'Unique m'a fait un don, comme à Xël. Il m'aide, et il est avec moi. Que comptez-vous faire Ouessiens ? Vous dressez contre nous ? Livrer les Mages Libres à la Reine Sombre ? » déclara-t-elle d'une voix forte et assurée.

Attendant les réactions, sans doutes violentes qui allaient suivre, elle remonta légèrement la lame de son sabre majestueux, prêt à servir.

« Simaya. Le portail, maintenant. » lui ordonna-t-elle.

Quand Eva reprend la parole, je sens les tensions que j'avais réussie à apaiser, remonter d'un cran. Je m'interpose quand je la vois monter son sabre et la retient doucement d'un bras, lui invitant à descendre sa garde lorsque Triman lui répond avec virulence.

" Je l'ai dit, je n'utiliserai pas la force. Je ne veux de blessés. "

Les échanges continuent et je garde le silence. Finalement, Eva ordonne à Sim' d'ouvrir le portail et elle s'exécute, aidée par Fin' que je laisse passer.

Je doute qu'Eva ait le temps maintenant de convaincre les Esserothiens il ne reste plus qu'à conclure.

" Vous savez que ce portail ne peut pas tenir indéfiniment, si vous voulez des réponses vous allez être obligé de le traverser. Faites votre choix. Mais n'oubliez pas qui est venu se battre et mourir à vos côtés quand votre cité était en danger et qui est resté au sommet de sa montagne en attendant que ça se passe. J'invite même les Ouessiens qui veulent se joindre à la bataille et aider à reprendre Esseroth à nous suivre, s'ils veulent tellement votre bien. "

Je joins les gestes à la parole et m'écarte du portail, tendant la main vers celui-ci :

"Après vous." Dis-je en riant.

Je passerai dans le portail avant que celui-ci ne se ferme avec ceux qui auront décidé de le prendre en espérant qu'Eva n'aggrave pas la situation je tourne la tête vers elle pour lui montrer un sourire que je veux apaisant.

À l'entente des paroles de Xël, Fin' s'exclama. Manifestement, il donnerait tout pour rentrer dans sa cité, malgré l'attrait de Nagorin.

De son côté, l'homme au chapeau accueillit les paroles d'Eva avec incompréhension. Visiblement, il ne connaissait pas la Prophétie, ni le pacte Ouessiens-Oaxaca. La prophétie faisait pourtant partie de l'histoire de ce monde, de son monde. Si même les habitants d'Aliaénon sont ignorants, comment des aventuriers Yuiméniens peuvent-ils les aider ? Arthès demanda donc des explications.
Explications qu'Eva n'eut pas le temps de lui donner, Triman prenant la parole.

L'Ouessien déclara qu'elle bafouait les règles de leurs hospitalité. Il souligna le fait qu'elle était la seule à être armé.
Se tournant vers la masse, il perdu le calme propre à ceux de sa race. Triman accusa la mage de trahison et de mensonge. Il essayait de gagner les Esserothéens à la cause de son peuple, à la cause d'Oaxaca.

La rousse recula sous la menace d'Eva. Triman ordonna à l'enchanteresse de quitter la ville, seule. Au passage, il l'a bannie, et prononça une sorte de malédiction à propos d'êtres de Pierre.

Simaya obéit au commandement d'Eva. Le portail fut créait, à l'entrée du Temple. L'air se troubla et fut comme perturbé par les pouvoirs de Simaya et Fin'.

Arthès demanda des explications à Eva. Il lui fallait y répondre, et maintenant. La situation pouvait encore empirer, malheureusement...

Xël en profita pour faire une sorte de discours, visant à convaincre les Esserothéens de passer le portail temporaire. Il invita même les Ouessiens à venir aider Fan-Ming.

(Tant qu'à faire ... Autant avoir des traîtres dans nos rangs...) s'indigna Eva, se retenant de le dire tout haut.

Baissant son arme, elle releva fièrement la tête, inspira un bon coup, et se lança, criant presque.

« Esserothéens ! Vous dont la cité a été prise par Oaxaca, vous qui avez perdu vos frères, vos pères, vos mères, vous qui vous êtes battus pour votre liberté, pour vos droits. Vous comptez renoncer dès maintenant ? Abandonner ? Mourir ? Est-ce dès maintenant ? Car c'est tout ce qu'il vous arrivera si vous restez en ces murs. Je vous le jure, sur mon sang, sur mon âme, sur tout ce que j'ai, et tout ce que je suis, le dirigeant de cette cité a pactisé avec Oaxaca, pour vous livrez, vous, Esserothéens. Vous êtes l'objet d'une antique prophétie, oubliée par la plupart des peuples.

Vous êtes la poignée de mage libres qui doit tenir tête à Oaxaca, vous êtes les défenseurs de ce monde, vous êtes le fer de lance de ce conflit. Alors vous savez ce qu'il vous reste à faire. »

Une fois tout ceci dit, elle s'approcha du portail, sans toute fois le passer. Elle contrôla l'accès du portail, encourageant les Esserothéens a le passé. Tant pis pour les Ouessiens, s'ils débarquent à Fan-Ming, ils leurs sera au moins difficile de s'échapper.

Tout aurait pu bien se passer. Il aurait simplement pu laisser partir ceux qui le voulaient. Mais non, il refusa qu'un seul Esserothien quitte la cité ce qui de mon point de vue en dit long sur les intentions des Ouessiens.

Certains parviennent à s'y jeter tête la première, d'autres sont retenus parfois violemment, ce qui ne manque pas de m'agacer. Il suffit de m'imaginer un sort atroce qui leur est réservé pour me mettre en colère. Je ne veux pas laisser de prisonnier d'Esseroth ici. Mais je ne peux pas prendre le temps de les défendre. J'ai peut-être un dernier coup à jouer. Dans le tumulte je crie à Eva de passer le portail en vitesse puis je me concentre après avoir prononcé quelques mots :

" Vous ne jouez pas le jeu Ouessien ! J'avais dit que ça devait se faire à la volonté de chacun. Puisque c'est comme ça, prenez vos froques et vos pantoufles. Vous venez tous avec moi ! "

Là-dessus, avant que le portail se ferme, j'imagine la pièce comme un énorme ballon d'air qui se dégonfle avec le portail comme sortie. Voulant projeter un coup de vent assez fort pour que tout le monde y soit aspiré, moi y compris. Je ne sais pas si j'en suis capable et si je le suis, ça va sûrement m'épuiser. En plus, l'atterrissage risque d'être un peu violent mais c'est la meilleure idée que je trouve sur le moment. D'un geste je tends un bras en avant et le ramène vers moi pour jeter mon sort en espérant qu'à Fan-Ming les personnes seront assez réactives pour neutraliser les troubles fait.

Nagorin – Temple de l’Unique.

Sort de vent : échec.

Suite aux autres, Eva passa, et quitta le Temple… Mais l’action de Xël le laissa prisonnier du Temple de l’Unique. Nul vent ne se leva ici. Trahi par sa magie, il ne put assister qu’impuissant au départ de Simaya et Finarfin, juste avant que le portail ne se ferme. Triman se tourna vers lui, alors que dans la salle, les esserothéens subitement en sous-nombre se faisaient maîtriser, non sans blessures et heurts.

« Nous n’irons nulle part, et toi non plus, désormais. Rends-toi. »

Afedafax approchait à son tour, armé de son énorme troisième bras mécanique. Xël allait devoir être imaginatif s’il ne voulait pas être fait prisonnier des Ouessiens, tout comme les esserothéens qui ne s’étaient pas échappés.

Nagorin – Cité résidentielle.

Sirat arriva dans une cour déserte, une place aérée, au sol de marbre et à la végétation décorative agréable, sans être trop oppressante. Quelques habitations, pas très grandes, mais toutes de pierres dorées, cernaient l’endroit. Elles n’étaient pas vraiment nombreuses, comme s’il n’y avait presque pas d’habitant dans la mythique cité. L’endroit était plutôt petit, même, comparé à l’autre pic rocheux, accessible seulement par un pont de pierre gardé par un édifice plus grand, et scellé, où trônait un palais immense et majestueux, pointant vers les cieux à travers les nuages épars.

Un seul bâtiment pouvait être qualifié de grand, du côté où il était : un espèce de… temple, possiblement. Ou en tout cas ça y ressemblait. Construction haute et assez étroite, quoique longue, percée de peu de fenêtres, à part à sa base, d’ogives gothiques.

Sa monture disparut, et le laissa là seul, alors que la matinée s’était levée pour Nagorin, sans que nul ne semble s’en être aperçu.

[Xël : XP : 0,5 (post) + 1 (tentative de sort). Mot : 1XP. - corne.
Sirat : Mot : traversin.]

Le destrier fit sa besogne et en un éclair Sirat se retrouva sur le sol dallé d’une nouvelle cité. Un ciel couvert de nuage épars laissait quelques éclaircies caresser le marbre. Les bâtiments cernaient l’endroit se mêlant à une douce végétation. Le tout était reposant, une quiétude étrange se libérait de la place. Il se retourna et contempla un pic rocheux ou s’élançait un palais massif fait dans la même pierre. Sur certaines tours des toits en dôme de tuile cyan reflétait son image au ciel joueur. Un pont permettait d’y accéder, celui-ci semblait scellé pars un édifice en forme de porte. Il revint devant lui, un bâtiment plus grand, long et percé de peu de fenêtre se tenait là. Il le jaugea, pensant à un temple. Il lâcha un bâillement, ses voyages l’avait fatigué plus qu’il ne voulait le laisser paraitre. Mais l’importance de sa mission, l’électrisait toujours et l’aidait à garder conscience. Il s’étira laissant craquer son dos.

Pour sûr l’ami, tu ne trouveras ni lit, ni traversin, ni repos là-bas.

Ce dit-il pour lui-même. Il souffla un instant reprenant le contrôle de son corps, fermant les yeux et se concentrant. Puis il empoigna son casque à corne et l’enfila.

Voilà, Sirat coursier mortuaire de Vallel, lieutenant de Khynt entre en scène.

Il avança vers le temple, prudent, épiant les alentours trop calme à son gout. Il arriva devant la porte en bois du sanctuaire et la poussa.

Eva et d'autres Esserothien passent le portail avant que celui-ci ne se ferme. Aucun coup de vent. Pas plus de magie ici que dans un bol de pistache. Tous n'ont pas réussi à passer, mais certains sont sauvés. Il faut être positif dans ce genre de situation.

J'observe ma main en souriant presque, tandis que Triman m'adresse la parole et que l'Ouessien aux trois bras s'approche.

Je ne fais pas le poids face à eux avec une magie aussi imprévisible, se battre n'est pas une solution avec les Esserothiens déjà neutralisés. Je pourrais me rendre si je n'avais pas un objet aussi important que le sifflet sur moi. Grâce à lui il me reste la fuite comme solution, serré dans ma deuxième main. J'hésite pourtant, fuir en abandonnant les autres ici. Si je le faisais, est-ce que je pourrais encore me regarder en face ?

Probablement pas.

" Fais chier. "

Je me marre.

" Ok, c'est bon, je me rends, pas besoin de provoquer plus de blessure… "

Je laisse tomber le sifflet de ma main et met un violent coup de pied dessus, espérant ainsi le briser et le rendre inutilisable. J'accepte de me rendre mais hors de question de leur offrir un tel avantage.

La porte s’ouvrit, aussi massive qu’elle pouvait l’être elle se déplaça avec une grande légèreté, sans bruit. L’intérieur du temple était éclatant, les pierres semblaient illuminées d’une lueur opale. La décoration était, simple, paisible, sans fioriture. Deux rangées de colonnes avançaient en son sein, seulement espacé par des petites fontaines d’eau cristallines. Au font un être ailé, la même qui lui avait donné le sifflet, elle flottait immobile. On aurait pu la confondre avec une statue si ce n’était ce masque sans visage qui semblait observé et jaugé tout ce qui se passait dans l’intimité de sa basilique. Justement un des appeaux roula presque jusqu’au pied du guerrier. Un homme venait de le jeter et semblait se rendre à une troupe d’homme et de femme aux yeux bandés. Le jeune homme était un Yumenien, cela ne faisait aucun doute pour le zélote. Son air moqueur, son physique de dilettante recouvert de sa peau tannée, sa chevelure longue entortillée dans un chapeau à la hâte et ses vêtements chatoyant faisaient de lui l’archétype même du délinquant Kendran. Il dénotait terriblement avec la régularité des lieux. Un groupe de dix personnes suivaient la scène entouré de ses hommes aux allures étranges et aux yeux bandés. Un blondinet au physique élancé, habillé d’une combinaison de cuir carmin et les yeux recouvert d’un bandeau fait du même cuir, apostropha Sirat.
Derrière son casque il réfléchissait à la meilleure stratégie à adopté.

Vue la tournure des évènements on m’a mandaté pour vous rappeler vos devoirs.

Il tendit le papier avec le sceau de Vallel à son interlocuteur. Il récupéra le sifflet et dévisagea d’un regard noir le bohémien. C’était le même que le sien, il y en avait donc plusieurs, le loup puis se romanichel. Pourquoi? et qui était cette entité flottante?

Et qui est cet homme, il n’est pas Ouessien, que fait-il dans vos murs ?

Quand j'aperçois que le sifflet ne se brise pas mais valdingue jusqu'aux pieds d'un inconnu qui vient d'entrer dans le temple, je le fixe avec stupeur avec un sourire niais.

" Super… " Sifflai-je avec ironie.

Je lève alors les yeux vers l'inconnu tandis que Triman s'étonne de sa venue. Il n'a, en effet, pas l'air d'un Ouessien. Une carrure comme la sienne, avec une fourrure. J'en ai déjà vu à Kendra-Kar. Ce type vient de Yuimen. Il doit sûrement venir m'aider, Eva a prévenu Fan-ming et un aventurier vient m'aider. Il confirme mes pensées par ses paroles. Le fait que les Ouessiens ont choisi le mauvais camp, le conseiller à mandater ce type pour qu'il vienne leur botter le cul, il montre un parchemin, très officiel le mec, puis il ramasse ensuite mon sifflet.

Je lui fais un grand sourire malgré le regard noir qu'il me jette et son aspect effrayant avant de me retourner vers les Ouessiens en baissant les bras.

" Alors, on chie dans son froque ? Il va vous faire une tête au carré et après on ira se boire une bière. "

Je lance un sourire provocant à l'homme au troisième bras qui continue d'avancer vers moi en me menaçant.

Puis mon sauveur demande qui je suis, certifiant que je ne suis pas Ouessien et demande même ce que je fais ici. Mon sourire s'efface et sans quitter Afedafax des yeux, je m'adresse à l'inconnu.

" Comment ça, ce n'est pas Fan-Ming qui t'envoie pour aider les autres Esserothiens ? "