Eva ne remarqua le petit chapiteau et le Shaakt que lorsque le garde se tourna vers lui. L'individu qui se tenait à l'intérieur se trouvait dans une foule de parchemins et il en consulta un, un moment avant de dire quelque chose. Malheureusement pour Eva, le tumulte ambiant lui cacha ses dires. Cela devait sûrement signifier qu'elle répondait aux exigences car le garde s'écarta, lui laissant la voie libre en lui disant de se rendre à la milice d'Oranan. La mage avança donc, passant les imposantes portes de la Capitale du royaume d'Ynorie. 

"C'est juste magnifique ..." murmura Eva, emerveillée.

Devant elle s'étendait de somptueux jardins. Des petites maisons qui se ressemblaient toutes bordées des rues dont les pavés étaient bien droits et propres. La semi-elfe se trouvée dans une grande allée. Il y avait beaucoup de monde. Comme elle ne connaissait pas du tout la ville, Eva dû arrêter un passant pour lui demander l'itinéraire. Celui-ci lui expliqua la route à prendre en lui souriant, visiblement content d'aider quelqu'un.

La demi-elfe continua donc sa route, elle arriva, après une longue marche devant ce qui semblait être la Milice d'Oranan. Deux gardes se tenaient en faction devant le batîment.

"Bonjour, je répond à l'appel de votre cité, le garde aux portes de cette dernière m'a dit de venir ici."  déclara Eva en se rapprochant un peu d'eux.

L'un des gardes prit la parole, il dit à Eva de bien vouloir le suivre et il entra dans le bâtiment. La mage de glace le suivit, ils prirent directement à droite et descendirent un escalier menant sûrement à une sorte de cave. Eva remarqua un petit poste où étaient assis à une table deux gardes Ynoriens. Le garde continua de descendre et ils se retrouvèrent bientôt dans un large et grand couloir. De part et d'autre de ce couloir se trouvaient des portes, toutes barrées et cadenassées. Il n'y en avait qu'une seule d'ouverte.

(Bon au moins ce ne sont pas des cellule) put observer la demi-elfe.

Le garde entra dans la pièce, Eva le suivit. Ils se retrouvèrent devant un homme, assez jeune. Il portait une belle armure, sûrement un signe de son grade. Cela devait être le chef de la milice Oranienne. Eva n'eut même pas le temps de dire quelque chose qui expliqua la raison de l'appel d'Oranan. À l'écoute de ses explications, Eva arbora un air sérieux.

(Sur une autre planète ? Avec en plus Oaxaca ? Eh bien, moi qui voulais de l'aventure !) pensa Eva.

Le chef de la milice s'approcha un peu d'Eva et lui expliqua que le monde derrière le passage était dangereux, et qu'elle devrait affronter des choses encore plus dangereuses. L'homme demanda aussi à la demi-elfe si elle était prête pour cela, si la volonté d'aider toute la planète était suffisamment forte pour que rien ne puisse la faire défaillir.

"Je suis totalement prête. Je suis venue ici pour vous aider, et je vous aiderais, même si le danger est grand." répondit Eva en le regardant droit dans les yeux.

Le capitaine de la milice visiblement satisfait acquiesça. Il indiqua la porte derrière laquelle se trouvait une sorte de boule en perpétuelle rotation sur elle-même. À la fois brumeuse et lumineuse, elle flottait à au moins un mètre du sol fait de pierre de la pièce. L'homme déclara que le passage menait à Aliénon, le monde où elle allait devoir se rendre. Il lui dit de garder fois en ses convictions.

"Bien, merci de votre accueil et de vos explications. Que Yuia vous gardes." termina Eva, simplement.

Eva n'avait jamais vu un tel passage. Jamais elle n'avait envisagé l'existence d'un autre monde. La demi-elfe n'attendit pas la réponse de l'homme, elle s'avança vers la sphère, impressionnée. Quand elle fût à un mètre d'elle, une petite boule vint se poser sur son poignet droit.
À ce moment-là, la mage remarqua qu'elle avait une foule de questions à propos du monde dans lequel elle allait débarquer : Que cherche Oaxaca sur Aliénon ? Qui trouvera-t-elle une fois là-bas ? À qui devra-t-elle faire confiance ? Elle avait aussi oublié de demander un semblant d'équipement. Eva vit la petite boule de lumière et continua à avançait vers le passage, vers la brume, vers l'inconnu ...

La foule est dense devant les portes, avant notre arrivée du moins. Reconnaissons que notre chevauchée a l'avantage de nous permettre un accès à la porte nettement plus aisée que prévu au premier abord. J'ignore si mon apparence de fière chevalière y est pour quelque chose, mais redoute que ça soit plutôt l'apparence de mon compagnon. Je m'approche des gardes, l'un d'eux, vêtu d'une armure d'écailles et d'une lourde lance m'adresse la parole.

(C'pas une lance. C't'un guandao.)

Il me demande ce que je viens faire ici... question idiote. J'hésite à répondre que je viens pour détruire la cité, mais je doute sérieusement que ces hommes-là ait le moindre sens de l'humour et de l'ironie.

"Lothindil 'Tir Lisha, chevalière du Noara, Guerrière spirituelle de Yuimen. Je viens avec mon compagnon pour vous aider. Il paraît que vous avez besoin de mercenaires."

Comme si je pouvais venir ici pour faire les magasins...

Les portes, comme bien souvent à l’entrée des villes, sont un goulot d’étranglement : les voyageurs arrivent mais sont ralentis par le passage restreint et le temps de contrôle, voire de fouille, des gardes. Mais cela, Therion l’ignore. C’est avant tout l’impatience qui monte en lui, entouré de la populace qui tout de même s’écarte face à son allure peu engageante. Son esprit se focalise sur les soldats qui se tiennent face à l’elfe et lui, sur leurs armures, sur leurs armes.

(Ils n’ont pas l’air de ces bêtes Sektegs qui trainent leurs lances comme un morceau de bois encombrant… Ces sont aussi des guerriers, d’une autre sorte que ceux que les sergents envoyaient aux portes d’Omyre… C’est évident après tout… Qui aurait osé approcher de la cité sombre seul, sans escorte, avec de mauvaises intentions, et espéré s’en sortir ? … La cité entière serait tombée sur le corps de ce fou… Et peu importe que meurent les quelques trouffions laissés en première ligne…)

Il entend les paroles de l’elfe qui l’accompagne et qui a pris les devants, sur ton beau cheval, mais il ne les comprend pas. Les mots ne font pas échos à des idées dans son esprit, il perçoit simplement les tons. La tension, peut-être de la crainte, chez le garde ; une forme d’assurance autoritaire chez Lothindil. Au dernier moment il s’avise de la réaction qu’avait suscité le premier port de son casque en olath à Omyre, face à ses camarades aussi, d’une geste délibérément lent pour ne pas passer pour hostile, il porte une patte à sa tête et le retire, laissant sa face lupine apparaître en pleine lumière. Le soleil lui brûle alors les yeux, qu’il clôt à demi pour ne pas trop souffrir : des minces fentes il voit encore la scène devant lui, et se tient prêt à agir si cela s’avère nécessaire ; sa main gauche n’a pas quitté les abordes du pommeau de la Lame Sombre.

Que le garde me reconnaisse m'arrange bien à vrai dire, mais reste le problème de mon compagnon de route. Forcément, un liykor noir, ça pouvait pas passer inaperçu, même à mes côtés. Mais j'avais décidé qu'il serait un bon combattant pour lutter à mes cotés, ce n'était pas un garde qui allait m'en empêcher.

"Voyons, garde. Tu connais ma réputation vis-à-vis des agents d'Oaxaca, crois-tu que je me ferais accompagner de l'un d'eux ? Tu devrais savoir que ceux de la Dame Sombre que je croise passe par le fil de mon épée pourtant. Il s'appelle Thérion, et c'est un compagnon fiable."

En moi, Astinor grogne, elle en a déjà marre de toutes ces palabres et j'imagine sans peine qu'il doit en être de même pour mon taciturne compagnon.

Le manège commençait à lasser Therion qui ne comprenait rien de ce qui se disait, ni même de ce qui se jouait : il se doutait qu’il était question de lui aux divers regards que lui coulaient les gardes, mais entre percevoir de la crainte mâtinée d’hostilité latente et savoir si les chiens seront ou non lâchés, il y a un fossé trop large pour qu’il se hasarde à le sauter. La voix de l’elfe, son ton d’autorité, les réactions des humains face à elle, lui donnaient cependant bonne confiance.

(Si elle est vraiment l’envoyée du Père, alors ses mots, même prononcés dans cette langue des hommes, nous ouvrirons le chemin vers les territoires de chasse… L’heure n’est pas à se battre… Les gardes sont trop nombreux, et il y aurait trop de chair pour moi seul, je devrais laisser les cadavres pourrir au soleil, en proie aux mouches… La Mère n’aime guère cette sorte de chasse…)

Enfin on leur libéra le passage et une forme de soulagement se peignit sur le visage de celui qui jusque là avait parlé. Les choses allaient pouvoir suivre leur cours sans que le sang soit versé, du moins pour l’heure. Le Liykor noir que la migraine commençait à énerver replaça lentement son casque sur son crâne, libérant le pouvoir de l’olath qui reconstitua autour de sa tête l’ombre protectrice qui apaisa les élancements liés à la lumière du jour.

« Et maintenant, toi qui chasse bien, que fait-on ? »

L’odeur ne l’engageait guère. Certes la cité ynorienne puait moins que sa menaçante et sombre voisine, cependant c’était encore pour lui un entrelacs d’odeurs qu’il peinait à démêler, où l’une se mêlait à l’autre dans une pelote olfactive inextricable. Il y avait en plus de cela les effluves liés à l’occupation des lieux par un nombre élevé d’individus : cuisine, excréments, artisanat, feux, parfums. Soudainement il lui prit l’envie de tourner les talons, de rejoindre les forêts et leurs senteurs familières. Un sentiment fugitif dont il eut honte sitôt éprouvé.

(Je ne crains pas cette chasse Père, j’affronterai les épreuves que tu jugeras bon de m’imposer avec la dignité qui sied à tes Enfants !)

Le garde finit par nous laisser passer et m'invite à me rendre à la milice. Je note cependant que l'elfe noir qui lit les registres n'a pas trouvé mon compagnon. Il y a moins d'une journée, celui-ci était esclave à la solde d'Oaxaca, nul ne peut être au courant du changement, surtout en étant bloqué aux portes à surveiller les noms : soit ses listes sont fortement incomplètes, soit il ment par rapport à ce qu'il lit dedans. D'un coté comme de l'autre, cela signifie que je vais devoir me méfier de tous les aventuriers engagés dans cette mission, car chacun peut être un ancien ou actuel serviteur d'Oaxaca, parce que, volontairement ou pas, ce Shaakt laisse passer des gens qu'il ne devrait pas.

C'est donc l'esprit sombre par la perspective de futures trahisons que je réponds à mon compagnon dans sa langue canine :

"Suis-moi pour l'instant."

Avec l'aide de passant, nous nous rendons à la milice. Le grand bâtiment se dresse alors devant nous, à l'aspect austère :
"Nous venons aider la cité."

Je suppose que ce n'est pas courant de voir des mercenaires dans cette ville connue pour son armée autant que son régime particulier et que les miliciens sauront où nous emmener.

Depuis quelques jours, la ville était en ébullition, la milice s’agitait dans tous les sens et l'entrée dans la cité était soumise à un contrôle rigoureux, sans compter l'appel aux aventurier lancé par Oranan, bref ; il se passait clairement quelque chose, quelque chose de grave.

Pendant ce temps, dans une taverne perdue au milieu des allées tortueuses qui composent les quartiers peu recommandables de la ville, un jeune homme mal habillé se trouvait affalé au comptoirs, seul dans la pièce avec le tavernier.

« Hum, je devrais probablement y aller »Un léger sourire amusé se dessinait sur ses lèvres, alors qu'il laissait ses yeux couleur d'acier parcourir le fond de sa choppe vide tout en faisant rouler cette dernière sur le bois qui lui servait de repose tête.

« Ho ? Tu t’en va ? » le propriétaire de l'établissement, un vieil homme d'une soixantaine d'année aux traits sévères, bien que marqués par le temps s'étonna du départ matinal de son fidèle client. Tout en parlant, le gérant s'affairait à nettoyer les divers objets et matières organiques présent un peu partout dans la salle, probablement le résultat d'une soirée bien arrosée.

« Oui, j'ai enfin trouvé un travail me convenant.» se redressant, le client aux yeux d'acier sorti quelques yus de sa bourse qu'il lança grossièrement sur le comptoir. Son sourire avait disparu, si ce n'était pas pour un coin de ses lèvres, pointant vers le haut. De façon nonchalante, sans adresser un regard au vieil homme, même lorsqu'il lui répondit, il commença à marcher en direction de la sortie.

Le vieux tavernier, lui lança alors un regard dubitatif.
« Humpf, comme quoi même un bon à rien comme toi peut finir par ce ranger hein ? »

Tueth s'arrêta au seuil de la porte, restant ainsi quelques instants, en silence, finalement, il fit pivoter le haut de son corps et, regardant par dessus son épaule, il planta son regard dans celui du vieil homme, cette fois, un rictus sauvage déformait ses lèvres, alors qu'une faible et étrange lueur était perceptible au fond de ses pupilles.

« Me ranger ? C'est une blague ?!? Pourquoi un homme aussi talentueux que moi devrait se ranger ?!? » son rictus s'agrandit

« Je part ça oui ! Mais seulement pour chercher des ennemis à saigner, ainsi que de la puissance nécessaire pour le faire !!! » Sans plus un mot l'étrange individu-Tueth Vabrad- quitta la pièce, se dirigeant vers la milice d'Oranan, non pas sans entendre le tavernier dire dans un soupir quelque chose ressemblant à « je le savais ».



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(Même si j'ai dit ça....) sur le chemin de la milice, c'était perdu dans ses pensées.
(Je vais définitivement y aller mais...j'aurais besoin de tout ce que je peux trouver comme aide, qu'elle soit matérielle ou non, autrement, je risque bien d'y passer. C'est une demande officielle de la ville la plus militarisée de Nirtim après tout.) le Kendran grogna légèrement, irrité de devoir admettre son clair manque de capacité par rapport aux possibles aventuriers expérimentés qui allaient répondre à l'appel.

(Le problème étant que je n'ai pas vraiment d'ami qui pourrait me fournir de l'aide, mes seules connaissances ne sont pas vraiment le genre de personnes à aider leurs prochains) un rire moqueur s'échappa de ses lèvres, il n'était pas diffèrent d'eux, il s'agissait d'ailleurs de la raison pour laquelle ils en étaient venus à se connaître pour commencer. Vabrard porta sa main droite au visage, cachant sa bouche, sans la toucher, posant son pouce sur la joue droite et son index sur la gauche.

(dans ce cas, je ne peux que tenter d'en appeler directement à des miliciens...) Étrange n'est-ce pas ? Qu'un voleur demande de l'aide à un membre de la milice? A dire vrai, ce n'était pas exactement une idée de génie, mais qui ne tente rien n'a rien et puis même sans être ami avec eux, Tueth les connaissait bien, les rencontrant sur une base quasi-journalières...

Après plusieurs minutes à marcher dans les rues agitées, perdu dans ses pensées, le voleur arriva enfin à destination, un grand bâtiment blanc qu'il avait visité de nombreuses fois. Devant ce dernier, deux gardes en poste, droit comme des piqués et lance en main. L'anticipation des combats à venir faisait battre son cœur de plus en plus vite, alors qu'il tentait de contenir le sourire malsain qui menaçait de s’emparer de ses lèvres et garder une attitude aussi amicale que possible.

« Hey !!! salut les gars ! J'ai entendu dire que vous aviez besoin de bras pour un boulot ? Hé bien me voilà ! »