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Ce rp contient des éléments "gores" au niveau du combat et pourrait choquer les âmes sensibles
Avant de monter bloquer l’étage, la sindel décida de ne pas m’abandonner et elle me lança rapidement un sort de soin pour me donner les meilleures chances en bas. Les plaies de mes genoux se réduisirent en un instant et je sentis une douce chaleur dans mon dos. Même si je n’avais pas de blessures ouvertes, le choc contre le mur m’avait sûrement fêlé une cote et fait quelques hématomes dans le dos. La magie de Gaia soulagea la douleur et insuffla une douce chaleur qui balayer les meurtrissures. Je jette un regard ampli de gratitude à Aenaria, même si elle ne peut me voir, car elle m’offrait là une chance de survie supplémentaire.
(Merci…)Malheureusement, les soldats emplissaient vite la salle et poursuivaient une Aenaria qui grimpait dans l’escalier impérieusement, défendant sa position pour ne pas prendre une épée dans le dos. En libérant un peu mes fluides, je repris les rênes des rafales de neige et envoyai violemment la nuée de flocons mordants sur la horde de gardes à la poursuite de ma collègue. Ils griffèrent des bras, des visages. Un homme s’effondra, rapidement écrasé par les autres soldats aux pas pressés.
Ce n’était pas suffisant pour empêcher l’afflux et Aenaria devait se débrouiller avec le reste. Mais au lieu de faire face directement, elle s’arrêta et remua les bras dans un geste proche de la danse. Je compris rapidement qu’elle lançait un sort, mais je ne compris son élément qu’au moment de l’effet. Ce que je pensais être un vent due à ma tempête de neige se révéla être une bourrasque invoquée par la sindel pour éteindre les bougies du second lustre.
Aussitôt, les ténèbres tombèrent, écrasant la scène de combat d’un voile d’incompréhension, de peur et de désarroi. Mais j’avais été prévenue par notre tacticienne. Aussi, je ne paniquais pas et me plaquai contre le mur le temps de m’habituer à la situation. La lumière lunaire couvrait faiblement la masse en mouvement, mais je n’avais pas besoin de plus pour l’instant. En me concentrant, je continuai la tourmente nosvérienne dans le hall.
(Vu le nombre d’ennemi, je vais bien en toucher quelques uns)L’affolement général s’atténuait et mes yeux percevaient un peu mieux les silhouettes dans la pénombre. Si je m’étais habitué à l’obscurité et la faible lueur nocturne, les autres aussi. Ils allaient être désavantagés face à Aenaria, mais pas démunis… Tout à coup, je fus projeté au sol, sans comprendre. Un peu sonné, j’étais écrasé par le poids d’un homme en armure légère. Il m’était rentré dedans en se frayant un chemin et avait chuté avec moi. Dans la surprise, il avait perdu ses dagues et il me palpait, éberlué, en constatant qu’il sentait un corps sous lui et qu’il ne touchait pas le sol par endroit. Encore étourdi pour la chute, je n’eu pas le réflexe d’attaquer ce garde tout de suite et celui-ci, malgré la folie l’entourant et mon invisibilité, comprit rapidement la situation. Il n’y avait pas d’hommes invisibles dans les troupes de Grantier et je ne pouvais être qu’un intrus, un ennemi. Désarmé, l’homme n’était pas moins un guerrier savant vaincre son adversaire et il opta pour un choix radical qui, pour être mis en application, ne lui demandant qu’un rapide tâtonnement pour localiser ma tête. Enserrant alors ma gorge de ses doigts noueux, il commença à m’étrangler.
Il était assis sur moi, bras tendus, un rictus haineux parant son visage. Il m’écrasait de tout son poids et ne me laissait aucune chance d’échapper à son étreinte mortelle. Une douleur sourde éclata alors qu’il pressait ma trachée au point de l’écraser. Mon souffle se faisait court, ma gorge s’enflammait. Je saisis ses poignets et tentai d’écarter ses mains, mais il était fort. Les secondes s’égrenaient et ma vue se vrillait sous le manque d’oxygène.
(Non ! Je ne vais pas mourir comme ça !)Mes ongles labouraient ses doigts charpentés et mon cou délicat, en vain. Mais je finis par surmonter la panique et réussis à réfléchir un instant. Lâchant prise, je tendis à mon tour mes bras pour atteindre son visage. Je pus toucher son menton et pousser dessus de toutes mes forces. Mais contrairement à mon opposant, le physique n’était pas ma seule force. Je libérai une vague de froid sans retenue pour refroidir, dans les deux sens du terme, l’étrangleur. Ma peur était tellement grande que je ne mesurais pas ma puissance. En un instant, sa tête fut congelée, mais ses mains tenaient encore bon. Je poussai de toutes mes forces sur son crâne et ses doigts se desserrèrent suffisamment pour libérer ma gorge. L’air revint dans mes poumons et je me sentis enfin libre de son assaut meurtrier.
Mais je n’eus pas le temps d’en profiter pleinement. La pression que j’opposais à la gravité au niveau de sa tête complètement givrée fragilisa son cou à moitié pris dans les glaces. Dans un craquement sinistre, son chef se sépara de son corps De son cou déchiré, la carotide pulsait d’un cœur encore animé et libérait des flots de sang sur moi.
Je repoussai le corps inerte sur le coté pour me redresser, puis essuyai le sang maculant mon visage qui me gênait en toussant. Un soldat s’arrêta d’avancer et regarda en ma direction, ébahi.
(Oh non ! Le sang doit dessiner ma silhouette !)En effet, je pus voir luire sur mon buste les reliefs de ma peau, couvert de ce pourpre liquide et aqueux. Mon visage doit être tout aussi terrible. Silhouette sanguinolente, je devais avoir l’air d’un être surnaturel aux yeux du soldat. Et la pénombre jouait dans ce sens. Je n’attendis pas qu’il finisse par comprendre. Sans attendre, je tirai un pic glacé dans son torse. Il fut projeté en arrière et tomba entre ses compagnons.
Désorienté, je frottai énergiquement le sang sur moi pour le faire disparaitre, mais en vain. Comme j’étais au sol, personne ne m’avait vu pour le moment, mais ça n’allait pas continuer éternellement.
(Ma couverture est foutue.)D’un coup, une grande et brève lumière illumina la pièce et un chaos tumultueux s’en suivit au niveau des escaliers. Aenaria devait avoir lancé un sortilège puissant pour repousser ses assaillants. Mais l’éclairage soudain permit à quelqu’un de m’apercevoir. Pris d’une décharge fulgurante d’adrénaline, je bondis sur lui pour le plaquer au mur en couvrant sa bouche de ma main. Prudence inutile car le soldat, terrorisé par la vision d’une sorte de fantôme de sang, resta coi et lâcha son épée. J’allais le foudroyé d’un gel mortel quand un pincement au cœur m’en empêcha. C’était mon ennemi et je devais supprimer la menace, mais je ne pouvais m’empêcher de sentir une gêne. Le garde était jeune, il sortait à peine de l’adolescence. Et ses yeux… Je lus un tel désarroi dans les profondeurs de ses pupilles que je ne pus continuai mon geste fatal.
(Il ne fait que suivre les ordres. Il obéit simplement… il n’a pas l’air de me vouloir de mal)Je calmai la colère qui m’animait depuis le début de l’attaque et baissai mon bras. Le jeune recula vivement, balbutia en tremblant, puis fendit la foule pour s’éloigner.
(Pour s’enfuir…)J’aurais peut-être du le tuer, mais j’avais déjà assez fait de massacre autour de moi… Et j’allais devoir recommencer, car d’autres m’avaient vu, ou du moins le sang étalait sur mon corps. Un premier s’avança vers moi, épée haute. Deux autres se rapprochaient sur les cotés.
Je soulevais mes vents enneigés à nouveaux, mais la tempête était trop lente. Je bondis sur le coté au moment où le guerrier allait m’asséner un fendant sur l’épaule, mais son compère en profita pour me planter sa dague dans le flanc. Dans un cri de douleur, je reculai vivement et continuai à me concentrer sur mon sort. Ma magie s’enroulait dans les airs en volutes menaçantes et les particules gelées se rassemblèrent pour un assaut mortel. Du bras, je guidai l’écharpe de shrapnels qui vint se fracasser sur le visage de mon agresseur. Elle rentra par sa bouche et ses yeux avant de ressortir rougi de son dos.
(Et de un…)Sans pitié, je lâchai la fureur que j’avais retenue face au jeune, faisant face cette fois à des opposants qui en voulaient à ma peau. En me retournant, j’orientais ma rafale vers les deux autres, lacérant les peaux dénudées et glissant sous leurs armures les flocons acérés. Mais la mêlée se compliquait. Un épéiste me vit en passant pour rejoindre l’escalier et me fit une estafilade sur la jambe. Je l’attaquai aussitôt, ainsi qu’un guerrier qui montait les marches vers Aenaria, dans l’espoir de faire tomber d’autres soldats avec lui.
Mon sang se mêlait à celui qui me couvrait et mon coté gauche était presque entièrement visible. J’étais blessé et ma magie s’épuisait. Des tâches noires envahirent ma vision et je peinais à tenir droit. D’autres soldats m’avaient vus et s’approcher. J’arrivais à les maintenir à distance en gesticulant manipulant suffisamment la neige ambiante pour signifier une menace.
« Reculez ou vous périrez des glaces de Yuia !»(Je ne pourrais pas tenir longtemps. Au mieux en attaquer un ou deux autres, mais après je serais fichu…)Je repensai à mon sceptre et mon médaillon, trainant au sommet de l’escalier. Ils pourraient m’aider à ranimer les fluides en moi, mais aucun mage n’était présent pour se faire piéger par la magie des cristaux. De toute façon, il y avait trop d’ennemis sur le chemin. Tandis que le désespoir s’emparait de moi, un téméraire lança un poignard dans ma direction. Dans un réflexe défensif, je mis mon bras devant moi et la lame pourfendit mon avant-bras.
Je me recroquevillais, arrachant la dague pour m’en servir comme arme défensive, mais un événement arriva. Une vive lumière éclaira la salle et une voix forte figea les combats en un instant.
(Cromax !)J’avais reconnu immédiatement sa voix et elle ne pouvait signifier qu’une chose : nous avions réussi ! Il avait réussi. Grantier n’était plus… Mon amant confirma directement mes pensées, sommant les soldats de se rendre maintenant que leur chef était mort. Je pu le voir au sommet de l’escalier, jetant vers le centre de la pièce quelque chose de rond,… rond comme une tête. Aussitôt, une rumeur parcourut l’assemblée et des cris jaillirent. Toute l’armée était ébranlée, dissoute en des émotions confuses où la peur dominait. Après tout, il devait y avoir plus d’une vingtaine d’entre eux morts dans cette pièce, leur commandant était décapité…
Les hommes face à moi me regardaient par moment, ou jetaient un œil vers l’escalier, en chuchotant entre eux. Bientôt, un cliquetis métallique retentit un peu plus loin, suivit de plusieurs autres.
(Ils se rendent ! On les a vaincus !)Ma joie était couplée à un immense soulagement, car si le combat avait continué, ils auraient sûrement perdu, mais j’aurais fait parti des dommages collatéraux. Je me redressai péniblement, mais constata par une baisse une lumière que Cromax quittait les lieux, demandant à Aenaria de se charger des vaincus qui se rendent. Sans attendre, je fendais la foule désormais amorphe pour monter les escaliers. Autour de nous, ma tempête de neige s’apaisait puisqu’elle n’était plus alimentée par ma magie. J’abandonnai la dague devenue inutile et cherchai au niveau des dernières contremarches mon sceptre. Comme je l’avais bien calé avant le combat, je pu aisément le retrouver et le reprendre. J’arrivais à la hauteur d’Aenaria qui était en aussi piteux état que moi. Le sang sur moi n’était plus une surface brillante et liquide. J’avais pu en enlevé une partie, estompant en même le baume d’invisibilité, dévoilant une peau souillée par un sang séché. Aussi, ma compagne d’aventure devait deviner la personne sous le maquillage.
« Bravo Aenaria. Tu t’es battue comme une vraie tigresse. Je vais rejoindre Cromax. A tout à l’heure »Je n’avais pas le courage de faire face plus longtemps au carnage et aux ennemis. J’avais besoin de retrouver mon minet. Je courus un peu dans le couloir pour le rattraper. Les torchères diffusaient une lumière bienvenue et un peu plus loin, la silhouette majestueuse de mon prince se dessinait.
« Cromax ! C’est moi !»Une fois à sa hauteur, je le pris dans mes bras pour l’enlacer tendrement. Une embrassade d'autant plus agréable que j'étais nu contre lui.
« Tu as réussi… Tu l’as vaincu… »Je réprimai une grimace à cause de la douleur due à mes blessures au flanc et au bras. On avait vécu pire par le passé et nous avions des moyens magiques de se soigner de toute façon. Je pourrais tenir un peu plus longtemps.
« Et… les autres ? Ou sont-ils ? »