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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Lun 23 Jan 2012 04:00 
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De bonnes grâces, Duncan accepta le rôle de prisonnier qui lui était confié, malgré sa précédente expérience qui avait été pénible et douloureuse. Ces affreuses cicatrices qui recouvraient une partie de son corps témoignaient en effet de la cruauté de Grantier et de ses hommes. Et malgré cela, bien qu’il ne fût pas encore remis de la bataille contre les gobelins, il était encore prêt à sacrifier sa vie pour son clan, pour sa mission et surtout pour son dirigeant. Interdit, je ne pouvais quitter ce grand homme des yeux. Pour rien au monde, je ne voulais lui ressembler, par contre j’aurais donné une bonne partie de mes biens pour posséder un ami aussi loyal qui irait jusqu’à sacrifier sa vie pour moi.

Sa prière terminée, Duncan tendit ses mains vers Cromax qui désormais transformé endossa son rôle sans plus tarder. C’est ainsi que prisonnier devant, le sosie de Herlor se dirigea vers le château du dénommé Rewolf Grantier, emportant dans son sac une version toute miniature d’Aenaria.

Tout comme Lilith, je les suivis des yeux jusqu’à ce que je ne puisse distinguer leur silhouette.

La nuit serait longue et probablement sans repos. Non seulement, nous devions demeurer éveillés et alertes afin d’être prêts pour porter secours à la première équipe si besoin, mais de plus, moi et Lilith devions user de tact et de diplomatie pour nous assurer que Salymia et Oryash ne s’arrachaient pas les cheveux. Avant même le départ de Cromax, Duncan et Aenaria, Salymia s’était approché de moi et Lilith pour nous mettre en garde du comportement sauvage de la belle Oryash. Elle nous raconta avoir été témoin d’une scène dans laquelle la phalange avait fait preuve d’une extrême violence en privant un homme de ses testicules. Certes, je savais Oryash capable d’une certaine agressivité, mais je ne m’étais pas imaginé qu’elle pouvait se montrer si impitoyable. Cette dernière ne se laissa pas ainsi salir sans se défendre en rappelant à sa compagne un autre souvenir dans lequel c’était Salymia qui se retrouvait avec un cadavre de jeune enfant à ses pieds. Je demeurai silencieux à ces propos évitant de les commenter que ce soit d’une part ou de l’autre. Pas besoin d’être très intelligent pour se rendre compte qu’une rivalité régnait entre ses deux dames. Lilith, qui les connaissait bien, saisit l’opportunité que lui offrait une de ses dames pour changer de sujet et parler de magie.

Alors que je détournai le regard, j’aperçus un bout de tissu bleu apparemment coincé dans les branches d’un épais buisson. Je m’éloignai donc des autres pour m’approcher de l’objet et constater qu’il s’agissait d’un petit sac qui pour une raison ou pour une autre s’était retrouvé là. Je m’en emparai donc et fouillai son contenu. J’y trouvai un vieux morceau de pain rassis, que je jetai nonchalamment au sol, puis quelques bouts de parchemins vierges, un morceau de charbon de bois, une petite gemme en onyx ainsi qu’un petit pot contenant une crème blanche dégageant une agréable odeur de boisé.

Je venais tout juste de mettre la pierre et le pot dans mon sac que Salymia nous prévint que Cromax et ses complices avaient franchi les portes du château. Je fouillai de nouveau dans la besace appartenant sûrement à un enfant vu sa grandeur et m’emparai d’un parchemin et du morceau de charbon. Le dessin faisant partie de l’un de mes nombreux talents, je gribouillai un carré représentant la cour intérieure, sans oublier d’y noter le chemin de garde et les soldats. D'autres informations se rajouteront à ce plan dès qu’elles nous parviendront.

En attendant, ne pouvant demeurer inactif, je m'approchai de Bella et entreprit de la brosser, tout en demeurant vigilant à ce qui se passait autour. Nous étions là pour assurer les arrières de Cromax, il ne fallait surtout pas que les hommes de Grantier nous surprennent dans ces fourrés.



((( J’en ai profité pour rp l’acquisition des récompenses de ma précédente correction)))

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Dernière édition par Mathis le Mar 24 Jan 2012 03:09, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Lun 23 Jan 2012 14:05 
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Oryash m’invita à m’asseoir en face d’elle et j’obtempérai sans tarder. Je sentais encore ce pincement intérieur, triturant mes entrailles, alors qu’elle commençait un récit empreint de culpabilité. Elle fuyait mon regard par moment, n’assumant pas les actes qu’elle confessait sans retenue. Elle avait dérapé. Sa magie lui avait échappée alors qu’elle jouait simplement avec les ombres et elle avait agi en dépit de sa conscience et de sa volonté. Quelques instants plus tard, elle aspirait ma force vitale, mue par une puissance obscure. Et sans besoin de plus de réflexion ou d’explication, je la compris. Je me revis un an plus tôt, sur le ponton du faucon des mers. La même souffrance, la même dérive de la magie. S’en était troublant. Elle était envahit par sa magie, personnifiée par Thimoros, et se sentait être un danger pour tous. C’est la même raison qui m’avait fait quitter Lallydir, quitter Kendra-Kar…

Avec douceur, je pris son menton d’une main pour diriger son visage vers le mienne.

« Regarde-moi. Je vais bien. Et je comprends. Je sais ce que ça fait, je sais ce que c’est… »

Lâchant son tendre visage, je pris un peu de recul pour mieux confesser ma propre obscurité. La douleur due à son sort avait presque disparue et tout mon être était dédiée à compatir à la peine d’Oryash pour mieux l’aider.

« Il y a un peu plus d’un an, ma magie est devenue plus présente et elle m’a littéralement débordé. Je ne comprenais pas mon don et je n’arrivais pas à l’utiliser sans que lui m’utilise. Ca m’a pris du temps, mais j’ai appris à manier ma magie pour en rester maître. L’expérience m’a permis d’éviter de nouvelles erreurs. A cette époque, une druide très sage m’a dit que rien n’était perdu et qu’il fallait juste de la volonté sur le chemin de la magie. »

Je pris alors la main de la phalange pour la plaquer contre mon torse, sous l’armure que je desserrai à l’occasion.

« Sens Oryash. Je vais bien. Ta magie n’a pas fait de dommages irréparables. Il n’y a pas de mal. Ca ira bien, je te le jure. »

Evidemment, je lui mentais un peu. Je pouvais encore sentir des traces de la piqure incisive que sa magie avait perpétrée dans mon être. Mais elle ne pouvait pas le percevoir, pas le savoir. Elle pouvait juste sentir la chaleur de ma peau et les battements de mon cœur. Battements dont le rythme était un peu plus rapide que la normal, me rendis-je compte, mais dont je ne savais attribuer la cause.

(La tension de l’attente de l’attaque, le choc du sort d’ombre… ou la fraicheur grisante des doigts délicat de la femme venue des neiges)

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Lun 23 Jan 2012 15:38 
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Après m’être transformée en lutine, Cromax me prit dans son sac de cuir et je n’avais plus qu’à prier pour qu’il se dépêche de m’en faire sortir. Je distinguais alors un objet dont j’avais déjà vu le pouvoir à l’œuvre, son étrange gemme lumineuse qui me permettait de voir comme en plein jour. Je le sentis se mouvoir, sautant de gauche à droite au rythme de ces pas. Je commençais à en avoir mal aux fesses à force de bondir et j’imaginais sans mal le ressenti de Cromax à ce sujet.

(Tu devrais penser à autre chose au lieu de penser à tes fesses !)
(Roh ça va ! C’est pas toi qui saute toutes les deux secondes ! Tu es faite de fluides, tu ne peux pas le sentir !)
(C’est pas de ma faute si je suis parfaite !)
(La modestie t’étouffe ma pauvre Crystallia !)

Rapidement, je sentis que Cromax ralentissait le rythme, nous devions arriver près des portes de la demeure de Grantier. J’entendis des voix s’élever mais je serais bien incapable de dire qui parlait. J’étais plutôt mal positionnée pour cela. Néanmoins, mes yeux tombèrent sur un petit espace, un trou qui me permettrait d’une part d’avoir de l’air et d’autre part de voir ce qu’il se passait. Du moins, une petite partie de la scène car le mouvement de la cape du sindel me cachait la vue par moment. Je vis alors deux gardes s’avancer vers Herlor et Duncan pour leur permettre d’entrer dans la cour intérieure qui se trouvait derrière une imposante porte de bois.

(Elle est pas si imposante que cela.)
(Dois-je te rappeler que je suis passée de 1m95 à moins de 30 cm !)
(C’est sur que ajouter 1m60 va changer beaucoup de choses !)
(Mais qu’est-ce que tu as ? Tu sembles bien médisante pour une fois.)
(Votre plan semble bon mais j’ai peur de ce qu’il y dans cette cours.)

Regardant par le petit trou dans la besace de Cromax, je pus constater la présence d’un important tour de garde intérieur où une demi-douzaine de gardes en noir équipés d’un arc et sous le couvert d’un toit surveillaient les allers et venus à l’extérieur de ces murs. Je ne pourrais jamais les tuer tous pour permettre au reste du groupe d’entrer.

(Cromax doit avoir un autre plan en tête.)

Crystallia avait raison, nous n’avions pas trop parlé de cela durant la préparation de notre plan d’action. Puis je vis un des gardes se diriger rapidement vers Duncan et le prendre par le bras sans ménagement.

(Il va passer un sale quart d’heure, il faut que je sorte de ce sac et vite, avant qu’il ne lui arrive quelque chose.)
(Tempus fugit Aenaria, il doit te rester un quart d’heure à cette taille. C’est Cromax qui doit se dépêcher pas toi !)

Oui, tout ce blabla que je ne comprenais pas entre Herlor/Cromax et les gardes à l’entrée jouait en notre défaveur. Il me fallait sortir de ce sac rapidement mais sans l’endommager.

(Pour le moment, je ne fais rien, j’attends un signal quelconque de la part de notre chef pour bouger. Je ne peux que me faire un sang d’encre et m’inquiéter de la situation à l’extérieur de ce sac mais également à l’extérieur de ces murs.)
(N’oublie pas que tu peux communiquer avec Salymïa par mon intermédiaire. Ca pourra te changer les idées.)
(Je ne veux pas la déranger pour si peu.)
(Prends la peine de la déranger. Qu’est-ce que tu veux que je lui transmette ?)
(Dis-lui que je me sens à l’étroit et que le peu que j’ai pu voir n’indique rien de bon pour Duncan.)
(J’y vais de ce pas.)

Je vis mon petit oiseau bleu disparaître devant mes yeux pour voler rejoindre la faera de Salymïa. J’étais seule et je n’avais plus qu’à attendre un nouveau mouvement de la part de mon porteur.


(((HRP : Tempus fugit est une expression latine qui veut dire "le temps s'enfuit".)))

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Dernière édition par Aenaria le Mar 28 Fév 2012 13:30, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Lun 23 Jan 2012 20:54 
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Précédemment: Quand tout prend une autre dimension


Lillith consentit à s'assoir près d Oryash et cette dernière se tendit comme un arc, comme si elle craignait qu'il ne la rudoie, suite à ce qu'elle venait de faire. Mais les mots durs qu'elle attendait ne vinrent pas. Au contraire et ce qui suivit vint à la déstabiliser un peu plus qu'elle ne l'était déjà. Il lui commanda de la regarder et joignant le geste à la parole lui saisit le menton afin qu'elle vienne à croiser son regard.
Ce contact si soudain la fit légèrement sursauter. Oryash sentit la chaleur des doigts de Lillith sur sa peau et un frisson la parcourut, comme si le fait de la toucher, la troublait. Ce qui était peut-être le cas, allez donc savoir.

Elle plongea ses prunelles rouges dans les celles de Lillith si noires et un instant eut la sensation idiote que le néant si trouvait. Terrifiée. L'étendue de ses pouvoirs naissants était telle que cela lui faisait peur.Une fois qu'il fut certain d'avoir toute son attention, il la lâcha et curieusement elle se sentit abandonner. Comme si ce contact venait à lui manquer. Pourtant cela n'avait duré que quelques secondes à peine.

Lillith lui affirma qu'il allait bien et qu'il comprenait son désarroi avant de lui compter une partie de son histoire. Oryash fut surprise d'apprendre que le mage avait eut le même parcours qu'elle, il y a de cela près d'une année. Maitriser ses pouvoirs n'avait pas été chose facile. Il lui confia que le chemin avait été long et que la volonté y était pour beaucoup.
La volonté, c'est grâce à cela qu'elle avait rompu le lien qui la reliait à Lillith lors de son absorption d'énergie vitale. Ainsi donc tout n'était question que de volonté. La chose paraissait simple dite comme ça, mais pour Thimoros qu'en serait-il? Parviendrait-elle à l'empêcher de prendre possession d'elle à chaque transmission de pouvoirs? La question demeurait.

" Alors toi aussi, tu as du apprendre à te maitriser et à contrôler tes pouvoirs. Je... je ne m'attendais pas à ce que ton parcours et le mien soient si semblables. Cependant cela n'excuse en rien ce que je t'ai fait. Je suis instable et qui sait où cela peut me mener?"

Soudain, Lillith lui prit la main et le coeur d'Oryash s'emballa. Ce contact était aussi doux qu'une neige de printemps. La peau blanche allait la retirer lorsque Lillith la plaqua contre son torse, ce qui ne fit qu'accentuer le trouble qu'Oryash ressentait déjà.
Depuis leur première rencontre, le mage avait exercé sur elle une fascination et cela était réciproque à en juger par le regard qu'elle avait alors croisé. Seulement, depuis ce fameux jour, les échanges avaient été brefs, sans plus de profondeur. Et ce soir, à cause de cet incident, les évènements prenaient un tout autre tour.

Lillith lui demanda de sentir, lui confirmant une fois de plus que tout allait bien. Que ça magie n'avait pas causé de dommages irréparables. Elle aurait voulu le croire, mais le doute persistait dans son esprit. Comment en absorbant une partie de sa vie cela pouvait-il aller? Pourtant, à le voir, il semblait sincère.

La main plaquée contre la poitrine de Lillith, Oryash ressentait la chaleur qui s'en dégageait ainsi que les doux battements de son coeur. Battements qui semblaient un peu rapides. Elle mit cela sur le compte de ce qui venait de se passer, sans penser une seconde qu'elle pouvait en être la cause.
Pour elle par contre, s'était tout autre. Le contact de sa peau contre celle de Lillith ne la laissait pas de glace. Elle ressentait une attirance pour lui , et pas seulement du au fait qu'ils partageait la même passion du froid, non c'était autre chose.
Oryash n'était pas insensible aux charmes de Lillith et laissa se poser sur cet homme un regard qui trahissait son émoi. Elle hésita entre prendre la fuite ou se confondre en excuses pour s'attirer sa sympathie. Seulement aucunes des solutions ne lui correspondaient. Aussi savoura-t-elle ce moment tout simplement.Tout s'embrouillait dans son esprit, son attaque, la réaction de Lillith suite à ça, ce qu'elle ressentait, un vrai imbroglio de questions et de pensées.

Elle restait là, la main posée sur le torse de Lillith ne sachant quoi faire.
Les yeux rivés aux siens, la bouche légèrement entre-ouverte comme si elle allait formuler une réponse qui se refusait à venir. Le monde qui l'entourait semblait tout à coup ne plus exister, pour laisser toute la place à Lillith.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mar 24 Jan 2012 13:38 
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La phalange de Fenris était réceptive à mes tentatives de la rassurer. Je sentais dans son regard une étincelle derrière le désespoir. Mais elle était toujours inquiète des dangers de ses pouvoirs pour ses proches et je peinais à balayer ses craintes car moi-même je n’y voyais pas de réponses.

(Cette fois-ci, elle a réussi à arrêter son sort à temps et ce que j’ai vécu depuis un an, ainsi que la magie infusée en moi, m’ont rendu le cuir assez solide pour ne pas subir outrancièrement les affres de telles attaques. Mais si je ne suis pas là… Si je ne suis pas assez fort pour résister… que se passera-t-il ?)

Mais les questions restèrent en suspend et elles s’embrumèrent bien vite au contact de la belle. Ses doigts fins et froids me galvanisaient et quelque chose d’électrisant passait dans nos regards. Je ne savais quoi faire ni comment agir. Sans comprendre, sans réfléchir, j’approchai mon visage du sien. Je pouvais sentir sa respiration, son souffle court.

« Ne t’inquiète pas Oryash… Je suis là… »

Je susurrais les mots comme si j’avais peur de briser le silence et je continuais de m’approcher, aveuglé par une foule d’émotions que je ne savais interpréter. Nos lèvres se frôlèrent, entre tremblement et douceur, entre confusion et instinct, entre reine des glaces et cryomancien…

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mar 24 Jan 2012 15:29 
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précédemment:Pourquoi me troubles-tu autant,Lillith ?


Oryash avait besoin de quelqu'un à qui se confier. De partager ce qu'elle ressentait, ce qui l'inquiétait et Lillith fut cette personne. Il tentait de la rassurer et cela lui faisait du bien, mais la crainte de la magie demeurait. C'était nouveau et ce don pour les uns était une malédiction pour la peau blanche. Elle avait toujours détesté la magie, sous toutes ses formes. Enfant elle avait trop vu les dégâts que cela pouvait provoquer alors pouvoir en user elle-même la terrifiait.
Au bien sur, jusqu'à présent elle avait su, tant bien que mal la gérer et la contrôler, mais que ce passerait-il si elle perdait toute volonté et qu'elle se laissait submerger par ses nouveaux pouvoirs?
Il lui fallait trouver une solution à ce problème ou bien trouver une personne qui lui permette de mieux contrôler ses pouvoirs. Lillith avait parlé de volonté mais était-ce réellement suffisant? Oryash en doutait.

Toutes à ses réflexions, les yeux toujours rivés sur le mage, elle réalisa soudain qu'il approchait son visage du sien. Il était si près que la promiscuité en devint extrêmement troublante et que sa respiration s'accéléra.
Il lui souffla de ne pas s'inquiéter qu'il était là et elle eut envie de le croire, de lui faire confiance. La confiance voilà bien une chose qu'elle n'accordait que rarement.

Elle sentait le souffle chaud de Lillith sur sa peau tandis, qu'il s'approchait encore jusqu'à venir effleurer ses lèvres. Oryash aurait du le repousser, refuser ce contact mais elle n'en avait pas envie. Du réconfort, ce n'était rien d'autre que du réconfort. Elle tenta de s'en persuader mais au fond d'elle même une petite voix lui murmurait qu'il n'en était rien. Une petite voix qu'elle refusait d'écouter.
Oryash murmura son nom,toute aussi fébrile que lui, comme si elle avait encore un doute sur ce qui allait suivre.

"Lillith..."

Puis sans réféchir elle passa une main derrière la nuque du mage et l'attira doucement à elle, l'embrassant. Mélange de sauvagerie et de douceur confondues.

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Dernière édition par Oryash le Mer 25 Jan 2012 08:14, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mar 24 Jan 2012 16:42 
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Duncan ne semble pas plus inspiré que ça pour inventer un mensonge concernant son évasion de la maison de Grantier à Bouhen. Il s’échine à affirmer qu’il n’a eu qu’à sortir, accusant presque le défunt collègue de manquement à son devoir. Mes mâchoires se crispent alors que le portier fronce les sourcils, encoléré.

« Tu mens, raclure ! J’te crois pas, Jon aurait jamais laissé faire ça ! »

Il lève le poing en vue de l’abattre sur Duncan, mais je m’interpose de vive voix, levant la main pour arrêter le geste du garde qui n’est certainement rien de plus qu’un sous-traitant du personnage que j’incarne.

« Ça suffit ! T’auras l’temps pour ça plus tard. J’vais pas faire attendre Grantier plus longtemps ! »

Et d’un geste brusque, j’attire Duncan vers les escaliers, alors que dans un grommellement maussade, l’homme retrouve sa place sur sa petite tour de garde. Il n’y a plus une minute à perdre, et je redoute le brusque changement de taille de la sindel dans mon sac… Je me hâte de grimper la volée d’escalier pour atteindre le chemin de garde supérieur, où une grande porte trône. Je sais que là, je vais devoir la jouer finement. Je n’ai aucune idée de la position de Rewolf Grantier dans son château, ni de la disposition interne de celui-ci, et je ne dois pas éveiller les soupçons des hommes qui le servent en trahissant ma couverture. D’un air que j’espère le plus naturel possible pour le visage de Herlor, j’apostrophe l’un des gardes en poste pour lui demander :

« Où est Grantier ? »

L’homme, lui aussi en cotte de maille rehaussée d’une cotte d’armes noire, me toise un instant sans amabilité, avant de me répondre sèchement :

« Dans la salle à manger. »

Aucune politesse ni amitié dans cette voix rude. Herlor ne devait pas avoir que des amis, dans la forteresse…. Et ne sachant rien de ses relations avec les autres gardes, je prends conscience qu’il vaut mieux que je ne parle pas trop à ceux-ci. Une fois encore afin de n’éveiller aucun soupçon.

(Salymïa a envoyé sa faera pour te faire savoir qu’il n’y avait pour l’instant pas de garde à l’extérieur.)

(Évidemment, que croit-elle ? Nous avons à peine eu le temps d’entrer, pourquoi soudainement une patrouille sortirait de nulle-part ?)

(Moi, je ne fais que transmettre !)

Et puis quand bien même une patrouille serait sortie à notre arrivée, nous aurions été les premiers au courant. Au moins, je sais qu’ils vont bien, et qu’ils attendent patiemment d’avoir plus d’informations avant d’entrer dans le jeu à leur tour. Remerciant le garde d’un hochement de tête sans parole ni plus d’amabilité que celle dont il a fait preuve, je passe le pas de la porte, et referme soigneusement celle-ci derrière mon passage et celui de Duncan.

Nous nous retrouvons esseulés dans une pièce munie de deux escaliers, partant sur la droite et sur la gauche, ainsi que de deux portes, sur le mur faisant face à l’entrée. Pour avoir observé l’arrangement général de la construction, de l’extérieur, j’en déduis que ces deux portes et ces deux escaliers mènent vers les deux principaux corps de bâtiment. Selon toute vraisemblance, la salle à manger où se trouve normalement Grantier se situe au rez-de-chaussée. Je dois donc choisir entre les deux portes qui s’offrent à ma vue…

Mais pour l’instant, la principale chose à faire est de libérer Aenaria de ma besace. Me baissant vers le sol tout en gardant un œil partout dans la pièce pour veiller à l’arrivée impromptue d’un éventuel intrus, j’ouvre mon sac pour faire sortir Aenaria en modèle réduit. Alors qu’elle sort, je lui adresse la parole dans un murmure, lui donnant ses consignes pour la suite.

« Nous allons nous séparer, maintenant. Je vais aller à la rencontre de Grantier avec Duncan. Toi, essaies de visiter un peu et de localiser les prisons sans te faire repérer. Pas de meurtre pour le moment : ils ne doivent suspecter aucune présence ennemie. Peut-être vaut-il mieux que tu sois près des geôles avant que Duncan n’y arrive… »

Au vu de la réaction du garde à l’entrée, la présence de Duncan en ces murs ne s’annonce pas une partie de plaisir pour lui. Je ne peux me permettre de mon côté de rester plus longtemps avec Aenaria. Elle doit se débrouiller seule, maintenant. Pour l’instant du moins.

« Une fois que Duncan sera emprisonné, trouve une solution pour le libérer sans faire trop de vague… Nous devrons attendre la présence des autres pour commencer le vrai combat. D’ici là, personne ne doit mettre Grantier au courant de notre présence ici. Attendez mon signal avant d’agir. »

En moi, je sens l’adrénaline battre son plein. L’excitation du danger est bien présente, mais ne doit pas me submerger pour autant. Je dois avoir les idées claires, l’esprit vif et réactif. La moindre erreur peut nous être fatale. Et le moindre indice peut être utile. Je regarde une dernière fois la petite sindel avant de lui faire un sourire empreint de confiance.

« Ça va marcher ! »

Et je me relève brusquement pour remettre toute mon attention sur Duncan, lui remettant les mains dans le dos. Au débotté, tout en réfléchissant au choix de porte que je devrai prendre, je lui murmure :

« Garde courage, Duncan. Je ne leur laisserai pas te faire de mal. »

Puis, je décide de renifler l’air sortant des deux portes. Très vite, l’évidence est flagrante : la salle à manger est certainement remplie de mets préparés aux odeurs très clairement perceptibles. Certes, elles sont amoindries à travers les portes, mais je devine des odeurs éparses de nourriture derrière la porte de droite. Entamant un mouvement vers cette porte là, je murmure à nouveau :

« En cas de doute, Duncan, il faut toujours suivre son flair… »

Et je l’ouvre à la volée, me retrouvant dans un couloir plutôt long, qui se termine au loin par un coude. À mi-chemin de ce coude, deux gardes se tiennent de part et d’autres d’une porte. Reprenant mon air sérieux et sévère de Herlor, j’avance jusqu’à eux en maintenant fermement l’Ynorien devant moi. Arrivé à leur hauteur, je leur jette un regard sec avant de leur demander :

« Grantier est là ? »

Ultime vérification, même si les odeurs de plat, maintenant, sont très clairement perceptibles. Le maître des lieux est en train de prendre son repas. Si bien que lorsque le garde me répond en opinant du chef, je ne peux retenir un soupir mental de soulagement. Je ne me suis pas planté… Et derrière cette porte, attablé et sans doute entouré de gardes, Grantier m’attend. Je prends une longue inspiration, sentant mon cœur battre la chamade à l’intérieur de la poitrine. Ma cible se terre derrière cette porte. L’homme que je dois tuer, sans jamais pourtant l’avoir rencontré. Un tyran dangereux et puissant qui en veut à ma vie… Et pourtant, je vais devoir me contrôler, ne pas l’attaquer tout de suite. Cela signerait sans doute mon arrêt de mort, et celui de Duncan. Il faut attendre le moment parfait, et surtout, attendre le couvert des autres amants, pour séparer les troupes de Grantier et couvrir mes arrières lorsque je le combattrai. Je ferme les yeux un instant, mais les gardes ne me laissent pas le temps de la méditation pour garder ma concentration. Celui qui m’a répondu m’apostrophe :

« Hey, ça va ? »

Je rouvre les yeux pour le fixer intensément, tentant de masquer ma rancœur pour avoir rompu ce moment important. Mais assez vite, je détourne le regard pour ouvrir la porte sans lui répondre. Et là, j’entre…

Ma pression sur les mains de Duncan s’est raffermie. Le stress s’empare de moi, une bouffée de chaleur dans cette pièce remplie d’odeurs. Je n’ai pas faim, mon estomac est noué. Je ressens même une certaine nausée à pénétrer cette salle à manger. Directement, mon regard se pose sur la tablée. Plusieurs personnes sont attablées là, au centre d’une salle rectangulaire. Des humains, hommes et femmes, et des elfes. Blancs, pour quatre d’entre eux, dont deux femmes, une paire de sindeldi mâles, et un shaakt esseulé. Parmi eux se trouve très certainement la mère de Salymïa, mais je n’y pense qu’une fraction de seconde… Mon esprit n’est pas vraiment à ça. Ils sont tous vêtus de soie, de satin, de velours. Des bourgeois dinant fastueusement, comme si de rien n’était. Six servant encadrent la pièce, prêts à intervenir à la moindre demande de la part des hôtes de marque… Ou résidents temporaires. Prisonniers de luxe, peut-être même, puisque Grantier a fermé ses portes aux monde.

Et puis, en bout de table, Rewolf Grantier. Je n’ai aucune hésitation sur son identité. Tout l’indique comme étant le maître des lieux. Il est vêtu d’une veste de velours brune ornée de fils d’or. Une cravate pourpre enserre son cou, fermant un chemisier blanc. Le même pourpre est repris en nœud lâche, dans ses cheveux d’argent. Il porte une fine moustache savamment entretenue, et sitôt que je le vois, je peux deviner une prestance naturelle et un équilibre certain dans la tenue, même s’il est assis.

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Son regard bleuté se fixe sur moi avec sévérité, et intensité. Curiosité aussi. Mais ce n’est qu’alors que je remarque ce qui est le plus frappant chez lui, sans doute. Le plus étonnant, malgré ce qu’on m’a dit de lui.

(Mais il est vieux ! C’est un vieillard !)

(Ne te fie pas aux apparences, Cromax. Il a un certain âge, c’est vrai, mais aussi toute l’expérience qui va avec. Et… il ne semble ni sénile, ni sur le déclin physique.)

En effet, malgré les rides lui parcourant le front, la commissure des lèvres et des yeux, il se tient droit, et sa carrure est très respectable pour un homme de son âge. Il s’entretient avec attention. Mais alors que je reste là comme un rond de flan, il m’interroge d’une voix glaciale.

« Hé bien, Herlor ? Que signifie ceci ? »

Nul doute qu’il a reconnu Duncan. Il attend juste des explications, un rapport, que je m’empresse de lui donner après avoir avalé bruyamment ma salive. Tous les regards sont posés sur moi. Des regards inquisiteurs, curieux, troublés ou offusqués d’avoir été dérangés dans leur dîner. Je décide de mettre les pieds dans le plat, et l’expression est des plus adaptée, au cours d’un repas.

« Cromax est mort. »

Par-delà les soupirs et murmures de surprise de l’assemblée, je poursuis sans défaillir.

« Tous les autres sont morts, je l’ai tué de mes mains. Et je vous ai ramené… un souvenir. »

Faible rapport, mais qui couvre l’essentiel. J’estime Grantier homme à aller droit au but. Certes il n’est pas du genre à négliger les détails, mais il ne sert à rien d’aller plus profond pour l’instant. Les murmures des convives sont interrompus par un éclat de voix. Un éclat de voix de Grantier… Comme un rire, mais sans chaleur, sans saveur, sans joie. De la froide satisfaction…

« Ah ! Bien, bien. Voilà une nouvelle qui me sied. Gardes ! »

Aussitôt, les deux gardes de l’entrée pénètrent derrière moi dans la pièce et attendent leurs ordres de la part de leur maître. Il poursuit presque aussitôt.

« Emmener le prisonnier aux cachots. Veillez à ce qu’il soit traité comme le fuyard qu’il est. »

La cruauté la plus brute et froide, indifférente, perle dans sa voix puissante et infaillible. Je ne peux me mettre à la place de Duncan qu’en ressentant une crainte terrible. Sitôt arrivé, ils vont le torturer, le battre… Pas le tuer, car Grantier voudra sûrement s’en charger personnellement. Ou voir la scène, tout du moins… Mais je ne peux cautionner ça. Hélas, je ne peux rien faire sans me trahir et… c’est impuissant que je regarde les hommes de main s’emparer de mon compagnon pour l’entraîner vers la porte que je viens de quitter… Je lui jette un regard désolé que je ne peux retenir, et qui est très vite remarqué par Rewolf, mon ennemi.

« N’aies crainte, Herlor. Tu pourras toi aussi le battre, ton prisonnier. »

Je me tourne vers lui avec une envie de lui coller mon poing dans la figure, bien qu’il soit inaccessible, mais mon rôle m’en empêche. Et je mime difficilement un sourire mauvais, que je ne parviens à acquérir qu’en m’imaginant mes lames au travers de sa gorge.

(Préviens Aenaria qu’ils emmènent Duncan aux geôles. Ils viennent dans la direction du hall !)

(Tout de suite !)

Déjà, Rewolf lève sa coupe d’argent remplie d’un vin rouge foncé, presque noir.

« Je dédie ce repas de fête à cet incapable qui était censé mettre fin à mes jours, ce Cromax. Si le Temple n’a rien trouvé de mieux, c’est que je suis le meilleur ! »

Ça me fait tout bizarre d’entendre mon nom à la troisième personne… Mais la haine monte en moi lorsque je l’entends parler de ma propre mort. Ses invités lèvent leur verre et boivent à ce toast immonde. J’attends quelques secondes pour me tempérer avant de reparler.

« Maître ? Je crains n’avoir été suivi par les dernières troupes du Clan des Roses. Peut-être devrait-on envoyer une patrouille aux alentours pour vérifier ? »

Son regard glacial se plante à nouveau sur moi, comme si je n’avais déjà plus rien à faire là. Aucun remerciement, aucun honneur pour avoir mis fin à la vie de Cromax. Herlor n’est qu’un vulgaire sous-fifre soumis, et son dirigeant s’approprie tout le mérite de ma mort. Je serre les poings alors qu’il me répond sèchement.

« Qu’ils viennent ! Je vais faire doubler la garde sur les murs, et ils s’écraseront comme l’eau d’une chute sur un roc. »

Sa décision est unanime, ne souffre pas de la moindre hésitation, ni de la moindre ouverture au débat. Cette partie du plan tombe littéralement à l’eau, et je sens la panique m’envahir.

(Lysis ?)

(Oui. Aenaria est prévenue pour Duncan. Et je file prévenir la faera de Salymïa pour ce qui est du refus de Grantier d’envoyer une patrouille.)

(Dis-leur aussi de rester calme, de trouver une solution. Je cherche aussi de mon côté, pour leur offrir un moyen d’entrer.)

(J’y vais.)

Mais de quel moyen ? Eux ne trouveront rien, parce que cette citadelle est impénétrable. Et de mon côté, à moins de fouiller l’entièreté du château, au risque de me faire prendre, il n’y a aucune solution non plus. Ça mettrait trop de temps. Aenaria serait découverte, et Duncan mis à mort. Je sens un vertige m’assaillir… Je défaille. J’ignore si la pâleur peut se lire sur le visage d’emprunt que j’ai, mais je sens le sang quitter mon visage.

« Maître, j’aspire au repos, après ce long périple. »

« Hé bien va te reposer, alors ! Et demain, aux premières lueurs de l’aube, viens me trouver pour me faire un rapport détaillé. Tu peux disposer. »

Et sans plus me prêter attention, il se tourne vers ses compères, pour continuer son dîner. C’est un cauchemar, un début d’échec cuisant. Je n’aspire qu’à le voir mort… Car je sais que je devrai le tuer avant l’aube, désormais.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mar 24 Jan 2012 23:28 
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De nouveau j’entendis des voix, de nouveau Cromax se mit à marcher mais cette fois, il monta des marches, je pouvais sentir la déclivité changer dans son sac. Puis les voix cessèrent, juste le silence et le bruit des pas de Duncan et de notre chef. Que se passait-il ? Je n’aimais pas attendre dans l’incertitude, j’avais envie de me dégourdir les jambes, une étrange sensation commençait à s’insinuer dans mes membres.

(Non, je vais bientôt me retransformer !)
(Tout va bien, vous êtes que tous les trois dans la pièce.)
(Oui mais je risque de blesser Cromax.)

Je n’eus pas vraiment le temps d’entendre la réponse de Crystallia que Cromax prit son sac pour me faire sortir à l’air libre. Aussitôt je vis une pièce composée de deux escaliers allant certainement vers l’étage, d’une grande porte de bois par laquelle nous venions certainement d’entrer et face à cette dernière ses jumelles menant certainement au reste du rez-de-chaussée.

Cromax s’adressa alors à moi dans un murmure, ne voulant pas que Duncan entende probablement. Il m’expliqua que nous devions nous séparer à partir de maintenant, que lui et Duncan allaient affronter Grantier pendant que je ferais un peu d’infiltration, mais pas de tuerie.

(C’est même pas drôle.)
(Il veut que ton passage soit discret, comprend-le. Tu seras son seul backup dans la demeure de Grantier si Duncan est emprisonné comme il l’a prévu.)
(Je sais, laisse moi écouter la fin de ses ordres.)

Comme Crystallia l’avait dit, Cromax venait d’évoquer la possibilité que Duncan soit fait prisonnier. J’avais donc pour mission de le trouver et de le délivrer à tout prix sans faire de vague. La tâche semblait difficile mais pas impossible, j’allais renouer avec mes meilleurs jours dans l’armée sindel. Puis avec un regard empli de confiance il m’assura que notre action allait fonctionner.

(Sa confiance en moi est totale, je ne peux pas le décevoir.)
(Ne t’inquiète pas, je vais t’aider.)

Se levant, il partit en direction de ce pauvre Duncan qui allait passer à la casserole dans peu de temps. Je n’enviais pas son sort mais il l’avait choisi étant la seule personne que Grantier connaissait dans notre groupe. Il lui fit une remarque sur le fait de toujours se fier à son flair dans le doute. Il prit Duncan par les mains et ouvrit la porte à la volée, la refermant derrière lui.

J’étais maintenant seule, je me mis alors à observer la pièce avec plus de précision. Il semblait évident que je ne pouvais pas suivre Herlor sinon je risquais de passer par les armes. Il me fallait trouver un autre moyen d’avancer et de visiter les lieux sans me faire repérer par les gardes de Grantier. Puis sans prévenir je sentis des vibrations dans mes membres, j’allais bientôt retrouver ma taille.

(Enfin !)

Reprenant pleinement possession de mes moyens et de mon corps, je m’étirai durant une bonne minute avant de passer à l’action. Regardant autour de moi, j’éliminai rapidement les escaliers car il me faisait monter à l’étage et ce n’était pas le but de ma mission. Une prison est généralement dans les souterrains ou au rez-de-chaussée donc j’aurais plus de chance avec la porte. La main droite sur le pommeau de mon épée, j’avançai donc vers la porte de gauche. J’entrouvris tout doucement cette dernière afin de jeter un œil de l’autre côté. En deux secondes, j’en avais vu suffisamment.

(Pas bon de passer par là.)
(Qu’est-ce que tu as vu ?)
(Regarde par toi-même !)
(J’ai la flemme alors fais-moi un résumé.)
(Pour faire simple, il y a deux gardes lourdement équipés gardant une porte et au bout de ce qui semble être un couloir, il y a un coin qui tourne vers la gauche.)
(Il te faut trouver un autre moyen de passer.)
(J’avais pensé à utiliser mon corps mais j’ai trop de chose à laisser sur place.)
(Tu voulais vraiment…)
(Règle numéro 1 : A la guerre, tous les coups sont permis ma chère !)
(Tu inventes des règles comme ça en claquant des doigts ?)
(Non, c’est mon instructeur qui m’a appris ça.)

Pendant que Crystallia méditait mes paroles, je fis le tour de la pièce des yeux et constatai la présence de deux fenêtres, une sur chaque mur n’ayant pas de porte. Aller à droite serait un véritable suicide si Grantier et ses amis étaient bien dans cette partie de la demeure. Il me fallait donc passer par la fenêtre de gauche. Une chance pour moi, elle était entrouverte mais le rebord était légèrement en hauteur.

(Ca doit faire quoi 1m70 ?)
(A vue de nez, je dirais plutôt 1m80, pas grand chose. Avec un peu d’élan, j’y arriverai.)

Me mettant en face de la dite fenêtre, je reculai de quelques pas et je me mis à courir droit devant moi. Posant mon pied droit sur le mur pour prendre appui, je réussis à me hisser en haut de cette ouverture salvatrice. Prenant bien appui avec mes bras, je pus admirer un magnifique jardin, très bien entretenu mais qui comportait un gros problème pour moi.

(Des roses…)

Des roses se trouvaient juste en dessous de l’endroit où j’étais. Le seul moyen que j’avais de les éviter était de sauter suffisamment loin pour atterrir sur une espèce de petit chemin de terre entre deux massifs de roses. Si j'étais trop court, je me blesserai et j’alerterai les gens qui pouvaient se trouver en face, si j'étais trop long, le résultat serait le même. Il devait y avoir quoi 1m entre la fenêtre et ce petit chemin. Mais le problème restait toujours le même, en arrivant je ferais un boucan d’enfer !

(Quand il faut se lancer, il faut se lancer !)
(C’est pas toi qui risque de te faire repérer à tout moment en te rétamant sur le sol !)
(Oh, ça va. Je voulais juste t’encourager. Imagines que tu arrives bien sur ce chemin de terre, tu feras juste du bruit.)
(Juste du bruit, c’est pas ce que j’appelle être discret. Bon, allez je me lance.)

Et maintenant, je n’avais plus qu’à croiser très fort les doigts pour ne pas me louper lorsque j’allais sauter. Inspirant profondément, je me relevais et prenant appui sur mes jambes, je me lançais. Je fermais les yeux pour ne pas voir la chute et à mon grand étonnement, je sentis quelque chose sous mes pieds, de la terre. Ouvrant aussitôt les yeux, je vis que j’avais atterri sur ce fameux chemin mais non sans bruit. Je poussais alors un grand ouf de soulagement mais mon répit fut de courte durée car je vis un mouvement furtif provenant des fenêtres de la pièce en face.

J’effaçai rapidement la trace de mon atterrissage et me cachai derrière un bosquet en espérant que ma présence ne serait pas détectée. Regardant à travers les feuilles, je vis qu’une personne faisait des allers et retours dans cette pièce. Puis il sortit dans ce jardin pour trouver la provenance du raffut dont j’étais la source. M’accroupissant derrière mon bosquet, je priais intérieurement pour qu’il ne me remarque pas.

L’homme en question fit le tour du jardin à travers ce chemin de terre. Je dus ruser pour ne pas me piquer sur les épines des différentes roses environnantes. Puis l’homme inspecta l’endroit où j’étais arrivée puis continua sa route pour repartir en direction de son point de départ. Il ferma la porte fenêtre derrière lui et reprit son activité. Je trouvai que le temps était bien long derrière mon bosquet.

(Crystallia, tu peux aller voir ce qu’il se passe.)

Elle ne répondit pas et prit directement la direction de cette mystérieuse pièce. Je continuai de garder un œil sur ces fenêtres tout en pensant que je ne pourrais jamais repartir par là ou j’étais arrivée sans me blesser.

(Aenaria, il y a un homme qui est en train de contrôler que la végétation grandit correctement dans des petits bacs.)
(C’est une serre Crystallia.)
(Ah oui c’est vrai. Le bonhomme semblait prêt à partir.)

Génial, j’allais bientôt être libre de mes mouvements. Effectivement, Crystallia avait vu juste, le bonhomme, comme elle l’avait appelé, semblait ne plus être dans la pièce. Il venait certainement de sortir de la serre, c’était mon ouverture. Sortant de ma cachette improvisée, je repris le chemin de terre et avançai prudemment devant les fenêtres de la pièce gardée par les deux gorilles.

Il n’y avait personne dedans et je le comprenais fort bien. Cette pièce était une salle de bal, le lustre en cristal au plafond, les bougeoirs sur les guéridons, un plancher qui se prêtait très bien à la danse. Généralement, les salles de bal étaient équipées de portes fenêtres et il semblerait que le style ynorien ne déroge pas à la règle.

(Aenaria, j’ai un message pour toi.)
(De qui ?)
(De Cromax. Il m’envoie te prévenir que Duncan va être transféré dans une geôle.)
(Merde ! Merde ! Et re-merde !)
(Qu’est-ce qu’il y a ?)
(Je n’ai pas la moindre idée de l’endroit où se trouve la prison !)

Devant le manque de temps auquel je devais faire face, je posai ma main sur la poignée de la première porte fenêtre et elle n’opposa aucune résistance. C’était trop facile pour le moment, j’avais de la chance mais elle allait tourner si je ne trouvais pas un moyen de rejoindre Duncan dans les minutes qui vont arriver.

Dans la salle de bal, il y avait 4 portes, une sur le mur de droite – celle qui donnait dans le couloir où il y avait les gardes – une porte droit devant moi et deux portes sur la gauche. Laquelle choisir ? Est-ce que le couloir allait jusqu’aux portes de gauche ? Cela me semblait impossible, un couloir qui fait le tour d’une salle avec quatre portes pour y accéder, cela semblait totalement stupide et Grantier n’était pas stupide.

Avançant d’un pas décidé, je choisis d’aller vers la double porte droit devant moi. Une fois contre le mur, j’y collais mon oreille afin d’entendre un quelconque bruit provenant de l’autre côté de la paroi. Mais rien du tout n’arriva à mon oreille. Prenant mon courage à deux mains, j’ouvris l’un des battants et le refermai aussi sec, croisant les doigts pour que le garde juste en face n’ait pas remarqué ce furtif mouvement.

(Crystallia, est-ce que tu peux me dire si je suis loin ou non de la prison ?)
(Je suis déjà dessus.)

Ouvrant doucement le battant de la porte, je la gardais ainsi espérant entendre des bruits de pas lorsque le garde bougerait. Je détestais attendre l’action, je sentais des tremblements dans mes mains, j’étais nerveuse, en territoire inconnu, avec aucun support si la situation se transformait en cauchemar.

(La prison est juste sur la gauche, tu as trouvé la bonne route.)
(Ouf… Je n’ai plus qu’à attendre que Duncan et son escorte arrivent pour me faufiler à leur suite.)
(Calme les tremblements dans tes mains Aenaria, c’est flippant.)
(Désolée c’est plus fort que moi, j’aime pas attendre.)

Sur ces mots, je me reconcentrai sur mon écoute du couloir en attendant le passage Duncan et de son escorte.

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Dernière édition par Aenaria le Mar 28 Fév 2012 13:40, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 25 Jan 2012 00:45 
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Tout en brossant ma belle jument, je réfléchissais à ce petit sac bleu que je venais de découvrir me questionnant pourquoi et surtout comment il avait pu se retrouver là. Ne pouvant plus me concentrer sur ma petite besogne, je rangeai la brosse dans les sacoches de Bella et retourna inspecter l’endroit où j’avais fait ma trouvaille. Je pouvais bien me permettre cette petite inspection puisque je n’avais pratiquement rien d’autre à faire que d’attendre les indications qui nous parviendraient par l’intermédiaire de la belle elfe dont les cheveux semblaient changer de couleur au gré de son humeur. C’est ainsi que je retournai près du petit buisson épineux, regardant dans les autres branches, et puis au sol, sans trouver aucun autre objet, ni indice.

Bredouille, en revenant sur mes pas, je contournai ledit buisson par la gauche cette fois, avec l’intention de faire plus ample connaissance avec Salymia, puisque Oryash et Lilith étaient déjà fort occupés.

C’est alors, que tout en marchant, je perçus un curieux bruit sous mes pieds, un son qui ressemblaient davantage à celui que produisent des bottes sur un plancher de bois, alors que je foulais de la terre battue. Ma curiosité attisée, je m’agenouillai et retirai le sable pour découvrir une trappe de bois. Tout excité à l’idée d’avoir trouvé une probable cachette où de somptueux trésors y étaient cachés, je me gardai bien de révéler ma découverte à mes compagnons de garde et soulevai sans hésiter cette structure de bois. Ce que j’y vis me surprit. Alors que je croyais trouver un trou de bonne envergure où des coffres auraient été déposés, je ne vis qu’une échelle qui semblait conduire à un obscur tunnel. Je ne pus en voir davantage tellement il y faisait noir. Relevant la tête, je regardai le château pour constater que le tunnel semblait se diriger dans la même direction.

(Ce trou pourrait se révéler être un passage pour se rendre au château)

J’avais désormais abandonné l’idée d’y trouver des piécettes d’or et j’y voyais à présent une opportunité pour me faufiler discrètement dans le château et apporter notre support à nos amis. J’étais conscient que je m’emballais et que ce tunnel ne menait probablement nulle part, mais j’en avais assez d’être inactif et puis je ne perdais rien à aller voir ce qui en était.

Mon pied gauche sur le troisième barreau, j’arrêtai soudainement ma descente. Bien que ma première idée était d’explorer seul cet endroit, je me ravisai. Et si ce conduit menait vraiment au château, ne me trouvant plus, mes trois compagnons risqueraient de penser que j’avais pris la fuite et croiraient possiblement à une traîtrise de ma part. Mon intégration dans le groupe n'avait pas été des plus facile, particulièrement auprès de la dame aux yeux rouges, je devais être prudent dans mes agissements, afin de ne pas perdre cette confiance durement gagnée. C’est ainsi qu’un peu à contrecœur, le haut de mon corps seulement visible, puisque j’avais déjà entamé la descente, je hélai Salymia et les deux tourtereaux :

« Hé ! Approchez ! Je viens de découvrir une sorte de passage et je compte bien l’explorer plus en profondeur. Salymia, tu peux en informer Cromax, si tu considères que c’est pertinent. »

Puis me tournant la tête en direction de Lilith et Oryash, tout en souriant, fier de ma découverte, je leur dis :

« Quant à vous deux, libre à vous de me suivre ou pas ! »

Sur ces mots, je descendis les dernières marches et je me retrouvai dans un très sombre tunnel.

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Dernière édition par Mathis le Dim 29 Jan 2012 05:06, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 25 Jan 2012 12:45 
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Comme prévu la peau blanche me lance une pique. Sans doute s'attend elle à ce que je m'énerve et que la discussion tourne en conflit. Cependant, je ne peux pas me permettre de nous faire repérer et je dois bien avouer que ce petit jeu me lasse. Après avoir passé un instant dans le royaume de Phaïstos, je ne veux plus perdre mon temps à me disputer avec cette humaine de bas étage. Aussi, je lui réponds d'un ton, on ne peut plus calme, sans quitter le château des yeux.

"Je n'ai pas oublié Oryash et je suis justement là pour réparer cette erreur et pour quelque part, venger cette petit fille innocente. Quant à son père, c'était un traître qui n'a eu que ce qu'il méritait."

Je me tais. Je n'ai rien à ajouter et je ne regarde même pas la peau blanche. Je lui montrerai à partir de maintenant une parfaite indifférence, tout ce qu'elle mérite, cette sauvageonne des montagnes de Nosvéris. Quelle personne prétentieuse ! Soudain une présence ce manifeste plus clairement. Laïdè a un message pour moi.

(En effet, Aenaria te dis qu'elle se sent à l'étroit et qu'elle n'est pas rassurée)
(Oh non... Dis lui que toutes mes pensées l'accompagnent. Je serais bientôt près d'elle, à combattre à ses côtés.)
(J'y vais, mais... C'est la dernière fois, concentration maximale sur la mission Saly !)

Laïdè a raison, je dois l'admettre. Toutes mes pensées se tournent alors vers mon amie qui en ce moment même est en plein cœur du danger. Elle ne devrait pas tarder à reprendre sa taille normal et là, bonjour les dégâts si elle se fait repérer. Je regrette ma lâcheté précédente qui m'a poussé à dire que je ne voulais pas rentrer dans la forteresse. Je sens que je me transforme en boule de nerfs et une irrésistible envie de jouer inconsciente s'empare de moi. Je la tempère non sans difficulté.

Pour rajouter à mon angoisse pour mes amis, je sens soudain la magie des ombres faire son apparition. Je me retourne violemment, bâton en main, prête à attaquer la personne qui ose nous attaquer. Je vois Lillith se décomposer et je commence à prendre peur lorsque je me rends compte de la personne à l'origine de cette sensation ténébreuse qui nous enveloppe. La Phalange s'adonne à sa magie. Mais quelle idiote ! Elle n'a jamais suivi de formation magique et elle s'essaie à ça juste avant la bataille. Je pose ma main sur Lillith qui est déjà en train d'interroger Oryash. Je les laisse s'expliquer et ris intérieurement de l'idiotie de la peau blanche et je me fais un malin plaisir de le lui rappeler.

"Contente-toi de faire ce que tu sais faire Oryash, tue avec tes griffes, mais ne nous met pas tous en danger ! Tu ne sais pas maîtriser ta magie, apprends d'abord ! Toi qui es si douée pour donner des leçons aux autres acceptes d'en recevoir aussi."

Même s'il est évident qu'elle se sent mal, il faut qu'elle comprenne que la magie peut être une arme extrêmement destructrice si tant est qu'elle soit mal utilisée. Je me retourne de nouveau vers le lointain pour m'assurer que nous ne sommes pas en danger. Soudain Laïdè se manifeste de nouveau et avec violence.

(Le plan de Cromax pour vous faire entrer a échoué ! Grantier ne va pas envoyer de troupe surveiller les environs du château.)
(Et merde ! Comment va-t-on aider nos amis ?)
(Cromax vous demande d'y réfléchir.)

L'angoisse s'empare complètement de moi. Aenaria... Non ! Je ne dois pas me laisser gagner par l'angoisse. Il me faut rester calme, réfléchir, il doit forcément y avoir une solution. Comme pour répondre à mes questions, Mathis nous annonce la découverte d'un tunnel qui, pour moi, doit mener à l'intérieur du château. Je pousse un soupir de soulagement alors que Mathis commence à s'engouffrer dans le trou. Je me précipite à sa suite.

"Attends-moi Mathis, je viens explorer avec toi !"

Je regarde les deux autres avant d'ajouter surtout à l'intention de mon maître de la magie de glace.

"Le plan de Cromax d'envoyer des troupes à l'extérieur pour nous faire entrer à échouer ! Si l'intuition de Mathis est juste, c'est notre seule chance de venir en aide à nos amis. "

Avant toutes choses soulager Cromax de l'angoisse qui doit l'avoir envahie.

(Laïdè, va prévenir Cromax que nous avons trouvé un tunnel qui selon nos estimations devrait nous conduire à l'intérieur. On arrive !)
(J'y vais.)

Je jette un dernier regard et plonge à la suite de Mathis dans ce tunnel noir et qui semble sans fin.

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Dernière édition par Salymïa le Jeu 26 Jan 2012 09:42, édité 9 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 25 Jan 2012 13:55 
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Et ce qui devait arriver arriva. Dans le plus grand flou sentimental, les émotions à fleur de peau, nous nous embrassions. Oryash joignit ses lèvres aux miennes et passa une main sur ma nuque, m’invitant à l’enlacer sensuellement. Nous étions désormais à genou l’un en face de l’autre et je laissai courir une main dans le creux de ses reins pour mieux la serrer contre moi. Je ne pouvais m’empêcher de désirer cette peau blanche, mais aucune culpabilité ne me martelait le crâne. Après tout, Cromax aussi se laisse aller à ses envies, nous étions tout les deux libres de nos actes.

Mais ce moment de complet abandon aux plaisirs charnels fut interrompu par Salymia. L’elfe blanche, ayant sûrement senti la magie noire opérer, brisa de douce folie pour invectiver envers la phalange et l’intimer de laisser tomber la magie puisqu’elle ne la maîtriser pas.

(Mais pour qui elle se prend ? Que sait-elle de ce que vit Oryash ?)

Mon visage se décomposa et je ne pu répondre tant j’étais éberlué par ce qu’il venait de se produire. Salymia, son méfait accompli, nous ignora et continua à regarder vers le palais, comme s’il suffisait d’un coup de baguette magique pour faire disparaitre la scène et qu’on ne pût en reparler. Je regardai Oryash dont je m’étais séparé en découvrant l’intruse dans notre instant un peu fou et mes yeux lui disaient que je n’approuvais en rien les paroles de l’hinione.

« Ne l’écoute pas… »

Mais notre moment particulier était fini, nous avions été brutalement ramené sur terre et les choses allait se précipiter juste après. Mathis, qui était un peu plus loin dans le bosquet, nous héla en annonçant qu’il avait trouvé un accès à un tunnel.

(Un passage secret ? Etrange ? Pourrait-il être lié au palais ?)

Salymia s’empressa de le rejoindre pour aller explorer le souterrain, en déclarant au passage une terrible nouvelle : le plan de Cromax avait échoué en parti et aucune troupe ne viendra à notre rencontre et le tunnel de Mathis était sûrement notre seule chance.

(On ne pouvait pas le rejoindre à l’intérieur.)

Mon sang se glaça et l’inquiétude, que j’avais pu mettre de coté pendant ma discussion avec Oryash, ressurgit grandissante.

(Mais elle a raison, il faut explorer ce tunnel.)

Je souris bêtement à Oryash, ne sachant comment réagir après ce qu’il s’était passé.

« Il faut y aller… »

Je me levai et pris rapidement mon sac en m’approchant de la trappe par laquelle avait déjà disparu Mathis et Salymia. Les chevaux étaient bien attachés et ne risquaient rien actuellement. Si les troupes de Grantier ne sortaient pas, nous pouvions les laisser ici. Je jetai un coup d’œil dans le trou. Un noir d’encre s’étalait dans les profondeurs, nous laissant aveugle face à l’inconnu. Je sortis ma dernière torche de mon sac et l’alluma avec mon briquet à amadou, faisant apparaitre une lumière salvatrice et chaude. Pour éviter de risquer d’alerter d’éventuelles sentinelles du palais, je me hâtai de descendre l’échelle menant dans les entrailles de la terre.

« Un peu de lumière pourrait être utile pour voir où on va. »

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* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
et arborant ses tendancieux 6969 messages dans les archives de Yuimen


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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 25 Jan 2012 19:50 
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Précedemment: Un cryomancien, une reine des glaces et un baiser

Les choses s'enchaînèrent d'elle même et avant de dire ouf, Lillith et Oryash se trouvaient enlacés l'un à l'autre, échangeant un baiser. Le désir était palpable et à fleur de peau. Oryash n'aurait sans doute jamais penser quelques heures auparavant qu'elle viendrait à embrasser Lillith alors qu'une bataille se préparait et que la vigilance était de mise. Mais au diable la prudence, pour quelques minutes, cet instant de bonheur leur appartenait et personne ne leur enlèverait.
Bien vite la tournure des évènements changea quand Salymïa les ramena à la réalité, s'adressant à la peau blanche d'une façon tout aussi méchante et piquante que l'avait été Oryash. L'instant magique était rompu, laissant les deux tourtereaux pour le moins décontenancé par ce qui venait de se dire.

Oryash vit le visage de Lillith changer du tout au tout, visiblement mécontent de ce qu'il venait d'entendre. La Phalange de Fenris allait répliquer de plus bel lorsque Lillith lui suggéra de ne pas l'écouter. Elle put lire dans ses prunelles noires à quel point il n'approuvait pas de telles paroles. Le moment n'était pas aux querelles et Oryash prit sur elle de ne pas ajouter d'huile sur le feu.
Elle murmura cependant à Lillith...

"Tôt ou tard, ça finira mal, Lillith."

Puis alors qu'elle venait de prononcer ces mots, Mathis les alerta sur le fait qu'il venait de découvrir un passage et que tous deux étaient libre de le suivre ou non.
Mais quelle mouche avait donc piqué Salymïa et Mathis pour qu'ils réagissent de la sorte? Etaient-ils jaloux du rapprochement évident entre le mage et la peau blanche? Allez donc savoir, c'était peut-être le cas?
Tout ça semblait tombait bien trop parfaitement pour qu'il n'y ai pas anguille sous roche. Oryash imita Lillith et se redressa à son tour quand il lui proposa de suivre les autres.

"Oui allons-y, mais restons sur nos gardes. Je trouve la découverte de ce passage bien trop inopinée."

Avant de se diriger vers la trappe en question, Oryash alla quérir les sacoches qui se trouvait sur sa monture, les jeta sur une épaule et descendit à la suite de Lillith.
Le mage allait disparaître dans le trou au bas de l'échelle, torche en main et Oryash lui adressa un sourire avant de prendre la mine qu'on lui connaissait tous. Une mine passablement froide et distante.
Le moment de plaisir et d'abandon était passé, laissant place au sérieux.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Ven 27 Jan 2012 05:15 
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Un froncement de sourcil, une mine renfrognée qui en dit long sur ce que mon interlocuteur, et sans aucun doute futur bourreau pense de mes propos. Je mens...Bien évidemment, comment aurait-il pu me croire ? Comment pourrait-il remettre en cause l'intégrité de son défunt collègue pour croire les mots d'un homme promis à moult tortures ainsi qu'à une mort certaine? Pourquoi cet homme, aveuglé par la colère et par la haine, me donnerait du crédit et comprendrait que la mal ne se trouve pas en moi, mais tout autour de lui, et au plus profond de son coeur. Intérieurement, j'ai de la peine pour cette homme, une peine profonde et intense. Car il obéit à Rewolf Grantier, sans doute par peur, et non par devoir, par réelle loyauté. Rana, Zewen, voyez ce que la main de fer de Rewolf fait aux hommes qu'il approche. Il les transforme en monstre de colère ou il les tue. Est-ce là le destin que vous réservez à tout ceux qui ont un lien avec cet homme? Pourquoi? Pourquoi permettre que tant de haine s'installe ? Vous seuls le savez, mais le regrettez-vous ? Est-ce pour cette raison que vous avez changer le destin de Messire Cromax, le mien et celui des Amants de la Rose Sombre ?

Mais tout ça, nous le saurons que dans quelques heures, car tout commence vraiment maintenant, la machine est lancée, la Roue du Destin tourne pour chacun des Amants et pour moi, mon destin m'envoie sur la route de la souffrance, route sur laquelle je ne vais pas tarder à faire mon premier pas...En effet, le poing levé, l'homme s'apprête à me frapper, à m'infliger le premier coup d'une longue, très longue série. Je ne le sais que trop bien. Mais rien ne vient, non, une intervention de la part de Sire Cromax retarde l'inévitable. Je lui en suis reconnaissant, et pour cette raison, je ne lui en veux pas de me tirer brusquement vers lui, tout comme je n'ai aucun rancune quant au fait qu'il ne me ménage pas quand il progresse dans la demeure de Grantier, quand il monde les escaliers le rapprochant de son puissant ennemi. Il le doit et le doute n'est pas permis. Car la moindre erreur de parcours, la moindre petite erreur entrainerait la mort de la plupart d'entre nous. Mon coeur se serre et mon estomac se noue à cette idée...Mais est-ce la seule raison ? Ai-je peur ? Oui, c'est certain. Même en sachant pertinemment qu'il ne peut en être autrement, que c'est mon destin de devoir retourner dans la gueule du loup, je ne peux m'empêcher de craindre la suite des évènements. Oui, j'ai déjà subis la colère de Grantier, j'ai déjà eu à faire à la violence des ses hommes, mais je me suis enfui...et me voilà de retour. Oui, la douleur sera bien plus terrible que tout ce que Grantier a déjà pu me faire vivre, et je le redoute, mais je n'ai pas le droit de reculer, je ne l'ai jamais eu, il en va de mon honneur et le faire maintenant serait un acte inconsidéré.

La porte massive qui se dresse devant moi à des allures Thimorossiennes. Car oui, je sais que je vais pénétrer dans le territoire de ce dieu maudit. La demeure de Rewolf Grantier sera pour moi le temple de la souffrance. Pourtant cette porte n'a rien de bien différent d'une porte classique, mais je sais qu'une fois celle-ci franchie, le calvaire commencera et que ma vie sera en jeu. Je ne serai plus maître de quoi que ce soit. D'ailleurs, la main de mon capitaine se pose sur cette barrière maudite. Les ténèbres filtrent à travers cette ouverture pour s'emparer de mon être, l'emplissant de crainte. Nous y voilà...

Un geste aussi simple que celui de pousser une porte, quelques pas et nous voilà seuls dans une pièce nous offrants quatre possibilités. Nous ne pouvons compter que sur l'intuition de Messire Cromax en espérant que Rana et Zewen soient de son côté. Car moi, je ne peux rien faire d'autre que de le suivre et d'attendre, attendre la souffrance, inévitable, implacable, inarêtable...Je suis incapable de faire quoi que ce soit, tant et si bien que je fais à peine attention quand Dame Aenaria retrouve sa taille normale...encore un événement hors du commun qui ne parvient pas une seule seconde à attiser ma curiosité, preuve infaillible que je suis perturbé, que mon esprit est prisonnier de la peur incontrôlable qui prend possession de mon corps petit à petit. Je suis prisonnier des ténèbres...toujours. Ces ténèbres que Rewolf Grantier m'a fait connaître il y a de ça quelques jours à peine...Deux petites semaines tout au plus...Pourtant, je ne suis pas seul comment ai-je pu l'oublier ? Non, je suis loin d'être livré à moi même et la preuve en est par les quelques mots que Sire Cromax prononcent à mon intention. Garder courage...Oui, je pense que je peux y arriver...sans doute...peut-être. Puisque c'est un « ordre » de Sire Cromax, je me dois d'essayer. Je suis heureux de faire partie des Amants, d'avoir rencontré Messire Cromax et je remercie mes Dieux de m'avoir mené sur le même chemin que mon capitaine. Même si la peur est toujours présente, je suis un peu plus serein quand à ce qui m'attend et pour toute réponse...J'offre un sourire sincère à mon capitaine. Comment puis-je lui signifier autrement que je le remercie, que tout se passera pour le mieux ? Je ne peux pas. Les mots sont inutiles ici. Je ne fais plus attention à rien désormais et je me concentre, de toutes mes forces pour me préparer à ce qui m'attend. Sans dire un mot et sans plus le regarder, je suis Sire Cromax, je le laisse me guider vers mon destin. Jusqu'au moment fatidique...c'est sans doute stupide, mais une autre porte...Sauf que celle-ci me sépare directement de l'homme à l'origine de toutes cette aventure. Rien d'autre ne se tient entre lui et moi...rien.

Messire Cromax ouvre la porte, et tout se joue. Plusieurs personne sont présentes, mais une seule a de l'importance, une seule attire mon attention. Une seule fait ressurgir mes craintes les plus terribles, une seule me force à poser lentement mon regard sur elle. Aucun rancoeur dans mes yeux, juste de la peur et de l'incompréhension...Comment un homme peut-il être aussi mauvais, aussi imbu de lui même ? Comment peut-il avoir aussi peu d'estime pour la vie des autres...Grantier. L'homme dont l'apparence montre la richesse, le pouvoir et cache une force immense. L'homme contre lequel Sire Cromax va devoir se battre, sans être sûr d'en sortir vainqueur. Oui, malgré ses apparences de vieil homme riche...Non, un tel homme ne peut pas exister, c'est impossible.

Mes certitudes s'effondrent, s'envolent en un instant. Suis-je vraiment venu ici pour trouver des réponses ? La mort de Grantier a-t-elle aussi peu d'importance pour moi que ce que j'affirmais jusque là ? Je ne sais plus...Dois-je être, aux côtés de Sire Cromax, l'instrument qui scellera le destin de ce fils de Thimoros ? Dois-je teinter les atours de Grantier avec son propre sang? Trop de questions viennent se mêler à ma terreur, si bien que je ne sais pas combien de temps s'écoule entre le moment où je suis entrer dans cette pièce, et celui où je suis arraché à l'emprise de Sire Cromax. Je vais être seul, livré à moi même, je vais être le jouets des hommes de Grantier...et je vois mon capitaine, sous les traits de Herlor s'éloigner. Ses mots résonnent dans ma tête...Garder courage...Garder courage, et un sursaut de ce courage tant recherché s'empare de moi, un instant fugace me permettant de parler, juste un instant.

« Mes dieux m'ont déjà sauvé...je sais que ce sera encore le cas »

Mais mon courage s'évanouit au moment où le coude d'un des gardes vient percuter assez fortement mes côtes déjà endolories, me soutirant ma première grimace. A partir de maintenant, je ne peux qu'espérer. Espérer que la douleur soit un minimum supportable, espérer que Dame Aenaria soit saine et sauve et qu'elle puisse me venir en aide à un moment ou un autre, espérer qu'elle me retrouve dans un état acceptable, que je puisse porter assistance à Sire Cromax...espérer survivre.
Le temps semble s'allonger...Zewen lui-même me met à l'épreuve, et lentement, je vois mon chef s'éloigner, lentement, je le vois disparaître derrière la porte qui se referme. Le seul point positif à tout ceci, le seul, c'est qu'enfin, je m'éloigne de Rewolf Grantier. Je m'en veux terriblement de ressentir ça. Alors que j'ai fait tout ce chemin pour me rapprocher de lui, que j'ai fait tout ce chemin pour aider Sire Cromax dans sa mission, je me sens mieux en m'éloigner de notre cible. Quelle honte, je suis pitoyable. Est-ce là tout l'honneur et le courage que j'ai gardé de mes ancêtres adoptifs ? Est-ce pour ça que Zewen rallonge le temps ? Est-ce ma punition pour être un tel pleutre. Peut-être que je mérite ce qui m'attend finalement...

Déjà je me rends compte que ma situation a radicalement changé...Sire Cromax jouait son rôle aussi sérieusement qu'il le pouvait, mais sa poigne, son attitude n'avait rien à voir avec celle de mes chiens de garde actuel. Leur étreinte est telle que mes mains commencent à s'engourdir. Leur haine pour ma personne est perceptible, dans leur regard, dans leur attitude, dans leurs manières. Je viens de perdre mon statut d'être humain dès l'instant où j'ai quitté la salle à manger. Non, je ne suis plus qu'un bout de viande, un défouloir, tout ce que vous voulez dans ce genre, mais rien de plus. Plus nous avançons vers les geôles et plus ma condition d'être vivant se détériore. Même un garzoks dans les rues d'Oranan aurait un sort plus enviable que ce qui m'attend. Au moins le garzok aurait la chance de mourir rapidement. Sur le peu de chemin que nous avons parcouru pour revenir dans la première pièce du château, je me suis déjà pris quelques coups, pour des raisons fallacieuses que je n'ai même pas pris la peine de relever. A dire vrai, je ne comprends même pas pourquoi ils ont pris la peine de se justifier. Grantier serait capable de les récompenser pour m'avoir frappé.

Nous avançons, encore, toujours et nous empruntons un nouveau couloir où deux gardes sont en poste. Nous nous arrêtons...Pourquoi ? Facile à comprendre. Quelques banalités, méchancetés sont échangées, un crachat vient s'écraser sur mon visage. En ces lieux, dans cette situation, à quoi me sert ma carrure ? J'ai beau dépasser mes bourreaux de plusieurs têtes, ils ne se gênent pas pour m'humilier. Ils savent très bien que je ne peux riposter. Le géant d'Oranan n'est rien d'autre qu'un paillasson sur lequel il vont essuyer leur haine.

Je baisse le regard, fixant le sol pour ne pas provoquer malgré moi les gardes, mais rien n'y fait, ils veulent me blesser, ils veulent et peuvent faire ce qu'ils veulent de moi...Oui, je ne suis plus rien. Mes cheveux cachent une partie de mon visage...comme je dois avoir l'air misérable, comme les dieux doivent rire de moi...mes ancêtres...comme je dois leur faire honte. Rana....Zewen...Sire Cromax, excusez-moi, j'ai perdu tout courage. Intérieurement, je souhaite mourir, maintenant. Je ne veux pas aller plus loin, je ne veux pas rencontrer mon destin. Que Phaïtos vienne me chercher, je ne veux pas franchir une nouvelle porte...surtout pas celle qui se dresse devant moi. Non, laissez-moi...tuez-moi, maintenant, je vous en prie! Je ne comprends pas, Je n'arrive pas à comprendre, pourquoi les dieux m'en veulent-ils à ce point, pourquoi je dois endurer tout ça? Pourquoi le jour funeste où j'ai bousculé Rewolf Grantier dans les rues d'Oranan est-il arrivé ? Je commence à regretter les instants que je croyais terribles, les instants où j'étais brimé, ou l'on m'appelait le Monstre d'Oranan. Oui, cette vie commence à me manquer...Pardonnez-moi Messire Cromax, je flanche. Je ne sais pas si je veux continuer, en tout cas je suis presque sûr que je ne le peux pas. Les quelques coups que j'ai reçu...je sais qu'ils ne sont rien comparé à ce qui m'attend. Dame Aenaria, Sire Cromax, Phaïtos...n'importe qui mais, je vous en prie...que quelqu'un vienne me chercher...

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Dernière édition par Duncan le Ven 10 Fév 2012 23:02, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Sam 28 Jan 2012 12:02 
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Sitôt les dernières paroles de Rewolf Grantier prononcées, je tourne les talons vers la porte que je viens de quitter. Au passage, je hèle un serviteur du bord de pièce afin qu’il me suive dans le couloir. Je l’y précède sans tarder, ne désirant pas rester une minute de plus dans cette salle à manger. Au moins, pour l’instant, ma couverture n’est pas dévoilée, même si Grantier a fait preuve de plus de prudence que je ne l’ai pensé initialement quant à l’envoi de troupes hors de ses murs. Pas étonnant que pendant tout ce temps, le Temple n’ait pas réussi à mettre la main sur lui, ou faire cesser ses activités malhonnêtes. Je fais quelques pas dans le couloir avant de me retourner vers le servant qui m’y a suivi, attendant ses ordres et consignes. L’air las plaqué sur les traits d’Herlor, je lui tends mon sac pour lui ordonner sèchement :

« Emmène-moi à ma chambre, et prends ça ! »

J’ignore si le vaillant guerrier se comporte usuellement de la sorte avec les employés de Grantier, mais les récents événements ont très bien pu altérer sa personnalité, ou son attitude vis-à-vis d’eux. Je ne risque donc pas grand-chose en me faisant impérieux. C’est sans doute l’attitude qui suscitera le moins d’interrogation et de curiosité. Puisque ce palais fonctionne à la peur, autant entrer dans la danse à mon tour…

L’homme acquiesce silencieusement et s’empare de ma besace de cuir, la portant à bout de bras en me devançant sur le chemin de ma chambrée, dont j’ignore tout, jusqu’à la situation. Par chance, le servant ne pose aucune question, et m’emmène jusqu’à la pièce munie des deux volées d’escaliers. Sans hésiter, il prend la volée qui mène vers l’étage surplombant la salle à manger que nous venons de quitter. Tout en grimpant les marches de marbre, j’ai une pensée pour mes compagnons. Duncan, se faisant irrémédiablement mener vers la prison, et vraisemblablement pour se faire rosser sèchement. Aenaria, qui j’espère a localisé la prison sans trop se perdre, afin de venir en aide le plus vite possible à Duncan. Et les autres, en quête d’une solution impossible à trouver dans un bosquet non loin du palais. Déjà, je commence à penser que je devrai me débrouiller sans leur précieux soutien, sans leurs capacités, sans leur aide. Sombres pensées, en vérité, car sans eux, je n’y arriverai sans doute pas. Même si je dois continuer d’espérer.

(Salymïa me fait dire qu’ils ont trouvé un tunnel… Ils espèrent qu’il mène au palais.)

(Un tunnel ?)

L’idée est saugrenue, et pourtant, un espoir rejaillit en moi, comme une lumière retrouvée, alors que j’arrive à l’étage en compagnie de l’employé de Grantier. Il n’y a pas cinquante raisons de l’emplacement d’un tunnel à cet endroit. Soit il s’agit d’une cache aux trésors de bandits de la région, soit un repaire, soit, effectivement, un accès secret au palais. Ou plutôt une sortie dissimulée, ce qui correspondrait sans doute plus à l’intellect de l’ancien Chevalier de la Rose. Toujours avoir sous la main un plan de secours, un moyen de fuir. J’aspire donc déjà à ce qu’ils signifient qu’ils sont parvenus à rentrer dans le palais par ce moyen détourné qu’ils n’avaient que peu de chance de trouver. La chance… signe d’un destin ? Je souris en pensant à Duncan, qui ne manquerait pas d’invoquer Zewen pour expliquer ce hasard heureux.

Mais ma tâche, maintenant, est toute autre. Alors que je traverse un couloir muni de nombreuses portes, sans doute les chambres des gradés au service de Grantier, voire le dortoir de certains gardes, peut-être, je me reconcentre sur ma situation actuelle, tentant de trouver un moyen pour continuer à passer inaperçu plus longtemps. Le visage de Herlor n’est plus bon à prendre, désormais. Mon rôle premier est censé se reposer. À vrai dire, et même si je la trouve quelque peu cruelle, je ne vois qu’une solution pour continuer à me balader librement dans ces couloirs…

Nous nous arrêtons bientôt devant une porte, que l’homme ouvre à la volée. Il pose mon sac sur une petite table d’appoint, avant d’allumer à l’aide d’un briquet d’amadou diverses chandelles disposées dans la pièce. Celle-ci n’est pas immense, mais revêt un certain confort. Bien moindre, sans doute, que celui que Grantier s’octroie pour lui, mais malgré la taille modeste de la chambrée, elle semble bien meublée, et confortable. Un lit basique, sans décoration, mais au matelas bien rembourré de plumes, tout comme l’oreiller qui le surplombe. Du parchemin à disposition, de l’encre, sur un bureau à tiroirs. Une garde-robe en bois cerclé de fer sombre. Rien d’élégant, mais confortable tout de même. Je ferme la porte sitôt entré et… n’ai le choix d’appliquer mon plan…

Je dégaine ma lame changeante, et la transforme en un fin stylet tranchant comme un rasoir… J’approche du servant par derrière et, sans lui laisser la moindre chance de crier, d’appeler à l’aide ou à la garde, je lui tranche la gorge d’un coup sec, l’ouvrant d’une oreille à l’autre alors qu’un flot carmin s’échappe de la plaie. Il trouve la force de se tourner vers moi, l’œil paniqué, avant de sombrer dans le sommeil éternel de la mort, dans un dernier soubresaut. Effondré au sol dans son propre sang, je le hisse sur le lit. C’était un jeune humain, aux cheveux châtain longs plaqués par un catogan à l’arrière de son crâne. Ses yeux bleus intenses reflétaient l’innocence…

(Pas de remords, Cromax. Tu devais le faire.)

J’ai l’impression de me comporter comme Grantier l’aurait fait. Sans respect de la vie d’autrui. Et je m’en veux, tout en sachant que je n’avais pas vraiment le choix. Je décide de laisser de côté le poids du remords, en empruntant les traits de ce feu-jeune homme, à qui la chance n’a pas souri, ce soir… Puis, je me tourne vers la garde-robe pour y dénicher quelques habits qui pourraient me faire passer pour ce serviteur improvisé. Ma nouvelle couverture…

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Dim 29 Jan 2012 06:13 
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C’est dingue comment l’obscurité peuvent provoquer chez les gens des réactions totalement opposées. Par certains le noir est qualifié comme quelque chose d’épais, d’infranchissable, d’étouffant, d’asphyxiant même. Alors que pour d’autres au contraire cette noirceur procure un bien-être, une sensation de liberté, ne pouvant voir les cloisons, ils se bercent dans l’illusion qu’elles n’existent pas. Je faisais, je fais et je ferai toujours partie de ce second clan, j’aime bien cette sensation de grand espace que procure l’absence totale de lumière. Cette fois-ci cependant, c’était différent. Bien que je savourais ce petit moment d’obscurité, j’aurais bien aimé pouvoir voir où je mettais les pieds et je n’avais rien dans ma besace qui pouvait m’éclairer.
Alors que je ne l’avais pas vraiment souhaité et surtout que je n’avais, en aucune façon, insisté pour qu’ils me suivent, Salymia, Oryash et Lillith descendirent tout de même à ma suite. Bien que tout d’abord un tout petit peu déçu de leur présence, je changeai vite d’idée lorsque Lillith munie d’une torche fit la lumière dans ce sombre tunnel. Et puis, j’aimais bien la compagnie, la présence des autres à mes côtés, c’était juste que là, j’avais égoïstement le désir de remporter tout le mérite de cette découverte. Je me tournai vers le mage pour le remercier d’un ton aimable

« Oui, en effet, lors de ma descente, je n’avais pas imaginé qu’il pouvait faire aussi noir. »

Bref, cette pièce éclairée nous dévoila une entrée étroite qui s’élargissait un peu à mesure que j’avançais, mais dont le plafond malheureusement se rapprochait de plus en plus de ma tête. Je dus donc me pencher un peu afin de m’épargner un rude coup sur ma belle tête. Puis, plus rien, plus de chemin, le tunnel s’arrêta là, un vrai cul-de-sac. Contre le mur, on ne pouvait voir que des coffres et des barils, tous vides. Cette espace avait dû être, par le passé, une planque où une bande de brigands venait cacher leur butin. Un peu dépité, je m’assieds sur l’un des tonneaux avant de m’adresser à mes compagnons.


« Désolé, de vous avoir alerté pour rien. Il ne s’agit vraisemblablement que d’une ancienne cachette de voleurs. »

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