Alors que je les regarde tout en me demandant si leurs avis ne divergeront pas, et rendront la décision encore plus complexe, ils prennent tour à tour la parole à leur manière, pour énoncer leur ressenti sur l’affaire. C’est la colère vengeresse qui anime les paroles de Salymïa, et elle affirme qu’il mourra, que je décide de le tuer ou non. À la fin de son discours, elle tente de me rassurer sur ma loyauté, et nie toute ressemblance entre lui et moi. Ces propos sont appuyés par l’analyse objective de Mathis sur notre manière de traiter les prisonniers. Je tique un peu à ses mots, car jamais je ne l’ai réellement considéré comme un prisonnier. Il faisait partie de notre groupe, et nous devions le garder à vue afin qu’il ne trahisse pas notre confiance, mais je n’avais nulle raison de mal le traiter. Heureusement, ce n’est pas le seul argument qu’il propose, et je sens mes réticences à tuer Grantier disparaitre petit à petit. D’autant qu’Oryash, dans son style direct et instinctif, préconise de tous les tuer, dans le doute. C’est la seule à remettre en cause l’intégrité du Temple des Plaisirs. J’accuse le coup avec recul, car moi aussi je crois que même si Grantier est une raclure de cabinet, le Temple ne m’a pas moins forcé la main sur de nombreuses choses. Le dernier avis tombe, celui de Duncan. Je ne me fais guère d’illusion sur celui-ci, bien qu’il se soit montré plein de miséricorde. Un œil en moins, de multiples sévices corporels, ça ne pardonne pas. Et à l’instar de Salymïa, il affirme vouloir tuer Grantier si je ne m’en charge pas moi-même.
Ainsi me voilà pourvu d’un quadruple avis allant dans un sens unique, celui de la mort de Rewolf Grantier. Soulagé de les entendre unis par la pensée, je me tourne vers l’humain grisonnant avec plus d’assurance que je n’en avais avant.
« Vous avez raison, Grantier. Nos chemins comportent maintes ressemblances. Mais ce sont de mauvais choix qui ont fait de vous ce que vous êtes. Et ces choix, je ne suis guère forcé de les faire. Vous mourrez de ma main cette nuit. Moins pour cette succession rituelle que pour ce que vous avez fait subir à mes alliés et amis. »
Onyx a bien entendu la question de Mathis sur la tradition des successions de Chevaliers de la Rose, mais n’ose visiblement pas prendre la parole à nouveau dans cette ambiance pesante et menaçante. Arbitre s’est-il dit, neutre restera-t-il donc jusqu’à la fin. Une attitude de couard, de lâche qui ne veut prendre que le camp du gagnant… Il devra s’expliquer par après, à la fin de tout ceci. Mais pour l’heure, c’est Grantier qui prend la parole à nouveau, après un ricanement amer.
« Aucun de vous n’est assez puissant pour me battre. Vos compagnons ne tiendraient pas dix secondes face à moi. Ils sont pitoyables. Même vous, n’êtes pas capable de me tuer. Je vous aurai laissé une chance de vous en sortir avec votre précieuse vie. Et cette chance, vous venez de la gâcher misérablement. Ne vous trompez pas, Cromax, c’est bien vous et vos compagnons qui ne verrez pas la lumière du jour demain. »
Je serre les poings devant ces futiles menaces et insultes. Il a tort de m’énerver, car contrairement à de nombreux guerriers, je ne perds pas ma maîtrise des armes avec la colère. C’est avec mes tripes que je me bats, avec ma rage. Et plus elle est grande, moins de chance a l’ennemi de s’en sortir indemne. Il fait un signe de la main à ses deux sbires sindeldi, tout en leur donnant un ordre. Un ultime ordre…
« Occupez-vous de ces moins que rien. Le Sindel est à moi. »
Et les deux elfes gris se précipitent vers mes alliés. Je tente de les intercepter, mais ils sont trop agiles, et fondent derrière moi en tirant leurs armes contre les amants. Je me retourne prestement et aperçois avec horreur des nouveaux-venus, dans le couloir, qui prennent mes amis à revers.
« Attention, derrière vous ! »
Il ne s’agit de rien d’autre que du couple d’elfes blancs que j’ai rencontré un peu avant. L’un ne porte aucune arme, mais une aura bleutée cerne ses mains d’albâtre. Sa compagne, elle, arbore une épée imposante, toute d’argent et d’or. À leur côté, une troisième elfe blanche, la dernière elfe présente dans ce château, si je m’en réfère à ceux qui étaient présents à la table de Grantier. La mère de Salymïa, à n’en pas douter. Le combat est inégal, ils feront face à quatre contre cinq, et ils sont déjà éprouvés par le trajet, et les précédents combats. Je dégaine ma rapière pour leur venir en aide, mais il est déjà trop tard, car le combat s’engage… Et il est un être qui ne veut sûrement pas me voir les aider. Dans mon dos, Grantier s’est levé avec fureur, et empoigne son fauteuil pour le bousculer dans ma direction avec force. Je ne le vois pas venir, et le meuble me percute et me fait trébucher sur le côté, m’éloignant de mes alliés.
« C’est entre toi et moi, elfe. Laisse-les mourir et viens m’affronter. »
Je n’ai plus vraiment le choix, hélas. Mais je crois en leurs capacités, et je sens qu’ils peuvent venir à bout de leurs adversaires. De mon côté, je dois m’occuper du mien, sans rien laisser passer. Car je ne souhaite aucunement sous-estimer les forces de Grantier. S’il s’est hissé jusque-là, c’est à la force de sa lame, et je sais qu’il ne montrera plus aucune pitié. Pendant que je me relève, il se saisit lui aussi de ses armes : une rapière à la lame sombre, et un fouet de cuir résistant, terminé par une griffe d’acier. C’est celui-ci qu’il faut claquer en premier, en un coup qui vient avec précision me frapper au visage. La pointe métallique vient déchirer les chairs de ma joue en une estafilade sanglante n’ayant manqué que de peu de m’arracher l’œil droit. Sous le choc et la douleur, je me recule et me cogne contre les débris du meuble que Duncan a pulvérisé juste avant. Il a fait couler le sang en premier, avant même que je puisse commencer à attaquer. Je n’ai pu parer son coup, trop rapide, trop virulent. Il est redoutable, comme je le craignais. La précision de son geste ne fait aucun doute là-dessus.
À peine ai-je eu le temps de me remettre du coup que déjà, le fouet claque de nouveau, cette fois, je vois le coup venir, et bondis sur le côté pour l’éviter. La griffe ne fait que strier la pierre du mur, mais déjà il réarme son prochain coup, changeant l’axe de visée pour m’atteindre. Je me sens chassé, comme une proie, et je déteste ça. Je n’ai encore pu porter aucun coup, et voilà qu’il me domine déjà, me tenant à distance sans que je ne puisse rien faire. Je ne peux continuer à rester ainsi sur la défensive, car il finira de toute façon par réussir d’autres coups, et m’affaiblir avant même que j’ai pu commencer à me battre. Je dois prendre l’ascendant au plus vite, rentrer dans le cœur du combat, passer à l’offensive. Mais à peine ai-je le temps d’y penser qu’un nouveau coup de fouet claque dans les airs. Cette fois, je parviens à intercepter le coup en le parant avec ma rapière. La lanière de cuir s’enroule autour de ma lame, me protégeant de la griffe. Hélas, il est le plus prompt à réagir, usant sans doute volontiers du fouet en combat singulier. Et par un réflexe acquis par l’expérience, il tire sur son arme de cuir pour m’arracher la rapière des mains. Surpris, je ne peux que lâcher prise et voir mon arme se faire expulser plus loin dans les appartements, glissant sur le sol.
Le regard assassin de mon adversaire se fait de feu, lorsqu’il me voit ainsi désarmé. Mais aussitôt, je dégaine ma seconde arme, l’arme métamorphe, qui n’a la forme que d’un vulgaire poignard. Devant un spectacle aussi affligeant, Grantier lâche un ricanement mauvais.
« Lâche les armes, et je te donnerai une mort rapide. »
« Jamais ! »
J’arme mon coup de côté pour le frapper de biais. Avec la distance entre nous, je n’ai aucune chance de le toucher, mais au dernier moment, à l’instant où mon poignard allait frapper le vide entre nous, l’arme change d’apparence et prend celle d’une lance à la pointe acérée. Et elle vient frapper la main de mon ennemi de biais, avec tant de violence qu’incrédule, il est forcé de lâcher son fouet sur le sol.
« Quoi ? Qu’est-ce que… »
La rage domine ses traits. Il fulmine de s’être fait duper de la sorte. Mais il n’a guère le temps de ramasser son fouet que déjà, j’assène en nouveau coup dans sa direction. Un coup direct, cette fois, d’estoc. Un coup visant à lui planter ma pique dans l’estomac. Mais malgré son âge, Grantier est resté vif et réactif, et il évite le coup en sautant sur le côté. Puis, surprise, il empoigne la hampe de ma lance de sa main libre et volte contre celle-ci pour m’asséner un coup de rapière dans l’épaule. Par chance, l’arme est plus pointue que tranchante, et les mailles de mon armure accusent le coup non sans me contusionner l’épaule. Malgré ce mouvement judicieux, je décide de garder l’avantage en prenant mon ennemi dans son propre piège. En s’approchant de moi, il a voulu rendre l’usage de la lance inutile, mais je profite qu’il ait encore la hampe en main pour changer celle-ci en une épée courte au double tranchant effilé. Il s’y tranche la peau et lâche l’arme en grognant. Il prend le temps de baisser le regard sur sa main ensanglantée, et je profite de l’ouverture pour foncer sur lui avec un coup droit visant l’épaule. Il relève vivement le bras pour s’en prémunir, et je finis par toucher son coude, dont le renfort éclate sous le coup, l’égratignant au passage.
Son épaule, en revanche, il s’en sert comme d’un boutoir pour me heurter violemment tout en me propulsant en arrière pour désengager le combat et avoir un court moment de répit. Rejeté en arrière, je trébuche sur le fauteuil où est toujours assis l’elfe noir, qui gémit en m’accueillant de force sur ses genoux. Une ouverture dont Grantier se doit de profiter pour me blesser grièvement, ce qu’il tente aussitôt de faire. Il se fend en avant, mais je prévois son coup et roule sur les jambes d’Onyx jusqu’au sol, près de la cheminée. Le shaakt est moins réactif que moi, cependant, et c’est lui qui se prend le coup droit de la rapière de Grantier. La lame lui transperce l’épaule de part en part, et il hurle de douleur, littéralement cloué sur le fauteuil. Il s’y affale lourdement, comme mis à mal par ce coup unique, laissant sur le dossier une trainée sanglante.
Grantier peste en se redressant, et tente de me clouer au sol… Mais je profite de ma proximité de la cheminée pour m’emparer du tisonnier et lui balancer dans les jambes avec force. La pointe de métal entre rudement en contact avec son tibia, et il crie sa colère en reculant, sans m’avoir porté le moindre coup. Je lâche le tisonnier pour pouvoir me relever, et je bats retraite jusqu’à la chambre de mon adversaire, plus loin derrière. Il est grand temps de révéler ma botte secrète, ce qui fait de moi le vrai Chevalier de la Rose, et qui ne manquera pas de surprendre mon ennemi : ma peau de rose. Me concentrant, une écorce vert vif entoure mon armure, et l’instant d’après, de nombreuses épines naissent partout, prêtes à gicler sur l’ennemi au moindre coup porté. Sûr de moi, je laisse mon arme prendre la forme d’une redoutable claymore à deux mains, à la lame longue, lourde et tranchante. Le genre d’arme qui peut broyer un type rien qu’en s’abattant sur lui. Mais l’effet de surprise de ma capacité ne marche pas, et c’est avec un air de défi que Grantier me regarde. Devant mon air déconfit, il s’exclame :
« Ahah, croyais-tu m’impressionner par ces petits artifices ? Oublierais-tu que je suis moi aussi un Chevalier de la Rose ? »
Et l’instant d’après, sa rapière se recouvre d’épines acérées et rougeâtres, menaçantes, prêtes à me déchirer les chairs. Le déclic se fait dans mon esprit… Sur le pendentif que m’a donné Mathis, il y avait une épée munie d’épines. Le symbole de Grantier, son pouvoir secret. De sa main libre et blessée, il s’empare néanmoins d’une redoutable épée longue posée sur la cheminée, et elle se pare aussi de barbelés épineux. Mais faisant face à ce nouveau revers du sort, je me prépare à un nouvel assaut, qui ne tarde pas à arriver. Il se rue sur moi comme un fou, et la puissance de cet assaut n’a d’égal que la violence qu’il y met. Je ne peux littéralement rien faire, armé de ma grosse épée. Je tente de l’abattre sur mon ennemi arrivant vers moi tête baissée, mais il est plus prompt à toucher, et dévie mon coup d’une frappe sèche de sa rapière sur ma lame, qui va heurter le sol rudement, alors que son épée me frappe latéralement sur le flanc. Je sens les épines et l’acier passer outre mes protections, déchirer ma peau et réduire ma chair en charpie sanglante. Il n’en est pas moins lui-même dardé de nombreuses épines. La douleur est terrible, et je serre les dents pour ne pas hurler. Le plus horrible est que l’arme reste plongée dans la plaie grâce à ses nombreuses épines, et il se sert de cet avantage pour me balayer sur le côté avec force. Libéré de son arme avec un nouveau déchirement de chair, je suis propulsé sur une commode, que je me prends de plein fouet. Le meuble à tiroir explose sous l’impact, et je me retrouve étalé dans des débris de bois, et des soieries autrefois soigneusement rangées. Je m’empêtre dans ce tas de linge, et le temps que je m’en sorte, assis sur mon séant, et ma claymore n’étant plus qu’un fin stylet, pour plus de commodité, mon adversaire est déjà sur moi, à me heurter de nouveaux coups. Une épaule transpercée, un bras blessé. Les deux plaies déchirées par les épines sur ses armes. Ma chair est à nu et douloureuse, et je perds du sang, beaucoup de sang… Je sens de moins en moins l’issue de ce combat. Il a pris l’avantage dès le début, et le préserve malgré tout. Il est plus fort que moi, et cette idée me révulse. Je sens la mort approcher, et j’en suis encore plus hargneux. Serrant les dents, je me libère de mes entraves et roule sur moi-même pour éviter son nouvel assaut. Je suis affaibli, et je le sens. Ce combat ne doit plus durer, sinon il n’aura plus qu’à trancher la gorge d’un elfe haletant et exsangue.
(C’est perdu, il a gagné, je vais mourir…)
Je perds courage, je me sens vaciller. Et au fond de moi, j’entends Lysis hurler.
(Jamais ! Bats-toi. Rassemble tes forces, gonfle ta haine et dirige-la vers lui. Tu peux le vaincre, tu DOIS le vaincre. Tu ne peux laisser un humain t’ôter ce que tu as de plus précieux. Il est détestable, alors hais le de toute ton âme, Cromax !)
Comment ne pas haïr l’homme qui menace de vous tuer. Blessé, je suis, mais jusqu’au bout je me battrai, et je redoublerai de ferveur. Je sens ma colère gonfler, ma haine s’emparer de moi. Je la laisse me pénétrer, envahir mes sens et mes émotions. Je mets de côté la douleur, et d’un saut carpé bondissant, je passe de ma position couchée à une posture plus verticale. Mon arme métamorphe est désormais une épée longue. Je me jette sur ma rapière, au sol, pour la ramasser et me retrouver enfin muni de mes deux armes. Il se tient face à moi, et ma haine lui est toute consacrée. S’en vient alors un changement qui ne s’est pas présenté depuis bien longtemps, maintenant. Submergé par ma colère, mes yeux se colorent d’un rouge vif, et je sens l’animal en moi prendre le dessus. La sauvagerie, l’instinct de survie. Mes armes seront mes crocs, et déchireront les membres de mon ennemi. Je grogne en le voyant m’assaillir une nouvelle fois. Je ne pare ni n’esquive, cette fois. Je pars dans la même direction que lui, semblant fuir vers le mur… Mais il n’en est rien. Lorsque je suis face au mur, au lieu de m’arrêter ou de foncer dedans, je bondis sur celui-ci et fais quelques pas vers le haut le temps que Grantier arrive. Décontenancé, il ne se doute pas de mon action, qui consiste à lui bondir par-dessus et à me retrouver dans son dos pour le frapper avec fureur de mes deux lames. Plaqué contre le mur, il s’en dégage en me rudoyant d’un coup de coude dans la mâchoire, suivi d’une volte armée ayant pour but de me trancher en deux. J’évite le coup d’un bon leste vers l’arrière, et alors qu’il frappe à nouveau, je m’élance vers son lit, sur lequel je roule de biais. Il me suit jusqu’au pied de sa literie, mais je ne lui laisse pas l’accès facile. Embrochant de ma rapière l’un de ses oreillers, je lui envoie sur le tarin avec puissance, si bien qu’il doit reculer d’un pas, outré de ce coup déloyal.
Il se débarrasse du sac de plume troué d’un geste rageur, et bondit à son tour sur le matelas. L’équilibre n’est guère aisé, pour se battre correctement sur un matelas moelleux. Mais ma posture est bien meilleure que la sienne, et j’en profite pour bondir sur le lit en le déséquilibrant davantage. Les remous du matelas lui font poser un genou sur celui-ci, et je saute du lit tout en frappant violemment les baldaquins pour qu’ils cèdent.
L’instant d’après, toujours muni de ma fureur, je suis au sol, dos au lit qui craque sur lui-même. Un sourire assassin sur les lèvres, je me tourne vers la silhouette de Grantier, perdue dans le toit de velours de sa literie qui s’est effondré sur lui. Il se débat avec ses armes pour s’en débarrasser, mais pendant ce temps, j’ai le temps de préparer mon coup ultime. La fureur de la rose. Aussi, lorsqu’il réapparait, encoléré, rouge de rage, et prêt à me découper en tranche, je bondis sur lui les deux lames en avant, m’appuyant sur le rebord du lit pour prendre de la hauteur. Ce coup, il ne peut le parer, ni l’éviter. C’est tout ma masse qui s’abat sur lui, lames en avant. Mes armes transpercent ses deux épaules, et il se retrouve vite cloué sur son lit, au milieu de ses draps gorgés de son propre sang. Les épines de mon armure se déchainent et le transpercent définitivement, l’assenant de nombreuses blessures. Fatales.
Mes lèvres sont retroussées, dents dévoilées, et je grogne sur lui en le dardant de mon regard de sang. Ses yeux bleus semblent emplis de tristesse, de remords, mais je n’en ai cure. Et lorsqu’il ouvre la bouche, haletant, pour prendre la parole une dernière fois, je lui crache à la gueule le sang de ma joue meurtrie.
« Tu… tu avais raison… Nous ne sommes… pas… pareils. Tu… tu es pire. Tu… tu t’en rendras compte. »
Mais je ne lui laisse aucunement le temps de s’étendre sur de nouvelle divagation. Relâchant ma prise sur ses épaules, je me redresse à son côté, et d’un coup de mon arme métamorphe, prenant l’apparence d’une hache de combat, je le frappe brutalement sur la tempe, qui explose sous l’impact, dans une gerbe de sang. Ivre de ce meurtre, avide de sang, je me tourne vers le reste de la pièce dévastée par le combat, pour voir où en sont mes alliés. La fureur de mon regard rouge ne s’est toujours pas éteinte, même si je suis vainqueur sans conteste. Et ma chair à nu ne m’arrête plus. Ni le sang qui dégouline le long de mes lames…
Grantier n’est plus.
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