Une grande salle vide, de la longueur d’une grande maison, faisait place à la pièce où les gardes se trouvaient. Ils la traversèrent sur la pointe des pieds. Le calme régnait, mais cela alarmait plus les deux hommes qui si une horde d’ennemis était là.
« C’est trop facile », chuchota Illiode.
Comme si sa parole avait été le déclic, une flèche sortit du mur, traversant la grande salle à toute vitesse, en direction de Nark qui voyait sa mort approcher. Sans son acolyte qui lui sauta dessus, il serait mort, transpercé.
« Tu as dû activer un piège. Fais bien attention aux changements de relief au sol. Pour plus de sûreté, nous continuerons en rampant. » , informa le sauveur au sauvé.
Ils réussirent à traverser sans encombre, malgré les nombreuses flèches qui passèrent au-dessus de leur tête en sifflant. Il y avait de nombreuses caisses dans la salle suivante. Les deux protagonistes s’approchèrent de ces longues caisses de toutes tailles. Quelques-unes contenaient de la nourriture, mais les autres étaient vides.
(Pourquoi sont-elles vides ?)
Ils continuèrent. Ils entendirent peu à peu des bruits de voix, de plus en plus forts au fur et à mesure de leur avancée. Ils découvrirent deux hommes côte à côte affairés à un bureau, en train de compter leurs yus par centaine, leur tournant le dos.
« Je m’en occupe » , dit simplement Illiode.
Il s’approcha à pas de loups des deux hommes et sortit une petite dague.
(Il veut les tuer !)
Nark était profondément contre le meurtre, mais il ne pouvait intervenir ou ils seraient découverts. L’aîné des deux hommes trancha en une fraction de seconde les gorges de leurs ennemis. Deux jets de sang traversèrent la moitié de la pièce, et les hommes s’étouffèrent dans leur propre sang, avec d’horribles gargouillis. Le jeune milicien ne put s’empêcher de vomir devant le macabre spectacle.
« Allez viens, mon garçon, ça passera » , lui souffla son ami.
Le bureau contenait plusieurs milliers de yus, et un programme avec des noms, des bateaux et des jours de la semaine. D’après la feuille, l’organisation comptait près de cinq bateaux de commerce, donc à peu près deux cents matelots. Toujours d’après la feuille, il ne devait se trouver que seulement dix hommes dans le repère. Etant donné qu’Illiode et Nark en avait déjà mis six hors d’état de nuire, seulement quatre étaient encore conscients.
Ils poursuivirent leur périple dans l’antre des hors-la-loi. Ils sourirent à la vue de la pièce suivante, sachant qu’ils pourraient éliminer tranquillement les derniers hommes : tous dormaient, allongés dans des couchettes. Les deux complices les assommèrent puis les lièrent et les bâillonnèrent. Après quoi ils remarquèrent un autre escalier qui remontait à la surface. Il était plus travaillé que l’autre et en pierre. Ils montèrent, et ils arrivèrent dans une petite échoppe, à quelques centaines de mètres du port, sur une grande avenue de Kendra Kâr.
Nark sortit et interpella l’un des nombreux miliciens présents dans la rue :
« Milicien ! Je suis en pleine mission, et je viens de découvrir une cache de clandestins ! Il faut que vous trouviez tous les hommes nécessaires ! »
« Mais pour qui vous vous prenez ? Je n’obéis pas à ceux d’une même grade que moi !»
« Soldat, obéissez je vous prie » , intervint Illiode
« Ah..euh..Oui instructeur »
L’homme partit à toutes jambes, allant droit vers la direction du siège de la milice. Nark et Illiode montèrent la garde devant le magasin pendant près d’une heure avant qu’une escouade de miliciens arrive. Ils étaient un peu moins de cent, dirigés par un sergent, qui arriva à cheval.
« Que se passe-t-il instructeur Finot ? »
« Nark et moi avons découvert un repaire de hors-la-loi. Nous allons leur tendre un traquenard, en les attendant dans leur cachette »
« Bien, beau travail instructeur. Vous de même, apprenti Nark.»
Il descendit de son cheval qu’il confia à son aide. Les miliciens descendirent les marches de pierre taillées. Jusqu’au coucher du soleil, ils capturèrent plus de 80 hommes. Quelques hommes restèrent de garde pour la nuit, et les autres remontèrent à la surface.
« Apprenti Nark, je vous félicite pour ce que vous avez fait. Venez me voir un de ces jours, je vous donnerai votre prime »
_________________ Nark, enchanteur de niveau 6, à la recherche de son passé perdu.
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