L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 248 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13 ... 17  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Ven 6 Juil 2012 11:58 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 28 Juil 2010 16:33
Messages: 5005
Localisation: Aux alentours d'Oranan
Cromax ne tarde pas à revenir en compagnie du mage de glace et de Duncan. Je suis toujours dans un état catatonique et personne ne semble le remarquer. Je m’éloigne du shaakt et me cale contre un mur. Un corps se trouve à mes pieds et je remarque une bague. Elle brille d'un éclat doux et apaisant. Je m'en pare et décide de la garder, Gaïa seule sait pourquoi. Avant d'interroger Onyx, il nous félicite pour notre victoire car aucune perte n’est à déplorer de notre côté et c’est ainsi qu’il voulait que tout se passe. Aucune perte ? Oh que si, il y en a, mais cela n'affecte que moi et les autres Amants ne peuvent pas le savoir.

Il est temps pour le shaakt de s’expliquer. Selon ses dires, c’est son rôle au sein des Amants que d’assurer la passation de pouvoir, si l’on peut dire, entre un Chevalier de la Rose et celui qui brigue la place. Il s’agenouille devant Cromax en disant que jusqu’à ce que l’un d'eux meurent, il sera à son service. Tout le monde se tait et mon esprit est à mille lieux de là. Laïdè n’est toujours pas revenue… Aenaria a-t-elle un souci ? Non, ma faera m’aurait prévenu, elle connaît mon attachement pour la sindel. Je me sens seule, anéantie par ce que je viens d’apprendre.

Cromax prend alors sa première décision en tant que Chevalier de la Rose : il décide de nous révéler ce qu’est le Temple en réalité. J’ai un regain d’intérêt pour ce qu’il va nous dire. Je veux en savoir plus sur cette guilde dont mon père faisait partie. Et là, la réalité revient me frapper. Il n’était pas mon père, du moins pas comme on l’entend. Mon cœur bat de douleur dans ma poitrine, toute ma vie vient de s’écrouler. Cromax nous parle de l’importance politique du Temple et nous parle de notre rôle qui ne se limite pas seulement à trouver le plaisir.

Son discours est bien beau, mais il n’apporte pas de réponse à mes questions. Ils sont trois à être à la tête du Temple : Zarnam, Pulinn et maintenant Cromax. Ma confiance en ce dernier n’a pas changé et lorsqu’il nous dit qu’il a besoin de nous, je suis prête à lui apporter mon soutient. Mais une part de moi ne veut plus obéir à Pulinn tant qu’elle ne m’aura pas révélé la vérité sur mes origines. Lillith prend la parole et jure fidélité à Cromax ce qui n’est guère étonnant.

Oryash parle à sa suite et son discours se veut beaucoup moins sympathique. Elle remet en question la soit-disante liberté dont nous pouvons jouir. Pour elle le Temple se joue de nous, il veut nous garder pour nos talents et elle termine son discours sur une menace direct. Si elle se sent manipulée et qu’elle en a la preuve, elle fera un massacre. De mon côté, je fulmine intérieurement contre Pulinn. Pourquoi m'a-t-elle caché ceci ? Je pensais pourtant qu'elle était honnête et que nous étions dans le même camps ? Il doit y avoir une explication et j'en ai besoin. Je décide de me livrer.

"Tu as toujours été loyal envers moi et je te servirai, je t’aiderai de mon mieux, mais pour le moment, je dois parler à Pulinn, elle seule peut répondre à mes questions."

La fin de ma phrase se fait plus ferme et la suite l’est tout autant en ce qui concerne l'elfe blanche.

"Sois toujours honnête Cromax pour garder la confiance des Amants, sinon… Pulinn m’a menti et ça je ne l’accepte pas ! Je ne connais pas ses motivations, mais le choc est extrêmement douloureux pour moi. Elle va devoir me donner des explications et des réponses, elle me les doit je pense."

Pendant mon discours, mon immense peine intérieure s’est exprimée : mes cheveux sont redevenus noirs.

_________________
Image



Dernière édition par Salymïa le Dim 21 Juil 2013 09:47, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Sam 7 Juil 2012 22:49 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 18 Déc 2008 03:51
Messages: 3454
Localisation: Quête 34
J’étais affairé à piller avec une certaine fébrilité lorsque l’elfe gris revint dans les appartements de Grantier, clamant d’une voix forte qu’il était grand temps que tout se termine. Je m’arrêtai aussitôt, remarquant du coup que la belle dame aux yeux rouges s’activait elle aussi à remplir ses poches.

Le chef des amants poursuivit son entrée tout en dressant un bref bilan du combat qui venait d’avoir lieu. Cette bataille était enfin terminée et nous en étions les vainqueurs. Certes, nous n’en étions pas sortis indemnes, mais nos blessures s’avéraient mineures, mis à part celles de Duncan. Ce dernier, considérablement amoché, se rendit à un fauteuil, tout en boitant, soutenu par Lillith dont le baume d’invisibilité ne couvrait plus qu’à moitié.

Devinant que Cromax aurait d’autres déclarations à faire et espérant que le dénommé Onyx consentirait enfin à nous dévoiler les tenants de la tradition de la succession des Amants de la rose sombre, je m’assis sur une commode qui avait été renversée. Les jambes étendues, pieds et bras croisés, j’attendis avec intérêt la suite.

Je n’eus guère à patienter longtemps, puisque le nouveau chef des Amants, tout en le dardant d’un regard sombre, cracha au visage de l’elfe noir son mécontentement et le somma de nous expliquer pourquoi ce dernier avait prévenu Grantier de notre attaque. Cromax jugeait qu’un assassinat pendant le sommeil de sa victime aurait causé beaucoup moins de dégâts et surtout de pertes de vie humaine. Mais le dénommé Onyx, soi-disant arbitre du duel, ne voyait pas la mission sous le même angle. Selon les coutumes de succession de cette guilde secrète, le combat devait se dérouler de façon loyale afin que la victoire revienne au plus fort. Malgré tout le respect que je devais à notre chef de troupe, je partageais l’avis de l’elfe noir blessé. Je m’abstins cependant de donner mon opinion, jugeant que ce n’était pas encore le temps.

À la surprise d’Onyx qui tenta en vain de protester, Cromax, désabusé des règles de ladite secrète société, décida de révéler à ses amants le but véridique des Amants de la rose sombre. J’ouvris la bouche et amorçai le geste de me lever, afin de préciser que je ne faisais point partie de cette compagnie. Après un bref moment, j’arrêtai mon mouvement et me rassis. Cromax avait jeté son regard sur chacun de nous, sans m’oublier. Je compris alors qu’à ses yeux, je faisais désormais partie intégrante de ce groupe de gens. C’est ainsi que j’appris que la guilde jouissait d’une importance politique importante, les détails m’échappaient, mais je retins qu’ils agissaient dans l’ombre, sans maître, faisant leurs propres choix et révélations. Le chevalier de la Rose termina son discours en nous disant que le temps avait besoin de nous, et plus important encore, que lui avait besoin de nous.

Ému, je l’avais écouté religieusement. Depuis quelques jours, j’avais trouvé au sein de ce groupe ce que je recherchais depuis longtemps, des compagnons fidèles en qui je pourrais avoir confiance et qui m’éloigneraient à jamais de la solitude. C’est avec fierté que je joindrais leur rang. Pour leur part, il ne serait pas perdant puisqu’outre mon charme et ma beauté, je possède de nombreux talents.

Le premier à se prononcer fut Lillith. Il confirma sa loyauté envers Cromax avant de se diriger vers une cruche d’eau pour retirer ce qui lui restait de la crème d’invisibilité. Intrigué et envieux, je le regardais se débarrasser de cette substance qui pourrait s’avérer utile à un individu, qui tel que moi, aime se faufiler sans être vu.

Les dames plus sensibles aux révélations de notre chef réagissaient avec colère et frustration. Oyrash, dont la posture et la mimique révélaient son état orageux, en voulait à une certaine dame blanche et se sentait manipulée comme une vulgaire marionnette. Salymïa qui s’exprima avec moins de violence, confirma son allégeance envers Cromax, mais évoqua sa rancœur envers une certaine Pulinn qui lui aurait menti.
Mon tour enfin venu, je me levai fier de faire partie des leurs et d’un son solennel j’articulai :

« Je vous fais entièrement confiance. »

Aucune explication supplémentaire n’était nécessaire, ces simples mots parlaient d’eux-mêmes, les quelques jours passés en leurs compagnies m’avaient suffi à me forger une opinion.

Après avoir jeté un regard à l’elfe noir qui était à genoux devant Cromax, je poursuivis:

« Un être qui a été témoin de l’activité du temple pendant plusieurs vies d’homme est aussi précieux que les livres d’une bibliothèque et a ainsi plus de valeurs vivantes que mort. »

_________________
Image


Dernière édition par Mathis le Jeu 23 Aoû 2012 23:35, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 11 Juil 2012 02:57 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 29 Oct 2009 15:25
Messages: 866
Localisation: Quête 33
L'homme enragé s'approche toujours, il veut en finir, c'est certain. Peu lui importe le sort de Grantier maintenant, je pense. Non, tout ce qu'il veut maintenant, c'est venger son épouse, l'elfe que j'ai tuée, que j'ai affrontée et vaincue, mais il n'en aura pas l'occasion, car les amants, mes compagnons, sont prompts à réagir. Lilith, le cryomancien, fait barrière de son corps à moitié invisible pour me protéger, alors que Sire Cromax, avec l'efficacité qui est la sienne, se débarrasse rapidement rapidement de mon opposant. Je suis sauvé, en vie, et dans un état plus acceptable que lors des précédents combats. Les Amants de la Rose Sombre ont rempli leur mission.

Quand notre capitaine s'enquiert de mon état, je hoche. la tête, simplement, en souriant, pour lui montrer que tout va bien et je me laisse guider par Lilith qui m'a permis de m'appuyer sur lui pour marcher. Il faudra que je discute avec lui quand tout sera vraiment fini, je ne le connais que trop peu. Pourtant, le voilà en train de m'aider à marcher, alors que lui-même semble blessé. Tant de gentillesse, d'entraide dans un groupe aussi hétérogène. Nous nous connaissons tous que très peu, et pourtant, nous nous entraidons, pour arriver à un but commun.

Quand nous arrivons dans les appartements de Grantier, je m'affale sur le fauteuil près duquel me laisse le cryomancien. Je suis épuisé, la douleur est encore et toujours supportable, mais la fatigue accumulée est bel et bien présente, et maintenant que tout est sur le point de finir, que la tension redescend, elle arrive en force. Sans bouger, ou tout du moins le moins possible, j'écoute ce qui se dit, regarde ce qui se passe. La discution entre notre capitaine et l'elfe noir est des plus intéressantes. Si cet elfe a volontairement provoqué le duel, en tenant Grantier au courant, c'est par souci de respect de la tradition. Même si tout cela a compliqué les choses, je comprends tout à fait. En tant qu'Ynorien, les traditions sont pour moi quelque chose de très important, ne pas les respecter souillerait sans doute mon honneur. Mais le résultat de tout ceci, c'est que notre mission est remplie. Grantier est mort, et Messire Cromax est maintenant un Chevalier de la Rose.

Pourtant, les révélations ne s'arrêtent pas, non. C'est Sire Cromax qui nous en fait quelques unes maintenant. Il nous explique enfin le vrai but du temple. Le temple et ses occupants, ses partisans, ne sont pas uniquement des épicuriens, des hédonistes, non, tout est bien plus compliqué. Le Temple joue visiblement un rôle politique très important, ayant apparemment la puissance pour faire pencher l'équilibre précaire de la guerre qui ravage Yuimen. Etrangement, je ne suis qu'à moitié étonné, mais au final peu importe, ma loyauté envers Cromax et le Temple durera jusqu'à mon trépas. Les activités du Temple ne vont majoritairement pas contre mes principes, je ne vois donc aucune raison de partir, d'être outré ou quoi que ce soit d'autre.

C'est donc tout naturellement, quand notre capitaine nous annonce qu'il a besoin de nous que me lève, malgré la fatigue qui m'assaille. Je me tiens devant Sire Cromax, un genou à terre, tête baissé.

"Sire Cromax, ma loyauté pour vous est sans faille, vous le savez. Je vous servirai, vous suivrai et vous protègerai jusqu'à la mort."

Je renouvelle ainsi mon serment et scelle par ces mots mon attachement à Sire Cromax.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 11 Juil 2012 13:09 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2963
Localisation: Elysian
Le visage d’Onyx reste de marbre noir, immobile et figé dans une expression mitigée. Quant à moi, mes yeux passent encore d’un amant à l’autre, afin d’en percevoir la réaction primale, la surprise. Et les réactions face à mes révélations se font diverses. Plus diverses que ce à quoi je me suis attendu, en vérité. Il en est évidemment des positives. Celle de Lillith, de Duncan, dont je ne doutais pas. Mon amant me soutient, et Duncan confirme au nom de son honneur ses engagements de fidélité envers moi. Je me sens même un peu mal à l’aise de le voir ainsi s’agenouiller devant moi pour prouver ses dires. Je n’ai guère l’habitude de telles démonstrations de soumission, et je ne sais pas si ça me plait vraiment… Je ne suis pas un tyran, ou un dirigeant demandant qu’on ploie le genou. Je suis avant tout un compagnon, tout comme eux. Je fais partie d’eux, et eux de moi. C’est ainsi que je nous vois : un groupe uni, et non une pyramide hiérarchique stricte. Avec une certaine réserve, Mathis lui aussi m’accorde sa confiance. Ce nouveau-venu en sait désormais trop pour prétendre ne pas être totalement impliqué dans tout ce qui s’est passé. Je lui fais confiance à lui comme à chacun de ceux qui m’entourent.

Et puis il y a les réactions plus mitigées, à l’image de celle de Salymïa, qui m’affirme sa fidélité à mon égard, mais en les soulignant d’aveux de déceptions envers Pulinn, qui lui aurait menti. Cette affirmation me fait froncer un peu les sourcils. Je sais que la grande prêtresse blanche du Temple est pleine de secrets, mais je ne la vois pas mentir pour d’autre raison que la sécurité de ce qu’elle protège, le Temple. Préserver le secret des Amants, car telle est sa tâche. Et puis, la réaction la plus vive, sans grande surprise pour la forme, vient d’Oryash. Le fond de son discours en revanche est teinté de suspicion et d’amertume, de colère. Je ne comprends pas la raison de sa hargne soudaine, allant même jusqu’à proférer des menaces ouvertes sur le temple et ses suivants. Le type de menace qu’aurait pu proférer Grantier, avant sa trahison… La pensée ne fait que m’effleurer l’esprit, mais mon regard se fait plus grave et perçant quand je la regarde…

Je comprends néanmoins ses doutes, puisque les mêmes m’assaillent. Oui j’ai l’impression d’avoir été utilisé par le Temple, par Pulinn, mais je sais – ou du moins je crois savoir – qu’il n’est pas dans l’esprit du Temple de forcer à agir, de quelque façon que ce soit. Et moi vivant, et à ce poste de Gardien, de Chevalier de la Rose, nul ne sera contraint de la sorte. Mes pensées sont confuses, mais je décide néanmoins d’apporter une réponse aux réactions qui viennent de se révéler.

Ma main se pose d’abord sur la tête de Duncan, alors que je commence à parler.

« Relève-toi, mon ami. Je vous remercie tous de votre confiance, et jure de ne pas la trahir. Mais je n’ai nul besoin de soumission. Nous sommes égaux, tous compagnons d’un même groupe. »

Mon regard passe sur Mathis, car cette fin de phrase le concerne également, et je veux qu’il en soit assuré. Et puis, mes yeux glissent vers Oryash, alors que je poursuis.

« Il n’y a aucune hiérarchie entre nous, entre moi et vous. Je ne suis pas là pour punir ou juger vos actes, et Pulinn non plus. Vous êtes libres de vos actions, de vos choix. Jamais aucune mission ne vous sera une contrainte, ni aucun acte forcé. C’est bien de liberté dont je vous parlais. Si vous pensez une mission injuste ou contraire à vos principes, libre à vous de la refuser, fut-ce-t-elle en cours. Ça ne sera jamais perçu comme un acte de trahison. Grantier était un traître, car il s’est retourné contre les gens du Temple, contre les siens. Il a tué des Amants et a volé les biens du Temple pour s’arroger sa propre place dans le monde… Là était sa trahison. Une véritable trahison, qui menaçait la sécurité du temple, et ses secrets. Et la seule différence entre vous et Pulinn ou moi, c’est le savoir que nous possédons sur le Temple. Vous vous doutez bien qu’une telle organisation se doit de préserver ses secrets. Et plus de personnes savent, plus de risques il y a que ces secrets soient mis à jour par d’éventuels ennemis. C’est la raison pour laquelle vous n’êtes pas remplaçable, comme tu le dis Oryash. Parce que vous en savez plus que la plupart des autres êtres vivants, désormais. Et que vous êtes donc rares et précieux. Ce secret, vous en êtes les gardiens, tout comme moi et Pulinn sommes les gardiens de secrets plus profonds encore… »

Et c’est vers Salymïa que je me tourne alors.

« C’est la raison pour laquelle je suis surpris de tes accusations envers Pulinn, Salymïa. La Dame Blanche ne mentirait que pour protéger ces secrets inaccessibles sans avoir une pleine confiance en son interlocuteur. Et je te conjure d’aller lui parler de tes doutes pour qu’elle s’explique… Ses raisons doivent être motivées, même si j’ignore la nature du mensonge… »

Unn point reste à éclaircir dans les paroles d’Oryash.

« Ne nous voyez pas comme des supérieurs, Pulinn et moi. Si les missions qui vous sont confiées transitent par nous, c’est justement pour protéger le secret de leur émissaire original. Car dans notre domaine, le secret est d’une importance cruciale. C’est notre marchandise, notre pouvoir. Et si nous trahissons la confiance de nos clients, nous les perdrons, et nous serons dès lors nous aussi perdus. »

Je rebondis alors sur la dernière remarque de Mathis, concernant l’avenir d’Onyx, et l’intérêt de le garder à notre côté en qualité de témoin d’événements passés.

« Trop de sang a déjà coulé cette nuit. Onyx est des nôtres, du Temple. Et si je ne cautionne ni n’accepte la tradition qu’il protège, ce n’est pas pour autant une raison de faire couler son sang. Il a agi selon ses principes, selon ses croyances. Et je le crois sincère, quand il me promet sa fidélité. Qui sommes-nous, après tout, pour juger les actes d’un autre ? »

Je rejoins là le discours d’Oryash. Nous ne pouvons le traiter de traitre, s’il n’a fait que suivre sa propre voie, sans se retourner directement contre l’un d’entre nous. Et sans le vouloir, la Phalange m’a aidé à comprendre le point de vue de l’elfe noir, qui se relève un peu penaud et toujours faible. Je regarde à nouveau les amants.

« Nous avons tous besoin de sommeil, je crois… Profitons des chambres de ce Palais pour nous reposer, car demain le chemin du retour nous appelle. Cet endroit est notre, à présent… Je… Je crois que je vais rester ici un moment, pour ma part. »

Je n’ai pas l’intention de dormir maintenant, même si je devrais. Le combat est encore trop récent, et ce lieu encore trop empreint de son ancien propriétaire. Je me dirige vers Lillith, le magicien de glace de notre groupe, mon glaçon, mon amant. Et dans un chuchotement, je lui susurre :

« Quand tu auras le temps, va voir dans le bureau de Grantier, au bout du couloir. J’ai vu plusieurs objets qui m’avaient l’air… magique. Ça peut peut-être t’intéresser. »

Moi, je n’y comprends de toute façon rien, à la magie. Je m’appuie alors négligemment sur le dossier du fauteuil où Onyx était affalé, peu avant… et je soupire, prêt à affronter d’autres répliques des Amants, ou leur départ vers le monde des Rêves.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 11 Juil 2012 19:16 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 18 Déc 2008 03:51
Messages: 3454
Localisation: Quête 34
À mon grand soulagement, l’elfe à qui je venais de promettre ma loyauté ne partageait pas les mêmes propensions à la vengeance et à répandre le sang que certaines de ses fidèles. Non pas que je me préoccupais de la survie d’Onyx, mais plutôt que j’anticipais mon sort si jamais il m’arrivait de faire un faux pas.

Hanté par quelques questions qui envahissaient mon esprit et qui auraient troublé mon sommeil, je m’approchai de Cromax. Relevant le fauteuil jumeau à celui contre lequel était appuyé l’elfe gris, je le plaçai juste en face et y pris place.

Je pris soin de mettre de l’ordre dans mes idées avant de m’adresser à ce chef qui malgré une beauté légèrement moindre que la mienne dégageait un charme indéniable autant envers les hommes qu'envers les femmes. Après l’avoir observé quelque temps, je pris enfin la parole :

« Tout d’abord, je ne peux m’empêcher de vous demander ce qu’il me serait arrivé, si je n’avais pas souhaité faire partie des vôtres. Je vous rassure tout de suite, mon adhésion est bien volontaire, votre façon de traiter vos compagnons en égal me plait bien. J’avoue éprouver quelques difficultés à me soumettre à une autorité trop stricte. Et ensuite, qu’en est-il de cette dame blanche nommée Pullin qui ne semble pas faire l’unanimité sur la gent féminine ? Si je me fie au sentiment de jalousie qui est le propre même de toutes femelles peu importe la race, le métier ou la classe sociale, elle doit être bien attirante cette dame qui semble tenir à vos côtés les rênes de ce clan dont je viens tout juste d’adhérer. »

Encore beaucoup de questions trottent dans ma tête, mais je me retins de les poser pour le moment, attendant patiemment les réponses qui ne devraient tarder.

_________________
Image


Dernière édition par Mathis le Jeu 23 Aoû 2012 23:41, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Mer 11 Juil 2012 23:59 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:45
Messages: 2879
Localisation: L'île des colliers maudits
Les réactions fusèrent dans tous les sens. Salymia et Oryash, à ma grande surprise, trouvèrent un terrain d’entente en affirmant suivre sans soucis Cromax mais doutant du reste de la guilde, notamment en la personne de Pulinn. J’étais assez étonné d’une telle verve à son égard. Cette elfe était certes entourées de mystères qu’elle entretenait de son mieux et semblait parfois en savoir plus sur nous que nous même, mais de là à l’imaginer comploter dans notre dos ou nous manipuler ! J’avais en estime la dame blanche qui avait toujours montré beaucoup d’attention, ainsi qu’un grand respect en ne me mentant pas et me révélant quelques secrets du temple des plaisirs lorsque les questions avaient effleurées mes lèvres. Les deux membres de l’équipe présents étaient par contre plus inclut à une tolérance sur les cachoteries des dirigeants de la guilde et ils se contentèrent d’affirmer leur confiance et leur allégeance envers Cromax.

Mais là où Mathis se contenta d’une parole simple, Duncan eu le geste surprenant de se mettre à genou pour sceller un serment de manière très protocolaire. Une grandiloquence très ynorienne que je trouvais un peu surfaite, même si elle avait le mérite de montrer la noblesse d’esprit du guerrier. Cromax semblait déstabilisé par la situation, car il pria vite Duncan de se relever avant de nous remercier pour la confiance qu’on lui donner. Il continua dans une tirade dévoilant ses intentions de direction des Amants de la Rose Sombre. Il appuya à nouveau la notion de liberté de chacun, sans contrainte dans nos actions, ainsi qu’une égalité entre tous, malgré une légère différenciation pour Pulinn et lui qui, par leur statut, sont maîtres de secrets qu’ils ne peuvent dévoiler pour la protection de la guilde. Ce discours revigorant, avec pour but d’adoucir les rancœurs de certaines et nous rassembler, se termina sur la question du sort du prisonnier shaakt, un dénommé Onyx, que Mathis avait défendu un instant plus tôt en mettant en valeur l’utilité d’un érudit présent depuis longtemps dans la guilde. Cromax approuva la volonté d’arrêter le massacre, justifiant la conduite du shaakt comme une digression sur ses opinions, et non une trahison envers nous.

(Cromax va vraiment faire un bon chef… Il arrive à nous fédérer et gérer les cas délicats.)

Admiratif, je le dévorai des yeux pendant qu’il invitait le groupe au repos, m’imaginant goûtant les parfums mâles de son cou dénudé, qui se gorgeait de sa toute nouvelle puissance souveraine. Il s’approcha alors de moi et déjà je m’aventurais dans des scènes éthérées où je lui prouvais à corps perdu, ou au contraire retrouvé, toute l’étendue de ma vassalité. Mais l’heure n’était pas encore au banquet du pouvoir et je dus freiner les ardeurs qui dressaient ce qu’on ne pouvait voir…

(hum…)

Cromax vint me chuchoter à l’oreille un précieux conseil sur quelques trésors cachés qui dépendraient de mon domaine. J’acquiesçai, avant de répondre brièvement.

« Je vais y jeter un coup d’œil. Je reviens vite. »

Je lui adressai un clin d’œil, avant de m’éloigner pour rejoindre le seuil de la chambre. Je souhaitai rapidement un bon repos à tous, puis rejoignis le couloir dans lequel régnait un calme si étrange après tant d’animation.


Avant d’aller chercher un quelconque artefact mystique dans le bureau de Grantier, je me décidai à retourner en arrière pour récupérer mes affaires cachées dans la salle du passage secret. Je traversai les lieux d’un pas lent, contemplant la débâcle du combat. Le corps de l’aquamancien gisait ensanglanté contre le mur, et une elfe blanche inanimée reposait un peu plus loin. En me rapprochant de la salle des escaliers, je vis quelques cadavres de soldats, sûrement des gardes supprimés pendant l’infiltration auxquels je n’avais pas accordés d’attention quand je poursuivais Cromax pour le rattraper. La mort s’incrustait entre les pierres de ce palais, marque indélébile d’un affrontement terrible. J’atteignis le pallier de l’escalier et entrai dans le hall, vide de toute vie, qui était à nouveau éclairé par le lustre encore suspendu.

(Un serviteur a du le rallumer pour apporter un peu d’ordre.)

Le château était anormalement silencieux. Il n’y avait plus de flashs lumineux maintenant, plus de heurts ou de cris ou même d’hurlements. Les dalles du hall d’entrée désert étaient tâchées de sang. Les cristaux du lustre chu étaient toujours éparpillés partout sur le sol parmi les morceaux de marbre et les éclats de bois. Une partie des rampes avaient été brisée.

(Où est passé tout le monde ?)

Je descendis les marches pour rejoindre le couloir juste en face. Il restait encore des corps sans vie et des membres tranchés dans ce vestibule de l’enfer où l’ire mortuaire avait éclaté d’une puissance dantesque. Au centre de ce massacre trônait le chef étêté d’un chevalier destitué pour son outrecuidance à entacher l’immaculation de notre secrète société. Dans l’arène que fut son palais, il ne put goûter plus longtemps à la vie car l’écho de la lame de mon cœur lui coupa la tête sans autre jugement dans la lice des guerriers. Sans attendre, je quittais ce paysage vermeil dont les affres sanguinaires jetaient l’opprobre sur mon âme.

Je songeais alors, en pénétrant le couloir, à la vie épargnée qui avait éclairé mon combat enragé d’une once d’humanité. A ce moment là, je perçus une présence discrète, qui sourdait finalement après une accalmie bien trop pesante. Avant même que des mots puissent être formulés, mon cœur bondit en une gaie cavalcade au contact de l’esprit doux et taquin de la faera de mon passé qui enfin me revient.

(Kristal ! Tu es là ! Tu es revenue !)
(Voyons Lillith, je pensais avoir eu des mots plus marquants dans ton esprit quand j’avais brièvement surgit au clocher kendran jadis. Je n’étais jamais loin, mais te mettais à l’épreuve ; car seul tu devais avancer pour te vaincre toi-même. Mais tu as réussi à te montrer digne de ma foi et c’est éperdue de joie que je reviens enfin vers toi.)

J’étais interloqué. Déconcerté, mais heureux. Je m’appuyai contre le mur pour converser à mon aise.

(Me vaincre moi-même ? En quoi ai-je accompli cet exploit dont tu me médailles ?)
(Tu devais contrôler ta magie qui envahissant ta tête en devenait le maître et te montrer digne de tes dons, sans oublier les responsabilités qui t’échoient. Tout d’abord, il y a un an…)
(J’ai démontré mon talent : en trouvant le grimoire secret et en survivant au gel abyssal du permafrost piégeur qu’on libéra sur moi.)
(Exactement. Tu as du manipuler avec minutie et rapidité les fluides qui te parcouraient pour en faire un écran salutaire. Ce prodige était exemplaire ! Ensuite, il y a peu de temps, tu accomplis l’apanage des puissants…)
(… Comment ça ?)

Cette fois-ci, je ne compris l’acte qu’elle révérait et dus briser l’élan de synchronicité de notre échange débridé.

(Une tâche qui incombe aux Grands de ce monde : la transmission du savoir et des leçons de vie. Enseignements capitaux un futur grandi…)
(Ah oui, j’ai appris à Salymia à exploiter ses fluides, et à faire de la glace une arme pour se défendre.)
(Mais ce n’est pas le seul précepte auquel tu peux prétendre. Tu as transmis à Oryash ton expérience pour l’aider dans la sienne, prodiguant par là même les conseils d’une illustre consœur qui t’avait aidé par le passé.)
(C’est bien vrai… Mais je sous-estimais le fait de l’avoir ainsi marquée. Heureux de savoir que ça l’aura aidée.)

Kristal sourit mentalement et je reçu cette humeur comme une pluie d’arc-en-ciel. Elle s’apprêtait à ajouter quelque chose, mais j’en avais désormais deviné la cause. Aussi je lui coupais l’herbe sous le pied en déclamant la troisième action qui à ses yeux m’avait valu la rédemption.

(Et tout à l’heure, au beau milieu du combat, j’ai su taire la froide colère qui était mienne dans la mêlée, pour laisser échapper le jeune démuni, dévoyé, terrifié…)
(Oui, tu as fait preuve de compassion, malgré la furie ambiante qui par le passé aveuglait tout ton être. Désormais, de ta magie tu es enfin le maître.)

J’étais sur un doux nuage dont le moelleux divin effaçait les douleurs de toute une année. Je restais là hagard, jusqu’à ce que la petite voix, d’un ton calme et enjôleur me rappela la situation et son aigreur.

(Bon, il serait temps de soigner tes blessures, tu perds trop de sang. Tu es aussi blanc que la neige ! Ks ks ks)

Baissant les yeux, je pus constater que le tissu faisant office de bandage sur mon flanc avait déjà rougi entièrement.

(Oui mais comment ? Ma magie est épuisée, je ne saurais pas fermer la plaie. Et les autres non plus.)
(Tu as dans tes affaires de quoi parait ce soucis. Encore quelques mètres et tu seras guéri.)

Faisant confiance à Kristal, je repris ma marche vers la salle d’entrainement, dans un couloir étrangement vide. Il devait y avoir ici quatre cadavres et seules les traces de sang en faisaient rappel. J’eus ma réponse en passant l’embrasure de la porte. Deux hommes avaient rassemblé les corps, leur faisant une dernière toilette par respect pour ces morts. Ils se retournèrent en m’entendant arriver, mais le spectacle qu’ils contemplèrent ne tarda pas à les terrifier. Et on pouvait les comprendre : Ils venaient de voir apparaitre derrière eux le haut du corps nu d’un homme au flanc et au bras sanglants, avec pour seuls traces de jambes qu’un bout de cuisse tout autant rougeoyant. Il ne fallait pas grand-chose pour imaginer un fantôme vestige du massacre cherchant à étancher une soif inextinguible de fureur et de sang.

(Le genre d’horreur qui malheureusement arrive souvent en temps de guerre…)

Ne désirant pas m’appesantir avec Kristal sur une discussion philosophique sur les créatures maléfiques qui parcourent Yuimen, je regardais les deux hommes en pleine thanatopraxie. Ils étaient bouche-bée et l’un d’eux, après avoir dégluti, parvint à articuler une supplique chevrotante.

« N… ne nous faites… pas de mal… s’il vous ppll….. »

Je voulus les rassurer, mais ne pouvais m’afficher mièvre. Il fallait asseoir notre ascendance et je ne me serais pas pardonner d’être la faille dans l’autorité de Cromax. Je pris un air neutre et répondit sans attendre.

« L’obéissance au nouveau maître sera votre meilleur bouclier. Maintenant, laissez-moi seul un instant. »

(Tu es dur quand même !)
(Bah, ils auront de toute façon un mauvais souvenir de cette nuit. Mais tant qu’ils ne contestent pas la place de Cromax, ils seront tranquilles dans leur travail au palais. )

Les deux hommes acquiescèrent puis se levèrent pour quitter rapidement la pièce, non sans se coller au mur pour ne pas risquer un contact avec moi. Je les laissai passer, puis me dirigeai vers le fond de la pièce, au niveau des râteliers d’armes pour récupérer mon sac tassé contre l’un d’eux. Je l’ouvris et commençai à farfouiller à l’intérieur, ne sachant trop quoi faire.

(Alors ? Quel est le moyen de soigner ?)
(J’ai vu que tu avais trouvé une fiole en forme de stalactite intitulée « larmes de gel », c’est une potion de soin.)
(Tu m’as vraiment espionné tout du long ! Bon, elle doit être quelque part par là dans du tissu…)

Mes doigts passèrent sur les différentes fioles que j’avais dans mon sac, bien emballées dans une toile légère pour éviter un bris au moindre choc. Pendant ce temps, Kristal se lança dans un petit exposé.

(J’en avais déjà vu une fois. La légende dit que ce sont des larmes de Yuia et que leur condition divine leur confère un pouvoir curatif. Mais c’est en réalité un philtre de facture humaine où la magie des soins puise une partie de sa force dans les fluides de glace. Ca devrait être suffisant pour arrêter les hémorragies et la nature fera le reste avec le temps. )

Trouvant enfin le fameux flacon, je le débouchai, enlevai mon bandage, puis écoulai quelques gouttes sur la large blessure. L’effet fut immédiat et un apaisement survint après quelques secondes d’une douleur aigue due à la brûlure d’un froid figeant les chairs meurtris. La blessure s’était réduite et un mélange de sang coagulé et de glace achevait de la fermer. La peau tirait un peu et c’était encore sensible, mais ça pouvait bien guérir tant que je ne rouvrais pas la plaie.

(Efficace… Merci.)

J’en profitai pour laisser perler une goutte sur mon bras et une autre sur ma cuisse pour arrêter les saignements. J’avais presque utilisé la moitié du philtre, mais mes blessures n’étaient plus une menace. Je remontais mon sac sur mon épaule pour m’apprêter à partir. J’aurais bien remis mes vêtements, mais ils étaient encore humides. J’allais donc garder l’invisibilité de mes jambes jusqu’à mon coucher, ou jusqu’à faucher de nouveaux vêtements dans les chambres à l’étage.

(Bon, il faut que je remonte, Cromax m’a conseillé de jeter un œil dans une pièce qui pourrait bien cacher quelques babioles magiques intéressantes.)
(En route alors, mon petit cryomancien !)

Je repris la direction de l’étage, traversai le hall sanglant, gravis les marches et rejoignis le couloir des chambres.

_________________
Image
* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
et arborant ses tendancieux 6969 messages dans les archives de Yuimen


Dernière édition par Lillith le Jeu 19 Juil 2012 18:08, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Jeu 12 Juil 2012 13:33 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2963
Localisation: Elysian
Lillith répond à ma suggestion de pillage du bureau de Grantier par l’affirmative, et s’en va de suite récupérer les quelques objets inutiles pour un non-manipulateur de magie. Mais à peine est-il parti que Mathis s’approche de moi, regard insistant, pour finalement me parler. J’écoute ses paroles avec attention, et je ne suis guère surpris du contenu de celles-ci, au final. Tout a été très vite, pour lui. Une embauche au débotté, et une arrivée en plein cœur d’une véritable guerre intestine. Il doit être un peu perdu, ça n’est que pure logique. Il prend cependant le temps de me réaffirmer sa loyauté et le questionne sur son sort s’il n’avait pas été aussi conciliant. Avec un sourire et un haussement d’épaules, je lui réponds d’une voix désengagée…

« Je n’en sais trop rien… Si j’avais senti un manque d’envie, je n’aurais pas tout révélé devant toi, Mathis. Mais oui, ce savoir est une marque de confiance, certes, mais également une menace sur vous. Car il ne doit être révélé à personne, sous aucun prétexte. »

Il dérive alors sur un tout autre sujet, celui de Pulinn, la Dame Blanche du Temple des Plaisirs. Il s’enquiert de sa beauté, et mon sourire se renforce face à son intérêt.

« Pulinn… il n’est de plus charmante elfe blanche en ce monde. Charmante et charmeuse, d’ailleurs. Nul, mâle ou femelle, ne saurait lui résister bien longtemps. Et à vrai dire, il n’y aurait aucun intérêt à lui résister. Je ne sais cependant si c’est la jalousie qui motive les paroles des femmes du groupe. Tout le monde a été beaucoup remué, et les pensées se remuent aussi aisément, quand le chaos est partout. »

Un geste autour de moi pour désigner le désordre ambulant, et mes yeux noirs fixent à nouveau Mathis. Je fouille dans mon sac pour récupérer le collier qu’il m’avait confié, et je lui tends.

« Je crois que ceci t’appartient. La clé de notre réussite, sans doute. Une d’elles, en tout cas. »

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Jeu 12 Juil 2012 14:24 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 18 Déc 2008 03:51
Messages: 3454
Localisation: Quête 34
Assis en face de l’elfe gris, je fus soulagé de sa réponse. Il présuma que s’il avait soupçonné un refus de les rejoindre, il n’aurait rien dévoilé en ma présence au sujet des secrets de la guilde. Sa réponse me confirma que j’avais fait un bon choix, cet elfe gris jouissait d’un gros bon sens et éprouvait un certain scrupule à répandre le sang gratuitement. Il corrobora ensuite mon hypothèse quant à l’elfe blanche en la décrivant telle une beauté ensorcelante. À ses propos, je commentai tout sourire :

« Il me tarde alors de la rencontrer ! »

Le sommeil commençant à m’envahir, je jugeai qu’il serait préférable que je reporte mes autres questions au lendemain. Je n’eus cependant pas le temps d’amorcer le geste de me lever, que fouillant dans son sac Cromax en ressorti le médaillon que je lui avais confié lorsqu’il avait pris l’apparence du bras droit de Grantier. Bien content de retrouver mon pendentif, je le ramassai aussitôt pour m’en parer le cou. La main droite sur le pendentif, je rajoutai :

« Bien heureux qu’il vous fût utile…Désormais, il aura une plus grande signification pour moi… Mais pour ce qui est de Herlor, croyez-vous qu’il est en route ? Quel destin lui réservez-vous ?»

Si ce jeune homme s’avérait être le bras droit de Grantier, jamais il ne se joindrait à Cromax, et il chercherait à venger son maître, d’où l’importance de ma question.

_________________
Image


Dernière édition par Mathis le Jeu 23 Aoû 2012 23:43, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Jeu 12 Juil 2012 14:47 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2963
Localisation: Elysian
Mathis répond, non sans humour, qu’il est plein de hâte de rencontrer Pulinn. Qui ne le serait pas, en vérité ? Quand je lui tends l’amulette qu’il m’a confiée pour que je puisse me faire passer pour Herlor, il la prend et commente l’intérêt qu’elle revêt désormais pour lui. Le symbole de Grantier, ces deux armes croisées dardées d’épines dangereuses… Elles n’évoquent que douleur, pour moi, et c’est avec une grimace que je lorgne sur mes plaies ensanglantées, à mon côté. Ma chair déchirée se remettra, désormais, mais la douleur et son souvenir seront toujours présents.

Tant qu’à parler de Herlor, Mathis semble s’inquiéter de son arrivée prochaine au Palais… Je désire le rassurer sur ce point, d’un air confiant :

« Herlor est un homme vaincu. Il sait que je suis plus fort que lui pour avoir déjà été battu en combat. Son maître est mort, et la peur qui le contraignait à le servir aussi. Ses alliés sont en déroute, son logement pris par l’ennemi… Il aurait tout intérêt à repartir dans l’ombre d’une vie paisible et sans heurts. À retrouver les siens, que Grantier menaçait pour contraindre ce lieutenant à ses ordres. »

Herlor ne sera plus un problème, désormais. Pour aucun de nous. Mais le Temple, et moi-même, avons de nombreux ennemis, et c’est vers ceux-là que mon inquiétude dérive. Car ils sont pour la plupart bien plus puissants que Grantier… Mon expression ne reflète cependant pas mes inquiétudes. Nombreuses ont été les fois où j’ai dû dissimuler mes émotions, mes pensées… C’est un domaine où je suis passé maître.

« As-tu des projets, pour la suite ? Tu disais ne pas vouloir te rendre à Kendra Kâr, je crois… Y retourneras-tu en notre compagnie ? »

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Jeu 12 Juil 2012 15:46 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 18 Déc 2008 03:51
Messages: 3454
Localisation: Quête 34
L’elfe aux yeux de charbons me rassura sur Herlor expliquant que ce dernier ne tentera rien sur lui, puisqu’il l’avait déjà vaincu.

J’aurais dû en rester là et partir me coucher alors que tout allait si bien que j’en avais oublié mes propres soucis. Cette bagarre, cette lutte contre Grantier, bien que très violente, avait occupé mes pensées. Et l’adhésion à ce groupe me coupait de ma solitude, m’empêchait de plonger dans mes douloureux souvenirs. Mais il avait fallu que je stagne sur ce siège et que j’entende l’elfe gris, me proposer de me rendre à Kendra Kâr, en leur compagnie. À l’évocation de cette ville, ou plutôt de l’éventualité d’y retourner, je blêmis. Lui ayant voué allégeance, je me devais de lui expliquer ma réaction :


« J’ai quitté la cité blanche en me promettant de ne plus jamais y remettre les pieds.»

Je baissai alors les yeux, pris une grande respiration puis me décidai à me vider le cœur. C’est donc sur le ton de la confidence que la voix chargée d’émotion je levai le regard sur mon interlocuteur avant de poursuivre :


« Ang…. Angélie habite cet endroit. Elle a ravi mon coeur.... Rien n’est plus souffrant que l’amour lorsque l’être aimé a fait l’erreur de jeter son dévolu sur un autre que soi. S’il m’était possible d’en aimer une autre, je le ferais, ou encore mieux, je souhaiterais ne plus jamais éprouver un tel sentiment. Lorsqu’il est partagé, on en retire de charmants bénéfices, mais lorsque ce n’est plus le cas, notre cœur ne peut briser les liens et on se retrouve enchainé et prisonnier ….Rien n’est plus que souffrance. L’amour est cruel, que Yuimen vous en préserve. »


Tentant de contrôler ma respiration devenue trop rapide, je me tus. Plongeant mon regard dans celui de mon chef, je tentais de retrouver une contenance et la force de ne pas fondre en larme. « Tu n’es pas une fillette » me répétait mon père. « Tu dois être fort » rajoutait-il, « C’est toi qui dois réconforter ta dame et non l’inverse. » Ces paroles injustes me tenaillaient. Pourquoi les hommes n’avaient-ils pas le droit de s’épancher à leur tour lorsqu’ils en ressentaient le besoin ?

La gorge serrée par la plaie ravivée, je restai cloué dans ce fauteuil, blessé dans mon orgueil. Je voulais faire bonne figure envers celui qui m’avait donné sa confiance et voilà que j’étais submergé par des sentiments trop intenses.

_________________
Image


Dernière édition par Mathis le Ven 24 Aoû 2012 00:09, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Ven 13 Juil 2012 10:31 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2963
Localisation: Elysian
Ma question, qui se veut courtoise plus que curieuse, semble amener le trouble chez l’humain qui me fait face. Blême, il me répond qu’il a souhaité ne jamais remettre les pieds dans la Cité Blanche. Puis, alors que rien ne laisse présumer que ça arrive, il se confie à moi sur un ton empreint de confiance et de tristesse. Une fille. Il a quitté la ville pour une fille qui l’a laissé tomber pour un autre que lui. Semblable au jeu des trônes, le jeu de l’amour peut se montrer délicat et effervescent un jour, et cruel et sans pitié le lendemain. Mathis est l’une de ses victimes… Mais lorsqu’il me souhaite que Yuimen me préserve de l’amour, je ne peux que sentir mon cœur se serrer, car c’est ma tare, ma malédiction. Ne pas m’attacher aux gens, ne pas les aimer. Y tenir d’une certaine manière, certes, mais bien moins que je ne le pourrais. Bien moins que quiconque le pourrait, sauf moi, en réalité. Aucune attache réelle, voilà le prix de cette belle liberté que je mets si aisément en exergue. Mes mots sont sombres, en réponse à son désarroi…

« Nul ne devrait ne pas connaître l’amour. Car s’il fait souffrir, il permet toutefois de nombreuses choses… »

Puis, plus conciliant et moins ténébreux :

« Tu ne devrais pas te punir plus que cette femme ne l’a fait déjà. Je ne suis que trop mal placé pour donner ce genre de conseil, mais ce n’est pas en fermant des portes et en bâtissant ta vie sur cet échec que tu avanceras dans celle-ci. Libère-toi d’elle, petit à petit, si tu t’en sens capable. D’autres choses te rattachent à la vie, à Kendra Kâr. Et il serait dommage de ne pas en profiter. »

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Ven 13 Juil 2012 15:43 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 18 Déc 2008 03:51
Messages: 3454
Localisation: Quête 34
Les premiers mots de Cromax furent plutôt durs exprimant plus ou moins qu’il valait mieux connaître l’amour quitte à en subir quelques désagréments. Bref, à raison ou à tort, c’est ainsi que j’interprétai alors ses propos. Un peu refroidi par ce sombre commentaire, j’avais retrouvé ma contenance et m’apprêtais à prendre congé lorsqu’il poursuivit sur un ton plus conciliant. L’elfe gris me recommanda d’avancer dans ma vie, de me libérer petit à petit d’Angélie. À cette remarque, je lui répondis par un petit sourire contrit.

« Vos paroles sont sages et ma raison me dicte que je devrais suivre ce conseil. Mais hélas, cela ne fonctionne pas ainsi, j’ai beau tenter de l’oublier, mon cœur ne l’entend pas ainsi. Je la connais et la côtoie depuis ma plus tendre enfance, ensemble nous avons partagé plus que certains couples mariés. Mais hélas, un autre lui a promis ce que je ne pouvais lui offrir : l’exclusivité. En quittant Kendra Kâr, je pensais pouvoir vivre sans elle, sans difficulté, mais je me suis apparemment trompé, il est plus difficile de faire un trait sur le passé. »

Bien que mon problème ne fût en rien résolu, en parler avec un autre homme m’avait fait le plus grand bien. À présent en contrôle de mes émotions et un peu honteux d’avoir révélés ainsi mes pensés les plus intimes à un être que je ne connaissais que depuis quelques jours, je changeai rapidement le sujet de la conversation.

« Je ne voulais pas vous importuner avec mes soucis personnels. Je vous ai promis allégeance et je tiendrai parole. J’aurais cependant espéré que ce retour à Kendra Kâr ne soit pas une nécessité. Dois-je signer un contrat pour officialiser mon engagement ? Un rituel à respecter ? »

_________________
Image


Dernière édition par Mathis le Ven 24 Aoû 2012 00:10, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Ven 13 Juil 2012 17:02 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2963
Localisation: Elysian
Ses premières paroles face à mes remarques sonnent comme un constat. Il en est à un point de sa vie où ça ne peut évoluer d’aucune manière, et où prendre ses distances a été le seul moyen de garder une certaine contenance. Il change ainsi tout de suite de sujet, un bon moyen pour se préserver d’un quelconque commentaire supplémentaire de ma part. Je ne fais que hocher la tête à ses propos, écoutant ensuite sa dérive sur Kendra Kâr et l’obligation d’y retourner. Un sourire se dessine sur mes lèvres, alors que je rétorque.

« Ne m’avez-vous pas entendu ? Rien n’est forcé, ou obligatoire. Si tu ne veux pas rejoindre Kendra Kâr avec nous, tu peux parfaitement. Et puis les Amants ont besoin de membres partout, sur tous les continents, dans toutes les villes. Si d’aventure tu veux te rendre utile pour le Temple, tu pourrais participer à la gestion de ce Palais. Ou te diriger du côté de la cité de Tulorim, sur l’Imiftil. Là se trouve un quartier général du temple, bien plus secret et reculé que le Temple des Plaisirs. La Maison d’Abandon, dirigée par un certain Zarnam. Si tu t’y rends un jour, dis que tu viens de ma part… ça t’ouvrira des portes. »

Et pour revenir sur ses questions :

« Aucun rituel, aucun engagement signé. Juste de la confiance mutuelle d’un secret préservé. Nul ne doit apprendre l’existence de notre association. Et je compte sur toi pour préserver ce secret. Sache aussi que tu seras toujours chez toi, dans les bâtiments appartenant aux Amants de la Rose sombre. »

Un nouveau sourire, et la conversation semble tirer à sa fin… Il semble épuisé, comme chacun de nous. Une nuit de sommeil nous attend tous… Certains plus tard que d’autres, cependant. Et je lâche un soupir contrit devant ces obligations qui ne me ressemblent pas… Mais bon, c’est le rôle que j’ai accepté de jouer pour le Temple, alors je m’y attache.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Ven 13 Juil 2012 20:48 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 18 Déc 2008 03:51
Messages: 3454
Localisation: Quête 34
Avec patience, Cromax écouta mes confidences, puis avec un sourire aimable, il me confirma ma liberté de les suivre ou non dans la cité blanche. Cette guilde laissait beaucoup de libertés à ses membres, ce qui me plaisait bien. Voyant mon hésitation pour retourner dans la ville de mon enfance, il me proposa d’autres endroits où le temple des Amants de la rose sombre exerce ses activités. Il me parla notamment de Tulorim. Puis finalement, il conclut en me précisant qu’aucun contrat, ni rituel d’entrée n’est exigé. Seul le secret de l’existence de cette association devait être préservé.

Je répondis alors à son sourire, me levai enfin de mon siège et le remerciai :

« Merci de ces réponses et conseils, je vais à présent me retirer, j’ai sommeil. Demain, à tête reposée, je prendrai une décision en ce qui a trait à la direction que je prendrai en partant d'ici.»

Sur ces mots, je lui fis un petit signe de tête, lui tournai les talons et quittai l’ex-chambre de Grantier.

_________________
Image


Dernière édition par Mathis le Ven 24 Aoû 2012 00:12, édité 3 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Palais de la Roseraie de Soie.
MessagePosté: Ven 13 Juil 2012 22:57 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:45
Messages: 2879
Localisation: L'île des colliers maudits
Quand j’arrivai dans le couloir, je vis Mathis sortir de la chambre de Grantier. Il semblait exténué, mais nous devions tous l’être après une telle soirée. Il avait aussi les stigmates d’un combat houleux, notamment au niveau de son buste qui ne semblait être qu’une immense contusion.

(Les sbires de Grantier devaient être aussi violents que leur maître.)

Je m’approchai du jeune homme et le saluai d’un geste de main.

« Sacrée soirée… Tu vas te reposer je suppose ? »

_________________
Image
* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
et arborant ses tendancieux 6969 messages dans les archives de Yuimen


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 248 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13 ... 17  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016