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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Sam 29 Jan 2011 14:22 
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Lizza t'avait écoutée avec intérêt, te laissant aller au bout de ta démonstration. Quand tu eus fini, elle commenta toujours assez sèchement:

"Vous avez un don, c'est certain. Cela dit vous n'avez pas l'air de l'exploiter. Combien de fois pourrez-vous user de magie avant de vous retrouver sans réserve? Les morts sont silencieux et se déplacent souvent en groupe. Quant aux griffes, cela n'a pas d'effet sur eux. Il faut couper la tête, les attaques traditionnelles ne servent à rien."

Elle se leva alors, lentement, se tenant le bas du dos.

"Je pense que si vous allez chasser les mort-vivants avec mes gars, vous serez morte avant la nuit. Je n'aime pas envoyer des enfants à la mort, surtout quand ils ont du potentiel. Si vous voulez vraiment traquer ces créatures, je vous conseillerais de vous entrainer avant. Si cela vous intéresse, je peux vous diriger vers des gens qui pourront vous aider."

Là encore elle était très sérieuse dans ses propos. Elle n'avait l'air de rien physiquement, c'en était peut-être même un peu cocasse qu'elle te conseille de t'entrainer alors qu'elle n'avait rien de la guerrière. Cela dit, il se dégageait d'elle une aura. Elle semblait avoir confiance en ces capacités et en son jugement, qui malgré tout semblait approprié.

"Qu'en dîtes vous?"


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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Sam 29 Jan 2011 14:48 
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Parnalia fut pour le moins désappointée : sa démonstration n'avait visiblement pas eu l'heur de convaincre la vieille femme, et celle-ci ne lui donna pas son aval pour participer aux patrouilles luttant contre les morts-vivants, loin de là.
Malgré sa déception, la lyikor prit bonne note des conseils de la vieille femme : après tout, ce n'était pas pour rien qu'elle était chargée de coordonner les actions des groupes en ville, et elle devait bien maîtriser son sujet.

Il ne servait à rien de se jeter tête baissée dans la mêlée si un professionnel vous conseillait de ne pas le faire et qu'on avait suffisamment de bon sens pour l'écouter.
Et puis... elle sentait quelque chose émaner de la vieille femme, comme... une aura de détermination. Le genre d'aura qui faisait qu'un Fujonien se soumettait souvent sans protester à son chef de clan.

Parnalia s'inclina donc devant l'argumentation sèche de Dame Lizza.

- Si vous pensez que je ne suis pas capable de faire partie d'une patrouille, je vous crois sur parole. Mais je viens juste d'arriver en ville et je ne connais personne.
Pourriez-vous m'indiquer quelqu'un qui puisse m'aider à améliorer mon don pour la glace ?
Cela me semble être la voie la plus favorable, vu que les anciens de mon clan affirmaient que j'avais du potentiel.


La lyikor baissa un peu la tête en signe d'humilité, attendant la réponse de cette étrange vieille femme qui se tenait à présent debout, les poings sur les hanches.

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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Sam 29 Jan 2011 19:48 
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"Je vois que vous êtes quelqu'un de rationnel et de réfléchi. C'est trop rare en ce temps. Les jeunes cherchent tous à prouver qu'ils ont raison, ils n'écoutent pas la sagesse de l'expérience."

Elle semblait en effet apprécier ton comportement.

"Il y a à Oranan, sur le continent de Nirtim, une école de magie enseignant l'art de la glace. Le responsable des lieux est intransigeant et très dur, mais il connait son sujet à merveille. Je pourrais vous faire une petite lettre de recommandation, si cela vous dit. Mais en attendant vous pouvez tout de même vous rendre utile. Il y a un rebouteux dans Dahràm qui a beaucoup de travail depuis l'invasion. Vous pourriez aller le voir et voir ce dont il a besoin. "

Sa main se posa sur la poignée de la porte, qu'elle ouvrit lentement.

"Réfléchissez à ma proposition. Vous savez où me trouver."


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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Dim 30 Jan 2011 15:00 
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La Fujonienne but les paroles de la vieille femme qui lui donnait un espoir de pouvoir se rendre utile dans la lutte d'épuration de la ville.

Elle lui indiqua en effet l'adresse d'une personne auprès à laquelle elle pourrait rendre service : un rebouteux. Parnalia avait suffisamment de bon sens pour comprendre qu'il était tout aussi vital dans une lutte pour conserver un territoire aussi grand de pouvoir compter autant sur des guerriers que sur des guérisseurs. Malgré le fait qu'elle ne connaisse pas grand chose en matière de soin, elle savait qu'elle pourrait se rendre utile, ne fut-ce qu'en préparant des bandages ou en rassérénant les blessés.
Toute expérience était bonne à prendre, dans ce monde civilisé où elle venait à peine de débarquer !

De plus, Dame Lizza lui avait donné le nom et l'adresse d'un prestigieux mais strict maître du don de la glace qui pourrait lui apprendre à perfectionner le sien.
La sévérité d'un professeur ne lui faisait pas peur, vu qu'elle avait déjà été à rude école : il ne fallait pas imaginer que l'étude du chant et du don de la glace chez les liykors purs était une partie de plaisir ! Il s'agissait en effet de deux des trois facettes les plus importantes de la vie des hommes-loups, et les anciens en rendaient l'instruction d'autant plus stricte.
Ce n'était pas un professeur humain qui allait lui faire peur.

La jeune femme-louve remercia donc la matrone et accepta avec empressement qu'elle lui fasse une lettre de recommandation auprès de cet homme.
Elle promit de venir la chercher une fois qu'elle aurait rencontré le rebouteux et commencé à faire ses preuves auprès de lui. La jeune femelle comptait bien donner crédit à la foi de cette si obligeante vielle femme envers elle.

Parnalia ressorti du bâtiment et pénétra dans la rue, à présent vidée de ses mercenaires en attente d'ordre de patrouille, puis commença à marcher d'un pas alerte dans la direction précise de la cabane du rebouteux telle que le lui avait décrit Dame Lizza.

Une multitude de pensées s'enchaînaient sans suite dans sa tête tandis qu'elle ressassait les évènements successifs qui venaient de lui arriver à elle, pauvre petite louve fraîchement descendue de sa montagne natale : son mythe de la ville avait pris un gros coup dans l'aile, elle s'était heurtée de plein fouet à d'insondables gouffres culturels et se retrouvait à présent engagée dans la défense de la cité contre le fléau mort-vivant de son plein gré.
Cela faisait tout de même pas mal d'évènements dans une seule journée pour quelqu'un ayant passé son enfance avec son clan dans une grotte gelée !
Et ce n'était pas fini.

Alors qu'elle se préparait à sortir du quartier des marins pour s'enfoncer plus profondément dans le cœur grouillant de la cité, la liykor entendit un bruit provenant d'une ruelle adjacente.
Cela ressemblait vaguement à un appel à l'aide.
San prendre la peine de réfléchir, la femelle s'élança donc dans le passage. L'endroit crasseux était suffisamment large pour laisser passer deux personnes de front, mais les murs étaient trop hauts pour permettre un éclairage suffisant.
Suivant à l'oreille les bruits ressemblant à des râles, Parnalia avança prudemment en essayant d'éviter les fruits pourris et étrons divers parsemant le sol.
Enfin elle aperçut une silhouette qui titubait vers elle dans la pénombre tout en s'appuyant des mains contre le mur pour éviter de tomber.
Il s'agissait visiblement d'une femme entre deux âges, encore désirable. Sa robe rouge était déchirée et tachée de sang par endroit, ses pieds nus étaient souillés et ses cheveux en désordre lui tombait en partie sur la figure.
Son visage pâle, horrifié et couvert de mouchetures rouges sembla s'éclairer d'un semblant d'espoir lorsqu'elle aperçut Parnalia.

- De l'aide ! Par Gaia, aidez-moi, par pitié ! Ils ont, ils ont...

La femme en détresse n'eut pas le temps de finir sa phrase.
Un écœurant bruit de fruit pourri qu'on éclate se fit entendre, et la malheureuse s'aperçut qu'une lame d'épée rouillée venait de lui perforer le dos pour lui ressortir par l'abdomen. Elle afficha une expression de surprise et d'incompréhension, puis hoqueta lorsque le morceau de métal ressorti comme il était entré.
La femme posa la main sur son ventre, comme pour endiguer la plaie béante, avant de tomber à genoux parmi les immondices puis de s'effondrer totalement.
Parnalia resta en état de choc un instant, incapable de comprendre ce qui venait de se passer sous ses yeux : quelqu'un venait d'être tué de sang-froid.

Sang-froid était bien le mot, et ce fut d'avantage le bruits d'os entrechoqués que l'odeur de chair corrompue qui fit enfin réagir la liykor.
De la pénombre surgirent deux cauchemars, deux squelettes animés dont les articulations ne tenaient plus ensembles que par quelque lambeaux de chair.
L'un deux tenait une épée rouillée ruisselant de fluides visqueux tandis que l'autre n'était armé que de ses poings osseux. Ils ne portaient ni armure ni vêtements, ce qui semblait encore rehausser leur côté monstrueux.
Dans un cliquètement qu'on aurait pu jurer moqueur, les deux-fois-nés se détournèrent du cadavre encore frais pour dévisager de leurs orbites vides leur nouvelle victime.
Ils furent un pas, puis un second, et finalement avancèrent d'un pas lent mais décidé vers Parnalia.

La liykor s'ébroua intérieurement et décida de faire face : elle qui avait clamé il y a peu qu'elle était fermement décidée à lutter contre ce genre de créature, elle n'allait pas reculer maintenant !
Elle commença donc à frapper un rythme à la fois rapide et puissant sur son tambourin qui l'aida à se concentrer. Elle focalisa son attention sur toutes les sources d'humidités présentes autour d'elle : dégoulinades des murs, flaques sur le sol et même le sang du cadavre de la femme... qu'elle attira jusqu'à elle.
Les runes de son tambourin se mirent à briller tandis que les liquides s'amalgamèrent et commencèrent à se cristalliser.

- Que le souffle de la mère purifie votre âme souillée...

Les liquides finirent de se condenser pour former un pic de glace bleuté flottant à hauteur de la tête de Parnalia. Celle-ci conclut son incantation tandis que les percussions s'accéléraient et que les squelettes s'approchaient dangereusement près.

- Et que le poing du Père s'abatte et vous renvoie au sein de la terre !

Le pic de glace vola en ligne droite à vive allure et fracassa la tête du squelette armé. Le mort-vivant acéphale sembla hésiter pendant de longues secondes sur la conduite à tenir en pareille situation, puis se décida pour la plus raisonnable et s'effondra en tas d'osselets au sol.
Le second tas d'os, toujours animé, trébucha un peu à cause des mouvements chaotiques ayant précédé la mise en pièce de son camarade, ce qui donna l'occasion à Parnalia de recommencer son sort.

Cependant, comme s'il avait instinctivement compris le danger, le mort-vivant se précipita et tenta d'agripper la femelle à la gorge avant que celle-ci ne finisse son incantation.
Parnalia, n'ayant pas pu prononcer les paroles rituelles, ne put que saisir les poignets squelettiques qui se jetèrent vers la gorge dénudée.
Commença alors une danse grotesque entre la vivante et le semi-mort, où chacun essayait de faire trébucher l'autre pour l'achever.

Malgré son absence de muscle, le squelette était animé d'une énergie démoniaque et la liykor devait faire appel à toutes ses forces pour arriver à maintenir à distance les griffes d'os.
C'est alors qu'elle eut une idée, tenant plus de l'instinct que de la ruse mûrement pensée : elle força le squelette à rester statique et relâcha dans le sol l'énergie magique du sort dont elle n'avait pas fini de réciter l'incantation.
L'effet de cette action se manifesta par l'apparition d'un pic de glace au sol qui eut le bon goût de fracasser le talon gauche de son macabre adversaire, lequel perdit l'équilibre.
Parnalia poussa un grognement bestial en empoignant son adversaire.

- Crève, charogne !

La fujonienne mit genou à terre et lui fracassa la tête contre le sol.
Elle ne reprit son souffle que lorsqu'elle fut sûre que son adversaire ne bougeait plus.
Puis elle se remit péniblement debout, épuisée par l'effort magique qu'elle venait de produire.

- Par le Père... Dame Lizza avait vraiment raison : je ne suis pas encore de taille à participer aux patrouilles ! Et dire que je ne suis tombée que sur des adversaires presque désarmés...

Son regard tomba sur le corps sans vie de la femme et elle se rendit compte de ce à quoi elle avait échappé. Un frisson parcourut son échine. Frisson qui s'intensifia lorsqu'elle entendit des bruits étranges provenir de la direction d'où étaient arrivés les squelettes.
Il était temps de partir, et en vitesse !
Mais avant cela... elle ramassa l'épée rouillée et se posta au-dessus du cadavre de la femme qu'elle n'avait pu sauver.

- Puisses-tu me pardonner et trouver le repos, toi dont j'ignore le nom.


La jeune femme-louve ne savait pas manier cette arme et la lame s'abattit une fois, deux fois, trois fois jusqu'à ce que la tête soit séparée du corps.
Cela éviterait au moins que cette femme retrouve un parodie de vie.
Parnalia jeta son ustensile meurtrier et sorti en trombe de la ruelle.
La lumière lui vrilla les yeux, aveuglante mais chaude, réchauffante son cœur meurtri de l'intérieur et révélant les larmes qui commençaient à poindre dans ses yeux noirs.

La liykor reprit son chemin vers la cabane du rebouteux sans se retourner.

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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Mer 2 Fév 2011 11:10 
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Forte de sa fraîche connaissance d'une partie des quartiers de Dahràm, Parnalia eut cette fois moins de difficultés à retrouver le chemin du quartier des marins, même si elle dut tout de même demander par deux fois son chemin.
Elle arriva donc de nouveau devant le bâtiment servant de quartier général de Dame Lizza mais se heurta à une porte close. Elle comprit alors pourquoi une demi-douzaine d'hommes en armes faisant le pied de grue devant celle-ci. L'un deux se fendit même d'un commentaire.

- On nous a dit que la patronne serait de retour dans deux bonnes heures. Va falloir patienter, ma jolie !

Cette interpellation ne requerrait aucune réplique, et l'homme reprit son activité délaissée pendant quelques secondes : fourbir son équipement et participer à la morosité générale.
Parnalia s'assit donc sur un tonneau dans un coin et pris son mal en patience... pendant une bonne demi-heure. Passé ce laps de temps, elle s'aperçut qu'elle s'ennuyait tellement en compagnie de ces mâles rongés comme elle par l'inactivité qu'elle avait commencé inconsciemment à tambouriner sur l'instrument rituel qui pendait à sa ceinture.

Une idée traversa l'esprit de la lyikor, qui se mit à sourire tout en se dégageant de son siège improvisé. Elle se plaça au milieu de l'espace situé entre les mâles assis qui lui jetèrent un regard vaguement intrigué, et s'étira un peu.
Puis elle se mit à respirer profondément tout en tapotant doucement son tambourin et laissa l'énergie affluer dans son corps.
Parnalia fit un pas en avant, puis un autre, avant de doucement tourner sur elle-même. Un pas en arrière, un bond sur le côté en levant bien haut les pattes, un pas en avant, virevolte.
Le rythme du tambourin commença à s'accélérer.
Un pas, deux pas en avant, accroupissement, un tour sur soi-même avec une jambe tendue, redressement avec un bras levé.
Le tambourin accéléra encore le mouvement et commença à luire d'une teinte de luciole bleutée.
Aux pas de danse et aux percussions de l'instrument se mêlait à présent la voix de la lyikor, rauque et sensuelle. Le ballet commençait à intéresser prodigieusement les mercenaires il y a un moment encore morose.
Un pas, deux pas bondissants en arrière, roue en avant en jouant de sa queue comme d'une oriflamme blanc. Un, deux pas sur le côté, virevolte bras tendus pour embrasser le monde. Genoux à terre et mains à plats, hurlement de défi à la face du monde !
Redressement langoureux et cabriole arrière dans un nuage de particules de glace, profitons de la vie tant qu'on le peux !

les hommes n'en croyaient pas leurs yeux et riaient de ce spectacle chatoyant et improvisé : ils frappaient dans leurs mains ou sur le premier support à leur portée, enrichissant la danse de la vie à laquelle Parnalia se livrait avec délectation.
Il s'agissait d'une danse vieille comme le monde que tous les lyikors connaissaient : elle mêlait acrobatie et sensualité, suscitant irrésistiblement la participation des spectateurs à celle-ci et donc leur acte de prière symbolique envers la mère, source de vie.

Le spectacle continua pendant ce qui sembla être une éternité, le rythme de la musique devenant parfois si rapide que l'on ne voyait plus qu'une tache blanche floue dansant au milieu des paillettes de glace illuminées par le soleil de l'après-midi.
Parnalia profita autant que possible des exercices magiques pratiqués chez le rebouteux pour tenter d'extirper le plus longtemps possible des flux magiques glaciaux autour d'elle; car tel était le secret de la danseuse : refroidir au bon moment ses muscles pour éviter qu'ils ne chauffent trop et ne s'ankylosent trop vite. La jeune lyikor avait ainsi entendu parler de danseurs légendaires qui avaient réussi à tenir des semaines ainsi !
Mais elle ne réussit à tenir qu'une bonne heure avant de s'arrêter, couverte de sueur et les muscles douloureux au milieu de son public enthousiaste.
Complètement épuisée, elle resta debout les bras et jambes légèrement éclatées pour saluer ses admirateurs qui la félicitèrent tout en envoyant à ses pieds quelques menus présents pour sa performance, parmi lesquels se trouvait une curieuse bague à emblème de chat ou de tigre qui semblait dégager une petite aura magique.
Parnalia rangea prestement le tout dans son baluchon, réussit à enfiler la bague à un doigt de la main gauche, et se replia vers le tonneau qu'elle avait quitté précédemment pour se reposer un peu.
L'un des hommes, constatant son état d'épuisement assez avancé, s'avança vers elle et lui proposa une petite fiole contenant une étrange liquide bleuté; celui-ci devait, selon ses propres termes : "lui donner un bon coup de fouet".
Ne se méfiant pas outre mesure, la lyikor accepta gracieusement le présent et but avidement l'inodore contenu. Elle eut l'impression qu'un bloc de glace descendait le long de sa gorge et elle se mit à cracher et à tousser, les larmes aux yeux. La sensation ne dura pourtant guère et la sensation violente laissa place à un frisson qui parcouru tout son corps pendant un long moment.
L'homme avait disparu sans laisser de trace. La jeune femelle ne pouvait pas savoir qu'il s'agissait d'un mage néophyte qui, impressionné par le spectacle magique qu'elle venait de donner, lui avait fait cadeau d'un précieux fluide de glace avant de s'éclipser.
Elle ne sentirait les effets de ce présent qu'une fois qu'elle serait bien reposée, ce qui devrait attendre encore un moment.

C'est en prêtant enfin attention à son environnement qu'elle aperçut Dame Lizza au bout de la ruelle. Il était probable qu'elle avait au moins assisté à la fin de la représentation.
Parnalia déglutit un peu : qu'allait donc penser d'elle la vieille femme ?

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Dernière édition par Parnalia le Sam 12 Fév 2011 16:25, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Ven 4 Fév 2011 12:17 
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Lizza s'approcha, sans se presser comme à son habitude. Une fois à votre niveau, elle s'adressa aux hommes, leur donnant une nouvelle fois des instructions de patrouille. Ils avaient l'air las et fatigués de leur travail, le nombre de morts-vivants ne se réduisant pour ainsi dire pas.

Elle s'approcha ensuite de la porte, sortant une vieille clef de bronze. C'en était presque frustrant, mais elle ne fit aucune remarque sur la danse et les chants. Elle aussi avait l'air bien lasse.

"Entre donc." te dit-elle sans émotion, pénétrant dans la pièce que tu connaissais déjà. Rien n'avais changé, comme figé dans le temps.

Elle referma derrière toi.

"Je ne pensais pas que tu reviendrais. Les jeunes gens sont tellement pressés de nos jours, ils veulent tout tout de suite. Tu étais chez le rebouteux tout ce temps?"

Elle s'installa dans sa chaise, te faisant signe de t'asseoir en face d'elle. C'était subrepticement qu'elle était passé au tutoiement. Était-ce par manque de respect ou au contraire par sympathie, c'était difficile à dire.


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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Ven 4 Fév 2011 18:45 
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Dame Lizza n'avait pas manifesté la moindre émotion par rapport à la manifestation artistique de Parnalia, ce qui eut pour effet de la rasséréner un peu : si sermon il y aurait de la part de la vieille femme, ce ne serait pas pour maintenant.
La lyikor poussa un discret soupir de soulagement et lui emboita le pas à l'intérieur du bâtiment après qu'elle eut donné ses ordres aux hommes d'armes en attente dans la rue.
Elle remua donc ses muscles qui commençaient à devenir douloureux et pénétra dans la pièce qu'elle avait déjà visité deux semaines auparavant.
Rien ne semblait avoir changé : murs nus, tables de bois, froide lumière des luminaires... l'austérité demeurait décidément le mot d'ordre.
La jeune femme-louve répondit à l'invite de Dame Lizza et s'installa avec soulagement sur une siège tandis que la vieille femme faisait de même tout en prenant la parole de son éternel air las.

- Je ne pensais pas que tu reviendrais. Les jeunes gens sont tellement pressés de nos jours, ils veulent tout tout de suite. Tu étais chez le rebouteux tout ce temps ?

Parnalia acquiesca avec empressement, désireuse de montrer sa bonne volonté à celle qui pouvait lui ouvrir tant de portes.

- C'est exact, Dame Lizza. Le rebouteux avait urgemment besoin d'un assistant, même s'il rechignait à l'admettre. J'ai profité de mon séjour chez lui pour en apprendre beaucoup sur l'art des simples et des premiers soins.
Curieusement, cela m'a également permis d'améliorer légèrement ma maîtrise du don de la glace : j'ai tout simplement appris à geler superficiellement une blessure pour éviter qu'une personne ne se vide de sang faute de soin immédiat.


Parnalua resta un instant pensive, sa queue touffue se balançant tranquillement et diffusant sans qu'elle le veuille une légère odeur musqués de sueur.

- Je tiens à vous remercier pour votre conseil avisé, Dame Lizza. Grâce à vous, j'ai pu à la fois en apprendre davantage sur moi-même et sur cette curieuse ville.
J'en ai hélas également davantage appris à propos des mort-vivants : j'ai... j'ai laissé mourir quelqu'un qui avait besoin d'aide dans une ruelle, et je ne suis parvenue qu'a me sauver moi-même de justesse grâce à ma magie.


La lyikor baissa un instant son visage assombri par la réminiscence de la vision du visage de cette femme dans la ruelle, tuée dans le dos par un couple de squelette et dont elle avait dû trancher la tête par précaution.
Cependant, lorsqu'elle releva son visage au museau pointu, celui-ci était empreint de détermination.

- Je ne veux plus revivre ce genre de situation.
Il y a deux semaines, vous m'avez affirmé que vous connaissiez l'existence d'un grand maître de la glace dans un endroit appelé Oranan, je crois.
Vous aviez évoqué la possibilité que vous me recommandiez auprès de lui... je vous demande à présent si cette proposition est toujours d'actualité.

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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Ven 4 Fév 2011 19:30 
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-Message Guilde pour Parnalia-


Lizza t'avait écoutée avec patience et intérêt, ne t'interrompant pas un instant. Elle grimaça légèrement quand tu lui parlas de la victime, semblant comprendre mieux que quiconque le tragique pourtant très commun de la situation.

"C'est une détermination qui fait plaisir à voir. Je vais te faire une lettre que tu pourras présenter à Maître Tanaka. C'est un homme très dur et exigeant, mais il connait son affaire mieux que beaucoup."

Elle fouilla alors dans ses affaires, en sortant un parchemin de qualité moyenne et un nécessaire à écriture composé d'une plume usée et d'un encrier en bronze. Elle passa l'extrémité de la plume sur sa langue, avant de la plonger dans l'encre noire. Elle commença ensuite à écrire, faisant crisser le parchemin à chaque série de mots.

Il lui fallut quelques minutes, preuve qu'elle prenait son temps et était consciencieuse. Une fois le parchemin noirci elle le relit, paraissant satisfaite, avant de le plier et de le cacheter avec de la cire rouge et un sceau représentant un N et un O s'entrecroisant.

Elle te tendit finalement la lettre:

"Voilà, donne la bien à Maître Tanaka en personne. Pour aller à Oranan tu pourras utiliser un navire de la Nouvelle Obédience, l'organisation pour laquelle je travaille. Va sur le port et présente toi au quartier maître de l'Hirondelle. Montre lui simplement le sceau de cire, mais sans décacheter."

Elle marqua une courte pause, sans cesser de t'observer:

"Je suis certaine que tu t'en sortiras très bien et la prochaine fois où tu verras un monstre, tu seras de taille. Je te souhaite bon voyage mon enfant."


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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Sam 5 Fév 2011 12:18 
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Parnalia eut un sourire triste en voyant que Dame Lizza se trouvait sur la même longueur d'onde qu'elle : à voir la légère grimace que la vieille femme avait affiché lorsqu'elle avait raconté sa mésaventure dans les ruelles, il n'y avait pas à douter que la matrone avait dû vivre pareille mésaventure par le passé. Cela pouvait expliquer la détermination dont elle faisait étalage pour lutter contre le fléau qui ravageait la ville, même si cela lui coûtait visiblement l'intégralité de ses forces.
Parnalia n'en conçut qu'un peu plus d'admiration pour son interlocutrice et se promit à nouveau de ne pas décevoir ses attentes.

La lyikor observa avec curiosité la matrone aux traits tirés extraire des profondeurs de son bureau un nécessaire à écriture : un parchemin, une petite boîte contenant un liquide noirâtre et une plume. Étant issue d'un peuple baignant dans la culture orale, Parnalia n'avait jamais vu de ses propres yeux le mécanisme de l'écriture, même si elle en avait entendu parler durant ses pérégrinations vers Dahràm où durant son séjour chez le rebouteux.
Elle observa donc Dame Lizza tracer avec application sur le fin morceau de papier des signes auxquels elle ne comprenait goutte, puis sécher le liquide noir avant de ranger le tout dans une enveloppe qu'elle cacheta de cire.
Malgré tout le mystère que représenta pour elle cette opération, Parnalia n'osa pas déranger Dame Lizza dans son travail, car elle pensa que la matrone n'avait sûrement pas que ça à faire de compléter l'éducation d'une sauvageonne montagnarde.

Dame Lizza tendit enfin l'enveloppe contenant probablement la recommandation pour le maître de la glace à la lyikor, qui la prit avec respect.

- Voilà, donne la bien à Maître Tanaka en personne. Pour aller à Oranan tu pourras utiliser un navire de la Nouvelle Obédience, l'organisation pour laquelle je travaille. Va sur le port et présente toi au quartier maître de l'Hirondelle. Montre lui simplement le sceau de cire, mais sans décacheter.


Un navire ? Ce terme fit dresser l'oreille de la jeune femme-louve : s'agissait-il de ces gros bâtiments de bois qu'elle avait vu sur le quai du port ?
Cela voulait-il dire qu'elle... qu'elle allait traverser l'océan, comme ses cousins Fujoniens il y a bien des saisons ?
A cette pensée, un mélange d'excitation et de peur sacrée lui empoignât les entrailles et lui fit remuer sa queue touffue d'excitation.

- Je... Je vais y aller de ce pas, Dame Lizza !
Mais je.... comment dire... Je n'ai jamais voyagé sur de l'eau liquide !
J'espère que ce sera sans danger. Mais bon, si mes frères l"ont fait par le passé, c'est que je dois en être capable !


La vieille femme poursuivit, sans montrer un quelconque intérêt pour les peurs superstitieuses de la jeune femelle mais en se montrant tout de même un peu rassurante.

- Je suis certaine que tu t'en sortiras très bien et la prochaine fois où tu verras un monstre, tu seras de taille. Je te souhaite bon voyage mon enfant.

Réconfortée par ces paroles, Parnalia glissa la lettre dans son baluchon et remercia chaudement Dame Lizza en lui promettant de revenir à Dahràm dès qu'elle serait assez forte pour pouvoir être utile.
Puis elle s'éclipsa, laissant la vieille femme à ses problèmes administratifs.
Dans la rue le soleil rasant et les embruns salés lui semblèrent comme autant d'invitations à l'aventure : elle qui n'avait jusqu'ici pas quitté ses grottes de glaces, elle irait plus loin qu'aucun lyikor n'aurait pu en rêver !
Frémissante d'excitation, elle descendit la rue principale en direction des quais, une chanson au bord des lèvres et en tapotant un petit air joyeux sur son tambourin.

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Parnalia, mage Fujonienne

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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Lun 26 Mar 2012 23:32 
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J'étais là. Accroupi sur le toit d'un bâtiment en face de la taverne. Perçant les ténèbres de ma vision nyctalope. J'attendais patiemment que ma cible sorte. L'arc dégainé, une flèche entre les doigts. Prêt à bander mon arc et à tirer. Depuis combien de temps l'ai-je vu rentrer dans ce repaire de brigand ? Une demi-heure ? Une heure ? Peut être deux. Peu importe. J'avais tout mon temps. Ma cible finirait par sortir. La cible : Ganlu l'ivrogne. Surnom venant de sa grande passion pour la bouteille comme on peut s'en douter. Recherché par un noble de Tulorim pour vol, escroquerie, viol et abus de confiance. J'eus un instant l'ombre d'un rictus. Comment pouvait-on accorder sa confiance à un homme appelé Ganlu l'ivrogne ?

"Tu es trop loin et il y a trop de vent pour que tu le touches."

C'est comme si quelqu'un juste à côté de moi avait parlé. Mais je savais que c'était encore ma tête qui me jouait un tour. Je l'ignorai tout simplement. Mais la voix n'avait pas complètement tort. La taverne était assez éloignée et le vent venant de l'océan ne me faciliterait pas la tâche. Mais je pouvais le faire. J'en étais convaincu. La voix soupira comme pour m'en dissuader. La porte de la taverne s'ouvrit. J'inspirai profondément et bandai mon arc, bloquant ma respiration le temps de viser. J'abaissai mon arme. Fausse alerte. Ce n'était pas lui. J'attendis encore. Regardant entrer et sortir des personnes n'étant pas l'homme qui m'intéressait.

"Peut être qu’il est sorti par derrière."
"Peut être qu’il est derrière moi prêt à m’étriper."

Je disais ça sur le ton du sarcasme mais je ne pouvais pas m'empêcher de jeter un regard derrière mon épaule.

La porte s'ouvrit encore. Je bandai mon arc sans réel conviction mais moi et la voix que j'entendais me rendit tout de suite plus d'aplomb quand on s'exprimèrent ensemble :

"C’est lui !"

C'était lui en effet, titubant et riant comme s'il avait bu un océan de bière. Je me mis à le viser, déviant un peu sur la droite pour ne pas rater ma cible à cause du vent marin.

"Un peu plus sur la droite" me conseilla la voix.

J'ignorai son conseil et lâcha la corde. La flèche partie comme un éclair, traversant la rue dans un sifflement couvert par le bruit des vagues. Je suivais des yeux ma flèche qui déviait trop vers la gauche, beaucoup trop.

"Je te l’avais dis."

J'étais déjà debout, courant vers la corde qui me permettrait de descendre du toit. Ejectant juste un "La ferme !" de ma mâchoire serrée avant d'attraper la corde et de descendre en rappel jusqu'à atteindre le sol. La flèche raterait ma cible de quelques centimètres ce qui effraierait assez l'ivrogne pour le dessouler. J'entendis ses hurlements injurieux de là où j'étais. Maintenant il fallait courir. Courir, le suivre et attendre un moment plus calme pour l'abattre. Pour cette nuit c'était fichu.

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Dernière édition par Arkalan le Mar 19 Mar 2013 13:17, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Mar 27 Mar 2012 20:41 
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Le soleil était sur le point de se lever. De même que ce Ganlu l'ivrogne. Il s'était écroulé quelques secondes après sa crise de nerf. Le tavernier avait juste pris soin de le traîner hors de l'entrée pour ne pas gêner le passage. Ca y est, il se décide, il se dresse sur ses genoux et... retombe.

(Allez ! Un peu de courage mon gros. Lève toi.)


Il fallait que j’agisse vite, bientôt les marins ressortiraient des battisses environnantes pour reprendre le travail et je tenais à rester discret. Même si le meurtre et le vol semblaient être une coutume locale. Je pointais le nez vers l’ouest. Plus que quelques minutes avant qu’il fasse jour. Il se lève enfin, difficilement, mais il est debout. Il restait là, debout, collé au mur de la taverne. Probablement le temps de reprendre ses esprits. Une minute. Il fallait agir.

(Bouge dans une ruelle allez !)


Il tente de se décrocher du mur et s’y recolle aussitôt. Cinquante secondes.

"Tu va réagir ou attendre qu’il s’en aille ?"
"Je vais réagir."

Je prend mon arc et une flèche. Quarante secondes. Il se déplace, il vient vers moi. Il m’a vu ? Impossible ! Trente-cinq secondes. Il titube inlassablement dans ma direction. Trente secondes. Je me prépare à tirer même si il faut l’abattre au milieu de la rue. Vingt secondes. Il tourne. Il ne m’avait pas repéré. Il avait tourné à droite vers le comptoir du commerce. Le problème est qu’il restait dans la grande rue et que dans un instant il risquait d’y avoir du monde.
Dix. Il y avait la possibilité qu’il pivote encore en direction d’une ruelle mais il pouvait tout aussi bien continuer vers le port.
Neuf. Le risque de le laisser filer était trop grand.
Huit. Je regardais à droite et à gauche. Personne.
Sept. Je pouvais l’abattre maintenant et le traîner dans une ruelle.
Six. Je bandais mon arc et me préparais à tirer. D’ici je ne pouvais pas le rater.
Cinq. La lumière du soleil s’étendait dans la rue donnant l’impression que derrière elle la vie reprenait.
Quatre. Une porte d’une maison close non loin s’ouvre laissant sortir un marin.
Trois. Le marin prend la direction opposée de ma cible sans même y faire attention.
Deux. "Tire bon sang !"
Un…

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Dernière édition par Arkalan le Mar 19 Mar 2013 13:21, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Sam 31 Mar 2012 14:29 
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Quand une main vous attrape et vous tire en arrière de cette façon, c'est rarement bon. Encore moins quand vous êtes dans une ville mal famés où vivent des Shaakt qui peuvent vous balancer aux prêtresses de Valshabarath.

J'avais encore raté ma cible, la flèche était partie dans les cieux et je n'avais aucune idée de l'endroit où elle retomberait. Très franchement, je m'en moquais. On me traîna un peu plus loin dans la ruelle et je n'eus que le temps de crier avant d'être projeté au sol et prendre un coup de pied à la poitrine qui me coupa le souffle.

J'avais nettement vu deux visages. Deux femelles Shaakt, contente de leur prise. D'après leurs tenues ce n'était pas des prêtresses. Plutôt des larbins chargées de me ramener.

C'était la fin de mes longues années de fuite. Elles allaient probablement me rouer de coups avant de m'amener à leur prêtresse pour me sacrifier à la déesse araignée. Je ne savais pas vraiment quoi ressentir. De la terreur ? De la haine ? Du soulagement ? Après tout je n'aurais plus la crainte d'être surpris les rares nuits où j'arrivais à m'endormir. Plus la peine de parcourir les sentiers dangereux pour fuir mes prédateurs. Plus besoin de regarder constamment derrière moi. Mais la surface me manquerait, les nuits étoilés, les brises rafraîchissantes, même la chaleur et la lumière du soleil m'étaient devenues agréable. Maintenant j'allais retrouver les couloirs obscurs de Khonfas, les courants d'air gelés, des espaces étroits qui confinaient une race haineuse qui s'entre détestait. Complotant chaque jour pour assassiner son voisin. Prendre sa place, ses terres, son pouvoir. Je m'en étais déjà rendu compte mais j'ai eu à cet instant la certitude que même si physiquement j'étais encore un Elf noir, je n'étais plus un Shaakt. L'idée de mourir comme l'un d'entre eux me remplissait de honte.
Je fermais les yeux et me recroquevillais en attendant que l'orage arrive. Mais il ne vint pas. Je n'entendis pas le grondement du tonnerre mais le bruit d'un fracas d'os. J'ouvris les yeux et je vis le crâne de l'un de mes agresseurs écrasé contre un mur de la ruelle. Derrière lui, mon sauveur, ma cible, Ganlu l'ivrogne. L'autre femelle n'en revenait pas. Elle extirpa sa dague de sa ceinture et bondit vers lui. Mais elle n'arrivait qu'à découper le vent. Ganlu se déplaçait comme s'il était encore complètement ivre, ne semblant avoir aucune stabilité ni soutient de la part de ses jambes. Il semblait être aussi mou et malléable que de l'argile. Il donna son premier coup, aussi imprévisible fût-il. Rapidement suivi d'un véritable déluge de poing. Comment pouvait-il donner des coups avec de telles positions ? La deuxième Shaakt tomba à terre. Le visage ensanglantée, marmonnant des injures. Je fis le mort, espérant de tout mon être qu'il ne me mette pas moi aussi en pièces. Je le sentais rester immobile juste à côté de moi. Je l'entendis se déplacer et fouiller les femelles, probablement à la recherche de quelques Yus pour pouvoir boire un coup. Le bruit de ses pas s'éloigna ensuite en direction de l'avenue principale.
J'ouvris les yeux et me remis assis, reprenant mes esprits. Après avoir vérifié rapidement que plus personne ne traînait dans la ruelle, je fouillais moi aussi les deux Shaakt, regardant ce que Ganlu avait laissé. Je pris seulement la dague et la ceinture de l'une d'elle avant de filer.

Ma règle était simple, quand on me trouve, je change de continent. Le port était juste à côté mais il était hors de question de partir depuis Darhàm. Un groupe de Shaakt pouvait très bien m'attendre. Je devais quitter la ville et rejoindre une autre ville côtière. La plus proche était Caix Imoros, mais autant directement se donner la mort. Se serait donc Oranan.

Ganlu n'était pas mort. Mais il fallait oublier ce contrat. Cette ville était maintenant trop dangereuse pour moi. Ce noble de Tulorim avait sûrement plusieurs personnes sur l'affaire de toute façon. Je traversai la ville aussi rapidement et discrètement que possible en direction des portes qui me mèneraient vers Omyre.

Vers le sentier en direction d'Omyre

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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Sam 11 Mai 2013 15:46 
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Des cris, partout. Pourquoi tant de bruit ? Les océans étaient si reposants... Même les navires n'étaient pas si bruyants...
Ça grognait, ça rauquait, ça rotait. Humains vulgaires.
Mais enfin, elle en vit un, par hasard, qui avait la peau bleue, et des cheveux rouges semblables aux siens. Le sang pourpre. Pourquoi les appelaient-on comme ça ? Elle n'arrivait pas à le retrouver dans sa mémoire.
Il était assis avec des humains ordinaires autour d'une table à l'entrée d'un établissement à l'air glauque. Elle s'agenouilla derrière un baril et écouta la conversation. Cela tournait autour de la traversé et du plaisir de regagner la terre. Drôle d'idée que de prendre la mer, si on ne l'aime pas... Mais le sang pourpre attendait aussi avec impatience de pouvoir y retourner.
Les autres avaient visiblement beaucoup bu et l'un d'eux insinua qu'il souhaitait rejoindre un groupe de pirate.

« Il paraît qu'un rafiot plein des tient à attaqué un navire marchand non loin d'ici. Ça fait pas rêver ? Hein ? »

L'humain devenait agressif. Le sang pourpre s'énerva aussi, déclarant que tous les membres de son peuple n'étaient pas des pirates. Tout cela aurait sans doute évolué vers une ode à Moura composé en coups de poings si un imprévu ne s'était glissé dans l'affaire.

« Hé ! R'gardez la petite voleuse qui cherche un coup à s'faire ! » brailla un ivrogne dans le dos de Leyna.

Elle ne compris pas tout de suite que c'était à elle que ça s'adressait. Mais les marins qui se disputaient se relevèrent et se dirigèrent vers elle. Elle se releva tranquillement et tendit un doigt vers le sang pourpre.

« Moura ? »

« Hé ! Elle a un joli bijou... »

« Pas que le bijou... J'espère que t'es pas trop chère, petite, parce que de toute façon on va s'offrir tes services... »

L'earionne ne comprenait pas grand chose à tout ça, si ce n'est qu'il y avait un homme derrière elle et plusieurs devant, et qu'ils lui accordaient tous de l’intérêt. C'était intimidant.
Mais seul le sang pourpre l'intéressait. Il y avait un bateau des siens non lion d'ici ? Elle devait savoir ! Mais pour l'instant il restait silencieux. Lorsqu'il se décida à prendre la parole, ce fut pour s'étonner d'un air sombre :

« Qui es-tu ? Il y a peu de femmes de mon peuple, mais les earions ne sont pas roux. »

Elle sourit, inconsciente des autres hommes qui s'approchaient lentement avec des regards lubriques, et déclara :

« Moura deux fois. De l'humain et de l'elfe, deux ascendances, mais toujours de Moura. »

Il y eut un silence. L'esprit quelque peu embrumé par l'alcool, l'homme au sang pourpre tenta de déchiffrer l'énigme. Il fini par comprendre qu'elle devait être issu d'un mélange des deux peuples de l'océan.

« Arrêtez, les gars, c'est une simple d'esprit. » lança-t-il.

« M'en fout, grogna un homme. J'veux la pierre de son front. »

« Comme tout le monde... mais je croyais que tu préférait les femmes à grosses miches ? »

« Ouai, c'est vrai qu'elle est plate comme une limande. Tant pis, j'm'en contenterais. »

Et il bondit. Mais le sang pourpre lui fit un croche-pied qui l'envoya par terre. Leyna compris enfin qu'elle était en danger. Elle recula... et heurta l'homme qui se trouvait derrière elle, qui l'emprisonna aussitôt de ses bras.

« Jolie poupée... »

Il l’entraîna, son haleine empestant le mauvais alcool. Mais Leyna savait qu'elle devait être forte pour sa déesse. Elle tenta de donner des coups de coude, sans succès. Des mains odieuses la touchaient, lui faisaient mal. Elle les griffa mais cela ne fit qu'énerver son agresseur qui la serra encore plus fort. Elle gémit... et l'homme à la peau bleu fut là. D'un directe dont la semi-elfe sentit le vent passer dans ses cheveux, il étala pour son compte la brute.
Il vint ensuite se placer à côté de Leyna. Encore deux de ses compagnons de beuverie étaient debout, visiblement énervés.

« Qu'est-ce qui te prend, Valgan ? »

« Je vais les retenir... file à l'auberge des voyageurs, c'est le mieux qu'on puisse trouver pour toi, par ici. »
murmura de sang pourpre.

Fuir ? Leyna n'aimait pas cette idée. L'océan retire sa vague seulement pour rassembler son eau et en lancer une encore plus forte. Sentant sa rage bouillonner d'un juste courroux, la jeune fille rassembla en elle le don de la dame des flots et cria :

« MOURA !!!!! »

Le sol sembla entrer en éruption sous les pieds les ivrognes, mais c'est un jet d'eau qui s'éleva. Ils crièrent, basculèrent, cherchant à se relever et à trouver l'origine de cette attaque inattendue. Le sang pourpre nommé Valgan la prit par l'épaule et l’entraîna. Voulait-il aussi lui faire du mal ? Les derniers événements commençaient enfin à s'imprimer dans sa mémoire et elle se souvint qu'il avait dit qu'ils étaient tous intéressés par son escarboucle, son précieux bijoux offert par le temple lorsqu'ils avaient découvert ses pouvoirs.
À peine avaient-ils atteint une rue parallèle qu'elle glissa des mains de son ravisseur comme une anguille, bien aidé, il est vrai, par le fait qu'il était un peu ivre.

« Hé ! Reviens ! »

Mais elle s'était déjà recroquevillée contre un mur... pour mieux lui sauter dessus ! Pris par surprise, il bascula par terre et elle passa au dessus de lui pour s’enfuir. Mais une main palmée se referma sur sa cheville. Elle laissa échapper un sifflement et donna de furieux coups de talon.

« Arg ! Sale garce ! »

Il parvint finalement à la ramener prêt de lui, mais aussitôt, elle lui griffa le visage et envoya un coup de pied dans son estomac. Elle fut cependant aussi surprise que lui, car le seul résultat fut une douleur. Il était fort, et son ventre était le roc sur lequel s'écrase la vague, inoffensive.
Elle tenta de se dégager d'une nouvelle détente et, en même temps, presque instinctivement, son pouvoir frappa à nouveau. Un geyser d'eau pure, magnifique et surprenant spectacle dans ces rues boueuses, s'éleva entre eux, aspergeant le sang pourpre et la semi-elfe.
Mais il tint bon, la rapprochant de lui, et finalement emprisonnant ses mains, la retournant sur le dos et s'allongeant sur elle. Elle se sentait tétanisé par la peur, mais il n'avait visiblement d'autres intentions que de la maîtriser.
Leurs visages étaient à quelques centimètres, toujours ruisselants d'eau. Il prit l'escarboucle et la regarda. Allait-il la voler ? Elle avait certes beaucoup de valeur...

« Ce saphir... C'est comme s'il y avait une silhouette moulée à l'intérieur... »

Il se releva et la libéra tandis que le jet d'eau se tarissait.

« Va à l'auberge des voyageurs. Je t'y retrouverais et te protégerais. Tu n'es pas en sécurité ici, enfant des eaux. »

Leyna se releva, interloqué. Que signifiait ce comportement ?

« Moura ? »

Il hocha la tête en souriant, comme s'il comprenait.

« Oui, Moura. »

Et il retourna dans la rue où les ivrognes qui pouvaient se relever s'approchaient, attirés par ce nouveau jet d'eau. Telle une nageuse au milieu d'un songe, Leyna s’évanouit dans les ombres, en quête du lieu dit.

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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Jeu 18 Juin 2015 15:50 
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C'est l'jour de paie.

Des tétons partout !!! La rue principale est comme à son habitude ornée de prostitués aux fenêtres des bordels, comme toujours des ivrognes jonchent la rue et par ce temps les odeurs urbaines se décuplent. Deamon évolue discrètement dans cette longue rue, recherchant au maximum les ombres.
Un garzoks le bouscule le faisant tomber à terre, Deamon s'excuse récupérant ce qu'il a laissé tomber et continue son chemin avant de s'éclipser dans une petite ruelle adjacente. Il pénètre dans une vieille masure, grimpe les marches deux par deux pour enfin retrouver sa chambre sous les toits.

La température y est insoutenable, sa chambre ne se compose que d'un tas d'étoffes déchirées en guise de lit, un baquet, quelques caisses et un meuble en fin de vie où se distingue un petit autel. Les murs sont rongés par l'humidité et la moisissure, et son parquet est en bois flotté. De grandes poutres d'ancien bateau soutiennent la toiture, dans les grandes villes côtières il est commun de recycler les carcasses des navires. Retirant une dalle du parquet, Deamon extrait son épargne de la cachette. Après quelques minutes à faire ses comptes assis par terre, il endosse son plus beau manteau blanc.

(J'ai économisé pendant deux ans, avec ça je vais pouvoir acheter des équipements, des parchemins, une destination en bateau et à moi l'aventure!)

Prêt pour partir en ville, il se fige après avoir ouvert la porte, la refermant il s'agenouille devant l'autel parmi son rare mobilier. Commençant à psalmodier à voix basse, il se courbe vers le sol intensifiant ces prières. On distingue sur le petit autel deux squelettes drapés d'une symétrie parfaite.

Un objectif le stimule : la vengeance. Jadis Daemon profitait d'une tout autre vie. Grandissant paisiblement au sein de son clan dans une région reculée au sud du royaume, son enfance fut calme et paisible.
Son arrière-grand-mère fondatrice du clan et de noble ligné Shaakts, était en exil de Caix Homoros. Deux maisons rivales se seraient liées dans le but de la détruire. Plusieurs siècles après une horde d'assassins de la cité sombre décima toute sa communauté. Tout comme son pactole, Daemon caché sous le parquet assista impuissant au drame.
Après de nombreuses années de vagabondage, Deamon atteignit la capitale. Il ne désirait qu'une chose : quitter cette ville, voyager, se forger un renom, devenir puissant par des combats épiques pour ensuite accomplir sa vengeance.

La prière achevé, Daemon verrouille son appartement et part dans les rues de la cité.

Morceaux de volaille au visage.

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Dernière édition par Daemon le Jeu 16 Juil 2015 04:37, édité 7 fois.

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 Sujet du message: Re: Quartier des marins
MessagePosté: Jeu 18 Juin 2015 16:56 
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Sinistre fontaine.

Montant les marches une à une, Daemon accède à sa chambre. La porte grince longuement. Il retire son manteau en grimaçant et constate que sa peau bleuit en certains endroits. Il reste immobile quelques minutes à contempler les statuettes de son autel, avant de finir de se déshabiller pour entrer dans l'eau gelée du baquet. Sous la lueur de la lune, il commence à masser ses hématomes en se remémorant la mort de Gorafk.

(Je suis pitoyable, croire arriver à mes fins avec cette petite vie honnête. Je suis faible, cette faiblesse me conduit encore à la solitude. En se monde règne l'injustice, les puissants dominent et les faibles s'écrasent.)
Son regard croise celui de la statuette représentant Thimoros, dieu du mal et de la souffrance.
(Voici le chemin, il a toujours été sous mes yeux. Oui, je dois changer de vie, devenir redoutable et arrêter de fuir sans cesse.)

Tout en faisant ruisseler l'eau entre ses mains, son regard se porta au-travers de la fenêtre.

Plouf !

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Dernière édition par Daemon le Jeu 16 Juil 2015 04:40, édité 2 fois.

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