« Lockbaal, exact ? Mais qu'ai-je de si détestable pour mériter ton.... inimitié ? »
Même si cela peut sembler idiot, et d'ailleurs cela l'est, ces mots me font éclater de rire. Je ne comprends pas moi-même. Cela doit être dû à la combinaison de ma colère, de ma frustration et de mon honneur mutilé.
« Ainsi donc, tu te nommes Jubaïr. Bien, bien. Tu veux savoir pourquoi j'ai tenté de t'estourbir au temple ? C'est très simple, j'étais en stress et en réflexion intense et tu m'a bousculé. J'ai réagi avant même de m'en rendre compte. Vois-tu, mon tempérament, quand je suis mal nourri, et c'était le cas, peut être assez instable, surtout lorsqu'un élément extérieur me rentre dedans. Et puis le fait que ton cher ami ai tenté de m'égorger doit y jouer pour quelque chose. »
(Il y a aussi le fait que j'ai envie de tuer le misérable ver de terre que tu es, humain dénommé Jubaïr. Mais, cela je ne peut te le révéler, le marchand est aux aguets, et cela pourrai contribuer à m'obliger à courir derrière cette charrette comme un demeuré. Et puis se faire passer pour une bête instable peut aider le marchand à ne pas oublier ma viande. C'est que j'ai faim moi ! D'ailleurs quel heure est-il ? La soirée est déjà bien avancée, mais la nuit n'est pas encore tombée, et le marchant semble être pressé. Espérons que l'arrêt ne saurait tarder. Un bon repos me serait aussi profitable qu'un bon repas, vu que mes nuits n'ont pas été très agréables depuis un certain temps. Il y avait la foule, puis le cachot, et enfin les combats incessants, ainsi que mon évanouissement à cause de cette boisson rougeâtre que j'espère ne plus jamais avoir à gouter. D'ailleurs, mes rats qui m'avaient réveillé, se sont-ils accroché à la charrette ainsi que je leur avais signalé. Je n'entends aucun bruit, mais de toute façons, ils se montreront ce soir, si ils sont là. Sinon, j'espère qu'ils m'attendront à Kendra-Kâr.. Je me suis trop attaché à eux pour les perdre maintenant, ainsi que me l'a malheureusement prouvé Aanok par sa mort trop violente à mon goût.)
Une seule larme filtre puisque j'ai su vite rattrapé mon débordement. Je l'essuie vite et me frotte l'œil, comme si cette larme était le résultat de la poussière dégagé par les terrains environnants.
« Mais bon, ne parlons plus de cette altercation. Nous sommes camarades et non bagarreurs opposés en ce lieu. Nous partageons la même mission, et il serait préférable pour tous qu'elle arrive à son terme dans de bonnes conditions. »
(En réalité ma mission est double, mais bon, nous avons au moins une mission sur deux en commun.)
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