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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mar 17 Avr 2012 01:56 
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Aenaria me prit par surprise en me contredisant, exposant une stratégie toute autre. Elle objectait qu’on allait attirer trop l’attention sur l’escalier en marquant notre défense à son niveau et qu’il fallait plutôt paraître dispersé pour brouiller les pistes. J’allais donc devoir me positionner dans l’escalier, étant invisible, et la sindel déguisée se placerait entre les deux petites portes, tel un garde à son poste. Elle s’exprimait fort clairement dans sa stratégie et montrait une analyse professionnelle, comme lors de la réunion pour l’infiltration du palais.

(Elle est surprenante)

Soucieuse de gérer au mieux la situation, elle ne tarda à s’enquérir de mes capacités pour les exploiter au mieux, à commencer par les limites de mon baume d’invisibilité.

« Je pense pouvoir garder mon camouflage assez longtemps. Je vais tâcher de faire des sorts dont la provenance exacte sera difficile à déterminer et tant que je ne me prends pas de liquide sur moi, l’onguent devrait se maintenir pour tout le combat. Le danger réside dans le fait qu’ils finiront sûrement par vouloir monter l’escalier et ils se heurteront à moi, me localisant bien plus facilement. Et si je suis blessé, une faille apparaitra dans mon invisibilité… En tout cas, ce sera sur la fin du combat je pense… »

Je jetai un coup d’œil global sur la pièce en réfléchissant aux meilleurs sorts pour la situation.

« Ton idée pour les lustres est bonne et leur chute en situation critique pourrait donner un élément de surprise en notre faveur. Quant à mes sorts, je ferais sûrement des attaques brutales sur les premiers soldats comprenant les choses pour éviter qu’ils ne sonnent l’alarme, mais je passerais à des sortilèges touchant affectant plutôt le nombre pour faire des dégâts dans les rangs et les éclaircir pour toi. Je compte notamment couvrir de givre le sol au niveau de la grande porte pour le rendre glissant pour l’arrivée des renforts. »

Je commençais à avancer vers l’escalier, avant de me rappeler de quelque chose.

« J’ai aussi des runes. Je pourrais probablement faire une sorte d’aura augmentant tes réflexes pour te permettre d’éviter mieux les coups ennemis qui pleuvront. Et si la situation devient critique, je pourrais essayer d’invoquer une créature, mais c’est un peu instable. Ca peut être un loup comme un rat ! Tu en penses quoi ? »

J’abaissais mon sceptre pour qu’il soit moins visible, au cas où un garde arriverait avant que je puisse me placer dans l’escalier bien caché.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mar 17 Avr 2012 22:16 
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J’aurais bien aimé connaître la tête qu’avait fait Lillith après mon analyse de la situation et du lieu du futur combat. Des dizaines d’années à préparer des plans de batailles, cela laisse des traces ! Quoi qu’il en soit, ce dernier finit par prendre de nouveau la parole en m’expliquant les propriétés de son baume d’invisibilité. Tant qu’il ne serait pas blessé ou qu’un liquide n’entrerait pas en contact avec sa peau, tout devrait se passer correctement. Si un soldat arrivait à sa position, il serait rapidement découvert.

Il enchaîna ses constations en approuvant mon idée sur l’utilité des lustres durant un moment critique du combat. Il m’exposa sa stratégie d’attaque, d’abord violente sur les premiers soldats afin qu’ils évitent d’en attirer plus puis des sorts touchants plusieurs adversaires à la fois. Il possédait donc des sorts de zones qui pourraient s’avérer forts utiles durant les affrontements.

Puis je vis le bâton de Lillith avancer vers l’escalier menant à Grantier. Il finit par ajouter quelques informations qui me mirent la puce à l’oreille. Il pouvait augmenter mes réflexes afin que je sois plus efficace lors des combats. Une rune lui permettrait également d’invoquer une créature qui pouvait être grande ou petite.

- « Mon travail est d’empêcher que quiconque n’approche ta position. Donc tant que tu pourras me soutenir d’une quelconque manière, normalement ta position devrait être découverte très tardivement. Je ne possède qu’un seul sort pouvant affecter tous les ennemis, il sera surtout utile lorsque je serais en très mauvaise position. Il faudra également que je reste suffisamment éloignée de l’entrée, sinon je risque de moudre du grain avec mes pieds ! »

(Moudre du grain avec tes pieds ?)
(Bah quoi, c’est vrai ! Je risque de glisser, de patiner et de me blesser. Je préfère de très loin que cela arrive aux archers dans la cours plutôt qu’à ma petite personne. Je ne suis pas au meilleur de mon état actuellement, le combat contre les quatre gardes m’a pas mal affecté.)
(Tu pourras toujours prendre une gorgée de ta potion de soin si jamais ça ne va pas.)
(Exacte, ça devrait donc aller.)

- « La possibilité que tu m’offres d’augmenter mes réflexes sera très certainement salvatrice, quant à moi, je peux augmenter ma force de manière exponentielle jusqu’à la fin de cette bataille. J’ai une potion de soin qui m’aidera à récupérer si jamais je suis à un point critique de ma vie, donc ça devrait aller. Pour ce qui est de ta rune, peu importe la taille de la créature qui sortira de cette dernière, toute l’aide que nous pourrons obtenir sera géniale. C’est sur qu’un loup serait très utile, mais dis-toi qu’un rat peut faire de gros dégâts. Maintenant, nous devrions rejoindre nos postes et attendre pour que la fête ne commence. »

Ce fut avec un sourire sadique ainsi qu’un petit levage de sourcil complice que je pris la direction du mur ou j’allais me poster.

(Bonne chance Naria.)
(Nous allons en avoir besoin, je compte sur toi pour la voix.)
(T’ai-je déjà laissé tomber ?)
(Jamais, merci.)

Et maintenant, nous n’avions qu’à attendre.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 25 Avr 2012 17:31 
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Aenaria approuva l’idée des runes et conclut notre discussion en suggérant que nous nous placions dès maintenant à nos positions.

« Très bien. A plus tard… »

Je montai l’escalier jusqu’à me retrouver à proximité du haut plafond. Je posai mon sceptre au niveau d’une contremarche, profitant du garde-corps massif pour que sa présence ne soit pas visible tant qu’on ne monte pas vers moi. Je sortis les runes de leur bourse et disposai les pierres rondes devant moi, face gravée visible.

(Tem, esquive… Pi, renforcer… Aoy, invoquer…)

Mentalement, je me remémorais les noms magiques qui allaient me permettre d’activer la magie de Zewen contenu dans les pierres, me préparant à les lancer au moment idéal. Je caressai du doigt la barre transversale du « Tem » qui avait des reflets dorés dans son creux. Moboutou avait dit qu’elle était plus efficace que les autres runes et que l’or scintillant dans les gravures était la marque de cette puissance.

(Tant mieux… Plus le charme protégeant Aenaria sera fort, plus longtemps on pourra tenir.)

Pendant un bref moment, nous étions tranquilles et Aenaria campait tranquillement son rôle de garde tandis que je restais aussi immobile que possible pour ne pas faire de bruit suspect. C’était déstabilisant de ne pas voir mon corps et je préférais ne pas bouger que de risquer de trébucher sur une marche en ne voyant pas si mon pied était bien placé ou non. Tout à coup, des bruits de pas retentirent dans l’escalier opposé. C’était une servante, d’après la tenue, qui descendait précipitamment les marches. Elle tenait une pile de linges pliés qui devaient bien peser sur ses maigres bras.

Je me raidis, prêt à l’action, mais espérais ne pas avoir à ouvrir les hostilités aussi tôt. La jeune femme se dirigea rapidement vers la grande porte, sans porter le moindre regard au faux garde. La sindel ne tiqua pas, du moins pas ostensiblement et la servante disparut aussi vite d’apparut. Je soufflais de soulagement, mais la situation redevint rapidement délicate. A la suite de la jeune femme, un homme, aussi en tunique modeste, passa la grande porte, portant une amphore d’eau qui fumée. Après quelques pas de celui-ci, sa destination était claire : il allait vers mon coté. Que ce soit vers la salle d’entrainement, par où l’on trouve trois cadavres dans un couloir, ou que ce soit vers les quartiers de Grantier et de ses invités, où nos compagnons laissaient leur assaut au moment même, ça n’allait pas aller. Anxieux, je surveillais la scène, ne sachant comment réagir pour le moment. Je laissai donc à Aenaria l’initiative, me préparant juste à agir si besoin dans sa stratégie.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Ven 27 Avr 2012 10:15 
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La répartition des rôles semblent convenir à notre chef qui accepte que j’occupe le post que j’ai choisit. Tant mieux ! Plus je serais proche de Grantier, plus j’aurais de chance de trouver ma mère. Cette pensée envahit à présent tout mon esprit et je ne suis plus capable de me concentrer sur un autre but. En mon fort intérieur je sais que j’ai tort, mais je n’arrive pas à faire autrement. Heureusement pour moi, mon amie la plus proche me rappelle à l’ordre.

(Saly, tu te dois de te concentrer, ne serait-ce que pour Aenaria.)
(Laisse tomber Laïdè, Aenaria est bien plus puissante que moi et elle sera parfaitement capable de se défendre par ses propres moyens ! De plus elle sera avec notre mage de glace, toutes les chances sont de son côté.)
(Alors tu vas laisser tomber tes amis ?)

Cette phrase résonne dans mon esprit. Mais je ne change pas de position pour autant. Bien sûr si l’un d’eux a besoin d’aide, je vais lui tendre la main. Cependant, en les jaugeant, tous autant qu’ils sont, ils n’ont pas besoin de moi pour se défendre. Il est temps que je devienne égoïste et que je pense à ma propre sécurité sans compter sur l’aide des autres. Pour la première fois de ma vie je ressens de l’orgueil.

(Ne t’en fais pas, je suis toujours la même, mais j’ai moi aussi des priorités… Comprends-moi…)
(Je vais essayer.)

Sur cette fin de conversation plutôt blessante pour moi et sans doute pour ma compagne aussi, nous sortons de la salle d’entraînement pour nous diriger vers notre destination. À peine sommes nous sortis que Cromax, qui a reprit son apparence élégante d’elfe gris à la beauté fragile, doit se faire repérer en tuant un premier garde. Rapidement d’autres débarquent. Bâton en main je m’apprête à attaquer, mais mon amie et Lillith prennent les devant en les tuant sans autre forme de procés.

Nous continuons donc notre progression sans faire de mauvaise rencontre jusqu’aux escaliers que la sindel et le mage de glace vont devoir défendre. Nous les abandonnons ici et je ne peux m’empêcher de lancer un regard à mon amie, déjà tellement concentrée qu’elle ne le voit pas. Tant pis ! Je dois continuer. Nous arrivons dans un couloir où un homme monte la garde devant une chambre. Sans doute celle de Grantier et mon impression est confirmé lorsque Cromax le tue alors que quatre gardes se précipitent déjà vers nous. Nous recevons l’ordre de les occuper, en gros de les tuer !

Mathis et Oryash se trouvent rapidement la cible de deux des gardes. Ils se lancent dans leur combat alors que le dernier garde, tout de noir vêtu, s’avance vers moi. À ma grande surprise il n’est pas armé ce qui me déroute et lui donne l’opportunité de se jeter sur moi et de me plaquer au sol. Dans ma chute, j’échappe mon bâton et les mains de l’homme commencent à se refermer sur ma gorge.

Non ! Je ne peux pas mourir de nouveau et pas si près du but ! Je me débats et de ma main droite, je tente de repousser son visage. Lorsque j’estime qu’il est assez loin moi, je lui assène un crochet du gauche. Cela a pour effet de le faire vaciller et me permet de récupérer mon bâton. Je lui donne un coup de genou dans le ventre et il tombe comme une larve sur le sol. La colère dont je ne connais pas l’origine s’empare de moi. Je ne suis là que pour tuer ma mère et non pour prendre le risque de me faire tuer. Et là je sais ! Le traumatisme de ma récente mort est encore trop présent.

(Concentre-toi ! Tu vas vivre ! Ô nom de Gaïa ressaisis-toi ! Crois-tu que j’accepterais de te perdre de nouveau ?)

Le cri déchirant de ma faera me brise le cœur et renforce ma colère. Tenant mon bâton à deux mains je me concentre et invoque les fluides maléfiques qui m’habitent. Une boule mélangeant mes fluides bénéfiques et mes fluides noir apparaît au sommet de mon bâton. La boule grossit de plus en plus que je sens la colère monter en moi. Lorsqu’elle part, quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas se produit. Au moment où le sort touche le garde, ce dernier est projeté en hauteur et va s’écraser contre le mur avant de retomber sur le sol. Je m’approche doucement de lui et surprend une légère respiration.

Dans une rage qui m’est peu commune, je me jette sur lui et l’étrangle à l’aide de mon bâton. Après une bonne minute de pression, dans un soubresaut, l’homme rend son dernier soupir. Je me redresse pour voir si mes compagnons vont bien et comme je m’y attendait, ils n’ont pas eu besoin de mon aide. La première étape est passée.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Dim 6 Mai 2012 21:37 
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Bien, j’étais placée entre les deux portes et je pus voir le bâton de Lillith se déplacer vers le haut des escaliers. Quelques secondes plus tard, il était hors de ma vue, signe qu’il l’avait certainement posé au sol afin de le camoufler le plus possible. Pour ce qui était de sa position, je serais incapable de le dire et c’était tant mieux, c’était le but recherché.

Cela faisait à peine deux minutes que nous avions pris position que déjà un premier serviteur passait dans la pièce, ne faisant pas attention à moi, et vaquant simplement à ses occupations. La servante portait une pile de linge bien lourd pour sa taille et mon instinct me dictait d’aller à sa rencontre pour lui donner un coup de main, mais je me ravisai rapidement, ceci n’était certainement pas le comportement d’un garde de Grantier. La pile de linge semblait tanguer mais heureusement, rien ne se passa et elle continua sa route. Néanmoins, lorsqu’elle fut dos à moi, je constatai la présence d’une marque encore rouge au niveau de son épaule, un type de marque bien particulière que je connaissais trop bien. Il se comportait vraiment comme des salopards dans ce lieu, cette idée me révoltait complètement.

Quelques secondes plus tard, un serviteur arriva dans la pièce avec une cruche d’eau apparemment fumante dans les mains. Il descendait assez rapidement l’escalier de droite et semblait prendre la direction de gauche, oui mais la porte ou l’escalier. Si c’était l’escalier, il tomberait sur Lillith et entendrait les bruits de combat du second groupe des ARS, si c’était la porte, il tomberait sur les cadavres que nous avions laissé derrière nous. Dans les deux cas, nous étions cuits. Levant les yeux vers la position ou se trouvait Lillith, je pris la situation en main. Intérieurement je priais pour que ma voix soit suffisamment convaincante en homme.

- « Où est-ce que vous allez comme ça ? »

- « J’apporte de l’eau chaude pour nettoyer la table de la salle à manger et de toute façon, ce n’est pas votre problème. »

Il continua à avancer avec autorité vers la porte à ma gauche, encore quelques pas et il verrait le carnage que nous avions laissé dans le couloir. Il me fallait agir vite alors faisant un pas sur la gauche, je lui barrais la route.

- « Je peux savoir ce qu’il vous prend. Maître Grantier veut que la table soit nettoyée immédiatement après la fin du repas alors dégagez le passage. »

- « Alors primo, vous ne me prenez pas de haut. Deuxio, le repas de Monsieur n’est pas encore terminé, vos informations sont fausses. Si je suis là, c’est pour éviter qu’un avorton comme vous ne vienne le déranger en présence de ses invités. Vous savez très bien comment il peut être lorsqu’il est en colère. »

Grantier devait inspirer la peur parmi son personnel, je devais donc jouer dessus en espérant que la manœuvre fonctionnerait. A travers mes dents, je reproduisis le son d’un fouet qui claque dans les airs. J’avais remarqué une marque de fouet sur le cou de la première servante, son tangage était certainement du à la douleur dans son dos. Le regard du serviteur changea du tout au tout, passant de la fierté à la peur. J’avais réussi à lui faire ravaler son orgueil, youpi. Il avala bruyamment sa salive et sembla chercher ce qu’il devait faire par la suite.

- « Retourne dans tes quartiers au lieu de me faire perdre mon temps. Lorsque le repas sera terminé, quelqu’un viendra t’en informer. »

- « Je … je vais repartir et … vous … laissez tranquille. Oui c’est ça… désolé… »

Il partit la queue entre les pattes et remonta les marches qu’il avait descendu deux minutes auparavant. Lorsqu’il fut hors de vue, je regardais en direction de Lillith et soufflait bruyamment pour montrer mon soulagement. Nous avions eu de la chance, mais si ce serviteur se doutait de quelque chose, il allait certainement sonner l’alerte dans les quartiers des gardes et nous aurions des ennuis.

Je pris donc le temps de me remettre à ma place pour faire illusion le plus longtemps possible. Mettant les mains derrière mon dos, je me mis en mode "repos" militaire observant le moindre détail de la pièce, étant à l'écoute du moindre mouvement provenant des étages supérieurs. Je regardais en direction de Lillith essayant de capter un mouvement de sa part mais rien, son baume était d'une efficacité redoutable et c'était tant mieux.

Gardant ainsi le regard dans le vide, j'entendis alors des bruits de pas provenant de l'escalier de droite, encore un serviteur de toute évidence. Il serait facile de l'effrayer maintenant que j'avais trouvé leur faiblesse. A mon grand étonnement, ce ne fut pas un serviteur qui descendit les escaliers mais un garde, un épéiste qui plus est faisant un tour de garde au niveau des étages. Il descendit les escaliers et me fit un signe de la tête, comme pour me saluer. Je répondis de la même manière et il continua sa route vers l'escalier de gauche, celui ou se trouvait Lillith à cet instant précis.

- « Tout va bien ? »

- « Oui, juste un tour pour vérifier que tout va bien. Je monte à l'étage, rien de suspect ici ? »

Je fis non de la tête et il reprit sa route vers les escaliers. Cependant, je le vis faire demi-tour et s'approcher de moi d'un peu trop près, s'il venait encore plus près, il verrait la finesse de mes traits et je serais cuite. Il devait être suspicieux, il se posa devant moi, mains sur les hanches, le regard interrogatif.

- « On se connaît ? Je ne t'ai jamais vu ici ? »

- « Je ne pense pas, cela fait relativement peu de temps que je suis au service de Monsieur. »

Je baissais la tête comme pour montrer une certaine gêne devant une personne qui avait plus de métier au service de Grantier que moi. Je sentis alors mon casque glisser, les mèches de mes cheveux descendre de leur protection. Je vis alors un éclair de surprise dans le regard de mon interlocuteur, j'avais deux secondes pour réagir alors qu'il posait sa main sur le pommeau de son épée. Plus rapide que lui, je portais la main à mon arme et dégainai.

- « GAR... »

Il n'eut pas le temps de finir son cri que je l'embrochai sur mon épée. Aussi vite que je l'avais attaqué, je retirai ma lame de son corps, le voyant s'effondrer au sol. Rangeant mon outil de mort, je regardai au sol dépitée. J'enlevai mon casque et le conservai dans ma main droite.

- « Et merde ! »

Je regardai vers Lillith désemparée par ce qu'il venait de se passer. Il fallait cacher mon oeuvre au plus vite au cas où son cri aurait alerté les autres gardes présents ici. Regardant toujours dans le vide en direction du cryomancien, je l'hélai.

- « Je vais planquer son corps dans le couloir ou il y a les trois gardes que nous avons abattu, je te laisse le soin de surveiller l'endroit.

Puis je posais mon casque sur le torse de ma victime et le prenant par les mains, je le tirai vers le couloir de gauche, celui faisant face à l'escalier ou se trouvait le mage de glace, tout en laissant un sillon sanglant dans mon sillage. Donnant un coup de pied dans la porte, je l'ouvrit à la volée et tirai le corps au bord du couloir. Puis je pris la chemise du garde mort afin d'essuyer le sang que j'avais laissé dans le vestibule. Une fois mon action de nettoyage rapidement accomplie, je repartis en direction du couloir afin de ramener le corps du garde près des deux autres que Lillith et moi avions tué à distance il y a de cela quelques minutes. J'avais laissé le mage gérer la situation si un autre garde arrivait.

Une fois mon oeuvre terminée, je me mis à me poser des questions. Le garde avait découvert mon petit stratagème en voyant mes cheveux sortir de mon casque, la supercherie ne tiendrait plus longtemps. Ce déguisement ralentissait considérablement ma vitesse de déplacement ou même mes mouvements au combat, je décidai donc d'enlever mon attirail. Le pantalon glissa le long de mes jambes, la cotte de maille alla le rejoindre au sol et d'un seul coup je me sentis plus légère.

Je choisis d'enlever mon épée et mon bouclier afin de changer leur disposition. Habituellement, je ceignais mon épée sur mon côté gauche et mon bouclier se trouvait dans mon dos. A l'académie, j'avais également appris à mettre mon épée dans mon dos pour éviter d'être ennuyé par le fourreau. J'utilisai la sangle de mon bouclier afin d'y attacher l'étui de ma lame et finis par enfiler le tout sur mon dos, plaçant mon sac en deçà du tout. Il était maintenant temps pour moi de rejoindre mon partenaire de combat, espérant qu'il n'aurait pas rencontré d'ennuis pendant mon absence.


(((HRP : Lorsque je parle en italique cela signifie que ma faera a utilisé son sort de modification de voix sur moi.)))

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Dernière édition par Aenaria le Mer 25 Juil 2012 08:25, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Ven 11 Mai 2012 12:57 
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Mes alliés précieux s’exécutent avec rapidité et efficacité. Bien vite, tous les gardes du couloir baignent dans leur propre sang, défunts. Chacun des Amants a utilisé ses capacités et spécificités pour mettre à mal son ennemi au plus vite, les transperçant de nombreux coups pour les voir périr sans subir la moindre blessure. Satisfait de leur action, je m’avance dans le couloir en première position. Les portes sont nombreuses, autour de nous. Pourtant, une seule me sert d’objectif, et j’avance vers elle sans la moindre hésitation. La dernière porte. Celle du bout du couloir. Derrière celle-ci, les appartements de Grantier m’attendent, et leur propriétaire dans ceux-ci, peut-être déjà endormi. Je m’accroche à cet espoir d’en finir rapidement, sans combat. Un meurtre de sang-froid, pendant son sommeil. Nous avons été assez discrets pour cela, sans l’ombre d’un doute… Et pourtant un mauvais pressentiment continue de m’habiter, de m’obséder. Comme si toute cette aventure n’était au final qu’une comédie orchestrée depuis bien plus haut, et dont chacun des actes a été préalablement rédigé.

(Tiens, te mettrais-tu à croire en la Destinée ?)

(Nullement. Ceci n’est l’œuvre d’aucun dieu. Ce sont des êtres de chair et d’os qui tirent les ficelles.)

La porte approche, alors que les miens me suivent, de près ou de loin. Et maintenant que je me retrouve là, si près de mon but, je sens le stress monter. Le trac. Et l’hésitation aussi. Comme si ce que je suis en train d’accomplir n’est pas si justifié, dans ma ligne de vie. Comme si je me rendais compte subitement de l’incongruité de mon action dans ce palais compte tenu de ma personnalité libre et indépendante. Car malgré toutes les apparences, et même si je dirige cette expédition, ce n’est pas moi qui l’ai commanditée. Je n’ai aucun grief personnel contre cet homme que je m’apprête à massacrer, mis à part qu’il ait lui-même tenté de porter atteinte à mes jours. Et ce uniquement par la main de ceux qui m’ont envoyés ici. Le Temple, Pulinn, les Amants de la Rose Sombre. Tout ce pan de ma vie est intimement lié avec eux, et dirigé par eux. Je ne sais même plus si tout ceci est juste, ni si je suis dans le bon camp.

(Il n’y a de camp que celui qui t’offre le plus.)

Confort, plaisir, aisance et aventure, voilà les promesses du Temple à mon égard. Et du pouvoir, en quelque sorte. Mais moins que d’autre je m’enivre de puissance sur les autres. Tout ce que je recherche est ma liberté. Une liberté idéaliste, totale, sans aucune contrainte.

(Sans foi ni lois. Un être dépourvu de tout compte à rendre à quiconque. Si le Temple se sert de toi comme un outil, à toi de te servir de lui comme tel.)

Je m’accorde avec cette pensée à l’instant où ma main se pose sur la poignée de porte en bronze des appartements de Grantier. Mais avant d’y pénétrer, je me retourne vers ceux qui m’accompagnent. Duncan le borgne, et son indéfectible fidélité, Oryash l’insaisissable et sa sombre cruauté, Mathis le mystérieux nouveau venu, et Salymïa la revancharde ressuscitée.

« Nous voici arrivé à notre but final. Je n’aurai d’autres consignes que celle-ci : protégez vos vies autant que la mienne si ça tourne mal. Je dois vaincre Grantier personnellement, mais je ne sais s’il aura lui-même ces principes de loyauté. Si d’autres arrivent pour me blesser, n’ayez aucune pitié, car vos vies ne vaudront rien à leurs yeux. »

Je regarde chacun personnellement, laissant passer mon regard sur chacun d’eux. Je n’ai aucune raison de douter de leur loyauté, mais je les connais si peu, au final. Qui me dit qu’ils ne sont pas eux-mêmes des agents de Grantier allant me trouer le cuir par derrière à l’instant fatidique ? Je souffle un instant pour chasser ces mauvaises pensées de mon esprit, et me tourne vers la porte, avant d’en abaisser lentement la poignée. Silencieusement, je pousse le panneau de bois renforcé, qui s’ouvre sans un grincement. Et je dois dès maintenant assister à ma première déconfiture : les lieux où j’arrive ne sont pas plongés dans l’obscurité. De nombreuses lueurs de torches et chandelles éclairent encore les lieux. Grantier ne dort pas.

Je m’engouffre dans ses appartements, et atterrit dans une pièce vaste et spacieuse qui doit lui servir de salon personnel, de boudoir. Elle est richement décorée et ornée de meubles de bonne qualité. Fauteuils de cuir et coussins de satin, tentures pourpres, tables basses d’ébène, où divers objets de valeurs sont mis en évidence par l’éclairage efficace des bougeoirs et chandeliers d’argent présents en nombre. Une arche large offre un accès direct, sur la droite, à la chambre de Grantier, toute aussi vaste et fastueuse. Un grand lit à baldaquins cerné de rideaux pourpres, et couvert d’une couverture assortie. Deux tablettes de nuit, et des tableaux d’artistes, sur les murs. Un miroir d’argent est posé sur une commode d’ébène. Mais tout ça, je ne le vois que d’un regard bref, car mes yeux ne peuvent qu’être attirés par ce qui m’attend, une surprise de taille qui m’estomaque et me coupe le souffle à l’instant précis ou mes iris se posent sur elle…

(Bon sang mais…)

Grantier est là, assis dans un fauteuil. À son côté, les deux elfes gris que j’ai aperçu à la table du maître des lieux. Et le plus surprenant : le vis-à-vis de mon ennemi, assis lui aussi sur un fauteuil confortable. Onyx. L’elfe noir qui m’a affirmé être un allié, un envoyé du Temple. En le fixant avec surprise, je m’exclame :

« Comment ? »

Sa mine semble sincèrement confuse et désolée, et tout en haussant les épaules, il m’affirme :

« Je suis là pour veiller à ce que tout se passe comme prévu. Une instance neutre, un arbitre, un témoin de ce qui va se passer… »

Le poids de la réalité s’abat sur moi comme une poutrelle sur un passant insouciant. Mes doutes étaient donc fondés : tout ceci n’est qu’une comédie, une scène orchestrée depuis le départ par d’autres instances. Onyx a prévenu Grantier de ma présence en ces lieux, et de mon arrivée prochaine en ses appartements. Un traitre, en quelque sorte, à notre plan de discrétion. Un voyeur n’ayant cure de la survie de l’un ou de l’autre, qui n’accorde d’importance qu’au spectacle de gladiateurs qu’il est venu observer. Je sens la colère monter en moi, et mes mâchoires se crispent comme mes poings se serrent. Onyx semble percevoir ceci, et prend à nouveau la parole :

« N’y voyez aucune offense de ma part, Sire Chevalier de la Rose. Votre combat doit être un duel singulier, ainsi doit-être la succession dans l’ordre des choses, d’après les traditions. »

Mon regard noir semble vouloir transpercer son être, que j’arrive à abhorrer même plus que Grantier. Je sens la haine m’étouffer, et je m’apprête à répliquer mais le vieillard noble et droit qui me sert d’adversaire m’interrompt avant même que je ne commence, et prend la parole à son tour d’une voix paisible. Trop paisible.

« Ne blâmez pas ce shaakt pour mon état éveillé. Je savais depuis longtemps que vous étiez en mon palais. Vos subterfuges ne trompent que les niais, et j’ai vu directement à votre attitude que vous n’étiez pas Herlor. Si je vous ai laissé venir jusqu’à moi, Cromax, c’est parce que j’ai à vous parler. Installez-vous donc. »

Il me désigne un fauteuil de la main, mais je reste campé sur mes jambes sans bouger. Abasourdi, je le fixe. Notre plan a complètement raté. Jamais il n’a cru en ma mort, et son attitude paisible en est la preuve flagrante. Je n’ai toutefois aucune intention de me laisser piéger, ou endormir par des propos fielleux et des ruses sournoises. Je n’esquisse pas le moindre geste d’agression non plus, par ailleurs. Ses paroles m’ont intrigué, et la haine qui coule en moi envers Onyx ne se porte visiblement pas sur lui. Il attise davantage ma curiosité que ma colère, et sans mot dire, je le laisse parler.

« Ou restez debout si vous préférez. Voilà longtemps que je souhaite contempler le vrai visage de celui qu’ils ont choisi pour me vaincre. Ne vous leurrez pas : vous n’y parviendrez pas. Tout elfe que vous soyez, vous manquez d’expérience et de rigueur pour pouvoir m’affronter. »

L’insulte est claire, même si dissimulée derrière de beaux mots. Il me traite de bon à rien. Je n’attends guère plus avant de répliquer :

« Vous avez déjà fait l’erreur de me sous-estimer, Grantier. Nul ne peut deviner l’issue d’un combat sans l’avoir préalablement mené. »

Il lève une main et répond à son tour d’une vois désengagée :

« Soit, laissons planer le doute alors. Mon but n’est au final que de nous éviter à tous les deux ce combat. »

Cette fois, c’est Onyx qui intervient vivement, comme outré de cette assertion.

« Comment ? Mais vous devez vous y soustraire, ce sont les trad… »

« Cessez de parler, si vous ne voulez pas devenir en personne notre ennemi commun. L’esprit belliqueux que les vôtres me prêtent si courtoisement, c’est vous qui l’incarnez à cet instant. »

Le caquet de l’elfe noir est rabattu, et sa mine se renfrogne alors qu’il remue sur son séant sans savoir trop où se mettre. Je profite de ce court interlude pour m’attarder un instant sur les deux autres sindeldi présents. Élancés, jeunes, ils sont vêtus d’habits riches qui ne siéent guère avec leur apparence. Car leur visage est vulgaire et parsemé de cicatrices. Leurs cheveux longs ne sont pas coupés à la manière d’un noble, mais noués en un catogan à l’arrière de leur tête, comme des guerriers. Ils sont tous les deux armés, l’un d’un sabre d’argent à la lame légèrement courbée, l’autre d’une rapière droite et fine. Des gardes du corps dont il me faudra, à l’aide de mes alliés, me débarrasser, si jamais la situation s’envenime. Mais pour l’heure, je ne désire qu’écouter ce que le noble vieillard a à me dire, tout en notant au passage son déni total des autres amants présents dans la pièce, derrière moi.

« Comment nous y soustraire ? Vous avez tenté de me tuer, pourquoi ne ferais-je pas de même ? »

À nouveau, il répond sans se départir de son calme, chose que je n’arrive en cet instant que trop peu à faire.

« Vous êtes une menace pour moi, voilà pourquoi j’ai tenté d’attenter à vos jours. N’auriez-vous fait pareil, sachant qu’un ennemi en voudrait à votre vie ? Cependant vous avez raison, je vous ai sous-estimé. Vous êtes intelligent, et doté d’une grande aptitude à la survie. Votre présence ici en témoigne, car sans ces qualités, vous ne seriez pas parvenu jusqu’à moi. C’est la raison pour laquelle je ne souhaite pas ce combat. Vous ne voulez pas mourir, et moi non plus. Comprenez que, malgré tout ce que vous pouvez penser de moi, malgré tout ce qu’on vous a dit de moi, nous sommes pareils, vous et moi. »

Pareils ? Je fronce les sourcils, interloqué une fois de plus par ses paroles. Je tâche de garder l’esprit clair, de ne pas tomber dans de viles manipulations. Je tente d’analyser chacun de ses mots, de ne pas laisser endormir mon acuité psychique par des compliments et promesses de facilité.

« Où voulez-vous en venir ? En quoi serions-nous pareils ? »

Une esquisse de sourire nait sur son visage, sous sa fine moustache grise bien taillée. C’est la question qu’il attendait de moi, sans aucun doute.

« Réfléchissez un instant. Notre ami Shaakt nous a parlé ici de tradition, à raison. Voici quelques années, j’étais comme vous un aventurier ivre de pouvoir et de liberté. J’ai été contacté par le Temple des Plaisirs, qui m’a promis monts et merveilles contre un engagement sans faille. Ils avaient été bons et généreux, je n’avais aucune raison de refuser. D’autant qu’ils savaient de nombreuses choses sur moi, et savaient pertinemment sur quoi faire pression… »

Une curieuse sensation de déjà-vu m’oppresse soudainement la poitrine. Je me remémore sans difficulté mon premier entretien avec Pulinn, et y appose avec précision les mots qu’il vient de prononcer. Notre recrutement a été identique, lui et moi. Je le laisse poursuivre.

« Consacré Chevalier de la Rose, j’en tirai une grande fierté, mais mon prédécesseur se dressait sur ma route, et ils m’ont forcé à attenter à ses jours, comme ils le font pour vous en ce jour. Enivré par leurs promesses, je m’exécutai, et tuai la cible qui m’avait été désignée comme mon ennemi mortel. Je pris sa place, et me gavai du nouveau pouvoir qui était mien. Mais bien vite, les années passant, je dus me faire à une évidence : je n’étais plus libre. Je n’étais que l’instrument du Temple, et ils décidaient de ma vie. Prenant conscience de ça, je rompis mon engagement, et poursuivis mon chemin dans la direction que j’avais choisie. Mais le Temple ne le digéra pas, et fit tout pour m’accabler de tous les torts du monde. Meurtres, rapts, vols et cruauté, je fus accusé de tous ces maux. Et nombre de mes anciens alliés devinrent des ennemis. Des ennemis contre lesquels je dus me défendre. Pour préserver ma vie, et ce que j’avais acquis loyalement. Mais j’avais acquis trop d’influence et de pouvoir pour qu’ils puissent m’atteindre… Et c’est là que vous intervenez. Ils ont consacré un nouveau Chevalier de la Rose, et ont joué avec vous le même jeu qu’ils ont joué avec moi, vous montant contre moi, vous pressant de me tuer comme si vous n’aviez pas le choix. Nos voies, nos vies sont liées, Cromax. Chevalier de la Rose, ce titre est maudit, et en vous pliant à leurs ordres vous serez vous aussi atteint par la malédiction. Renoncez à la tradition, renoncez à ce titre, et nous vivrons tous deux de notre côté comme des hommes libres. »

Plus ses mots parlent, plus le malaise en moi grandit. Car ces choses ne sont que les traductions de mes doutes sur le Temple des Plaisirs, sur les buts des Amants de la Rose Sombre à mon égard. Le poids dans ma poitrine se fait oppressant, et une chaleur malsaine accable mon esprit, comme en état de fièvre. Ma tête me tourne, devant ces prédictions que je trouve réalistes. Réelles. Je sens que je perds pied, et le silence de Lysis est tout aussi perturbant, contrariant. Je sais pourtant ce qu’elle pense. Je dois me fier à mon instinct, à ma soif de liberté. Je dois faire passer égoïstement mes propres intérêts en premier, ma propre sécurité, mon autonomie. Et elle me laisse la charge de faire le choix de ceci. De croire ou non en ses mots. De me laisser berner par ses raccourcis, fussent-ils pleins de réalités, ou de n’y croire goutte, et de le tuer en respectant mon engagement.

Mais ce choix, je ne parviens pas à le faire. Mes yeux se perdent sur Grantier, sur Onyx, qui me lorgnent avec inquiétude en attendant ma réponse. Une réponse qui ne vient pas. Je reste silencieux, perdu, décontenancé. Ce que je croyais être des certitudes s’est effondré. Je ne sais plus où est mon intérêt, dans toute cette histoire, ni ce qu’il est bon de faire.

Et puis, comme un déclic, je me rappelle que je ne suis pas seul. Avec moi, j’ai des amants qui, comme moi, ne sont pas des anciens membres du Temple des Plaisirs, et n’ont rien connu du règne de Grantier au poste de Chevalier de la Rose. Eux sauront me conseiller, me donner leur avis. Car, et je le sens dans mon cœur, c’est pour ça qu’ils sont là auprès de moi. Pour cette raison plus qu’aucune autre. Et je regrette presque n’avoir emmené avec moi Lillith et Aenaria, jusqu’ici. Car chacun de leur avis m’importe au plus haut. Lillith pour l’affection qu’il me porte, Aenaria pour la franchise dont elle est pourvue. Mais je sais que malgré tout, les quatre qui m’accompagnent sauront m’être utiles. Duncan, qui a souffert de la cruauté et des tourments de Grantier par deux fois. Oryash, qui aura une analyse de la situation désengagée et qui fera parler son instinct sauvage, Salymïa qui a un passé intimement lié à celui de Grantier, par l’intervention de sa mère dans toute l’histoire, et puis Mathis, le dernier venu, qui plus que quiconque saura discerner la justice en tout ceci. Il n’est d’aucun camp, puisqu’ayant fait partie des deux sans y être intimement impliqué.

Chacun a été témoin de ce qui s’est dit ici. Chacun peut donner son avis, et m’aider dans le choix que j’ai à faire. Un choix qui bouleversera l’intégralité de ma vie, et sans doute de la leur. Je ne dis mot, mais le regard que je leur jette est rempli d'éloquence, tant il comporte le doute et la demande d'aide, de conseil, de soutien...

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Sam 12 Mai 2012 10:11 
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Chacun a exécuté sa tâche. Tout est net et sans bavure. Personne d’autre ne se ramène ce qui est tant mieux. L’empressement c’est emparé de moi, la monté violente que je viens d’avoir ne montre qu’un aperçut du sort que je réserve à ma traitresse de mère. Elle va souffrir. Silencieusement Cromax reprend la tête de notre groupe. Je me demande rapidement si tout se passe bien pour mon amie, mais cette pensée est chassée de mon esprit au fur et à mesure de notre progression. Nous passons devant des dizaines de portes, mais une seule intéresse notre chef, la plus belle, la plus ornée, celle de son ennemi.

Malgré le fait qu’il doive le tuer seul, je ne peux m’empêcher de me sentir liée à cet assassinat. L’homme dans cette chambre a arraché de ma vie l’homme que je chérissais le plus en ce monde et personne, même Amhalak, ne pourra comblée le vide que sa mort à laissé. Nous arrivons finalement devant la porte fatidique. Une légère peur naît en moi. Vais-je y parvenir ? En la voyant vais-je devenir une enragée comme tout à l’heure ou vais-je me laisser attendrir par son image et au final la prendre dans mes bras ? Cette dernière pensée m’arrache un sourire tellement elle me semble ridicule. La prendre dans mes bras ? Non, certainement pas. Mais une part de moi pourrait vouloir lui laisser la vie sauve…

Cromax se retourne et regarde chacun de nous tour à tour. Il nous donne alors ses dernières consignes avant que nous entrions dans l’arène : celle de se protéger tous mutuellement et lui-même. Il nous répète pour la énième fois qu’il doit tuer Grantier personnellement, mais il se peut que ce dernier envoit sur nous des gardes qui n’auront aucune pitié pour nos vies. Je regarde rapidement tous mes compagnons. Je ne connais pas Mathis depuis longtemps, mais son attention lorsque j’ai paniqué dans le tunnel, m’a touché. Oryash a partagé une partie de ma quête. Depuis Tulorim jusqu’à cette porte, j’ai l’impression que l’on ne s’est pas quittée, quant à Duncan et bien que dire, je ne lui ai pas parlé et en plus je suis morte… Et enfin Cromax. Notre chef. Je sais une chose, je ne serais pas là aujourd’hui si ma route n’avait pas croisé la sienne. Je lui montrerai la même loyauté que lors de notre premier combat au Clan des roses où il m’avait offert une superbe robe. Je me fais la promesse intérieure d’être loyale envers eux tout comme ils le seront envers moi.

(Quel changement ! Mais ne t’oublies pas au profit des autres car morte tu ne pourras les aider…)
(Que se passe-t-il ?)
(Je suis désolée… Je ne voulais pas dire ça….)
(Ne t’en fais pas mon amie. Tu as parfaitement raison.)

Cromax abaisse la poignée doucement et après un léger grincement, la porte s’ouvre. Tout est baigné dans la lumière. Des appartements sompteux, une chambre qui ferait rêver n’importe qui et avec un lit… À la vue de ce lit, j’ai la nausée. Je ne peux m’empêcher d’imaginer ma mère sur Grantier en train de faire des galipettes et rigolant comme une femme amoureuse. La colère commence à monter. Je dois vite chasser cette pensée à vomir de mon esprit. Elle disparaît lorsque j’aperçois avec surprise que nous étions attendut. Tout un comité est là pour nous accueillir. Un shaakt, deux elfes gris et un homme vieillissant arborant une fine moustache blanche. Enfin ! Enfin je peux mettre un visage sur l’homme qui m’a arraché mon père.

Je ne comprends pas ce qui se passe, mais Cromax est complètement surprit par la présence du shaakt. Le connaît-il ? Avons-nous été trahit ? Je ne sais pas, mais par précaution, je raffermis ma prise sur mon bâton. Je le sens mal, très mal. Quelque chose ne va pas, je ne sais pas quoi, mais une chose est sûre, il y un soucis quelque part. Le shaakt prend la parole et dit être là en tant qu’arbitre. Sa mine attristée ne marche pas avec moi. Je n’aurais aucune pitié pour toutes les personnes se trouvant dans cette pièce. Puis il parle de traditions. Comment ça ? Par Gaïa que se passe-t-il ici ? Rapidement celui que j’appelle "le rat", prend la parole et ose inviter Cromax à s’asseoir pour discuter, mais notre chef reste avec nous.

Ce qu’il dit me sidère complètement ! Il ne veut pas de combat. Alors là c’est vraiment à n’y rien comprendre… Je suis complètement perdue, mais je ne décolère pas. Je fixe Grantier avec des yeux perçants. Le moindre de ses souffles m’insultent ! Il reconnaît avoir sous estimé Cromax et termine sur quelque chose qui doit choquer n’importe lequel de mes compagnons : pour cet homme, notre chef et lui sont pareils. J’ai envie de hurler, mais Cromax semble vouloir savoir pourquoi cet homme pense une telle chose. Par respect pour sa curiosité, je me tais, mais mon sang est en train de bouillir à l’intérieur de moi. Il se lance alors dans le récit de sa vie et révèle que pour devenir un chevalier de la rose, lui aussi a dû faire ce que Cromax est venu faire ici. Voilà ce qui explique le terme de "tradition" employé par le shaakt plus tôt.

Il y a cependant une chose que je trouve suspecte : Grantier n’a fait aucune allusion à notre présence. Pourquoi ? Quelle tuile nous attend… Je me reconcentre sur le récit de vie de ce misérable. Il explique que malgré le prestige à être un Chevalier de la Rose, le Temple lui avait au final prit ce qui comptait le plus pour lui, sa liberté. C’est ainsi qu’il explique sa rebellion, il voulait retrouver sa liberté. Ce n’est plus la colère qui m’habite, mais la rage, la haine. Je meurs d’envie de les couper et de lui demander si cela justifie de tuer des innocents. Soudain, comment dans un rêve, un homme apparaît derrière Grantier et me fait signe de me taire. Personne d’autre ne peut le voir. Il me sourit et mes yeux s’emplissent de larmes à la vue du visage aimant et délicat de mon père. Il ne tarde pas à disparaître. Je veux le retenir, mais je sais que je ne peux pas.

Grantier propose donc alors à Cromax d’abandonner l’idée de devenir Chevalier de la Rose. J’attends que le sindel réplique, mais à ma grande surprise, il garde le silence. Je reste interloquée pendant quelques secondes puis je comprends quelque chose. Grantier a raison sur un point. Chacun d’eux a une soif de liberté, d’indépendance, mais Cromax n’assassine pas des gens gratuitement. Il n’irait pas commanditer le meurtre d’une personne si ce n’était pas justifié. Quoi qu’au final, que sais-je à son sujet ? C’est un fantastique amant, il est loyal, mais c’est tout. Pourrait-il vraiment agir comme Grantier l’a fait ? Il se tourne alors vers nous. Il ne prononce pas un mot, il n’en a pas besoin. Son regard parle pour lui. Il veut notre avis et sans doute autre chose. Comment lui dire ce qu’il doit faire ? Sommes-nous réellement en droit de le lui donner ? Les autres ne disant rien, je me lance.

"Cromax, ce rat a assassiné mon père !, lui dis-je alors que les larmes que je retenais coulent le long de mes joues même si ma voix ne tremble pas. Toi seul peut m’aider à me venger complètement, mais saches que si tu décides ne pas y aller, j’irais ! Je le tuerais personnellement même si pour cela il me faudra retourner au royaume des morts. Tu es libre de partir, de vivre comme tu l’entends, personne n’a le droit de te forcer à la faire, mais cet homme mourra quoi que tu décides. Si tu décides l'affronter ma magie sera à ton service comme au Clan des Roses. Mais si tu pars, saches une dernière chose : tu n’es pas comme lui. Tu es loyal, lui non. C’est peut être une mince différence, mais s’en ait une de taille. Maintenant, comme je te l’ai dit, personne ne peut décider pour toi."

Je me tais. Même si mon discours fut prononcé calmement et sans une once d'agressivité, je me sens honteuse car j’ai l’impression de lui demander d’y aller pour moi et au final, je le prive de sa liberté. En un sens. Mon regard se porte alors sur Grantier que je regarde avec une lueur de défi dans les yeux. Ma mère me revient à l’esprit, mais pour le moment je ne peux pas partir à sa recherche.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Sam 12 Mai 2012 16:38 
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Quelques piécettes, de petits bijoux, de quelconques objets ténus, voilà ce qui constituerait probablement le fruit de mon délit qui se révélait en fait à n’être qu’un insignifiant larcin. Menu fretin, rien à voir avec les crimes horribles que venaient de perpétrer les disciples des Amants de la rose sombre, cette troupe dont j’avais sous-estimé le potentiel criminel. Alors que je levai les yeux pour observer ce triste carnage, je vis la hargneuse femme aux yeux rouges s’en donner à cœur joie, usant de ses longues griffes acérées afin d’éviscérer le garde dont le sang se répandait rapidement sur le parquet. Guère plus douce, Salymïa, envahie par une rage guerrière, s’acharnait à étrangler sa victime à l’aide de son bâton alors qu’elle aurait pu l’épargner, son puissant sort ayant déjà réduit ce garde en livrée noire à l’état de loque humaine, le rendant par conséquent désormais inoffensif. C’est alors que mon regard se porta à mes pieds où gisait un homme tué sadiquement de mes propres mains. Qui étais-je pour juger ainsi mes compagnons de fortune ? Ne venais-je pas à mon tour tuer de sang-froid ?

(NON ! Pas moi ! Je n’ai rien d’un meurtrier !)

J’avais tué certes, mais dans un but différent. Je n’avais pas enlevé la vie de cet homme pour mon propre plaisir, mais tout simplement afin de sauver la mienne. S’il n’avait pas tenté de me poignarder, je n’aurais pas été plus loin que le coup de poing. Si seulement ma frappe avait été plus puissante, je l’aurais laissé là inconscient sur le sol et j’aurais poursuivi mon chemin.

Apparemment satisfait de nos actions violentes, l’elfe gris continua son avancée dans ce couloir désormais ensanglanté. Nombreuses portes nous entouraient, mais il les ignorait, connaissant vraisemblablement celle qui nous mènerait aux appartements de Grantier. Tout au bout du couloir, une porte en bronze se profilait et c’est sur la poignée de celle-ci que la main de Cromax se posa. Avant d’abaisser la clenche, il se tourna vers nous et nous donna ses dernières consignes. À mon grand soulagement, il nous intima, dans ses propres mots, de ne pas sacrifier notre vie pour sauver la sienne. Il nous précisa ensuite qu’il tenait à vaincre personnellement Grantier et nous demanda enfin de se contenter de veiller à ce que le combat se déroule loyalement en neutralisant les hommes de main de Grantier au cas où que ces derniers ne possèdent pas les mêmes principes de loyauté. Ces directives me convenaient grandement et me réconciliaient quelque peu avec leurs agissements, me faisant oublier temporairement les actes de sadisme que nous venions à peine d’exécuter.

Assurément conscient du danger dans lequel il allait nous exposer, le chef des Amants s’accorda quelques secondes afin de nous observer tour à tour, puis il poussa enfin cette lourde porte.

Alors que nous pensions nous infiltrer dans une pièce sombre et être confrontés à des gardes du corps qui surveilleraient leur maître endormi, nous fumes surpris d’être reçus par un petit comité d’accueil composé de quatre personnes bien éveillées, dont les traits furent facilement discernables puisque l’endroit était grandement éclairé par quantités de chandelles et de torches. Debout, deux elfes gris dont les visages étaient parcourus de vilaines marques bordaient un homme d’âge mûr assis confortablement dans un luxueux fauteuil agencé au reste du riche mobilier. Face à cet humain doté de yeux bleus perçants, se trouvait un austère elfe noir aux yeux sombres surplombés d’épais sourcils broussailleux et blancs.

Les amants m’avaient parlé à plusieurs reprises de ce Grantier, mais jamais, ou du moins je ne m’en souvenais point, ils ne m’avaient mentionné à quelle race il appartenait. C’est ainsi que mon regard se promenait d’un à l’autre tentant de deviner qui était la cible désignée.

Alors que Cromax semblait estomaqué par la présence de cet elfe à la peau sombre et mate qu’il semblait connaître, ce dernier lui expliqua le rôle qu’il devait jouer dans ce duel. Au fil de ses explications, je compris qu’il était un envoyé du temple des Amants de la rose sombre, et qu’il se devait être le témoin du combat afin de s’assurer que celui-ci se déroule selon les règles de succession et les traditions. Puisque ce shaakt faisait office d’arbitre, le dénommé Grantier ne pouvait être nul autre que cet homme dont les cheveux blancs et les rides aux visages trahissaient un âge assez avancé.

Le regard noir de Cromax, en dit long et sa colère était perceptible, mais il n’eut pas le temps de lancer sa riposte que Grantier affectant un air calme imposa son droit de parole. Affichant une assurance presqu’insolente, il déclara avoir été au fait de notre intrusion. Il ajouta ne pas avoir été dupe au déguisement de Cromax, qui n’avait pas su adopter l’attitude de Herlor. Affichant sa supériorité, cet homme arborant une ridicule petite moustache prétexta que notre intrusion dans ses appartements ne fut une réussite que parce qu’il n’y avait opposé aucune résistance souhaitant s’entretenir avec Cromax.

Plus j’écoutais cet homme et plus je sentais le dégoût et la haine m’envahir. Se croyant au-dessus des autres, il était prêt à sacrifier ses propres hommes afin d’arriver à ses fins.

Ignorant l’invitation à prendre place dans un confortable fauteuil, l’elfe gris écouta toutes les paroles du vil humain, sans bouger, émettant de temps à autre un commentaire.Rewolf Grantier, avec sa langue de vipère, tentait d’affaiblir l’assurance de Cromax, en se comparant à lui, en lui racontant ses débuts, bref en tentant de le dissuader de combattre. Et pourtant, ce combat était déjà en cours sous la forme d’une joute verbale. Il était clair que Rewolf cherchait à déstabiliser Cromax, en répandant son venin de paroles probablement mensongères. Il termina enfin son discours en proposant à l’elfe gris de joindre ses rangs.

Il ne fallait pas sous-estimer ce vieil humain qui semblait plein de ruses, il ne fallait pas davantage sous-estimer Cromax, qui en elfe sage, se tourna vers nous, nous demandant silencieusement notre avis.

Incapable de conserver son calme devant l’assassin de son père, Salymïa, affirma ouvertement son désir de voir Cromax accomplir sa mission et en finir avec ce traître de Grantier. Emportée par les émotions, elle déclara être prête à affronter cet être immonde et y risquer de mourir une fois de plus.

Tout en conservant le silence, je m’approchai calmement de Cromax. Me positionnant à sa droite, mais légèrement derrière lui, je mis ma main sur son épaule en guise de soutien et de réconfort. Ce chef aux qualités indéniables avait besoin de conseils, et je m’apprêtais à lui faire part de mes observations. Cependant, ne souhaitant pas que mes paroles parviennent à nos hôtes, je lui murmurai à voix basse mes propres déductions, espérant que les autres amants situés à proximité tendent eux aussi l'oreille:

« Cet homme semble rusé et perfide. Ne pouvant démêler le vrai du faux dans ses propos, contentons-nous de regarder les faits et laissons ses belles paroles se perdre dans le néant. Contrairement à ce qu’il affirme, vous n’êtes pas identiques, vous êtes même très différents. Je vous connais depuis peu, mais je vous ai observé. Certes, vous n'hésitez pas à tuer de sang-froid comme tout bon guerrier, mais vous respectez les membres de votre clan, vous vous préoccupez de leur sort, vous demandez l’avis des autres, vous faites confiance aux talents de tous et vous acceptez nos différences. Je suis votre prisonnier depuis plus d’une journée et je n’ai subi aucuns sévices, au contraire vous m’avez accueilli comme un des vôtres, alors qu’il a suffi à Duncan de passer quelques minutes au sein de ce palais pour être mutilé et traité comme un déchet. Grantier dit qu’il était au courant de notre intrusion et qu'il nous a laissé se rendre à sa chambre. S’il dit vrai, c’est qu’il n’a aucune considération pour ses hommes et peu lui importait de les savoir sacrifier sous nos lames. S’il dit faux, c’est alors qu’il ne se sent pas aussi fort qu’il le prétend et qu’il craint de vous affronter. Pour terminer, c’est une bonne chose, qu’il soit réveillé et non endormi, votre action sera d’autant plus noble laissant à votre adversaire la possibilité de se défendre. Quant à cet elfe noir qui se dit neutre, il serait instructif qu’il explique davantage cette succession et ces traditions. Apparemment, lui aussi s’est fait berner par les belles paroles de Grantier. »


Puis d'une voix forte, je m'adressai à l'elfe noir :


« Il serait intéressant que vous nous expliquiez de long en large cette succession ainsi que la tradition qui en découle.»

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Dernière édition par Mathis le Jeu 24 Mai 2012 02:57, édité 8 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Sam 12 Mai 2012 22:30 
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Tuer, toute l'éducation d'Oryash avait tourné autour de ça. Tuer ou être tué. Au fil des mois et des années tuées étaient devenues une habitude chez elle si bien qu'elle ne se posait plus de question quant au bien fondé de son geste. Elle avait été éduquée en ce sens, et rien ne pouvait la dévier de sa cible. Et ici encore le garde qui gisait au sol en était la preuve flagrante.La phalange de Fenris, ne ressentait aucune émotion et aucun remords ne venaient obscurcir son esprit. On lui avait demandé de tuer et elle l'avait fait sans se poser de questions.
Après tout pourquoi s'inquiéterait-elle de savoir si cet homme avait des proches ou si quelqu'un allait le pleurer? Elle s'en moquait. Tuer était devenu une seconde nature chez elle et elle y prenait un tel plaisir qu'il était à présent bien difficile d'y renoncer. Certes la peau blanche pouvait se montrer sous un autre jour, voire plus douce, mais la plupart du temps elle demeurait froide, distante et méfiante. C'est peut-être pour cela qu'elle avait survécu jusqu'à présent?

Une fois le ménage fait dans le couloir, le petit groupe reprit sa progression. Et alors que tous approchaient de la fameuse porte qui les mènerait à Grantier la peau blanche eut comme une sorte de pressentiment. Quelque chose la chiffonnait. Tout était bien trop facile. Elle émit un léger grognement, ses sens en alerte plus que jamais. Bientôt la mission serait accomplie et chacun reprendrait le cour de sa vie pour un temps jusqu'à ce que le temple les appelle de nouveau pour une autre mission.
À bien y réfléchir, Oryash n'était peut-être pas aussi libre qu'elle le pensait. Une fois de plus elle se trouvait sous la coupe d'un puissant et bien qu'elle ne soit contrainte en rien à lui obéir, elle exécutait les ordres. Et si finalement les méchants désignés n'étaient pas les méchants? Elle chassa cette idée de ses pensées comme on chasse les mouches de la main et fixa son attention sur la dernière porte.
Là, derrière cet ultime rempart, se trouverait Grantier. Le combat bien qu'il ne soit pas le sien serait risqué et tous y seraient plus ou moins impliqués d'une manière ou d'une autre. Bientôt, Cromax atteignit la porte et stoppa avant de se retourner vers nous en nous intimant de protéger nos vies autant que la sienne. Il n'avait nul besoin de le dire, mais quelque part cela plut à Oryash de l'entendre.

Le Sindel poussa alors les ventaux et tous se retrouvèrent tour à tour dans un lieu nimbé de lumières. Oryash aimait de moins en moins la tournure que prenaient les évènements. Tout était de plus en plus étrange. Trop facile. Peut-être un piège. Le groupe avança donc dans les appartements de Grantier, Oryash préférant fermer la marche comme toujours. Disons que la demoiselle aimait surveiller ses arrières.
Soudain la voix de Cromax et une interrogation. La peau blanche se décala légèrement et aperçut bon nombre de personne présente en cette salle. Ce n'était pas normal. Son pressentiment était devenu réalité. Quelque chose n'allait pas et cela lui plaisait de moins en moins.

Un elfe noir prit tout d'abord la parole et Oryash eut tôt fait de comprendre qu'il connaissait Cromax aussi s'interrogea-t-elle quant aux aux circonstances de leur rencontre. La méfiance qui la caractérisait si bien vint à s'accentuer tout comme le côté sombre qu'elle sentait monté en elle progressivement. La magie dont elle ne voulait pas à la base l'investissait à nouveau et plus elle s'en servait et plus elle aimait ça. S'en était presque devenu jubilatoire.

L'elfe noir, parla de duel qui devait suivre les traditions avant que Grantier en personne ne s'adresse personnellement à Cromax, affirmant le plus simplement du monde qu'il savait depuis longtemps qu'il était dans le palais. Mais jamais il ne parla de ses compagnons ce qui dérangea la phalange de Fenris. L'homme avisa Cromax qu'il souhaitait lui parler et se lança dans un long discourt. Oryash si elle n'avait pas été là, n'aurait jamais cru ce qu'elle entendit. Leur ennemi voulait éviter le combat et leur demanda... ou plutôt demanda à Cromax de ne plus le voir comme un ennemi. Il se lança alors dans un récit pour le moins étrange, mais qui en soi n'était pas idiot. Il y avait de quoi se poser des questions tout de même. Ce qui marqua s'en doute le plus notre peau blanche fut le fait que Grantier affirma de but en blanc que Cromax et lui étaient semblables. Que chacun avait été recruté par le temple et qu'en retour il avait été largement récompensé pour les services rendus. A vrai dire cela s'appliquait à chacun des membres de la rose sombre.

Selon ses propres dires, devenir trop puissant était une chose que le temple ne tolérait pas. Il ressentait cela comme une épine dans le pied. Alors quand une épine nous gêne on s'en débarrasse. Et présentement l'épine en question c'était Grantier et l'instrument pour l'ôter Cromax.Oryash ne savait que penser. Le temple ne s'était révélé comme une seconde famille pour elle et ses membres comme ceux qu'une nouvelle meute. Se pouvait-il qu'en fin de compte, ils soient tous manipulés comme venait de le prétendre Grantier?
Oryash constata que leur chef était étrangement silencieux, comme s'il avait du mal à digérer tout ce qui venait de se dire ou comme s'il doutait de la route à suivre. En finir ou bien alors laisser la vie sauve à Grantier. Bien qu'un peu déstabilisée par tout ça, elle nota que deux autres Sindel étaient également présents dans la pièce et armés. Sans doute des gardes du corps très bien entrainés. Il n'en fallut pas plus à Oryash pour laisser la magie l'envahir entièrement. Si le sang devait couler, le sien ne serait pas le premier à entacher le plancher de cette salle.

Soudain le regard de Cromax, pointer sur la peau blanche. Elle ne put y lire que l'interrogation et le doute. Non, ce n'était pas possible, il ne pouvait douter, pas maintenant si près du but. Cromax semblait désireux d'obtenir leur avis à tous, comme s'il n'était pas capable de prendre une décision après ce qu'il venait d'entendre.
Contre toute attente, la première personne qui s'exprima fut Salymïa et à la lueur de ses propos, Oryash fit la lumière sur pas mal des points sombres qui entouraient cette femme. Ainsi donc le nommé Grantier avait fait assassiner le père de l'elfe et elle ne demandait que vengeance. Une vengeance qui passerait en somme par la main de Cromax. L'idée, Oryash ne l'aima pas. Personnellement, elle aurait tenté de régler l'affaire elle-même s'en passer par une tierce personne. Enfin chacun ses choix. Elle affirma néanmoins que Cromax avait le choix, qu'il était libre de choisir sa vie mais que quoiqu'il décide, Grantier mourrait. Au moins Salymïa savait exactement ce qu'elle voulait. Et ce qu'elle voulait c'était la tête de Grantier.

Une fois son petit discours achevé, elle demeura silencieuse laissant ainsi la parole à ceux qui voudraient la prendre. Oryash pesa le pour et le contre de tout ce qui venait d'être dit et analysa la chose, avant de se prononcer. A la clé, la vie d'un homme et de tout un groupe, ce qui n'était pas à prendre à la légère. Finalement elle s'exprima d'une voix sombre.

"Les paroles de cet homme coulent comme le miel et il serait aisé de le croire. C'est peut-être une ruse pour mieux nous tromper, mais s'il a raison, l'ennemi n'est peut-être pas celui que nous croyons.
Mon instint me commande de le tuer, de les tuer tous! Quoi que tu décides, je te suivrais."


Elle n'ajouta rien d'autre, laissant le soin au autres de prendre à leur tour la parole.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Lun 14 Mai 2012 17:48 
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Aenaria ne laissa pas le temps au serviteur d’aller trop loin et elle l’interpela sans tarder. Si je ne savais pas que c’était ma camarade d’expédition, je n’aurais pas pu discerner son identité. Sa voix était étonnement grave et masculine, loin de son timbre féminin et sindel habituel.

(Sûrement un tour de passe-passe magique. En tout cas c’est convaincant.)

Face à un garde impérieux, haussant la voix pour renvoyer l’homme dans ses quartiers, le serviteur s’écrasa comme un insecte et repartit précipitamment en montant le second escalier. Je soufflais intérieurement, heureux de voir que notre stratagème fonctionnant si efficacement.

Mais une feinte aussi basique ne pouvait durer très longtemps et la personne suivante fut un opposant plus coriace. C’était un soldat, arrivant des quartiers des employés, descendait l’escalier main posée sur la garde. D’une démarche lente et calme, il passa devant Aenaria et traversa la salle, visiblement pour monter les marches vers ma cachette.

(Vers Cromax et les autres… Aenaria peut elle faire quelque chose ?)

L’elfe demanda de sa fausse voix masculine si tout allait bien. Le soldat confirma nos craintes en annonçant faire un tour de garde dont la suite allait être les appartements de Rewolf Grantier. Nous allions devoir l’empêcher de poursuivre. Le tuer était sûrement la seule solution. Mais je n’eue pas le temps de réfléchir plus longtemps à une solution alternative, car la situation se compliquait déjà. Le garde retourna voir Aenaria, curieux de ne pas reconnaitre un de ses camarades. Il s’approcha d’elle et ne tarda pas à comprendre la supercherie. Mais ma comparse était vive comme le cobra et un cri se bloqua dans sa gorge alors que la lame de la sindel le pourfendait de part en part. Elle avait été si rapide que je reculai et m’affalai sur les marches tant j’avais été surpris de voir l’épine de fer jaillir dans une gerbe écarlate du dos du soldat.

(Ca y est… le premier sang a coulé… Le massacre va commencer. Cromax, tu ne m’entends pas, mais je t’en prie, hâte toi t’étêter ce sale traître…)

Bien sûr, nous avions tué plus d’un sbire de Grantier depuis le début de notre assaut, mais notre barrage dans ce hall se marquait par un faux calme avant la tempête et ce mort était le premier nuage noir. Aenaria partageait mes pensées car elle jura avant de regarder dans ma direction l’air désespérée. Cherchant à sauver la situation, elle annonça qu’elle allait cacher le corps dans le couloir que nous avions déjà encombré de trois cadavres, avant de se lancer dans sa lourde tâche. J’approuvais d’un signe de tête, avant de me rendre compte que j’étais invisible.

« D’accord, je monte la garde. »

Elle tira jusqu’à la porte du couloir le garde, puis essuya les trainées de sang avec une fripe. Ce n’était pas parfait, mais quelqu’un n’y portant pas attention ne se douterait de rien. L’elfe disparu alors par delà le seuil. Il ne restait plus que moi dans la pièce.

Et là, alors qu’on pensait le premier nuage passait, notre ciel s’assombrit un peu plus. Un second garde déboula de l’escalier des employés, avec l’air relativement pressé. Je me redressais en douceur, pour éviter de faire du bruit et je pus l’entendre parler, ce qui m’éclaira sur ses intentions.

« Mark ! Rhooh, Y m’a pas attendu l’fo frère. Faut qu’je l’rattrape avant que le patron voit mon retard… »

Sans perdre un instant, il parcourut la salle au trot et sans même accorder un regard au sol souillée que je fixais avec appréhension. Mais il avait beau ne pas remarquer le sang de son collègue, il se précipitait dans mon escalier pour finir son tour de garde.

(Je vais devoir l’intercepter.)

J’hésitai sur le sort à utiliser, savoir comment le tuer discrètement et rapidement, mais il ne me laissa pas le temps de la réflexion. Il montait les marches deux à deux et se rapprochait. J’eu alors un réflexe simple, bien plus évident que n’importe quelle magie. Lorsqu’il fut à quelques pas de moi. Je pris appuis sur la rambarde et levai une jambe pliée pour la tendre violemment et lui donner un coup de pied dans le buste. Il ne me voyait pas, ne se doutait pas de ma présence. Il avançait juste en vitesse, n’ayant jamais les deux pieds touchant les marches.

L’impact lui coupa la respiration et son cri d’étonnement et de douleur se perdit dans sa gorge. Il fut projeté en arrière, suffisamment pour tomber de dos dans l’escalier une demi-douzaine de marches plus bas, avant de finir sa course au sol en débaroulant le reste de l’escalier. La chute avait été ponctuée de chocs et se conclut sur un craquement sinistre.

(Il est… mort. C’était violent…)

Le fracas, même sans cri de la victime avait fait pas mal de bruit, surtout après le début de cri de la victime d’Aenaria. Je descendis les marches pour rejoindre le bas de l’escalier, jusqu’au corps, ne sachant que faire. La sindel arriva à ce moment là, découvrant la scène. Aussitôt, je lui expliquai la situation, profitant de l’occasion pour lui indiquer ma position par ma voix.

« Un autre soldat, il voulait monter à l’étage. Je ne pensais pas que ça allait faire autant de bruit. Je vais t’aider à… »

Mais je m’arrêtais de parler car j’entendis une voix forte appeler depuis les quartiers des serviteurs.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? Est-ce que ça va ? »

Paniqué, je fixai Aenaria dans les yeux.

« On fait quoi ? »

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Jeu 17 Mai 2012 23:48 
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C'est avec une rapidité déconcertante que les Amants entrent en action. Les gardes n'ont le temps de se rendre compte de rien, et tombent, simplement. La mort est donné rapidement, efficacement, et en silence. Nous n'avons pas le choix, nous devons réussir, nous devons faire payer Grantier et ses hommes pour leur cruauté. Les rôles ont été donné, et nous devons avancer. C'est pour ça que je ne regarde pas en arrière quand il faut monter à l'étage. Je sais que Dame Aenaria et Messire sauront remplir leur tâche, avec autant courage que le plus brave des soldats Ynoriens. Je me dois de leur faire confiance, de ne pas m'inquiéter pour eux afin de me concentrer sur ce que j'ai à faire, sur les ennemis qui se dresseront en travers de ma route. Exactement comme les cinq gardes qui nous font face maintenant. Un chacun, et à l'instar de nos compagnons, nous devons frapper vite et efficacement. Nous ne devons plus avoir de pitié, ni de considération. Le doute n'est plus permis.

C'est ainsi que quand notre capitaine en donne l'ordre, sans aucune hésitation, je fonce ne courant sur la cible que j'ai choisi. Je cours aussi vite que je peux avant d'effectuer une violente charge d'épaule, me servant de toute mon imposante stature pour frapper mon adversaire en pleine poitrine. Il tombe sous l'impact, le souffle visiblement coupé. Je sors alors mon Guandao jusqu'alors dissimulé sous les habits que j'ai emprunté au bourreau, et sans faire durer les choses, je plante ma lame dans la gorge du garde allongé. Son sang s'écoule rapidement, et sa vie s'échappe en un instant. La mort a encore frappé et frappera encore. Jusqu'à qu'elle vienne à la rencontre du maitre des lieux. En silence, nous suivons tous Sire Cromax qui nous guide, depuis le début de cette aventure dans tous les sens du terme. Plus je passe de temps à ses côtés, plus j'éprouve de respect pour cette personne et plus nous approchons des appartements de Grantier, plus ma résolution grandit. Je veux en finir, je veux apaiser les âmes de toutes les victimes de cet homme terrible.

Mais nous voilà devant la porte, l'ultime porte de cette terrible mission. Contrairement aux précédentes, c'est sans crainte que je m'apprête à franchir cette dernière. Etrangement, j'ai même hâte d'y être, d'en finir...Quand Sire Cromax évoque le fait de protéger ma vie autant que la sienne, je souris presque malgré moi. Je me souviens quand je lui ai dit que si l'un de nous deux devaient mourir, ce serait moi. Cette pensée est toujours fermement ancrée en moi, mais je me demande si notre capitaine s'en souvient. Je n'en dis pas mot et je laisse notre chef nous ouvrir l'accès aux appartements.

Comme je m'en doutais, les lieux suintent le luxe et l’opulence. Des meubles richement décorés parsèment la pièce. Tout ce qui est ici est fait pour montrer la puissance du propriétaire, et quel propriétaire. Grantier est ici, tranquillement assis sur un fauteuil de cuir, nous regardant. Trois elfes sont à ses côtés et l'un deux semble connaitre notre capitaine. Peu m'importe au final, Grantier est là, et il va mourir, c'est tout ce qui compte. Je tente de contenir ma colère pendant qu'un dialogue s'engage. Je ne comprends pas les propos de l'elfe noir, mais peu importe. Quand Grantier décide de prendre la parole à son tour, je commence à avoir du mal à me retenir. Je resserre mon emprise sur le manche de mon arme et j'écoute, par pur curiosité. Peut-être vais-je finalement avoir les réponses à mes questions, les réponses que j'ai tant attendues.

Mais rien, il ne déblatère qu'un flot d'âneries, une monceau de mensonges éhontés. Ses propos sonnent faux, et je suis sans doute un des mieux placés pour le savoir. Il faut que je fasse quelque chose, pourtant, je veux le laisser finir. Je ne veux pas lui faire l'honneur de me montrer trop pressé, trop impulsif, ca serait lui donner de trop bonne raisons de faire ce qu'il aime, faire le mal. Il m'a quasiment fait battre à mort pour l'avoir bousculé...Que fera-t-il si je l'interromps violemment ? Alors que Grantier a terminé, je suis pris de court et ce sont les autres amants qui interviennent avant moi. Je n'écoute pas vraiment leurs propos, trop occupé à contenir la colère qui grandit en moi par respect pour mes compagnons. Chacun a son mot à dire, qui sait, peut-être gardent-ils le meilleur pour la fin ?!

Quand le dernier de mes compagnons a fini, je laisse le silence s'installer quelques secondes, jusqu'à que je craque. Avec toute la puissance de mon bras droit, j'abats mon arme sur une commode non loin de moi. Le meuble vole en éclat. Je laisse ma rage s'exprimer, aussi bien dans mon regard que dans le ton de ma voix. Je n'en peux plus.

"FERMEZ-LA! C'en est trop! Je ne veux plus rien entendre. Grantier, vous n'êtes qu'un déchet de la pire espèce! Je me demande comment vous pouvez sortir de telles abominations sans honte. Vous osez comparer Messire Cromax à votre abjecte personne. Vous osez dire que c'est les dirigeants du Temple qui ont monté de toute pièce votre funeste réputation. Pourtant, j'en ai été témoin, avant même de connaitre l'existence des Amants. J'ai subit par deux fois votre cruauté, votre vilénie, gardez vos boniments. Vous ne sèmerez pas le doute dans nos esprits. Vous devez mourir! Vous pervertissez, bafouez les traditions de ma chère patrie, vous souillez l'honneur des Ynoriens et de mon capitaine. Vous mourrez, je vous l'assure. Et si ce n'est pas de la main de Messire Cromax, CE SERA DE LA MIENNE!"

Sans perdre une seconde, je me mets en garde, prêt à en découdre. Je n'attends que le signal de Sire Cromax, un simple regard, n'importe quoi. Je suis décidé à en finir, et la colère ne quittera pas mon regard tant que je n'aurai pas vu le sang de Grantier maculer les murs.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Sam 19 Mai 2012 11:44 
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Alors que je les regarde tout en me demandant si leurs avis ne divergeront pas, et rendront la décision encore plus complexe, ils prennent tour à tour la parole à leur manière, pour énoncer leur ressenti sur l’affaire. C’est la colère vengeresse qui anime les paroles de Salymïa, et elle affirme qu’il mourra, que je décide de le tuer ou non. À la fin de son discours, elle tente de me rassurer sur ma loyauté, et nie toute ressemblance entre lui et moi. Ces propos sont appuyés par l’analyse objective de Mathis sur notre manière de traiter les prisonniers. Je tique un peu à ses mots, car jamais je ne l’ai réellement considéré comme un prisonnier. Il faisait partie de notre groupe, et nous devions le garder à vue afin qu’il ne trahisse pas notre confiance, mais je n’avais nulle raison de mal le traiter. Heureusement, ce n’est pas le seul argument qu’il propose, et je sens mes réticences à tuer Grantier disparaitre petit à petit. D’autant qu’Oryash, dans son style direct et instinctif, préconise de tous les tuer, dans le doute. C’est la seule à remettre en cause l’intégrité du Temple des Plaisirs. J’accuse le coup avec recul, car moi aussi je crois que même si Grantier est une raclure de cabinet, le Temple ne m’a pas moins forcé la main sur de nombreuses choses. Le dernier avis tombe, celui de Duncan. Je ne me fais guère d’illusion sur celui-ci, bien qu’il se soit montré plein de miséricorde. Un œil en moins, de multiples sévices corporels, ça ne pardonne pas. Et à l’instar de Salymïa, il affirme vouloir tuer Grantier si je ne m’en charge pas moi-même.

Ainsi me voilà pourvu d’un quadruple avis allant dans un sens unique, celui de la mort de Rewolf Grantier. Soulagé de les entendre unis par la pensée, je me tourne vers l’humain grisonnant avec plus d’assurance que je n’en avais avant.

« Vous avez raison, Grantier. Nos chemins comportent maintes ressemblances. Mais ce sont de mauvais choix qui ont fait de vous ce que vous êtes. Et ces choix, je ne suis guère forcé de les faire. Vous mourrez de ma main cette nuit. Moins pour cette succession rituelle que pour ce que vous avez fait subir à mes alliés et amis. »

Onyx a bien entendu la question de Mathis sur la tradition des successions de Chevaliers de la Rose, mais n’ose visiblement pas prendre la parole à nouveau dans cette ambiance pesante et menaçante. Arbitre s’est-il dit, neutre restera-t-il donc jusqu’à la fin. Une attitude de couard, de lâche qui ne veut prendre que le camp du gagnant… Il devra s’expliquer par après, à la fin de tout ceci. Mais pour l’heure, c’est Grantier qui prend la parole à nouveau, après un ricanement amer.

« Aucun de vous n’est assez puissant pour me battre. Vos compagnons ne tiendraient pas dix secondes face à moi. Ils sont pitoyables. Même vous, n’êtes pas capable de me tuer. Je vous aurai laissé une chance de vous en sortir avec votre précieuse vie. Et cette chance, vous venez de la gâcher misérablement. Ne vous trompez pas, Cromax, c’est bien vous et vos compagnons qui ne verrez pas la lumière du jour demain. »

Je serre les poings devant ces futiles menaces et insultes. Il a tort de m’énerver, car contrairement à de nombreux guerriers, je ne perds pas ma maîtrise des armes avec la colère. C’est avec mes tripes que je me bats, avec ma rage. Et plus elle est grande, moins de chance a l’ennemi de s’en sortir indemne. Il fait un signe de la main à ses deux sbires sindeldi, tout en leur donnant un ordre. Un ultime ordre…

« Occupez-vous de ces moins que rien. Le Sindel est à moi. »

Et les deux elfes gris se précipitent vers mes alliés. Je tente de les intercepter, mais ils sont trop agiles, et fondent derrière moi en tirant leurs armes contre les amants. Je me retourne prestement et aperçois avec horreur des nouveaux-venus, dans le couloir, qui prennent mes amis à revers.

« Attention, derrière vous ! »

Il ne s’agit de rien d’autre que du couple d’elfes blancs que j’ai rencontré un peu avant. L’un ne porte aucune arme, mais une aura bleutée cerne ses mains d’albâtre. Sa compagne, elle, arbore une épée imposante, toute d’argent et d’or. À leur côté, une troisième elfe blanche, la dernière elfe présente dans ce château, si je m’en réfère à ceux qui étaient présents à la table de Grantier. La mère de Salymïa, à n’en pas douter. Le combat est inégal, ils feront face à quatre contre cinq, et ils sont déjà éprouvés par le trajet, et les précédents combats. Je dégaine ma rapière pour leur venir en aide, mais il est déjà trop tard, car le combat s’engage… Et il est un être qui ne veut sûrement pas me voir les aider. Dans mon dos, Grantier s’est levé avec fureur, et empoigne son fauteuil pour le bousculer dans ma direction avec force. Je ne le vois pas venir, et le meuble me percute et me fait trébucher sur le côté, m’éloignant de mes alliés.

« C’est entre toi et moi, elfe. Laisse-les mourir et viens m’affronter. »

Je n’ai plus vraiment le choix, hélas. Mais je crois en leurs capacités, et je sens qu’ils peuvent venir à bout de leurs adversaires. De mon côté, je dois m’occuper du mien, sans rien laisser passer. Car je ne souhaite aucunement sous-estimer les forces de Grantier. S’il s’est hissé jusque-là, c’est à la force de sa lame, et je sais qu’il ne montrera plus aucune pitié. Pendant que je me relève, il se saisit lui aussi de ses armes : une rapière à la lame sombre, et un fouet de cuir résistant, terminé par une griffe d’acier. C’est celui-ci qu’il faut claquer en premier, en un coup qui vient avec précision me frapper au visage. La pointe métallique vient déchirer les chairs de ma joue en une estafilade sanglante n’ayant manqué que de peu de m’arracher l’œil droit. Sous le choc et la douleur, je me recule et me cogne contre les débris du meuble que Duncan a pulvérisé juste avant. Il a fait couler le sang en premier, avant même que je puisse commencer à attaquer. Je n’ai pu parer son coup, trop rapide, trop virulent. Il est redoutable, comme je le craignais. La précision de son geste ne fait aucun doute là-dessus.

À peine ai-je eu le temps de me remettre du coup que déjà, le fouet claque de nouveau, cette fois, je vois le coup venir, et bondis sur le côté pour l’éviter. La griffe ne fait que strier la pierre du mur, mais déjà il réarme son prochain coup, changeant l’axe de visée pour m’atteindre. Je me sens chassé, comme une proie, et je déteste ça. Je n’ai encore pu porter aucun coup, et voilà qu’il me domine déjà, me tenant à distance sans que je ne puisse rien faire. Je ne peux continuer à rester ainsi sur la défensive, car il finira de toute façon par réussir d’autres coups, et m’affaiblir avant même que j’ai pu commencer à me battre. Je dois prendre l’ascendant au plus vite, rentrer dans le cœur du combat, passer à l’offensive. Mais à peine ai-je le temps d’y penser qu’un nouveau coup de fouet claque dans les airs. Cette fois, je parviens à intercepter le coup en le parant avec ma rapière. La lanière de cuir s’enroule autour de ma lame, me protégeant de la griffe. Hélas, il est le plus prompt à réagir, usant sans doute volontiers du fouet en combat singulier. Et par un réflexe acquis par l’expérience, il tire sur son arme de cuir pour m’arracher la rapière des mains. Surpris, je ne peux que lâcher prise et voir mon arme se faire expulser plus loin dans les appartements, glissant sur le sol.

Le regard assassin de mon adversaire se fait de feu, lorsqu’il me voit ainsi désarmé. Mais aussitôt, je dégaine ma seconde arme, l’arme métamorphe, qui n’a la forme que d’un vulgaire poignard. Devant un spectacle aussi affligeant, Grantier lâche un ricanement mauvais.

« Lâche les armes, et je te donnerai une mort rapide. »

« Jamais ! »

J’arme mon coup de côté pour le frapper de biais. Avec la distance entre nous, je n’ai aucune chance de le toucher, mais au dernier moment, à l’instant où mon poignard allait frapper le vide entre nous, l’arme change d’apparence et prend celle d’une lance à la pointe acérée. Et elle vient frapper la main de mon ennemi de biais, avec tant de violence qu’incrédule, il est forcé de lâcher son fouet sur le sol.

« Quoi ? Qu’est-ce que… »

La rage domine ses traits. Il fulmine de s’être fait duper de la sorte. Mais il n’a guère le temps de ramasser son fouet que déjà, j’assène en nouveau coup dans sa direction. Un coup direct, cette fois, d’estoc. Un coup visant à lui planter ma pique dans l’estomac. Mais malgré son âge, Grantier est resté vif et réactif, et il évite le coup en sautant sur le côté. Puis, surprise, il empoigne la hampe de ma lance de sa main libre et volte contre celle-ci pour m’asséner un coup de rapière dans l’épaule. Par chance, l’arme est plus pointue que tranchante, et les mailles de mon armure accusent le coup non sans me contusionner l’épaule. Malgré ce mouvement judicieux, je décide de garder l’avantage en prenant mon ennemi dans son propre piège. En s’approchant de moi, il a voulu rendre l’usage de la lance inutile, mais je profite qu’il ait encore la hampe en main pour changer celle-ci en une épée courte au double tranchant effilé. Il s’y tranche la peau et lâche l’arme en grognant. Il prend le temps de baisser le regard sur sa main ensanglantée, et je profite de l’ouverture pour foncer sur lui avec un coup droit visant l’épaule. Il relève vivement le bras pour s’en prémunir, et je finis par toucher son coude, dont le renfort éclate sous le coup, l’égratignant au passage.

Son épaule, en revanche, il s’en sert comme d’un boutoir pour me heurter violemment tout en me propulsant en arrière pour désengager le combat et avoir un court moment de répit. Rejeté en arrière, je trébuche sur le fauteuil où est toujours assis l’elfe noir, qui gémit en m’accueillant de force sur ses genoux. Une ouverture dont Grantier se doit de profiter pour me blesser grièvement, ce qu’il tente aussitôt de faire. Il se fend en avant, mais je prévois son coup et roule sur les jambes d’Onyx jusqu’au sol, près de la cheminée. Le shaakt est moins réactif que moi, cependant, et c’est lui qui se prend le coup droit de la rapière de Grantier. La lame lui transperce l’épaule de part en part, et il hurle de douleur, littéralement cloué sur le fauteuil. Il s’y affale lourdement, comme mis à mal par ce coup unique, laissant sur le dossier une trainée sanglante.

Grantier peste en se redressant, et tente de me clouer au sol… Mais je profite de ma proximité de la cheminée pour m’emparer du tisonnier et lui balancer dans les jambes avec force. La pointe de métal entre rudement en contact avec son tibia, et il crie sa colère en reculant, sans m’avoir porté le moindre coup. Je lâche le tisonnier pour pouvoir me relever, et je bats retraite jusqu’à la chambre de mon adversaire, plus loin derrière. Il est grand temps de révéler ma botte secrète, ce qui fait de moi le vrai Chevalier de la Rose, et qui ne manquera pas de surprendre mon ennemi : ma peau de rose. Me concentrant, une écorce vert vif entoure mon armure, et l’instant d’après, de nombreuses épines naissent partout, prêtes à gicler sur l’ennemi au moindre coup porté. Sûr de moi, je laisse mon arme prendre la forme d’une redoutable claymore à deux mains, à la lame longue, lourde et tranchante. Le genre d’arme qui peut broyer un type rien qu’en s’abattant sur lui. Mais l’effet de surprise de ma capacité ne marche pas, et c’est avec un air de défi que Grantier me regarde. Devant mon air déconfit, il s’exclame :

« Ahah, croyais-tu m’impressionner par ces petits artifices ? Oublierais-tu que je suis moi aussi un Chevalier de la Rose ? »

Et l’instant d’après, sa rapière se recouvre d’épines acérées et rougeâtres, menaçantes, prêtes à me déchirer les chairs. Le déclic se fait dans mon esprit… Sur le pendentif que m’a donné Mathis, il y avait une épée munie d’épines. Le symbole de Grantier, son pouvoir secret. De sa main libre et blessée, il s’empare néanmoins d’une redoutable épée longue posée sur la cheminée, et elle se pare aussi de barbelés épineux. Mais faisant face à ce nouveau revers du sort, je me prépare à un nouvel assaut, qui ne tarde pas à arriver. Il se rue sur moi comme un fou, et la puissance de cet assaut n’a d’égal que la violence qu’il y met. Je ne peux littéralement rien faire, armé de ma grosse épée. Je tente de l’abattre sur mon ennemi arrivant vers moi tête baissée, mais il est plus prompt à toucher, et dévie mon coup d’une frappe sèche de sa rapière sur ma lame, qui va heurter le sol rudement, alors que son épée me frappe latéralement sur le flanc. Je sens les épines et l’acier passer outre mes protections, déchirer ma peau et réduire ma chair en charpie sanglante. Il n’en est pas moins lui-même dardé de nombreuses épines. La douleur est terrible, et je serre les dents pour ne pas hurler. Le plus horrible est que l’arme reste plongée dans la plaie grâce à ses nombreuses épines, et il se sert de cet avantage pour me balayer sur le côté avec force. Libéré de son arme avec un nouveau déchirement de chair, je suis propulsé sur une commode, que je me prends de plein fouet. Le meuble à tiroir explose sous l’impact, et je me retrouve étalé dans des débris de bois, et des soieries autrefois soigneusement rangées. Je m’empêtre dans ce tas de linge, et le temps que je m’en sorte, assis sur mon séant, et ma claymore n’étant plus qu’un fin stylet, pour plus de commodité, mon adversaire est déjà sur moi, à me heurter de nouveaux coups. Une épaule transpercée, un bras blessé. Les deux plaies déchirées par les épines sur ses armes. Ma chair est à nu et douloureuse, et je perds du sang, beaucoup de sang… Je sens de moins en moins l’issue de ce combat. Il a pris l’avantage dès le début, et le préserve malgré tout. Il est plus fort que moi, et cette idée me révulse. Je sens la mort approcher, et j’en suis encore plus hargneux. Serrant les dents, je me libère de mes entraves et roule sur moi-même pour éviter son nouvel assaut. Je suis affaibli, et je le sens. Ce combat ne doit plus durer, sinon il n’aura plus qu’à trancher la gorge d’un elfe haletant et exsangue.

(C’est perdu, il a gagné, je vais mourir…)

Je perds courage, je me sens vaciller. Et au fond de moi, j’entends Lysis hurler.

(Jamais ! Bats-toi. Rassemble tes forces, gonfle ta haine et dirige-la vers lui. Tu peux le vaincre, tu DOIS le vaincre. Tu ne peux laisser un humain t’ôter ce que tu as de plus précieux. Il est détestable, alors hais le de toute ton âme, Cromax !)

Comment ne pas haïr l’homme qui menace de vous tuer. Blessé, je suis, mais jusqu’au bout je me battrai, et je redoublerai de ferveur. Je sens ma colère gonfler, ma haine s’emparer de moi. Je la laisse me pénétrer, envahir mes sens et mes émotions. Je mets de côté la douleur, et d’un saut carpé bondissant, je passe de ma position couchée à une posture plus verticale. Mon arme métamorphe est désormais une épée longue. Je me jette sur ma rapière, au sol, pour la ramasser et me retrouver enfin muni de mes deux armes. Il se tient face à moi, et ma haine lui est toute consacrée. S’en vient alors un changement qui ne s’est pas présenté depuis bien longtemps, maintenant. Submergé par ma colère, mes yeux se colorent d’un rouge vif, et je sens l’animal en moi prendre le dessus. La sauvagerie, l’instinct de survie. Mes armes seront mes crocs, et déchireront les membres de mon ennemi. Je grogne en le voyant m’assaillir une nouvelle fois. Je ne pare ni n’esquive, cette fois. Je pars dans la même direction que lui, semblant fuir vers le mur… Mais il n’en est rien. Lorsque je suis face au mur, au lieu de m’arrêter ou de foncer dedans, je bondis sur celui-ci et fais quelques pas vers le haut le temps que Grantier arrive. Décontenancé, il ne se doute pas de mon action, qui consiste à lui bondir par-dessus et à me retrouver dans son dos pour le frapper avec fureur de mes deux lames. Plaqué contre le mur, il s’en dégage en me rudoyant d’un coup de coude dans la mâchoire, suivi d’une volte armée ayant pour but de me trancher en deux. J’évite le coup d’un bon leste vers l’arrière, et alors qu’il frappe à nouveau, je m’élance vers son lit, sur lequel je roule de biais. Il me suit jusqu’au pied de sa literie, mais je ne lui laisse pas l’accès facile. Embrochant de ma rapière l’un de ses oreillers, je lui envoie sur le tarin avec puissance, si bien qu’il doit reculer d’un pas, outré de ce coup déloyal.

Il se débarrasse du sac de plume troué d’un geste rageur, et bondit à son tour sur le matelas. L’équilibre n’est guère aisé, pour se battre correctement sur un matelas moelleux. Mais ma posture est bien meilleure que la sienne, et j’en profite pour bondir sur le lit en le déséquilibrant davantage. Les remous du matelas lui font poser un genou sur celui-ci, et je saute du lit tout en frappant violemment les baldaquins pour qu’ils cèdent.

L’instant d’après, toujours muni de ma fureur, je suis au sol, dos au lit qui craque sur lui-même. Un sourire assassin sur les lèvres, je me tourne vers la silhouette de Grantier, perdue dans le toit de velours de sa literie qui s’est effondré sur lui. Il se débat avec ses armes pour s’en débarrasser, mais pendant ce temps, j’ai le temps de préparer mon coup ultime. La fureur de la rose. Aussi, lorsqu’il réapparait, encoléré, rouge de rage, et prêt à me découper en tranche, je bondis sur lui les deux lames en avant, m’appuyant sur le rebord du lit pour prendre de la hauteur. Ce coup, il ne peut le parer, ni l’éviter. C’est tout ma masse qui s’abat sur lui, lames en avant. Mes armes transpercent ses deux épaules, et il se retrouve vite cloué sur son lit, au milieu de ses draps gorgés de son propre sang. Les épines de mon armure se déchainent et le transpercent définitivement, l’assenant de nombreuses blessures. Fatales.

Mes lèvres sont retroussées, dents dévoilées, et je grogne sur lui en le dardant de mon regard de sang. Ses yeux bleus semblent emplis de tristesse, de remords, mais je n’en ai cure. Et lorsqu’il ouvre la bouche, haletant, pour prendre la parole une dernière fois, je lui crache à la gueule le sang de ma joue meurtrie.

« Tu… tu avais raison… Nous ne sommes… pas… pareils. Tu… tu es pire. Tu… tu t’en rendras compte. »

Mais je ne lui laisse aucunement le temps de s’étendre sur de nouvelle divagation. Relâchant ma prise sur ses épaules, je me redresse à son côté, et d’un coup de mon arme métamorphe, prenant l’apparence d’une hache de combat, je le frappe brutalement sur la tempe, qui explose sous l’impact, dans une gerbe de sang. Ivre de ce meurtre, avide de sang, je me tourne vers le reste de la pièce dévastée par le combat, pour voir où en sont mes alliés. La fureur de mon regard rouge ne s’est toujours pas éteinte, même si je suis vainqueur sans conteste. Et ma chair à nu ne m’arrête plus. Ni le sang qui dégouline le long de mes lames…

Grantier n’est plus.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Dim 20 Mai 2012 00:10 
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Tour à tour mes compagnons prennent la parole et je suis soulagée de ce que j’entends. Visiblement, chacun d’entre nous conseille à Cromax d’achever ce pourquoi il est venu. Je me surpends même à trouver un « allié » en la personne de Duncan qui, tout comme moi, souhaite voir cet ignoble individu mort et qui ose s’adresser lui-même à Grantier. Mon regard se pose intensément sur notre chef, attendant sa réaction suite aux propos que nous avons tenus. Et ma gratitude envers notre chef se décuple, car il décide de combattre Grantier, comme s’était initialement prévu ! Parfait, que la fête commence ! Même si cela va être une fête macabre. Il suffit d’un ordre pour que les deux sindeldi présents près de Grantier ne se précipitent sur nous.

Cromax tente de les arrêter, mais malheureusement il n’est pas assez rapide. Lorsqu’il se retourne, il constate avec horreur que nous sommes aussi attaqués par l’arrière. Je me retourne d’un mouvement vif, bâton en main, prête à envoyer l’ennemi au tapis. Mais je constate avec frayeur qu’ils sont au nombre de trois. Trois elfes blancs. Parmis ces trois têtes, une seule m’intéresse. À la vue de ma mère, la rage que je contenais jusque là se déploie en moi et mes cheveux, couleur du soleil, s’assombrissent et mon côté noir prend le dessus. Si les yeux pouvaient tuer, elle serait morte avec le regard noir que je lui porte.

Elle est richement vêtue. Une magnifique robe doré, parsemée de perle l’habille. Pour compléter le tout, un diadème en argent orne son front, un collier d’or couvre son cou et de divins souliers assortis à la couleur de sa robe, sont là pour montrer l’oppulence dans laquelle elle évolue depuis sa traîtrise. Elle me regarde de ses yeux qui me paraissaient autrefois si doux et qui aujourd’hui ne reflète rien d’autre qu’un sentiment de dégoût envers la personne que je suis. Comment une mère et une fille peuvent-elles en arriver à ce point là ? Un ignoble rictus s’étend sur ses lèvres lorsque nos regards se croisent. La pièce entière n’existe plus à partir de cette seconde. Malgré les ordres de Cromax, je ne vois que ma mère et plus rien autour.

Rapidement un face à face visuel se met en place entre elle et moi et lorsque je m’avance vers elle, bâton prêt à lancer n’importe quel sort, elle recule de plusieurs pas. Nous nous retrouvons seules dans long couloir. À ma grande surprise, elle sort de sous sa tenue si parfaite, une dague. Elle semble ne vouloir s’en servir que pour se défendre. Mais une dague ne la protègera pas de ma magie. Je commence par lancer un petit cort de base qui devrait l’assomer. Et là, c’est la panique à bord ! Ma magie est aspirée par l’arme qu’elle tient dans ses frêles mains ! Non !!! C’est impossible ! Comment… ? Et comme pour répondre à mes interrogations, car elle voit bien que cela m’intrigue, elle me répond en rigolant franchement :

"Impressionnant n’est-ce-pas ? C’est un mage que mon cher Rewolf a torturé pour qu’il me fabrique cette arme afin que je puisse me protéger de ta magie, me dit-elle alors que son sourire s’épanouit. Je savais que tu viendrais, tôt ou tard."

Je suis sidérée. Comment… ? Comment une personne que j’ai connu pendant près d’une centaine d’année puisse-t-elle m’être en cet instant, totalement étrangère ? J’ai envie de vomir, de pleurer, d’hurler ma douleur, mais cela la ferait jubiler et je ne veux pas lui donner ce plaisir. Et pourtant je sens monter en moi, sous ma haine intense, tout l’amour que j’ai éprouvé pour elle. Je me remémore avec douleur mes retrouvailles avec elle, il n’y a pas si longtemps de cela, à Lùinwë, ma ville natale, là où j’ai passé toute mon enfance, entourée de l’amour de deux parents. L’un m’a été arraché, mais jamais je n’aurais pensé que le second parent serait responsable de cet assassinat. Beaucoup de zones d’ombres sont présentes dans mon esprit. Outre un combat à mort, une joute verbale va avoir lieu entre elle et moi !

"Pourquoi ? Pourquoi avoir fait assassiné mon père, l’homme que tu aimais ? Et en plus tu prends un rat pour amant !

Tu es naïve ma pauvre fille ! Ton père m’a entraîné dans un cauchemard avec cette histoire de Temple des Plaisirs ! Quelle blague ! Il disait m’aimer, mais chaque fois qu’il se rendait dans ce lieu de débauche, ce lieu où ne se fréquentent que des affamés du sexe et des catins, je savais qu’il me trompait ! C’est Rewolf qui m’a ouvert les yeux et je l’en remercie. Ton père a finit par le découvrir et cela a signé sa fin.

QUOI ?????!!!!!!!! Tout ça par pure jalousie ? Vous pouviez très bien vous enfuire avec ce rat sans pour autant tuer l’homme le plus merveilleux de la planète !"

N’y tenant plus, je m’élance vers ma mère. Visiblement, je vais avoir le droit à un combat à mains nues. Son arme bloque la mienne, mais pas ma magie, son chèr amant ne lui a sans doute pas mentioner, ni apprit toutes les subtilités de la magie. Je la pratique depuis des années et bien que mon bâton me soit utile pour canaliser ma magie, mon pouvoir est avant tout à moi. Je décide de faire monter mes fluides de glace en moi. Laissant de côté mon aspect de repentie, je ne me concentre que sur mes fluides polaires. Je souhaite recréer la tempête de neige que m’a montré Lillith.

Quelque chose de très étrange se produit alors. Une fine neige ne se forme pas autour de moi, loin de là. Ma colère emplifie le tout et se sont des grêlons qui font leur apparition. Je suis toute aussi surprise que l’est ma mère, mais je ne me laisse pas me déconcentrer pour autant et continue de prier Yuia, Gaïa et tous les Dieux bons en ce monde pour qu’ils viennent à mon aide pour que mon sort réussisse. Sans prévenir, tous les grêlons s’abattent sur ma mère, mais ne connaissant pas se sort, je m’en prends deux ou trois dont un en plein nez, me faisant ainsi saigner.

Ni une ni deux, je me précipite sur ma mère pour tenter de la désarmer. Mais je dois avouer qu’elle a plus de reflexe que je ne le pensais. Alors que je l’ai tout juste plaquée au sol, cette dernière enfonce pronfondément la lame de sa dague dans ma cuisse. La douleur est insupportable et m’arrache un cri. Je recule et plante de nouveau mon regard dans le sien. Son visage est couvert de coupure faites par mes amis de glace, ainsi qu’une entaille à son bras droit, le bras qui tient l’arme qui me dérange. Dans tout ça, ressurgit quelque chose que je n’avais pas prévu, le chagrin. Essouflée je lui dis :

"Tu es censée m’aimer maman ! Je suis ta fille et regarde nous, nous sommes là à nous battre…"

Je souffre. Je l’ai aimé et une part de moi continue de l’aimer et espère faire revenir cette femme à la raison. Et soudain elle éclate de rire et s’approche de moi. Elle s’est relevée alors que je suis restée à terre voulant contenir les larmes qui menacent de monter. Elle me tend sa main. Même si je trouve cela suspect, je m’en saisis et là, elle m’attire contre elle. Je ne peux retenir une étreinte. Elle ne dure pas plus d’une seconde. Ma mère recule et là, sans prévenir, elle me crache au visage. Je ne comprends plus rien.

"Crétine ! Penses-tu vraiment que j’aurais pu mettre au monde une mauviette comme toi ?"

Quoi ? Qu’essait-elle de me faire comprendre ? J’ai peur. Peur de ce qu’elle m’aurait encore caché…

"Tu ne veux pas comprendre hein ? Je ne suis PAS ta mère !"

Un poids énorme tombe sur mon coeur. Mes jambes flageolles et je suis obligée de m’accrocher à la poignée d’une porte pour ne pas tomber. Comment ça elle n’est pas ma mère ? Je n’ai jamais connu personne d’autre. Je suis perdue… Et mon père ? Mon regard interrogateur et déboussolé lui fait tout de suite comprendre là où je veux en venir.

"Oh, tu te demandes pour ton père. Lui non plus n’était pas ton père. Je ne vois pas donc pourquoi tu viens ici pour te venger d’ailleurs… Tu es une bâtarde du Temple des Plaisirs ! Une idiote d’amante est tombée enceinte et ton père dans son extrême bonté a décidé de te recueillir plutôt que d’avoir des enfants de moi !"

De colère elle me plante son arme au niveau du sternum me coupant ainsi le souffle. Je tombe à genoux devant elle et je sens qu’elle en tire une jouissance extrême. Elle retire son arme et immédiatement je récupère mon bâton qui n’est qu’à une main de moi. Je prie Gaïa de toutes mes forces et un voile fin en sort et vient se poser sur ma blessure. Cela à au moins pour mérite d’arrêter l’hémorragie et de refermer la plaie. Je devrais le jeter une seconde fois, mais je n’ai pas le temps.

J’ai mal et pas que physiquement. Ils m’ont tous les deux mentis, ils m’ont tous les deux mené en bateau ? De la part de ma mère… Enfin de cette femme je peux encore le concevoir, vu la haine qu’elle voût aux Amants. Ce que je peux comprendre d’un certains point après ses révélations qui sont pour moi comme un coup de poignard. Mais mon père ? Non… Là je ne peux pas le croire… Je refuse, mon esprit s’y oppose.

(Il était ton père Saly, c’est lui qui te prennait sur ses genoux, lui qui t’a aimé.)

Laïdè a raison. Peu m’importe la vérité, même si je compte la découvrir ! Cet homme était mon père, celui que j’aimais plus que tout au monde. Il ne m’en faut pas plus pour que j’explose. Je ne me maîtrise plus, comme précédemment dans le couloir face au garde. M’appuyant sur mes bras je fais semblant de me redresser avant de donner un coup de pied dans les jambes de mon ennemi, la faisant ainsi tomber à terre. Elle lâche son arme dont je m’empare avec avidité.

"Je suis revenue d’entre les morts pour venger l’homme que j’aimais comme un père et il le restera pour toujours ! En revanche vous vous êtes une étrangère et vous,… VOUS MENTEEEEEEEEEEEEZZZZZZZ !!!!!!!!! AAAAAAAAAAARRRRRRRRRRGGGGGGHHHHHHHH !!!!!!!!"

Mon cri résonne dans tout le couloir et doit même atteindre nos deux compagnons restés en bas pour nous couvrir. Mes fluides de glaces montent dans mes mains, les rendant aussi froide que les monts éternels de Nosvéris dont m’a parlés Oryash. J’encercle con visage de mes mains glaciales. Son visage se fige dans une expression d’incrédulité. Elle ne peut plus bouger et vu la puissance que je ressens dans mes mains, elle doit avoir le cerveau en sommeil. Je m’empare de son poignard et m’en sert pour lui trancher la gorge. Le sang jaillit de la plaie m’éclaboussant entièrement. Je ressemble à un monstre, mais je n’en ai cure.

Le sang se répend sur le sol. Une flaque immense imbibe les fibres du tapis. Je me relève, je suis en état de choc. Amhalak ? Pourquoi n’es-tu pas là ? Il apparaît pendant deux secondes et malgré ça, je cours vers lui, les larmes dégoulinants sur mes joues. J’ai besoin de lui, de ses bras protecteurs. Mais je suis seule…

(Et tes compagnons ?)

Je retourne récupérer mon bâton et c’est tel un fantôme que je rerentre dans la chambre du maître de ces lieux que je vois, gisant dans son sang. La magnique chambre n’est plus que le lieu d’un carnage. Je tiens toujours la dague de ma… Mes mains toujours gelées viennent s’apposer sur la lame, bientôt aussi fragile que du verre, que je brise. Je ne veux rien d’elle. De cette personne inconnue… Et là je ne peux plus, le stress retombe et moi aussi, j’hurle en m’effondrant et en tombant à genoux et ne pouvant retenir plus longtemps les larmes de rage et de désespoir que je garde en moi depuis le début. J’ai été le jouet de tout le monde et je compte bien régler mes comptes avec Pulinn une fois de retour !


(((Apprentissage naturel du sort 'Déferlante de grêles')))

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Dernière édition par Salymïa le Jeu 24 Mai 2012 08:03, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Jeu 24 Mai 2012 02:13 
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Oeuvrant sans doute depuis longtemps aux côtés de Cromax, Oyrash et Duncan, sans hésitation, intimèrent à leur chef de ne pas diverger du plan initial et de tuer Grantier. Le grand homme devenu borgne, tellement rempli d’émotion qu’il en brisa une table de son poing, affirma tout comme Salymïa l’avait fait plus tôt, qu’il serait même prêt à tuer le dénommé Grantier de ses propres mains. Quant à Oryash, elle semblait prête à les tuer tous sans exception, l’elfe noir y compris.

À propos de ce dernier, il ne répondit point à ma question. Se contentant de rester là apparemment abasourdi devant la situation qui lui échappait. Combat neutre loyal, il n’y aurait puisque ce n’était plus lui qui tenait les rennes.

Nous ayant écoutés à tour de rôle sans émettre de commentaires, Cromax s’adressa à son adversaire lui annonçant sa décision de le tuer comme prévu, tout en précisant que ce meurtre serait exécuté non pas pour la guilde, mais comme vengeance aux traitements qu’avaient subis ses alliés et amis.

Le vieil homme aux cheveux blancs tenta une dernière fois de dissuader l’elfe gris en affirmant que l’issue du combat serait sans aucun doute en sa faveur, nous qualifiant au passage d’incapables, de bons à rien. Puis voyant l’air grave et décidé de Cromax, il ordonna à ses affreux chiens de garde de se débarrasser de nous.
Le signal venait d’être lancé et un combat sanglant allait se dérouler dans cette pièce richement décorée.

Alors que les deux elfes gris exécutèrent l’ordre de leur chef, le nôtre nous prévint de la présence de trois elfes blancs derrière nous. Alors que je me retournais, je pus voir du coin de l’œil Grantier lancer un fauteuil à Cromax. C’est tout ce que je vis du combat entre ces deux adversaires puisque je fus à mon tour attaqué.

Effectivement, alors que je ne savais plus où donner de la tête, le jeune et mince elfe gris me chargea par derrière tout en émettant un cri de guerre. Ce son discordant irritant mes tympans me sauva tout de même la mise, puisqu’il me permit de me retourner à temps. Sa lame courbe me toucha quand même suffisamment pour pratiquer une grande entaille, heureusement peu profonde, sur mon torse dénudé. Ahuri par cette blessure si subite et non sans douleur, je restai coi un moment sans riposter. Arborant un sourire malsain, le soldat en profita pour s’approcher de moi, fendant l’air obliquement de haut en bas avec son arme courbée m’obligeant ainsi à reculer. Il poursuivit son petit manège jusqu'à ce que je sois acculé au mur, ne pouvant plus désormais faire un pas vers l’arrière. Il était plus qu’évident que j’avais affaire à un homme rompu au combat à tel point qu’il en prenait un malin plaisir. Croyant en avoir déjà fini avec moi, il cria à son compère :

« J’en suis à mon premier cochon à égorger, je parie que j’en tuerai plus que toi. »

Ce disant, il leva bien haut son arme, puis la laissa tomber visant ma gorge. Sans le quitter des yeux, de ma main gauche j’empoignai un grand candélabre sur pied pour le brandir devant moi. C’est sur ce support à bougie que se heurta la lame courbée. Tenant à présent le chandelier à deux mains, je poussai de toute mes forces afin d’éloigner sa lame redoutable de ma gorge. Me sachant moins fort et moins résistant que mon assaillant, je devinai qu’il m’aurait à l’usure. C’est pourquoi, sans prévenir, je lâchai brusquement le chandelier tout en me faufilant rapidement à sa droite. Emporté par son propre élan, l’elfe au visage couvert de cicatrices se cogna durement la tête contre le mur.

Ayant moins d’habileté au combat à l’épée, ma seule chance de le vaincre consistait à le combattre au corps à corps, ce qui allait se révéler impossible tant que je n’aurai pas réussi à lui faire lâcher ce lourd sabre courbé. Une idée digne de mon intelligence en tête, mes deux poignards en main, les pieds bien campés au sol, je l’attendais. Tout en prenant un air arrogant, je lui fis signe de la main de s’approcher, le défiant ainsi volontairement. Ce croyant visiblement supérieur à moi, il chargea sans hésiter, son sabre brandi devant lui. Tout en tentant de conserver mon calme, je le laissai s’approcher pour me déplacer à la toute dernière seconde, dévoilant un fauteuil renversé plus tôt. N’ayant pas le temps de s’arrêter, sa lame se ficha profondément dans le meuble rembourré. Je profitai alors de cet avantage pour lui donner un coup de pied dans les côtes, le déséquilibrant suffisamment pour le faire choir et l’obliger à lâcher son arme.

Pour la première fois depuis le début de notre combat, j’esquissai un petit sourire. À présent dans mon élément, j’allais pouvoir prendre le dessus sur cet individu portant des vêtements trop bien pour lui. Je fis alors l’erreur de le sous-estimer, alors que je croyais la victoire assurée, il se releva rapidement et fonça droit sur moi, ignorant les deux lames que je tenais en main. Déséquilibré par son poids, je tombai à la renverse. J’eus cependant le réflexe de l’entourer de mes bras afin de l’entraîner dans ma chute. Nous roulâmes ainsi jusqu’au foyer chacun tentant de prendre le dessus sur l’autre. De ma main libre, je cherchai en vain un tisonnier, instrument de fer qui normalement aurait dû s’y trouver. L’elfe gris pour sa part tenta de me couper le souffle en m’assénant un violent coup de poing dans la poitrine. Tout en encaissant le coup, je remarquai, surpris, qu’une pièce de métal passait entre ses doigts. Son poing fermé, la pièce de métal venait en prolongation des excroissances de ses articulations osseuses. Au premier coup brutal, s’en suivit un second tout aussi puissant, puis, un troisième tout aussi meurtrier. Alors que mon adversaire semblait prendre son pied à l’aide de son arme de poing, mes forces diminuaient à un point tel que je songeais à abandonner. Je pensais déjà aux paroles de mon père lorsque je le rejoindrai dans le monde des morts. Celui-ci, m’ayant toujours considéré comme piètre combattant, me reprocherait d’avoir abandonné une fois de plus.

(Non, tu as tort, je n’ai jamais abandonné et je n’abandonnerai pas !)

Fouetté par mon orgueil et mon instinct de survie, je profitai de sa proximité pour tenter de le poignarder dans le dos. Bien que mon coup ne fût pas très efficace, il eut tout de même l’avantage de l’arrêter un moment dans son action, me permettant de reprendre momentanément mon souffle. Je récidivai donc en lui plantant une seconde fois ma dague dans son dos, et puis prise d’une volonté ferme et d’une rage soudaine, ce fut à mon tour de le ruer de coup. Mes couteaux frappaient tour à tour, et je ne m’arrêtais point, même si le sang coulait abondamment. Ce ne fut que lorsque son corps s’affaissa sur moi que je compris qu’il était décédé. Je cessai donc de m’acharner sur cet être sans vie. Exténué, je demeurai par contre couché au sol, le corps de l’elfe gris me recouvrant.

(Papa, tu aurais été fier de moi)

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Dernière édition par Mathis le Lun 11 Juin 2012 03:56, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Dim 27 Mai 2012 16:45 
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Bien vite chaque amant vint à donner son avis quand à la suite des évènements à venir et la réponse est sans appel. Tous étiaent du même avis. Grantier devait mourir. La mort pour tous! La décision de Cromax fut vite prise et après quelques paroles échangées avec Grantier, un combat s'engagea. Un combat dont la seule issue sera la mort.
Alors que les deux hommes s'apprêtaient à se combattre sans pitié, Grantier ordonna à ses hommes de se débarrasser de nous tandis que Cromax nous mettait en garde, nous annonçant de protéger nos arrières.
L'infâme traitre qu'était Grantier avait tout prévu, nous faire assassiner. A quoi s'attendre de plus de la part d'un traitre comme lui. Il avait beau être puissant, riche et bien vêtu ce n'était qu'une pourriture de la pire espèce, même pas bonne à donner en pâture aux loups. Bien vite des groupes se formèrent. Cromax et Grantier d'un côté, Salymïa et sa mère de l'autre, Mathis jetait son dévolu sur un des elfes gris munis d'un sabre, Duncan s'attaquait au couple qui venait d'entrer et la peau blanche décida d'affronter l'autre elfe gris à la rapière.

Munis de ses griffes Oryash était prête à répondre aux assauts de l'oreille pointu qui fonçait droit sur elle, arme en main. Dès les premiers échanges les coups furent sans merci. La moindre erreur et le coup serait fatale. Dès le début de l'affrontement Oryash eut la sensation que l'elfe gris retenait ses coups, comme s'il cherchait à trouver la faille dans la tactique de combat de la peau blanche. Une percée dans sa défense ou son attaque. Seulement voilà, Oryash combattait à l'instinct et s'adaptait à son adversaire, bien difficile dans ses cas là de trouver une faille.
Pourtant faille il trouva puisque la rapière vint pourfendre de part en part l'épaule gauche de la blanche qui laissa échapper un grognement de douleur. Un sourire de satisfaction naquit sur le visage de l'elfe, ce qui eut pour effet de décupler la rage qui couvait en Oryash depuis un certain temps. Elle sentit la puissance de son maitre Thimoros l'investir et libéra une partie de la rage qu'il y avait en elle. Elle fonça droit sur son adversaire tel un loup sur sa proie et dans un accès de rage lui asséna un coup de griffes de son bras droit que l'elfe para habilement de sa rapière, ce que la peau blanche avait prévu. Dans ce même laps de temps, Oryash le gratifia d'une belle blessure au flanc droit avec ses griffes de la rose dont les lames inoculaient un poison mortel. D'ici quelques secondes le poison se répandrait dans l'organisme de l'elfe gris et tel un insecte dans une toile, piqué par l'araignée, il gouterait à la morsure de la mort.

De toute évidence l'elfe n'avait pas encore dit son dernier mot puisqu'il repoussa la blanche violemment avant de se jeter à nouveau sur elle, prêt à l'embrocher. Oryash sentait le sang s'écouler le long de son bras et pensa qu'elle ne tiendrait pas longtemps à un rythme pareil. Elle n'avait plus le choix et devait mettre tout en oeuvre pour se défaire de cet adversaire au plus vite. Elle roula sur le côté, évitant de justesse l'arme de son ennemi et se redressa aussitôt. Elle devait tenter le tout pour tout quitte à y rester. L'elfe surpris et déstabilisé par l'esquive de la blanche n'eut que le temps de se retourner vers elle pour voir son arme voler dans les airs avant de retomber à quelques mètres de lui. A présent désarmé, il restait une proie facile. A ce moment précis, le côté humain d' Oryash laissa place à la bête assoiffée de sang qui demeurait en elle depuis toujours. Elle se rua sur l'elfe gris, l'entrainant dans sa chute, ne ressentant plus aucunes douleurs. Elle sentit la force de Thimoros l'investir et ses prunelles rouge virèrent au blanc avant qu'elle ne sente ses muscles atteindre leurs limites et qu'elle ne lui assène des attaques si rapides que l'elfe eut l'impression de voir une centaines de lames venant le pourfendre de part en part. La Phalange de Fenris ne maitrisait plus rien et se livrait à la barbarie la plus sauvage qui soit, ne prêtant aucune attention aux cris de souffrance de son adversaire. Oryash voyait bien que ses coups se multipliaient à une vitesse hors du commun, mais c'était comme si elle n'en maitrisait pas la portée. Elle ignorait comment cela pouvait être possible, mais ça l'était. Elle frappait encore et encore, laissant libre court à sa soif démesurée de sang et sauvagerie. Elle était dans une sorte de transe et l'espace qu'une seconde une forme se matérialisa derrière elle, Thimoros. Le maitre veillait sur son élève et se délectait de sa soif sanguinaire. Bientôt une nouvelle âme lui serait envoyée et il s'en réjouissait.

Oryash s'acharnait sur son adversaire le réduisant en charpie. Des morceaux de chairs sanguinolentes volaient dans les airs à chaque fois que ses griffes ressortaient du corps de l'elfe pour mieux revenir s'y enfoncer. Puis tout à coup, la vivacité de ses coups se mit à ralentir avant qu'elle ne reprenne le contrôle de sa personne pour se rendre compte que tout était fini pour le gris. Oryash était couverte de sang et n'avait pas vraiment conscience de ce qu'il s'était réellement passé et comment elle avait pu asséner autant de coup en aussi peu de temps. Elle se redressa, essuyant ses griffes sur le corps de l'elfe et porta une main à son épaule. Le coup était profond et lui faisait un mal de chien, mais ce n'était rien, ça passerait.



***Apprentissage des CC bottes et Cent Lames***

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