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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 15 Fév 2012 18:40 
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Herlor n’est pas riche en habits, ou en tout cas pas en diversité. Intégralement noires, ses frusques se ressemblent. Une garde-robe digne d’un homme fidèle à Grantier : dénuée de toute personnalité, sans chaleur, sans élégance. Tout dans l’asservissement aveugle et la praticité, la rudesse. Ces mornes vêtements ne sont qu’un indice supplémentaire du manque de cœur du maître des lieux, qui non content d’uniformiser ses hommes, les privent de toute vie privée, de toute intimité. Car si ma cible est connue pour ses frasques avec les dames et damoiselles de tous bords, et ses mœurs légères, ça ne doit absolument pas être le cas de ses hommes. Hommes, oui, car je n’ai pour l’instant vu aucune femme au service de Grantier. Aucune distraction permise pour des hommes en service ou au repos, si tant est qu’ils en aient. Porter le noir est donc ma seule opportunité, et cela ne me sied qu’à moitié. Arborant le visage d’un servant, je serai bien trop rapidement percé à jour. Et Herlor ne peut décemment plus se balader dans le château, après avoir affirmé manquer de sommeil.

C’est alors qu’un bruit se fait entendre, du côté de la porte. Quelqu’un approche, et pose la main sur sa poignée. Je n’ai que trop peu de temps pour réagir, et je retourne vivement la tête vers mes méfaits encore non-dissimulés : un jeune éphèbe égorgé, se vidant lentement de son sang sur le lit d’un autre, imbibant draps et matelas, ainsi que ses habits de servant. Mon armure a repris sa physionomie originelle, et aucune excuse ne me vient pour expliquer ce crime sans me trahir, sans révéler ma présence. Ma main se porte à mon arme alors que la poignée se baisse, et je la dégaine lentement, sous le couvert du grincement du panneau de bois sur ses gonds. Mes doigts sont crispés, et ma respiration est maintenue à l’arrêt, en suspend.

Et mon visiteur impromptu m’apparait, sous les traits de l’elfe noir qui était attablé avec Rewolf Grantier et ses invités. L’unique de son espèce. Ses traits sont encore assez frais dans ma mémoire pour que je le reconnaisse aussitôt. Deux yeux sombres, un visage sans aspérité, mais marqué d’une certaine témérité. De longs cheveux filasses entièrement blancs, lui tombant sur les épaules. Deux sourcils blancs fournis, mais non broussailleux. Juste suffisamment marqués pour qu’ils accaparent l’attention sur le teint mat et obscur de cette peau d’obsidienne. Silencieux, visiblement non surpris de voir un homme le menacer d’une lame toute aussi sombre que son apparence, il avance d’un pas dans la pièce, avant de refermer la porte derrière lui. Je reste coi devant cette arrivée inattendue, et continue d’observer mon visiteur. Soulignant encore la ténébreuse apparence de sa race, le shaakt est entièrement vêtu de noir. Un fin plastron de cuir noir, plus décoratif que réellement efficace en combat, surplombe une chemise de soie assortie. Des chausses moulantes, et de longues cuissardes du même cuir noir. Sa démarche assurée, mais légère, est élégamment ornée du drapé sombre d’une cape d’ombre au tissus fin, mais suffisamment lourd pour tomber droit et net le long du corps de l’inconnu.

Je lève un sourcil stupéfait devant son attitude relâchée et détendue.

(Tue-le ! Nul ne doit connaître ta présence ici. Sous ses airs de maître zen, il pourrait très bien appeler la garde sans prévenir !)

(S’il avait voulu le faire, il l’aurait sans doute déjà fait !)

(La stupeur peut ralentir un homme, et elle peut prendre bien des visages. Ne lui laisse pas le temps de reprendre ses esprits, tues-le !)

(Non ! Sa présence ici n’est pas innocente.)

Et comme pour prouver mes pensées, l’elfe prend la parole d’un ton grave.

« Enfin vous voici, chevalier. Je désespérais de vous voir un jour arriver. »

Stupéfait, c’est moi qui le suis face à cette réplique surprenante. Je décide de rester dans mon rôle, cependant. Aucune imprudence ne doit m’être accordée. Quitte à me faire passer pour un serviteur retors et meurtrier, je ne dois pas révéler mon identité.

« Je ne vois pas de quoi vous voulez parler ! Que faites-vous là ? »

Tout aussitôt, il me répond sans se départir de son calme placide.

« La question est avisée, et je ne vous la retournerai pas. Je ne suis pas sans ignorer vos projets de meurtre sur la personne de Rewolf Grantier. Vos habiles subterfuges ne trompent pas tous les yeux ou toutes les oreilles, et il est des esprits affutés dont il vous faut vous méfier. Je travaille pour le Temple, je suis agent infiltré. Maître de la furtivité, Onyx, vous pouvez m’appeler. »

(Onyx ? Un nom de code ? Et ce titre, se pourrait-il que…)

Je n’ai guère le temps de me poser plus de questions qu’il poursuit immédiatement.

« Le prisonnier n’est sûrement pas votre seul atout. Où sont vos autres compagnons ? Quelle est votre stratégie ? Vous pouvez compter sur moi pour vous servir de guide et de soutien, en ces murs. Si le combat n’est guère ma voie, je n’ai nul pareil dans les entreprises discrètes. »

Je reste bouche bée devant le culot de cet étranger qui pourrait très bien se trouver actuellement devant un fervent partisan de Grantier. Sa force de conviction est puissante, mais je ne sais si je dois lui accorder ma confiance.

(Au pire… Tu pourras toujours le tuer !!!)

Lysis et ses idées fixes… Je lui envoie une pichenette mentale taquine avant de prendre ma décision : je vais jouer cartes sur table. Ou presque…

« Personne d’autre n’a pu entrer, et ma tentative pour leur ouvrir une voie s’est soldée par un échec… Connaîtriez-vous un moyen ? »

Je tais sciemment la présence d’Aenaria, le nombre exact d’alliés, et tout le reste de notre stratégie. Si lui souhaites me piéger, c’est en tout cas à mon tour de tester ses dires. Sans l’ombre d’une hésitation, il me répond :

« Il existe un tunnel. Un souterrain créé pour s’échapper du Palais. C’est une information que Rewolf a partagé à ses plus proches collaborateurs, ici. Et que j’ai su leur soutirer par la suite. Hélas, aucun ne connaît son emplacement, ni l’endroit où il débouche. Il leur a seulement assuré qu’il existait un moyen de fuir cet endroit si un assaut tournait mal. J’ai cherché en vain ce souterrain, depuis lors… J’imagine que si vous aviez amené une armée, nous l’aurions remarquée, et vous ne seriez pas là, mais à sa tête. Vous ne prendrez donc pas cette forteresse, à moins de découvrir le passage… et… il y a peut-être un moyen. »

(Le souterrain existe ! File prévenir la faera de Salymïa ! Ils n’ont rien dit à ce sujet ?)

(Si, j’ai reçu deux informations successives et contradictoires à ce sujet… J’attendais une troisième version pour t’en parler, mais apparemment, c’est bon : ils sont dans un tunnel.)

(Tu aurais pu le dire plus tôt ! File maintenant !)

Et subtilement, je sens sa présence quitter mon esprit, alors qu’elle fuit porter mon message. De mon côté, je réponds à l’homme, feignant une impatience pas tout à fait erronée.

« Quoi donc ? Quel moyen ? »

« Ça serait dangereux, à n’en pas douter. Ce n’est pas une mission à prendre à la légère. Il faudrait vous infiltrer dans le bureau de Grantier, dans l’autre aile, à l’étage, pour trouver les plans de construction. C’est un bureau privé, et nul n’y est admis. S’il cache ces plans quelque part, c’est là qu’ils sont. Je n’ai pu m’y rendre moi-même, de peur de faire choir ma couverture. »

Curieusement, cette stratégie sonne faux à mon oreille. Je pressens un piège, mais n’ai le choix que de faire confiance à ce curieux personnage. Ou si pas de lui faire confiance, au moins suivre ce qu’il me dit de faire en rentrant dans son jeu. J’opine du chef à ses paroles, d’un air sentencieux, avec ces traits de jeune homme qui ne sont guère les miens. L’elfe noir me raconte alors avec moult détails la voie d’accès jusqu’au bureau de mon ennemi, cependant quoi je ne peux que m’interroger davantage sur le jeu qu’il joue. À la fin de son laïus, je lui demande :

« Viendrez-vous avec moi ? »

« Non. Vous serez plus discret si vous êtes seul, et surtout… je vais vous fournir le moyen d’accéder à ce lieu sans vous faire surprendre. Vous semblez maître dans l’art du déguisement : Herlor, puis ce jeune serviteur… Il me tarde de vous voir sous votre vrai visage… En attendant, ce sont mes traits que vous prendrez. »

Il se débarrasse de sa large cape noire, pour me la passer autour des épaules, par-dessus mon équipement.

« Enfilez-donc quelques habits noirs, par-dessous cette cape. Je resterai dans cette chambre pour dissimuler ce corps, et éviter que quiconque m’aperçoive à un autre endroit, au même moment. »

Je rengaine ma lame, après avoir vérifié qu’il n’était guère armé. Aussitôt, il se détourne de moi pour inspecter le cadavre exsangue, me laissant tout le loisir de passer l’une des larges tenues de Herlor par-dessus mon armure fine – et heureusement – au-dessus de quoi je noue la cape de l’elfe. Profitant d’un moment d’inattention de sa personne sur moi, je prends sans tarder ses traits, dans les moindres détails, et finis par lui dire :

« Je suis prêt. »

Il se retourne vers moi, et pour la première fois, je vois chez lui une réaction de surprise. Un tressautement subtil dans ses yeux noirs, à peine perceptible. Et il ne s’en cache pas.

« Oh. Voilà qui est surprenant ! Jamais il ne m’avait été donné de me voir aussi bien. Les miroirs sont certes efficaces, mais si plats… »

Curieuse dérive esthétique, alors que l’heure est grave. Mais il se rattrape aussitôt en désignant la porte.

« Courage, chevalier. Les Amants comptent sur vous. »

Et je me dirige vers cette porte, la passant et la fermant derrière moi, un peu abasourdi de cette rencontre inattendue… mon objectif direct est néanmoins plus clair : sous ces traits ténébreux, je dois me rendre dans le bureau de Grantier.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 15 Fév 2012 21:43 
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L’équipe était indemne de la descente dans le puits et Salymia me rendit ma torche qu’elle avait probablement attrapée en plein vol. J’allais la remercier quand Mathis annonça que l’elfe l’avait protégé. Je lançai un regard incrédule à l’homme mais fut soulagé en ne voyant aucune blessure.

« Si on continu à se serrer les coudes, on devrait arriver au château en un rien de temps ! Merci Salymia. »

Notre exploration renforçait de minute en minute ma conviction que c’était un voie secrète vers le palais de Grantier et je taisais mes doutes tant ils étaient porteur de désespoir. Si ce tunnel n’avait rien à voir et n’était qu’une étrange coïncidence géographique, nous ne serions jamais à temps au château pour aider Cromax.

Sans un mot de plus, je suivis mes compagnons, jusqu’à ce qu’un incident nous ramenasses à l’ordre sur la dangerosité de notre parcours. Salymia, avançant en première ligne manqua de tomber dans un vide face à elle et elle ne dut son salut qu’à la solide stature de Mathis à qui elle put se retenir. Elle s’en excusa aussitôt, mais il ne perdit pas le nord et plaisanta en réponse en suggérant qu’il ne serait désolé si par l’avenir elle devait à nouveau s’accrocher à lui ainsi. Amusé de ce flirt, je haussai un sourcil et laissai paraitre un sourire franc.

Sourire qui ne dura pas, car l’elfe usa de sa magie pour éclairer la suite du tunnel et révélait la nature de la fosse dans laquelle elle avait faillit tomber. Nous surplombions une grande salle dans le sol quelques mètres plus bas était recouvert de pics, pieux et pointes acérés de toutes tailles. Une chute dans ce piège pourrait transformer n’importe qui en passoire. La seule issue de cette salle infernale était un autre tunnel débouchant en face de nous, mais de quelques mètres plus haut. En y regardant de plus près, une épaisse corde filetée d’acier était tendue entre les deux ouvertures, comme pour permettre un passage.

(C’est impossible, mais il doit bien y avoir une solution…)

Alors que Salymia ouvrait le débat pour trouver un moyen de passer ce nouvel obstacle, Mathis se mit à grimper pour poser le pied sur la corde. Avant que je réalisasse ce qu’il se passait, il était debout sur la corde, tenant en équilibre avec maestria. Il nous adressa alors un plan aussi simple que suicidaire. Il comptait traverser la salle tel un funambule pour nous permettre de traverser avec son appui par la suite. L’inquiétude envahit aussitôt mon visage.

« Tu es fou ! C’est dangereux, tu pourrais tomber et… »

Je ne finis pas ma phrase, ne sachant quoi faire. Il risquait sa peau, mais il avait l’air de savoir ce qu’il faisait et il faisait preuve d’une certaine assurance. Je cherchais néanmoins une autre solution à proposer pour éviter qu’il ne tente Phaitos, mais quelques instants me suffirent à faire le tour de la situation et à capituler.

« Fais attention à toi. »

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* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 15 Fév 2012 22:32 
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J’enfilais les marches à une vitesse folle, sautant les quatre dernières et dégainant mon épée par la même occasion. Il fallait être prudent dans ces espèces de catacombes reconverties en prison, qui pouvait prédire ce qui allait surgir d’une des cellules ? Je pris alors quelques minutes pour faire le vide en moi, me calmer et me concentrer sur les bruits qui peuvent me provenir de ce sinistre endroit. Une chose était sure, personne ne viendrait m’ennuyer pendant un bon moment car les gardes étaient morts et j’avais bloqué la porte d’entrée. Je diminuais le rythme de ma respiration afin de contrôler les battements de mon cœur, mais je n’entendais rien.

(Il y a des escaliers qui conduisent plus profondément sur la droite, Duncan se trouve au bout des marches sur la gauche.)
(Comment aurais-je fait sans toi ?)
(Merci du compliment, mais dépêche-toi !)

Effectivement, Crystallia avait vu juste, je vis une volée de marches s’enfoncer un peu plus profondément dans les entrailles de la prison. Au passage, j’eus le plaisir de voir quelques cellules vident, tant mieux pour moi. Une fois en haut des marches, je tendis l’oreille et réussis à capter des bruits de pas. Il y avait au moins une personne en bas en plus de Duncan, ce dernier devait certainement être entravé, ne pouvant plus bouger, subissant une torture infernale.

Le temps jouait contre moi, Zewen était contre moi. Ni une ni deux, je me mis à courir dans les escaliers afin de rejoindre Duncan. Arrivée en bas des marches, je tombe nez à nez avec la personne qui devait faire office de bourreau dans ce magnifique endroit. Un homme plus grand que moi, cagoulé, assez effrayant mais désarmé. Son réflexe fut de se jeter sur moi, j’esquivai en m’écartant contre le mur m’y collant regardant cet homme s’effondrer sur les marches.

Décidément, les hommes n’étaient pas bons pour faire des choses en dehors de leur domaine de spécialité, je venais d’en avoir un exemple à l’instant. Regardant au ciel quelques secondes, je fis tournoyer mon épée et l’abattit directement dans le dos du bourreau. Il exhala une dernière fois et décéda prématurément, c’était le dernier obstacle entre moi et Duncan. Je retirai ma lame de ce corps inerte et rengainait mon épée.

Il ne me restait plus qu’à partir à la recherche de mon compagnon d’arme, l’ynorien. Je fis rapidement le tour des cellules qui se trouvait dans ce couloir et finis par tomber sur celle qui hébergeait Duncan. Ce fut une véritable vision d’horreur qui s’offrait alors à mes yeux. Du sang, des dizaines de tâches de sang maculaient la tunique du guerrier, son œil gauche était crevé, il en avait certainement perdu l’usage. Il semblait complètement à bout de force, il était temps que j’arrive !

Aussitôt je rentrais dans la pièce ou il était assis.

- « Tiens bon Duncan, je suis là. »

Je passai derrière lui afin de défaire les liens qui lui entravaient les poignets. Je repassais devant lui et m’agenouillai sortait la gourde contenant la potion de soin de mon sac. Je la débouchai et la lui présentai.

- « Bois Duncan, tu te sentiras mieux après. »


(((HRP : -2 doses de 10PV de ma gourde.)))

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Jeu 16 Fév 2012 23:57 
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Mon bourreau s'écarte, probablement pour contempler son oeuvre, pour jouir intérieurement de ce qu'il m'a fait subir. Je peux presque ressentir sa joie, son entrain et cela me fait frissonner, de peur et de dégoût. La tête baissé, je ne vois plus mon tortionnaire avec le seul oeil valide qu'il me reste. Je ne vois que sang, tomber goute par goute sur mes habits misérables, et les secondes passent, se transforment en minutes...le bourreau ne revient pas. Que se passe-t-il ? Est-il parti chercher Grantier pour lui annoncé que je suis prêt à être exécuté ? Fait-il juste durer le plaisir en me laissant me vider de mon sang ? Je ne sais pas, et étrangement, je n'en ai rien à faire. Je n'en ai cure jusqu'au moment où une silhouette fait son apparition. Malgré moi, je lève la tête et ce que je vois n'a rien d'effrayant, n'a rien d'horrible et ne présage que des bonnes choses pour mon avenir proche. Ce que je vois de mon seul oeil à la don de me redonner l'espoir que j'avais perdu, à le pouvoir de me mettre en joie. La personne qui se tient devant moi n'est pas là pour me torturer, pour me battre ou faire couler mon sang plus qu'il ne coule déjà. Non, cette personne vient me sauver, vient me soutirer à l'emprise de Thimoros, vient m'apporter le réconfort et la sécurité.

Dame Aenaria, voilà la personne qui est apparu devant moi et qui s'empresse de délier mes poignets meurtris. J'ai toute confiance en elle, quand elle me dit que je vais me sentir mieux, et même si je le fais avec difficulté, j'avale sans rechigner le contenu de sa gourde. L'effet est quasi instantané, mes blessures se referment, progressivement et le sang arrête de couler. La douleur et la fatigue persistent, je n'ai pas retrouvé l'usage de mon oeil, mais mes jours ne sont plus en danger. Je suis sauvé...Pour le moment. Je suis heureux, et pour le première fois de ma vie, je ne considère pas ce qui vient de se passer comme étant la volonté de Rana et Zewen, ces deux être suprêmes n'y sont pour rien. Je m'en rends compte petit à petit. Je n'arrive plus à considérer mes anciens dieux comme des guides et malgré la légère sensation de vide que cela provoque en moi, je ne suis pas triste, nostalgique ou contrarié. Une vie nouvelle s'offre à moi, et je vais la mener comme bon me semble.

Je passe lentement une main sur mon oeil gauche, je sens la cicatrice toute fraiche glisser sous mes doigts. Une nouvelle vie, un nouveau physique sans doute peut avenant, c'est l'heure d'un nouveau départ. Je ne suis plus le même. Je veux à mon tour protéger les amants, ceux qui m'ont tant apporté. Tentant de me relever, je tombe à genoux...Je suis encore trop faible, mais nous avons le temps, je l'espère. Je m'assois alors par terre et lève la tête pour regarder celle qui vient de me sauver la vie.

"Je suis heureux de vous voir Dame Aenaria...J'ai tant à vous dire."

Oui, je dois encore m'excuser auprès d'elle. Je dois lui donner une bonne image de moi, lui montrer quel nouvel homme je compte devenir. Mais avant tout, je dois récupérer quelque chose. Une chose sans laquelle je ne me sens pas complet.

"Mais tout d'abord Dame Aenaria, avec-vous Suisei ? Mon Guandao ?"

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Ven 17 Fév 2012 11:26 
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Duncan prit ma gourde et avala deux gorgées de potion, l’effet fut immédiat. Je vis ses blessures arrêter de suinter, son sang arrêter de couler par tous les pores de sa peau, ses os se ressouder doucement et sans douleur. Sur son visage, une nouvelle expression s’afficha alors passant du désespoir au réconfort de voir un visage connu. J’avais rempli ma mission avec succès et j’en étais soulagée car j’avais réussi à le trouver avant la fin. J’étais sa sauveuse, sa lumière dans les ténèbres et je m’en réjouissais.

Duncan tenta alors de se lever, je pensais son geste légèrement prématuré mais je n’étais pas la meilleure juge. Il se leva doucement, resta sur ses jambes cinq secondes et s’écroula au sol à genoux. Il finit par préférer la station assise sur le sol et me dit qu’il était soulagé de me voir car il avait beaucoup de choses à me dire. Sa phrase m’interloqua car je ne voyais pas du tout de quoi il voulait me parler. Il ne me laissa pas le temps de me plonger dans mes pensées qu’aussitôt il me demanda de récupérer son arme, un guandao.

(Ainsi donc voilà ce qu’est son arme…)
(Il lui a même donné un nom, je trouve cela touchant et drôle en même temps !)
(Ne te moque pas s’il-te-plaît, il faut respecter les traditions de tout le monde.)
(Bon d’accord…)

Je pris mon sac et détachai sa longue arme de mon sac. M’accroupissant je la lui présentai avec beaucoup de respect, il y avait encore des tâches de sang sur la partie boisée…

- « Je dois m’excuser auprès de ta personne. Les tâches de sang sur le manche sont de mon fait. Sans Suisei, je serais probablement morte à l’heure qu’il est. Le tranchant du bout m’a permis de faire passer ton guandao à travers le corps d’un des gardes. Donc merci ! »

Récupérant la liberté de mes mains, je lui en présentai une afin qu’il puisse se relever. Mieux valait ne pas faire de vieux os ici, j’avais peur que les gardes du couloir, ne voyant pas l’escorte de Duncan revenir, ne se posent des questions.

- « Nous ferions mieux de bouger d’ici. Cette pièce te rappelle trop de mauvais souvenir, nous aurons l’occasion de parler le temps de remonter toutes ses marches. »

Dans peu de temps, il verra le corps de son bourreau et plus loin les corps des gardes, une belle revanche visuelle pour lui. J'allais presque oublier quelque chose ou plutôt quelqu'un, Cromax. Avec le bonheur de retrouver Duncan, j'avais omis le fait de lui dire que j'avais retrouvé l'ynorien.

(Crystallia, tu peux...)
(...aller prévenir Cromax que tu as retrouvé Duncan et qu'il va bien maintenant, j'y vais de ce pas.)
(Merci Crysti.)

Je vis ma faera sortir de ma bague et partir rejoindre la faera de Cromax pour lui donner la bonne nouvelle.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Sam 18 Fév 2012 16:18 
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Précédemment: Descente dans le puits


Alors que le groupe progressait à un bon rythme malgré les obstacles survenus, Salymïa manqua de tomber dans un trou. Elle ne dut son salut qu'à la proximité de Mathis auquel elle s'accrocha en désespoir de cause. L'elfe s'excusa auprès du blondinet pour cette proximité et ce dernier ajouta que tout le plaisir avait été pour lui.
Oryash eut un léger sourire en coin, amusée de voir à quel point Salymïa pouvait être embarrassée. Elle pensa aussi que la voir tomber aurait été une chose délectable, mais les autres n'auraient certainement pas appréhender la chose de la même façon.

Comme l'elfe lançait ce que nous prenions tous pour un sort de lumière au devant elle, nos amants eurent la mauvaise surprise de découvrir une fosse remplie de pics acérés sur lesquels il ne ferait pas bon s'empaler. Au dessus, une installation qui n'inspirait aucune confiance à Oryash. Cela ressemblait à un assemblage pour le mois douteux et la Phalange de Fenris se demanda comment on pouvait s'aventurer la dessus sans crainte que le filin de lâche, au risque de mourir transpercer de part en part par les pics.

Devant ce nouvel obstacle Salymïa vint à leur demander si l'un d'eux avait une idée pour franchir la fosse. Soudain Mathis se proposa alors que tout à chacun réfléchissait à la manière de passer de l'autre côté. Il affirma qu'il passerait à la manière qu'un funambule et Oryash haussa un sourcil pour le moins perplexe. La contestation de Lillith quand à ce projet était pour le moins légitime, vu que la traversée se révélerait plus suicidaire que réfléchit. Mais après tout prendre des risques étaient dans leurs cordes ou du moins devaient l'être en certaines circonstances.
Comme personne ne trouva une meilleure idée tous se rangèrent à l'option de Mathis. Oryash prêta sa corde à Mathis et ce dernier s'en para avant de s'engager sur le filin. Pourtant il parut bien vite évident que la façon de faire du jeune homme n'était pas la meilleure et la plus sure, puisqu'il décida de continuer à quatre pattes. Il traversa ainsi sans le moindre dommage au grand soulagement de tous, il fallait bien l'avouer. Il leur envoya la tyrolienne qui glissa sans mal jusqu'à eux et Oryash la réceptionna.

"Je suis sans doute la moins lourde d'entre vous, je vais ouvrir le bal. Et si je tombe et bien Fenris m'accueillera en son royaume!"

Un clin d'oeil à Lillith avant qu'elle ne fixe solidement ses fontes sur ses épaules, ne passe la corde dans la tyrolienne et ne fasse signe à Mathis que c'était bon pour elle.

"A toi de jouer Blondinet, voyons voir un peu ce que tu as dans les bras!"

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Dim 19 Fév 2012 04:12 
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Preque immédiatement, Aenaria me tend mon précieux Suisei et je m'empresse de le récupérer. Maintenant, je suis prêt. Prêt à mener à bien la mission qui nous a été confié par Sire Cromax. Il est l'heure pour le nouveau Duncan de se lever, et de marcher au côté des Amants et de son Capitaine, droit sur la voie qui mèhne à la mort de Rewolf Grantier. M'appuyant à la fois sur mon arme et sur la main que me tend ma sauveuse, je me relève, lentement et je prends le temps de m'adapter. Ma tête tour légèrement, je suis encore sous le choc si je puis dire.

Pendant ce léger temps de flottement, j'éxamine les tâches de sang qui parsèment le manche de Suisei. Mon guandao a accompli son devoir, c'est un honneur pour moi. Il a fait couler le sang des hommes de Grantier pour protéger la vie de Dame Aenaria, j'en suis heureux.

"Dame Aenaria, ne vous en faites pas. C'est un honneur pour moi que mon arme ait pu vous être utile. Indirectement, j'ai pu vous protéger et c'est une joie pour moi."

Le nouveau Duncan ne doit plus avoir peur de parler aux gens, ou tout du moins, il ne doit plus avoir peur de parler normalement à ses compagnons, surtout quand ceux-ci viennent de lui sauver la vie. Et c'est naturellement que je lui souris en prononcant ces paroles.

Mais maintenant, je suis prêt à me mettre en route, et, m'appuyant un peu sur Dame Aenaria le temps de me rétablir complètement, je progresse avec elle dans les sombres geôles du chateau. Je suis sauf, et notre mission continue. L'heure de la mort de Grantier approche de plus en plus, et je suis désormais sur d'y assister. Mais alors que nous avançons toujours, nous passons à côté du corps inanimé de mon bourreau. Je me demande encore comment Dame Aenaria a pu venir à bout d'un tel homme. Il est aussi grand que moi! Ce qui est sûr, c'est que je n'ai pas envie d'affronter celle qui m'aide à marcher, car sous son apparence délicate, derrière son joli minois, se cache une terrible guerrière. Une guerrière habile qui aurait sans doute beaucoup à apprendre à beaucoup des miens.

"Qui aurait cru, il y a quelques minutes, que cet homme rejoindrai Phaïtos avant moi...Merci Dame Aenaria."

Oui, maintenant que mon bourreau est passé de vie à trépas, je ne ressens plus de peur ni de colère, juste de la reconnaissance envers l'elfe grise qui m'accompagne, et je me souviens alors de ce que je me suis dit pendant ma séance de torture. Je dois lui faire mes excuses, redorer le blason que j'ai terni dans le longue grotte qui nous a mené en ces lieux.

"Hum...Dame Aenaria, vous savez, j'aimerai m'excuser. J'ai été impoli avec vous la dernière fois, quand nous discutions avec Messire Cromax. Je vous ai blessé et je le regrette vraiment. Et malgré cet "incident" vous n'aves pas hésité à risquer votre vie pour venir me sauver, ce qui me rend un peu plus mal à l'aise encore. En vous servant de mon arme, aussi spéciale soit-elle, vous m'avez permis de racheter une partie de ma faute..."

Je préfère m'arrêter là. Je veux m'excuser, mais je ne veux pas attirer la pitié, après tout, je suis encore un honorable guerrier d'Oranan.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Dim 19 Fév 2012 23:46 
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Je vis progressivement les couleurs revenir sur les joues de Duncan, ma potion avait eu l’effet escompté. S’aidant de son arme et de mon bras, il se releva et nous nous mîmes en route. Il m’expliqua que c’était un honneur pour lui d’avoir pu m’aider par l’intermédiaire de son arme.

Nous avançâmes vers le début des marches permettant de remonter au rez-de-chaussée, Duncan fit alors un commentaire sur son ancien bourreau. Il me remercia pour mon œuvre sur ce dernier. Je lui souris alors, me souvenant de sa lourdeur de mouvement qui avait joué contre lui.

Duncan choisit ce moment précis pour me faire des excuses. Je ne m’y attendais absolument pas, mais cela concernait la manière dont il avait remis en cause mon point de vue sur ma manière de vivre. Je n’étais pas moi-même à ce moment-là, les excuses n’étaient pas de mise venant de sa part mais plutôt le contraire. Je désignai alors du menton le corps gisant sur le sol.

- « Tout d’abord tu n’as pas à me remercier, je n’ai fait que remplir ma mission. C’était ton bourreau, de surcroît un obstacle, donc une bonne raison de plus de mettre un terme à sa vie. »

Nous nous remîmes en route montant les quelques marches nous séparant de premier sous-sol. Connaissant bien la route, je guidais Duncan vers la seconde volée de marche menant directement vers le lieu du combat mémorable que je venais de livrer. Ce n’était qu’une gigantesque marre de sang, pas vraiment un lieu idéal pour discuter mais comme nous étions en train de tout mettre à plat autant le faire rapidement.

- « Pour ce qui est de mon emportement dans le tunnel sous la montagne, tu n’as pas à t’excuser, ce serait plutôt le contraire. Je me suis emportée parce que j’ai vécu une situation identique et disons que depuis je suis devenue claustrophobe, du moins cela ne se manifeste que dans les tunnels. Je ne vais pas m’appesantir sur le sujet, ce n’est ni le lieu ni le moment. »

En voyant le paysage dont j’étais à l’origine je me mis à rire vivement. Je n’en revenais toujours pas d’être venu à bout de ces 4 hommes bien entraînés, j’avais failli y laisser ma peau dans cette histoire, seule Crystallia avait réussi à me faire puiser dans mes ressources.

(Merci du compliment.)
(Tu m’as fait peur !)
(Comment va Duncan ?)
(Mieux comme tu peux le voir.)
(Super, si vous sortiez de cette prison.)
(Je vais m’y employer !)

Ma faera avait raison, nous devions sortir d’ici maintenant.

- « Bon si nous essayions de trouver un moyen de sortir d’ici sans se faire remarquer ? Une idée peut être ? La seule chose que je sais c’est que normalement, les deux gardes qui t’accompagnaient auraient certainement du faire la route inverse, ce qui pose un problème… »

Quatre étaient entrés, aucun n’était ressorti… Cela s’annonçait mal.

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Dernière édition par Aenaria le Mar 21 Fév 2012 15:58, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Lun 20 Fév 2012 03:12 
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Notre nouvelle recrue se révéla être un acrobate en puissance. Non seulement il arrivait à tenir dans l’équilibre précaire qu’offre une corde tendue, mais il arrivait à avancer dessus malgré la pente ascendante de celle-ci et ses mouvements étaient suffisamment précis pour éviter que le filin ne se balançasse follement. A mi-chemin, il ralentit et mon cœur suivit son exemple. Agrippé à ma torche, je m’inquiétai d’autant plus qu’à cette distance, une chute l’enverrait probablement dans les pieux de la fosse avant même que nous puissions réagir. Mais Mathis se remit en mouvement, s’accroupissant pour passer à une position proche d’un animal, se rapprochant ainsi de la corde pour avoir une meilleure emprise sur elle si besoin.

Après un interminable moment qui me laissait le souffle coupé, le jeune homme atteignit l’autre extrémité et descendit de la tyrolienne tel un artiste. Après y avoir attaché la corde d’Oryash, Mathis envoya vers nous la poulie qui servait à la descente. Ce fut la phalange qui la réceptionna et qui se proposa à passer en première, étant la plus légère. Elle me fit un clin d’œil troublant en plaisantant sur le danger d’une chute qui l’amènerait à rejoindre son dieu lupin dans son monde. J’aimais sa témérité, mais j’avais peur que l’inconscience soit sa jumelle insidieuse.

Elle s’harnacha et se lança dans le vide, tirée par Mathis via la corde. Nous étions inquiets, mais la traversée fut sans anicroche. Le rythme était seulement lent, mais c’était obligé vu la situation. Une fois que la blanche guerrière eue rejoint Mathis, ils envoyèrent à nouveau la poulie vers nous. Je la réceptionnai avant de jeter un coup d’œil à Salymia.

(La descente dans le puits lui avait fichu une sacrée frousse. Ce n’est pas la peine de l’isoler encore une fois et la laisser seule un moment.)

« Vas-y. Je suis plus lourd que toi et il sera plus facile pour vous de me tirer à trois ou en vous relayant. Les dames d’abord…»

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mar 21 Fév 2012 03:10 
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Je ne m'attendais pas une seule seconde à ce que Dame Aenaria réponde à mes excuses en s'excusant à son tour. J'étais persuadué de l'avoir profondément blessé, pourtant, en cet instant, elle m'assure qu'elle regrette son emportement, et la raison de ce dernier, je ne la connais que trop bien. Je sais ce que celà fait d'être sous l'emprise d'une peur que l'on ne peut contrôler, de sentir son corps s'échapper, de ne pas réussir à dire ce que l'on veut comme on le voudrait. Oui, je ne le sais que trop bien, même si chez moi, cette peur s'estompe petit à petit, et commence à disparaitre depuis la séance de torture. Oh, je n'en suis pas totalement débarrassé, certainement pas, mais je refuse de continuer à subir ses effets néfastes. Je n'ai plus le temps, ni le droit de me murer dans des silences sans fin. Pourquoi continuer à avoir peur de choses aussi futiles que de parler aux autres, quand des dangers plus terribles encore se trouve un peu partout...et majoritairement dans le coeur des hommes.

Certes, je prends conscience de la futilité des mes craintes sur le déclin, mais j'aurais mis plus de vingt ans pour ça, et j'espère de tout mon coeur que Dame Aenaria ne se laissera pas envahir, qu'elle ne laissera pas ses peurs prendre le dessus. Bien sûr, je pourrais sans doute essayer de lui expliquer tout ceci, de lui faire part de toutes mes expériences sur le sujet, mais comme elle le dit si bien, ce n'est ni le moment, ni le lieu, et de toute façon, je doute de pouvori trouver les mots qu'il faut.

J'enfouis alors toutes ces idées en moi, pour ne pas les perdre et, tout en gravissant les dernières marches, je constate...Je constate l'ampleur de ce qui s'est passé ici. Je constate l'ampleur de la force de l'elfe grise qui m'accompagne...Bien plus impressionnante que ce que je m'étais imaginé quelques minutes plus tôt. A elle seule, elle était venue à bout de ces quatres hommes. Je connais la force des homems de Grantier, je sais le danger qu'il représente et malgré toutes mes connaissances théoriques sur l'art de manier les armes, malgré mes années d'entrainement avec mon père adoptif, je doute être capable d'un tel exploit. Oui, je le répète, Dame Aenaria pourrait en apprendre beacoupà certains Ynoriens, mais aussi à moi. Il faudra que je discute avec elle quand tout ceci sera fini, quand la tête de Grantier aura roulé sur le sol de sa luxueuse demeure.

Mais pour l'instant, il nous faut trouver un moyen de sortir d'ici sans eveiller les soupçons, un moyen de nous faire discret...c'est alors qu'une idée me vient.

"Si un problème a une solution, alors il n'y a pas de problème. Si un problème n'a pas de solution, alors s'inquiéter n'y changera rien. C'est ce que m'a un jour dit un moine du Monastère de Khan. Or, j'ai une solution. Vous dites que deux gardes devraient faire le chemin inverse ? Nous allons faire en sorte que ce soit le cas!"

Je fais un grand sourire à ma camarade et je commence à examiner les corps qui jonchent le sol.

"Hum...J'ai toujours eu des problèmes pour trouver des vêtements à ma taille...Il me faut ceux du bourreau."

L'idée de revêtir les vêtements de l'homme qui m'a torturé ne m'enchante guerre, mais je n'ai pas vraiment le choix.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 22 Fév 2012 09:26 
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Mathis est un charmeur de première et j’avoue être un peu émoustillée. Cependant, mon cœur appartient à Amhalak et après ce que je viens de traverser, il n’y a que dans ses bras que je veux être. Habilement, mais avec difficulté Mathis parvient de l’autre côté sans blessures. Je pousse un soupir de soulagement avant de voir la peau blanche passer en première. Tout cela semble logique : elle est la plus légère.

Après que la peau blanche soit arrivée, Lillith m’invite à passer avant lui. Je ne sais pas ce qui me vaut cet élan de gentillesse, mais je ne dis pas non contre cette invitation à passer avant ce dernier. Je m’attache solidement sans oublier mon bâton et dans un geste, je saisis la main de Lillith.

"Merci mon ami. Fais bien attention à toi !"

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai un mauvais pressentiment. Alors que Mathis et Oryash s’unissent pour me hisser jusqu’à eux, mon esprit se perd une fois de plus. Comment va-t-on retrouver nos amis une fois à l’intérieur, mais surtout, ce tunnel mène-t-il bien au palais de Grantier ou nous emmène-t-il vers un lieu complètement différent. Je suis à présent à la moitié de la tyrolienne, je m’agrippe comme une folle quand soudain Laïdè vient à se manifester.

(Bonne nouvelle Saly, la faera de Cromax vient de me confirmer que vous vous trouvez bien dans un souterrain menant chez Grantier !)

Le soulagement peut se lire sur mon visage, même si personne ne peut me voir. Je ne sais pas pourquoi, mais je ressens le besoin de partager cette bonne nouvelle avec tous, ici, au trois-quarts de la tyrolienne.

"Eh ! Écoutez tous, j’ai la certitude que l’on est bien parti ! Cromax vient de me confirmer par télépathie que l’on était dans un passage secret vers le palais !"

J’ai envie d’éclater de rire, mais je me retiens, je ne veux pas de remarques de la part de la peau blanche. Quoi que je dois dire que depuis que l’on s’est lancé dans l’exploration de ce tunnel, elle ne m’a pas cherché querelle. Et je dois l’avouer, je suis fatiguée de tout ça. Lorsque j’arrive, je suis soulagée de sentir le sol sous mes pieds. Je me détache et envois la tyrolienne vers Lillith.

"À ton tour professeur ! Les autres nous attendent !"

Ma voix respire la joie et l’espoir de bientôt revoir Aenaria. Je vais pouvoir être à ses côtés et l’aider. Je décide alors de la prévenir. Je ne peux pas me retenir plus longtemps.

(Laïdè, peux-tu aller dire à Aenaria que nous arrivons dans peu de temps et aussi lui demander comment elle va ?)
(D’accord… Mais reste quand même vigilante.)
(Promis !)

Je la sens partir et je viens aider Mathis et Oryash à tirer sur la corde pour que le mage de glace vienne nous rejoindre.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 22 Fév 2012 17:04 
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A son tour, l’elfe blanche s’harnacha et nos deux autres compères la tirèrent. La poulie glissait lentement sur la corde et Salymia progressait au-dessus du vide quand tout à coup, elle se mit à nous crier quelque chose. Après une inquiétude subite, je fus soulagé d’apprendre que c’était pour nous annoncer un message de Cromax et que celui-ci revêtait une bonne nouvelle. Ainsi, le tunnel, avec ses obstacles douteux, était bien un passage secret relié au palais de Grantier et notre progression nous rapprochait un peu plus de nos amis infiltrés chez notre ennemi mortel.

L’esprit apaisé, je me préparai à la traversée qui ne tarderait pas. Ma torche était toujours aussi encombrante et la garder à la main risquait de me faire chuter ou de bruler la tyrolienne, ce qui ne serait guère mieux. Je décidai donc d’éteindre celle-ci le temps de la traversée et de profitait de la lumière magique de Salymia pour le moment. A l’aide d’un tissu refroidi par un peu de magie, j’étouffai rapidement la flamme et accrochai le bâton inerte à mon barda à temps pour prendre place sur la tyrolienne car Salymia avait terminé sa traversée et m’avait renvoyé la poulie. Après avoir vérifié une dernière fois mes affaires, je serrai les poignées latérales de la poulie, puis me suspendis dans en remontant mes jambes pour mettre tout mon poids dans mes bras.

« C’est bon ! Vous pouvez tirer ! »

La poulie se mit aussitôt en branle, mue par la traction de la corde me reliant à mes amis. Mes bras contractés sentirent bien vite le poids de mon corps et de mon armure faire travailler leur résistance et je me cramponnais au mécanisme comme si ma vie en dépendant.

(Ce qui est quand même le cas mon coco…)

Je ne pus m’empêcher de lancer un coup d’œil par-dessus mon épaule pour voir le vide sous moi. La lumière enchantée de Salymia inondait la pièce et ricochait avec précision sur chaque pointe mortelle du fond de la fosse et je ne pouvais m’empêcher de m’imaginer chutant au milieu d’elles et me faire transpercer de toute part.

Heureusement, mes compagnons étaient à trois sur la corde et ma montée ne prit pas un temps interminable. Une fois de l’autre coté, je pus avec soulagement poser mes pieds au sol et relâcher mes bras.

« Sacré piège… J’espère qu’on n’aura pas d’autres pépins après ça. »

Nous reprîmes la marche dans ce nouveau tunnel qui s’étendait sur une bonne centaine de mètres. J’avais rallumé ma torche avec mon briquet à amadou et Salymia continuait à compléter le tout par sa lumière magique. Au bout d’un moment, un clapotis distant nous indiqua la présence d’eau et nous finîmes par déboucher sur une rivière souterraine. Notre tunnel était un peu au dessus de la surface et les eaux sombres s’écoulaient avec force. En examinant les lieux, je pu rapidement faire le tour de la situation : du coté aval de la rivière, le plafond de la galerie s’abaissait de plus en plus et laissait imaginer que celle-ci serait entièrement inondée par la rivière au bout d’un moment. De l’autre, le plafond était plus généreux et malgré une courbe dans le parcours du torrent, on pouvait vaguement apercevoir une grotte ou un renfoncement de l’autre coté.

(C’est sûrement là-bas le chemin…)

Mais le courant de la rivière semblait vraiment fort et l’eau froide a le don d’emporter rapidement les nageurs téméraires dans les abîmes, d’autant plus quand ils sont lourdement équipés.

(Décidemment, ce passage secret semble avoir été conçu pour être utilisé dans l’autre sens. La tyrolienne aurait été une formalité, le puits aurait pu être grimpé sans soucis et la trappe aurait pu s’ouvrir par un mécanisme… Ici, pareillement, le courant guide dans l’autre sens…)

Ne désespérant pas malgré la situation qui se retourne à chaque fois contre nous, je réfléchis au moyen de passer et la solution me vint assez rapidement.

« Ecoutez, il semble y avoir une issue par ce coté là. Et je pense qu’il y a là-bas un moyen de traversée la rivière aisément. Je vais utiliser ma magie pour aller jusque là-bas et revenir avec un moyen de vous faire venir aussi. Je pense pouvoir geler la surface de la rivière assez fortement pour le passage d’une personne, mais je ne pourrais pas garder sa cohérence pour quatre… »

Mes compagnons ont l’air dubitatif, mais comme pour les acrobaties de Mathis, il était temps de sortir nos atouts pour faire avancer le groupe. Sans attendre de réponse, j’ouvris mentalement la vanne de mes fluides pour libérer la puissance du froid devant moi. Rapidement, des cristaux de glace se formèrent sur les parois humides et se propagèrent sur la rivière. Les premiers blocs de glaces se disloquaient et étaient emportés par le courant, mais peu à peu, la masse de la pseudo-banquise que je créais allait grandissante et la surface de d’eau se figea complètement.

Je souris à mes compagnons, puis posai un pied sur la glace. Un grincement sinistre retentit, mais elle tint bon. Je mis alors mon deuxième pied dessus et commençai à avancer. J’avais garder avec moi ma torche pour voir plus loin, laissant les autres aux bons soins de Salymia pour ce qui était de la lumière. Je marchais lentement, tout en continuant à diffuser un froid magique devant moi pour prolonger la banquise. Après une dizaine de mètres, j’entendis la glace craquer au loin et je vis derrière moi la banquise se fendre.

(Le courant est trop fort !)

Les eaux souterraines impétueuses remuaient tellement qu’elles avaient réussis à réduire la résistance de ma glace à une peau de chagrin et les plaques givrées se craquelaient avant de sombrer dans la rivière ténébreuse. N’ayant plus beaucoup de temps, je me hâtais et formait une plaque de glace bâclée devant moi pour atteindre le bout avant qu’il ne soit trop tard. Je courais presque, mais l’effondrement de mon sol magique s’accéléré d’autant plus que je m’empressais. Je compris alors que je n’atteindrais pas l’autre rive et que j’allais couler bien avant. C’était terriblement frustrant de se voir ainsi échouer aux portes de la victoire, car je pouvais maintenant mieux voir notre échappatoire : le renfoncement était la sortie d’un autre tunnel, débouchant sur la rivière avec sur le bord un poteau auquel était accrochée une barque qui était malmenée par le courant.

(Ah, voilà donc le moyen de traverser !)

Je fis quelques pas supplémentaires, mais le torrent détruisait trop vite ma magie et laglace sous mes pieds commença à se dérober.

« Non ! Ahhh ! »

Paniqué, j’eu malgré tout la présence d’esprit de renforcer la glace autour de moi, limitant les dégâts. J’avais peut-être une ou deux secondes de répit avant que la nature reprenne ses droits.

(Je n’atteindrais pas le bateau à temps. Il faut que je trouve un moyen de l’amener à moi.)

Un éclair de génie me foudroya et je dressai prestement mon bras armé pour viser la bite d’amarrage. D’un geste précis assuré par des mois et des mois d’entrainements, je tirai un pic de glace effilé. Mon missile glacé atteignit le poteau juste en dessous du nœud. Mais ce n’était pas grave, car la violence du choc sur le bois vieux et humide éclata celui-ci en des gerbes d’échardes. Au même moment, mon équilibre précaire se rompit et la glace sous moi se disloqua.

En un instant, je me retrouvais dans un bain de glaçons, buvant la tasse et me débattant pour me mettre à nager. Ma torche s’était éteinte immédiatement en plongeant dans l’eau et je l’avais lâchée dans l’affolement. Déjà, je dérivais et faisais une marche arrière involontaire. Devant moi, le bateau, enfin libéré, suivait lui aussi le courant et progressait sereinement vers moi. Je ne voyais qu’une silhouette grise dans l’obscurité ambiante (merci à la lumière lointaine de Salymia) mais je savais que c’était bien lui. Je tentai de nager à contre-courant, mais celui-ci était si fort que je fis presque du surplace, m’épuisant rapidement à la tâche. Mais la barque continuant sa progression, je pus assez vite m’y agripper. Par contre, impossible de m’y hisser. Je n’arrivais pas à avoir un appui correct et le poids de mes vêtements n’aidait pas. Il était temps pour moi de prévenir mes coéquipiers qui devaient avoir déjà une petite idée de la chose en me voyant au loin.

« Je suis à l’eau, mais j’ai une barque ! Quand elle arrivera à votre niveau, stoppez là. Vous pourrez me sortir de la rivière et nous ramerons vers un tunnel un peu plus loin. »

Alors que je dérivais vers mes compagnons, un frisson me parcourut. L’eau était déjà fraiche à l’origine, mais mon sort n’avait rien arrangé. Heureusement, j’avais l’habitude du froid et je n’étais pas transi par cette eau sournoise. Si je ne tardais pas à en sortir, je ne devrais pas avoir trop de problème…

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 22 Fév 2012 18:00 
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J’écoutais attentivement la philosophie d’un certain moine que Duncan avait connu. Fort intéressant proverbe qui amena une solution à notre situation. L’ynorien suggéra l’idée que nous devions prendre la place des deux gardes qui lui avait servi d’escorte. Il fit ensuite une remarque concernant sa taille et ses problèmes pour trouver des vêtements qui lui conviendraient. Avait-il perdu l'esprit ou bien le sentiment de liberté qu’il éprouvait actuellement lui était monté à la tête ?

- « Tu penses sérieusement que cela fonctionnera ? J’en doute, je te rappelle que je suis une femme, une elfe, peu importe. Mon point est que je suis de l’autre sexe et qu’en cela il y a un problème. Le garde du couloir ou plutôt les gardes s’attendent à voir deux hommes, certainement un avec une épée et un autre sans. Rappelle-moi l’arme que tu portes, un guandao, ce qui est très problématique je pense. »

J’avais dit cela très vite, peut être que Duncan n’avait pas tout saisi. Quoi qu’il en soit, ce plan avait des chances de réussir si j’arrivais à camoufler ma poitrine correctement. Je ne voyais qu’un candidat pour cela, l’assassin qui avait était tué d’un coup d’épée dans le cœur. En regardant son corps, j’eus alors une idée qui légitimerait la présence du sang sur les différents vêtements que nous allions porter.

- « Je vais te suivre avec ton idée et donc ne tiens pas trop compte de ce que j’ai pu dire précédemment. »

Je m’approchais du corps de l’homme dont je voulais prendre l’apparence, heureusement pour moi, un de ses amis avait un casque, je pourrais ainsi cacher mes cheveux dedans.

- « Tu devrais aller passer les habits de ton ancien bourreau pendant que je me change. J’ai peut être une idée pour légitimer le sang sur nos vêtements. Comme tu vas endosser le rôle du bourreau, pour toi ce sera normal, moi un peu moins. Si on nous questionne, je n’aurais qu’à répondre que je t’ai accompagné pour interroger Duncan et que nous avons des informations à livrer à Grantier. »

Le seul problème qui subsistait était la voix…

(Je peux y remédier.)
(Comment ça ?)
(Tout comme toi je possède quelques pouvoirs dont celui de moduler ta voix.)
(Décidément, tu es pleine de surprises Crystallia !)
(N’oublies pas que les faeras sont des êtres exceptionnels !)
(Arrêtes de te faire mousser !)

Ainsi donc Crystallia pouvait changer le son de ma voix au moment opportun, intéressant et décisif. Finalement, le plan de Duncan avait des chances de fonctionner, ce qui nous permettrait de nous balader librement dans la demeure de Grantier et peut être retrouver Cromax ainsi que le reste des troupes.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Jeu 23 Fév 2012 05:17 
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C’est avec un réel soulagement que je vis Oryash se porter volontaire pour débuter la traversée la première. Tout d’abord plus légère que ce baraqué de mage, puis d’autant plus agréable à rattraper le cas échéant.
Dès que la belle, aux yeux rouges, bien agrippée à la poulie, me fit signe qu’elle était prête, je commençai à tirer sur sa corde. Afin de ne pas m’épuiser trop rapidement, j’adoptai un rythme régulier que je gardai jusqu’à la fin. Cette première traversée s’effectua sans incident. Lorsqu’elle arriva à ma hauteur, je lui tendis ma main, bien plus par galanterie que par nécessité, puisque la ravissante femme ne manquait aucunement de souplesse pour atterrir seule à mes côtés.

« Et de une ! » Dis-je encouragé.

Sans perdre un instant, nous renvoyâmes la poulie. De ma position, je pus voir Lillith tendre le palan à Salymïa. Sage décision, celui-ci plus lourd, il serait plus aisé de le hisser à trois. Et puis, l’elfe n’aimant pas se trouver seule dans cet espace clos et sombre, il était préférable de ne pas la laisser seule l’autre côté. Nous formions une petite équipe assez disparate, et c’est ce qui faisait notre force, puisque nous nous complétions assez bien jusqu’à présent. Il était important de veiller les uns sur les autres, puisque ce n’est que tous ensemble que nous réussirions à traverser ce tunnel.

(Et si ce tunnel, n’était qu’un cul-de-sac)

J’essayais de chasser cette pessimiste réflexion en tentant de me concentrer sur la tâche qui nous incombait. Aidé d’Oryash, je tirai donc de nouveau sur cette très utile corde afin de ramener Salymïa jusqu’à nous. C’est avec une surprise non dissimulée que je vis celle-ci achever la dernière partie du trajet, un sourire accroché au visage. Apparemment, elle préférait ce type de transport à l’escalade. L’elfe bien remise de ses émotions ne tarda pas à nous expliquer ce qui la rendait d’aussi bonne humeur. Elle nous expliqua que Cromax venait de lui confirmer par télépathie qu’il existait bel et bien un passage secret qui partait du palais. À cette annonce, je ne pus réprimer un soupir de soulagement, mes craintes de devoir rebrousser chemin venaient de se dissiper totalement.

« Voilà une bonne nouvelle ! »

Lui dis-je juste avant de l’aider à mettre pied au sol.

Quelques secondes plus tard, nous fûmes plongées dans une obscurité presque complète. Lillith avait sûrement éteint sa torche afin de pouvoir tenir la poulie à deux mains. Fort heureusement la lumière crée par le sort de l’elfe blanche, nous fournit suffisamment de lumières pour apercevoir Lillith s’accrocher solidement à la poulie.

Sans tarder, nous nous remîmes à la tâche pour tirer le dernier d’entre nous, et assurément le plus pesant. J’anticipais, bien malgré moi les difficultés de ce dernier passage. Après deux aller-retours de la poulie, la fatigue commençait à se faire sentir dans mes bras. Habité d’un orgueil bien masculin, je ne fis pas part aux jeunes dames de mes douleurs musculaires, continuant à tirer sans relâche jusqu’à ce que le mage arrive à destination. Seul, je n’aurais jamais pu tirer ce colosse.

Ce dernier, exprima son souhait de ne plus avoir d’épreuves à traverser avant de rallumer sa torche. Nous partagions sûrement tous ce même espoir, mais il était fort à parier que nous n’étions pas au bout de nos soucis.
En effet, tout en suivant le nouveau tunnel, éclairés par les lumières de Lillith et Salymïa, nous entendîmes le bruit révélateur de l’eau en mouvement. En peu de temps, nous sortîmes de ce couloir pour découvrir une rivière souterraine.

« Ah non pas ça ! » M’exclamai-je impulsivement.

Cette étape de notre traversée était à mon avis la plus terrible. En regardant tout droit devant nous, à une certaine distance, nous pouvions apercevoir une autre portion de tunnel, celui que nous devions atteindre et pénétrer afin de se rendre au palais de Grantier. Cependant, le courant de cette rivière était puissant et risquait de nous entraîner dans son lit, pour aboutir quelque part dans les profondeurs de la terre. Je regardais de tout côté, cherchant une embarcation, des prises, n’importe quoi qui pourrait nous permettre de se rendre à destination sans encombre. Mais j’avais beau me creuser les méninges, le seul moyen qui se présentait à moi, s’avérait être la nage, à contre-courant par-dessus le marché. J’étais loin d’être un bon nageur, et ma fatigue accumulée aidant, il m’était impossible de poursuivre cette expédition s’il nous fallait nager.

Un peu dépité de notre échec, je m’apprêtais à rebrousser chemin lorsque Lillith, nous expliqua le plan qui venait de germer dans sa tête. Il comptait utiliser sa magie afin de se créer un passage de glace, pour se rendre à l’autre entrée du tunnel. Sa magie était puissante certes, mais pas suffisamment pour nous porter tous les quatre. Une fois de l’autre côté, il trouverait bien le moyen de retraverser cette rivière puisque de toute évidence ce passage secret a été imaginé pour le parcourir dans l’autre sens.
D’abord surpris et un peu jaloux d’un tel courage, je ne dis mot et me contenta de hausser les sourcils. Puis, je lui confiai ce que je pensais sincèrement de son plan.

« C’est ingénieux, mais beaucoup trop audacieux, le courant est très fort. »

Effectivement, le courant était très fort, mais son plan était le seul que nous avions et il avait au moins le mérite de nous éviter la nage. Je me ravisai donc en poursuivant:

« Par contre, on n’a rien trouvé mieux, alors c’est mieux de tenter ça que de rebrousser chemin. »

Oryash pour sa part, ne partageait pas cet avis et s’opposa violemment à ce que Lillith tente une telle traversée, mais l’homme de glace, n’écoutant que son courage, n’attendit pas notre consentement et débuta immédiatement l’exécution de son plan.

En quelques secondes seulement des cristaux de glace se formèrent sur les parois du tunnel, pour se propager sur la rivière. Ébahi, j’observai les premiers blocs qui malheureusement furent emportés par le trop puissant courant. Puis, les blocs devinrent plus massifs et l’étroite rivière gela tout entier. Bouche bée, impressionner par les pouvoirs de cet homme, je le regardai franchir le chemin de glace qu’il avait lui-même construit à l’aide de sa magie. Un sourire commença doucement à se dessiner sur mes lèvres, Lillith avait déjà franchi une dizaine de mètres, si tout se passait bien, il atteindrait son but dans très peu de temps. C’est à ce moment précis que tout se gâta, la rivière tentait de reprendre ses droits, et la glace derrière lui fendilla, pour casser sous ses pieds. Malgré quelques tentatives de réparation que j’eus peine à discerner de ma position, le mage finit par tomber à l’eau. La torche mouillée s’éteignit et Lillith disparu de notre vision.

Un moment qui nous sembla long s’écoula sans que je n’entende autre chose que le clapotis de l’eau et le cri d’Oryash que les parois de pierre renvoyèrent en écho. Puis enfin, la voix de Lillith nous parvient. Il nous annonça avoir trouvé une barque, et nous demanda de l’arrêter lorsqu’elle arriverait à notre hauteur. Le seul point positif dans toute cette mésaventure, c’est que cette rivière coulait dans notre direction, si elle avait été dans l’autre sens nous n’aurions pu rien faire pour lui.

Après d’interminables secondes d’attente, je le vis, agrippé à cette barque, tentant de se rapprocher de nous. Oryash munie de sa corde et de son grappin était prête à agir. Moi, de mon côté, je m’approchai également du bord pour tenter de le happer au passage. Mais lorsqu’il passa près de moi, je figeai sur place, sans ne pouvoir rien faire. Toute cette eau en mouvement m’avait troublé, puisqu’elle ramena à moi des souvenirs pas si lointains à bord de l’échangeur où j’avais cru ma dernière heure arrivée. Alors que le bateau coulait, je tentais en vain et demeurer à la surface, mais à bout de force, j’avais perdu la bataille et l’eau m’avait ensevelie. J’avais eu la vie sauve grâce à ce mystérieux masque qui me permit de respirer sous l’eau. Ma distraction bien que de courte durée, fut trop longue puisqu’elle m’empêcha de sauver la vie à mon nouvel ami.

Salymïa, plus avisée que moi, attrapa le bras du mage et le sortit de l’eau. Ce dernier, bien qu’exténué entra dans la barque s’emparant des rames. Je laissai les dames prendre place à bord, puis j’entrai à mon tour et pris place à côté de Lillith pour ramer à ses côtés.

« Bienvenue à bord capitaine. » Lui dis-je en lui faisant un petit clin d'oeil. C'était ma façon de lui exprimer ma joie de le voir en vie.

Ceci dit, je l'aidai à ramer à contre-courant.

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Dernière édition par Mathis le Sam 25 Fév 2012 04:14, édité 7 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Jeu 23 Fév 2012 11:45 
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Lorsque Orysah s'était engagée sur la tyrolienne en targuant Mathis de voir ce qu'il avait dans les biscoteaux, elle ne se serait jamais douter que la traversée du filin se ferait sans anicroches. Elle se laissa donc tirer sans effort par le blondinet qui avait adopter un rythme régulier pour la mener jusqu'à lui. Arrivée de l'autre côté de la fosse, Mathis lui tendit la main afin de l'aider à mettre les pieds sur la terre ferme et la belle accepta, bien qu'elle n'avait nullement besoin d'aide.

"Merci Blondinet. Occupons-nous de faire passer les autres à présent."

Quand Salymia s'engagea à son tour ,Oryash fit la moue. Elle aurait préféré voir Lillith les rejoindre en premier, mais ce dernier beaucoup plus lourd que ces demoiselles avait sans doute juger plus judicieux qu'ils soient trois à le tirer plutôt que deux.
C'est ainsi que la Phalange de Fenris aida Mathis à tracter l'elfe jusqu'à eux. Salymïa semblait tendue comme si elle craignait quelque chose et cela amusa Oryash. La peau blanche aimait voir l'elfe dans cet état d'esprit et se ferait un malin plaisir de lui rappeler ses faiblesses quand elle ne s'y attendrait pas. La tyrolienne avançait sans mal quand à mi parcours ou à peu près, Salymïa leur annonça qu'ils étaient sur la bonne voie et que ce passage les mènerait jusqu'au palais de Grantier. La nouvelle était bonne il est vrai mais allez donc savoir combien d'obstacle ils leur restaient à franchir?La question demeurait. L'elfe arriva jusqu'à eux sans encombre et comme pour Oryash, Mathis aida Salymïa à gagner la terre ferme.

Ce fut alors au tour de Lillith de s'élancer sur la tyrolienne et là il faut bien l'avouer, ce ne fut pas une mince affaire. La mage avait une forte carrure et son équipement lourd accentuaient les efforts que nos trois compagnons devaient produire pour le tracter jusqu'à eux. Lillith avant de s'engager sur le filin avait pris soin d'éteindre la torche afin de prévenir tous risques ou malencontreux accidents qui aurait pu le précipiter dans la fosse remplie de piques acérés. La traversée fut pour Lillith une simple formalité. Comme pour ses compagnons aucuns incidents n'étaient venus les prendre au dépourvu.

Une fois que tous furent réunis, ils poursuivirent leur route et ce que la peau blanche entendit, ne lui annonça rien de bon. Le grondement de l'eau se faisait entendre. Une rivière souterraine s'imposa alors à eux et la belle poussa un soupire.

"Décidément les dieux ne sont guère cléments avec nous! A croire qu'ils se font un malin plaisir à nous mettre des bâtons dans les roues!"

Chacun cherchait un moyen de passer de l'autre côté de la rive quand Lillith proposa une solution somme toute bien réfléchie mais un rien risquée. Il se allait tout simplement geler la rivière afin de gagner la rive opposée.
Le courant était fort ,voir même trop fort au goût d'Oryash.

"Geler la rivière!? C'est trop risqué! Si la glace vient à céder sous tes pieds à cause de la pression de l'eau, tu vas te retrouver à barboter et à lutter pour ta survie. La force du courant est bien trop forte! "

Il est clair que la peau blanche s'inquiétait de voir Lillith risqué sa vie de la sorte.
Bien qu'elle ne soit pas d'accord devant une telle entreprise cela n'empêcha nullement Lillith de mettre son plan à exécution. En un rien de temps il figea la surface de l'eau et s'engagea sur la glace. A mesure qu'il progressait, il projetait devant lui un chemin de glace qui lui permettait de poursuivre son ascension. Tout se passait pour le mieux quand tout à coup, un sinistre craquement se fit entendre.
Oryash vit alors la glace se fissurer et craquer. Ce qu'elle avait pressenti depuis le début comme une folie se révélait être une pure réalité. Le mage allait terminé sa course dans les eaux glacées de la rivière souterraine sans qu'aucun de ses acolytes ne puissent rien faire pour l'aider. La torche s'éteignit subitement et la peau blanche sut que le pire venait de se produire.

"Lillith! Lillith!"

Son nom se répercuta contre les parois avant qu'une réponse ne leur parvienne enfin. Lillith était vivant et accroché à la barque. Un mince soulagement quand on savait ce qu'il devait endurer.
Un instant Oryash eut envie de sauter à l'eau pour lui porter secours, mais une petite voix lui somma de ne rien faire, que cela serait pure perte. Lutter contre le courant ne ferait que l'épuiser et avant même de le rejoindre elle aurait sans doute gagner l'autre monde.
Ainsi donc une barque dérivait jusqu'à eux et tous avaient pour mission de la stopper. Ni une ni deux Oryash se munit de son grappin et de la corde, après tout s'ils venaient à la manquer, elle pourrait toujours tenter de la récupérer de la sorte.

La barque dériva rapidement vers eux et Mathis bien qu'ayant un moment d'hésitation finit par l'agripper et la ramena à eux tandis que Salymïa sortait avec difficulté Lillith de l'eau. Devant l'effort fourni par l'elfe, la peau blanche lui vint en aide et toutes deux hissèrent le mage à bord de l'embarcation. Oryash était soulagée de constater que Lillith était indemne, mais à rester trempé de la sorte, il allait attraper la mort. La Phalange de Fenris murmura à Lillith...

"Contente de te revoir parmi nous! Ne me fait plus jamais une peur pareille! "

Mathis s'empara des rames lançant à Lillith qu'il était le bien venu à bord. Un mince très d'humour histoire de dédramatiser la situation. Il s'en était fallu de peu que le mage coule au fin fond de la rivière.

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