Sirop se demanda un petit moment s'il devait se faire remarquer par l'imposant loup gris devant lui ou non. Ce dernier n'avançait plus et semblait hésiter quant au chemin à prendre ensuite.

(Aller Sirop. Va falloir te décoincer mon vieux !)

Qu'est-ce qu'il risquait après tout ? Le bâtiment dans lequel il se trouvait était remplit de milicien...
C'est en songeant à cela que le Hobbit, rassemblant tout son courage, leva le doigt en l'air, ouvrit la bouche et...

Le Liykor se retourna et l'aperçut, faisant sursauter imperceptiblement le semi-homme. Ce devait sûrement être son ouïe formidable ou peut-être bien son odorat qui l'avait alerté de sa présence.
Sirop retint son souffle quand la masse de poil mit sa patte devant sa gueule, sûrement une coutume de chez lui, mais ne put retenir un soupir de soulagement lorsque le Loup lui tendit ensuite cette même patte en se présentant calmement :

"Désolé je ne t'avais pas vu. Je m'appelle Ziresh. Bon courage d'avance pour la suite."

C'était tout ce qu'attendait Sirop pour se regonfler de son habituelle assurance. En empoignant de bon cœur la patoune du dénommé Ziresh, il lui répondit, un grand sourire sur les lèvres :

"Enchanté, moi c'est Sirop." puis il s'esclaffa. "Je me demandais si tu n'allais pas me dévorer tout crut en me voyant. Préjugé raciste, je suppose..."

Un soldat d'âge mur leur indiqua ensuite discrètement l'escalier descendant en leur chuchotant que c'était à la cave.

"Merci beaucoup, vieux !" le remercia le Hobbit, de bonne humeur après avoir fait la connaissance de Ziresh.

Loup et Hobbit descendirent donc ensemble cet immense escalier qui descendait, descendait, les faisant passer devant plusieurs postes de garde.

"Il est bien mystique cet escalier mais pour remonter le vin de la cave, bonjour, hein ?" plaisanta Sirop lorsqu'ils croisèrent deux miliciens.

Ils arrivèrent enfin dans la cave. Une grande cave. Une immense cave. Avec plein de portes scellées.
Sirop aurait voulu dire quelque chose mais la présence de l'homme debout devant l'une des portes le réduisit au silence. Il avait fière allure et dégageait un charisme d'homme qui savait se faire écouter.
Il leur demanda s'ils étaient venus aider Oranan. Si Ziresh se contenta d'une réponse claire et précise, Sirop, lui, s'approcha de l'inconnu et tendit sa main avant de débiter fièrement :

"Bien le bonjour monsieur, je me nomme Sirop Papum de Shory et, par Kubï, et comme l'a dit mon ami ici présent, nous sommes prêt à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour porter secours à votre magnifique et fière cité. Il suffit de demander."

Sirop sourit en son for intérieur. Dommage que ses parents n'étaient pas là !

Sirop se montra bien plus loquace que Ziresh ne l'avait imaginé en le voyant. Le fameux préjugé raciste mentionné plus tôt eut d'ailleurs de quoi le faire sourire. Cela lui rappela inévitablement sa rencontre avec Terra, alors qu'il acceptait sa toute dernière tâche avant d'être considéré comme un adulte, et d'avoir le droit de partir à l'aventure. Un peu plus, et il n'aurait jamais été en capacité de se trouver ici, à Oranan.
Quand le hobbit répondit à son tour pour présenter sa volonté de protéger la ville, le loup y perçut une naïveté tout à fait similaire à la sienne, quand il était parti pour Lebher. Si ce n'était qu'il était bien plus bavard que lui. Et pourtant, c'était une chose que l'on lui avait déjà reproché, au tout début.

(Il ferait mieux de ne pas parler de ses affinités religieuses quand on sera en mission... Je pense qu'il le regretterait...)

L'homme se présenta par la suite. Il n'était pas général, comme l'avait imaginé Ziresh, mais capitaine. Capitaine Atsuhiko. Mais ce n'était pas tant la présentation qui avait de quoi déstabiliser le Porteur de Lumière. C'était la mention d'un "autre monde".
Ziresh savait qu'il y en avait. Il l'avait lu, que ce soient dans des romans ou dans quelques biographies. Mais quand il en entendait parler, il pensait que cela n'était accessibles qu'à quelques personnes sur Yuimen. L'utilisation des fluides semblait être quelque chose de particulièrement dangereux et vraiment, il ne savait pas à quoi s'en tenir.
Le capitaine Atsuhiko expliqua aussi pourquoi les troupes d'Oranan n'étaient pas employées pour aller sur cet autre monde. La menace d'Oaxaca était bien trop présente pour miser sur une telle division.
Quoiqu'il en soit, Ziresh s'était bien attendu à une mission importante. Il s'en était douté dès que Calimène lui en avait parlé dans la Citadelle. Mais à aucun moment il n'aurait imaginé qu'il doive aller sur un autre monde pour sauver Yuimen. Il n'imaginait d'ailleurs pas que cette menace pesait autant sur le monde dans sa globalité. Oranan, il l'imaginait et c'était déjà grand. Mais sauver le monde... D'une certaine manière, il avait déjà probablement sauvé une grande partie de Nosvéris avec ses compagnons en tuant le Dieu-Pieuvre. Mais c'était tuer le mal dans l’œuf. Ici... Tout semblait bien plus grand.

"Bien sûr, capitaine Atsuhiko. Je serais prêt à tout pour protéger Yuimen et ses habitants. Je... Je dois admettre que je n'ai seulement jamais voyagé vers un autre monde. Ni même approché de prêt ou de loin un fluide..."

En y réfléchissant bien, Ziresh se rappela d'un autre évènement qui avait eu dans la mine de Lebher. Les groupes s'étaient divisés et il avait réussi à rejoindre l'autre simplement en foulant une espèce de liquide, aux pieds d'une stèle qui représentait anciennement Thimoros. Peut-être était-ce une chose similaire, le "fluide".

« Je suis le Capitaine Atsuhiko, dirigeant de cette milice. Le Conseil d’Oranan m’ confié la mission d’envoyer de valeureux aventuriers sur un autre monde, Aliaénon, afin de défendre la cité d’une menace extérieure d’Oaxaca. »

À la première partie de la phrase, Sirop hocha poliment la tête mais dès que le Capitaine parla de l'autre monde, le Hobbit leva un sourcil, ouvrit la bouche en "O" et éloigna peu à peu sa tête de son interlocuteur comme si ce dernier parlait le plus sauvage et le plus ancien des dialectes Gobelin.
Le milicien leur expliqua ensuite autre chose mais Sirop n'écoutait plus. Un autre monde. Il allait voyager vers un Autre monde, lui, Sirop !
Il avait quitté son Comté pour vivre des aventures épiques dans tout Yuimen et le voilà qui s'envole déjà vers un autre monde !
Il en avait déjà entendu parler par les vieux Hobbit de Shory mais jamais au grand jamais il ne s'était imaginé qu'il en visiterait un un jour.
Les explications de Atsuhiko terminées, le Hobbit eut du mal à cacher son excitation. Il trépignait sur place, les poings placés devant la bouche en poussant des petits couinements d'euphorie.
Aussi, lorsque le Capitaine leur demanda si, pour venir en aide à Oranan, mais aussi à tout Yuimen, ils étaient prêt à traverser un "fluide" menant vers cet autre monde, Sirop brandit son poing en l'air et cria, par-dessus Ziresh qui avait annoncé avec beaucoup plus de calme qu'il était prêt, lui aussi :

"Un peu que nous sommes prêt Cap'taine ! On part quand ?"

En entendant les paroles du capitaine Atsuhiko, Ziresh n'en fut pas moins rassuré. Il s'agissait certes d'un privilège pour lui, d'aller dans un autre monde. Mais c'était une chose si peu commune qu'il avait le sentiment de se jeter dans l'inconnu le plus total. Et l'inconnu, pour tout le monde, c'était une chose qui faisait peur. Aliaénon était par ailleurs un monde dont il n'avait jamais entendu parler. Ce qu'il renfermait, c'était encore un mystère à résoudre.

Vint ensuite le moment où les deux compères durent faire face au fluide. Le militaire les avait alors invités à passer la gigantesque porte qui était derrière lui. Au dessus du sol, à un mètre, un étrange boule de brume flottait dans l'air. Ziresh avait déjà vu quantité de choses étranges. Des arachnides se développant dans les corps d'humains, un Dieu-Pieuvre, un peuple troglodyte vouant un culte à un ancien Thimoros... Mais il ressentait encore un sentiment particulier en voyant le fluide. C'était comme si cette chose renfermait une puissance inimaginable, sans être pour autant palpable. C'était une chose sont la compréhension n'était pas encore à l'échelle de tout habitant de Yuimen. En tout cas, c'était comme cela qu'il voyait la chose.
Et il suffisait d'être touché par elle pour se retrouver sur un autre monde...

Ziresh n'eut pas le temps de tergiverser dans ses analyses. A peine eut-il l'opportunité de la voir qu'elle s'était dirigée vers le jeune hobbit. Atsuhiko avait déjà prévenu : ils devaient se tenir la patte pour voyager. Le Porteur de Lumière n'avait absolument aucune idée de la raison de cette précaution, mais dans un élan de peur, il s'était presque jeté sur le sinari, lui attrapant la patte au vol.

"Sirop !"

Il eut tout juste le temps de fermer les yeux quand le fluide se posa sur lui.

C'était incroyable ! Sirop n'en revenait toujours pas ! Un autre monde ! Il partait pour un autre monde ! Un endroit que seul peu d'élu dans Yuimen avait eu l'occasion de visiter. Un endroit rempli de choses à découvrir, de quêtes épiques à vivre et des tonnes de choses encore !

Ce naïf et formidable enthousiasme se calma toutefois très vite lorsque le Hobbit aperçut le fluide qui allait le faire passer, lui et Ziresh, vers ces nouvelles contrées. Une énorme boule de brume pâle flottant dans les airs qui semblait pour le jeune Sinari, presque menaçante.

Un moue soupçonneuse et presque dégoûtée se peignit sur le visage du Hobbit et pratiquement aussitôt, un soudain retour à la réalité s'imposa à lui.
Le Sinari jeta un coup d’œil oblique au Liykor à ses côtés. Lourdement équipé, imposant, il était clair qu'il en avait vu d'autre celui-là. De plus, Oranan n'avait-elle pas appelée les plus grands aventuriers de Yuimen pour l'aider ? Il se rappelait du papier qu'il avait trouvé dans une auberge et lu et il lui semblait bien que si. Tout les autres aventuriers seraient comme ce loup. Expérimenté, fort...
Il se rappela aussi soudain la phrase que lui avait dit le garde des portes d'entrée de la ville pour le prévenir.

« Si vous voulez aider, rendez-vous à la milice. Mais… prenez garde, ça pourrait être dangereux. »

Aussi, une question se révéla dans son esprit, tel un coup de poing au creux de l'estomac.

Qu'est-ce qu'il foutait là ? Lui, un malheureux Hobbit ayant quitté son Comté depuis quelques jours à peine, qu'est-ce qu'il pouvait bien avoir à faire ici ?

Soudain devenu livide, il recula d'un pas en sursautant lorsque la boule lumineuse dont venait de parler le Capitaine Atsuhiko à l'instant, se posa sur son épaule.
Il l'a regarda, apeuré. C'était finit, il n'avait plus envie d'aller voir ce nouveau monde. D'ailleurs, ils n'avaient aucune idée de ce qu'on attendait d'eux. Si cela se trouvait, il y avait un maudit et très méchant monstre derrière cette stupide boule de fumée !

"Ah ! Euh... Ouais alors, Ziresh, tu vas passer dev..." commença à balbutier le Hobbit mais ce satané loup gris se jeta soudainement sur lui.

Il le saisit par la main avec sa grosse patte poilue avant de foncer vers le fluide en soulevant complètement de terre le malheureux petit Hobbit qui eut juste le temps de pousser des petits cris, le visage déformé par la frayeur, comme quelqu'un aspergé soudainement d'eau froide :

"Non, attends, le chien, non ! ZIREEEEEEESH !!"

Et la dernière vision que le Hobbit eut de Yuimen fut le Capitaine Atsuhiko dans sa belle armure qui le regardait dans les yeux.

Ezak sur son destrier sombre sembla complètement décontenancé en approchant de sa ville natale. L’émerveillement avait fait place à une lassitude certaine. Il le savait, il n’y avait pas endroit plus sûr ces terres et pourtant, les contrôles semblait avoir été renforcés. Il se passait réellement quelque chose ici. En presque vingt ans de vie dans cette ville, le m’aitre d’armes pouvait assurer qu’il avait rarement vu ça. Une longue queue s'était formé provoquant un ralentissement qui ne plaisait pas du tout à l’humain. L’idée d’attendre pour rentrer chez lui n'était pas des plus plaisantes et il voulait savoir ce qu’il se passait. Le temps pressait.

A mesure que la file avançait, Ezak se faisait de plus en plus pressent. Râlant de bon coeur contre les zoaves qui n’allaient pas assez vite selon lui. Il insulta allègrement l’homme devant lui qui venait de se faire refouler aux portes. Un peu trop insistant, il criait au scandale, tel un chien abandonné à son triste sort.

«Mais qu’on l’égorge, ma parole !» s'énerva t’il au moment ou deux gardes se décidèrent à l’escorter plus loin.

Toujours monté sur Katsuyo, il se posta devant le garde qui portait avec perfection l’austérité des guerriers Ynorien et il déclina son identité, non sans effectuer une courbette en signe de salutation.

«Ezak D’Arkasse, je viens à la rescousse de ma patrie.»

Puis il se retourna pour regarder Azra qu’il avait oublier depuis tout ce temps.

«Et voila mon...valet, Azra. »

Il espérait que le jeune homme ne lui en tiendrais pas rigueur. De toute façon, et comme à son habitude, il s’en moquait royalement.

Lorsqu'ils arrivèrent à l'entrée d'Oranan, Azra avait révoqué Rendrak, par précaution. Il avait rangé son casque et mit son bâton dans l'étui dans son dos. Il pourrait sans doute convaincre les officiers, mais certainement pas les gardes de la porte.
Une longue queue s'était formé, exaspérant le chevalier. Azra prit son mal en patience, attendant tranquillement en levant les yeux au ciel.
Lorsqu'ils arrivèrent devant la porte, Ezak se déclara en bon patriote qui rentrait chez lui défendre sa patrie... avec son valet.
Azra resta un instant silencieux, effaré, puis il arbora un sourire qu'il espérait pas trop crispé.

« Salutation, messieurs... »

Il s'inclina légèrement, se demandant comme ce sir d'Arkass allait justifier son loup...

Les gardes se montrèrent plus qu'aimables avec Ezak mais plus soupçonneux à l'égard d'Azra et de son loup, demandant d'où ils venaient. Ils n'avaient pas l'air agressifs, mais tout de même suspicieux.

(Encore une chance qu'ils n'aient pas fait de remarque sur mon bâton...)

(Tu as intérêt à trouver rapidement quelque chose...) souffla Arek.

(Je m'en doute bien, mais l'histoire que j'avais prévue ne tient plus...)

Il allait falloir improviser.

« Si je puis, me permettre, messire... » lança-t-il avec une inclinaison de tête vers Ezak avant de se tourner vers les gardes.

« Je comprends vos doutes, messieurs, d'autant plus que, comme vous pouvez le voir à ma robe, malgré son état lamentable, je fais partie du clergé de Phaïtos. Messire d'Arkasse à requit mes services pour diverses raisons, me faisant quitter le temple de Kendra Kâr pour lequel j'ai un temps travaillé. Il est toujours utile, d'avoir un nécromancien à ses côtés, n'est-ce pas ? »

Il arborait un sourire qu'il espérait désarmant et amical. Un flot d'arguments dégoulinants de sincérité devrait faire effet, avec un peu de chance...

« En vérité, une certaine mission m'a porté à Omyre, en effet, et c'est là que j'ai acquis ce loup d'une manière pour le moins rocambolesque. Cependant, sauf votre respect, une telle histoire ne peut être révélée à de simples gardes... En revanche, si vous y tenez, je suis disposé à en parler à un supérieur, si cela ne courrouce pas le seigneur Ezak... »

(Pas mal, approuva Arek. Très... seigneurial... Ta capacité à entremêler la vérité et le mensonge me surprend de plus en plus. Je ne regrette pas de t'avoir choisi.)

(Attends de voir si ça va marcher...) maugréa intérieurement le garçon.

Ezak tiqua légèrement lorsque le garde commença à avoir des doutes sur Azra. En même temps, sur son front Omyre était écrit en lettre fluo. Entre sa tunique, et son loup. Encore heureux qu’ils n’avaient pas vu ses talents de magicien noir.

Le maitre d’armes jeta un regard derrière la garde où dans une tente, une voix confirma qu’ils pouvaient passer. Quand il aperçu un elfe noir, le visage de l’humain se déconfit. Qu’est ce que cette race inférieur pouvait bien faire la. Etait-ce de cette manière qu’Oaxaca s'était arrangée pour qu’il passe, en y infiltrant l’un de ses sbires ? Cela ne sentait pas bon.

Encore moins, lorsque Azra tenta de s’expliquer pour la présence de son loup. Ezak manqua de s'étouffer lorsqu’il prononça le nom de la cité noir mais il devait reconnaitre que son histoire tenait plus ou moins la route. Mais il valait mieux éviter qu’il posent trop de questions.

«Je me porte garant de cet homme, je lui fais totalement confiance. Et si il s’avérait qu’il était lié à cette putain d’Omyre que l'on nomme Oaxaca, je connaitrais le déshonneur et je me donnerais moi même la mort.»

Tout cela n'était bien entendu qu'un ramassis d'un mensonge honteux, mais Ezak ne s'en sentirait pas mal pour autant, loin de la.

Ezak parut soulagé lorsque le garde, consentit enfin à laisser passer Azra. Il avança avec sa monture dans l’enceinte de la ville mais un commentaire étrange de l’elfe noir le fit stopper net. Il l’observa un instant, le doute était clairement visible sur le visage de l’humain. Milles et une questions frappaient les parois de ses crânes sans jamais trouver réponse. Ces avant-bras lui avaient été offert par Puliin et il ne voyait pas pourquoi cet individu la connaitrait, surtout si il travaillait pour la reine noir. Il finit par se dire que ce commentaire était innocent et avant de repartir il décocha un regard et un sourire méprisant au Shaakt.

"Hmpf !"

Il avait eu sa dose de créatures sombres pour les années à venir.

Ezak oublia un instant la gravité de la situation. Cela lui faisait un bien fou de parcourir à nouveau les rues d’Oranan. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait bien, complètement détendu. Mais les visages des habitants qui semblaient préoccupés par l’arrivé de tant d’aventurier le ramena bien vite sur terre. Si il continuait flâné, peut-être qu’un jour il ne verrait plus cette ville. Il connaissait les siens, quelque chose n’allait pas.

Il accéléra le rythme et se retrouva bien vite devant la milice. S’avançant vers les gardes il ne perdit pas de temps et après les avoir saluer il s’adressa à eux.

«On m’a dit de venir ici pour aider. A qui dois-je m’adresser ?»

Le garde semblait visiblement avoir des problèmes avec les adorateurs du dieu des morts et, malgré le fait qu'Ezak multiplia les promesses (certainement vaseuses) concernant la fidélité d'Azra à leur cause, il menaça clairement de mort s'il entendait parler de nécromancie à l'intérieur d'Omyre. Azra pinça les lèvres. À quoi s'était-il attendu ? À ce que les citoyens d'Oranan soient capables de la moindre ouverture d'esprit ? Comme à Kendra Kâr, ce n'était qu'une bande de snob qui jugeaient sur le superficiel sans s'attarder sur l'âme des gens.

(Oui, enfin, ton âme n'est pas reluisante non plus...) signala Arek.

Il pensa un commentaire bien senti à son intention et se prépara à suivre son 'maître' dans la ville. Celui-ci lança un regard méprisant à un shaakt, ce qui ne surpris en rien le garçon. Natif d'ici, comme les gens d'ici...
Il le suivit en silence jusqu'à ce qu'ils arrivent devant un garde de la milice.

« On m’a dit de venir ici pour aider. À qui dois-je m’adresser ? »

Aider ? Aider à quoi ? Et pourquoi y avait-il tant de mercenaires par ici ? On jurerait que la ville était sur le pied de guerre, pourtant ils n'avaient croisé aucune armée en venant... Est-ce que ça avait un rapport avec cette histoire d' « autre monde » dont avait parlé Arek ? Tant de questions dont il espérait avoir prochainement les réponses...