Crean adopta une attitude condescendante et se relevant il claqua des doigts. Un sac apparu sur le sol au pied de l’enchanteur, qui observa le dément d’un œil incrédule. Le glaive de terre enchanté disparue se transformant en une fine poussière qui s'éparpilla sur le sol. Il se baissa pour ouvrir le baluchon. Il y trouva ses armes et affaires enchevêtrés ensemble à la vas vite. Pendant ce temps, l’autre acolyte avait remonté l’homme bourru et blafard qui s’était transformé en monstre. Il avait fait cela avec une telle facilité qui Sirat les jaugea un instant tous les deux. Le monstre subit la même sentence et se vu affublé d’un collier, il se tortilla de douleur puis reprit sa forme humaine désorienté. L’humoran comprit vite que lui aussi subissait les effets du carcan maléfique. Il remua ses affaires délaissant le montagnard et ses interrogations existentiels. Il remit une à une la main sur ses armes, il effleura son épée et la raccrocha dans son dos, il fit l’inventaire de son sac, rapide puisque le contenue était devenue sommaire depuis leur captivité sur le navire Shaakt. Il remit sa cape ébène qui flotta sous la brise marine ainsi que son bouclier. Il esquissa un sourire quand il vit son marteau de guerre. Il empoigna le fléau et apprécia son contact rugueux. Les mots de Crean le surnommant « gros chat » et lui indiquant qu’il n’avait pas besoin de lui le vexèrent et il resserra sa prise sur le manche avec l’envie d’écraser la face arrogante de cet être méprisable. Sirat était fier, mais pas dénué de sens stratégique, son oncle lui avait inculqué des valeurs mais aussi des conseils précieux pour sa future survie et il rengaina le marteau, tentant de ne rien laisser transparaitre de sa colère.
Il se dirigea vers l’autre victime du jeu des deux apôtres, celui semblait avoir pris la mesure de ce qu’il lui arrivait et contemplait la plage. Ils étaient au centre d’une crique, un vallon rocailleux et aux bords escarpés en partie recouvert par la mer. Le littoral découpé présentait des failles, habillé de garrigue et de buisson aux couleurs allant de l’émeraude à l’olive, il se jetait sur une plage de sable fin ocre ou semblait régner une profonde agitation. Soldat ou esclave s’agitait sans que Sirat puisse bien comprendre ce qu’il s’y passait. Il eut une angoisse pour N’kpa et espéra qu’elle s’en était sorti indemne, une flaupé d’idée noir l’envahit alors, il songea à elle noyé ou à la merci de fantassin stupide mais il chassa ses pensées afin de garder son calme. Il faisait face à l’homme au teint laiteux. Sirat le dépassait d’une bonne tête, mais il apprécia sa corpulence en effet l’homme aux yeux dorées avait tout du barbare des montagnes, jeune arborant une barbe naissante et des cicatrices sur le côté gauche de son visage, il ne semblait pas être le genre de personne à se cacher derrière un livre et être un homme d’action était une qualité pour le guerrier. Son oncle avait le plaisir de lui rappeler un dicton d’un de ses vieux amis, un magicien reconvertit à l’art du combat suite à quelques mésaventures, un certain Audiard. Ce mage de guerre avait l’habitude de dire que deux intellectuels assis allaient moins loin qu’une brute qui marche, philosophie de vie, que le rude tonton woran avait enseignée à son jeune neveu. Sirat lui tendit la main.

Je me nomme Sirat bâtard de la maison Ybelinor du royaume de Kendra Kâr.

Annoncer son identité ne lui posait plus de problème, avec les évènements passé à Eniod son père devait déjà rugir de colère de voir ce fils illégitime revenue pour ternir son nom. Il se rapprocha de l’homme lactescent et lui murmura à l’oreille.

Ne fuyez plus le combat dorénavant, nous ne sommes pas des couards et à deux nous aurions pu faire beaucoup plus.

La jeune Shamane profitait de la diversion qu'elle avait créée pour entamer une course éperdue en direction de la forêt au travers des hautes herbes et des rochers. Elle avait à peine parcouru une dizaine de mètres, qu'une nuée de guêpes géantes en apparence faites d'or et d'un thorax composé d'un rubis, vrombissaient entre elle et son but.

Alors, si elle trouva ces insectes magnifiques et dignes d'être transformés en parure, elle oublia rapidement cette idée savoureuse.
Les étranges insectes ne semblaient pas pour l'instant agressifs. Elle savait que, si elle ne faisait pas de mouvements brusques ou de gestes trop rapides, les bestioles ne réagiraient pas contre elle.
Dans la forêt de Cuilnen, il n'était pas rare de trouver de gros nids de guêpes accrochés dans les branches des arbres. En temps normal, ces insectes étaient dangereux pour l'importun de part le nombre et elle s'était amusée plusieurs fois de jouer des farces. Ici la taille irréelle, leur couleur et sa méconnaissance du lieu, n'augurait rien de bon.

N'Kpa resta figée deux secondes, le temps de jeter un œil autour d'elle et de ramasser tout en douceur un bout de bois flotté qui pourrait lui servir de massue. L'idée la titillait d'utiliser les monstres contre l'homme au griffon, mais n'avait pas d'idée prédéfinit pour la réaliser tout en se protégeant...
Le temps pressait, sa chance était le couvert de la forêt toute proche. Tout retard amenuisait ses chances d'y parvenir. Le cavalier rigolait derrière elle et allait sortir du nuage de poussière pour la poursuivre, elle le savait ou le sentait par instinct. Son animal criait, lui vrillait les oreilles et lui fichait la trouille.
Elle plaça le bois dans son dos en travers de son corsage improvisé et se transforma en lémurien tout en courant et contournant l'essaim.

(Ô Thilytanataë, nahitaji msaada wako!)*

Elle prit la fuite entre les herbacés, se sentant épuisée, vidée comme une éponge qu'on aurait pressée et faite séchée au soleil. Elle avait faim, ne savait rien du lieu où elle était, le pourquoi de cette mascarade et qui étaient vraiment leurs geôliers... De plus, elle avait perdu Sirat, son équipement et avait un sentiment d'abandon, de trahison envers son compagnon...

Avec toute l'énergie du désespoir qu'elle puisait dans ses dernières forces, elle chercha à disparaître, se fondre dans le décor. Elle contourna suffisamment l'obstacle que représentaient les guêpes, se faufilant sous le couvert des herbes hautes en faisant un large demi-cercle. L'animal se cacha entre des rochers et sous un vieux tronc d'arbre sec et à demi creux. Il se roula dans la poussière pour ternir son pelage au soleil couchant et se fondre dans l'ombre. Il se blottit, se figea pour se préparer au pire. Tous ses sens aux aguets, il estima la distance qui lui restait à parcourir pour rejoindre les bois...N'Kpa était restée à portée de caillou de l'essaim, au cas où... L'animal rassembla des pierres en quelques mouvements rapides et fébriles de ses petites mains aux doigts agiles. Sous sa forme Humorane, N'Kpa était douée au lancer d'objet.


*(Ô Thilytanataë, j'ai besoin de ton aide !)



HRP : tentative de camouflage et préparation de la CC "lancer".

((( Utilisation de la CC charge armée, niveau 9 )))

L’homme lui rendit sa poignée de main et donna son nom. Celui-ci raisonna aux oreilles de Sirat sans qu’il puisse en déterminer l’origine : Lillith Orin. Les deux suppôts d’Oxacoa reprirent leur conversation et expliquèrent ce que l’enchanteur savait déjà. Les colliers étaient faits pour accroitre leur puissance, mais ils avaient aussi une utilité de contrôle sur leur porteur. L’humoran inspira doucement et comprit qu’il échappait à cette conséquence et il en loua Zewen intérieurement. La suite lui déplu fortement, l’ile paradisiaque qui leur faisait face était d’après les dires des deux monstres un enfer dont une personne sans collier aurait du mal à survivre. Cette éden de verdure était peuplé d’abominations toutes crées par les 13, cette enchanteresse image n’était en conclusion qu’un maléfique laboratoire pour désaxé. La pensée de N’kpa livré à elle-même, lui serra le cœur, appuyé par les paroles acérées du dément qui les intima d’aller la chercher. Lillith se rapprocha du bastingage, sa question tomba sous le sens, Sirat était obligé de secourir son amie, par contre il ne savait pas répondre à la suite. Allait-il la ramener jusqu’ici et lui faire prendre le risque de tomber sous le joug de ses deux monstres. Il observa lillith avec un air déterminé, l’homme venait par ses interrogations de signifier son désir de le suivre.

J’en sais foutrement rien, on va déjà essayer de la retrouver, pour ce qui es de revenir je ne sais pas si moi-même j’en ai réellement envie, Zewen décidera le moment venu.

Il sauta le balustre et tomba dans une chaloupe. La plage les jaugeait idyllique et menaçant à la fois. Sirat éprouva un sentiment mitigé, s’éloigné des deux apôtres le soulageait, mais l’angoisse qui tenaillait son âme à la vue des rivages, le ramenait irrémédiablement à ses doutes sur la vie.

La jeune femme n'avait pas conscience des dangers qui l'attendaient. Elle réagissait part instinct de survie.

Elle ne savait plus ce qu'il pouvait se passer sur le navire et ce que devenait son compagnon et les autres prisonniers. Elle s'inquiétait, mais plus pour son cas, dans le présent. Elle n'aimait pas devenir une proie et c'est tout à fait la situation dans laquelle elle se trouvait.

Le cri perçant du griffon alerta l'animal tapi sous son tronc d'arbre. Il releva la tête et ses grands yeux couleur miel étincelèrent. Il guetta le manège de l'animal volant et son poil se hérissa. Il avait compris qu'il tournait autour de sa cachette et qu'il indiquait ainsi sa position à son maître.
Un regard vers la position des guêpes entre elle et l'homme au turban qui approchait. Elle reprit alors sa forme Humorane, saisit les cailloux que l'animal avait rassemblés. Elle se s'extirpa de sa cachette, laissa l'énergie de sa concentration inonder son bras et visa les insectes, de deux tirs rapides et précis.
Elle n'attendit pas le résultat de son acte. Elle dégagea de son dos le bout de bois et s'enfuit le plus rapidement possible vers la forêt.
Elle guettait par-dessus son épaule le maudit emplumé que son ombre devançait. Éperdue, elle poussait ses forces au paroxysme, précédent l'instant opportun auquel elle s'attendait. Le moment où sa propre ombre serait rejointe par celle du volatile et lorsqu'elle sentirait le courant d'air déplacé par le battement frénétique des ailes du monstre pour freiner sa chute...

Alors, elle ferait un bond sur le côté et dans le même mouvement se retournerait et lui flanquerait un grand coup de branche en travers du bec, histoire de lui fermer son clapet et stopper ses cris insupportables qui lui vrillaient les oreilles...

(Sale bête inutile ! ... ) Rugit-elle dans sa tête...

(((attaque CC arme acquise : lancer… dépense d'1 pt de Ki pour Esquiver l'attaque du griffon et riposter )))

Ses mains entrèrent en contact avec le bois rugueux des rames, il eut un instant de nostalgie. La sensation lui rappela la période de paix qu’il avait vécu avec N’kpa dans ce petit village de pèche. Il vivait du travail des arbres, de son labeur il tirait fierté et de quoi se nourrir. Il avait tout, un toit, une compagne et un ventre plein, mais voilà les combats l’avait repris et ce temps lui paraissait tellement loin et si improbable, il soupira et se mit à ramer en direction de la plage. Lillith l’avait rejoint, il ouvrit un baluchon et se prépara à l’accostage. Pendant qu’il se réappropriait son équipement, l’homme des montagnes se mit à se livrer. Ses yeux ambre se posèrent sur Sirat un air sérieux plissant son visage blanchâtre.
« Ecoute, j’ai une confession à te faire, puisque nous allons avancer ensemble un moment. Le collier ne serait pas ma première contrainte. Le dieu des morts à la main mise sur moi et exige la vie d’un des gardes là-bas. Je viens avec toi pour sauver ta compagne, mais honnêtement, je ne sais pas combien de temps je serais libre de mes actes tant que son sang ne coulera pas. Si je dois te lâcher subitement, crois bien que ce ne sera pas par couardise, mais pour me libérer d’une contrainte et revenir plus apte à aider. »

L’enchanteur resta pensif, ou il se trouvait devant un illuminé qui se croyait réellement en pacte avec Phaistos soit cet homme disait la vérité. Et lui-même, pouvait-il expliqué tout ce qui lui était arrivé, les visions, les signes, cette impression de suivre un chemin, assurément non et il conclut rapidement qu’il n’avait pas le temps de douter de la bonne foi de Lillith.

Un faucheur… On en parlait aux enfants le soir… Je croyais que c’était une légende.


Il haussa les épaules.

Fait ce que tu dois faire, si le destin de cet homme est de mourir je ne voudrais pas qu’il échappe à son heure et cela nous fera un ennui de moins.

Il finissait ses mots que la barque glissa contre le sable du rivage, s’échouant lourdement. Un nuage de poussière planait et Sirat qui se retournait du se protéger les yeux pour descendre de l’embarcation. il posa le pied à terre, le marteau à la main le bouclier dans l'autre et il jaugea la situation.