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Le garde appuya sa demande d’explication, en échange de quoi il leur serait donné des renseignements qui semblaient de la plus haute importance, concernant le Mal qui divisait les terres de Nirtim, guidé par Oaxaca elle-même. La magicienne faillit se lancer sans attendre, lorsqu’elle vit arriver deux individus qu’elle n’aurait pas cru pouvoir revoir en vie, compte tenu des circonstances dans lesquelles ils s’étaient quittés : ils avaient été emportés par une troupe d’orque commandée par une femme ténébreuse. Ainsi donc, l’elfe blanche et le pirate s’étaient échappés, à moins qu’ils ne furent parvenus à négocier leur libération au prix de quelques bas engagements ou de yus sonnants et trébuchants. La méfiance devait donc rester de mise.
La magicienne observa leur comportement et leur propos, avant de conclure sur le fait que ces deux personnes avaient choisis de les ignorer pour le moment devant le garde, et que Serpent et Depheline devaient donc en faire de même. Cela arrangeait la sorcière, qui repensait, avec regret, à la scène qui les avait contraints à abandonner leurs alliés derrière eux pour assurer leur propre survie. Elle songea ensuite au pauvre Mercurio qu’ils avaient également du laisser derrière eux, et qui aurait été heureux de retrouver son ami.
Lorsque Serpent, l’elfe blanche et Hertless eurent finis de parler, elle reprit la parole, recontenancée, pour apporter les informations qui étaient attendues par l’elfe noir :
« Bien, assez bavardé. Vous permettez ? », revendiqua Depheline, qui voulait se recentrer sur l’essentiel, avant de pouvoir entrer en ville se reposer et se restaurer. Elle était lasse d'attendre.
« Tout au Nord de Nirtim, par delà les flôts, se trouvait une île volcanique d’expérimentation tenue par les lieutenants d’Oaxaca. Cet endroit était le théâtre de bien des horreurs, et une invasion de notre continent était à prévoir, car une armée était en train d’être dressée, réunissant les plus puissants combattants de Yuimen pour en faire des esclaves, à l’aide de collier maudit qui devaient tous nous contrôler… »
Pour illustrer ses propos, la magicienne dévoila le collier à son cou, fière de montrer qu’une pierre avait été détruite, signe qu’elle n’était heureusement plus sous l’emprise du mal.
« Fort heureusement, les plans d’Oaxaca et de ses sbires ont été déjoués, par quel moyen je ne saurai le dire, mais nous avons réussi à nous libérer de ce contrôle, avant que cette île ne soit détruite à tout jamais par l’éruption d’un volcan salvateur… La planète n’a pas dit son dernier mot et Oaxaca devra se lever tôt pour la mettre à genoux. »
Elle brandit fièrement sa baguette devant-elle, dans un signe guerrier. Elle se tiendrait un jour prête à en découdre avec ces forces, pour le moment bien supérieures.
« Allons, maintenant nous vous écoutons, pour que nous sachions également à quoi nous attendre… », demanda-t-elle sur un ton qui ne se voulait pas oppressant, mais simplement le témoin de l’impatience mêlée à la lassitude qui l’habitaient en cet instant.
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